Djibouti entend renforcer sa préparation face aux catastrophes et moderniser ses systèmes d’alerte précoce. Une évaluation approfondie de ses capacités numériques s’avère nécessaire pour guider les réformes, améliorer la coordination et sécuriser les infrastructures critiques.

Le gouvernement de Djibouti, à travers le Secrétariat exécutif de gestion des risques et des catastrophes (SEGRC), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’appui de la China International Development Cooperation Agency (CIDCA), a lancé le dimanche 2 novembre un appel à candidatures pour le recrutement d’un consultant international spécialisé en transformation numérique appliquée à la gestion des risques et aux systèmes d’alerte précoce.

Le consultant recruté accompagnera le SEGRC dans l’évaluation de la préparation numérique du pays en matière de réduction et de gestion des catastrophes. Sa mission, prévue de novembre 2025 à février 2026, consistera à formuler des recommandations techniques et stratégiques pour améliorer la gouvernance digitale et renforcer les capacités institutionnelles liées à la résilience nationale.

Parmi les objectifs prioritaires figurent l’intégration de technologies avancées de traitement et d’analyse de données – notamment le Big Data, l’intelligence artificielle et l’interopérabilité entre plateformes – ainsi que l’optimisation des infrastructures et des salles de crise nationales. Le consultant contribuera également à l’élaboration de protocoles opérationnels normalisés (SOPs) et au développement de modules de formation destinés aux opérateurs et agents publics.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Tailored Intelligence for Actionable Early Warning Systems » (TIAEWS), conçu pour renforcer la résilience nationale face aux catastrophes. Le projet vise à moderniser le système de gestion des risques en intégrant des technologies avancées de collecte et d’analyse, à améliorer la coordination interinstitutionnelle et à fournir des alertes précoces plus fiables et opérationnelles pour protéger les populations et les infrastructures critiques.

Le poste est ouvert aux professionnels disposant d’une solide expérience dans le domaine de la transformation numérique appliquée à la gestion des risques. Le candidat sélectionné devra livrer plusieurs résultats clés, dont une analyse de la posture numérique actuelle, une feuille de route stratégique pour la modernisation des systèmes d’alerte précoce et des recommandations de politiques publiques.

La date limite de candidature est fixée au 10 novembre, via le portail des Nations unies : www.ungm.org/Public/Notice/283067

Samira Njoya

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Le Maroc mise sur l’IA comme moteur de développement, en investissant dans les infrastructures, la formation des jeunes et des partenariats stratégiques. Pour en tirer pleinement parti, le pays veille à encadrer son usage afin de garantir sécurité, confiance et efficacité dans le secteur numérique.

Le Maroc s’apprête à doter son écosystème numérique d’un cadre juridique structurant avec la future loi-cadre « Digital X.0 », actuellement à l’examen au secrétariat général du gouvernement. Présentée récemment par Amal El Fallah Seghrouchni (photo), ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, elle prévoit l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les usages publics et privés, tout en assurant une gouvernance rigoureuse de la donnée et des algorithmes.

Au cœur du texte figurent trois axes stratégiques : la gouvernance des données, l’identité numérique et l’interopérabilité. « Digital X.0 » établit les principes régissant la circulation et la protection des données, conformément à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.

Il introduit notamment une identité numérique sectorielle, limitant l’accès aux informations strictement nécessaires selon les domaines d’activité, et une interopérabilité basée sur le consentement traçable, garantissant que tout échange d’informations entre administrations ou acteurs privés soit explicitement autorisé par les usagers. La cybersécurité constitue l’un des piliers du dispositif, visant à instaurer un climat de confiance numérique sans alourdir les mécanismes de contrôle.

Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique « Maroc Digital 2030 », qui fait de l’intelligence artificielle un levier essentiel du développement économique et de la modernisation de l’administration. Depuis plusieurs années, le royaume investit massivement dans les infrastructures numériques, le déploiement de services publics digitalisés et le soutien à la recherche appliquée dans le domaine des technologies émergentes.

Récemment, le pays a renforcé cette dynamique à travers un partenariat stratégique avec la start-up française Mistral AI, pour créer un laboratoire dédié aux modèles linguistiques multilingues (arabe, amazighe, langues africaines). Dans le même esprit, le gouvernement a lancé un programme national visant à former 200 000 jeunes aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle, afin de bâtir un capital humain capable d’accompagner cette transition et de stimuler l’innovation locale.

Avec la loi-cadre « Digital X.0 », le Maroc entend renforcer sa souveraineté numérique, structurer un écosystème compétitif d’intelligence artificielle et promouvoir une innovation responsable. Ce cadre vise à accélérer la modernisation digitale de l’administration et à optimiser la qualité et l’efficacité des services publics grâce aux technologies avancées.

Samira Njoya

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Selon plusieurs classements mondiaux, l’Algérie figure parmi les meilleurs en matière de numérique en Afrique. Pour renforcer cette dynamique, le pays noue des partenariats internationaux afin de développer des compétences et préparer l’économie aux défis de demain.

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) compte accompagner le Haut-Commissariat à la numérisation (HCN) dans la transformation numérique de l’Algérie. L’institution onusienne a annoncé, le mardi 28 octobre, la signature d’une déclaration d’intention pour un projet d’appui technique sur deux ans avec le HCN. L’accord vise à moderniser l’administration, soutenir l’économie numérique et améliorer la connectivité nationale.

Dans le cadre de cet accord, le PNUD prévoit de mettre à disposition son expertise technique et humaine pour développer des programmes de formation, renforcer les compétences locales et faciliter l’adoption de normes internationales. L’institution s’engage également à appuyer l’élaboration de politiques numériques, la mise en œuvre d’innovations stratégiques et la création de partenariats inclusifs avec les entrepreneurs, universitaires, chercheurs, décideurs politiques et acteurs privés, afin de contribuer à la construction d’un écosystème numérique robuste et durable.

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique, où la formation, le renforcement de la connectivité et le développement des startups constituent des priorités. L’Algérie comptait en 2025 plus de 54 millions de connexions mobiles selon DataReportal, soit 116 % de la population, et un taux de pénétration d’Internet de 76,9 %. Le pays a pour objectif d’atteindre une couverture numérique universelle. La démarche du HCN répond également aux directives répétées du président Abdelmadjid Tebboune, qui a appelé à accélérer le processus de numérisation dans tous les secteurs et à garantir la souveraineté technologique du pays.

Si la coopération se concrétise par un accord opérationnel, elle pourrait permettre de moderniser l’administration, de renforcer l’interopérabilité des données publiques, de soutenir les start-up et de garantir des services numériques fiables et sécurisés pour les citoyens et les entreprises. À plus long terme, cette collaboration pourrait accélérer le développement d’une économie numérique inclusive, faciliter l’accès aux services en ligne dans tout le pays et renforcer la souveraineté technologique de l’Algérie.

Samira Njoya

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En principe, la dématérialisation doit faciliter l’accès aux services publics. En pratique, elle peut accentuer l’exclusion de ceux qui n’ont déjà pas accès aux services télécoms, notamment Internet.

Le gouvernement burkinabè a décidé d’équiper les agences postales à travers le pays d’espaces d’assistance destinés à faciliter l’accès des citoyens aux services publics dématérialisés. L’exécutif entend ainsi tirer parti du maillage national de La Poste Burkina Faso (La Poste BF) pour en faire un levier de l’inclusion numérique et financière.

L’initiative découle du Conseil des ministres du jeudi 30 octobre, qui a approuvé par décret un contrat-plan entre l’État et La Poste BF. Celui-ci prévoit la transformation progressive des agences postales en « Maisons des citoyens », appelées « Zama Tchè ». Dans le cadre du contrat-plan 2026–2030, l’État et La Poste BF cofinanceront la construction et l’équipement de vingt « Zama Tchè », pour un coût total estimé à 5,5 milliards FCFA (environ 9,7 millions de dollars).

Selon le gouvernement, cette démarche s’inscrit dans son engagement à accélérer la dématérialisation des procédures et services publics. L’exécutif ambitionne de digitaliser l’administration afin de la rendre plus accessible, transparente et efficace. L’accès inclusif aux services publics figure d’ailleurs parmi les douze chantiers numériques prioritaires du pays à l’horizon 2030, avec pour objectif de garantir un accès équitable aux services numériques, y compris dans les zones rurales.

Pour accéder à ces services, les populations doivent toutefois disposer d’un accès à Internet, d’un équipement connecté et de compétences numériques de base ; des conditions encore loin d’être généralisées. Par exemple, en 2023, 83 % des Burkinabè n’utilisaient pas Internet, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Face à cette fracture, La Poste propose actuellement un réseau de 129 agences réparties sur tout le territoire. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La société poursuit sa croissance dans un contexte de transformation numérique et d’adoption des services télécoms. Le chiffre d’affaires du groupe est par exemple passé de 1016,5 milliards FCFA en 2023 à 1084,1 milliards FCFA en 2024.

Le chiffre d’affaires du Groupe Orange Côte d’Ivoire a atteint 875,7 milliards FCFA, soit environ 1,6 milliard $, au troisième trimestre de l’année 2025. Cela représente une augmentation de 9,9% comparativement au chiffre d’affaires à la même période en 2024. L’information émane des résultats financiers consolidés de l’entreprise publiés en octobre 2025.

« La performance du chiffre d’affaires d’Orange Côte d’Ivoire repose principalement sur la data mobile et la fibre, portés par la croissance des bases d’abonnés et la hausse des usages numériques », peut-on lire dans le document.

Le document révèle que Orange Liberia « poursuit sa progression positive, stimulée par l’amélioration de la qualité réseau et l’application efficace du prix plancher ». Orange Burkina Faso, quant à lui, affiche une croissance soutenue par la progression continue de ses services mobiles, l’essor du mobile money et l’expansion de la fibre optique dans le pays.

Outre le chiffre d’affaires, la plupart des indicateurs sont également en hausse. Par exemple, le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, après charges locatives (EBITDAaL) a crû de 7,8% pour atteindre 305,3 milliards FCFA au 3e trimestre de 2025. Le résultat net est passé à 118,8 milliards FCFA contre 118,6 à la même période en 2024.

Adoni Conrad Quenum (Agence Ecofin)

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Face à la montée en puissance des réseaux sociaux et à l’influence grandissante des créateurs de contenu, l’Algérie veut mieux encadrer l’activité des grandes plateformes numériques et renforcer sa souveraineté dans l’espace numérique.

Le gouvernement algérien, via l’Assemblée populaire nationale (APN), examine actuellement un nouveau projet de loi visant à encadrer strictement les grandes plateformes numériques. L’initiative, déposée par le député Bouhali Abdelbasset, cible les services majeurs tels que TikTok, Facebook, YouTube et Instagram, afin de les placer sous un contrôle légal direct sur le sol algérien.

Le projet de loi impose aux grandes plateformes — celles dépassant un million d’utilisateurs ou un certain seuil de revenus en Algérie — d’ouvrir un bureau local, de désigner un représentant légal et de stocker les données des utilisateurs sur le territoire national ou dans des centres agréés. Ces entreprises devront également retirer tout contenu illicite dans un délai de 24 heures après notification et soumettre des rapports semestriels sur leurs actions de conformité.

Sur le plan des objectifs, trois axes structurent l’initiative : la préservation des valeurs religieuses et sociales, la protection des enfants et des adolescents contre les contenus préjudiciables, et le renforcement de la souveraineté numérique de l’Algérie. Le projet prévoit en outre la création d’une Autorité nationale de régulation de l’espace numérique, rattachée à la Présidence, avec le pouvoir de sanctionner les manquements via des amendes, des mesures de blocage ou des poursuites pénales.

La stratégie s’inscrit dans un contexte où le digital s’impose massivement. Début 2025, l’Algérie comptait 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration de 76,9 % de la population. Cette forte présence en ligne se traduit par l’essor des réseaux sociaux et des influenceurs, qui jouent un rôle croissant dans la diffusion de contenus et des tendances de consommation. Parallèlement, cette montée en puissance s’accompagne de préoccupations sur la diffusion de contenus extrémistes ou contraires aux normes sociales, poussant le gouvernement à envisager un cadre légal plus strict, à l’instar de pays comme l’Allemagne ou la Turquie.

Si elle venait à être adoptée, cette loi pourrait profondément transformer le paysage numérique algérien en responsabilisant les grandes plateformes internationales et en renforçant la traçabilité ainsi que la protection des données. Elle offrirait également aux autorités un cadre d’intervention face aux contenus jugés nuisibles, tout en encourageant l’émergence de solutions et de plateformes locales adaptées au contexte national.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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En août 2025, le pays a révélé une feuille de route en douze chantiers pour accélérer la transformation numérique nationale d’ici 2030. L’IA figure parmi ces chantiers, aux côtés de l’amélioration de la connectivité, de la digitalisation des services et d’autres initiatives stratégiques.

Le Burkina Faso a lancé une campagne nationale d’information, de sensibilisation et de formation sur les enjeux et opportunités liés à l’intelligence artificielle (IA). Le coup d’envoi a été donné à Ouagadougou le mardi 28 octobre, avec une conférence inaugurale portant sur la contribution pratique de l’IA au développement du pays.

Les échanges ont notamment porté sur la souveraineté numérique, considérée comme un enjeu majeur pour permettre au Burkina Faso de maîtriser ses propres outils technologiques et de réduire sa dépendance extérieure. Les intervenants ont également insisté sur la nécessité d’une intégration responsable de l’IA au sein de l’administration publique, soutenue par un cadre éthique, juridique et sécuritaire solide. Ils ont appelé à une meilleure coordination institutionnelle afin d’éviter la prolifération d’initiatives dispersées, ainsi qu’au renforcement de la culture numérique pour doter les citoyens et agents publics des compétences requises.

« La souveraineté, ce n’est plus seulement défendre nos frontières physiques. C’est aussi garantir notre capacité à décider, à innover et à nous protéger dans l’espace numérique. C’est la capacité de conserver la maîtrise de notre destin technologique », a déclaré Aminata Zerbo/Sabane, ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques.

Selon la ministre, l’ambition du Burkina Faso est d’intégrer l’IA dans tous les secteurs d’activité, en tenant compte des réalités nationales, en s’appuyant sur l’expertise locale et en mettant l’innovation au service du développement socio-économique et du bien-être des populations. La généralisation de l’adoption et de l’usage de l’IA fait d’ailleurs partie des principaux chantiers de transformation numérique des autorités.

Un potentiel reconnu, mais avec des risques considérables

Les Nations unies reconnaissent l’IA comme un catalyseur pour les services publics, capable d’accroître la productivité et l’efficacité. Dans son « E-Government Survey 2024 », le Département des affaires économiques et sociales (DAES) souligne que les technologies d’IA peuvent améliorer le fonctionnement du secteur public en automatisant certaines tâches administratives, en renforçant l’efficacité et en éliminant retards et redondances. Il explique que l’IA peut être utilisée à de multiples fins, notamment pour détecter des défauts, classer des données ou formuler des recommandations.

Cependant, le DAES rappelle que les risques potentiels liés à l’adoption de l’IA sont tout aussi considérables que ses avantages. Il souligne que les implications éthiques, sécuritaires et sociales de cette technologie doivent être abordées avec une grande prudence. Il cite les biais de données comme l’un des principaux enjeux éthiques liés à l’adoption de l’IA : « Les algorithmes d’IA reposent intrinsèquement sur les données, c’est-à-dire qu’ils dépendent fortement des ensembles de données accumulées pour produire leurs résultats. Par conséquent, tout biais présent dans ces données peut entraîner une mauvaise représentation ou une sous-représentation de certains groupes. Ce problème devient particulièrement préoccupant lorsque les gouvernements utilisent l’IA pour élaborer des politiques publiques destinées à bénéficier à l’ensemble de la population, y compris aux groupes marginalisés ».

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Engagé depuis plusieurs années dans sa transformation numérique, Madagascar confie désormais la conduite de ce projet stratégique à un nouveau ministre. Le jeune expert est appelé à faire ses preuves pour moderniser l’administration et renforcer la connectivité du pays.

Mahefa Andriamampiadana (photo) est désormais ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar. Il a été nommé le mardi 28 octobre dans le cadre de la formation du gouvernement dit de la Refondation, composé de 29 ministres. Il succède à Tahina Razafindramalo, qui occupait ce poste depuis plusieurs années et avait lancé plusieurs chantiers structurants pour la modernisation numérique du pays.

Un profil encore discret mais expérimenté

Les données disponibles sur le nouveau ministre restent limitées, ce qui suggère qu’il demeure peu connu du grand public au niveau national. Certaines sources indiquent cependant qu’il a exercé dans plusieurs fonctions clés du secteur privé et technologique. Il aurait été cadre supérieur en stratégie des technologies de l’information chez Exo-S, où il a occupé ce poste pendant trois ans et six mois. Il a également travaillé chez Microsoft 365, Skyone Télévision et Radio Général, ainsi que Compurweb et Communication Network Corporation, cumulant des expériences allant de la gestion opérationnelle à la direction générale.

Poursuivre la transformation numérique du pays

Sa nomination intervient dans un contexte où Madagascar s’emploie à renforcer son infrastructure numérique et à rendre Internet plus accessible. Malgré les progrès réalisés, le pays demeure confronté à un coût d’accès à Internet parmi les plus élevés de la région, et à une connectivité encore limitée dans les zones rurales. Le coût de l’accès à Internet mobile représente encore 15,5 % du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant, bien au-delà de la recommandation de l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui préconise un seuil de 2 % du RNB mensuel par habitant.

Le nouveau ministre devra poursuivre les chantiers engagés, dont l’extension du réseau de fibre optique, la dématérialisation des services publics, la mise en place de l’identité numérique et la modernisation des services postaux.

Pour relever ces défis, Mahefa Andriamampiadana devra s’appuyer sur un écosystème dynamique associant le secteur privé, les opérateurs télécoms, les start-up locales et les partenaires techniques internationaux. La réussite de la transformation digitale du pays dépendra de cette collaboration.

Samira Njoya

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En Afrique, l’e-commerce connaît un essor rapide porté par une population jeune et connectée. La Mauritanie, qui peine encore à exploiter pleinement ce potentiel, veut combler son retard et capitaliser sur ce marché en pleine expansion.

Le gouvernement mauritanien, via le ministère de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’administration, appuyé par la Coopération allemande (GIZ), a officiellement validé le mardi 28 octobre sa Stratégie nationale de commerce électronique 2026–2030. Le document marque une étape décisive dans la mise en place d’un commerce digital plus inclusif, durable et compétitif.

La feuille de route prévoit, entre autres, de faciliter l’accès des femmes entrepreneures aux marchés en ligne, de favoriser la création d’emplois pour les jeunes à travers le freelancing et les plateformes numériques, d’intégrer les petits commerçants dans l’économie formelle par la numérisation, et d’améliorer les recettes fiscales de l’État par une meilleure traçabilité des transactions. Ces ambitions reposent sur un marché encore émergent, où le taux de pénétration d’Internet atteint 37,4 % en 2025.

Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée, alors que le marché africain du commerce électronique devrait croître de 105 % d’ici 2030, passant de 55 à 112,73 milliards de dollars selon les estimations de TechCabal Insights. La Mauritanie entend tirer parti de cette dynamique pour stimuler sa compétitivité et positionner son économie dans les chaînes de valeur régionales du numérique.

Cependant, la réussite de la mise en œuvre dépendra de la capacité du pays à surmonter plusieurs défis structurels, dont une couverture mobile et Internet encore inégale, une forte dépendance aux paiements en espèces et un faible taux de bancarisation. Selon la CNUCED, l’inclusion financière en Mauritanie demeure limitée à 20,9 %, avec des disparités notables entre les genres (15,5 % pour les femmes) et les jeunes (13,1 %).

La stratégie ambitionne ainsi de créer un environnement propice à l’essor du commerce électronique national. Elle pourra aider à renforcer l’inclusion numérique, élargir l’accès aux plateformes numériques pour les acteurs économiques marginalisés, améliorer la transparence des flux financiers et accroître les recettes publiques grâce à la formalisation des échanges. À terme, elle vise à permettre à la Mauritanie de bâtir un écosystème e-commerce structuré, compétitif et porteur de croissance durable.

Samira Njoya

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Face à l’essor du numérique et à la vitalité de son écosystème entrepreneurial, le Maroc mise sur l’innovation et l’accompagnement des jeunes talents pour renforcer la création d’entreprises digitales et stimuler la croissance économique.

L’Agence de Développement du Digital (ADD) et l’Association de Gestion du Centre des Très Petites Entreprises Solidaires (CTPES) ont signé, le lundi 27 octobre, une convention de partenariat à Salé. L’accord vise à promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat digital inclusif dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, à travers l’Incubateur Digital Solidaire (IDS).

Dans le cadre de ce partenariat, les deux institutions prévoient de mutualiser leurs ressources et leurs expertises pour soutenir les porteurs de projets à fort potentiel. Elles entendent garantir l’accès aux infrastructures de l’IDS, notamment son FabLab, offrir un appui technique et stratégique aux startups digitales, renforcer les capacités par des formations ciblées et intégrer les projets accompagnés dans les dispositifs numériques et plateformes développés par l’ADD.

Cette collaboration s’inscrit dans la continuité de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui trace la feuille de route du Royaume en matière de transformation numérique. Le plan ambitionne la création de 3000 start-up labellisées d’ici 2030, la mobilisation de 7 milliards de dirhams (environ 758 millions USD) de financements et la génération de 240 000 emplois directs dans le secteur. Il vise également à porter les exportations numériques à 40 milliards de dirhams à l’horizon 2030, contre 13,4 milliards de dirhams enregistrés au premier trimestre de l’année en cours.

Le partenariat intervient dans un contexte entrepreneurial dynamique. Dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, 6399 entreprises ont été créées au cours des sept premiers mois de 2024, selon l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Au niveau national, l’écosystème start-up marocain est également en progression. Le pays se classe désormais 88ᵉ au rang mondial et 9ᵉ en Afrique pour son écosystème de start-up, avec une croissance estimée à +23 % en 2025 selon le Global Startup Ecosystem Index 2025 du cabinet de conseil américain StartupBlink.

Au-delà du soutien à l’entrepreneuriat, cette convention marque une étape importante dans la territorialisation de la politique nationale du numérique. En rapprochant les dispositifs d’accompagnement des jeunes porteurs de projets et des acteurs locaux, elle entend renforcer l’inclusion numérique, favoriser la création de valeur et encourager l’émergence d’un tissu entrepreneurial régional capable de contribuer durablement à la croissance économique du Maroc.

Samira Njoya

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