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Confronté à un faible taux de connectivité et à de fortes disparités territoriales, le Tchad cherche à accélérer sa transition numérique. Les autorités multiplient les échanges avec des acteurs technologiques pour renforcer les infrastructures et élargir l’accès aux services digitaux.

Le Tchad cherche à accélérer la mise en œuvre de sa stratégie numérique nationale « Tchad Connexion 2030 ». Dans ce cadre, le ministre de l’Économie numérique et de la Digitalisation, Boukar Michel (photo), a reçu le mercredi 24 décembre une délégation de Huawei Afrique du Nord, conduite par son vice-président Jason Ye, afin d’échanger sur les priorités de la transformation numérique du pays.

Les discussions ont porté sur plusieurs chantiers stratégiques, notamment l’extension des infrastructures de télécommunications, l’élargissement de l’accès aux services connectés et l’accélération de la digitalisation des services publics. Dans un pays où la connectivité reste inégalement répartie, ces axes figurent au cœur des ambitions affichées par les autorités.

Le gouvernement tchadien mise notamment sur des partenariats technologiques pour réduire la fracture numérique, en particulier dans les zones rurales, et soutenir l’émergence d’un écosystème digital plus inclusif. L’amélioration de la couverture réseau, le déploiement de solutions numériques adaptées aux réalités locales et le renforcement des compétences techniques sont identifiés comme des leviers clés pour accompagner cette transition.

Pour Huawei, déjà impliqué dans plusieurs projets d’infrastructures numériques sur le continent, ces échanges s’inscrivent dans une logique de coopération technique avec les États engagés dans la modernisation de leurs économies. Les deux parties ont évoqué la possibilité de traduire ces discussions en projets opérationnels, alignés sur les priorités définies par « Tchad Connexion 2030 ».

Cette rencontre intervient dans un contexte de retard structurel en matière de connectivité. Selon DataReportal, seuls 13,2 % des Tchadiens avaient accès à Internet début 2025, avec de fortes disparités entre les centres urbains et les zones rurales.

Samira Njoya 

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Posted On lundi, 29 décembre 2025 11:18 Written by

Face à l’essor du trafic aérien et aux attentes croissantes des passagers, le Maroc mise sur la numérisation pour moderniser ses aéroports. La mise en place de solutions automatisées et connectées permet de rapprocher les services du voyageur et de soutenir une gestion plus efficace des flux.

L’Office National des Aéroports (ONDA) du Maroc a annoncé l’inauguration d’un parcours passager entièrement digitalisé à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en marge de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025). L’objectif est de fluidifier le passage des voyageurs et d’améliorer significativement leur expérience pendant la compétition.

Le dispositif repose sur des technologies digitales et biométriques avancées. Dix bornes Self Bag Drop ont été installées au niveau 0 du Terminal 1 pour les passagers de Royal Air Maroc, permettant un enregistrement et un dépôt des bagages entièrement automatisés. Au Terminal 2, douze bornes libre‑service offrent aux voyageurs sans bagages en soute la possibilité de s’enregistrer de manière autonome et d’accéder directement aux circuits d’embarquement. Plusieurs compagnies, dont Air Arabia, Saudia et EgyptAir, ont déjà intégré leurs applications à ces bornes, renforçant l’interopérabilité du système.

Ce déploiement intervient dans un contexte d’affluence exceptionnelle, avec des milliers de supporters présents pour la CAN 2025. Entre le 8 et le 18 décembre, l’aéroport Mohammed V de Casablanca a enregistré un trafic record de 292 221 passagers, soit 33,7 % du volume total des voyageurs au Maroc, confirmant son rôle de principal hub aérien du pays durant la compétition.

Ces initiatives s’inscrivent dans la continuité de la stratégie « Décollage 2025 » annoncée l’an dernier par l’ONDA, visant la numérisation complète des aéroports marocains. La création d’une Digital Factory, le déploiement d’e‑gates biométriques et la mise en place du système « SMART AIRPORT » avaient également été annoncés pour surveiller les infrastructures en temps réel et anticiper les dysfonctionnements. Ces mesures préparent le terrain à une digitalisation complète des parcours passagers, renforçant la modernisation des aéroports et la sécurité des voyageurs.

Samira Njoya

Posted On mercredi, 24 décembre 2025 08:18 Written by

A l’instar de plusieurs pays, le Sénégal fait face à une recrudescence des cyberattaques visant les entreprises et les institutions publiques. Pour y répondre, le pays a mis en place des stratégies combinant actions policières et partenariats internationaux, afin de renforcer la sécurité numérique.

Les autorités sénégalaises ont déjoué une tentative de fraude informatique visant à détourner 7,9 millions de dollars d’une grande compagnie pétrolière, a annoncé lundi 22 décembre Interpol. Les pirates avaient infiltré les systèmes de messagerie interne de l’entreprise et usurpé l’identité de cadres dirigeants pour initier un virement frauduleux.

Selon Neal Jetton, directeur de la lutte contre la cybercriminalité à Interpol, « l’ampleur et la sophistication des cyberattaques en Afrique s’accélèrent, en particulier contre des secteurs stratégiques comme la finance et l’énergie ». Il a salué la réactivité des forces sénégalaises, qui ont bloqué le transfert et gelé les comptes bancaires destinataires, évitant ainsi une perte financière majeure.

L’opération a été menée dans le cadre d’un dispositif de coordination internationale entre 19 pays africains, déployé entre fin octobre et fin novembre. Plus de 574 suspects ont été arrêtés, environ 3 millions de dollars saisis et plus de 6 000 liens malveillants supprimés. Au Ghana, plusieurs arrestations ont également été effectuées pour des détournements via rançongiciels et usurpation d’identité, impliquant plusieurs centaines de victimes et plusieurs centaines de milliers de dollars de préjudice.

Ce déjouement s’inscrit dans un contexte plus large de menace croissante des cyberattaques au Sénégal, où les défis numériques se multiplient avec l’expansion des technologies connectées. Selon des données de Kaspersky, plus de 10 millions de cybermenaces ont été détectées et bloquées en 2024, signe d’une recrudescence des tentatives d’intrusion, d’exploitation de failles de sécurité et de vols de mots de passe visant aussi bien les entreprises que les institutions publiques et les particuliers. Parmi ces attaques, certaines exploitent des accès distants non sécurisés ou des vulnérabilités logicielles, rendant les systèmes sensibles particulièrement exposés.

La mobilisation conjointe des pays africains montre que la lutte contre la cybercriminalité nécessite des outils modernes, une coordination transfrontalière et un renforcement des capacités locales. Elle illustre également l’importance de la sensibilisation, de la formation et de l’investissement dans des infrastructures numériques sécurisées pour limiter les risques de fraude et soutenir la transformation numérique du continent.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 23 décembre 2025 11:38 Written by

Le Maroc veut faire des start-up un moteur de son économie numérique. Malgré leur essor, le financement et l’accompagnement restent des défis majeurs pour ces jeunes entreprises innovantes, que le pays entend surmonter afin de consolider son écosystème entrepreneurial.

Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, en partenariat avec Tamwilcom, a lancé mercredi 17 décembre à Rabat l’offre « Startup Venture Building » (VB), un dispositif intégré visant à renforcer l’accompagnement et le financement des start-up marocaines innovantes.

Conçue comme un continuum de soutien couvrant toutes les étapes de croissance, l’offre Startup Venture Building vise à accompagner plus de 800 start-up sur trois ans. La plateforme combine accompagnement stratégique, expertise opérationnelle et financement adapté aux différents stades de maturité des projets. Parmi les innovations introduites figurent la bourse de vie, un revenu mensuel destiné aux porteurs de projets expérimentés, et la bourse d’incubation pouvant atteindre 200 000 dirhams (≈ 22 000 USD) pour financer le prototypage et la validation du marché. Le dispositif prévoit également un prêt d’honneur pouvant atteindre 500 000 dirhams pour soutenir le lancement commercial, ainsi qu’un prêt d’amorçage de 500 000 à 2 millions de dirhams pour accompagner la phase d’accélération et la croissance des start-up.

Au Maroc, la création de start-up s’est intensifiée ces dernières années. Cependant, le passage de l’idée au marché et la montée en échelle demeurent fragiles. Startup Venture Building articule ainsi l’intervention des structures d’accompagnement nationales et internationales — CEED Maroc, Technopark, Flat6Labs, Open Startup International, Renew Capital LLC et 500 Global — pour offrir un encadrement de qualité et des mécanismes financiers cohérents, renforçant la viabilité et la compétitivité des projets.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD) et constitue un instrument clé de mise en œuvre de la stratégie nationale Digital Morocco 2030, qui promeut la création de valeur, l’industrialisation des solutions numériques et le développement de start-up capables de franchir les seuils critiques de croissance. Doté de plus de 700 millions de dirhams, le programme vise à créer un environnement favorable à la transformation des idées en entreprises performantes et à renforcer le positionnement du Maroc comme hub régional du digital.

La mise en œuvre de Startup Venture Building devrait contribuer à structurer durablement l’écosystème entrepreneurial marocain. En facilitant le passage à l’échelle des start-up, en sécurisant leur financement et en renforçant leur accompagnement, le programme vise à accélérer la commercialisation de solutions innovantes, soutenir la compétitivité du tissu numérique national et consolider l’économie digitale du royaume, tout en favorisant l’émergence de champions nationaux à vocation internationale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 22 décembre 2025 09:07 Written by

L’Afrique observe un mouvement croissant vers les paiements instantanés, avec plusieurs pays qui déploient des plateformes numériques pour moderniser leurs systèmes financiers. La Guinée s’inscrit dans cette tendance pour sécuriser et accélérer les transactions, tout en favorisant l’inclusion financière.

La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a lancé, jeudi 18 décembre, les travaux de mise en œuvre du système de paiement instantané (SPI), une infrastructure numérique conçue pour révolutionner les modes de paiement dans le pays. Présenté comme un projet structurant, le SPI est attendu comme un catalyseur de digitalisation des transactions et un outil d’inclusion financière.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le premier vice‑gouverneur de la BCRG, Mohamed Lamine Conté, a souligné que ce projet est le fruit d’un processus consultatif associant banques, établissements de monnaie électronique, institutions de microfinance et fintechs. Pour lui, le SPI permettra à chaque usager guinéen d’envoyer ou de recevoir des fonds en temps réel, à toute heure et sans contrainte géographique. Cette rapidité accrue devrait compenser les lenteurs des systèmes traditionnels tout en facilitant tant les paiements marchands que les transferts personnels, améliorant ainsi l’expérience utilisateur.

Sur le plan technique, la BCRG a opté pour une infrastructure publique, ouverte et interopérable, reposant sur la technologie Mojaloop. Ce choix stratégique est destiné à éviter une dépendance technologique excessive, à encourager l’innovation locale et à favoriser la concurrence entre les différents prestataires de services financiers. Avec cette architecture, les transferts d’argent pourront s’effectuer en temps réel entre comptes bancaires, portefeuilles mobiles et autres instruments de paiement, posant les bases d’un écosystème financier intégré et dynamique.

L’intérêt de ce projet est d’autant plus marqué que la Guinée fait face à des défis persistants en matière d’inclusion financière. Selon les données les plus récentes de la BCRG, seulement 23 % des adultes possèdent un compte dans une institution financière, contre 7 % une décennie plus tôt. Ce taux demeure inférieur à la moyenne régionale en Afrique subsaharienne, malgré une progression notable de l’usage des services numériques.

Dans ce contexte, les services de mobile money gagnent du terrain et sont de plus en plus utilisés pour des transactions quotidiennes. Les transactions via mobile money ont augmenté de 8,6 %, passant de 43 077 milliards de francs guinéens (4,9 millions USD) au trimestre précédent à 46 795 milliards au deuxième trimestre 2024, illustrant un engouement croissant pour les solutions numériques comme alternative au système bancaire classique.

Au‑delà des frontières nationales, le lancement du SPI s’inscrit dans une dynamique régionale forte, alors que les systèmes de paiement instantané se multiplient en Afrique et traitent chaque année des dizaines de milliards de transactions. Des plateformes transfrontalières comme le PAPSS (Pan‑African Payment and Settlement System) de la CEDEAO montrent l’intérêt de disposer d’infrastructures nationales robustes, capables de s’interfacer avec les mécanismes régionaux et de faciliter l’intégration économique du continent.

Si le calendrier opérationnel du SPI reste à préciser, ses bénéfices attendus sont considérables. En réduisant l’usage du cash et en facilitant des transactions instantanées sécurisées, il devrait améliorer la circulation des flux financiers pour les citoyens, les entreprises et l’État. En outre, une interopérabilité effective des systèmes pourra non seulement diminuer les coûts de transaction, mais aussi renforcer la transparence et la confiance dans le système financier formel.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 22 décembre 2025 08:14 Written by

En Algérie, le secteur des TIC ambitionne de porter sa contribution à près de 7 % du PIB à l’horizon 2027. Dans ce contexte de montée en puissance du numérique, la dématérialisation des services administratifs s’impose comme levier pour moderniser la régulation et accompagner l’évolution du secteur.

L’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) a annoncé, dimanche 21 décembre, le lancement de « e‑Services », une nouvelle plateforme numérique destinée à moderniser la gestion de ses services administratifs. À travers cet outil, le régulateur entend accroître l’efficacité de ses procédures et améliorer la qualité de ses interactions avec les acteurs des secteurs postal et des communications électroniques.

Accessible à l’adresse https://esvc.arpce.dz, la plateforme e‑Services permet aux usagers de déposer, suivre et gérer en ligne leurs demandes, sans avoir à se déplacer. Elle centralise plusieurs démarches administratives liées aux activités régulées par l’ARPCE, avec pour objectifs de réduire les délais de traitement, d’améliorer la traçabilité des dossiers et de renforcer la transparence des procédures. Conçue comme un guichet unique numérique, la solution vise également à fluidifier les échanges entre l’autorité et les professionnels, tout en assurant la sécurité des données transmises.

Le lancement de cette plateforme s’inscrit dans le processus de transformation numérique engagé par les administrations publiques algériennes, dans lequel la dématérialisation des services est devenue un levier central d’amélioration de la gouvernance. Le secteur des postes et des communications électroniques, qui regroupe de nombreux opérateurs et acteurs régulés, génère chaque année un volume important de demandes liées aux autorisations, déclarations et obligations réglementaires, faisant de la digitalisation des échanges un enjeu particulièrement stratégique.

À terme, la plateforme e‑Services vise à améliorer l’efficacité administrative de l’ARPCE en simplifiant l’accès des opérateurs et des acteurs du secteur à ses services réglementaires. En dématérialisant les procédures, elle promet de réduire les délais et les contraintes administratives, tout en renforçant la transparence et la réactivité de l’ARPCE face aux besoins d’un environnement numérique en pleine évolution.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 22 décembre 2025 07:51 Written by

La Mauritanie poursuit la numérisation de ses services publics. Par exemple, en août dernier, le gouvernement avait numérisé le suivi des permis miniers. Plus tôt dans l’année, la demande du casier judiciaire avait également été dématérialisée.

Les autorités mauritaniennes ont lancé, mercredi 17 décembre, un package de services numérisés de la Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC). Ces services sont désormais accessibles sur le portail des services publics digitaux Khidmaty.

« À terme, le nouveau package numérique permettra aux citoyens de bénéficier à distance des services principaux de la société : abonnements, résiliations, transferts d’abonnements de domicile à domicile, paiement des factures et des frais, ainsi que les demandes de dépannage et l’autorelevé du compteur », a expliqué le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Selon le ministère, cette initiative s’inscrit dans le cadre de « l'Appui à la transformation numérique sectorielle » et vise à simplifier le quotidien des citoyens en rendant les services publics plus accessibles, plus rapides et disponibles 24h/24 et 7j/7. Depuis le début de l’année, l’exécutif a déjà numérisé des dizaines de services dans plusieurs secteurs, comme la santé, l’assurance, l’éducation, la justice, les mines, la police et le transport.

Pour soutenir cette ambition, le gouvernement mauritanien a lancé en janvier dernier le projet « Digital‑Y », financé à hauteur de 4 millions d’euros (environ 4,7 millions USD) et réalisé en partenariat avec l’Allemagne. Il vise à intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social.

Les autorités estiment que le portail Khidmaty permet aux citoyens d’accéder aux services publics numérisés et d’effectuer leurs démarches en ligne en toute sécurité, depuis n’importe quel smartphone ou ordinateur disponible sur le marché mauritanien. Cependant, avec l’arrivée croissante de services sur cette plateforme, on peut se demander si elle facilite réellement l’accès aux services publics. Selon DataReportal, environ 63 % de la population n’utilisait pas Internet en 2025.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On vendredi, 19 décembre 2025 09:01 Written by

La numérisation engagée en Côte d’Ivoire touche avant tout l’administration, qui doit fournir des services publics modernes et efficaces. Une feuille de route est nécessaire pour structurer les systèmes d’information, renforcer la sécurité des données et accompagner la transformation numérique.

Le ministère de l’Économie, du Plan et du Développement (MEPD) de Côte d’Ivoire s’est doté du Schéma Directeur du Système d’Information (SDSI) 2026–2030, un cadre stratégique repensé pour moderniser ses outils numériques, renforcer la sécurité des données et optimiser la gestion des services publics. Le document a été restitué récemment lors d’une cérémonie officielle à Abidjan.

« Le Schéma Directeur constitue désormais un outil stratégique pour renforcer la gouvernance numérique et améliorer l’efficacité de l’action publique. Cette restitution, qui a réuni une quarantaine de participants, ouvre la voie à la mise en œuvre des actions prévues afin de doter le MEPD d’un environnement numérique plus moderne, sécurisé et performant », a déclaré Yéo Nahoua, Directeur de Cabinet de la ministre de l’Économie Kaba Nialé.

L’actuelle mise à jour du SDSI découle d’un travail de diagnostic approfondi conduit par la Société nationale de développement informatique (SNDI), qui a mis en lumière des lacunes structurelles telles qu’une gouvernance informatique insuffisamment organisée, la multiplicité des plateformes non interconnectées, l’obsolescence des infrastructures et l’insuffisance des dispositifs de sécurité.

Pour répondre à ces défis, le plan repose sur quatre orientations clés, à savoir la professionnalisation de la fonction informatique, la mise en place d’un réseau intégré, le déploiement d’applications mutualisées et sécurisées, ainsi que la modernisation des infrastructures techniques. Il se décline en six programmes et 44 projets concrets, pour un budget global de 10,156 milliards FCFA (18 millions $).

Cette initiative s’inscrit dans un contexte national où le numérique constitue une priorité de développement. Pour 2026, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation dispose d’un budget de plus de 83,2 milliards FCFA, en hausse d’environ 37 % par rapport à 2025, afin de renforcer la performance numérique et l’accès à la connectivité sur tout le territoire.

Ces financements s’ajoutent à des investissements antérieurs qui, en 2024, ont permis le déploiement de plus de 33 000 km de fibre optique, la mise en service de plateformes de démarches administratives dématérialisées et l’amélioration de la couverture 4G dans de nombreuses zones rurales.

La mise en place de ce nouveau SDSI devrait favoriser une gouvernance numérique plus structurée et une interconnexion renforcée des systèmes. Elle devrait également permettre d’accélérer la numérisation des services publics, de réduire les coûts et les délais de traitement des procédures, tout en renforçant la résilience des infrastructures face aux cybermenaces.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 17 décembre 2025 10:49 Written by

Après la création, en 2023, d’une structure nationale dédiée à la cybersécurité, Madagascar poursuit la structuration de son écosystème numérique. Les autorités s’emploient désormais à poser un cadre légal afin de mieux protéger les systèmes et les données face à la montée de la cybercriminalité.

Madagascar a officiellement enclenché la semaine dernière le processus d’élaboration de sa stratégie nationale de cybersécurité à l’issue d’un atelier de lancement organisé à Antananarivo, réunissant autorités publiques, experts du numérique et partenaires techniques. Cette rencontre marque une étape structurante dans la volonté du pays de se doter d’un cadre cohérent pour sécuriser son espace numérique, alors que les usages digitaux progressent rapidement dans l’administration, les services financiers et l’économie.

« Les acteurs concernés se sont engagés à finaliser cette stratégie nationale de cybersécurité dans un délai de trois mois. Elle couvre des thématiques clés comme la protection de l’enfance en ligne, la lutte contre les violences basées sur le genre, la justice numérique et la coopération internationale en cas de cyberattaques ou de violations de données », a indiqué Eric Nirina Rakotomaniraka, chef d’équipe en charge des incidents numériques à la Computer Incident Response Team (CIRT).

Sur le plan opérationnel, la future stratégie vise à structurer la prévention, la détection et la réponse aux incidents numériques. Elle prévoit le renforcement des capacités nationales en matière d’investigation numérique (forensic), l’amélioration de la coordination entre institutions publiques et acteurs privés, ainsi que le développement des compétences locales. Le document doit également servir de socle à l’actualisation du cadre réglementaire, alors que la loi malgache sur la cybersécurité adoptée en 2014 apparaît de plus en plus inadaptée à l’évolution rapide des technologies et des menaces.

Cette initiative intervient dans un contexte de montée en puissance des usages numériques, mais aussi de fragilités persistantes des systèmes d’information. D’après le rapport Digital 2025, Madagascar comptait environ 6,6 millions d’internautes en 2025, soit un peu plus de 20 % de la population, un taux encore modeste mais en progression constante.

Dans le même temps, le pays demeure confronté à des capacités limitées en matière de cybersécurité. Selon l’Indice mondial de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Madagascar est classé dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur cinq, un niveau qui traduit des marges d’amélioration importantes, notamment en matière d’infrastructures techniques, de coordination institutionnelle, de développement des compétences et de coopération internationale.

La mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité devrait permettre à Madagascar de renforcer la protection de ses infrastructures numériques, d’accroître la confiance des citoyens et des investisseurs dans les services digitaux, et de mieux accompagner la transformation numérique du pays. En posant les bases d’une souveraineté numérique plus affirmée, les autorités entendent créer un environnement plus sûr pour l’innovation, le développement des services publics en ligne et l’intégration de l’économie malgache dans l’écosystème numérique régional et international.

Samira Njoya

Posted On mardi, 16 décembre 2025 12:29 Written by

Le dynamisme croissant des start-up et entreprises du numérique redessine progressivement le paysage économique djiboutien. Pour accompagner cette évolution et transformer l’innovation en moteur de croissance durable, les autorités misent sur une meilleure organisation et représentation du secteur.

Djibouti a engagé une nouvelle étape dans la structuration de son écosystème numérique avec le lancement officiel du processus de création de la première Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique. L’initiative a été amorcée lors d’une réunion nationale tenue la semaine dernière, sous la présidence de Mariam Hamadou Ali (photo, au centre), ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, en présence des principaux acteurs publics et privés du numérique.

À cette occasion, les autorités ont mis en avant la nécessité de doter le pays d’un cadre représentatif capable de porter la voix des entreprises technologiques et de renforcer leur rôle dans la transformation économique. La future fédération est appelée à devenir un interlocuteur structuré des pouvoirs publics, tout en contribuant à l’émergence d’un environnement favorable à l’innovation, à l’entrepreneuriat numérique et au développement des start-up locales, en particulier celles portées par les jeunes.

Concrètement, la fédération aura pour vocation de rassembler les entreprises opérant dans les domaines du numérique, des technologies de l’information, des services digitaux et de l’innovation. Elle devra accompagner la croissance des start-up, promouvoir de meilleures conditions d’exercice pour les acteurs du secteur, encourager la coopération entre entreprises et faciliter l’accès aux opportunités régionales et continentales. L’initiative s’inscrit également dans la dynamique de la Déclaration de Marrakech, à l’issue de laquelle Djibouti a été désigné comme l’un des pays fondateurs de la Fédération africaine des entreprises du numérique.

La création de cette fédération s’aligne par ailleurs sur la Vision « Nation intelligente » portée par les autorités djiboutiennes, qui vise à accélérer la transformation numérique de l’économie, moderniser l’administration et stimuler l’innovation locale. En structurant les acteurs privés du numérique, le pays entend mieux capter les opportunités offertes par l’intégration régionale et par les initiatives continentales en faveur du marché numérique africain.

À terme, la Fédération djiboutienne des entreprises du secteur numérique pourrait jouer un rôle clé dans la consolidation de l’écosystème technologique national. En renforçant la coordination entre acteurs, en soutenant l’entrepreneuriat et en favorisant les partenariats à l’échelle africaine, elle devrait contribuer à la création d’emplois qualifiés, à l’émergence de champions locaux du numérique et à l’ancrage durable de Djibouti dans l’économie digitale régionale.

Samira Njoya

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Posted On lundi, 15 décembre 2025 07:50 Written by
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