Le Maroc veut faire des start-up un moteur de son économie numérique. Malgré leur essor, le financement et l’accompagnement restent des défis majeurs pour ces jeunes entreprises innovantes, que le pays entend surmonter afin de consolider son écosystème entrepreneurial.
Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, en partenariat avec Tamwilcom, a lancé mercredi 17 décembre à Rabat l’offre « Startup Venture Building » (VB), un dispositif intégré visant à renforcer l’accompagnement et le financement des start-up marocaines innovantes.
Conçue comme un continuum de soutien couvrant toutes les étapes de croissance, l’offre Startup Venture Building vise à accompagner plus de 800 start-up sur trois ans. La plateforme combine accompagnement stratégique, expertise opérationnelle et financement adapté aux différents stades de maturité des projets. Parmi les innovations introduites figurent la bourse de vie, un revenu mensuel destiné aux porteurs de projets expérimentés, et la bourse d’incubation pouvant atteindre 200 000 dirhams (≈ 22 000 USD) pour financer le prototypage et la validation du marché. Le dispositif prévoit également un prêt d’honneur pouvant atteindre 500 000 dirhams pour soutenir le lancement commercial, ainsi qu’un prêt d’amorçage de 500 000 à 2 millions de dirhams pour accompagner la phase d’accélération et la croissance des start-up.
Au Maroc, la création de start-up s’est intensifiée ces dernières années. Cependant, le passage de l’idée au marché et la montée en échelle demeurent fragiles. Startup Venture Building articule ainsi l’intervention des structures d’accompagnement nationales et internationales — CEED Maroc, Technopark, Flat6Labs, Open Startup International, Renew Capital LLC et 500 Global — pour offrir un encadrement de qualité et des mécanismes financiers cohérents, renforçant la viabilité et la compétitivité des projets.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD) et constitue un instrument clé de mise en œuvre de la stratégie nationale Digital Morocco 2030, qui promeut la création de valeur, l’industrialisation des solutions numériques et le développement de start-up capables de franchir les seuils critiques de croissance. Doté de plus de 700 millions de dirhams, le programme vise à créer un environnement favorable à la transformation des idées en entreprises performantes et à renforcer le positionnement du Maroc comme hub régional du digital.
La mise en œuvre de Startup Venture Building devrait contribuer à structurer durablement l’écosystème entrepreneurial marocain. En facilitant le passage à l’échelle des start-up, en sécurisant leur financement et en renforçant leur accompagnement, le programme vise à accélérer la commercialisation de solutions innovantes, soutenir la compétitivité du tissu numérique national et consolider l’économie digitale du royaume, tout en favorisant l’émergence de champions nationaux à vocation internationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Afrique observe un mouvement croissant vers les paiements instantanés, avec plusieurs pays qui déploient des plateformes numériques pour moderniser leurs systèmes financiers. La Guinée s’inscrit dans cette tendance pour sécuriser et accélérer les transactions, tout en favorisant l’inclusion financière.
La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a lancé, jeudi 18 décembre, les travaux de mise en œuvre du système de paiement instantané (SPI), une infrastructure numérique conçue pour révolutionner les modes de paiement dans le pays. Présenté comme un projet structurant, le SPI est attendu comme un catalyseur de digitalisation des transactions et un outil d’inclusion financière.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le premier vice‑gouverneur de la BCRG, Mohamed Lamine Conté, a souligné que ce projet est le fruit d’un processus consultatif associant banques, établissements de monnaie électronique, institutions de microfinance et fintechs. Pour lui, le SPI permettra à chaque usager guinéen d’envoyer ou de recevoir des fonds en temps réel, à toute heure et sans contrainte géographique. Cette rapidité accrue devrait compenser les lenteurs des systèmes traditionnels tout en facilitant tant les paiements marchands que les transferts personnels, améliorant ainsi l’expérience utilisateur.
Sur le plan technique, la BCRG a opté pour une infrastructure publique, ouverte et interopérable, reposant sur la technologie Mojaloop. Ce choix stratégique est destiné à éviter une dépendance technologique excessive, à encourager l’innovation locale et à favoriser la concurrence entre les différents prestataires de services financiers. Avec cette architecture, les transferts d’argent pourront s’effectuer en temps réel entre comptes bancaires, portefeuilles mobiles et autres instruments de paiement, posant les bases d’un écosystème financier intégré et dynamique.
L’intérêt de ce projet est d’autant plus marqué que la Guinée fait face à des défis persistants en matière d’inclusion financière. Selon les données les plus récentes de la BCRG, seulement 23 % des adultes possèdent un compte dans une institution financière, contre 7 % une décennie plus tôt. Ce taux demeure inférieur à la moyenne régionale en Afrique subsaharienne, malgré une progression notable de l’usage des services numériques.
Dans ce contexte, les services de mobile money gagnent du terrain et sont de plus en plus utilisés pour des transactions quotidiennes. Les transactions via mobile money ont augmenté de 8,6 %, passant de 43 077 milliards de francs guinéens (4,9 millions USD) au trimestre précédent à 46 795 milliards au deuxième trimestre 2024, illustrant un engouement croissant pour les solutions numériques comme alternative au système bancaire classique.
Au‑delà des frontières nationales, le lancement du SPI s’inscrit dans une dynamique régionale forte, alors que les systèmes de paiement instantané se multiplient en Afrique et traitent chaque année des dizaines de milliards de transactions. Des plateformes transfrontalières comme le PAPSS (Pan‑African Payment and Settlement System) de la CEDEAO montrent l’intérêt de disposer d’infrastructures nationales robustes, capables de s’interfacer avec les mécanismes régionaux et de faciliter l’intégration économique du continent.
Si le calendrier opérationnel du SPI reste à préciser, ses bénéfices attendus sont considérables. En réduisant l’usage du cash et en facilitant des transactions instantanées sécurisées, il devrait améliorer la circulation des flux financiers pour les citoyens, les entreprises et l’État. En outre, une interopérabilité effective des systèmes pourra non seulement diminuer les coûts de transaction, mais aussi renforcer la transparence et la confiance dans le système financier formel.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Algérie, le secteur des TIC ambitionne de porter sa contribution à près de 7 % du PIB à l’horizon 2027. Dans ce contexte de montée en puissance du numérique, la dématérialisation des services administratifs s’impose comme levier pour moderniser la régulation et accompagner l’évolution du secteur.
L’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) a annoncé, dimanche 21 décembre, le lancement de « e‑Services », une nouvelle plateforme numérique destinée à moderniser la gestion de ses services administratifs. À travers cet outil, le régulateur entend accroître l’efficacité de ses procédures et améliorer la qualité de ses interactions avec les acteurs des secteurs postal et des communications électroniques.
Accessible à l’adresse https://esvc.arpce.dz, la plateforme e‑Services permet aux usagers de déposer, suivre et gérer en ligne leurs demandes, sans avoir à se déplacer. Elle centralise plusieurs démarches administratives liées aux activités régulées par l’ARPCE, avec pour objectifs de réduire les délais de traitement, d’améliorer la traçabilité des dossiers et de renforcer la transparence des procédures. Conçue comme un guichet unique numérique, la solution vise également à fluidifier les échanges entre l’autorité et les professionnels, tout en assurant la sécurité des données transmises.
Le lancement de cette plateforme s’inscrit dans le processus de transformation numérique engagé par les administrations publiques algériennes, dans lequel la dématérialisation des services est devenue un levier central d’amélioration de la gouvernance. Le secteur des postes et des communications électroniques, qui regroupe de nombreux opérateurs et acteurs régulés, génère chaque année un volume important de demandes liées aux autorisations, déclarations et obligations réglementaires, faisant de la digitalisation des échanges un enjeu particulièrement stratégique.
À terme, la plateforme e‑Services vise à améliorer l’efficacité administrative de l’ARPCE en simplifiant l’accès des opérateurs et des acteurs du secteur à ses services réglementaires. En dématérialisant les procédures, elle promet de réduire les délais et les contraintes administratives, tout en renforçant la transparence et la réactivité de l’ARPCE face aux besoins d’un environnement numérique en pleine évolution.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Mauritanie poursuit la numérisation de ses services publics. Par exemple, en août dernier, le gouvernement avait numérisé le suivi des permis miniers. Plus tôt dans l’année, la demande du casier judiciaire avait également été dématérialisée.
Les autorités mauritaniennes ont lancé, mercredi 17 décembre, un package de services numérisés de la Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC). Ces services sont désormais accessibles sur le portail des services publics digitaux Khidmaty.
« À terme, le nouveau package numérique permettra aux citoyens de bénéficier à distance des services principaux de la société : abonnements, résiliations, transferts d’abonnements de domicile à domicile, paiement des factures et des frais, ainsi que les demandes de dépannage et l’autorelevé du compteur », a expliqué le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Selon le ministère, cette initiative s’inscrit dans le cadre de « l'Appui à la transformation numérique sectorielle » et vise à simplifier le quotidien des citoyens en rendant les services publics plus accessibles, plus rapides et disponibles 24h/24 et 7j/7. Depuis le début de l’année, l’exécutif a déjà numérisé des dizaines de services dans plusieurs secteurs, comme la santé, l’assurance, l’éducation, la justice, les mines, la police et le transport.
Pour soutenir cette ambition, le gouvernement mauritanien a lancé en janvier dernier le projet « Digital‑Y », financé à hauteur de 4 millions d’euros (environ 4,7 millions USD) et réalisé en partenariat avec l’Allemagne. Il vise à intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social.
Les autorités estiment que le portail Khidmaty permet aux citoyens d’accéder aux services publics numérisés et d’effectuer leurs démarches en ligne en toute sécurité, depuis n’importe quel smartphone ou ordinateur disponible sur le marché mauritanien. Cependant, avec l’arrivée croissante de services sur cette plateforme, on peut se demander si elle facilite réellement l’accès aux services publics. Selon DataReportal, environ 63 % de la population n’utilisait pas Internet en 2025.
Isaac K. Kassouwi
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La numérisation engagée en Côte d’Ivoire touche avant tout l’administration, qui doit fournir des services publics modernes et efficaces. Une feuille de route est nécessaire pour structurer les systèmes d’information, renforcer la sécurité des données et accompagner la transformation numérique.
Le ministère de l’Économie, du Plan et du Développement (MEPD) de Côte d’Ivoire s’est doté du Schéma Directeur du Système d’Information (SDSI) 2026–2030, un cadre stratégique repensé pour moderniser ses outils numériques, renforcer la sécurité des données et optimiser la gestion des services publics. Le document a été restitué récemment lors d’une cérémonie officielle à Abidjan.
« Le Schéma Directeur constitue désormais un outil stratégique pour renforcer la gouvernance numérique et améliorer l’efficacité de l’action publique. Cette restitution, qui a réuni une quarantaine de participants, ouvre la voie à la mise en œuvre des actions prévues afin de doter le MEPD d’un environnement numérique plus moderne, sécurisé et performant », a déclaré Yéo Nahoua, Directeur de Cabinet de la ministre de l’Économie Kaba Nialé.
L’actuelle mise à jour du SDSI découle d’un travail de diagnostic approfondi conduit par la Société nationale de développement informatique (SNDI), qui a mis en lumière des lacunes structurelles telles qu’une gouvernance informatique insuffisamment organisée, la multiplicité des plateformes non interconnectées, l’obsolescence des infrastructures et l’insuffisance des dispositifs de sécurité.
Pour répondre à ces défis, le plan repose sur quatre orientations clés, à savoir la professionnalisation de la fonction informatique, la mise en place d’un réseau intégré, le déploiement d’applications mutualisées et sécurisées, ainsi que la modernisation des infrastructures techniques. Il se décline en six programmes et 44 projets concrets, pour un budget global de 10,156 milliards FCFA (18 millions $).
Cette initiative s’inscrit dans un contexte national où le numérique constitue une priorité de développement. Pour 2026, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation dispose d’un budget de plus de 83,2 milliards FCFA, en hausse d’environ 37 % par rapport à 2025, afin de renforcer la performance numérique et l’accès à la connectivité sur tout le territoire.
Ces financements s’ajoutent à des investissements antérieurs qui, en 2024, ont permis le déploiement de plus de 33 000 km de fibre optique, la mise en service de plateformes de démarches administratives dématérialisées et l’amélioration de la couverture 4G dans de nombreuses zones rurales.
La mise en place de ce nouveau SDSI devrait favoriser une gouvernance numérique plus structurée et une interconnexion renforcée des systèmes. Elle devrait également permettre d’accélérer la numérisation des services publics, de réduire les coûts et les délais de traitement des procédures, tout en renforçant la résilience des infrastructures face aux cybermenaces.
Samira Njoya
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Après la création, en 2023, d’une structure nationale dédiée à la cybersécurité, Madagascar poursuit la structuration de son écosystème numérique. Les autorités s’emploient désormais à poser un cadre légal afin de mieux protéger les systèmes et les données face à la montée de la cybercriminalité.
Madagascar a officiellement enclenché la semaine dernière le processus d’élaboration de sa stratégie nationale de cybersécurité à l’issue d’un atelier de lancement organisé à Antananarivo, réunissant autorités publiques, experts du numérique et partenaires techniques. Cette rencontre marque une étape structurante dans la volonté du pays de se doter d’un cadre cohérent pour sécuriser son espace numérique, alors que les usages digitaux progressent rapidement dans l’administration, les services financiers et l’économie.
« Les acteurs concernés se sont engagés à finaliser cette stratégie nationale de cybersécurité dans un délai de trois mois. Elle couvre des thématiques clés comme la protection de l’enfance en ligne, la lutte contre les violences basées sur le genre, la justice numérique et la coopération internationale en cas de cyberattaques ou de violations de données », a indiqué Eric Nirina Rakotomaniraka, chef d’équipe en charge des incidents numériques à la Computer Incident Response Team (CIRT).
Sur le plan opérationnel, la future stratégie vise à structurer la prévention, la détection et la réponse aux incidents numériques. Elle prévoit le renforcement des capacités nationales en matière d’investigation numérique (forensic), l’amélioration de la coordination entre institutions publiques et acteurs privés, ainsi que le développement des compétences locales. Le document doit également servir de socle à l’actualisation du cadre réglementaire, alors que la loi malgache sur la cybersécurité adoptée en 2014 apparaît de plus en plus inadaptée à l’évolution rapide des technologies et des menaces.
Cette initiative intervient dans un contexte de montée en puissance des usages numériques, mais aussi de fragilités persistantes des systèmes d’information. D’après le rapport Digital 2025, Madagascar comptait environ 6,6 millions d’internautes en 2025, soit un peu plus de 20 % de la population, un taux encore modeste mais en progression constante.
Dans le même temps, le pays demeure confronté à des capacités limitées en matière de cybersécurité. Selon l’Indice mondial de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Madagascar est classé dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur cinq, un niveau qui traduit des marges d’amélioration importantes, notamment en matière d’infrastructures techniques, de coordination institutionnelle, de développement des compétences et de coopération internationale.
La mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité devrait permettre à Madagascar de renforcer la protection de ses infrastructures numériques, d’accroître la confiance des citoyens et des investisseurs dans les services digitaux, et de mieux accompagner la transformation numérique du pays. En posant les bases d’une souveraineté numérique plus affirmée, les autorités entendent créer un environnement plus sûr pour l’innovation, le développement des services publics en ligne et l’intégration de l’économie malgache dans l’écosystème numérique régional et international.
Samira Njoya
Le dynamisme croissant des start-up et entreprises du numérique redessine progressivement le paysage économique djiboutien. Pour accompagner cette évolution et transformer l’innovation en moteur de croissance durable, les autorités misent sur une meilleure organisation et représentation du secteur.
Djibouti a engagé une nouvelle étape dans la structuration de son écosystème numérique avec le lancement officiel du processus de création de la première Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique. L’initiative a été amorcée lors d’une réunion nationale tenue la semaine dernière, sous la présidence de Mariam Hamadou Ali (photo, au centre), ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, en présence des principaux acteurs publics et privés du numérique.
À cette occasion, les autorités ont mis en avant la nécessité de doter le pays d’un cadre représentatif capable de porter la voix des entreprises technologiques et de renforcer leur rôle dans la transformation économique. La future fédération est appelée à devenir un interlocuteur structuré des pouvoirs publics, tout en contribuant à l’émergence d’un environnement favorable à l’innovation, à l’entrepreneuriat numérique et au développement des start-up locales, en particulier celles portées par les jeunes.
Concrètement, la fédération aura pour vocation de rassembler les entreprises opérant dans les domaines du numérique, des technologies de l’information, des services digitaux et de l’innovation. Elle devra accompagner la croissance des start-up, promouvoir de meilleures conditions d’exercice pour les acteurs du secteur, encourager la coopération entre entreprises et faciliter l’accès aux opportunités régionales et continentales. L’initiative s’inscrit également dans la dynamique de la Déclaration de Marrakech, à l’issue de laquelle Djibouti a été désigné comme l’un des pays fondateurs de la Fédération africaine des entreprises du numérique.
La création de cette fédération s’aligne par ailleurs sur la Vision « Nation intelligente » portée par les autorités djiboutiennes, qui vise à accélérer la transformation numérique de l’économie, moderniser l’administration et stimuler l’innovation locale. En structurant les acteurs privés du numérique, le pays entend mieux capter les opportunités offertes par l’intégration régionale et par les initiatives continentales en faveur du marché numérique africain.
À terme, la Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique pourrait jouer un rôle clé dans la consolidation de l’écosystème technologique national. En renforçant la coordination entre acteurs, en soutenant l’entrepreneuriat et en favorisant les partenariats à l’échelle africaine, elle devrait contribuer à la création d’emplois qualifiés, à l’émergence de champions locaux du numérique et à l’ancrage durable de Djibouti dans l’économie digitale régionale.
Samira Njoya
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Portés par l’essor du mobile et du commerce électronique, les paiements en ligne progressent rapidement en Afrique. Toutefois, l’accès à des moyens de paiement numériques sécurisés et interopérables reste limité pour une large part de la population, freinant encore la pleine inclusion financière.
Orange Money Group et Visa ont annoncé, vendredi 12 décembre à Casablanca, la conclusion d’un partenariat stratégique destiné à faciliter l’accès aux paiements en ligne et à renforcer l’inclusion financière en Afrique et au Moyen‑Orient. Cette collaboration vise à élargir l’usage des services financiers numériques, dans un contexte de forte progression du commerce électronique et des paiements dématérialisés sur le continent.
S’exprimant à l’occasion de cette annonce, le directeur général d’Orange Money Group, Thierry Millet, a souligné que ce partenariat constitue une étape clé dans la stratégie du groupe. « Désormais, particuliers comme entrepreneurs peuvent créer en quelques secondes leur carte Visa virtuelle et payer en ligne à l’international dans tout le réseau Visa. Cette première étape de notre partenariat stratégique rapproche Orange Money d’un objectif clair : devenir un moyen de paiement accepté partout, des grands sites marchands aux commerces de proximité », a‑t‑il expliqué.
Sur le plan opérationnel, le partenariat repose sur l’intégration d’une carte virtuelle Visa directement au sein de l’écosystème Orange Money, via l’application Max it. Les utilisateurs peuvent générer leur carte en quelques clics, l’alimenter depuis leur portefeuille mobile et régler des achats en ligne sur des sites locaux ou internationaux. Déployée dans un premier temps dans des marchés tests comme le Botswana, Madagascar et la Jordanie, la solution a récemment été introduite en Côte d’Ivoire et doit être étendue à d’autres pays, dont la Guinée, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo. Une version physique de la carte est également prévue afin de couvrir des usages plus larges.
Cette initiative intervient alors que l’Afrique s’impose comme l’un des principaux moteurs mondiaux du mobile money. D’après la GSMA, le continent comptait plus d’un milliard de comptes de monnaie mobile enregistrés en 2024 et concentrait plus de 70 % des transactions mondiales du secteur. Parallèlement, le commerce électronique connaît une croissance soutenue, portée par l’augmentation du taux de pénétration d’Internet et du smartphone, mais reste freiné par l’accès limité aux moyens de paiement en ligne internationaux. En s’appuyant sur le réseau d’acceptation mondial de Visa et la forte implantation locale d’Orange Money, le partenariat entend répondre à ce déficit structurel.
En combinant la forte présence locale d’Orange Money — avec plus de 45 millions de comptes actifs dans 17 pays africains — et le réseau d’acceptation international de Visa, le partenariat pourrait contribuer à réduire cette fracture. À terme, il est appelé à faciliter l’intégration de millions d’utilisateurs et de petites entreprises dans l’économie numérique, en leur offrant des outils de paiement adaptés aux exigences du commerce en ligne, tout en renforçant la dynamique d’inclusion financière sur le continent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La numérisation engagée en Algérie touche désormais l’ensemble des secteurs, y compris la santé, où les besoins restent critiques. Dans ce contexte, les autorités intensifient leurs efforts pour moderniser les services essentiels et améliorer la continuité des soins.
L’Algérie prépare le déploiement d’une plateforme numérique dédiée à l’organisation des transferts de patients entre établissements hospitaliers. L’annonce a été faite le jeudi 11 décembre devant le Conseil de la nation par le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene (photo). Cette initiative vise à structurer et fluidifier un processus souvent complexe, en particulier dans les wilayas du Sud et des Hauts‑Plateaux, où l’accès aux soins spécialisés demeure limité.
La future plateforme instaurera un circuit entièrement numérisé pour le suivi et la validation des demandes de transfert, aujourd’hui gérées par des canaux multiples et peu harmonisés. Le ministre a rappelé que ces opérations obéissent à un cadre strict imposant l’examen de chaque demande dans des délais raisonnables, tout en garantissant une réponse rapide pour les cas urgents, avec un délai maximal fixé à 48 heures.
Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique à l’horizon 2030, qui fait de la modernisation des services publics l’un des axes prioritaires. Il intervient alors que l’Algérie cherche à améliorer la continuité des soins sur un territoire particulièrement vaste et marqué par de fortes disparités géographiques. Les wilayas du Sud, qui couvrent plus de 80 % de la superficie du pays, restent confrontées à un accès limité à certaines spécialités, rendant les transferts indispensables pour les prises en charge nécessitant une expertise spécifique.
La numérisation du processus de transfert entre hôpitaux devrait permettre d’automatiser plusieurs étapes essentielles, depuis l’enregistrement des demandes jusqu’à la vérification des critères médicaux, en passant par la transmission aux équipes chargées de l’évaluation ou le suivi des délais de réponse. Elle facilitera également l’activation des protocoles d’urgence lorsque la situation l’exige. Le dispositif sera enfin relié aux services de transport sanitaire, y compris l’évacuation aérienne assurée par la Protection civile, Air Algérie ou, dans les situations les plus critiques, les forces aériennes militaires.
Le projet de plateforme de gestion des transferts s’insère dans un mouvement plus vaste de transformation numérique du secteur de la santé en Algérie : déploiement du dossier médical électronique (DME), création de l’Agence nationale de numérisation de la santé (ANNS), développement de services de télémédecine et adoption récente de services cloud nationaux pour l’hébergement des données de santé.
Samira Njoya
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L’essor de l’intelligence artificielle redéfinit les priorités éducatives dans la région. Face à une jeunesse nombreuse et à une économie en mutation, l’Afrique de l’Est cherche à structurer sa montée en compétences pour rester compétitive dans la transformation numérique mondiale.
MindHYVE.ai, Inc., entreprise américaine spécialisée dans l’intelligence artificielle agentique, et l’Inter‑University Council for East Africa (IUCEA), l’organisme régional chargé de l’intégration et de l’harmonisation de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Est, ont signé le mardi 9 décembre à Kampala un partenariat destiné à faire de la région un futur pôle de compétences en IA. L’accord vise à doter les universités membres de l’IUCEA d’outils d’apprentissage avancés et de programmes certifiants de niveau international.
« Ce partenariat marque un moment déterminant pour l’Afrique de l’Est. Équiper nos universités, nos éducateurs et nos étudiants avec une connaissance de l’IA et une maîtrise éthique est essentiel pour l’avancement de notre région », a déclaré le professeur Idris A. Rai (photo), secrétaire exécutif par intérim de l’IUCEA, soulignant la volonté de renforcer la compétitivité de la région dans l’économie numérique mondiale.
Dans sa première phase, l’accord permettra aux plus de 170 universités membres d’accéder à ArthurAI, la plateforme d’apprentissage agentique de MindHYVE.ai, qui sera déployée dans le cadre d’un projet pilote régional. S’y ajoutent 50 cours certifiés du programme « The Dawn Directive », des certifications en littératie et maîtrise de l’IA codélivrées avec le California Institute of Artificial Intelligence, ainsi que des sessions de formation destinées aux enseignants et responsables académiques. Le protocole prévoit une mise en œuvre sur deux ans, supervisée par un comité conjoint chargé de l’évaluation et du passage à l’échelle.
Cette collaboration intervient dans un contexte où la demande en compétences numériques explose. L’Afrique de l’Est, qui concentre l’une des populations les plus jeunes du continent, peine encore à répondre aux besoins en formation avancée dans les technologies émergentes. Selon la Banque mondiale, d’ici 2030, l’Afrique subsaharienne pourrait créer près de 230 millions d’emplois nécessitant des compétences numériques, alors même que les déficits de qualification demeurent l’un des principaux freins à cette transition. Les gouvernements de la région multiplient par ailleurs les stratégies nationales d’IA, d’innovation et de transformation de l’enseignement supérieur, offrant un terrain favorable à ce type d’initiative régionale.
La mise en œuvre de ce partenariat devrait permettre à l’Afrique de l’Est de former un plus grand nombre d’étudiants et de professionnels aux compétences essentielles dans une économie de plus en plus numérique. Elle offre également aux universités une base commune pour renforcer la qualité de leurs programmes, améliorer la mobilité académique et structurer des formations alignées sur les besoins technologiques croissants de la région. L’initiative pourrait enfin soutenir les efforts engagés par les États membres pour moderniser l’enseignement supérieur et intégrer davantage les technologies émergentes dans les cursus.
Samira Njoya
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Le numérique transforme progressivement les processus électoraux en Afrique, en facilitant l’accès aux inscriptions et en renforçant la transparence. L’Éthiopie s’inscrit dans cette dynamique pour moderniser la gestion des candidatures et des électeurs.
L’Éthiopie introduira pour la première fois l’inscription numérique des électeurs et des candidats à l’occasion de ses septièmes élections générales, prévues le 1ᵉʳ juin 2026. L’annonce a été faite le mardi 9 décembre par Melatwork Hailu (photo), présidente de la Commission électorale nationale éthiopienne (NEBE), lors d’un point de presse détaillant les préparatifs du scrutin.
Selon la responsable, les plateformes d’enregistrement numérique sont désormais opérationnelles et les formations des représentants des partis politiques ont débuté. Les candidats pourront s’inscrire via une interface web ou une application mobile, tandis que les électeurs auront le choix entre l’auto‑inscription en ligne et l’inscription assistée dans des centres équipés de tablettes. Pour soutenir ce dispositif, la NEBE a également mis en place un centre d’appels ainsi que des équipes d’assistance technique chargées d’accompagner les usagers rencontrant des difficultés.
Ce virage numérique s’inscrit dans un plan plus large de modernisation de la gestion électorale en Éthiopie. La NEBE affirme vouloir renforcer la transparence, l’efficacité et l’accessibilité du processus, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, des contraintes logistiques et des attentes fortes en matière de gouvernance. L’introduction d’outils numériques doit permettre de sécuriser les données, d’améliorer le suivi administratif des candidatures et de réduire les retards fréquemment observés lors des inscriptions.
Dans un pays de plus de 135 millions d’habitants, où la mobilité est parfois entravée et où l’accès aux centres administratifs reste limité dans plusieurs régions, l’inscription en ligne pourrait faciliter la participation électorale, notamment dans les zones rurales ou isolées. Cependant, cette modernisation comporte aussi des limites importantes, notamment la faible connectivité dans de vastes zones rurales, les inégalités d’accès aux outils numériques, les risques de cybersécurité et la nécessité de former les usagers à ces nouveaux dispositifs.
À terme, si ce système fonctionne comme prévu, l’Éthiopie pourrait renforcer durablement la fiabilité et l’efficacité de son administration électorale et poser les bases d’une transformation progressive de ses procédures démocratiques.
Samira Njoya
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Face aux défis persistants dans l’accès à la justice, le Burkina Faso intensifie sa transformation digitale. Les autorités développent des solutions numériques pour simplifier les démarches, renforcer la transparence et améliorer la réactivité des services judiciaires sur l’ensemble du territoire.
Le ministère de la Transition digitale et celui de la Justice ont annoncé, mardi 9 décembre, la finalisation du « Module Parquet de la Chaîne Pénale », une plateforme destinée à permettre le dépôt en ligne des plaintes auprès des parquets du Burkina Faso. Le dispositif sera officiellement lancé le 15 décembre 2025 à Ouagadougou.
Présenté comme un outil majeur de modernisation du service public, le Module Parquet offrira aux citoyens la possibilité de déposer leurs plaintes en ligne, sans déplacement, et permettra aux acteurs judiciaires d’assurer un traitement intégré et sécurisé des dossiers, depuis la réception des plaintes jusqu’au verdict. La solution vise à réduire les lenteurs administratives, à renforcer la traçabilité des procédures et à fluidifier le travail des professionnels du droit.
Le lancement s’inscrit dans la politique de transformation numérique engagée par les autorités burkinabè depuis plusieurs années, marquée notamment par la généralisation du casier judiciaire en ligne depuis 2023, la digitalisation progressive de la chaîne pénale et la modernisation des systèmes d’information du ministère de la Justice. Cette initiative intervient dans un contexte où l’accès à la justice demeure entravé par les lenteurs procédurales, l’engorgement des greffes et les difficultés de mobilité dans certaines régions.
Avec le « Module Parquet », les autorités espèrent offrir aux citoyens un parcours plus fluide et réduire la pression sur les guichets physiques. La plateforme devrait contribuer à accélérer la circulation de l’information, améliorer la transparence du traitement des plaintes et renforcer la proximité entre le parquet et les usagers. À terme, les données générées par ce service permettront d’affiner le pilotage de la chaîne pénale et d’appuyer la mise en œuvre de réformes visant à rendre la justice plus accessible et plus efficace sur l’ensemble du territoire.
Rappelons que selon l’E-Government Development Index des Nations unies, qui mesure la fourniture de services en ligne, la connectivité des télécommunications et les capacités humaines, le Burkina Faso s’est classé 175ᵉ sur 193 pays en 2024, avec un score très faible de 0,2895, soulignant l’ampleur des défis restant à relever en matière de digitalisation des services publics.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Le marché africain du contenu numérique connaît une croissance rapide, portée par une population jeune et connectée. Cependant, l’accès reste limité par les infrastructures, les coûts et le manque de plateformes adaptées aux réalités locales.
Gara Store, plateforme africaine de distribution de contenus numériques, a annoncé le mardi 9 décembre la signature d’un accord de distribution stratégique avec le groupe européen Média-Participations, un acteur majeur de la bande dessinée francophone et du divertissement familial. Ce partenariat vise à rendre accessibles aux publics africains plusieurs milliers d’œuvres emblématiques tout en renforçant la présence du groupe sur un marché en pleine expansion.
L’accord porte sur le catalogue francophone de Média-Participations, couvrant la bande dessinée, la jeunesse et le spirituel, qui sera intégré sur Gara Store. La plateforme, actuellement en phase de déploiement avec des tests dans plusieurs pays africains, est conçue pour répondre aux obstacles structurels du continent, tels que les difficultés de paiement, l’accès à Internet via mobile et les contraintes économiques locales. Le partenariat est également présenté comme un levier de structuration du marché africain du divertissement numérique, incluant le soutien aux créateurs et la construction d’un écosystème culturel local compétitif.
La collaboration intervient alors que le marché africain du contenu numérique connaît une croissance soutenue. Le continent compte plus de 670 millions d’internautes, dont une majorité accède aux contenus via mobile. En Afrique, plus de 70 % de la connexion Internet passe par le mobile, et la demande en divertissement en ligne augmente rapidement au sein d’une population très jeune, dont plus de 60 % ont moins de 25 ans. Malgré cette dynamique, l’accès légal aux contenus culturels demeure limité, faute de plateformes adaptées, en raison de coûts encore élevés, de difficultés de paiement et de catalogues trop fragmentés.
Pour Média-Participations, cet accord représente une étape stratégique dans sa dynamique d’expansion internationale, après l’Europe, l’Amérique et l’Asie, positionnant l’Afrique comme un nouveau marché prioritaire. « Cet accord ouvre de nombreuses perspectives pour des générations d’Africains qui découvriront ou retrouveront nos titres iconiques », souligne Julien Papelier (photo, à droite), directeur général du groupe.
Le partenariat entre Gara Store et Média-Participations devrait permettre d’élargir l’accès à des contenus de référence sur le continent. Il vise également à encourager la collaboration entre créateurs africains et acteurs internationaux, à démontrer le potentiel du marché africain du divertissement numérique et à générer des opportunités économiques pour l’ensemble de la chaîne de valeur. Par ailleurs, les données collectées via la plateforme devraient aider à mieux comprendre les usages et attentes locaux, afin d’anticiper les besoins futurs du marché.
Samira Njoya
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Les autorités gabonaises cherchent à mieux structurer l’écosystème des services financiers numériques. Après un partenariat annoncé avec Visa en mai dernier, le gouvernement poursuit ses efforts avec un nouvel accord destiné à renforcer l’inclusion financière et la régulation du secteur.
Le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation (MENDI) a annoncé le lundi 8 décembre la conclusion d’un partenariat avec le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF). Cette collaboration vise à renforcer l’écosystème des services financiers numériques et à soutenir l’ambition nationale de faire du numérique un moteur de modernisation de l’État et de croissance économique.
Au cœur de cette initiative figurent deux axes prioritaires. Le premier porte sur le dialogue interinstitutionnel, avec pour objectif d’harmoniser les politiques publiques, renforcer la coordination entre les acteurs et instaurer un cadre de concertation pérenne autour des services financiers numériques. Le second axe concerne le renforcement des capacités techniques, à travers la formation des décideurs sur des thématiques clés telles que la gouvernance de la monnaie électronique, l’interopérabilité des services, la protection des données, l’éducation financière ou encore la protection des usagers.
Les autorités annoncent également une attention particulière portée aux réformes favorisant la concurrence entre fournisseurs de services financiers, au développement des infrastructures numériques essentielles et à la mise en place de mécanismes renforcés de protection des usagers.
Ce partenariat s’inscrit dans la continuité du diagnostic national mené en 2024 par l’UNCDF. Il intervient dans un contexte où le Gabon cherche à accélérer l’inclusion financière, encore marquée par de fortes disparités. Si le pays affiche une dynamique positive, avec plus de 4000 milliards FCFA (7 milliards USD) de transactions Mobile Money enregistrées en 2024 et près de 368 millions d’opérations sur la même période, une partie de la population reste en dehors des services financiers formels : seuls 30 % des adultes détiennent un compte bancaire. Les zones rurales, les femmes et les jeunes sont les plus touchés par ces exclusions.
Les coûts des services, l’absence d’interopérabilité complète entre les opérateurs, les limites en matière d’éducation financière et une confiance encore fragile dans les outils numériques figurent parmi les obstacles régulièrement soulignés par les acteurs du secteur.
L’intervention de l’UNCDF devrait permettre de soutenir les réformes permettant de moderniser cet écosystème et de créer un environnement plus attractif pour les prestataires de services financiers numériques. En renforçant la coopération entre institutions, en clarifiant les cadres opérationnels et en améliorant la qualité des infrastructures, les autorités espèrent stimuler l’innovation, encourager l’arrivée de nouveaux services et faciliter l’accès des populations à des solutions de paiement, d’épargne ou de transfert plus fiables et abordables.
Samira Njoya
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