Avec ce nouveau financement, le Cap-Vert confirme son ambition de devenir un État-numérique modèle en Afrique, fondé sur l’efficacité administrative, l’inclusion et l’innovation.

Le Cap-Vert obtient un nouveau financement pour accélérer sa transformation numérique et moderniser son administration. La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le lundi 1er décembre 2025, un financement de 17,71 millions d’euros (environ 20,63 millions $) pour la deuxième phase du Programme de gouvernance électronique et de réforme de la gestion des finances publiques.

Selon la BAD, il vise à stimuler la croissance économique grâce à la digitalisation, tout en renforçant la compétitivité du secteur privé. Il s’inscrit dans la continuité du  financement accordé en 2024 et doit permettre au gouvernement cap-verdien d’approfondir ses réformes structurelles.

Selon Abdoulaye Coulibaly, directeur du département Gouvernance et réformes économiques de la BAD, cette initiative vise également à « stimuler la croissance économique grâce à la numérisation et à la compétitivité du secteur privé, tout en faisant progresser les réformes de la gouvernance électronique, afin de moderniser l'administration publique et d'assainir les finances publiques ».

La première composante du programme concerne l’amélioration de l’environnement des affaires via des solutions numériques. Le pays prévoit notamment d’introduire un système d’e-Justice, de lancer un appel à propositions pour attirer des opérateurs vers le parc technologique et d’encadrer l’installation de nomades numériques, un segment stratégique pour l’économie cap-verdienne.

La seconde composante porte sur la modernisation des finances publiques. Le gouvernement devra publier un plan d’action pour réduire les dépenses fiscales, renforcer la transparence budgétaire et améliorer l’efficacité de la gestion des ressources publiques. Le financement accompagnera également une évaluation des dépenses publiques prévue début 2026.

Les principaux bénéficiaires de ce programme comprennent le ministère de l’Économie numérique, la Banque centrale du Cap-Vert, l’Institut pour l’égalité des genres, la Direction nationale des recettes et l’Autorité de régulation des marchés publics.

Adoni Conrad Quenum

Edité par M.F. Vahid Codjia

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CEDEAO : vers une première stratégie régionale d'e-gouvernement

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L’e‑gouvernement est au cœur de nombreuses stratégies numériques en Afrique de l’Ouest. Les pays de la CEDEAO cherchent désormais à coordonner leurs efforts afin de créer un cadre régional commun pour des services publics plus efficaces et accessibles à tous.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) travaille actuellement à l’élaboration de sa première stratégie régionale d’e‑gouvernement. La semaine dernière, responsables gouvernementaux, experts des TIC et partenaires techniques se sont réunis à Abuja afin d’examiner et de valider les grandes orientations de ce futur cadre commun.

La stratégie en préparation ambitionne de doter la région d’une infrastructure numérique publique interopérable, d’encadrer la gouvernance des données et de soutenir les États membres dans le développement de services administratifs modernisés. Elle prévoit également la mise en place de mécanismes communs de cybersécurité, ainsi que la coordination de politiques nationales jusque‑là fragmentées, dans le but d’offrir des services publics plus efficaces, transparents et accessibles.

Ce travail s’inscrit dans le cadre des initiatives de transformation numérique déjà engagées par la CEDEAO à travers des programmes régionaux comme le WARDIP, conçu pour accélérer l’intégration numérique en Afrique de l’Ouest. Il fait aussi écho aux objectifs définis dans la Vision 2050 de l’organisation, qui appelle à un espace communautaire connecté, résilient et fondé sur des institutions modernisées.

Il intervient surtout dans un contexte où les États de la CEDEAO multiplient les réformes numériques, avec l’e‑gouvernement comme priorité. Plusieurs pays se sont déjà dotés de stratégies nationales. Le Ghana a lancé des plateformes d’identification numérique de référence ; le Cap‑Vert poursuit la consolidation de son administration électronique, considérée comme l’une des plus avancées de la région ; la Côte d’Ivoire mise sur des services administratifs en ligne centralisés ; le Sénégal développe progressivement un écosystème d’e‑services, soutenu par l’identifiant unique et l’interopérabilité. L’élaboration d’une stratégie régionale apparaît ainsi comme une étape naturelle pour coordonner et amplifier ces efforts.

Si elle est adoptée, cette stratégie pourrait améliorer considérablement l’efficacité des administrations publiques, favoriser la circulation sécurisée des données, renforcer la transparence et soutenir l’intégration régionale en permettant aux citoyens comme aux entreprises d’accéder plus facilement aux services publics, même au‑delà des frontières nationales.

Selon le dernier rapport E‑Government Development Index 2024 publié par l’UN DESA, plusieurs pays membres de la CEDEAO figurent parmi les plus avancés du continent ouest‑africain en matière d’e‑gouvernement. Le Ghana se classe à la 108ᵉ place mondiale, suivi du Cap‑Vert (109ᵉ), de la Côte d’Ivoire (124ᵉ) et du Sénégal (135ᵉ). Ces performances témoignent d’une dynamique réelle au sein de la région et montrent que, malgré des niveaux d’avancement variables, les fondations nécessaires à une stratégie régionale commune sont déjà en place.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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L’Algérie lance une plateforme numérique pour faciliter le signalement des pratiques de corruption dans le secteur social, renforcer la transparence et améliorer la confiance des citoyens.

L’Algérie reste confrontée à une corruption structurelle qui affecte durablement le fonctionnement des services publics et la confiance des citoyens. Face à ces défis persistants, les autorités cherchent à renforcer la transparence et à moderniser les mécanismes de gouvernance.

Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine a lancé, le lundi 1er décembre, une plateforme numérique nationale dédiée au signalement de la corruption dans le secteur social. Ce nouvel outil, accessible à la fois sur mobile et sur ordinateur, permet aux citoyens comme aux agents publics de signaler des pratiques suspectes, de joindre des preuves numériques et de suivre l’évolution de leurs déclarations.

S’exprimant lors du lancement, la ministre Soraya Mouloudji (photo) a souligné que cette plateforme « s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et de renforcement de l’intégrité, laquelle repose sur l’éthique de la vie publique, la promotion d’une culture de l’intégrité au sein des institutions et l’amélioration de la transparence dans la gestion des deniers publics ».

Techniquement, la plateforme réunit en un seul espace les outils nécessaires au traitement efficace des signalements : un formulaire structuré pour décrire les faits, un espace pour téléverser des pièces justificatives, la possibilité de déposer une alerte de manière anonyme et un tableau de suivi pour informer l’utilisateur de l’avancement du dossier. L’objectif affiché est d’améliorer la réactivité de l’administration, de raccourcir les délais de traitement et de garantir une traçabilité rigoureuse des signalements.

Le lancement intervient alors que l’Algérie reste confrontée à des défis importants en matière de gouvernance et de transparence. Selon Transparency International, l’Algérie figure à la 107ᵉ place du Corruption Perceptions Index 2024, avec un score de 34 sur 100, ce qui illustre une perception persistante de la corruption au sein du secteur public.

Selon le ministère, près de 9 500 agents ont déjà bénéficié de sessions de sensibilisation et de formation afin de maîtriser l’usage de l’outil et d’adopter une culture de transparence au sein des services publics. Cette montée en compétence est présentée comme une condition essentielle pour assurer la fiabilité du dispositif et garantir la crédibilité des suites données aux signalements.

Si cette plateforme a le potentiel de démocratiser le signalement, d’améliorer la qualité des preuves recueillies et de renforcer la pression publique en faveur d’une action plus efficace contre la corruption, son succès dépendra toutefois de plusieurs facteurs clés : enquêtes sérieuses, protection effective des lanceurs d’alerte et visibilité des résultats des procédures.

Samira Njoya

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L’écosystème des start-up sierra-léonais est en pleine émergence. Il compte des jeunes pousses telles que Easy Solar, Rising Academy, Farmerline Group, Mosabi, MiKashBoks…

Le gouvernement sierra-léonais a annoncé le lundi 1er décembre la signature d’un accord-cadre avec Redsalt Angel Investment Network GmbH (RAIN), un investisseur axé sur l’impact, dédié au soutien des start-up en phase de démarrage et des entreprises sociales dans les pays à faible revenu. Les deux parties entendent cofinancer et accompagner les start-up en phase initiale dans le cadre des défis nationaux d’innovation et des programmes associés.

RAIN a indiqué que ce partenariat permettra de libérer des capitaux, de renforcer les structures de gouvernance et d’accélérer le développement d’entreprises sierra-léonaises à fort potentiel de croissance. L’entreprise dispose par ailleurs d’un partenariat avec l’Orange Digital Center (ODC) via la Fondation Orange. Cette collaboration offrira aux start-up issues de l’ODC un parcours structuré, incluant mentorat, accompagnement vers l’investissement et financement d’amorçage par RAIN.

« Construire un écosystème d’innovation solide nécessite des partenariats alignés, un capital patient et un investissement délibéré dans nos jeunes entrepreneurs. Avec des politiques gouvernementales favorables et des efforts continus de transformation numérique, la Sierra Leone crée les conditions nécessaires pour que l’innovation croisse, que les industries se modernisent et que les entrepreneurs puissent passer à l’échelle », a déclaré Salima Bah (photo, à gauche), ministre de la Communication, de la Technologie et de l’Innovation.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transformation numérique, la Sierra Leone mise sur les jeunes pousses pour développer des solutions répondant aux besoins de la société. « Les idées, prototypes et démonstrations doivent être incubés et accélérés afin de promouvoir la culture des start-up et de soutenir le développement de l’industrie technologique locale. Dans les universités, les espaces gouvernementaux et les institutions privées, une série d’initiatives sera renforcée pour encourager l’innovation chez les jeunes, soutenir les petites et moyennes entreprises et transformer les idées en solutions concrètes », précise le document stratégique.

Parmi ces initiatives figurent les défis d’innovation soutenus par l’État, les concours de présentation d’idées et de projets, les bacs à sable d'innovation (innovation sandboxes) et d’autres dispositifs similaires. Des données, financements et autres formes de soutien seront offerts aux participants comme incitation, avec des ressources provenant principalement du gouvernement et de ses partenaires.

Selon un rapport publié en juin 2025 par Invest Salone, l’écosystème start-up de Sierra Leone doit relever plusieurs défis : un marché restreint et des revenus faibles, une littératie numérique limitée et des infrastructures insuffisantes, surtout en dehors de Freetown, un soutien aux start-up fragmenté et une réglementation incertaine, en particulier pour les services financiers numériques et la blockchain.

Le rapport souligne également que la Sierra Leone ne dispose pas encore d’une loi définissant clairement le statut de start-up, la distinguant d’une PME traditionnelle et fournissant un cadre politique ciblé pour soutenir l’innovation, attirer les investissements et réduire l’incertitude réglementaire. Il ajoute qu’une telle législation permettrait d’aligner les incitations, de simplifier la conformité et de montrer un engagement national fort en faveur d’une économie moderne et technologique.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le Togo ambitionne de numériser l’ensemble de ses services publics dans les prochaines années afin de simplifier les démarches et d’améliorer l’accès pour tous les citoyens. L’ajout de nouvelles procédures en ligne confirme l’avancée de cette transformation.

Le Togo poursuit la modernisation de son administration en ajoutant trois démarches supplémentaires au portail national service-public.gouv.tg. Les citoyens peuvent désormais effectuer en ligne la renonciation ou réintégration à la nationalité togolaise, ainsi que la modification du patronyme ou du matronyme.

Ces téléprocédures, portées par le ministère de la Justice et des Droits humains, s’inscrivent dans un mouvement méthodique de modernisation. La plateforme permet désormais de réaliser tout le parcours à distance : dépôt de dossier, suivi en temps réel du traitement et réception des décisions. Cette évolution est rendue possible par la consolidation du guichet unique numérique, conçu pour centraliser les services administratifs et améliorer l’accessibilité pour l’ensemble des citoyens.

Ce déploiement intervient dans un contexte où le Togo accélère la digitalisation de ses démarches administratives. Ces derniers mois, le portail national a ajouté plusieurs services majeurs, dont la demande de certificat de nationalité, le renouvellement de passeport, la carte de séjour, le casier judiciaire, le permis de construire ou encore diverses formalités. Avec ces ajouts successifs, la plateforme consolide désormais 101 services désormais accessibles en ligne.

L’intégration de ces trois nouvelles démarches répond à des enjeux clés : réduire les déplacements des usagers, renforcer la transparence des procédures, raccourcir les délais d’instruction et améliorer l’efficacité du service public. Elle participe aussi à une plus grande inclusion administrative en permettant aux citoyens, y compris ceux éloignés des centres urbains, d’accéder aux démarches essentielles sans contrainte géographique.

Cette accélération de la transformation numérique intervient dans un contexte où le pays s’emploie à combler un important déficit en matière de digitalisation des services publics. Le rapport 2024 de l’ONU sur l’E-Government Development Index (EGDI) attribuait au Togo un score de 0,3920, le positionnant à la 161ᵉ place sur 193. Un classement qui met en lumière l’ampleur des défis à relever. Les avancées enregistrées ces derniers mois témoignent ainsi de la détermination des autorités à moderniser l’action publique, à renforcer l’accessibilité des démarches et à inscrire durablement l’administration togolaise dans l’ère du numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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En Afrique de l’Ouest, les PME peinent à accéder efficacement aux marchés régionaux. Le numérique s’impose comme une solution pour simplifier la logistique, renforcer la traçabilité et l’intégration commerciale.

La Côte d’Ivoire a lancé, lundi 1er décembre à Abidjan, le projet Tradepost, un dispositif destiné à moderniser la logistique postale et à faciliter le commerce transfrontalier dans l’espace CEDEAO. Portée conjointement par l’Union postale universelle (UPU), la Poste de Côte d’Ivoire et la Conférence des postes des États de l’Afrique de l’Ouest (CPEAO), l’initiative marque une nouvelle étape dans l’intégration économique régionale et dans la digitalisation des services postaux.

Représentant le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, le directeur de cabinet Assoua Raymond a souligné que Tradepost permettra « d’accélérer les procédures douanières grâce à la dématérialisation, de réduire les coûts logistiques et les délais de livraison, tout en offrant une traçabilité complète des envois ». Selon lui, ce dispositif constitue « un instrument stratégique pour connecter les PME ivoiriennes aux marchés africains et internationaux ».

En pratique, Tradepost entend digitaliser et harmoniser les processus liés aux échanges commerciaux : déclaration et traitement des colis, suivi, formalités douanières, ainsi que connexion à des plateformes d’e‑commerce régionales ou internationales. Cette modernisation vise à lever plusieurs obstacles qui freinent encore le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest, parmi lesquels la fragmentation réglementaire, les coûts logistiques élevés, la lenteur des procédures et la faible intégration des écosystèmes numériques.

Ce lancement s’inscrit dans un contexte où les échanges numériques progressent rapidement en Afrique de l’Ouest, soutenus par une hausse de la connectivité, la digitalisation croissante des services publics et la montée en puissance des plateformes de commerce en ligne. La Côte d’Ivoire se distingue particulièrement dans la progression du commerce en ligne. Avec une croissance annuelle composée de 11,3 % attendue d’ici 2027, le marché, déjà valorisé à plus de 280 milliards FCFA (495,5 millions USD) en 2023 selon les acteurs du commerce électronique ivoirien.

En renforçant la traçabilité des colis et en harmonisant les procédures, le projet devrait réduire les obstacles au commerce transfrontalier, améliorer l’accès aux marchés pour les artisans, agriculteurs et jeunes entrepreneurs, et favoriser un écosystème e‑commerce plus transparent et performant dans l’espace CEDEAO. Cette approche fondée sur les données permettra également d’identifier les goulots d’étranglement, d’orienter les investissements et de soutenir durablement l’intégration économique et numérique régionale.

Samira Njoya

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Leader du marché télécoms sierra-léonais, Orange multiplie les investissements pour améliorer son infrastructure. L’entreprise a récemment annoncé avoir investi 50 millions USD pour moderniser son réseau.

Orange Sierra Leone a procédé le samedi 29 novembre à l’inauguration d’un centre de données dans la ville de Bo, au sud du pays. L’infrastructure, dont la construction a coûté 23 millions d’euros (26,7 millions USD), est une réplique exacte du principal datacenter de l’entreprise dans la capitale, Freetown. Elle servira de site de secours en cas de sinistre afin que les urgences, les pannes ou les catastrophes naturelles ne perturbent pas les services numériques à l’échelle nationale.

« Stratégiquement situé dans le sud du pays, le nouveau centre contribue à étendre l’infrastructure numérique aux communautés rurales et régionales, en particulier dans les corridors sud et est, notamment vers Makeni, Kono et Kenema. Il permettra une meilleure répartition du trafic réseau et améliorera la connectivité dans les zones mal desservies », a précisé l’opérateur dans un communiqué publié sur sa page Facebook le dimanche 30 novembre.

La construction de ce centre de données de secours intervient dans un contexte où la capitale Freetown reste exposée aux risques de glissements de terrain, comme celui survenu en 2017, et où le pays est régulièrement confronté à des inondations.

Le lancement de cette infrastructure s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique, dans un pays où les services télécoms sont devenus omniprésents pour les entreprises, les particuliers et l’administration publique. « L’Internet est devenu un outil indispensable dans notre vie quotidienne. Si la connexion venait à être interrompue, chacun réaliserait combien nous en dépendons », avait déclaré Salima Bah, ministre des Communications, de la Technologie et de l’Innovation, après une brève interruption des services en août 2024. Elle avait ajouté que le gouvernement et les entreprises avaient engagé d’importants investissements pour éviter que cela ne se reproduise.

En plus de ce datacenter, Orange Sierra Leone exploite 616 sites télécoms dans le pays, dont 40 récemment déployés et 70 % alimentés par des sources d’énergie verte. La société a également investi 50 millions USD pour moderniser l’ensemble de son réseau, désormais entièrement compatible 4G et 5G.

Ces efforts d’amélioration de la qualité et de la disponibilité du service devraient conférer des avantages concurrentiels à l’opérateur, selon la GSMA. L’organisation souligne « qu'une bonne qualité de service peut améliorer l’expérience numérique et créer de nouvelles opportunités pour les individus et la communauté au sens large ». Fin décembre 2024, Orange Sierra Leone déclarait 3,04 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, pour une part de marché de 51 %, dans un pays où elle concurrence Africell et QCell.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Au Lesotho, près de la moitié des jeunes restent sans emploi, un défi majeur pour l’insertion socio-professionnelle. Le gouvernement mise sur le numérique pour favoriser l’accès aux compétences, développer l’employabilité et créer de nouvelles opportunités économiques pour la jeunesse.

Le ministère du Genre, de la Jeunesse et du Développement social du Lesotho a lancé, mercredi 26 novembre à Maseru, la plateforme Youth Agency Marketplace (YOMA) en partenariat avec l’UNICEF. Cette initiative vise à réduire les obstacles qui freinent l’insertion professionnelle des jeunes, notamment l’accès limité à la formation, aux compétences numériques et aux opportunités de marché.

YOMA est une plateforme numérique panafricaine qui permet aux jeunes d’acquérir des compétences, de bénéficier de mentorat et d’accéder à des opportunités économiques. Elle propose des parcours allant de la formation de base à la mise en relation avec des entreprises, des ONG ou des institutions. Les utilisateurs peuvent également réaliser des « missions à impact » social ou environnemental, récompensées par des jetons numériques, échangeables contre des biens ou services comme des crédits téléphoniques ou des cours supplémentaires.

Toutes les activités réalisées sur la plateforme sont enregistrées dans un CV numérique vérifiable, destiné à renforcer la visibilité et la crédibilité des jeunes auprès de potentiels employeurs. Alignée sur les standards internationaux de développement des compétences, YOMA adopte une approche individualisée : les opportunités proposées sont adaptées au profil, aux objectifs et au potentiel de chaque utilisateur, en lien avec les besoins du marché.

Selon les autorités, le lancement de YOMA s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’autonomiser la jeunesse à travers des solutions numériques accessibles. L’enjeu est de taille dans un pays où les jeunes représentent une proportion importante des chômeurs. Les données officielles estiment le taux de chômage des 15–35 ans à près de 50 %, l’un des plus élevés d’Afrique australe.

Au Lesotho, YOMA devrait permettre d’améliorer l’employabilité, de stimuler l’auto-entrepreneuriat, de faciliter l’accès à des formations certifiantes, et d’ouvrir des opportunités de revenus via les missions rémunérées. La plateforme vise aussi à renforcer les compétences numériques dans un pays où les jeunes manquent encore d’outils pour s’insérer dans une économie de plus en plus digitalisée.

Cependant, plusieurs défis pourraient freiner l’adoption du dispositif. Selon DataReportal, seulement 48 % de la population du Lesotho utilisaient Internet au début de 2025, et le coût de la data reste élevé par rapport au revenu moyen. En zones rurales, la couverture mobile reste instable, ce qui limite l’accès régulier à une plateforme entièrement numérique. La réussite de YOMA dépendra donc de l’amélioration de la connectivité, de la réduction des coûts d’accès et d’efforts accrus de sensibilisation pour encourager les jeunes à s’approprier l’outil.

Avec son lancement au Lesotho, YOMA s’ajoute aux déploiements déjà engagés depuis 2020 dans plusieurs pays africains, notamment le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ce partenariat avec l’UNICEF permet au pays de s’appuyer sur un modèle éprouvé pour élargir l’accès des jeunes à la formation, aux opportunités économiques et à l’entrepreneuriat.

Samira Njoya

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L’Algérie se tourne résolument vers le numérique avec l’ambition d’augmenter sa contribution au PIB et de moderniser ses services publics d’ici 2030. La mise en place de nouvelles plateformes électroniques représente un axe central de cette stratégie.

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud (photo, à gauche), a officiellement lancé, jeudi 27 novembre à Alger, la plateforme électronique nationale de déclaration de perte de documents. Présentée comme un pilier de la transformation numérique de l’administration, cette innovation vise à moderniser les procédures, alléger les formalités pour les citoyens et renforcer l’efficacité des services de sécurité publique.

Développée par les ingénieurs de la DGSN, la plateforme permet à tout citoyen de déclarer en ligne la perte, le vol ou la destruction d’un document officiel (carte d’identité, passeport, permis de conduire, etc.) et d’obtenir immédiatement une attestation électronique certifiée. Accessible 24h/24 via le site de la police, elle prend en charge la saisie et le suivi des demandes, intègre des mécanismes automatiques de vérification pour limiter les abus et constitue une base de données centralisée permettant d’identifier les déclarations multiples. Le dispositif est également conçu pour faciliter l’accès des personnes à besoins spécifiques et des habitants des zones éloignées.

Selon la DGSN, cette plateforme répond à un besoin réel. En 2024, 1,3 million de déclarations de perte ont été enregistrées, auxquelles s’ajoutent 1,5 million supplémentaires depuis le début de l’année 2025. Ce volume croissant justifie la bascule vers un système numérique capable de fluidifier les procédures, réduire les délais de traitement et alléger la charge administrative des services de police.

Cette avancée s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique portée au plus haut niveau de l’État. L’Algérie ambitionne de porter la contribution du secteur numérique à 20 % de son PIB, un objectif qui repose sur la généralisation des services publics en ligne, la modernisation des infrastructures techniques et le soutien à l’innovation locale. Le lancement de cette plateforme renforce une dynamique déjà illustrée par l’introduction du permis biométrique, de la carte grise électronique et de nouveaux services sécurisés de la DGSN.

Au-delà de l’efficacité, le dispositif pourrait améliorer l’accessibilité administrative, notamment pour les populations éloignées ou vulnérables, en permettant d’effectuer les démarches à distance, de réduire les déplacements et d’amoindrir les coûts liés à l’impression des documents. Cependant, pour que la réforme tienne toutes ses promesses, plusieurs défis demeurent : garantir la sécurité des données personnelles, assurer la fiabilité des vérifications pour éviter fraudes et abus, sensibiliser les citoyens à l’usage de l’outil numérique, et maintenir un accompagnement technique et institutionnel durable.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Avec l’essor du numérique chez les jeunes, la Zambie mise sur une stratégie nationale pour prévenir les risques en ligne. Le pays entend désormais garantir aux enfants un accès plus sûr et responsable à Internet.

Le gouvernement zambien a lancé, lundi 24 novembre, la Stratégie nationale de protection de l’enfance en ligne (2025–2029). Ce document constitue une feuille de route visant à renforcer la sécurité numérique des enfants à travers le pays et à créer un environnement en ligne plus sûr pour les jeunes utilisateurs.

Dotée d’un budget de 1,8 million USD, la stratégie repose sur plusieurs axes, à savoir : le renforcement de la coordination nationale des politiques, le développement des compétences numériques, la sensibilisation des enfants et des parents, et la promotion d’une collaboration structurée entre les acteurs publics, privés et les organisations de la société civile.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’accès à Internet progresse rapidement en Afrique, en particulier chez les plus jeunes. Selon l’UNICEF, les enfants africains comptent parmi les populations dont l’accès au numérique augmente le plus rapidement au monde, les exposant à des risques croissants tels que la cyberintimidation, la désinformation, l’exploitation en ligne et les contenus préjudiciables.

Ces enjeux ont conduit l’UNICEF et la GSMA à créer, en octobre 2025, l’Africa Taskforce on Child Online Protection (COP), une plateforme panafricaine destinée à harmoniser les efforts de protection, à renforcer la coopération entre États et à promouvoir des normes communes de sécurité numérique à l’échelle du continent. En Zambie, bien que les données nationales les plus récentes sur l’usage d’Internet par les enfants restent limitées, les autorités reconnaissent une hausse continue de la connectivité chez les jeunes, ce qui rend urgent le déploiement de mécanismes de prévention, d’accompagnement et de régulation.

Avec cette stratégie, la Zambie rejoint d’autres pays africains ayant déjà engagé des politiques nationales structurées dans ce domaine, tels que le Nigeria et le Ghana, qui ont adopté ces dernières années des cadres juridiques et des programmes gouvernementaux dédiés à la cybersécurité des enfants.

Si elle est pleinement mise en œuvre, la stratégie devrait réduire les risques liés à l’exposition des mineurs aux dangers numériques et renforcer la confiance des familles et des établissements scolaires dans l’usage d’Internet. Toutefois, elle devra également être accompagnée d’un cadre législatif adapté pour garantir un environnement numérique sûr, inclusif et protecteur pour les jeunes.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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