Avec l’essor du numérique chez les jeunes, la Zambie mise sur une stratégie nationale pour prévenir les risques en ligne. Le pays entend désormais garantir aux enfants un accès plus sûr et responsable à Internet.
Le gouvernement zambien a lancé, lundi 24 novembre, la Stratégie nationale de protection de l’enfance en ligne (2025–2029). Ce document constitue une feuille de route visant à renforcer la sécurité numérique des enfants à travers le pays et à créer un environnement en ligne plus sûr pour les jeunes utilisateurs.
Dotée d’un budget de 1,8 million USD, la stratégie repose sur plusieurs axes, à savoir : le renforcement de la coordination nationale des politiques, le développement des compétences numériques, la sensibilisation des enfants et des parents, et la promotion d’une collaboration structurée entre les acteurs publics, privés et les organisations de la société civile.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’accès à Internet progresse rapidement en Afrique, en particulier chez les plus jeunes. Selon l’UNICEF, les enfants africains comptent parmi les populations dont l’accès au numérique augmente le plus rapidement au monde, les exposant à des risques croissants tels que la cyberintimidation, la désinformation, l’exploitation en ligne et les contenus préjudiciables.
Ces enjeux ont conduit l’UNICEF et la GSMA à créer, en octobre 2025, l’Africa Taskforce on Child Online Protection (COP), une plateforme panafricaine destinée à harmoniser les efforts de protection, à renforcer la coopération entre États et à promouvoir des normes communes de sécurité numérique à l’échelle du continent. En Zambie, bien que les données nationales les plus récentes sur l’usage d’Internet par les enfants restent limitées, les autorités reconnaissent une hausse continue de la connectivité chez les jeunes, ce qui rend urgent le déploiement de mécanismes de prévention, d’accompagnement et de régulation.
Avec cette stratégie, la Zambie rejoint d’autres pays africains ayant déjà engagé des politiques nationales structurées dans ce domaine, tels que le Nigeria et le Ghana, qui ont adopté ces dernières années des cadres juridiques et des programmes gouvernementaux dédiés à la cybersécurité des enfants.
Si elle est pleinement mise en œuvre, la stratégie devrait réduire les risques liés à l’exposition des mineurs aux dangers numériques et renforcer la confiance des familles et des établissements scolaires dans l’usage d’Internet. Toutefois, elle devra également être accompagnée d’un cadre législatif adapté pour garantir un environnement numérique sûr, inclusif et protecteur pour les jeunes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à un chômage des jeunes qui avoisine 60 %, le pays mise sur la transformation digitale de l’enseignement technique pour moderniser les formations et aligner davantage les compétences des apprenants sur les besoins réels du marché du travail.
La Guinée a procédé, mardi 25 novembre, à la validation de sa Stratégie nationale de transformation digitale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP), lors d’un atelier organisé à Conakry par le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Estimée à 300 milliards GNF (34,5 millions USD), cette stratégie vise à moderniser en profondeur le système national de formation technique et professionnelle.
Elle s’appuie sur les Objectifs de développement durable, notamment l’ODD 4 consacré à l’éducation de qualité, et ambitionne de faire de l’ETFP un pilier de l’employabilité et de l’entrepreneuriat. Ses priorités portent sur la modernisation des formations, l’adaptation des curricula aux besoins réels du marché du travail, le renforcement des infrastructures numériques, l’amélioration de la connectivité et la réduction du déficit de compétences chez les enseignants.
Selon le ministère, les 300 milliards GNF serviront à développer les infrastructures numériques, équiper les établissements, former les enseignants et déployer des plateformes d’apprentissage en ligne. Le plan s’inscrit dans une vision à l’horizon 2035, axée sur la construction d’un écosystème numérique robuste capable de soutenir durablement l’enseignement technique. Sur le plan régional, la Guinée participe à l’initiative panafricaine de digitalisation de l’ETFP, visant à harmoniser les approches et à mutualiser financements et expertises entre États et partenaires.
Cette validation intervient alors que le marché du travail africain connaît une transformation rapide sous l’effet de la numérisation. Les études internationales montrent une forte croissance des métiers liés au numérique dont la demande devrait augmenter d’ici 2030. Le rapport « Foresight Africa 2025–2030 » du think tank américain Brookings Institution estime qu’à cet horizon, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne. Il anticipe également jusqu’à 650 millions d’opportunités de formation, représentant un marché potentiel de 130 milliards USD.
La mise en œuvre effective de la stratégie dépendra toutefois de plusieurs facteurs, notamment la mobilisation des financements nécessaires, la qualité de la gouvernance, la capacité à former des enseignants aux outils numériques, ainsi que la disponibilité d’infrastructures essentielles (électricité fiable et internet haut débit), en particulier dans les zones rurales.
Si elle est pleinement réalisée, la stratégie permettra d’améliorer l’accès aux formations qualifiantes, de moderniser les filières techniques, d’accroître l’employabilité des jeunes et de renforcer la compétitivité du pays dans une économie où les compétences numériques sont devenues indispensables. Un enjeu crucial en Guinée, où le chômage des jeunes reste particulièrement élevé, estimé à près de 60 % selon des données nationales consolidées.
Samira Njoya
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Avec la montée rapide de la connectivité en Afrique, les enfants accèdent de plus en plus tôt au numérique. Mais cette exposition accrue s’accompagne de risques majeurs (cyberintimidation, harcèlement, exploitation) qui imposent de renforcer sans délai leur protection en ligne.
Junior Achievement (JA) Africa, branche régionale de l’une des plus anciennes organisations mondiales dédiées à l’éducation économique et à l’employabilité des jeunes, a annoncé le mercredi 26 novembre le lancement d’un programme d’alphabétisation numérique et de sécurité en ligne au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud. L’initiative, financée à hauteur de 1,5 million USD par Google.org, le bras philanthropique de Google, vise à former d’ici 2027 250 000 enfants, 6000 enseignants et 8000 parents et soignants afin de renforcer la protection des plus jeunes dans un environnement numérique en rapide expansion.
« Alors que la connectivité numérique devient le fondement de la vie moderne en Afrique, nos enfants doivent être équipés non seulement pour participer, mais aussi pour être protégés », a déclaré Simi Nwogugu, directrice générale de JA Africa. « Grâce au financement de Google.org, nous aidons les jeunes à transformer l’accès en opportunités, en construisant une génération de citoyens numériques intelligents, sûrs et respectueux. »
Le programme repose sur Be Internet Awesome, le dispositif éducatif de Google qui enseigne la sécurité numérique, la protection de la vie privée, la lutte contre la cyberintimidation et la citoyenneté digitale, notamment via la plateforme ludique Interland. Il sera déployé à travers des ateliers scolaires, des formations d’enseignants et des actions communautaires, y compris dans les zones rurales sous-desservies. L’initiative s’inscrit dans les cadres nationaux de protection de l’enfance et d’intégration des TIC dans l’éducation au Ghana, au Nigeria et au Kenya.
Le lancement de ce programme intervient alors que l’exposition des mineurs aux risques numériques augmente avec l’essor de la connectivité sur le continent. Selon la GSMA, 18 % des enfants âgés de 5 à 7 ans en Afrique subsaharienne utilisent déjà l’Internet mobile. De son côté, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet toutes les demi-secondes, illustrant la rapidité avec laquelle les jeunes accèdent au numérique. Pourtant, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé une stratégie nationale de protection de l’enfance en ligne, tandis que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient engagé aucune démarche en ce sens.
À terme, le projet pourrait contribuer à poser les bases de standards communs de protection de l’enfance en ligne sur le continent, grâce à la collaboration annoncée avec les ministères de l’Éducation, des TIC et des Communications. Il sera amplifié par des campagnes de sensibilisation, la production de contenus numériques et des événements phares tels que la Journée de l’Internet plus sûr 2026, afin de toucher un public élargi.
Samira Njoya
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Ce recul s’explique notamment, d’après le gouvernement, par la réduction des financements extérieurs de 12,22 %. Néanmoins, le pays maintient ses ambitions en matière de transformation digitale, en visant un accès élargi aux services numériques et une inclusion renforcée sur l’ensemble du territoire.
La ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou (photo), a présenté le mardi 25 novembre devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale une enveloppe prévisionnelle de 27,2 milliards FCFA (48 millions de dollars) pour l’exercice 2026. Le montant proposé affiche une baisse de 6,32 % par rapport aux 29,034 milliards FCFA alloués en 2025.
Les prévisions budgétaires pour 2026 comprennent des dépenses de fonctionnement de 9,7 milliards FCFA et des dépenses en capital de 17,4 milliards FCFA. Le budget est réparti sur trois programmes principaux. Le programme Pilotage et soutien bénéficie de 2,1 milliards FCFA pour améliorer la performance des services du ministère et soutenir les secteurs du numérique, de la digitalisation et des médias. Le programme Numérique, doté de 12,3 milliards FCFA, a pour ambition de promouvoir la transformation digitale. Enfin, le programme Médias, avec une enveloppe de 12,6 milliards FCFA, vise à moderniser le paysage audiovisuel et la presse, à faciliter l’accès des citoyens à une information de qualité, à moderniser les médias publics et à poursuivre le projet de Télévision numérique terrestre (TNT).
Plusieurs chantiers stratégiques sont mis en avant dans ces divers programmes, parmi lesquels l’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans les administrations et les secteurs prioritaires. La réduction de la fracture numérique reste un axe central, avec la poursuite des initiatives visant à assurer la couverture haut débit sur l’ensemble du territoire. Il est également prévu le renforcement de l’accès aux équipements et le soutien à la montée en compétences des populations.
Le projet inclut par ailleurs la structuration de l’École des métiers du numérique, destinée à former des profils spécialisés tels que développeurs, administrateurs réseau, experts en cybersécurité ou analystes data, afin de soutenir l’émergence d’une main‑d’œuvre qualifiée et compétitive.
Ces projets viendront compléter plusieurs autres réalisés au cours de l’année, notamment le déploiement du haut et très haut débit sur tout le territoire (phase 2), le lancement de l’initiative SMART GOUV pour la digitalisation de l’administration, ainsi que la transformation numérique des collectivités locales. Selon un rapport de la GSMA, l’économie numérique soutenue par la téléphonie mobile et les services digitaux pourrait générer 1200 milliards FCFA additionnels pour le PIB béninois d’ici 2028, créer plus de 300 000 emplois et augmenter les recettes fiscales de 150 milliards FCFA.
Samira Njoya
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Alors que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt et un pays africains figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.
La Mauritanie a participé la semaine dernière au premier exercice arabe de cybersécurité organisé à Doha, au Qatar. L’initiative, qui a réuni 21 pays, s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les autorités mauritaniennes pour renforcer la sécurité numérique dans le pays.
« Cet exercice vise à renforcer la coopération arabe dans le domaine de la cybersécurité, à développer la préparation technique et administrative des pays participants pour faire face aux cyberattaques et gérer les crises numériques. Il constitue également une étape importante vers la construction d’un espace numérique arabe plus sûr et plus efficace », a indiqué le ministère de la Transition numérique dans un communiqué publié le mardi 25 novembre sur sa page Facebook.
La cybersécurité figure désormais parmi les axes majeurs de coopération internationale de la Mauritanie, comme souligné récemment avec les États-Unis. Ces dernières années, le pays s’est doté d’une Stratégie nationale de sécurité numérique 2022-2026, articulée autour de six objectifs stratégiques couvrant la gouvernance, la protection des infrastructures critiques, la lutte contre la cybercriminalité, la sensibilisation et le développement des compétences, ainsi que la coopération nationale et internationale.
En avril 2024, les autorités ont également créé, par décret, l’Agence nationale de cybersécurité et de certification électronique (ANCCE). Sa mission consiste, entre autres, à protéger le cyberespace national et à améliorer la gouvernance de la cybersécurité. Cette création s’inscrit dans la continuité des avancées réalisées, notamment la ratification en 2023 de la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.
Ces efforts répondent à un contexte continental et mondial marqué par une transformation numérique accélérée, accompagnée d’une recrudescence des menaces cybernétiques. En janvier dernier, le gouvernement a lancé le projet Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros (4,6 millions USD) en partenariat avec la coopération allemande. L’initiative vise à intégrer davantage les outils numériques dans la gestion publique pour moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services publics ont déjà été numérisés depuis le début de l’année, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la justice.
Toutefois, l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne que les pays doivent investir massivement dans la cybersécurité pour tirer pleinement profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans son Indice global de cybersécurité 2024, l’organisation classe la Mauritanie au quatrième et avant-dernier niveau. Le pays affiche une bonne performance dans le pilier du cadre législatif, mais doit intensifier ses efforts dans les volets organisationnels, techniques, de développement des capacités et de coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec l’essor des technologies numériques, La Poste ivoirienne se voit confrontée à un défi majeur : celui de s’adapter à un environnement de plus en plus digitalisé. Cette adaptation passe par la mise en place de nouvelles solutions tech capables de moderniser ses services et de sécuriser les échanges.
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect (groupe Bahreïn) et Post Connect (groupe Egypt Post) ont signé, le lundi 24 novembre à Berne en suisse, au siège de l’Union postale universelle (UPU), un mémorandum d’entente (MoU) destiné à accélérer la transformation numérique de l’opérateur postal ivoirien. À travers ce partenariat, les trois acteurs prévoient de déployer des technologies numériques sécurisées et évolutives, destinées à améliorer l’efficacité des services et la qualité de l’expérience client.
Communiqué de presse
— La Poste de Côte d'Ivoire (@posteciv) November 24, 2025
⁰⁰Abidjan, Côte d’Ivoire – 24 novembre 2025
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect et Post Connect s’allient pour contribuer à l’accélération de la transformation numérique du pays
Ce matin à Berne (Suisse), au siège de l’Union Postale Universelle… pic.twitter.com/qNfqXWRypQ
« Cette signature marque une étape décisive dans la modernisation de La Poste de Côte d’Ivoire et dans notre mission d’opérateur membre de l’écosystème national de transformation numérique. Avec nos partenaires Post Connect et Beyon Connect, nous allons déployer des solutions innovantes qui simplifieront la vie des citoyens et renforceront l’efficacité des institutions », a déclaré Isaac Gnamba-Yao, le directeur général de La Poste de Côte d’Ivoire.
Le MoU prévoit une phase pilote de six mois pour tester deux solutions clés : OneID et OneBox. OneID est un système d’identité numérique vérifiée permettant l’authentification fiable des usagers et la validation de documents officiels tels que cartes d’identité ou passeports. OneBox, quant à elle, est une plateforme d’échanges sécurisés, facilitant la communication dématérialisée entre citoyens, administrations et entreprises, tout en garantissant la confidentialité et l’intégrité des informations.
L’expérimentation portera ainsi sur la vérification d’identités, la validation ou la signature électronique de documents, ainsi que sur l’échange sécurisé de données administratives. Ces technologies, pouvant être déployées en cloud ou installées directement sur les infrastructures de la Poste, ont été conçues pour s’intégrer aux systèmes existants sans perturber les opérations.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de modernisation du secteur postal ivoirien. Depuis plusieurs années, La Poste de Côte d’Ivoire cherche à adapter son modèle aux mutations numériques, dans un contexte où la digitalisation des services devient un impératif aussi bien pour améliorer l’efficacité opérationnelle que pour maintenir son rôle d’acteur essentiel de service public.
L’État ivoirien a d’ailleurs inscrit la modernisation postale parmi ses priorités. Pour l’exercice 2026, le ministère de la Transition numérique dispose d’un budget de 83,2 milliards FCFA (145,9 millions de dollars américains), dont 46 milliards FCFA spécifiquement affectés au Programme 2 consacré au développement de l’économie numérique et à la mise à niveau du service postal.
La réussite de la phase pilote dépendra néanmoins de plusieurs facteurs, notamment la capacité de la Poste à intégrer ces outils dans ses processus internes, l’adhésion des utilisateurs, ainsi que l’appui des autorités de régulation. Si la mise en œuvre est concluante, le partenariat devrait contribuer à améliorer l’accès des citoyens à des services numériques plus efficaces, à renforcer la sécurité et la fiabilité des procédures administratives dématérialisées, et à favoriser l’inclusion numérique dans tout le pays grâce au vaste réseau de La Poste.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour réussir sa nouvelle stratégie numérique, le Sénégal mise sur des partenariats solides avec des acteurs expérimentés, capables de l’accompagner dans ses ambitions de transformation.
Le Sénégal et l’Azerbaïdjan envisagent de renforcer leur coopération dans le domaine du numérique. Le mardi 25 novembre, en marge de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (CMDT), le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a rencontré Farid Osmanov, président de l’Innovation and Digital Development Agency (IDDA), l’agence publique en charge du développement numérique et de l’innovation technologique en Azerbaïdjan, pour examiner des pistes de collaboration technologique.
Rencontre entre le MCTN et l’IAAD d’Azerbaïdjan : vers une coopération numérique renforcée
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) November 25, 2025
En marge de la CMDT-25, le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique Alioune SALL a rencontré M. Farid Osmanov, pic.twitter.com/KsUaSSX50U
Au cours des échanges, Farid Osmanov a présenté plusieurs solutions développées par l’agence, dont la super-application MyGov, utilisée par plus de 2 millions de citoyens, ainsi que la stratégie azerbaïdjanaise intégrant IA, cybersécurité et identité numérique. Il a également évoqué Digital Bridge, un dispositif d’interconnexion entre plateformes publiques et entreprises, notamment les banques.
Le ministre Alioune Sall a, de son côté, rappelé les priorités du Sénégal en matière de transformation digitale, notamment la modernisation des services de l’État, le développement de nouveaux services numériques et l’amélioration des infrastructures. Les deux parties ont convenu d’avancer vers un cadre de partenariat formalisé portant sur l’administration numérique, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
La réunion intervient dans un contexte où Dakar comme Bakou accélèrent leurs chantiers digitaux. Le New Deal technologique, lancé en février 2025, prévoit environ 1,7 milliard de dollars d’investissements pour moderniser l’administration et soutenir l’économie numérique sénégalaise. En Azerbaïdjan, l’IDDA pilote la stratégie nationale de développement digital et multiplie les déploiements de solutions publiques.
Une coopération structurée offrirait des avantages aux deux pays. Le Sénégal pourrait tirer profit de l’expérience azerbaïdjanaise en numérisation de l’administration, en identité numérique et dans plusieurs autres domaines, d’autant que l’Azerbaïdjan figure parmi les pays avancés en matière d’e-gouvernance, avec un indice de 0,7607 sur 1 selon les Nations unies. Pour sa part, un partenariat avec le Sénégal permettrait à l’Azerbaïdjan de renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest et de valoriser ses solutions numériques sur un marché en croissance.
Samira Njoya
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Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Les autorités ont récemment rencontré la Banque mondiale pour renforcer leur partenariat dans ce sens.
Le Ghana explore des opportunités de coopération dans le numérique avec la Pologne. La question était au cœur des discussions lors d’une réunion bilatérale entre les deux parties la semaine dernière, en marge de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (WTDC-25). Organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’édition 2025 se tient du lundi 17 au vendredi 28 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Dans un communiqué publié le samedi 22 novembre sur sa page Facebook, le ministère ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation a précisé que la rencontre a porté sur l’exploration de partenariats potentiels dans les domaines spécifiques de la cybersécurité, l’e-gouvernance, le développement des compétences numériques, les infrastructures TIC et l’innovation.
Selon le ministère, cette rencontre souligne l’engagement du Ghana à tirer parti de partenariats internationaux pour accélérer son agenda de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le pays s’est notamment rapproché des Émirats arabes unis, de Singapour, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. La plupart de ces pays font partie des leaders mondiaux en matière de transformation numérique. Cela intervient alors que la GSMA estime que le numérique pourrait générer une valeur ajoutée de 40 milliards de cedis ghanéens (environ 3,6 milliards de dollars) à l’économie nationale d’ici 2029.
En 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place sur 193. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084. La Pologne, de son côté, s’est classée 37e mondiale avec un score de 0,8648 sur 1.
Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire sur le plan du développement des capacités. La Pologne, quant à elle, est classée dans le deuxième palier, celui juste en dessous de celui des modèles à suivre.
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement ivoirien ambitionne de moderniser les services publics et de développer un écosystème d’innovation performant. La collaboration avec des partenaires expérimentés apparaît essentielle pour accélérer ces ambitions.
Le directeur de cabinet du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Raymond Assoua, a reçu le lundi 24 novembre, à Abidjan, une délégation de la Fondation Skolkovo conduite par l’ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire, Alexey Saltykov. Cette rencontre s’inscrit dans un programme de coopération destiné à renforcer les échanges entre la Côte d’Ivoire et la Russie dans les secteurs du numérique, de l’innovation technologique et du développement d’écosystèmes innovants.
Les discussions ont porté sur plusieurs axes stratégiques, notamment le développement de technopoles, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les secteurs publics et privés, ainsi que l’accélération de la digitalisation des services administratifs. La mission russe a également présenté l’expertise de Skolkovo dans la conception d’écosystèmes d’innovation, un modèle susceptible d’inspirer les ambitions ivoiriennes en matière de villes technologiques.
Au cours de la réunion, des pistes de collaboration concrètes ont été identifiées entre la Fondation Skolkovo et le VITIB, le parc technologique ivoirien basé à Grand-Bassam. Le directeur général du VITIB a exposé les infrastructures existantes ainsi que les projets en cours, ouvrant la voie à de futures initiatives communes dans l’incubation de start-up, la recherche appliquée ou encore le déploiement de solutions numériques souveraines.
La visite intervient au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale ivoirienne d’un budget de 83,27 milliards FCFA (environ 146 millions USD) pour 2026, pour soutenir la transformation numérique du pays. Ce financement vise notamment la modernisation du secteur postal, la mise en œuvre du service universel des communications électroniques et le développement de l’économie numérique.
La Fondation Skolkovo est l’un des principaux pôles d’innovation de Russie, spécialisée dans l’accompagnement de start-up technologiques, le développement de technopoles et la recherche en IA via son partenariat avec l’Institut Skoltech. Son expertise pourrait appuyer la Côte d’Ivoire dans la formation de talents et la mise en place de projets pilotes en innovation et services numériques.
Pour l’heure, aucun accord formel n’a encore été annoncé. Toutefois, la délégation effectuera une visite du VITIB ce mardi 25 novembre afin de poursuivre les échanges techniques et d’explorer plus en profondeur les opportunités de partenariats.
Samira Njoya
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Le gouvernement botswanais ancre le numérique au cœur de sa transformation. De nouveaux projets annoncés visent à renforcer l’accès aux services numériques, moderniser les infrastructures et soutenir l’innovation dans tous les secteurs de l’économie.
Un an après sa nomination à la tête du ministère des Communications et de l’Innovation du Botswana, David Tshere (photo, à gauche) a présenté le jeudi 20 novembre les grandes lignes de sa feuille de route. Il a souligné l’ambition du gouvernement de faire de la transformation numérique un moteur de croissance, d’inclusion et de compétitivité pour le pays.
Parmi les annonces phares, le ministre a révélé une réduction significative des coûts d’Internet et des données mobiles, visant à rendre l’accès au numérique plus abordable pour les citoyens et les entreprises. Il a également présenté un plan d’extension de l’infrastructure de fibre optique vers les zones rurales et mal desservies, pour accroître la connectivité nationale et favoriser l’inclusion numérique.
Le ministre Tshere a confirmé la mise en service imminente du centre de données Digital Delta, dont l’ouverture officielle est programmée pour le mardi 25 novembre à Gaborone. Cette installation de pointe a pour objectif de renforcer les capacités numériques nationales, héberger des services cloud critiques et soutenir les applications gouvernementales et privées dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’éducation, la santé et l’administration publique.
Cette feuille de route s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, incluant la plateforme gouvernementale 1Gov, en expansion, et la mise en place d’une législation numérique progressive couvrant la cybersécurité, la protection des données et l’innovation technologique. Le Botswana prévoit également de commercialiser les données du satellite BOTSAT-1, destinées à soutenir l’agriculture, l’environnement et les infrastructures intelligentes.
Les résultats des initiatives précédentes confirment les progrès du pays. Selon l’édition 2025 du rapport « Measuring Digital Development – ICT Development Index » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Botswana se classe 6ᵉ en Afrique avec un indice de 82,1 sur 100, reflétant la progression de l’utilisation des TIC et le développement d’un écosystème numérique solide. En matière de pénétration en ligne, DataReportal estime que 2,09 millions d’individus utilisaient Internet au Botswana à la fin 2025, soit une pénétration de 81,4 %.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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