La numérisation engagée en Côte d’Ivoire touche avant tout l’administration, qui doit fournir des services publics modernes et efficaces. Une feuille de route est nécessaire pour structurer les systèmes d’information, renforcer la sécurité des données et accompagner la transformation numérique.

Le ministère de l’Économie, du Plan et du Développement (MEPD) de Côte d’Ivoire s’est doté du Schéma Directeur du Système d’Information (SDSI) 2026–2030, un cadre stratégique repensé pour moderniser ses outils numériques, renforcer la sécurité des données et optimiser la gestion des services publics. Le document a été restitué récemment lors d’une cérémonie officielle à Abidjan.

« Le Schéma Directeur constitue désormais un outil stratégique pour renforcer la gouvernance numérique et améliorer l’efficacité de l’action publique. Cette restitution, qui a réuni une quarantaine de participants, ouvre la voie à la mise en œuvre des actions prévues afin de doter le MEPD d’un environnement numérique plus moderne, sécurisé et performant », a déclaré Yéo Nahoua, Directeur de Cabinet de la ministre de l’Économie Kaba Nialé.

L’actuelle mise à jour du SDSI découle d’un travail de diagnostic approfondi conduit par la Société nationale de développement informatique (SNDI), qui a mis en lumière des lacunes structurelles telles qu’une gouvernance informatique insuffisamment organisée, la multiplicité des plateformes non interconnectées, l’obsolescence des infrastructures et l’insuffisance des dispositifs de sécurité.

Pour répondre à ces défis, le plan repose sur quatre orientations clés, à savoir la professionnalisation de la fonction informatique, la mise en place d’un réseau intégré, le déploiement d’applications mutualisées et sécurisées, ainsi que la modernisation des infrastructures techniques. Il se décline en six programmes et 44 projets concrets, pour un budget global de 10,156 milliards FCFA (18 millions $).

Cette initiative s’inscrit dans un contexte national où le numérique constitue une priorité de développement. Pour 2026, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation dispose d’un budget de plus de 83,2 milliards FCFA, en hausse d’environ 37 % par rapport à 2025, afin de renforcer la performance numérique et l’accès à la connectivité sur tout le territoire.

Ces financements s’ajoutent à des investissements antérieurs qui, en 2024, ont permis le déploiement de plus de 33 000 km de fibre optique, la mise en service de plateformes de démarches administratives dématérialisées et l’amélioration de la couverture 4G dans de nombreuses zones rurales.

La mise en place de ce nouveau SDSI devrait favoriser une gouvernance numérique plus structurée et une interconnexion renforcée des systèmes. Elle devrait également permettre d’accélérer la numérisation des services publics, de réduire les coûts et les délais de traitement des procédures, tout en renforçant la résilience des infrastructures face aux cybermenaces.

Samira Njoya

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Après la création, en 2023, d’une structure nationale dédiée à la cybersécurité, Madagascar poursuit la structuration de son écosystème numérique. Les autorités s’emploient désormais à poser un cadre légal afin de mieux protéger les systèmes et les données face à la montée de la cybercriminalité.

Madagascar a officiellement enclenché la semaine dernière le processus d’élaboration de sa stratégie nationale de cybersécurité à l’issue d’un atelier de lancement organisé à Antananarivo, réunissant autorités publiques, experts du numérique et partenaires techniques. Cette rencontre marque une étape structurante dans la volonté du pays de se doter d’un cadre cohérent pour sécuriser son espace numérique, alors que les usages digitaux progressent rapidement dans l’administration, les services financiers et l’économie.

« Les acteurs concernés se sont engagés à finaliser cette stratégie nationale de cybersécurité dans un délai de trois mois. Elle couvre des thématiques clés comme la protection de l’enfance en ligne, la lutte contre les violences basées sur le genre, la justice numérique et la coopération internationale en cas de cyberattaques ou de violations de données », a indiqué Eric Nirina Rakotomaniraka, chef d’équipe en charge des incidents numériques à la Computer Incident Response Team (CIRT).

Sur le plan opérationnel, la future stratégie vise à structurer la prévention, la détection et la réponse aux incidents numériques. Elle prévoit le renforcement des capacités nationales en matière d’investigation numérique (forensic), l’amélioration de la coordination entre institutions publiques et acteurs privés, ainsi que le développement des compétences locales. Le document doit également servir de socle à l’actualisation du cadre réglementaire, alors que la loi malgache sur la cybersécurité adoptée en 2014 apparaît de plus en plus inadaptée à l’évolution rapide des technologies et des menaces.

Cette initiative intervient dans un contexte de montée en puissance des usages numériques, mais aussi de fragilités persistantes des systèmes d’information. D’après le rapport Digital 2025, Madagascar comptait environ 6,6 millions d’internautes en 2025, soit un peu plus de 20 % de la population, un taux encore modeste mais en progression constante.

Dans le même temps, le pays demeure confronté à des capacités limitées en matière de cybersécurité. Selon l’Indice mondial de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Madagascar est classé dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur cinq, un niveau qui traduit des marges d’amélioration importantes, notamment en matière d’infrastructures techniques, de coordination institutionnelle, de développement des compétences et de coopération internationale.

La mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité devrait permettre à Madagascar de renforcer la protection de ses infrastructures numériques, d’accroître la confiance des citoyens et des investisseurs dans les services digitaux, et de mieux accompagner la transformation numérique du pays. En posant les bases d’une souveraineté numérique plus affirmée, les autorités entendent créer un environnement plus sûr pour l’innovation, le développement des services publics en ligne et l’intégration de l’économie malgache dans l’écosystème numérique régional et international.

Samira Njoya

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Le Burkina Faso intensifie la digitalisation de ses services publics afin de simplifier l’accès des citoyens aux démarches administratives. Cette transformation vise également à renforcer les recettes de l’État.

La numérisation progressive des services judiciaires commence à produire des résultats tangibles au Burkina Faso. En l’espace de deux années d’exploitation, les plateformes dédiées au certificat de nationalité en ligne et au casier judiciaire numérique ont permis de mobiliser plus de 337 millions de francs CFA (environ 603 700 $) au profit du budget de l’État.

Ces performances ont été mises en lumière le vendredi 12 décembre à Ouagadougou, à l’occasion d’une visite de terrain organisée par le ministère de la Justice à l’intention des médias. L’initiative visait à présenter l’impact concret de ces outils digitaux, conçus pour moderniser la délivrance des actes judiciaires et améliorer l’accès des citoyens aux services publics, dans un contexte national marqué par des contraintes sécuritaires et de fortes disparités géographiques.

Dans le détail, la plateforme de demande en ligne du certificat de nationalité a enregistré près de 49 000 requêtes à la date du 11 décembre 2025, générant un peu plus de 24 millions FCFA de recettes. Le casier judiciaire central numérique concentre toutefois l’essentiel des flux, avec plus de 418 000 demandes traitées, pour des recettes dépassant 312 millions FCFA. Ces volumes traduisent une adoption rapide par les usagers, portée par la simplification des démarches et la réduction des délais de traitement.

Au-delà de l’aspect financier, ces plateformes répondent à un enjeu majeur d’accessibilité. Elles permettent aux citoyens, y compris ceux vivant dans des zones affectées par l’insécurité ou éloignées des centres administratifs, d’obtenir leurs documents officiels à distance. Les actes délivrés sont sécurisés par des codes QR, renforçant leur authenticité et limitant les risques de fraude, longtemps associés aux procédures papier.

La digitalisation n’est toutefois pas exempte de défis. Des rejets de dossiers continuent d’être observés, principalement en raison de pièces non conformes, de documents incomplets ou de tentatives de falsification. Pour les responsables techniques, ces difficultés mettent en évidence la nécessité de renforcer l’accompagnement des usagers et la sensibilisation aux exigences des procédures numériques. Les équipes assurent néanmoins que les demandes conformes sont traitées dans des délais courts, généralement inférieurs à 48 heures ouvrables.

Fort de ces résultats, le ministère de la Justice poursuit l’élargissement de son offre de services numériques. Plusieurs nouvelles plateformes, dont Justice pénale en ligne, e-Permis de communiquer et e-RCCM (Registre du commerce et du crédit mobilier), ont été officiellement lancées le 15 décembre à Ouagadougou, marquant une nouvelle étape dans la modernisation des services judiciaires et administratifs du pays.

Samira Njoya

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Selon des données de DataReportal, le Gabon comptait 1,84 million d’abonnés au début de l’année 2025. Cela représentait un taux de pénétration de 71,9 %.

Le gouvernement gabonais a annoncé qu’il procédera, le 23 décembre, au lancement officiel du service Internet à bord des trains de voyageurs. L’événement sera marqué par une présentation de la solution et un test de connexion en conditions réelles à bord d'un train, en présence des autorités et des partenaires.

Le projet est annoncé le lundi 15 décembre. Il est porté par le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation et le ministère des Transports, de la Marine marchande et de la Logistique, en partenariat avec la Société d’exploitation du Transgabonais (SETRAG) et un opérateur télécoms privé. Ce dernier déploiera la solution d’Internet par satellite en orbite basse OneWeb du groupe français Eutelsat.

« Dans une première étape, l’accès Internet à bord permettra exclusivement l’utilisation de l’application WhatsApp. Les étapes suivantes du projet permettront un élargissement progressif des services, en fonction des performances techniques et de la qualité de service observée », a expliqué le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation.

Selon le ministère, ce projet vise à améliorer le confort et l'expérience des usagers du transport ferroviaire à travers l'intégration progressive des services numériques. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités gabonaises. Libreville cherche à faire du numérique un pilier central de son développement socioéconomique et à réduire sa dépendance aux ressources extractives. Le pays s’est par exemple doté en septembre dernier d’un cadre légal afin d’encadrer et d’accélérer la transformation numérique de son administration.

Cette amélioration de l’expérience client intervient alors que les autorités gabonaises souhaitent accroître le trafic sur le Transgabonais et porter le nombre annuel d’usagers transportés à 330 000 à l’horizon 2027, contre 260 000 passagers en 2022, soit plus de 26,9 %. Il s’agit de l’une des actions prioritaires du gouvernement de Transition sur la période 2024-2026.

Isaac K. Kassouwi

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Le dynamisme croissant des start-up et entreprises du numérique redessine progressivement le paysage économique djiboutien. Pour accompagner cette évolution et transformer l’innovation en moteur de croissance durable, les autorités misent sur une meilleure organisation et représentation du secteur.

Djibouti a engagé une nouvelle étape dans la structuration de son écosystème numérique avec le lancement officiel du processus de création de la première Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique. L’initiative a été amorcée lors d’une réunion nationale tenue la semaine dernière, sous la présidence de Mariam Hamadou Ali (photo, au centre), ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, en présence des principaux acteurs publics et privés du numérique.

À cette occasion, les autorités ont mis en avant la nécessité de doter le pays d’un cadre représentatif capable de porter la voix des entreprises technologiques et de renforcer leur rôle dans la transformation économique. La future fédération est appelée à devenir un interlocuteur structuré des pouvoirs publics, tout en contribuant à l’émergence d’un environnement favorable à l’innovation, à l’entrepreneuriat numérique et au développement des start-up locales, en particulier celles portées par les jeunes.

Concrètement, la fédération aura pour vocation de rassembler les entreprises opérant dans les domaines du numérique, des technologies de l’information, des services digitaux et de l’innovation. Elle devra accompagner la croissance des start-up, promouvoir de meilleures conditions d’exercice pour les acteurs du secteur, encourager la coopération entre entreprises et faciliter l’accès aux opportunités régionales et continentales. L’initiative s’inscrit également dans la dynamique de la Déclaration de Marrakech, à l’issue de laquelle Djibouti a été désigné comme l’un des pays fondateurs de la Fédération africaine des entreprises du numérique.

La création de cette fédération s’aligne par ailleurs sur la Vision « Nation intelligente » portée par les autorités djiboutiennes, qui vise à accélérer la transformation numérique de l’économie, moderniser l’administration et stimuler l’innovation locale. En structurant les acteurs privés du numérique, le pays entend mieux capter les opportunités offertes par l’intégration régionale et par les initiatives continentales en faveur du marché numérique africain.

À terme, la Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique pourrait jouer un rôle clé dans la consolidation de l’écosystème technologique national. En renforçant la coordination entre acteurs, en soutenant l’entrepreneuriat et en favorisant les partenariats à l’échelle africaine, elle devrait contribuer à la création d’emplois qualifiés, à l’émergence de champions locaux du numérique et à l’ancrage durable de Djibouti dans l’économie digitale régionale.

Samira Njoya

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Portés par l’essor du mobile et du commerce électronique, les paiements en ligne progressent rapidement en Afrique. Toutefois, l’accès à des moyens de paiement numériques sécurisés et interopérables reste limité pour une large part de la population, freinant encore la pleine inclusion financière.

Orange Money Group et Visa ont annoncé, vendredi 12 décembre à Casablanca, la conclusion d’un partenariat stratégique destiné à faciliter l’accès aux paiements en ligne et à renforcer l’inclusion financière en Afrique et au Moyen‑Orient. Cette collaboration vise à élargir l’usage des services financiers numériques, dans un contexte de forte progression du commerce électronique et des paiements dématérialisés sur le continent.

S’exprimant à l’occasion de cette annonce, le directeur général d’Orange Money Group, Thierry Millet, a souligné que ce partenariat constitue une étape clé dans la stratégie du groupe. « Désormais, particuliers comme entrepreneurs peuvent créer en quelques secondes leur carte Visa virtuelle et payer en ligne à l’international dans tout le réseau Visa. Cette première étape de notre partenariat stratégique rapproche Orange Money d’un objectif clair : devenir un moyen de paiement accepté partout, des grands sites marchands aux commerces de proximité », a‑t‑il expliqué.

Sur le plan opérationnel, le partenariat repose sur l’intégration d’une carte virtuelle Visa directement au sein de l’écosystème Orange Money, via l’application Max it. Les utilisateurs peuvent générer leur carte en quelques clics, l’alimenter depuis leur portefeuille mobile et régler des achats en ligne sur des sites locaux ou internationaux. Déployée dans un premier temps dans des marchés tests comme le Botswana, Madagascar et la Jordanie, la solution a récemment été introduite en Côte d’Ivoire et doit être étendue à d’autres pays, dont la Guinée, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo. Une version physique de la carte est également prévue afin de couvrir des usages plus larges.

Cette initiative intervient alors que l’Afrique s’impose comme l’un des principaux moteurs mondiaux du mobile money. D’après la GSMA, le continent comptait plus d’un milliard de comptes de monnaie mobile enregistrés en 2024 et concentrait plus de 70 % des transactions mondiales du secteur. Parallèlement, le commerce électronique connaît une croissance soutenue, portée par l’augmentation du taux de pénétration d’Internet et du smartphone, mais reste freiné par l’accès limité aux moyens de paiement en ligne internationaux. En s’appuyant sur le réseau d’acceptation mondial de Visa et la forte implantation locale d’Orange Money, le partenariat entend répondre à ce déficit structurel.

En combinant la forte présence locale d’Orange Money — avec plus de 45 millions de comptes actifs dans 17 pays africains — et le réseau d’acceptation international de Visa, le partenariat pourrait contribuer à réduire cette fracture. À terme, il est appelé à faciliter l’intégration de millions d’utilisateurs et de petites entreprises dans l’économie numérique, en leur offrant des outils de paiement adaptés aux exigences du commerce en ligne, tout en renforçant la dynamique d’inclusion financière sur le continent.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les services financiers numériques gagnent du terrain en Éthiopie, avec une adoption croissante par les citoyens et les entreprises. Les autorités multiplient à cet effet des initiatives pour renforcer l’inclusion financière et créer un cadre propice aux transactions numériques.

L’Éthiopie a officiellement lancé, le mardi 9 décembre, à Addis‑Abeba sa Stratégie nationale de paiement numérique 2026–2030 (NDPS) ainsi que Ethiopay, son système de paiement instantané. Ces initiatives visent à moderniser l’écosystème financier, à renforcer les infrastructures et à élargir l’accès aux services numériques, en particulier pour les populations mal desservies.

La NDPS 2026–2030 établit une feuille de route quinquennale pour renforcer l’interopérabilité, la confiance et l’innovation dans les paiements. Elle prévoit notamment de faciliter les transferts transfrontaliers de faible valeur via les cartes, les portefeuilles mobiles et les services bancaires numériques. La stratégie met également l’accent sur la sécurité des systèmes, l’interopérabilité entre prestataires et la protection des consommateurs, tout en cherchant à réduire les écarts d’usage entre zones urbaines et rurales, ainsi qu’entre les sexes.

Ethiopay, développé par l’opérateur national EthSwitch, fournit une infrastructure sécurisée et interopérable pour les transferts instantanés P2P, les paiements via QR, les paiements groupés et certains flux transfrontaliers. Il constitue ainsi l’épine dorsale du système de paiement numérique domestique.

Le lancement de ces initiatives s’inscrit dans la continuité des programmes Digital Ethiopia 2025 et Digital Ethiopia 2030, qui visent à transformer les cadres économiques, administratifs et sociétaux grâce au numérique. Ces programmes englobent la modernisation des services publics (e‑Gov, MESOB), l’amélioration de la connectivité et l’ouverture accrue aux opérateurs privés.

Ces efforts produisent déjà des résultats tangibles. Selon les autorités, plus de 18 500 milliards de birrs (119 milliards $) sont traités chaque année via des plateformes dématérialisées. L’arrivée de Safaricom Ethiopia avec M‑Pesa, le lancement de Telebirr par Ethio Telecom et l’intégration progressive de l’identité numérique nationale Fayda ont contribué à structurer cet environnement.

La mise en œuvre de la NDPS et d’Ethiopay devrait faciliter les paiements quotidiens règlement des services publics, transferts P2P, versement des salaires, soutenir l’inclusion financière et fluidifier les échanges commerciaux. Elle constitue également un levier stratégique pour l’intégration régionale, en permettant à l’Éthiopie de tirer plus rapidement parti de la Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf), qui regroupe 1,4 milliard d’habitants et un PIB cumulé de 3400 milliards de dollars, selon son secrétaire général, Wamkele Mene.

Samira Njoya

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Le numérique transforme progressivement les processus électoraux en Afrique, en facilitant l’accès aux inscriptions et en renforçant la transparence. L’Éthiopie s’inscrit dans cette dynamique pour moderniser la gestion des candidatures et des électeurs.

L’Éthiopie introduira pour la première fois l’inscription numérique des électeurs et des candidats à l’occasion de ses septièmes élections générales, prévues le 1ᵉʳ juin 2026. L’annonce a été faite le mardi 9 décembre par Melatwork Hailu (photo), présidente de la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE), lors d’un point de presse détaillant les préparatifs du scrutin.

Selon la responsable, les plateformes d’enregistrement numérique sont désormais opérationnelles et les formations des représentants des partis politiques ont débuté. Les candidats pourront s’inscrire via une interface web ou une application mobile, tandis que les électeurs auront le choix entre l’auto‑inscription en ligne et l’inscription assistée dans des centres équipés de tablettes. Pour soutenir ce dispositif, la NEBE a également mis en place un centre d’appels ainsi que des équipes d’assistance technique chargées d’accompagner les usagers rencontrant des difficultés.

Ce virage numérique s’inscrit dans un plan plus large de modernisation de la gestion électorale en Éthiopie. La NEBE affirme vouloir renforcer la transparence, l’efficacité et l’accessibilité du processus, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, des contraintes logistiques et des attentes fortes en matière de gouvernance. L’introduction d’outils numériques doit permettre de sécuriser les données, d’améliorer le suivi administratif des candidatures et de réduire les retards fréquemment observés lors des inscriptions.

Dans un pays de plus de 135 millions d’habitants, où la mobilité est parfois entravée et où l’accès aux centres administratifs reste limité dans plusieurs régions, l’inscription en ligne pourrait faciliter la participation électorale, notamment dans les zones rurales ou isolées. Cependant, cette modernisation comporte aussi des limites importantes, notamment la faible connectivité dans de vastes zones rurales, les inégalités d’accès aux outils numériques, les risques de cybersécurité et la nécessité de former les usagers à ces nouveaux dispositifs.

À terme, si ce système fonctionne comme prévu, l’Éthiopie pourrait renforcer durablement la fiabilité et l’efficacité de son administration électorale et poser les bases d’une transformation progressive de ses procédures démocratiques.

Samira Njoya

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Face aux défis persistants dans l’accès à la justice, le Burkina Faso intensifie sa transformation digitale. Les autorités développent des solutions numériques pour simplifier les démarches, renforcer la transparence et améliorer la réactivité des services judiciaires sur l’ensemble du territoire.

Le ministère de la Transition digitale et celui de la Justice ont annoncé, mardi 9 décembre, la finalisation du « Module Parquet de la Chaîne Pénale », une plateforme destinée à permettre le dépôt en ligne des plaintes auprès des parquets du Burkina Faso. Le dispositif sera officiellement lancé le 15 décembre 2025 à Ouagadougou.

Présenté comme un outil majeur de modernisation du service public, le Module Parquet offrira aux citoyens la possibilité de déposer leurs plaintes en ligne, sans déplacement, et permettra aux acteurs judiciaires d’assurer un traitement intégré et sécurisé des dossiers, depuis la réception des plaintes jusqu’au verdict. La solution vise à réduire les lenteurs administratives, à renforcer la traçabilité des procédures et à fluidifier le travail des professionnels du droit.

Le lancement s’inscrit dans la politique de transformation numérique engagée par les autorités burkinabè depuis plusieurs années, marquée notamment par la généralisation du casier judiciaire en ligne depuis 2023, la digitalisation progressive de la chaîne pénale et la modernisation des systèmes d’information du ministère de la Justice. Cette initiative intervient dans un contexte où l’accès à la justice demeure entravé par les lenteurs procédurales, l’engorgement des greffes et les difficultés de mobilité dans certaines régions.

Avec le « Module Parquet », les autorités espèrent offrir aux citoyens un parcours plus fluide et réduire la pression sur les guichets physiques. La plateforme devrait contribuer à accélérer la circulation de l’information, améliorer la transparence du traitement des plaintes et renforcer la proximité entre le parquet et les usagers. À terme, les données générées par ce service permettront d’affiner le pilotage de la chaîne pénale et d’appuyer la mise en œuvre de réformes visant à rendre la justice plus accessible et plus efficace sur l’ensemble du territoire.

Rappelons que selon l’E-Government Development Index des Nations unies, qui mesure la fourniture de services en ligne, la connectivité des télécommunications et les capacités humaines, le Burkina Faso s’est classé 175ᵉ sur 193 pays en 2024, avec un score très faible de 0,2895, soulignant l’ampleur des défis restant à relever en matière de digitalisation des services publics.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le marché africain du contenu numérique connaît une croissance rapide, portée par une population jeune et connectée. Cependant, l’accès reste limité par les infrastructures, les coûts et le manque de plateformes adaptées aux réalités locales.

Gara Store, plateforme africaine de distribution de contenus numériques, a annoncé le mardi 9 décembre la signature d’un accord de distribution stratégique avec le groupe européen Média-Participations, un acteur majeur de la bande dessinée francophone et du divertissement familial. Ce partenariat vise à rendre accessibles aux publics africains plusieurs milliers d’œuvres emblématiques tout en renforçant la présence du groupe sur un marché en pleine expansion.

L’accord porte sur le catalogue francophone de Média-Participations, couvrant la bande dessinée, la jeunesse et le spirituel, qui sera intégré sur Gara Store. La plateforme, actuellement en phase de déploiement avec des tests dans plusieurs pays africains, est conçue pour répondre aux obstacles structurels du continent, tels que les difficultés de paiement, l’accès à Internet via mobile et les contraintes économiques locales. Le partenariat est également présenté comme un levier de structuration du marché africain du divertissement numérique, incluant le soutien aux créateurs et la construction d’un écosystème culturel local compétitif.

La collaboration intervient alors que le marché africain du contenu numérique connaît une croissance soutenue. Le continent compte plus de 670 millions d’internautes, dont une majorité accède aux contenus via mobile. En Afrique, plus de 70 % de la connexion Internet passe par le mobile, et la demande en divertissement en ligne augmente rapidement au sein d’une population très jeune, dont plus de 60 % ont moins de 25 ans. Malgré cette dynamique, l’accès légal aux contenus culturels demeure limité, faute de plateformes adaptées, en raison de coûts encore élevés, de difficultés de paiement et de catalogues trop fragmentés.

Pour Média-Participations, cet accord représente une étape stratégique dans sa dynamique d’expansion internationale, après l’Europe, l’Amérique et l’Asie, positionnant l’Afrique comme un nouveau marché prioritaire. « Cet accord ouvre de nombreuses perspectives pour des générations d’Africains qui découvriront ou retrouveront nos titres iconiques », souligne Julien Papelier (photo, à droite), directeur général du groupe.

Le partenariat entre Gara Store et Média-Participations devrait permettre d’élargir l’accès à des contenus de référence sur le continent. Il vise également à encourager la collaboration entre créateurs africains et acteurs internationaux, à démontrer le potentiel du marché africain du divertissement numérique et à générer des opportunités économiques pour l’ensemble de la chaîne de valeur. Par ailleurs, les données collectées via la plateforme devraient aider à mieux comprendre les usages et attentes locaux, afin d’anticiper les besoins futurs du marché.

Samira Njoya

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