À l’instar de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire mise sur les TIC pour accélérer son développement. Pour atteindre ses objectifs de transformation numérique, elle mise notamment sur la coopération internationale.

La Côte d’Ivoire souhaite tirer parti de l’expertise de l’Algérie dans les domaines de la poste, des communications et des technologies de l’information et de la communication. C’est ce qui ressort de la rencontre tenue le jeudi 13 novembre entre Sid Ali Zerrouki (photo), ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, et Alphonse Voho Sahi, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Algérie.

Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le ministère algérien n’a fourni aucun détail sur les projets concrets de coopération bilatérale ni sur les secteurs spécifiques dans lesquels l’Algérie pourrait partager son expertise avec la Côte d’Ivoire. Les deux parties ont toutefois évoqué les opportunités d’investissement et de partenariat entre les entreprises algériennes et leurs homologues ivoiriennes.

Ce rapprochement intervient dans un contexte où la Côte d’Ivoire mise sur le numérique pour soutenir son développement socio-économique. Selon la Banque mondiale, le secteur numérique pourrait ajouter 6 à 7 points de croissance au PIB ivoirien. Sa contribution économique, estimée à 5,5 milliards USD d’ici 2025, pourrait atteindre 20 milliards USD à l’horizon 2050, sous réserve du maintien et du renforcement des investissements et réformes engagés.

L’Algérie se classe à la 116e place mondiale à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI) 2024, avec un score de 0,5956 sur 1, au-dessus de la moyenne africaine mais en dessous de la moyenne mondiale. Elle figure également au troisième palier (Tier 3) de l’Indice global des TIC de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Elle a obtenu un score de 86,1 sur 100 à l’Indice de développement des TIC 2025, contre 80,9 en 2024, et occupait la 6e place sur 47 pays africains selon l’Agence Ecofin. En 2023, ses taux de couverture 2G, 3G et 4G atteignaient respectivement 98,5 %, 98,2 % et 90,4 %. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était de 93 %, contre 76,9 % pour l’Internet.

La Côte d’Ivoire, quant à elle, se classe à la 124e place de l’EGDI avec un score de 0,5587 sur 1. Elle figure également au palier 3 de l’Indice global de cybersécurité. L’UIT lui reconnaît des points forts en matière de cadre législatif et de mesures organisationnelles, mais des efforts restent nécessaires dans les domaines techniques, le développement des capacités et la coopération.

Le pays a obtenu un score de 69,5 sur 100 à l’Indice de développement des TIC 2025, en hausse par rapport aux 65,3 obtenus en 2024. En 2023, la 2G couvrait 98,9 % de la population, contre 98,3 % pour la 3G et 93,7 % pour la 4G. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile atteint 66,5 %, contre 40,7 % pour l’Internet.

Isaac K. Kassouwi

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Le gouvernement sénégalais vise à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Dans le cadre de cette dynamique de modernisation, tous les secteurs sont concernés, y compris l’éducation.

Le Sénégal poursuit la numérisation de son administration éducative avec le lancement, le mardi 11 novembre, de PortailBac, une plateforme numérique dédiée à la gestion centralisée du baccalauréat et du Concours général. L’outil centralise les inscriptions, les paiements en ligne, le suivi des dossiers et la production des statistiques officielles.

« PortailBac n'est pas seulement un outil technique, mais une passerelle qui fédère les acteurs du système éducatif autour d'une mission commune modernisée et sécurisée, pour fluidifier les procédures liées à l'organisation du baccalauréat et du Concours général », a déclaré Abdoul Aziz Diouf, directeur général de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Développée par l’Office du baccalauréat en partenariat avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), PortailBac permet d’automatiser les inscriptions, de centraliser la collecte et le traitement des données, et de réduire considérablement les erreurs humaines. L’outil, interopérable avec les autres systèmes publics, notamment Campusen, offre une gestion intégrée et en temps réel des candidatures. Les responsables affirment qu’il contribuera à produire des statistiques fiables, indispensables à la planification du secteur éducatif.

Ce lancement s’inscrit dans la continuité du New Deal Technologique, la stratégie nationale de transformation numérique du Sénégal, et prolonge les efforts de modernisation déjà engagés depuis plusieurs années, notamment avec l’abandon des clés USB, la digitalisation des vignettes et l’archivage électronique des bulletins, amorcé dès 2006.

En renforçant la traçabilité des procédures et la fiabilité des données, « PortailBac » devrait transformer en profondeur la gestion des examens nationaux. Au-delà de la simplification administrative, la plateforme ouvre la voie à une gouvernance éducative plus efficace, fondée sur des données actualisées et exploitables. Elle constitue également une étape clé vers la construction d’un écosystème numérique éducatif intégré, où les institutions, les enseignants et les élèves interagissent à travers des outils connectés et sécurisés.

Samira Njoya

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Le Nigeria s’est fixé pour objectif de devenir un gouvernement entièrement sans papier d’ici la fin de l’année 2025. À quelques semaines de l’échéance, le pays multiplie les initiatives pour atteindre cet objectif.

Le gouvernement fédéral du Nigeria a annoncé, le lundi 10 novembre, la mise en service de la plateforme « 1Gov Enterprise Content Management (ECM) » destinée à moderniser la gestion documentaire et à numériser les processus internes de la fonction publique. Cette initiative, pilotée par le Bureau du chef de la fonction publique de la Fédération et la société étatique Galaxy Backbone Limited, vise à rendre l’administration plus efficace, transparente et respectueuse de la souveraineté numérique nationale.

Selon Didi Esther Walson-Jack (photo, à gauche), cheffe de la fonction publique de la Fédération, ce déploiement constitue un tournant décisif pour le service public nigérian. Elle a souligné que le passage à la plateforme numérique s’inscrit dans la Stratégie de la fonction publique fédérale et son Plan de mise en œuvre (PCSSF), qui ambitionnent de bâtir une administration fondée sur la connaissance et la prise de décision axée sur les données.

Le système ECM permet entre autres l’automatisation des flux de travail, la gestion unifiée des documents et l’adoption de la signature électronique. Il remplace les dossiers physiques par un environnement numérique sécurisé, hébergé sur le 1Gov Cloud, l’infrastructure souveraine du Nigeria. Selon les sources officielles, plus de 59 000 comptes officiels de messagerie ont déjà été créés.

Pour Galaxy Backbone Limited, le lancement de la plateforme 1Gov ECM rapproche le Nigeria de son objectif de gouvernement entièrement sans papier d’ici la fin de l’année 2025. Cette solution permettra de centraliser et sécuriser les documents gouvernementaux, d’automatiser les flux de travail et de réduire la dépendance aux dossiers physiques.

Dans un pays dont l’indice de développement de l’administration en ligne est de 0,4815, classé 144ᵉ sur 193 selon l’ONU, ce système constitue une avancée majeure pour moderniser les services publics, renforcer la transparence et améliorer l’accessibilité des services publics numériques pour les citoyens.

Samira Njoya

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Engagé dans la mise en œuvre de sa stratégie d’intelligence artificielle, le Bénin explore de nouvelles passerelles entre culture et technologie. L’objectif est de permettre à chaque citoyen d’interagir avec le numérique dans sa propre langue.

Le gouvernement du Bénin a officiellement lancé, le lundi 10 novembre à Cotonou, le projet « JaimeMaLangue », une initiative innovante qui vise à intégrer les langues béninoises dans l’écosystème de l’intelligence artificielle. Portée par l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) en partenariat avec l’Institut IIDiA, cette initiative place la culture et la technologie au service de l’inclusion linguistique.

Lancée sous le thème « Le Bénin parle au futur », l’initiative marque le début d’un vaste chantier national pour la collecte de voix. Les citoyens sont invités à participer via la plateforme jaimemalangue.bj, où ils peuvent enregistrer des phrases dans leur langue maternelle. Ces données, ensuite validées par un comité d’experts, constitueront une base nationale d’entraînement pour des modèles d’intelligence artificielle capables de comprendre et de reproduire les langues locales. La phase pilote débute avec le fongbé, avant d’être étendue à d’autres langues comme le yoruba ou le baatonu.

Cette initiative nationale s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale d’intelligence artificielle et de mégadonnées adoptée en janvier 2023. Le but est d’exploiter les atouts qu’offre l’IA dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’agriculture ou encore le tourisme, et de positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA dans la sous-région ouest-africaine.

Au-delà de l’innovation technologique, « JaimeMaLangue » traduit la volonté du Bénin d’affirmer sa position parmi les pays africains pionniers dans la promotion d’un numérique inclusif et culturellement ancré. Ce projet fait suite à plusieurs initiatives récentes, dont le déploiement du Dictionnaire des langues béninoises en juillet, et illustre la convergence entre identité culturelle et transformation digitale.

En créant une intelligence artificielle capable de comprendre les langues locales, le pays espère non seulement renforcer la participation citoyenne, mais aussi rendre les services numériques plus accessibles à tous, indépendamment de la langue parlée.

Samira Njoya

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Après le lancement en juillet du Code du Numérique pour structurer son écosystème numérique, Djibouti souhaite désormais renforcer l’innovation et attirer les talents, aussi bien locaux qu’internationaux.

La ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, Mariam Hamadou Ali (photo, à droite), a présenté le dimanche 9 novembre, à l’Assemblée nationale, le projet de loi « Startup Act Djibouti », visant à faciliter la création d’entreprises technologiques et à encourager l’emploi des jeunes. Après des discussions approfondies, le projet a reçu un avis favorable et des propositions d’amendements pour examen en séance plénière.

La « Startup Act Djibouti » prévoit plusieurs mesures destinées à soutenir les entrepreneurs et attirer les investisseurs. Elle introduit le label « Djibouti Startup », destiné à identifier et valoriser les jeunes entreprises innovantes, tout en offrant des incitations fiscales et financières adaptées à leurs besoins.

La loi propose également un Fonds national de fonds pour renforcer le capital-risque et faciliter l’accès au financement des start-up, tout en envisageant un guichet douanier simplifié pour les entreprises technologiques. Elle prévoit en outre un « Visa Startup » pour attirer des talents internationaux et une plateforme numérique unifiée, « Djibouti Startup », qui servira de portail d’accompagnement et de suivi pour toutes les start-up du pays.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Vision Djibouti 2035, qui place l’innovation et la transformation numérique au cœur de la stratégie nationale. Il intervient dans un écosystème où les start-up se multiplient rapidement mais peinent encore à être accompagnées et financées. Il traduit la volonté du gouvernement de faire de Djibouti un hub régional de l’entrepreneuriat et de valoriser le potentiel créatif de sa jeunesse.

Une fois adopté, le texte sera suivi de décrets d’application précisant les modalités concrètes de mise en œuvre, notamment pour l’attribution du label, la gestion du fonds d’investissement et les conditions d’éligibilité au visa. Pour la ministre Mariam Hamadou Ali, cette loi dépasse le simple cadre réglementaire : elle constitue un signal fort en faveur des jeunes entrepreneurs et des investisseurs.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les collaborations interétatiques sont devenues indispensables pour accélérer le développement du numérique en Afrique. Dans cette dynamique, le Gabon intensifie ses initiatives bilatérales afin de renforcer la connectivité et d’approfondir l’intégration numérique régionale.

Le Gabon et la Guinée équatoriale poursuivent leur rapprochement dans le domaine du numérique. Le ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark-Alexandre Doumba, a effectué le dimanche 9 novembre une mission officielle en Guinée équatoriale, où il a rencontré son homologue, Honorato Evita Oma, afin d’examiner les projets communs destinés à renforcer la connectivité entre les deux pays.

Les deux délégations ont réalisé une visite conjointe des sites techniques de Mongomo (Guinée équatoriale) et d’Oyem (Gabon), situés de part et d’autre de la frontière. Cette mission visait à évaluer l’état d’avancement des infrastructures existantes — antennes, fibre optique et équipements de télécommunication — en vue de renforcer l’interconnexion numérique transfrontalière.

Les échanges bilatéraux ont permis d’avancer vers la signature prochaine d’accords portant sur trois axes majeurs : l’interconnexion de la fibre optique, la mise en place d’un roaming gratuit entre les deux pays et la coordination des fréquences aux frontières pour garantir une connectivité plus fluide et plus stable. Ces initiatives visent à faciliter la communication, réduire les coûts d’accès aux services numériques et renforcer la coopération technique entre les opérateurs.

Cette rencontre intervient après la visite de Mark-Alexandre Doumba au Maroc, début novembre, où il avait discuté avec les autorités marocaines du renforcement des compétences numériques et du développement de l’intelligence artificielle. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération bilatérale, traduisant la volonté du Gabon de bâtir un écosystème numérique connecté et compétitif à l’échelle régionale.

En s’interconnectant avec la Guinée équatoriale, le Gabon franchit une nouvelle étape vers une intégration numérique sous-régionale fondée sur la connectivité, la formation et l’innovation. Cette avancée pourrait favoriser l’émergence de nouveaux partenariats technologiques en Afrique centrale, notamment dans les télécommunications, la cybersécurité et les services numériques.

Selon les données 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gabon affiche un indice de développement des TIC de 76,1 sur 100, l’un des plus élevés d’Afrique centrale, contre 45,5 sur 100 pour la Guinée équatoriale, soulignant le potentiel de complémentarité entre les deux pays dans le domaine du numérique.

Samira Njoya

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Le Sénégal a déjà numérisé plusieurs services publics essentiels à la facilitation des échanges commerciaux et à l’amélioration de l’administration. L’interconnexion des systèmes informatiques est cruciale pour éviter les doublons et assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs.

Le Port autonome de Dakar (PAD) et la Direction générale des douanes (DGD) ont annoncé le lancement, à partir du 2 janvier 2026, de la phase pilote de l’échange électronique des Bons à Délivrer (BADs) via le Guichet unique portuaire électronique (GUPE). Cette étape vise à renforcer la transparence et l’efficacité de la chaîne logistique en fluidifiant les opérations d’enlèvement des marchandises.

Le dispositif permettra d’interconnecter les systèmes informatiques de l’ensemble des acteurs portuaires afin d’assurer un traitement automatique et quasi instantané des BADs. Jusqu’ici, bien que partiellement numérisé, le Bon à Délivrer — document clé qui autorise la sortie des marchandises — restait dépendant de validations manuelles et d’échanges techniques déconnectés, sources de lenteurs et de risques d’erreurs.

L’interconnexion des systèmes vient ainsi finaliser le processus de dématérialisation engagé ces dernières années par le Port autonome de Dakar. L’initiative découle du protocole d’échanges de données informatisées PAD/DGD/DPW/GAINDE 2000, signé le 3 juin 2025, qui consacre l’interopérabilité entre les systèmes portuaires et douaniers. Elle s’inscrit également dans la modernisation numérique de la chaîne logistique sénégalaise, amorcée avec l’arrivée de la plateforme Orbus Infinity en février 2024.

Acteur stratégique du commerce extérieur, le PAD génère à lui seul près de 95 % des recettes douanières nationales (soit environ 25 % du budget de l’État) et occupe une place centrale dans l’économie sénégalaise. Grâce à cette interconnexion, le port espère réduire significativement les délais de traitement, améliorer la traçabilité des opérations et sécuriser davantage les flux de marchandises. L’échange électronique des BADs devrait également alléger les charges administratives des opérateurs et offrir une meilleure visibilité et traçabilité sur l’ensemble des opérations portuaires.

Samira Njoya

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Face aux lenteurs administratives et aux limites du système judiciaire traditionnel, le Malawi opte pour la numérisation afin d’améliorer la gestion des dossiers, réduire les coûts et rapprocher la justice des citoyens.

Le pouvoir judiciaire du Malawi a procédé, le lundi 3 novembre à Blantyre, au lancement d’une politique et d’un laboratoire en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Réalisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’initiative vise à moderniser les procédures judiciaires, renforcer l’accès à la justice et consolider l’État de droit.

La nouvelle politique établit un cadre de transformation numérique axé sur la gouvernance, la sécurité, le renforcement des capacités et la résilience institutionnelle. Quant au laboratoire TIC, il servira de centre d’innovation et de formation pour les juges, magistrats et personnels judiciaires, leur permettant de renforcer leurs compétences numériques et d’expérimenter des solutions technologiques adaptées au contexte local.

Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts menés depuis 2024 pour numériser les services de justice. Avec l’appui du PNUD, vingt sites pilotes d’audiences virtuelles ont été mis en place pour relier tribunaux, prisons et commissariats. Cette innovation a permis de réduire les coûts administratifs d’environ 375 millions de kwachas malawites (environ 216 600 USD) en quinze mois, tout en facilitant l’accès à la justice, notamment pour les survivants de violences sexuelles et sexistes qui peuvent désormais témoigner à distance.

La mise en œuvre de cette politique devrait accélérer la transformation numérique du secteur judiciaire malawite, améliorer la transparence et l’efficacité des services rendus, et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration de la justice. Le Malawi rejoint ainsi d’autres pays africains engagés dans la modernisation numérique de la justice, à l’instar du Rwanda, du Kenya ou du Ghana, qui ont introduit des plateformes en ligne, des audiences virtuelles ou des procédures dématérialisées pour réduire les délais et faciliter l’accès à la justice.

Samira Njoya

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En 2022, le Kenya a lancé un plan directeur numérique sur dix ans pour améliorer l’accès des citoyens aux services grâce aux technologies numériques. Des partenariats avec des pays pionniers en matière de numérique, comme le Danemark, sont jugés indispensables pour atteindre les objectifs fixés.

Le secrétaire du Cabinet kényan chargé de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique, William Kabogo Gitau (photo, à droite), et l’ambassadeur du Danemark au Kenya, Stephan Schønemann (photo, à gauche), ont signé, le jeudi 6 novembre à Nairobi, un protocole d’accord visant à renforcer la coopération bilatérale dans le numérique. L’accord porte sur la modernisation des services publics, l’échange de connaissances et le développement de services numériques centrés sur le citoyen.

« Cette collaboration stratégique permettra de créer des opportunités communes dans des domaines tels que les infrastructures publiques numériques, les cadres d’interopérabilité, le renforcement des capacités, le dialogue politique, les échanges de connaissances et les forums d’experts entre nos deux nations », a déclaré William Kabogo sur le réseau X.

Le Kenya s’est imposé ces dernières années comme l’un des pôles numériques les plus dynamiques d’Afrique. À travers son Digital Master Plan 2022–2032, le pays ambitionne de déployer 1 450 centres numériques communautaires et de dématérialiser l’ensemble des services publics. Ces efforts ont déjà permis d’améliorer son classement dans le domaine de l’e-gouvernance. Selon le rapport E-Government Development Index 2024 des Nations unies, le Kenya obtient un score de 0,6314 sur 1, se classant 109ᵉ sur 193 pays.

De son côté, le Danemark figure au premier rang mondial du même indice, avec un score de 0,9847, confirmant son statut de référence internationale en matière de gouvernance numérique. Sa stratégie nationale de numérisation 2022–2026 met l’accent sur la cybersécurité, l’interopérabilité des données et l’amélioration de la relation entre l’État et les citoyens grâce à des plateformes unifiées et inclusives.

Cette nouvelle entente intervient quelques mois après la signature, en mars, d’un premier protocole d’accord entre les deux pays, axé sur la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle témoigne du renforcement progressif du partenariat stratégique entre Nairobi et Copenhague autour du développement technologique et de la transformation numérique.

La mise en œuvre de ce nouveau partenariat devrait être bénéfique pour les deux pays, tous deux engagés dans une quête de leadership mondial dans le numérique. Pour le Kenya, elle devrait favoriser le transfert de savoir-faire, renforcer les capacités institutionnelles et améliorer la performance des services publics. Le Danemark pourrait également y trouver une opportunité de mettre en valeur son expertise en matière de gouvernance numérique et de renforcer sa coopération technologique avec l’Afrique, dans une logique de partenariats inclusifs et durables.

Samira Njoya

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Les autorités nigérianes misent sur les TIC pour stimuler la croissance et moderniser les services publics. Cette transformation numérique s’étend à tous les secteurs, y compris celui de l’éducation.

Le ministère fédéral de l’Éducation du Nigeria a annoncé le déploiement de la version améliorée du Réseau nigérian de recherche et d’éducation (NgREN) et son intégration à la plateforme TERAS (Tertiary Education, Research, Applications and Services). Selon les autorités, l’initiative vise à renforcer la connectivité numérique, la collaboration en matière de recherche et l’innovation au sein de l’enseignement supérieur nigérian.

M. Alausa a expliqué que le nouveau NgREN servira de réseau éducatif national à haut débit reliant les universités, les instituts de recherche, les écoles polytechniques et les collèges d’éducation sur une plateforme commune. Cette plateforme prend en charge l’apprentissage en ligne, l’informatique en nuage, les services de recherche, les systèmes de détection de plagiat, des bibliothèques numériques, des programmes d’alphabétisation numérique, des infrastructures de calcul haute performance et des outils d’analyse institutionnelle.

Le ministre a annoncé que la phase pilote de l’intégration débutera en 2025 dans plusieurs universités, écoles polytechniques et collèges d’éducation choisis dans chacune des zones géopolitiques du pays. Le Nigeria ambitionne de connecter toutes les institutions d’enseignement supérieur d’ici 2026.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif en général au Nigeria. Par exemple, le 30 octobre, M. Alausa avait présenté un programme national de distribution de tablettes dans toutes les écoles publiques afin de généraliser l’éducation numérique d’ici 2027. En septembre, la Commission pour l’éducation de base universelle (UBEC) avait signé un accord avec l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) pour fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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