Accélérer la transformation numérique de l’administration reste un défi central pour la Tunisie. En ciblant la facturation électronique, les autorités veulent instaurer davantage de transparence, moderniser les échanges et renforcer l’efficacité fiscale. 

Dans un communiqué publié le samedi 31 mai, la Direction générale des impôts (DGI) a exhorté l’ensemble des entreprises tunisiennes non encore enregistrées au système national de facturation électronique à régulariser leur situation sans tarder. Ce rappel intervient alors que les sanctions pour non-conformité entreront en vigueur dès juillet 2025, marquant une étape cruciale dans la réforme fiscale numérique du pays. 

Cette obligation concerne un large éventail d’acteurs économiques, notamment les entreprises traitant avec l’État ou les collectivités locales, celles rattachées à la Direction des grandes entreprises (DGE), ainsi que les transactions interprofessionnelles de médicaments et d’hydrocarbures (hors commerce de détail). Pour se conformer, les entreprises doivent s’enregistrer via la plateforme Tunisie TradeNet (TTN), opérateur technique désigné pour le déploiement du système. L’objectif est double : assurer une meilleure traçabilité des opérations commerciales et simplifier les démarches fiscales grâce à un traitement automatisé des données. 

Cette initiative s’inscrit dans un effort de modernisation du système fiscal tunisien, dicté par des impératifs internes et des engagements internationaux en matière de transparence et de bonne gouvernance. La numérisation de la facturation s’ajoute à une série de mesures mises en place pour lutter contre l’évasion fiscale, qui fait perdre à la Tunisie environ 3 milliards de dinars par an (environ 1 milliard de dollars). Elle traduit la volonté de l’État d’améliorer l’efficacité fiscale et de renforcer le contrôle des transactions commerciales. 

À terme, l’adoption généralisée de la facturation électronique pourrait transformer en profondeur les rapports entre l’administration fiscale et les entreprises. Si elle est bien mise en œuvre, cette réforme contribuera à réduire la fraude, à fluidifier les contrôles et à restaurer la confiance dans le système fiscal tunisien. 

Toutefois, la généralisation de la facturation électronique pourrait se heurter à certaines limites structurelles. En 2025, le taux d’accès à Internet en Tunisie atteint 84,9 %, marquant une progression de 5 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’établit à environ 136,5 %, indiquant que de nombreux Tunisiens possèdent plusieurs lignes. 

Malgré ces chiffres encourageants, des disparités persistent, notamment dans les zones rurales et chez les petites entreprises, où l’usage des outils numériques reste faible. Ces écarts soulignent la nécessité d’un accompagnement renforcé, incluant des formations ciblées et un soutien technique, pour assurer l’inclusion de toutes les catégories d’acteurs économiques dans cette transition numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

13 pays d’Afrique dans le Top100 des meilleurs écosystèmes start-up du monde

Tunisie : Orange inaugure un nouveau centre de données à Sousse

Published in Tech

Officiellement estimé à 9,7 %, le chômage en Algérie touche particulièrement les jeunes. Pour y remédier, les autorités misent sur le numérique pour rapprocher formation et emploi grâce à l’échange de données. 

L’Algérie renforce sa stratégie de transformation numérique en misant sur l’intégration des systèmes d’information publics. Le jeudi 29 mai, les ministères du Travail et de la Formation professionnelle ont signé une convention-cadre visant à interconnecter leurs plateformes numériques, afin d’aligner les politiques de formation et d’emploi. 

Concrètement, la convention prévoit l’instauration d’un système intégré facilitant l’échange instantané et sécurisé de données entre les plateformes numériques des deux ministères. L’objectif est de développer des outils de planification et de prospective, et de renforcer la coordination entre la formation professionnelle et l’emploi, afin de répondre aux besoins du marché et de construire une économie moderne basée sur les compétences et des données précises. 

Le ministre du Travail, Fayçal Bentaleb (photo, au centre), a souligné que cet accord s’inscrit dans les directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui prône une approche intégrée pour former des compétences adaptées aux besoins du marché du travail. Il a précisé que plus de 516 000 bénéficiaires de l’allocation chômage ont été orientés vers des formations courtes, dont 263 000 ont obtenu une certification professionnelle. 

Ce partenariat s’inscrit également dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique, « Algérie Numérique 2030 », qui repose sur cinq axes fondamentaux : le développement des infrastructures numériques de base, la formation et le renforcement des compétences, et la gouvernance numérique. Le volet capital humain est au cœur de cette stratégie, visant à former et insérer les jeunes dans les métiers du numérique et des nouvelles technologies. 

Une fois opérationnel, le partenariat devrait permettre une meilleure adéquation entre les formations proposées et les compétences recherchées sur le marché du travail. L’échange automatisé des données permettra d’orienter plus efficacement les jeunes vers des filières porteuses, tandis que les décideurs disposeront d’outils précis pour anticiper les besoins en main-d’œuvre qualifiée. À terme, cette interconnexion devrait contribuer à moderniser la gestion publique de l’emploi, à fluidifier l’insertion professionnelle et à accélérer la transition vers une économie fondée sur la connaissance. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

L'Algérie dévoile sa stratégie de transformation numérique à l'horizon 2030 

Published in Gestion Publique

Les autorités ghanéennes ont récemment lancé un programme visant à former un million de codeurs. L’accès au programme pourrait être limité par un manque d’accès à Internet. 

Samuel Nartey George (photo, au centre), ministre ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, envisage une collaboration avec l’entreprise technologique locale TECHAiDE. Le ministre estime que le dispositif sans fil « Asanka », un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne, présenté le jeudi 29 mai, pourrait jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du programme gouvernemental de formation d’un million de codeurs sur quatre ans. 

« Ce partenariat devrait avoir un impact significatif sur le secteur éducatif au Ghana ainsi que sur le programme "Un million de codeurs", qu’il contribuera à rendre plus accessible, efficace et économique », a indiqué le ministère de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le partenariat prévoit également la construction de laboratoires informatiques équipés du dispositif, permettant aux élèves d’y accéder. 

Selon le site web de l’entreprise, le dispositif ne nécessite pas d’accès à Internet. Les utilisateurs s’y connectent via le Wi-Fi. Portable, il fonctionne avec seulement 5 watts et peut être alimenté par un chargeur USB, une batterie externe ou un panneau solaire. Il donne accès à des contenus variés : programmes scolaires ghanéens, sujets BECE (Basic Education Certificate Examination), sites éducatifs, vidéos, livres numériques, ressources éducatives de l’UNESCO et jeux interactifs. 

L’adoption de ce dispositif pourrait simplifier l’accès à la formation en codage pour les bénéficiaires. Par exemple, ils n’auront plus à acheter des forfaits Internet, dans un contexte où les consommateurs se plaignent de la cherté croissante des services Internet. Le ministre a même convoqué les opérateurs télécoms sur la question pour ce 30 mai. 

Pour l’instant, la collaboration n’en est qu’à une phase exploratoire. Si le ministre a manifesté son intérêt, aucun accord n’a encore été signé ni annoncé officiellement. TECHAiDE prévoit même de lancer un projet pilote pour tester et perfectionner sa solution, en vue d’une adoption à plus grande échelle et d’une intégration dans les programmes scolaires. Par ailleurs, l’utilisation du dispositif Asanka nécessite un terminal (ordinateur, tablette ou smartphone). L’accès à ces équipements, notamment en milieu rural, reste un obstacle potentiel qui pourrait freiner la diffusion et l’usage de la solution. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Ghana explore des partenariats avec l’Inde dans le secteur des technologies

Published in Gestion Publique

À l’heure où la sécurisation des données personnelles devient un enjeu crucial en Afrique, la RDC franchit une étape décisive avec le lancement de son passeport biométrique. Ce document apporte une réponse concrète aux défis croissants liés à la fraude et à la cybersécurité. 

La République démocratique du Congo a lancé, le mardi 27 mai, son nouveau passeport biométrique conforme aux standards internationaux. Ce document, fruit d’une réforme portée par le gouvernement, s’inscrit dans une volonté plus large de sécuriser l’identité des citoyens tout en renforçant la souveraineté numérique du pays. 

Disponible à partir du 5 juin, ce passeport intègre une puce électronique RFID sans contact contenant les données biométriques du titulaire. Il comprend également une page en polycarbonate ultra-résistante, ainsi que des éléments de sécurité visuelle tels que des hologrammes, des encres UV et des filigranes, rendant la falsification quasiment impossible. Le passeport passe de 32 à 38 pages, offrant une capacité accrue aux voyageurs fréquents. 

Un outil contre la fraude et pour la souveraineté numérique 

Selon la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, ce document est conforme à la norme 39794 de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), garantissant à la fois la libre circulation des citoyens congolais et la sécurité de leurs données personnelles. 

En intégrant des technologies biométriques avancées, le nouveau passeport permet une identification fiable et immédiate. Il représente une barrière efficace contre la falsification de documents, le trafic d’identités et l’usurpation, dans un contexte régional où les menaces cyber se multiplient. 

Une porte d’entrée vers la numérisation des services consulaires 

Le lancement de ce passeport s’inscrit dans le Programme d’action du gouvernement 2024–2028, qui prévoit la numérisation progressive des services publics et l’intégration de technologies avancées dans les documents officiels. Les citoyens congolais pourront désormais déposer leur demande en ligne via le portail www.passeport.gouv.cd, avec paiement électronique ou auprès de la banque Equity BCDC. Des centres de capture biométrique sont en cours d’installation dans les chefs-lieux de province. 

Cette transition vers un système numérisé vise à simplifier les démarches, à réduire les délais d’obtention et à fiabiliser les bases de données d’état civil, alors que près de 70 % des procédures liées aux documents de voyage sont encore réalisées hors ligne en RDC. 

Vers une administration connectée et un écosystème de services numériques 

À terme, ce passeport biométrique pourrait faciliter l’intégration numérique en donnant accès à des services gouvernementaux sécurisés, tels que les e-visas et l’obtention en ligne des documents d’état civil. Il permettrait également d’alimenter une base de données nationale interopérable, utile pour la planification sociale, la politique migratoire, ou encore l’amélioration des services frontaliers. 

Pour concrétiser cette ambition, la RDC devra cependant s’appuyer sur un cadre juridique solide en matière de protection des données et mettre en place une infrastructure d’identification numérique fiable, interconnectée et respectueuse des droits des citoyens à l’ère de la transformation numérique. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Cameroun : la nouvelle CNI ouvre la voie à l’identité numérique

Published in Tech

Alors que la stratégie nationale de transformation numérique touche à sa fin, le Togo engage la rédaction d’un nouveau plan directeur. L’ambition est de faire du pays un hub régional du numérique, moteur d’innovation et de développement inclusif. 

 

Le gouvernement togolais, à travers le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, a récemment lancé un processus de recrutement pour sélectionner un consultant chargé d’élaborer la prochaine stratégie numérique du pays. Baptisée « Togo Digital 2025-2030 », cette nouvelle feuille de route vise à actualiser le cadre stratégique mis en place en 2020, en intégrant les dernières évolutions technologiques ainsi que les priorités nationales émergentes. 

Le futur document stratégique reposera sur une série de programmes et projets prioritaires visant à renforcer la numérisation des services publics, stimuler l’entrepreneuriat numérique, favoriser l’accès aux services digitaux pour les populations marginalisées et appuyer la croissance économique grâce à l’innovation. 

Cette initiative traduit l’ambition du Togo de devenir un acteur numérique majeur en Afrique de l’Ouest, capable d’attirer des investissements dans les technologies de l'information et de la communication. En 2022, le secteur numérique représentait environ 4 % du PIB national, un chiffre en progression, mais encore en deçà de l'objectif qui est de 10 % dans les prochaines années. 

Malgré les avancées, les défis restent importants. En 2023, selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le taux de pénétration d’Internet atteignait 84,72 %, avec plus de 7,8 millions d’abonnés mobiles sur une population estimée à 8,9 millions d’habitants. Toutefois, l’usage des services numériques reste inégal selon les régions et les catégories sociales.

La stratégie « Togo Digital 2025-2030 » devrait intégrer plusieurs axes majeurs, notamment l’amélioration de la couverture réseau, le développement des compétences numériques locales, le renforcement de la cybersécurité et le soutien à l’écosystème des start-up technologiques. 

Elle viendra également consolider les acquis de la précédente stratégie, qui avait permis des avancées notables telles que la mise en service de la plateforme gouvernementale « e-Gouv », la création de centres de services numériques, ou encore l’adoption de textes législatifs structurants sur la cybersécurité et la protection des données personnelles. 

À travers cette nouvelle feuille de route, les autorités togolaises ambitionnent de dynamiser l’innovation, renforcer la souveraineté technologique et accélérer la transformation socio-économique du pays. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Togo ouvre l’accès à ses données territoriales avec un Géoportail national

Published in Tech

Soumise à une recrudescence de cyberattaques ces dernières années, l’Algérie s’emploie à renforcer sa résilience numérique. Le pays dispose d’une stratégie nationale dédiée et mise désormais sur des partenariats technologiques pour sécuriser durablement son espace numérique. 

L’Entreprise publique économique Proxylan SPA, filiale du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST), a signé le dimanche 25 mai un protocole d’accord avec l’entreprise russe Positive Technologies, spécialisée dans les solutions de cybersécurité. L’objectif est de renforcer les capacités algériennes en matière de protection des systèmes d’information, alors que le pays intensifie ses efforts de numérisation dans les secteurs public et privé. 

« Il s’agit d’un pas extrêmement positif pour le développement des programmes de cybersécurité au profit des entreprises et institutions algériennes dans tous les secteurs du numérique. Un tel partenariat illustre les liens forts entre l’Algérie et la Russie », a déclaré Idris Si-ahmed, directeur général de Proxylan. 

Concrètement, l’accord prévoit la mise en place de projets conjoints axés sur la recherche, la conception de solutions de cybersécurité adaptées au contexte algérien, ainsi que le déploiement de programmes de formation destinés à renforcer les compétences locales. La coopération pourrait aussi s’étendre à d’autres domaines technologiques, comme les villes intelligentes, les systèmes gouvernementaux électroniques et les services numériques critiques, notamment bancaires. 

Ce partenariat s’inscrit dans le prolongement de l’accord stratégique signé en 2023 entre les présidents Abdelmadjid Tebboune (Algérie) et Vladimir Poutine (Russie), qui vise à intensifier les relations bilatérales dans les secteurs d’avenir. 

À travers cette initiative, l’Algérie cherche à se doter d’une infrastructure numérique souveraine, capable de soutenir sa transformation numérique en cours. Dans ce contexte, la cybersécurité devient un pilier stratégique, alors que les attaques informatiques ciblant les institutions et les entreprises se multiplient. Selon les données de Kaspersky, plus de 70 millions de cyberattaques ont visé l’Algérie, en partie alimentées par l’essor du télétravail et la généralisation de la connectivité. Cette situation accentue la nécessité de solutions adaptées et de compétences spécialisées pour protéger les infrastructures sensibles. 

Du côté russe, Positive Technologies est considérée comme un leader du secteur. La société fondée en 2002 et cotée à la Bourse de Moscou compte parmi ses clients des entités sensibles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le partenariat avec l'Algérie pourrait permettre à Positive Technologies d’étendre sa présence en Afrique du Nord, tout en répondant à une demande croissante pour des solutions de cybersécurité adaptées aux contextes nationaux. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

L’Algérie intensifie la formation des jeunes aux compétences numériques

Published in Tech

Déjà bien ancrés dans les usages, les services de mobile money ont transformé le paysage financier malgache. Avec l’e-Ariary, monnaie numérique à cours légal, le pays espère renforcer l’inclusion financière, réduire les coûts liés au cash et franchir un cap dans la modernisation des paiements. 

La Banque centrale de Madagascar a lancé, le vendredi 23 mai, une phase expérimentale de dix mois pour tester l’e-Ariary, la première version numérique officielle de la monnaie nationale. L’objectif est de réduire la dépendance au cash, de limiter les coûts de transaction, d’améliorer la traçabilité des flux financiers et de favoriser l’inclusion financière, en particulier en milieu rural. 

« Nous espérons qu’à l’issue du processus, l’usage des billets sera réduit, car leur gestion coûte très cher à la Banque centrale. Le billet de 100 Ariary (0,022 $), par exemple, ne vaut pas le coût de son impression. De plus, les billets de banque ne durent que six mois, et il faut renouveler chaque fois l'impression de ces billets, et Madagascar n'en imprime pas », a précisé Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque centrale de Madagascar. 

L’e-Ariary sera accessible via smartphones, téléphones basiques et supports hors ligne (QR codes, cartes à puce, terminaux). Il pourra être utilisé pour des dépenses du quotidien : paiements marchands, transports, salaires ou transferts sociaux. Son utilisation devrait rester abordable pour tous. 

Ce projet s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les instruments existants, comme le mobile money, qui restera actif. En 2023, le pays comptait plus de 10 millions de comptes d’argent mobile, contre environ 3 millions de comptes bancaires. Cette adoption massive a généré près de 342 millions de transactions, pour une valeur totale de 38 161 milliards d’ariary (environ 8,5 milliards USD), confirmant l’essor du digital dans les services financiers. 

La phase pilote permettra de tester la robustesse des infrastructures techniques, la sécurité des transactions, les cas d’usage prioritaires et l’impact socio-économique du dispositif. Plusieurs acteurs sont impliqués : banques commerciales, institutions de microfinance, opérateurs publics comme la Jirama, commerçants de marché, Trésor public et administration fiscale. La sensibilisation des usagers sera une priorité, car elle conditionne l’adoption de l’e-Ariary. 

À terme, l’e-Ariary pourrait ouvrir une nouvelle ère pour les paiements numériques à Madagascar, en jetant les bases d’un écosystème plus inclusif, transparent et interopérable, tout en soutenant les efforts de formalisation de l’économie. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La Guinée s'associe à Tether pour accélérer l’adoption de la blockchain

Published in Finance

Avec un taux de bancarisation encore faible, l’Éthiopie mise sur le portefeuille numérique Fayda pour promouvoir l’inclusion financière et proposer des solutions innovantes pour élargir l’accès aux services essentiels. 

L’Éthiopie a officiellement lancé Fayda Wallet, un portefeuille numérique adossé à l’identité biométrique nationale, conçu pour simplifier l’accès aux services financiers et administratifs. Présenté lors de la conférence ID4Africa 2025, qui s’est achevée le vendredi 23 mai à Addis-Abeba, ce portefeuille a été développé par le National ID Program (NIDP) en partenariat avec TECH5 et Visa. 

« Nous sommes ravis de soutenir le lancement du Fayda Wallet, une initiative novatrice qui renforcera considérablement l’inclusion financière et rationalisera les transactions numériques en Éthiopie. Cette collaboration souligne l’engagement de Visa à responsabiliser les communautés grâce à des solutions de paiement numérique innovantes », a déclaré Yared Endale, directeur général de Visa pour l’Afrique de l’Est. 

Le lancement de Fayda Wallet s’inscrit dans le cadre de la stratégie numérique 2025 de l’Éthiopie, qui prévoit d’attribuer une identité numérique à 70 millions de personnes d’ici 2028. Grâce à cette application, les utilisateurs peuvent générer un certificat d’identité numérique sécurisé (VC) à partir du système Fayda ID. Ce certificat, conforme aux principes de l’identité souveraine (SSI), permet une vérification sécurisée, aussi bien en ligne que hors ligne, pour accéder à divers services : paiements, services publics, ouverture de comptes, etc. 

Le portefeuille repose sur des technologies avancées, notamment T5-AirSnap et T5-OmniMatch de TECH5 pour la capture biométrique sans contact et l’appariement, ainsi que KeyShare Wallet pour la gestion sécurisée des identités numériques. Il permet également à ses utilisateurs de bénéficier de services bancaires instantanés, comme l’ouverture de compte via eKYC biométrique et l’obtention d’une carte Visa virtuelle. La Banque coopérative d’Oromia (Coopbank) est la première à avoir intégré cette solution. 

Pour garantir une inclusion numérique élargie, Fayda Wallet propose aussi des portefeuilles accessibles via des agents accrédités, permettant aux citoyens dépourvus de smartphones d’accéder aux services numériques à l’aide de leurs données biométriques, en conformité avec les normes W3C et les cadres eIDAS de l’Union européenne. 

Dans un pays où moins de 47 % des adultes possédaient un compte bancaire en 2022, selon la Banque mondiale, le lancement de Fayda Wallet pourrait transformer l’accès aux services essentiels et renforcer la confiance dans les interactions numériques. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Identité numérique : la RDC veut s’inspirer du modèle éthiopien « Fayda »

Ethiopia : ICS et Toppan signent un partenariat pour lancer le passeport électronique

Published in Finance

Le royaume a officiellement dévoilé sa stratégie de développement du numérique au service de l’économie en septembre 2024. Les autorités tablent sur une contribution du secteur du numérique à hauteur de 10 milliards $ en 2030. 

Le gouvernement marocain a placé l’intelligence artificielle (IA) au cœur de sa stratégie de transformation numérique qui vise à utiliser le numérique pour accélérer le développement social et économique. C’est ce qu’a révélé en début de semaine Amal El Fellah Seghrouchni (photo), ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, devant le Parlement. 

Selon la ministre, il est prévu plusieurs initiatives à cet effet. Il s’agit notamment de la création d’une direction spécialisée en IA, du lancement d’un pôle numérique régional arabo-africain en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de la mise en place d’un réseau de centres d’excellence baptisés « Jazari Institute » dans les douze régions du royaume. Deux programmes nationaux de formation aux compétences numériques et en IA, destinés aux jeunes de 8 à 18 ans, sont également prévus. Enfin, des assises nationales sur l’IA se tiendront les 1er et 2 juillet à Rabat afin de coordonner les efforts des parties prenantes autour d’une vision commune et responsable du développement de l’IA. 

Ces initiatives s’inscrivent dans la vision portée par le gouvernement à travers sa stratégie « Digital 2030 », qui vise à exploiter le potentiel de l’IA pour accélérer la digitalisation des services publics et privés, tout en soutenant et en renforçant un écosystème propice à l’essor de l’économie numérique. L’exécutif entend ainsi accompagner les projets de consolidation des référentiels et registres de données, déployer des cas d’usage pour améliorer les services aux citoyens et aux entreprises, attirer de nouveaux acteurs internationaux spécialisés en IA, appuyer les entreprises et startups actives dans les secteurs à forte valeur ajoutée, développer les compétences et les infrastructures nécessaires à une exploitation responsable de l’IA, instaurer des mécanismes d’évaluation appropriés et engager une réflexion pluridisciplinaire sur les impacts sociétaux, juridiques et économiques du développement de l’IA. 

Ce potentiel de l’IA à soutenir la transformation numérique d’un pays est reconnu par les Nations unies. Dans son rapport « E-Government Survey 2024 », le Département des affaires sociales et économiques (DAES) déclare : « il est largement admis que les technologies d'IA peuvent améliorer les opérations du secteur public en remplaçant les tâches administratives par des processus automatisés, en augmentant l'efficacité et en éliminant les arriérés et les redondances ». Elle ajoute également que l’IA peut aider à atteindre les objectifs de développement durable. 

Il est important de noter que la plupart des initiatives en sont encore au stade de projet. Leur impact dépendra de la mise en œuvre effective. Par ailleurs, le DAES met en garde contre plusieurs risques potentiels liés à l’intelligence artificielle, notamment les biais algorithmiques susceptibles de fausser la représentation de certains groupes, ainsi que des préoccupations d’ordre éthique, sécuritaire et social. L’institution relève également que la persistance de la fracture numérique constitue un obstacle majeur à l’intégration efficace de ces technologies dans le secteur public. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Maroc investit 3,6 millions de dollars pour numériser les ventes de produits de la mer

Le Maroc s’associe à Ericsson pour doter les entrepreneurs de compétences numériques 

Le Maroc s’engage dans la numérisation des services de la Bibliothèque nationale

Published in Gestion Publique

L’administration des douanes béninoises a entrepris de nombreuses réformes pour sécuriser les recettes de l’État. La numérisation apparaît comme un levier de cette stratégie, en permettant d’automatiser les procédures, de renforcer la traçabilité des opérations et de lutter contre la fraude. 

La République du Bénin dispose désormais d’un système national intelligent de gestion douanière, développé par Webb Fontaine, une société spécialisée dans les technologies de facilitation du commerce. Dans un communiqué publié le mercredi 21 mai, l’entreprise a annoncé la mise en service officielle de Customs Webb, son nouveau système de gestion douanière, qui remplace désormais l’ancien logiciel ASYCUDA (SYDONIA) dans l’ensemble des bureaux de douane du pays, y compris les ports, les aéroports et les postes frontaliers terrestres. 

« Customs Webb est conçu pour offrir un environnement plus efficace, moins contraignant, transparent et intelligent pour les opérations douanières. Le Bénin bénéficie ainsi pleinement de cette avancée technologique », a déclaré Anicet Houngbo (photo), directeur général de Webb Fontaine Bénin. 

Fruit d’un déploiement accéléré en 14 mois, sans interruption des opérations douanières, cette plateforme introduit des outils d’intelligence artificielle destinés à améliorer la transparence, l’efficacité et la fluidité des échanges. Plus de 100 000 déclarations douanières ont déjà été traitées via le nouveau système, qui a également enregistré plus de 200 000 paiements, 100 000 laissez-passer de véhicules émis, 800 utilisateurs actifs et 95 organisations connectées. 

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie numérique du gouvernement béninois, qui ambitionne depuis 2016 de faire du pays un hub régional des services numériques en Afrique de l’Ouest. Ce processus a notamment permis le déploiement du Guichet unique du commerce extérieur entre 2018 et 2024, en partenariat avec Webb Fontaine, et l’intégration progressive d’outils tels que le Système communautaire portuaire et la solution de suivi électronique des cargaisons. 

Avec ce système, le Bénin renforce l’interconnexion de ses principales plateformes commerciales, désormais capables de partager automatiquement les données entre les douanes, les ports, les transporteurs et les banques. Cette interconnexion vise à accélérer le traitement des marchandises, à réduire les risques de fraude et à optimiser la collecte des recettes fiscales. Elle devrait également contribuer à améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs en offrant un environnement commercial plus transparent, rapide et sécurisé. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Bénin : 15 MPME locales obtiennent le label start-up pour les 3 prochaines année

Published in Tech
Page 2 sur 128

Please publish modules in offcanvas position.