Le dynamisme croissant des start-up et entreprises du numérique redessine progressivement le paysage économique djiboutien. Pour accompagner cette évolution et transformer l’innovation en moteur de croissance durable, les autorités misent sur une meilleure organisation et représentation du secteur.

Djibouti a engagé une nouvelle étape dans la structuration de son écosystème numérique avec le lancement officiel du processus de création de la première Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique. L’initiative a été amorcée lors d’une réunion nationale tenue la semaine dernière, sous la présidence de Mariam Hamadou Ali (photo, au centre), ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, en présence des principaux acteurs publics et privés du numérique.

À cette occasion, les autorités ont mis en avant la nécessité de doter le pays d’un cadre représentatif capable de porter la voix des entreprises technologiques et de renforcer leur rôle dans la transformation économique. La future fédération est appelée à devenir un interlocuteur structuré des pouvoirs publics, tout en contribuant à l’émergence d’un environnement favorable à l’innovation, à l’entrepreneuriat numérique et au développement des start-up locales, en particulier celles portées par les jeunes.

Concrètement, la fédération aura pour vocation de rassembler les entreprises opérant dans les domaines du numérique, des technologies de l’information, des services digitaux et de l’innovation. Elle devra accompagner la croissance des start-up, promouvoir de meilleures conditions d’exercice pour les acteurs du secteur, encourager la coopération entre entreprises et faciliter l’accès aux opportunités régionales et continentales. L’initiative s’inscrit également dans la dynamique de la Déclaration de Marrakech, à l’issue de laquelle Djibouti a été désigné comme l’un des pays fondateurs de la Fédération africaine des entreprises du numérique.

La création de cette fédération s’aligne par ailleurs sur la Vision « Nation intelligente » portée par les autorités djiboutiennes, qui vise à accélérer la transformation numérique de l’économie, moderniser l’administration et stimuler l’innovation locale. En structurant les acteurs privés du numérique, le pays entend mieux capter les opportunités offertes par l’intégration régionale et par les initiatives continentales en faveur du marché numérique africain.

À terme, la Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique pourrait jouer un rôle clé dans la consolidation de l’écosystème technologique national. En renforçant la coordination entre acteurs, en soutenant l’entrepreneuriat et en favorisant les partenariats à l’échelle africaine, elle devrait contribuer à la création d’emplois qualifiés, à l’émergence de champions locaux du numérique et à l’ancrage durable de Djibouti dans l’économie digitale régionale.

Samira Njoya

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Portés par l’essor du mobile et du commerce électronique, les paiements en ligne progressent rapidement en Afrique. Toutefois, l’accès à des moyens de paiement numériques sécurisés et interopérables reste limité pour une large part de la population, freinant encore la pleine inclusion financière.

Orange Money Group et Visa ont annoncé, vendredi 12 décembre à Casablanca, la conclusion d’un partenariat stratégique destiné à faciliter l’accès aux paiements en ligne et à renforcer l’inclusion financière en Afrique et au Moyen‑Orient. Cette collaboration vise à élargir l’usage des services financiers numériques, dans un contexte de forte progression du commerce électronique et des paiements dématérialisés sur le continent.

S’exprimant à l’occasion de cette annonce, le directeur général d’Orange Money Group, Thierry Millet, a souligné que ce partenariat constitue une étape clé dans la stratégie du groupe. « Désormais, particuliers comme entrepreneurs peuvent créer en quelques secondes leur carte Visa virtuelle et payer en ligne à l’international dans tout le réseau Visa. Cette première étape de notre partenariat stratégique rapproche Orange Money d’un objectif clair : devenir un moyen de paiement accepté partout, des grands sites marchands aux commerces de proximité », a‑t‑il expliqué.

Sur le plan opérationnel, le partenariat repose sur l’intégration d’une carte virtuelle Visa directement au sein de l’écosystème Orange Money, via l’application Max it. Les utilisateurs peuvent générer leur carte en quelques clics, l’alimenter depuis leur portefeuille mobile et régler des achats en ligne sur des sites locaux ou internationaux. Déployée dans un premier temps dans des marchés tests comme le Botswana, Madagascar et la Jordanie, la solution a récemment été introduite en Côte d’Ivoire et doit être étendue à d’autres pays, dont la Guinée, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo. Une version physique de la carte est également prévue afin de couvrir des usages plus larges.

Cette initiative intervient alors que l’Afrique s’impose comme l’un des principaux moteurs mondiaux du mobile money. D’après la GSMA, le continent comptait plus d’un milliard de comptes de monnaie mobile enregistrés en 2024 et concentrait plus de 70 % des transactions mondiales du secteur. Parallèlement, le commerce électronique connaît une croissance soutenue, portée par l’augmentation du taux de pénétration d’Internet et du smartphone, mais reste freiné par l’accès limité aux moyens de paiement en ligne internationaux. En s’appuyant sur le réseau d’acceptation mondial de Visa et la forte implantation locale d’Orange Money, le partenariat entend répondre à ce déficit structurel.

En combinant la forte présence locale d’Orange Money — avec plus de 45 millions de comptes actifs dans 17 pays africains — et le réseau d’acceptation international de Visa, le partenariat pourrait contribuer à réduire cette fracture. À terme, il est appelé à faciliter l’intégration de millions d’utilisateurs et de petites entreprises dans l’économie numérique, en leur offrant des outils de paiement adaptés aux exigences du commerce en ligne, tout en renforçant la dynamique d’inclusion financière sur le continent.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les services financiers numériques gagnent du terrain en Éthiopie, avec une adoption croissante par les citoyens et les entreprises. Les autorités multiplient à cet effet des initiatives pour renforcer l’inclusion financière et créer un cadre propice aux transactions numériques.

L’Éthiopie a officiellement lancé, le mardi 9 décembre, à Addis‑Abeba sa Stratégie nationale de paiement numérique 2026–2030 (NDPS) ainsi que Ethiopay, son système de paiement instantané. Ces initiatives visent à moderniser l’écosystème financier, à renforcer les infrastructures et à élargir l’accès aux services numériques, en particulier pour les populations mal desservies.

La NDPS 2026–2030 établit une feuille de route quinquennale pour renforcer l’interopérabilité, la confiance et l’innovation dans les paiements. Elle prévoit notamment de faciliter les transferts transfrontaliers de faible valeur via les cartes, les portefeuilles mobiles et les services bancaires numériques. La stratégie met également l’accent sur la sécurité des systèmes, l’interopérabilité entre prestataires et la protection des consommateurs, tout en cherchant à réduire les écarts d’usage entre zones urbaines et rurales, ainsi qu’entre les sexes.

Ethiopay, développé par l’opérateur national EthSwitch, fournit une infrastructure sécurisée et interopérable pour les transferts instantanés P2P, les paiements via QR, les paiements groupés et certains flux transfrontaliers. Il constitue ainsi l’épine dorsale du système de paiement numérique domestique.

Le lancement de ces initiatives s’inscrit dans la continuité des programmes Digital Ethiopia 2025 et Digital Ethiopia 2030, qui visent à transformer les cadres économiques, administratifs et sociétaux grâce au numérique. Ces programmes englobent la modernisation des services publics (e‑Gov, MESOB), l’amélioration de la connectivité et l’ouverture accrue aux opérateurs privés.

Ces efforts produisent déjà des résultats tangibles. Selon les autorités, plus de 18 500 milliards de birrs (119 milliards $) sont traités chaque année via des plateformes dématérialisées. L’arrivée de Safaricom Ethiopia avec M‑Pesa, le lancement de Telebirr par Ethio Telecom et l’intégration progressive de l’identité numérique nationale Fayda ont contribué à structurer cet environnement.

La mise en œuvre de la NDPS et d’Ethiopay devrait faciliter les paiements quotidiens règlement des services publics, transferts P2P, versement des salaires, soutenir l’inclusion financière et fluidifier les échanges commerciaux. Elle constitue également un levier stratégique pour l’intégration régionale, en permettant à l’Éthiopie de tirer plus rapidement parti de la Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf), qui regroupe 1,4 milliard d’habitants et un PIB cumulé de 3400 milliards de dollars, selon son secrétaire général, Wamkele Mene.

Samira Njoya

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Le numérique transforme progressivement les processus électoraux en Afrique, en facilitant l’accès aux inscriptions et en renforçant la transparence. L’Éthiopie s’inscrit dans cette dynamique pour moderniser la gestion des candidatures et des électeurs.

L’Éthiopie introduira pour la première fois l’inscription numérique des électeurs et des candidats à l’occasion de ses septièmes élections générales, prévues le 1ᵉʳ juin 2026. L’annonce a été faite le mardi 9 décembre par Melatwork Hailu (photo), présidente de la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE), lors d’un point de presse détaillant les préparatifs du scrutin.

Selon la responsable, les plateformes d’enregistrement numérique sont désormais opérationnelles et les formations des représentants des partis politiques ont débuté. Les candidats pourront s’inscrire via une interface web ou une application mobile, tandis que les électeurs auront le choix entre l’auto‑inscription en ligne et l’inscription assistée dans des centres équipés de tablettes. Pour soutenir ce dispositif, la NEBE a également mis en place un centre d’appels ainsi que des équipes d’assistance technique chargées d’accompagner les usagers rencontrant des difficultés.

Ce virage numérique s’inscrit dans un plan plus large de modernisation de la gestion électorale en Éthiopie. La NEBE affirme vouloir renforcer la transparence, l’efficacité et l’accessibilité du processus, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, des contraintes logistiques et des attentes fortes en matière de gouvernance. L’introduction d’outils numériques doit permettre de sécuriser les données, d’améliorer le suivi administratif des candidatures et de réduire les retards fréquemment observés lors des inscriptions.

Dans un pays de plus de 135 millions d’habitants, où la mobilité est parfois entravée et où l’accès aux centres administratifs reste limité dans plusieurs régions, l’inscription en ligne pourrait faciliter la participation électorale, notamment dans les zones rurales ou isolées. Cependant, cette modernisation comporte aussi des limites importantes, notamment la faible connectivité dans de vastes zones rurales, les inégalités d’accès aux outils numériques, les risques de cybersécurité et la nécessité de former les usagers à ces nouveaux dispositifs.

À terme, si ce système fonctionne comme prévu, l’Éthiopie pourrait renforcer durablement la fiabilité et l’efficacité de son administration électorale et poser les bases d’une transformation progressive de ses procédures démocratiques.

Samira Njoya

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Face aux défis persistants dans l’accès à la justice, le Burkina Faso intensifie sa transformation digitale. Les autorités développent des solutions numériques pour simplifier les démarches, renforcer la transparence et améliorer la réactivité des services judiciaires sur l’ensemble du territoire.

Le ministère de la Transition digitale et celui de la Justice ont annoncé, mardi 9 décembre, la finalisation du « Module Parquet de la Chaîne Pénale », une plateforme destinée à permettre le dépôt en ligne des plaintes auprès des parquets du Burkina Faso. Le dispositif sera officiellement lancé le 15 décembre 2025 à Ouagadougou.

Présenté comme un outil majeur de modernisation du service public, le Module Parquet offrira aux citoyens la possibilité de déposer leurs plaintes en ligne, sans déplacement, et permettra aux acteurs judiciaires d’assurer un traitement intégré et sécurisé des dossiers, depuis la réception des plaintes jusqu’au verdict. La solution vise à réduire les lenteurs administratives, à renforcer la traçabilité des procédures et à fluidifier le travail des professionnels du droit.

Le lancement s’inscrit dans la politique de transformation numérique engagée par les autorités burkinabè depuis plusieurs années, marquée notamment par la généralisation du casier judiciaire en ligne depuis 2023, la digitalisation progressive de la chaîne pénale et la modernisation des systèmes d’information du ministère de la Justice. Cette initiative intervient dans un contexte où l’accès à la justice demeure entravé par les lenteurs procédurales, l’engorgement des greffes et les difficultés de mobilité dans certaines régions.

Avec le « Module Parquet », les autorités espèrent offrir aux citoyens un parcours plus fluide et réduire la pression sur les guichets physiques. La plateforme devrait contribuer à accélérer la circulation de l’information, améliorer la transparence du traitement des plaintes et renforcer la proximité entre le parquet et les usagers. À terme, les données générées par ce service permettront d’affiner le pilotage de la chaîne pénale et d’appuyer la mise en œuvre de réformes visant à rendre la justice plus accessible et plus efficace sur l’ensemble du territoire.

Rappelons que selon l’E-Government Development Index des Nations unies, qui mesure la fourniture de services en ligne, la connectivité des télécommunications et les capacités humaines, le Burkina Faso s’est classé 175ᵉ sur 193 pays en 2024, avec un score très faible de 0,2895, soulignant l’ampleur des défis restant à relever en matière de digitalisation des services publics.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le marché africain du contenu numérique connaît une croissance rapide, portée par une population jeune et connectée. Cependant, l’accès reste limité par les infrastructures, les coûts et le manque de plateformes adaptées aux réalités locales.

Gara Store, plateforme africaine de distribution de contenus numériques, a annoncé le mardi 9 décembre la signature d’un accord de distribution stratégique avec le groupe européen Média-Participations, un acteur majeur de la bande dessinée francophone et du divertissement familial. Ce partenariat vise à rendre accessibles aux publics africains plusieurs milliers d’œuvres emblématiques tout en renforçant la présence du groupe sur un marché en pleine expansion.

L’accord porte sur le catalogue francophone de Média-Participations, couvrant la bande dessinée, la jeunesse et le spirituel, qui sera intégré sur Gara Store. La plateforme, actuellement en phase de déploiement avec des tests dans plusieurs pays africains, est conçue pour répondre aux obstacles structurels du continent, tels que les difficultés de paiement, l’accès à Internet via mobile et les contraintes économiques locales. Le partenariat est également présenté comme un levier de structuration du marché africain du divertissement numérique, incluant le soutien aux créateurs et la construction d’un écosystème culturel local compétitif.

La collaboration intervient alors que le marché africain du contenu numérique connaît une croissance soutenue. Le continent compte plus de 670 millions d’internautes, dont une majorité accède aux contenus via mobile. En Afrique, plus de 70 % de la connexion Internet passe par le mobile, et la demande en divertissement en ligne augmente rapidement au sein d’une population très jeune, dont plus de 60 % ont moins de 25 ans. Malgré cette dynamique, l’accès légal aux contenus culturels demeure limité, faute de plateformes adaptées, en raison de coûts encore élevés, de difficultés de paiement et de catalogues trop fragmentés.

Pour Média-Participations, cet accord représente une étape stratégique dans sa dynamique d’expansion internationale, après l’Europe, l’Amérique et l’Asie, positionnant l’Afrique comme un nouveau marché prioritaire. « Cet accord ouvre de nombreuses perspectives pour des générations d’Africains qui découvriront ou retrouveront nos titres iconiques », souligne Julien Papelier (photo, à droite), directeur général du groupe.

Le partenariat entre Gara Store et Média-Participations devrait permettre d’élargir l’accès à des contenus de référence sur le continent. Il vise également à encourager la collaboration entre créateurs africains et acteurs internationaux, à démontrer le potentiel du marché africain du divertissement numérique et à générer des opportunités économiques pour l’ensemble de la chaîne de valeur. Par ailleurs, les données collectées via la plateforme devraient aider à mieux comprendre les usages et attentes locaux, afin d’anticiper les besoins futurs du marché.

Samira Njoya

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Le pays ambitionne de devenir un hub technologique régional à l’horizon 2035. Cependant, l’UIT estime que cette ambition doit s’accompagner d’un engagement accru dans la cybersécurité pour exploiter pleinement le potentiel du numérique.

Les autorités djiboutiennes préparent la mise en service de l’Autorité nationale de cybersécurité (ANC) créée récemment. Une réunion s’est tenue la semaine dernière entre les cadres du ministère de l’Économie numérique et le nouveau directeur de l’agence publique. Elle a permis d’examiner l’état d’avancement des projets de cybersécurité, d’identifier les axes de coopération prioritaires et de doter l’agence en équipements.

Ces équipements comprennent des ordinateurs haute performance dédiés à la réponse aux incidents, des pare-feu et des solutions de sécurisation réseau conformes aux standards internationaux, des serveurs de haute capacité pour le traitement de données sensibles, des écrans de supervision pour les centres opérationnels (SOC), des licences professionnelles de cybersécurité…

Selon le projet de loi portant création de l’ANC présenté devant l’Assemblée nationale le 10 novembre dernier, l’agence est chargée d’établir des normes nationales et des procédures de protection pour les secteurs vitaux, ainsi que la création d’un centre national de surveillance et de réponse aux incidents de cybersécurité. Il prévoit également de renforcer la coopération internationale contre la cybercriminalité et de lancer des programmes de formation et de sensibilisation à la cybersécurité.

Sa création vient renforcer les efforts des autorités pour sécuriser le cyberespace national dans un contexte de transformation numérique accélérée. Le pays s’est notamment doté d’une Stratégie nationale de cybersécurité, d’un Code numérique et organise annuellement une Semaine nationale de la cybersécurité. Fin octobre 2025, à Hanoï (Vietnam), il a signé la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité, rejoignant 21 pays africains parmi 71 signataires au total. Le pays avait déjà ratifié en novembre 2023 la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.

Le pays se situe actuellement au avant-dernier palier de l’Indice global de cybersécurité de l’UIT, avec un score de 11,84 sur 20 dans le pilier législatif. L’organisation estime toutefois que Djibouti doit redoubler d’efforts dans les domaines organisationnel, technique, de développement des capacités et de coopération pour combler son retard.

Isaac K. Kassouwi

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Les autorités gabonaises cherchent à mieux structurer l’écosystème des services financiers numériques. Après un partenariat annoncé avec Visa en mai dernier, le gouvernement poursuit ses efforts avec un nouvel accord destiné à renforcer l’inclusion financière et la régulation du secteur.

Le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation (MENDI) a annoncé le lundi 8 décembre la conclusion d’un partenariat avec le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF). Cette collaboration vise à renforcer l’écosystème des services financiers numériques et à soutenir l’ambition nationale de faire du numérique un moteur de modernisation de l’État et de croissance économique.

Au cœur de cette initiative figurent deux axes prioritaires. Le premier porte sur le dialogue interinstitutionnel, avec pour objectif d’harmoniser les politiques publiques, renforcer la coordination entre les acteurs et instaurer un cadre de concertation pérenne autour des services financiers numériques. Le second axe concerne le renforcement des capacités techniques, à travers la formation des décideurs sur des thématiques clés telles que la gouvernance de la monnaie électronique, l’interopérabilité des services, la protection des données, l’éducation financière ou encore la protection des usagers.

Les autorités annoncent également une attention particulière portée aux réformes favorisant la concurrence entre fournisseurs de services financiers, au développement des infrastructures numériques essentielles et à la mise en place de mécanismes renforcés de protection des usagers.

Ce partenariat s’inscrit dans la continuité du diagnostic national mené en 2024 par l’UNCDF. Il intervient dans un contexte où le Gabon cherche à accélérer l’inclusion financière, encore marquée par de fortes disparités. Si le pays affiche une dynamique positive, avec plus de 4000 milliards FCFA (7 milliards USD) de transactions Mobile Money enregistrées en 2024 et près de 368 millions d’opérations sur la même période, une partie de la population reste en dehors des services financiers formels : seuls 30 % des adultes détiennent un compte bancaire. Les zones rurales, les femmes et les jeunes sont les plus touchés par ces exclusions.

Les coûts des services, l’absence d’interopérabilité complète entre les opérateurs, les limites en matière d’éducation financière et une confiance encore fragile dans les outils numériques figurent parmi les obstacles régulièrement soulignés par les acteurs du secteur.

L’intervention de l’UNCDF devrait permettre de soutenir les réformes permettant de moderniser cet écosystème et de créer un environnement plus attractif pour les prestataires de services financiers numériques. En renforçant la coopération entre institutions, en clarifiant les cadres opérationnels et en améliorant la qualité des infrastructures, les autorités espèrent stimuler l’innovation, encourager l’arrivée de nouveaux services et faciliter l’accès des populations à des solutions de paiement, d’épargne ou de transfert plus fiables et abordables.

Samira Njoya

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Face à la montée des cybermenaces, le Mali structure sa réponse nationale. Les autorités travaillent sur une feuille de route destinée à renforcer la résilience du pays, moderniser la gouvernance numérique et protéger des infrastructures de plus en plus ciblées.

Le gouvernement malien a officiellement pris acte, lors du Conseil des ministres du mercredi 5 décembre, de la Stratégie nationale de cybersécurité 2026-2030. Ce cadre de référence doit permettre au pays de renforcer sa résilience numérique face à la multiplication des cyberattaques et aux risques croissants liés à la transformation digitale de l’État et de l’économie.

« La cybersécurité est devenue une préoccupation mondiale, en raison de la sophistication croissante des attaques et des dommages financiers qu’elles causent aux États et aux entreprises. Malgré plusieurs textes législatifs et réglementaires adoptés ces dernières années, le Mali ne disposait pas encore d’une stratégie nationale coordonnée, obligeant chaque acteur à initier des actions isolées », indique le gouvernement.

Cette feuille de route s’inscrit dans la continuité des grandes orientations nationales, notamment « Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma » et la Stratégie nationale pour l’Émergence et le Développement durable 2024-2033, qui placent le numérique au cœur de la modernisation de l’administration, de l’efficacité des services publics et de la croissance économique.

Annoncée dès le début de l’année par le ministère de la Communication et de l’Économie numérique, cette stratégie répond à une situation jugée préoccupante. Selon le Global Cybersecurity Index 2024 de l’UIT, le Mali se classe au Tier 4 sur 5, un niveau qui reflète des capacités « de base » en matière de cybersécurité, en particulier dans les volets techniques, organisationnels et de développement des compétences.

Ces limites se sont illustrées ces dernières années à travers plusieurs attaques marquantes. En août 2022, des cybercriminels russes auraient compromis les données de 312 000 contribuables de la Direction générale des Impôts. En février 2023, la Bank of Africa Mali a également été ciblée par une cyberattaque considérée comme l’une des plus importantes ayant touché une institution financière du pays. À cela s’ajoute une recrudescence des cas d’usurpation d’identité et de fraudes en ligne visant aussi bien les administrations que les entreprises et les particuliers.

Dans ce contexte, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de cybersécurité devrait permettre au Mali de combler les failles les plus urgentes de son écosystème numérique. Elle doit non seulement renforcer la protection des infrastructures critiques mais aussi instaurer des standards de sécurité plus homogènes, améliorer la réponse aux incidents et structurer la coopération avec les partenaires internationaux. À terme, le pays espère ainsi poser les bases d’un environnement numérique plus fiable, condition essentielle pour soutenir la digitalisation des services publics, encourager l’innovation locale et attirer davantage d’investissements dans l’économie numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Comme de nombreux gouvernements africains, les autorités libériennes misent sur le numérique pour accélérer le développement socio-économique. Pourtant, environ 77 % de la population n’avait pas accès à Internet en 2023, selon l’UIT.

L’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) explore de nouvelles pistes de coopération avec Huawei pour accélérer la transformation numérique du pays. Lors d’une rencontre entre les deux parties la semaine dernière, la société technologique chinoise a présenté son modèle « Digital Village », qu’elle estime capable de soutenir l’éducation, de stimuler l’activité économique et d’élargir l’accès aux services numériques essentiels.

Selon un communiqué de la LTA publié le samedi 6 décembre, Huawei a expliqué que le modèle inclut une connectivité améliorée grâce à une tour Internet dédiée, un lycée connecté et une salle de classe intelligente équipée d’un tableau tactile, d’un accès Internet et d’une solution complète d’apprentissage en ligne. Il comprend aussi un accès à l’électricité solaire pour les ménages.

Le gouvernement avait déjà annoncé en août dernier avoir achevé le premier village numérique dans le district de Foya, dans le comté de Lofa. Il offrira une connexion Internet à énergie verte à plus de 50 foyers, y compris des infrastructures essentielles telles que des écoles, des hôpitaux, des cliniques, des églises et des mosquées dans un rayon de 2,5 kilomètres. Outre la connectivité, le village numérique disposera de salles de classe intelligentes afin d’améliorer l’expérience éducative des élèves et de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires à l’ère numérique. Une centaine de foyers bénéficieront également d’un accès gratuit à l’électricité. Il n’a toutefois pas encore été mis en service.

Cette initiative intervient dans un contexte où les autorités libériennes ont affiché une volonté de mettre le numérique au service du développement socio-économique du pays. Pourtant, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Liberia 47ᵉ sur 54 en Afrique en matière de déploiement de l’e-gouvernement en 2024, avec un score de 0,2513 sur 1. Le pays affiche un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) moyen, « reflétant une croissance constante de l’intégration numérique en dépit de divers défis ». De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays 36ᵉ sur 47 en Afrique en ce qui concerne le développement des TIC, avec un score de 37,1 sur 100.

Par ailleurs, la plateforme DataHub de l’UIT indique que les réseaux 2G, 3G et 4G couvraient respectivement 85,4 %, 85,4 % et 80 % de la population libérienne en 2023. En matière d’utilisation, le pays affichait un taux de pénétration d’Internet de 23,5 %, alors que 59 % de la population possédait un téléphone mobile.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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