Au Sénégal, le secteur des marchés publics représente une part majeure de l’économie. La modernisation de ce segment pourrait améliorer l’efficacité des procédures et soutenir la compétitivité des entreprises locales.

L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) lance ce mardi 14 octobre, la phase pilote de la plateforme APPEL (Achats Publics en Procédures Électroniques). Cette initiative vise à numériser l’ensemble des procédures de passation des marchés publics au Sénégal afin d’en renforcer la transparence, d’améliorer la traçabilité des opérations et d’accélérer le traitement des dossiers.

« C’est une réforme qui nous mobilise depuis un an. Chaque semaine, nous consacrons une réunion technique à la plateforme numérique. Nous voulons disposer d’indicateurs fiables, concernant les délais dans lesquels les appels d’offres sont traités, les économies réalisées, le taux de participation des entreprises et le niveau de satisfaction des acteurs de la commande publique », a déclaré Moustapha Djitté, directeur général de l’ARCOP.

La nouvelle plateforme numérique permet de numériser l’ensemble du cycle de la commande publique, de la publication des avis d’appel d’offres à l’attribution des marchés. Modulaire, sécurisée et conforme aux normes internationales, elle s’inspire des meilleures pratiques observées au Maroc, au Rwanda et à l’île Maurice. L’ARCOP prévoit déjà son interconnexion avec d’autres bases de données publiques, notamment celles du Trésor, du fisc et du registre du commerce, afin de renforcer la transparence, la traçabilité et la gouvernance du processus.

Ce projet s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique nationale qui vise à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Le secteur de la commande publique, qui représente entre 15 et 20 % du PIB national, constitue un levier majeur de la dépense publique et requiert une gestion modernisée pour consolider la crédibilité du Sénégal auprès des investisseurs.

La mise en œuvre complète de la plateforme est prévue pour janvier 2026. À terme, cette innovation devrait accroître la visibilité, la prévisibilité et la rapidité des marchés publics. Elle devrait également contribuer à réduire les délais de traitement, limiter les fraudes, stimuler la concurrence entre entreprises et générer des économies substantielles pour l’État, tout en renforçant la confiance des investisseurs et la bonne gouvernance dans le secteur public.

Samira Njoya

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Les autorités nigériennes ont fait des TIC un pilier du développement socio-économique pour les prochaines années. La sécurisation du cyberespace est considérée comme une condition sine qua non pour réussir cette transformation.

Le gouvernement nigérien a décidé de mettre en place un Centre national de cybersécurité (CNAC), renforçant ainsi ses efforts pour assurer la sécurité du cyberespace national. Deux projets de décrets ont été adoptés lors du Conseil des ministres du samedi 11 octobre, portant respectivement sur la création de l’institution et l’approbation de ses statuts.

« Le Centre national de cybersécurité a pour mission principale de coordonner la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurisation et de défense des systèmes d’information, ainsi que des infrastructures sensibles et critiques, en vue de promouvoir au Niger un environnement numérique sécurisé et résilient, favorable à son développement économique et social », indique le compte rendu du Conseil des ministres.

La création du CNAC s’inscrit dans les dispositions de la Stratégie nationale de cybersécurité adoptée en décembre 2022. Cette stratégie vise à « assurer au Niger une transformation numérique durable et efficace » et à « consolider la confiance des investisseurs et du public dans les technologies de l’information et de la communication ». Les autorités considèrent les TIC comme un véritable catalyseur du développement socio-économique, une approche partagée par de nombreux pays à travers le monde. L’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne qu’une cybersécurité robuste demeure indispensable pour permettre aux pays de tirer pleinement parti des opportunités offertes par ces technologies.

Cette attention portée à la cybersécurité intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des cyberattaques, conséquence de l’accélération de l’adoption et de la généralisation des services numériques. Dans une interview accordée en août 2024 à Africa Cybersecurity Magazine, Aïssata Chanoussi, directrice de la sécurité des systèmes d’information à l’Agence nationale pour la société de l’information, a indiqué que l’impact financier des cyberattaques variait entre 70 % et 400 % depuis 2022. Entre 2019 et 2025, le nombre d’abonnés mobiles au Niger est passé de 9,81 millions à 12,09 millions en 2022, puis à 16,5 millions en 2025, selon DataReportal. Sur la même période, le nombre d’abonnés Internet a augmenté de 2,33 millions à 3,72 millions, puis à 6,37 millions.

Pour rappel, le Niger se classe dans la quatrième catégorie (T4) sur 5 du « Global Cybersecurity Index 2024 » de l’UIT. Le pays affiche des performances relativement bonnes en matière de cadre réglementaire. Toutefois, des efforts restent nécessaires concernant les mesures techniques et organisationnelles, le développement des capacités et la coopération. Par ailleurs, dans son interview, Mme Chanoussi expliquait que les principaux défis de la cybersécurité dans le pays sont la sensibilisation de la population et la formation des talents dans le domaine.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le sport électronique est en pleine croissance en Afrique, porté par la jeunesse connectée et la démocratisation des technologies numériques. Cette tendance regorge d’opportunités économiques aussi bien pour les joueurs que pour les États.

La Guinée dispose désormais d’une Fédération e-sport, encadrant la pratique du sport électronique dans le pays. Rose Pola Pricemou (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a assisté le samedi 11 octobre à la cérémonie officielle de lancement de cette nouvelle structure, aux côtés de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que d’acteurs du numérique, du sport et de la culture.

« Cette initiative marque une étape importante dans la reconnaissance de l’e-sport comme secteur d’avenir, alliant inclusion numérique, innovation, créativité et opportunités économiques pour la jeunesse guinéenne », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Le lancement de cette fédération intervient environ trois mois après la première édition du tournoi national « FIFA Champions Guinée 2025 », organisée les 27 et 28 juin au Chapiteau By Issa. Par ailleurs, l’opérateur de télécommunications Orange Guinée prévoit d’organiser, du 25 au 26 octobre, le tournoi « Orange FC Championship 2025 », destiné à désigner le meilleur joueur guinéen d’EA FC 26. Le vainqueur représentera la Guinée lors d’une grande finale au Maroc, réunissant les champions issus de 16 autres filiales d’Orange Moyen-Orient et Afrique, à l’issue de tournois similaires organisés dans la région.

Dans son intervention lors de la cérémonie de lancement, Mme Pricemou a souligné l’importance de soutenir ces dynamiques émergentes, de mobiliser les partenaires et sponsors, et d’encourager la jeunesse guinéenne à saisir pleinement ces opportunités. Selon un rapport de l’éditeur africain de jeux vidéo Carry1st et du cabinet d’étude de marché spécialisé Newzoo, le marché du jeu vidéo sur le continent africain a atteint 1,8 milliard USD en 2024, enregistrant une hausse de 12,4 % par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, la progression a été plus modérée, avec une croissance de 2,1 % sur la même période. 

Isaac K. Kassouwi

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Chaque année, les fraudes liées aux médicaments psychotropes coûtent cher à l’Algérie, tant en termes de santé publique que de dépenses publiques. Le passage à l’ordonnance numérique pourrait sécuriser la chaîne de prescription et limiter le détournement de ces substances sensibles.

Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) relance son appel pour la mise en place d’un système d’ordonnance numérique, visant à encadrer la prescription et la dispensation des médicaments psychotropes. Selon le porte-parole du syndicat, Karim Merghemi, cette mesure s’impose pour sécuriser le travail des pharmaciens et lutter contre le trafic de substances sensibles.

« La numérisation du système de prescription est indispensable », a déclaré M. Merghemi lors d’une rencontre organisée à Alger par l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha). Il a souligné que l’ordonnance papier reste vulnérable aux fraudes, certains patients obtenant plusieurs prescriptions auprès de différents médecins pour alimenter le marché noir.

Le projet d’ordonnance électronique s’appuie sur la loi 23-05 de 2023, qui prévoit la création d’un répertoire national électronique des ordonnances pour les stupéfiants et psychotropes, accessible aux services de santé et aux autorités de contrôle. Le Snapo indique que la partie dédiée aux officines est finalisée, tandis que l’intégration côté médecins est encore en attente d’autorisations nécessaires pour sécuriser les données personnelles.

Parallèlement, le gouvernement avait annoncé l’an dernier son intention de créer une plateforme numérique nationale pour la gestion des pharmacies d’officine. Si cette initiative reste en cours, elle vise à offrir un suivi global des officines, de la disponibilité des médicaments et de la traçabilité des psychotropes et des antibiotiques, complétant ainsi les efforts pour moderniser le secteur pharmaceutique.

Si ces initiatives venaient à se concrétiser, elles pourraient transformer significativement le secteur pharmaceutique en Algérie. Le Snapo estime que l’ordonnance électronique représente un levier clé pour fiabiliser le circuit des médicaments et protéger les pharmaciens. La mise en œuvre rapide de ce dispositif pourrait réduire les risques de trafic, notamment de psychotropes comme l’ecstasy, et renforcer la conformité réglementaire, tout en garantissant que seuls les patients ayant réellement besoin de ces traitements y aient accès.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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En quête de solutions innovantes pour accompagner sa transformation numérique, le Burkina Faso s’intéresse à un projet de Smart City. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du pays de moderniser ses infrastructures et de dynamiser son économie numérique.

La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), a reçu, le jeudi 9 octobre, une délégation de l’organisation tunisienne TUCAD, conduite par son président Anis Jaziri, venue proposer un projet de Smart City au Burkina Faso. L’idée consiste à construire une technopole dédiée aux technologies numériques, en s’appuyant sur l’expertise tunisienne pour accompagner les start-up, incubateurs et accélérateurs.

« La Tunisie dispose déjà d’une solide expérience et d’un écosystème dynamique pour accompagner les start-up, les incubateurs et les accélérateurs. Nous souhaitons partager cette expertise avec le Burkina Faso. Nous espérons que le projet se concrétisera prochainement afin que nous puissions contribuer à son financement et à sa mise en œuvre », a expliqué Anis Jaziri (photo, à gauche), soulignant l’importance de la coopération technique et du partenariat pour donner vie à l’initiative.

À l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges via leurs équipes techniques, afin de mener une étude approfondie sur la faisabilité du projet. Cette démarche inclura l’évaluation des besoins techniques, l’identification des infrastructures nécessaires, l’analyse des modèles de financement possibles et l’examen des modalités d’accompagnement opérationnel.

Ce projet s’inscrit dans un contexte africain marqué par une urbanisation rapide et la montée des technologies numériques. De plus en plus de pays explorent le modèle des villes intelligentes pour répondre aux défis de mobilité, d’énergie et de gouvernance urbaine. Ces initiatives combinent infrastructures numériques, gestion optimisée des services publics, plateformes de données et innovation locale afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et la durabilité des villes.

Selon la plateforme allemande de business intelligence Statista, le marché africain des Smart Cities devrait générer 1,5 milliard de dollars de revenus d’ici fin 2025, et atteindre 2,36 milliards d’ici 2030, soit une croissance annuelle moyenne de 12 %. Ces projets reposent souvent sur l’intégration de solutions numériques pour améliorer la mobilité, la gestion des déchets, la sécurité urbaine ou encore la connectivité.

Si concrétisé, le projet de Smart City de TUCAD pourrait jouer un rôle de catalyseur pour accélérer les transformations déjà engagées au Burkina Faso. Il contribuerait à stimuler la création d’emplois technologiques, à renforcer la compétitivité du secteur privé local et à améliorer l’accès aux services publics numériques. Il viendrait également valoriser les infrastructures existantes (fibre optique, centres de données, connectivité), tout en offrant un modèle de développement urbain numérique durable pour d’autres villes du pays.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La modernisation de l’administration fiscale est au cœur des priorités du gouvernement gambien. Avec le déploiement d’un système intégré, le pays entend renforcer la transparence, optimiser la collecte des recettes et améliorer l’efficacité des services aux contribuables.

L’Autorité fiscale gambienne (GRA), à travers le ministère des Finances et des Affaires économiques, a signé le mardi 7 octobre un contrat de 7,27 millions de dollars avec le consortium Arabsoft–TMI pour déployer le Système intégré d’administration fiscale (ITAS). Financé par la Banque mondiale, le projet, d’une durée de 24 mois, comprend une garantie de deux ans et un programme de renforcement des capacités destiné aux équipes locales.

« Ce n’est pas seulement un contrat ; c’est une déclaration d’intention, un engagement audacieux à moderniser la gestion financière publique et à adopter la transformation numérique », a déclaré le ministre des Finances, Seedy Keita, lors de la cérémonie de signature à Banjul.

Le nouveau système ITAS remplacera le vieux GAMTAXNET et offrira une plateforme unifiée pour l’enregistrement, la déclaration, le paiement, l’audit et le recouvrement des impôts. Il introduira des services comme l’enregistrement en ligne, la déclaration électronique et les paiements numériques, réduisant ainsi les coûts de conformité pour les contribuables et améliorant l’efficacité de l’administration.

Ces dernières années, la Gambie a déjà amorcé sa transition numérique dans le domaine fiscal, avec des résultats encourageants. Grâce à la mise en œuvre du système douanier ASYCUDA World, à l’introduction du timbre fiscal numérique et au lancement du projet Single Window, la GRA a réussi à accroître significativement ses recettes, atteignant près de 19,2 milliards de dalasis (soit environ 270,6 millions de dollars) en 2024, au-delà de son objectif initial.

Toutefois, ces initiatives demeurent fragmentées et ne couvrent pas l’ensemble de la chaîne de gestion fiscale. Plusieurs plateformes coexistent sans interconnexion fluide, compliquant le suivi des contribuables et la consolidation des données budgétaires.

Dans ce contexte, la mise en place d’un système intégré comme ITAS s’impose comme une étape clé pour unifier, automatiser et sécuriser le dispositif fiscal national. À terme, la Gambie pourrait améliorer la collecte des recettes internes, réduire les fraudes fiscales, renforcer la transparence et faciliter l’accès des contribuables aux services fiscaux, tout en consolidant sa capacité de prévision budgétaire.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Alors que la demande mondiale en talents technologiques explose, la formation au codage et à la programmation s’impose comme un moteur d’emploi et d’innovation pour la jeunesse africaine. Elle ouvre la voie à une nouvelle génération de créateurs capables de bâtir les solutions numériques de demain.

Kigali abrite désormais New Generation Academy, la première école au Rwanda accréditée pour proposer un enseignement professionnel en programmation logicielle et systèmes embarqués. Le programme, dont le lancement est prévu le13 octobre, s’adresse aux étudiants ayant terminé le niveau Senior 3 et obtenu d’excellents résultats aux examens nationaux 2024/2025.

New Generation Academy se distingue par son approche pratique et basée sur des projets. Dès les premières années, les élèves sont initiés au codage, à la robotique et aux STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). L’école met l’accent sur la formation concrète, avec des programmes adaptés aux étudiants du système national et aux filières internationales, via un certificat d’équivalence délivré par le Higher Education Council (HEC).

Le lancement de cette école intervient dans un contexte africain où le codage et l’éducation technologique connaissent un essor rapide. L’objectif est de répondre à la demande croissante en compétences numériques et de préparer les jeunes à des carrières dans l’économie numérique émergente. Selon le rapport « Foresight Africa 2025–2030 » du think tank américain Brookings Institution, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne.

Le programme de New Generation Academy devrait permettre aux étudiants d’acquérir des compétences avancées en programmation, de se familiariser avec des projets pratiques et d’intégrer des technologies innovantes. À l’échelle africaine, ce type d’école contribue à former des talents capables de soutenir le développement des start-up et la transformation numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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A l’ère du numérique, la technologie devient un levier essentiel pour préserver, valoriser et diffuser le patrimoine culturel africain. L’intégration d’outils digitaux permet de rendre l’histoire et les arts accessibles à un public mondial tout en modernisant la gestion des institutions culturelles.

Le Centre pour les arts noirs et africains et la civilisation (CBAAC), un organisme paraétatique nigérian, a signé la semaine dernière un protocole d’accord avec DigitA, un cabinet africain de stratégie numérique. L’accord vise à renforcer le rôle de la technologie et de l’innovation dans la promotion et la préservation de la culture et du patrimoine africains.

« La préservation et la promotion culturelles au XXIe siècle doivent aller de pair avec l’innovation. Ce partenariat avec DigitA reflète notre vision d’amener le patrimoine culturel africain au public mondial grâce à la technologie », a déclaré Aisha Adamu Augie (photo), directrice générale du CBAAC.

Dans le cadre de l’accord, DigitA devient le conseiller numérique officiel du CBAAC. L’entreprise accompagnera le centre dans la conception de stratégies de transformation digitale, la mise en place d’infrastructures technologiques, ainsi que la formation et le renforcement des capacités des acteurs culturels. Le partenariat prévoit également le lancement de produits numériques évolutifs et d’initiatives d’innovation destinées à valoriser les arts et le patrimoine africains sur la scène internationale.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la numérisation du patrimoine culturel devient une priorité stratégique pour les institutions africaines. À l’heure où les archives, les œuvres et les traditions orales risquent de disparaître, l’usage des technologies numériques, allant de l’intelligence artificielle à la réalité immersive, ouvre de nouvelles perspectives pour préserver, diffuser et monétiser la richesse culturelle du continent.

Au-delà de la préservation, ce partenariat ambitionne de faire du numérique un véritable catalyseur de développement créatif et économique. En intégrant les technologies numériques à la gestion du patrimoine, le CBAAC et DigitA entendent transformer la culture africaine en moteur d’innovation, d’emploi et d’influence, plaçant ainsi l’Afrique au cœur du dialogue culturel mondial.

Samira Njoya

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Engagé dans une profonde transformation numérique, le pays mise sur les grands événements technologiques pour stimuler l’innovation et soutenir les start-up. Ces initiatives renforcent la souveraineté numérique nationale en créant des ponts entre investisseurs, talents et marchés.

Le Sénégal entame le dernier trimestre 2025 avec une série d’événements majeurs consacrés à l’innovation numérique. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall (photo), a signé à cet effet, le vendredi 3 octobre, plusieurs conventions de partenariat destinées à faire des grands rendez-vous technologiques du pays des leviers d’emplois, d’usages et d’investissements.

Cette séquence s’ouvre avec Dakar SLUSH’D (9 au 10 octobre 2025), une première déclinaison africaine du salon international né à Helsinki conçu pour connecter investisseurs, start-up et porteurs de projets. Suivra le SIPEN organisé par OPTIC (16 au 17 octobre), plateforme d’échanges entre acteurs publics et privés, centrée sur les marchés B2B et la compétitivité numérique. Le SALTIS (25 au 26 novembre), dédié aux algorithmes et à la cybersécurité, entend aborder les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle et la gouvernance des données, tandis que le NEXTEN Summit 2025 (3 au 5 décembre) réunira décideurs et innovateurs autour de l’IA et de la blockchain comme moteurs de croissance africaine.

En parallèle, une Learning Expedition à Montréal (25 octobre au 5 novembre) permettra à une délégation sénégalaise d’explorer l’écosystème technologique canadien, avec un accent sur les femmes et le numérique. Un Village planétaire olympique digital est également prévu en prélude aux JOJ Dakar 2026, dédiés à la jeunesse, au sport, à l’e-sport, au codage et aux contenus immersifs XR (réalité étendue).

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte marqué par la mise en œuvre du New Deal Technologique, qui prévoit le renforcement de la compétitivité numérique nationale à travers le soutien aux start-up, la formation des jeunes et l’adoption de technologies émergentes dans les services publics. La stratégie prévoit de créer plus de 500 start-up technologiques labellisées par l’État et de générer 150 000 emplois directs.

En soutenant ces événements, le gouvernement entend consolider l’écosystème technologique national, favoriser les synergies entre start-up, investisseurs et institutions publiques, et stimuler l’adoption des technologies émergentes dans les entreprises et les services publics. Ces rendez‑vous permettent de concrétiser l’innovation, de créer des emplois qualifiés pour les jeunes et d’ouvrir de nouvelles opportunités d’investissement.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Pour soutenir ses ambitions de transformation numérique, les autorités nigérianes entendent renforcer l’infrastructure numérique nationale. Elles ont récemment annoncé plusieurs projets de déploiement de fibre optique et de tours télécoms, visant à réduire la fracture numérique.

Le gouvernement fédéral nigérian prévoit de construire un pôle d’innovation technologique dans l’État de Katsina. D’une valeur d’environ 10 milliards de dollars, l’initiative a été révélée par Bosun Tijani, ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, lors d’une audience accordée à Malam Dikko Umaru Radda, gouverneur de l’État, le lundi 6 octobre.

Selon les propos du ministre rapportés par la presse locale, Katsina fait partie des dix États sélectionnés pour accueillir les pôles d’innovation technologique. La construction devrait débuter avant la fin de l’année prochaine. D’autres projets ont également été évoqués, notamment le déploiement de l’Internet par satellite pour connecter les zones mal desservies, ainsi que l’intensification du programme fédéral de formation de trois millions de jeunes talents techniques à travers le pays. Le futur pôle servirait ainsi de base opérationnelle pour ces jeunes talents.

Cette initiative s’appuie sur les efforts déjà consentis par les autorités en faveur de la transformation numérique. Au cours des discussions avec M. Tijani, le gouverneur a présenté plusieurs actions entreprises par son administration. Il s’agit notamment de la mise en œuvre d’une politique de libre passage, de l’adoption d’une loi sur la politique numérique de l’État, de la création d’une zone économique numérique et d’une direction dédiée aux TIC. Le gouverneur a également exprimé son souhait d’étendre la connectivité par fibre optique à toutes les zones de gouvernement local (LGA) de l’État.

La construction du hub d’innovation ainsi que les autres projets annoncés par le ministre pour l’État de Katsina s’inscrivent dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités nigérianes, qui placent les technologies de l’information et de la communication (TIC) au cœur du développement socio-économique national. Par exemple, le pays veut faire passer la part des TIC à 22 % du PIB d’ici 2027.

C’est dans ce cadre que la Banque mondiale a approuvé, le 30 septembre, un financement de 500 millions de dollars pour le Nigeria dans le cadre du projet BRIDGE. Dotée d’un budget global de 1,6 milliard de dollars, l’initiative, soutenue également par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissements (BEI) et la Banque islamique de développement (BID), vise à combler les lacunes d’accès au haut débit dans les zones mal desservies à travers le déploiement d’environ 90 000 km de fibre optique. L’infrastructure est pensée pour être résiliente au climat, alimentée par des solutions d’énergie renouvelable et structurée autour de sept anneaux nationaux, 37 boucles métropolitaines, 77 réseaux régionaux et plusieurs centres de données périphériques.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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