Le Cap-Vert est décidé à faire du numérique un pilier du développement socio-économique national. Les autorités capverdiennes ambitionnent d’augmenter au cours des prochaines années la part du numérique dans le PIB, actuellement estimée à environ 5 %.
Le gouvernement du Cap-Vert poursuit son engagement pour accélérer le développement de l’écosystème start-up. L’exécutif a lancé, le lundi 28 juillet, le programme BOOST.CV, qui vise à accompagner 150 jeunes entrepreneurs dans le secteur numérique en leur offrant formation, mentorat et incubation de projets innovants.
« Il ne s’agit pas seulement d’un outil technologique, mais d’un instrument de politique publique conçu pour générer un impact réel. Nous croyons fermement que le talent capverdien, tant sur les îles qu’au sein de la diaspora, est notre plus grande ressource. Et c’est notre responsabilité, en tant qu’État, de créer les conditions pour que ce talent puisse s’épanouir et innover », a déclaré Olavo Correia, vice-Premier ministre, ministre des Finances et ministre de l’Économie numérique, dans un communiqué du gouvernement publié le 29 juillet.
Cette initiative vient s’ajouter à des mesures déjà mises en œuvre. Dans une interview accordée à l’Agence Ecofin en mai, Pedro Lopes, secrétaire d’État à l’Économie numérique, expliquait : « le programme Cape Verde Digital est notre vitrine. À travers digital.cv, vous pouvez explorer notre écosystème. Nous soutenons 200 jeunes chaque année via une bourse (Cabo Digital Scholarship) et finançons une centaine de start-up avec l’équivalent de six salaires minimum pour deux cofondateurs, ainsi qu’un soutien logistique et marketing. Le programme Go Global nous permet de financer la participation de nos start-up à des événements tech internationaux ».
D’autres initiatives comprennent « Reinvent Cape Verde », où les institutions publiques et privées soumettent leurs défis à des start-up qui proposent des solutions via des hackathons, ainsi que le Fonds Morabeza, un fonds de 24 millions de dollars visant à favoriser la croissance de start-ups technologiques dirigées par des jeunes et des femmes.
M. Lopes a souligné les progrès dans la mise en place d’un cadre réglementaire favorable aux start-up, incluant une loi dédiée avec avantages fiscaux, la création d’une zone économique spéciale technologique, et des lois modernes sur la protection des données et les transactions numériques. Le gouvernement a aussi simplifié l’enregistrement des entreprises, instauré des visas pour nomades digitaux, et inauguré un parc technologique.
Actuellement, l’écosystème start-up du Cap-Vert est classé à la 75ᵉ place mondiale et à la deuxième place en Afrique de l’Ouest selon le rapport « Global Startup Ecosystem Index 2025 » de StartupBlink. Ce dernier explique cependant que les start-up sont principalement confrontées au manque actuel d’infrastructures physiques dans le pays et à un climat d’investissement peu développé. Un défi supplémentaire signalé dans le rapport est la préférence marquée de la population pour la stabilité du secteur public, au détriment de l’entrepreneuriat, perçu comme risqué.
Isaac K. Kassouwi
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