Face aux défis liés à la fraude et à la gestion des recettes portuaires, la Somalie rend obligatoire l’ECTN, système électronique de suivi des marchandises déjà adopté dans plus de vingt pays africains.

La Somalie renforce sa gouvernance portuaire avec l’entrée en vigueur du caractère obligatoire de l’Electronic Cargo Tracking Note (ECTN). Depuis fin septembre, ce dispositif, introduit en février 2023, est obligatoire pour toutes les importations et exportations transitant par les ports du pays, conformément à un avis du ministère des Ports et des Transports maritimes.

Désormais, les importateurs doivent obtenir un ECTN via la plateforme officielle ctnsomalia.com avant toute opération de chargement ou de déchargement, et le numéro doit figurer sur le connaissement. Toute marchandise dépourvue de certificat électronique valide sera rejetée. Le gouvernement avertit que les contrevenants s’exposent à des amendes, à la saisie des biens, à la suspension de licences ou à des poursuites pénales selon la législation en vigueur.

Conçu pour améliorer la transparence des flux commerciaux, renforcer la sécurité maritime et lutter contre la fraude, l’ECTN joue aussi un rôle de recentralisation stratégique. Il met fin à la gestion exclusive que le Somaliland, le Puntland et le Jubbaland exerçaient sur les recettes portuaires, jusque-là perçues sans supervision directe du gouvernement fédéral.

Bien que l’ECTN soit en place depuis 2023, son application demeurait partielle et variable selon les ports. Sa généralisation inscrit la Somalie dans une dynamique continentale, plus de 24 pays africains imposant déjà ce type de certificat électronique pour réduire les pertes fiscales et améliorer le contrôle douanier.

En rendant l’ECTN incontournable, la Somalie veut uniformiser la gestion portuaire, combler les failles de traçabilité et reprendre la maîtrise de circuits commerciaux longtemps fragmentés. Une mesure d’autant plus stratégique que les ports somaliens assurent l’entrée de près de 95 % des biens consommés dans le pays et constituent l’une des principales sources de recettes publiques non fiscales, essentielles au financement de l’État.

Samira Njoya

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La transformation numérique est une priorité pour le développement dans plusieurs pays africains. Pour y parvenir, ils misent sur la coopération régionale et internationale.

Premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir le Transform Africa Summit (TAS), du mercredi 12 au vendredi 14 novembre 2025, la Guinée en a profité pour renforcer ses partenariats en matière de transformation numérique. Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a signé plusieurs accords dans le cadre de l’ambition gouvernementale de faire du numérique un levier de développement socio-économique.

Le premier accord a été conclu avec le Sénégal, représenté par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Il vise à renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine des TIC, à travers le partage d’expériences, l’interconnexion des infrastructures et la mise en synergie d’initiatives numériques communes.

Un protocole d’accord a été signé entre le Secrétariat de l’Alliance Smart Africa, le MPTEN et le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il porte sur l’implantation de la Smart Africa Digital Academy (SADA) en Guinée, qui permettra de former une nouvelle génération de talents guinéens dotés de compétences numériques de pointe, en lien avec des institutions nationales telles que la Simandou Academy. Un autre accord a été signé avec la société technologique suisse RealTyme SA pour accompagner la modernisation et la sécurisation des systèmes numériques publics.

« À travers ces partenariats multiples, le MPTEN [ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ndlr] affirme sa volonté de bâtir une transformation numérique durable, portée par la coopération régionale, l’innovation, et un capital humain formé pour relever les défis technologiques de demain », a déclaré le ministère dans un communiqué le jeudi 20 novembre.

Lors du TAS, le gouvernement guinéen a également lancé, le 13 novembre, le troisième pilier du programme Simandou 2040. Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion. Les autorités visent une contribution du numérique à hauteur de 20 % du PIB d’ici 2040, contre environ 5 % actuellement.

Selon le rapport des Nations unies « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée obtient un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant au 29ᵉ rang en Afrique. En matière de cybersécurité, le pays figure dans le troisième niveau de performance de l’UIT. Il présente de bons résultats dans les domaines des mesures légales et organisationnelles, avec des scores respectifs de 16,27 et 14,38 sur 20. En revanche, des efforts restent nécessaires pour améliorer les mesures techniques, le renforcement des capacités et la coopération. Le score global du pays s’établit à 56,39 sur 100.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les autorités africaines cherchent à accélérer l’adoption des services télécoms dans le cadre de la transformation numérique en cours sur le continent. En Namibie, environ 35,6 % de la population n’utilisait pas Internet au début de l’année 2025.

Le gouvernement namibien ambitionne de connecter plus de 9000 citoyens à la 4G dans le cadre de la première phase du Fonds du service universel (USF), qui vise à généraliser l’accès aux services de télécommunications dans le pays. Cet objectif a été révélé cette semaine lors de la mise en service de la première tour télécoms du programme dans le village d’Epinga, dans la région d’Ohangwena, au nord du pays, en partenariat avec l’opérateur MTC.

Outre Ohangwena, cette première phase cible les communautés mal desservies des régions de Kavango Ouest, Kavango Est, Kunene et Oshikoto, avec pour objectif d’atteindre au moins 80 % de couverture haut débit dans ces zones. Environ 10 300 personnes supplémentaires devraient bénéficier de services 4G améliorés.

« Dans la mise en œuvre de la phase 1, nous déployons plusieurs types de pylônes, notamment des tours en treillis de 60 m, des mâts haubanés de 80 m et 120 m, tous dotés de capacités de charge robustes. Cela garantit leur stabilité structurelle et leur adaptabilité aux innovations futures », a expliqué Licky Erastus, directeur général de MTC.

Selon l’Autorité de régulation des communications de Namibie (CRAN), 360 000 Namibiens, soit environ 12 % de la population, n’étaient pas couverts par le réseau 4G en février 2024. À cela s’ajoutent 339 établissements scolaires et 50 structures de santé. Pour la 3G, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estimait le taux de couverture à 89 % en 2023. La 2G, quant à elle, couvrait déjà 100 % de la population.

Lancé en février 2025, l’USF dispose d’un investissement de base de 145 millions de dollars namibiens (environ 8,4 millions USD), financé par des subventions gouvernementales et une redevance de 0,5 % sur les revenus des opérateurs télécoms. Si le déploiement du réseau rapproche l’infrastructure des populations, l’adoption effective des services dépend encore de plusieurs facteurs : l’accès aux appareils compatibles, le coût des services et le niveau de compétences numériques.

Selon DataReportal, la Namibie comptait 2,67 millions d’abonnés à la téléphonie mobile début 2025, pour un taux de pénétration de 87,1 %. Le nombre d’utilisateurs d’Internet s’élevait à 1,97 million, soit un taux de 64,4 %.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Au Sénégal, l’innovation technologique prend de l’ampleur et les start-up deviennent un moteur de création d’emplois et d’attractivité économique. Pour exploiter pleinement ce potentiel, un cadre opérationnel structuré et des dispositifs d’accompagnement sont désormais essentiels.

Le gouvernement du Sénégal procède, ce jeudi 20 novembre, au lancement du dispositif « Écosystème Startup », qui concrétise la loi n°2020-01, dite Startup Act, adoptée en janvier 2020. Cette initiative vise à soutenir les start-up sénégalaises, favoriser l’innovation, faciliter l’accès au financement et renforcer l’accompagnement public.

Le dispositif comprend notamment un label « Écosystème Startup » et un guichet unique en ligne pour simplifier la labellisation et l’accès aux services. Plus de 500 start-up devraient être labellisées, avec pour objectif la création de 150 000 emplois directs d’ici 2034. Le programme met également en place des passerelles entre investisseurs, incubateurs, partenaires techniques et jeunes entreprises innovantes, ainsi que des outils de suivi-évaluation permettant de mesurer l’impact réel des initiatives.

Ce lancement s’inscrit dans le cadre du New Deal technologique et de la Vision Sénégal 2050, qui placent l’innovation et le numérique au cœur de la stratégie de développement. Les start-up labellisées bénéficient d’un ensemble concret de mesures de soutien, comprenant des programmes de formation et de renforcement des capacités, des régimes douaniers privilégiés pour l’importation de matériel, des incitations fiscales spécifiques, des accès prioritaires à la commande publique et des opportunités de financement adaptées.

Grâce à ce lancement, le Sénégal dispose désormais d’un cadre opérationnel et mesurable, orienté vers l’impact. Le dispositif Écosystème Startup devrait stimuler l’innovation locale, attirer talents et capitaux étrangers, et renforcer la compétitivité du pays en Afrique. Selon StartupBlink, un organisme international qui classe et analyse les écosystèmes de start-up à l’échelle mondiale, le Sénégal compte 48 start-up de premier plan en novembre 2025, se classant 92ᵉ mondialement et parmi les leaders en Afrique de l’Ouest.

Samira Njoya

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Selon l’UIT, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé l’adoption de stratégies nationales de protection de l’enfance en ligne. L’organisation ajoute que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient entrepris aucune démarche en ce sens.

Les autorités tunisiennes ont lancé, le mercredi 19 novembre 2025, une Charte nationale pour renforcer les capacités des familles afin de garantir un environnement numérique sûr pour l’enfant. Portée par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, et le ministère des Technologies de la communication, l’initiative est également appuyée par l’implication des opérateurs télécoms, des fournisseurs d’accès à Internet, des médias publics et de l’ensemble des acteurs du secteur.

Dans son allocution, Asma Jabri, ministre de la Famille, a souligné que la famille constitue « la première ligne de défense de l’enfant ». Il faut donc lui donner les outils nécessaires pour interagir correctement et en toute sécurité avec les technologies de l’information, à travers la sensibilisation, la formation et l’accompagnement. Elle pourra ainsi suivre les évolutions technologiques et exercer une surveillance positive et responsable de l’usage du numérique par leurs propres enfants.

Cette initiative intervient dans un contexte où les enfants se connectent de plus en plus à Internet, aussi bien pour le divertissement que pour l’apprentissage. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondes. En Tunisie, Sofiene Hemissi, ministre des Technologies de la communication, a récemment révélé que les mineurs âgés de 12 à 16 ans passent en moyenne huit heures par jour en ligne.

En octobre dernier, lors d’un colloque organisé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec les ministères de la Défense nationale et des Technologies de la communication, M. Hemissi avait souligné l’aggravation des menaces cybernétiques visant les mineurs en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Il a indiqué que les dangers ne se limitent plus à l’accès à du contenu immoral, mais incluent désormais l’inculcation d’informations historiques, religieuses et civilisationnelles erronées.

Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà lancé en 2024 un Plan d’action national pour la prévention et la réponse à la violence à l’égard des enfants en ligne, en partenariat avec l’UNICEF. « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place centrale dans la vie quotidienne des enfants. Si leur accès offre de nombreux avantages éducatifs et sociaux, ces technologies peuvent également exposer les enfants à des risques et causer des préjudices. De plus, ces risques et préjudices peuvent circuler entre les environnements numériques et physiques, les risques en ligne pouvant se transformer en préjudices hors ligne et vice-versa », avait alors déclaré l’organisation onusienne.

Par ailleurs, la GSMA, en partenariat avec l’UNICEF, a lancé fin octobre 2025 un groupe de travail pour protéger les enfants en ligne. Cette plateforme multipartite vise à diriger, coordonner et faire progresser les efforts de protection des enfants en ligne à travers l’Afrique, tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour assurer leur sécurité sur Internet. Le groupe comprend notamment de grands opérateurs télécoms du continent, dont Orange, présent en Tunisie.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Face à l’afflux croissant de plaintes et de requêtes, le ministère public marocain renforce sa stratégie digitale. Un nouveau service vient compléter l’ensemble d’outils numériques destinés à améliorer la relation avec les usagers et à rendre les procédures plus lisibles et réactives.

La présidence du ministère public a lancé, mercredi 19 novembre, un nouveau service d’alerte par SMS permettant aux citoyens de suivre instantanément l’évolution de leurs plaintes déposées auprès des parquets du royaume. Cette initiative vise à moderniser la communication entre le parquet général et les usagers.

Concrètement, le service envoie automatiquement des notifications sur le numéro de téléphone communiqué lors du dépôt du dossier. Les usagers sont ainsi informés de chaque étape : enregistrement, transmission du dossier, décisions prises ou toute autre procédure en cours. Pensé pour être simple et accessible, ce dispositif permet de réduire les déplacements, d’écourter les délais d’information et d’améliorer la transparence du traitement des plaintes.

Le lancement de ce service s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de la présidence du ministère public, qui fait de la communication avec les usagers et de l’accès à l’information un axe prioritaire. Cette démarche prolonge les efforts nationaux visant à moderniser l’administration judiciaire, à renforcer la proximité avec les citoyens et à instaurer un service public plus efficace et plus lisible.

Selon les données officielles, la présidence du ministère public a enregistré 565 874 plaintes en 2024, dont 484 066 ont été traitées, soit un taux de traitement d’environ 88 %. Ces volumes témoignent d’une charge importante pour le parquet, soulignant l’intérêt d’un service numérique comme celui-ci pour informer les usagers en temps réel et alléger la pression sur les guichets physiques.

Grâce à ce nouveau service SMS, le ministère public entend offrir aux citoyens un parcours plus fluide et renforcer la proximité avec l’usager. Ce dispositif vient s’ajouter à plusieurs outils numériques déjà déployés ces dernières années, notamment le service de dépôt de plaintes en ligne, l’espace d’interaction avec le parquet sur son portail officiel, ainsi que la boîte e-mail dédiée aux doléances. Ces solutions participent à réduire la pression sur les guichets, améliorer la transparence des procédures et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration judiciaire.

Samira Njoya

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La Tanzanie engage une nouvelle phase de sa transition numérique, portée par des investissements massifs dans les infrastructures et les services digitaux. La nomination d’Angellah Kairuki intervient au cœur de cette dynamique, confiant à une nouvelle dirigeante la poursuite de projets structurants.

La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a formé, lundi 17 novembre 2025, un nouveau gouvernement composé de 27 ministres et 29 vice-ministres. Parmi eux figure Angellah Kairuki (photo), nommée ministre de la Communication et des Technologies de l’Information, en remplacement de Jerry William Silaa, en poste depuis un an. Cette nomination intervient alors que la Tanzanie met en œuvre son Cadre stratégique de l’économie numérique 2024‑2034, visant à moderniser les services publics et à renforcer la souveraineté numérique du pays.

Angellah Kairuki dispose d’un parcours ministériel dense. Elle a dirigé le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, et a été successivement ministre d’État à la Présidence, ministre des Mines, puis vice-ministre chargée des Terres, de l’Habitat et des Affaires constitutionnelles et juridiques. Cette expérience lui confère une solide maîtrise des dossiers institutionnels et des projets à fort impact économique et social.

À son arrivée au ministère, Angellah Kairuki prend en main plusieurs projets structurants déjà engagés par le gouvernement. La dorsale nationale de télécommunications (NICTBB), qui couvre actuellement 78 % du territoire, fait l’objet d’une nouvelle phase d’extension financée à hauteur de 73 milliards de shillings tanzaniens (environ 30 millions USD) pour connecter les districts encore non desservis. Le gouvernement supervise également la construction de deux centres de données publics : l’un à Dodoma, déjà en phase d’équipement, et un second à Zanzibar, porté par l’e-Government Authority (eGA). Un Centre national de cybersécurité, annoncé en 2024, doit compléter ces infrastructures afin de renforcer la surveillance et la protection des systèmes critiques.

La ministre devra également poursuivre la mise en œuvre de la plateforme nationale d’identification numérique, qui compte déjà plus de 24 millions d’enrôlements, ainsi que le programme pilote d’adressage physique dans les municipalités de Dodoma et Arusha. Ces projets s’inscrivent dans une dynamique où le secteur des technologies de l’information et de la communication contribue officiellement à environ 1,6 % du PIB tanzanien, et joue un rôle stratégique dans la modernisation de l’administration et le renforcement de l’attractivité économique du pays.

Samira Njoya

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Le royaume mise sur le numérique et l’énergie verte pour consolider sa compétitivité et renforcer son rôle régional. À travers des investissements dans les infrastructures technologiques et la formation, le pays ambitionne de créer un hub d’innovation et de souveraineté technologique dans le Sud.

La ville de Dakhla (région Dakhla-Oued Eddahab) va accueillir un data center alimenté par des énergies renouvelables et un Institut Jazari consacré à l’intelligence artificielle et à la transition énergétique. Deux partenariats ont été signés le vendredi 15 novembre entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, et les autorités de la région.

Le premier accord vise la création du data center « Igoudar Dakhla », de nouvelle génération, avec des capacités d’hébergement, de stockage et de traitement de données pour des besoins nationaux et internationaux. Le projet repose sur des infrastructures cloud avancées, des compétences numériques locales et des solutions de refroidissement naturel, permettant de réduire la consommation énergétique. Avec une capacité annoncée de 500 mégawatts, il sera entièrement alimenté par une ferme solaire et éolienne, dans le cadre de l’initiative Digital for Sustainable Development (D4SD).

Le second accord concerne la création de l’Institut Jazari de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique, un institut dédié à la formation, à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’IA, de l’Internet des objets et de leurs applications énergétiques. Il proposera des plateformes de recherche et d’expérimentation, un accompagnement pour les start-up et impliquera des étudiants et des chercheurs dans des projets appliqués sur les énergies renouvelables, le dessalement, l’hydrogène vert et les réseaux électriques intelligents.

Ces initiatives s’inscrivent dans le développement intégré de la région Dakhla-Oued Eddahab, visant à positionner le Maroc comme un hub numérique arabo-africain et à renforcer sa connectivité internationale, en particulier à l’approche de la Coupe du monde 2030. Elles mettent également l’innovation et le capital humain au cœur de la stratégie numérique et énergétique du royaume.

Sur le plan économique, ce data center s’inscrit dans un marché en forte croissance. Le marché marocain des centres de données devrait générer 766,81 millions USD en 2025, selon Statista, avec une progression annuelle estimée à 6,35 % entre 2025 et 2030, pour atteindre environ 1,04 milliard USD. De plus, le royaume représenterait 35 % de la nouvelle capacité énergétique prévue pour les data centers en Afrique, selon ResearchAndMarkets.

La mise en œuvre de ces projets devrait permettre au Maroc de renforcer sa souveraineté numérique, de stimuler la création d’emplois qualifiés dans le secteur technologique et de soutenir le développement d’une chaîne de valeur régionale autour du cloud, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Face à la montée rapide de la cybercriminalité au Sénégal, les administrations sont appelées à renforcer la protection des données publiques. La gestion de l’état civil, particulièrement sensible, doit désormais répondre à des exigences strictes de sécurité numérique.

Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Balla Moussa Fofana (photo, à droite), a appelé, mardi 18 novembre, les collectivités à mettre fin à l’utilisation de logiciels privés et d’applications non certifiées dans la gestion de l’état civil. Il s’exprimait à l’occasion du lancement de la Semaine nationale de l’état civil, organisée à Kothiary, dans la région de Tambacounda.

Le ministre a insisté sur les risques liés à ces logiciels non homologués, qu’il considère comme « un danger majeur pour les données des citoyens ». Il a mis en garde contre tout échange d’informations sensibles sur des plateformes non sécurisées telles que Gmail, WhatsApp ou Hotmail, soulignant que ces pratiques exposent les registres à des intrusions, manipulations ou suppressions susceptibles d’engendrer des conflits d’identité ou des fraudes.

Cette sortie intervient alors que l’Agence nationale de l’état civil (ANEC) poursuit un vaste chantier de modernisation. À ce jour, 400 centres d’état civil sur les 600 que compte le pays sont déjà équipés du logiciel national de gestion, connecté au registre central qui concentre plus de 20 millions d’actes. Plusieurs nouveaux outils sont également en cours de déploiement, dont une plateforme de services en ligne accessible à tous les citoyens, ainsi qu’un module de déclaration des naissances et des décès destiné aux structures sanitaires, chefs de village et délégués de quartier.

La numérisation de l’état civil s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique lancée par les autorités sénégalaises pour accélérer la transformation du pays. Le plan ambitionne de numériser 90 % des services publics d’ici 2034, à travers un ensemble de programmes prioritaires dédiés à la souveraineté numérique, à la modernisation des services administratifs et à l’amélioration de l’accès des citoyens aux démarches en ligne.

En rappelant aux communes l’obligation de s’aligner sur les solutions certifiées par l’État, l’objectif est aussi de prémunir l’état civil contre une exploitation criminelle des données, dans un contexte de forte recrudescence des cybermenaces. En 2024, plus de 10 millions de cyberattaques ont été détectées et bloquées au Sénégal, selon Kaspersky, avec une augmentation notable des vols de mots de passe (de ~36 000 en 2023 à ~72 000 en 2024). Par ailleurs, les attaques dites « exploits » (failles de sécurité) ont quasiment doublé, atteignant plus de 293 000 cas, et plus de 600 000 tentatives d’intrusion via le protocole RDP (accès à distance) ont été enregistrées.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les pays africains intensifient leurs efforts en matière de cybersécurité. L’UIT considère cela comme une condition sine qua non pour assurer le succès de la transformation numérique.

Le Mozambique et le Togo veulent renforcer leur coopération bilatérale en matière de cybersécurité et de résilience numérique. Les deux parties ont signé à cet effet un protocole d’accord le lundi 17 novembre, à l’occasion du lancement de la 1ʳᵉ Conférence de la Semaine internationale de la cybersécurité du Mozambique, organisée à Maputo.

Le document identifie quatre axes prioritaires de coopération : consolider les capacités techniques et opérationnelles des CSIRT (équipes nationales de réponse aux incidents de cybersécurité) des deux pays ; partager les informations sur les menaces et vulnérabilités émergentes ; favoriser l’échange de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques ; et contribuer au renforcement de la résilience cybernétique du Mozambique, du Togo et de l’ensemble de la région africaine.

« La signature de cet accord renforce l’engagement du Mozambique à collaborer avec d’autres pays africains afin de garantir un cyberespace plus sûr, fiable et inclusif », a déclaré Lourino Chemane (photo, à gauche), président du conseil d’administration de l’Institut national des TIC de Mozambique (INTIC). Il a ajouté que dans un contexte mondial de menaces numériques de plus en plus complexes et interconnectées, la collaboration et l’échange d’informations entre les CSIRT nationaux sont essentiels pour garantir une action efficace et coordonnée.

Ce partenariat intervient dans un contexte d’intérêt croissant des pays africains pour la cybersécurité. Cela coïncide avec l’accélération de l’adoption des TIC et de la transformation numérique, ce qui s’accompagne d’une recrudescence de la cybercriminalité. Le Togo et le Mozambique font notamment partie des 21 pays africains (sur 72 au total) ayant signé la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité, fin octobre dernier à Hanoï, au Vietnam. Interpol estime que les incidents de cybersécurité sur le continent ont entraîné des pertes financières dépassant 3 milliards de dollars entre 2019 et 2024.

Dans ce contexte, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que les pays doivent investir conséquemment dans la cybersécurité s’ils veulent tirer pleinement profit des avantages qu’offrent les TIC.

Selon l’Indice global de cybersécurité, le Togo se situe au deuxième palier (Tier 2), juste en dessous des pays considérés comme des références dans le domaine. Le pays d’Afrique de l’Ouest réussit relativement bien en matière de cadre réglementaire, de coopération, de mesures organisationnelles et de développement des capacités, mais doit encore renforcer ses mesures techniques. Le Mozambique, pour sa part, se classe au troisième palier, avec des marges de progression dans les domaines des mesures légales, techniques et du développement des capacités. Il obtient en revanche de bons résultats en termes de mesures organisationnelles et de coopération.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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