La Banque d’Algérie vise à atteindre une société « zéro cash » d’ici 2028 via la numérisation. L’objectif est de faire basculer le pays vers une économie digitalisée, où les paiements électroniques remplaceront totalement les transactions en espèces.
Le ministère algérien des Finances et le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national ont signé, le mercredi 24 décembre, un protocole d’accord. Ce dernier vise à lancer un service de paiement électronique des droits de timbre pour l’inscription au registre du commerce, via cartes interbancaires (CIB) ou Edahabia, selon un communiqué conjoint des deux ministères.
Ce protocole ouvre la plateforme numérique dédiée au paiement électronique « Tabaakoum », au règlement des droits de timbre. Désormais, le reçu de paiement généré via la plateforme sera reconnu légalement. Il fera partie intégrante des documents exigés dans les dossiers d’inscription ou de modification au registre du commerce. Cette solution vise à offrir plus de flexibilité aux opérateurs économiques, tout en renforçant la transparence des transactions financières.
L’initiative intervient dans un contexte où les transactions électroniques enregistrent une croissance rapide dans le pays. Entre janvier et juillet 2025, plus de 5,2 millions de paiements via terminaux électroniques ont généré près de 47,2 milliards de dinars (≈363,8 millions $), un niveau qui dépasse déjà l’ensemble de l’année 2024, selon les données du GIE Monétique.
Au‑delà de la simplification des démarches pour les commerçants et les entrepreneurs, le passage au paiement électronique pour le registre du commerce s’inscrit dans une stratégie nationale plus large de modernisation des services publics et de réduction de l’économie informelle. Le gouvernement a multiplié ces derniers mois les initiatives pour étendre l’usage des moyens de paiement numériques, encourager l’e‑commerce et améliorer l’accès des citoyens aux services en ligne, dans un pays où la pénétration d’Internet avoisine désormais 77 % de la population.
En facilitant l’inscription au registre du commerce et en réduisant les coûts et les délais liés aux procédures physiques, l’État entend non seulement améliorer la compétitivité du tissu entrepreneurial, mais aussi renforcer la traçabilité des transactions et la transparence des opérations économiques.
Samira Njoya
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