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Face à l’afflux croissant de plaintes et de requêtes, le ministère public marocain renforce sa stratégie digitale. Un nouveau service vient compléter l’ensemble d’outils numériques destinés à améliorer la relation avec les usagers et à rendre les procédures plus lisibles et réactives.

La présidence du ministère public a lancé, mercredi 19 novembre, un nouveau service d’alerte par SMS permettant aux citoyens de suivre instantanément l’évolution de leurs plaintes déposées auprès des parquets du royaume. Cette initiative vise à moderniser la communication entre le parquet général et les usagers.

Concrètement, le service envoie automatiquement des notifications sur le numéro de téléphone communiqué lors du dépôt du dossier. Les usagers sont ainsi informés de chaque étape : enregistrement, transmission du dossier, décisions prises ou toute autre procédure en cours. Pensé pour être simple et accessible, ce dispositif permet de réduire les déplacements, d’écourter les délais d’information et d’améliorer la transparence du traitement des plaintes.

Le lancement de ce service s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de la présidence du ministère public, qui fait de la communication avec les usagers et de l’accès à l’information un axe prioritaire. Cette démarche prolonge les efforts nationaux visant à moderniser l’administration judiciaire, à renforcer la proximité avec les citoyens et à instaurer un service public plus efficace et plus lisible.

Selon les données officielles, la présidence du ministère public a enregistré 565 874 plaintes en 2024, dont 484 066 ont été traitées, soit un taux de traitement d’environ 88 %. Ces volumes témoignent d’une charge importante pour le parquet, soulignant l’intérêt d’un service numérique comme celui-ci pour informer les usagers en temps réel et alléger la pression sur les guichets physiques.

Grâce à ce nouveau service SMS, le ministère public entend offrir aux citoyens un parcours plus fluide et renforcer la proximité avec l’usager. Ce dispositif vient s’ajouter à plusieurs outils numériques déjà déployés ces dernières années, notamment le service de dépôt de plaintes en ligne, l’espace d’interaction avec le parquet sur son portail officiel, ainsi que la boîte e-mail dédiée aux doléances. Ces solutions participent à réduire la pression sur les guichets, améliorer la transparence des procédures et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration judiciaire.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 20 novembre 2025 09:04 Written by

La Tanzanie engage une nouvelle phase de sa transition numérique, portée par des investissements massifs dans les infrastructures et les services digitaux. La nomination d’Angellah Kairuki intervient au cœur de cette dynamique, confiant à une nouvelle dirigeante la poursuite de projets structurants.

La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a formé, lundi 17 novembre 2025, un nouveau gouvernement composé de 27 ministres et 29 vice-ministres. Parmi eux figure Angellah Kairuki (photo), nommée ministre de la Communication et des Technologies de l’Information, en remplacement de Jerry William Silaa, en poste depuis un an. Cette nomination intervient alors que la Tanzanie met en œuvre son Cadre stratégique de l’économie numérique 2024‑2034, visant à moderniser les services publics et à renforcer la souveraineté numérique du pays.

Angellah Kairuki dispose d’un parcours ministériel dense. Elle a dirigé le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, et a été successivement ministre d’État à la Présidence, ministre des Mines, puis vice-ministre chargée des Terres, de l’Habitat et des Affaires constitutionnelles et juridiques. Cette expérience lui confère une solide maîtrise des dossiers institutionnels et des projets à fort impact économique et social.

À son arrivée au ministère, Angellah Kairuki prend en main plusieurs projets structurants déjà engagés par le gouvernement. La dorsale nationale de télécommunications (NICTBB), qui couvre actuellement 78 % du territoire, fait l’objet d’une nouvelle phase d’extension financée à hauteur de 73 milliards de shillings tanzaniens (environ 30 millions USD) pour connecter les districts encore non desservis. Le gouvernement supervise également la construction de deux centres de données publics : l’un à Dodoma, déjà en phase d’équipement, et un second à Zanzibar, porté par l’e-Government Authority (eGA). Un Centre national de cybersécurité, annoncé en 2024, doit compléter ces infrastructures afin de renforcer la surveillance et la protection des systèmes critiques.

La ministre devra également poursuivre la mise en œuvre de la plateforme nationale d’identification numérique, qui compte déjà plus de 24 millions d’enrôlements, ainsi que le programme pilote d’adressage physique dans les municipalités de Dodoma et Arusha. Ces projets s’inscrivent dans une dynamique où le secteur des technologies de l’information et de la communication contribue officiellement à environ 1,6 % du PIB tanzanien, et joue un rôle stratégique dans la modernisation de l’administration et le renforcement de l’attractivité économique du pays.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 20 novembre 2025 08:48 Written by

Le royaume mise sur le numérique et l’énergie verte pour consolider sa compétitivité et renforcer son rôle régional. À travers des investissements dans les infrastructures technologiques et la formation, le pays ambitionne de créer un hub d’innovation et de souveraineté technologique dans le Sud.

La ville de Dakhla (région Dakhla-Oued Eddahab) va accueillir un data center alimenté par des énergies renouvelables et un Institut Jazari consacré à l’intelligence artificielle et à la transition énergétique. Deux partenariats ont été signés le vendredi 15 novembre entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, et les autorités de la région.

Le premier accord vise la création du data center « Igoudar Dakhla », de nouvelle génération, avec des capacités d’hébergement, de stockage et de traitement de données pour des besoins nationaux et internationaux. Le projet repose sur des infrastructures cloud avancées, des compétences numériques locales et des solutions de refroidissement naturel, permettant de réduire la consommation énergétique. Avec une capacité annoncée de 500 mégawatts, il sera entièrement alimenté par une ferme solaire et éolienne, dans le cadre de l’initiative Digital for Sustainable Development (D4SD).

Le second accord concerne la création de l’Institut Jazari de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique, un institut dédié à la formation, à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’IA, de l’Internet des objets et de leurs applications énergétiques. Il proposera des plateformes de recherche et d’expérimentation, un accompagnement pour les start-up et impliquera des étudiants et des chercheurs dans des projets appliqués sur les énergies renouvelables, le dessalement, l’hydrogène vert et les réseaux électriques intelligents.

Ces initiatives s’inscrivent dans le développement intégré de la région Dakhla-Oued Eddahab, visant à positionner le Maroc comme un hub numérique arabo-africain et à renforcer sa connectivité internationale, en particulier à l’approche de la Coupe du monde 2030. Elles mettent également l’innovation et le capital humain au cœur de la stratégie numérique et énergétique du royaume.

Sur le plan économique, ce data center s’inscrit dans un marché en forte croissance. Le marché marocain des centres de données devrait générer 766,81 millions USD en 2025, selon Statista, avec une progression annuelle estimée à 6,35 % entre 2025 et 2030, pour atteindre environ 1,04 milliard USD. De plus, le royaume représenterait 35 % de la nouvelle capacité énergétique prévue pour les data centers en Afrique, selon ResearchAndMarkets.

La mise en œuvre de ces projets devrait permettre au Maroc de renforcer sa souveraineté numérique, de stimuler la création d’emplois qualifiés dans le secteur technologique et de soutenir le développement d’une chaîne de valeur régionale autour du cloud, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 19 novembre 2025 12:40 Written by

Face à la montée rapide de la cybercriminalité au Sénégal, les administrations sont appelées à renforcer la protection des données publiques. La gestion de l’état civil, particulièrement sensible, doit désormais répondre à des exigences strictes de sécurité numérique.

Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Balla Moussa Fofana (photo, à droite), a appelé, mardi 18 novembre, les collectivités à mettre fin à l’utilisation de logiciels privés et d’applications non certifiées dans la gestion de l’état civil. Il s’exprimait à l’occasion du lancement de la Semaine nationale de l’état civil, organisée à Kothiary, dans la région de Tambacounda.

Le ministre a insisté sur les risques liés à ces logiciels non homologués, qu’il considère comme « un danger majeur pour les données des citoyens ». Il a mis en garde contre tout échange d’informations sensibles sur des plateformes non sécurisées telles que Gmail, WhatsApp ou Hotmail, soulignant que ces pratiques exposent les registres à des intrusions, manipulations ou suppressions susceptibles d’engendrer des conflits d’identité ou des fraudes.

Cette sortie intervient alors que l’Agence nationale de l’état civil (ANEC) poursuit un vaste chantier de modernisation. À ce jour, 400 centres d’état civil sur les 600 que compte le pays sont déjà équipés du logiciel national de gestion, connecté au registre central qui concentre plus de 20 millions d’actes. Plusieurs nouveaux outils sont également en cours de déploiement, dont une plateforme de services en ligne accessible à tous les citoyens, ainsi qu’un module de déclaration des naissances et des décès destiné aux structures sanitaires, chefs de village et délégués de quartier.

La numérisation de l’état civil s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique lancée par les autorités sénégalaises pour accélérer la transformation du pays. Le plan ambitionne de numériser 90 % des services publics d’ici 2034, à travers un ensemble de programmes prioritaires dédiés à la souveraineté numérique, à la modernisation des services administratifs et à l’amélioration de l’accès des citoyens aux démarches en ligne.

En rappelant aux communes l’obligation de s’aligner sur les solutions certifiées par l’État, l’objectif est aussi de prémunir l’état civil contre une exploitation criminelle des données, dans un contexte de forte recrudescence des cybermenaces. En 2024, plus de 10 millions de cyberattaques ont été détectées et bloquées au Sénégal, selon Kaspersky, avec une augmentation notable des vols de mots de passe (de ~36 000 en 2023 à ~72 000 en 2024). Par ailleurs, les attaques dites « exploits » (failles de sécurité) ont quasiment doublé, atteignant plus de 293 000 cas, et plus de 600 000 tentatives d’intrusion via le protocole RDP (accès à distance) ont été enregistrées.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 19 novembre 2025 10:05 Written by

Face à la hausse de la criminalité organisée et des menaces numériques transnationales, renforcer les compétences en analyse des empreintes électroniques devient urgent. Cette discipline exploite les traces sur supports numériques pour identifier et relier les auteurs d’infractions.

Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, et le ministre d’État britannique chargé de la Sécurité des frontières et de l’asile, Alex Norris, ont signé, le mercredi 12 novembre, un mémorandum d’entente. L’accord vise à renforcer le partenariat opérationnel entre les deux pays et à développer les compétences de la police algérienne dans l’analyse avancée des empreintes électroniques.

Selon le responsable algérien, ce partenariat permettra d’améliorer les capacités nationales en matière de reconnaissance et de vérification d’identité, un enjeu devenu stratégique face à la montée de la criminalité organisée et des menaces transnationales.

Concrètement, l’accord prévoit la formation de cadres et de techniciens algériens aux technologies biométriques de pointe utilisées au Royaume-Uni, ainsi que l’échange d’expertises autour de l’analyse avancée des empreintes électroniques — un procédé consistant à exploiter l’empreinte numérique laissée par les individus (historique de connexion, traces sur appareils électroniques, métadonnées, identifiants techniques) afin d’établir l’identité, de reconstituer des activités en ligne ou de relier plusieurs infractions entre elles.

Cette coopération intervient dans un contexte où l’Algérie accélère la modernisation de ses outils de police scientifique face à la hausse des affaires liées aux trafics transfrontaliers, aux réseaux criminels structurés et à la cybercriminalité. Le phénomène n’est pas isolé. D’après le rapport « Africa Cyberthreat Assessment 2025 d’INTERPOL », 90 % des pays africains estiment qu’ils doivent renforcer de manière significative leurs capacités d’enquête et de poursuite en matière de criminalité numérique.

La mise en œuvre de ce partenariat devrait permettre à l’Algérie de combler certaines lacunes dans ses capacités biométriques. Le Royaume-Uni dispose en effet d'une expertise très avancée. Selon le rapport officiel « Forensic Information Databases 2023‑2024 », sa base d’empreintes digitales IDENT1 recense plus de 28,3 millions de formulaires d'empreintes digitales issus d’enquêtes policières. De plus, la Police Digital Service britannique a développé une « Digital Fingerprint Capability », une plateforme cloud qui permet d’envoyer des images d’empreintes depuis les scènes de crime vers les laboratoires, d’analyser les empreintes en temps réel et d’accélérer les correspondances grâce à la base IDENT1.

Grâce à cet accord, l’Algérie pourrait accéder à des méthodes et protocoles numériques avancés (capture, comparaison, identification), déjà utilisés au Royaume‑Uni pour identifier des suspects plus rapidement, tout en améliorant la qualité des preuves disponibles pour les enquêtes criminelles.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 18 novembre 2025 12:03 Written by

Face à la pression démographique et aux limites de son système de soins, l’Égypte accélère sa transition numérique avec une nouvelle feuille de route dédiée à la santé. Le pays mise sur les technologies numériques pour moderniser la gestion, renforcer l’accès et améliorer l’efficacité des services.

L’Égypte a officiellement dévoilé le samedi 15 novembre sa Stratégie nationale de santé numérique 2025-2029. Présentée par le ministre de la Santé et de la Population, Khaled Abdel Ghaffar, lors du 3ᵉ Congrès mondial sur la population, la santé et le développement (PHDC’25), cette feuille de route pose les fondations d’un système de santé entièrement numérisé à l’horizon 2029.

Au cœur de cette stratégie figure notamment la création d’un écosystème numérique intégré, conçu pour moderniser les services de santé grâce à l’usage systématique des technologies de l’information. La stratégie prévoit notamment l’unification des données nationales de santé, la mise en place de plateformes interopérables et sécurisées, ainsi que l’accès élargi à des services numériques permettant un suivi plus rapide et plus fiable des patients.

Elle s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique « Digital Egypt 2030 », qui place la santé parmi ses priorités. Le pays avance dans un contexte favorable. Le secteur des TIC est l’un des plus dynamiques de l’économie égyptienne et le taux de pénétration d’Internet dépasse 80 %, selon DataReportal. Toutefois, des disparités persistent entre zones urbaines et rurales, ce qui pourrait limiter la diffusion rapide des solutions d’e-santé.

Plusieurs initiatives montrent néanmoins que le pays a commencé à poser les bases de cette transformation. Des millions de dossiers médicaux électroniques ont déjà été enregistrés dans le cadre de l’assurance maladie universelle, tandis que de nouvelles plateformes numériques émergent pour la télémédecine, l’automatisation hospitalière ou encore l’analyse médicale assistée par l’IA.

Pour le gouvernement, l’enjeu est double. Il s’agit d’améliorer l’efficacité d’un système de santé sous pression, où les redondances administratives et les difficultés d’accès aux soins demeurent courantes. Il s’agit aussi de renforcer la résilience nationale face aux crises sanitaires, un impératif mis en lumière après la pandémie de Covid-19 qui a exposé les limites des dispositifs traditionnels.

La mise en œuvre de la stratégie devrait cependant surmonter plusieurs défis. La formation des professionnels de santé aux nouveaux outils numériques reste indispensable, tout comme le renforcement de la cybersécurité pour protéger des données particulièrement sensibles. L’amélioration de la connectivité dans les régions moins desservies sera également déterminante pour garantir une adoption équitable des services.

Samira Njoya

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Posted On lundi, 17 novembre 2025 10:33 Written by

Le secteur du gaming connaît un essor marqué au Maroc, où les initiatives pour structurer et développer la filière se multiplient. Selon Statista, le chiffre d’affaires du marché marocain devrait dépasser les 3 milliards de dirhams (324 millions de dollars) d’ici 2027.

Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et CDG Invest ont conclu, jeudi 13 novembre à Rabat, un partenariat stratégique pour lancer le programme Gamification Lab. Ce dispositif vise à soutenir la production locale et à positionner le Maroc sur le marché en expansion du jeu vidéo.

Le programme prévoit la création d’une plateforme nationale chargée de promouvoir et d’acquérir des solutions de gamification développées par des start-up marocaines. Ces outils seront proposés à des acteurs publics et privés opérant dans des domaines tels que l’éducation, la santé, la culture, l’emploi ou encore le tourisme.

Selon le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid (photo, au centre), cette initiative s’inscrit dans la stratégie de soutien aux petites entreprises culturelles, en particulier celles actives dans le jeu vidéo. Le ministre souligne l’essor rapide du secteur, qui compte aujourd’hui une quarantaine de start-up, contre seulement deux ou trois en 2021.

Cette signature intervient dans la continuité des efforts engagés par le royaume pour structurer la filière. En mai dernier, deux conventions avaient déjà été conclues pour renforcer la formation aux métiers du gaming : une première pour introduire des formations universitaires dédiées au jeu vidéo, et une seconde pour créer trois filières professionnelles : caster e-sport, streamer e-sport et technicien de laboratoire de jeux vidéo.

À l’échelle continentale, le marché africain du gaming poursuit son expansion. D’après un rapport publié en février par l’éditeur africain Carry1st et le cabinet spécialisé Newzoo, il a atteint 1,8 milliard de dollars en 2024, en hausse de 12,4 % par rapport à 2023. À titre de comparaison, la croissance mondiale n’a été que de 2,1 %, confirmant le dynamisme particulier du continent.

Avec ce partenariat, les autorités marocaines visent à soutenir la création, renforcer l’écosystème entrepreneurial et développer des emplois qualifiés, avec l’ambition de positionner le Maroc parmi les futurs pôles africains de l’économie créative et numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 17 novembre 2025 07:47 Written by

Le Burkina Faso a engagé un vaste projet de dématérialisation de ses services publics. Les institutions publiques sont en pleine modernisation, avec l’introduction de plateformes numériques destinées à simplifier et sécuriser les procédures administratives.

La Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) a officiellement lancé, le mardi 11 novembre à Ouagadougou, une nouvelle plateforme de e-recrutement, baptisée E-recrutement, dans le cadre de sa transition numérique. Il vise à rendre le processus de recrutement plus transparent, plus rapide et plus équitable, en modernisant les méthodes traditionnelles et en facilitant l’accès aux offres d’emploi au sein de l’entreprise publique.

La plateforme, accessible en ligne via l’adresse recrutements.sonabel.bf, permet de centraliser, automatiser et fiabiliser l’ensemble du processus de recrutement, depuis la publication des offres jusqu’à la sélection des candidats retenus. Elle remplace les dépôts physiques et le traitement manuel des candidatures, offrant à chaque postulant un espace personnalisé ainsi que des notifications pour suivre leur progression tout au long du processus.

Les responsables de l’entreprise soulignent que ce dispositif permet un gain de temps considérable, optimise l’utilisation des ressources et améliore la visibilité des offres, ce qui permet d’attirer des profils plus qualifiés pour répondre aux besoins de la SONABEL.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large de la transformation numérique des services publics et parapublics au Burkina Faso, où les institutions cherchent à moderniser leurs pratiques, renforcer la transparence et améliorer la performance administrative. L’entreprise avait déjà amorcé sa transition vers le numérique à travers la mise en place d’une plateforme pour le traitement des dossiers techniques (DT) et d’un e-guichet destiné à la gestion de certaines démarches administratives. Le lancement de l’outil de e-recrutement s’ajoute ainsi aux dispositifs déjà déployés dans le cadre de la modernisation progressive de ses services.

La mise en œuvre de ce nouvel outil devrait permettre de renforcer l’équité et la transparence dans le recrutement, en garantissant les mêmes chances d’accès aux opportunités pour tous les candidats. Elle devrait également contribuer à améliorer l’efficacité des procédures, en réduisant les délais de traitement et en centralisant l’ensemble des informations sur une interface unique.

Toutefois, le déploiement d’une telle plateforme soulève également des enjeux de cybersécurité, notamment en ce qui concerne la protection des données personnelles des candidats et la fiabilité des systèmes d’authentification. Dans un contexte où les attaques informatiques visant les institutions publiques se multiplient, la sécurisation des données et la mise en place de mécanismes de contrôle robustes deviennent indispensables pour préserver l’intégrité du processus de recrutement et renforcer la confiance des utilisateurs.

Samira Njoya

Posted On vendredi, 14 novembre 2025 10:05 Written by

À l’horizon 2040, la Guinée vise à transformer tous les secteurs de son économie grâce à des infrastructures modernes, une économie verte, une éducation de qualité et une santé accessible à tous. L’intégration du numérique dans ces grands projets est essentielle pour atteindre ces objectifs.

En marge du Transform Africa Summit (TAS) 2025 qui se tient à Conakry, le gouvernement guinéen a lancé le jeudi 13 novembre le troisième pilier du programme Simandou 2040. Cette nouvelle phase vise le renforcement des transports, l’amélioration de la connectivité numérique et l’élargissement de l’accès aux services essentiels.

Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme un moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion.

Ce lancement intervient alors que la Guinée a multiplié les chantiers structurants dans le secteur numérique. Le pays s’est doté d’un Data Center Tier III pour l’hébergement local des données publiques, renforçant son autonomie technologique. Le nom de domaine national .GN a par ailleurs été rétabli, traduisant la volonté de consolider son identité numérique. S’y ajoutent la digitalisation progressive de l’administration, avec des solutions telles que FUGAS pour la gestion des agents publics, et TELEMO, la plateforme dédiée aux marchés publics, mise en service le 12 novembre grâce à une collaboration avec le Rwanda.

Sur le plan des infrastructures, la Guinée a significativement accru sa capacité de connectivité, avec plus de 12 000 km de fibre optique déployés sur le territoire. Le pays investit aussi dans le développement des compétences numériques : création d’Espaces Numériques, programmes de formation, initiatives d’inclusion scolaire, dont le projet GIGA qui connecte déjà plus de 500 établissements. La conception d’un technopôle national et les travaux d’évaluation de l’écosystème de l’intelligence artificielle, menés récemment avec le PNUD, contribuent à l’élaboration d’une stratégie nationale de l’IA.

Le lancement du Pilier 3 du programme Simandou devrait permettre de franchir une nouvelle étape dans la structuration du projet et le développement d’un écosystème numérique cohérent. En combinant infrastructures, modernisation des services publics et renforcement des compétences, il pourrait renforcer la souveraineté technologique de la Guinée, stimuler l’attractivité économique et préparer la jeunesse aux métiers émergents du numérique.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 14 novembre 2025 09:53 Written by

La transformation numérique de l’Afrique repose sur l’articulation de multiples composantes stratégiques. L’absence d’un seul de ces maillons compromettrait l’entrée du continent dans l’ère 4.0. C’est pour garantir cette cohérence que Smart Africa œuvre à fédérer l’ensemble des parties prenantes.

Le Transform Africa Summit (TAS) 2025, organisé à Conakry, a été, jeudi 13 novembre, le théâtre d’une série de pré-engagements stratégiques destinés à soutenir davantage la transformation numérique du continent. En une journée, Smart Africa a conclu plusieurs mémorandums d’entente (MoU) et un contrat avec des partenaires publics et privés autour d’un même cap : renforcer la souveraineté numérique africaine et préparer l’émergence d’un marché unique numérique d’ici 2030. Au cœur de ces accords : la jeunesse, l’innovation, l’inclusion financière, les données, les compétences numériques, la gestion des domaines Internet et le leadership féminin.

La jeunesse en première ligne

Le premier axe fort concerne la jeunesse. Un MoU renforce la collaboration entre Smart Africa et YouthConnekt Africa pour appuyer la transformation numérique portée par les jeunes sur le continent. L’accord s’appuie sur des structures déjà en place — les Smart Africa Youth Chapters et les YouthConnekt Country Chapters — afin de favoriser la collaboration entre jeunes innovateurs, développer le mentorat et l’entrepreneuriat, et encourager l’émergence de solutions numériques africaines. Les deux institutions prévoient de co-organiser des programmes lors de leurs grands rendez-vous, notamment le Transform Africa Summit et le YouthConnekt Africa Summit, pour donner davantage de visibilité aux initiatives des jeunes et renforcer leur contribution à l’économie numérique africaine.

Paiements numériques

Autre pilier de ces annonces : la finance digitale. Un accord majeur lie désormais Smart Africa et Visa autour d’une vision commune : faire des services digitaux et des paiements électroniques un puissant levier de développement économique. Ce MoU, signé entre Lacina Koné (photo, à droite), directeur de Smart Africa, et Mina Abdo (photo, à gauche), responsable des partenariats pour l’Afrique subsaharienne chez Visa, couvre notamment la numérisation des services publics, l’extension des infrastructures de paiement digital, la promotion de l’inclusion financière, le soutien au e-commerce et à la facilitation des échanges, ainsi que l’appui à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans les pays membres. L’objectif est de consolider l’économie numérique africaine et de contribuer à la réalisation d’un marché unique numérique africain à l’horizon 2030, en facilitant les transactions électroniques au sein et entre les États.

Un pilote pour l’échange sécurisé de données

Au-delà des paiements, la circulation sécurisée des données est identifiée comme une brique centrale du futur marché unique numérique. Smart Africa a signé un contrat avec Ascend Digital Solutions pour piloter la plateforme Smart Africa Data Exchange (SADX). La solution vise à mettre en place un système d’échange de données sécurisé, interopérable et fondé sur des standards ouverts. Cette plateforme doit permettre des services transfrontaliers plus fluides, une vérification d’identité numérique fiable et un partage sécurisé de données entre États. Un pilote sera déployé dans trois États membres — le Bénin, le Ghana et le Rwanda — dans le cadre de la Smart Africa Trust Alliance (SATA). Elle constitue une étape décisive vers l’extension, à l’échelle continentale, de services numériques transfrontaliers.

Former aux compétences du futur

La transformation numérique reste illusoire sans compétences adaptées. Un autre MoU, signé entre Smart Africa et le gouvernement gambien, encadre le déploiement de la Smart Africa Digital Academy (SADA) dans le pays. Ce partenariat vise à structurer et coordonner les programmes de renforcement des capacités numériques, impliquer l’ensemble des parties prenantes nationales et aligner ces efforts avec les priorités de transformation digitale de la Gambie. SADA Gambie ciblera en priorité les décideurs publics, les jeunes, les femmes et les agents du secteur public. L’ambition est de mettre en place des mécanismes pérennes de formation continue, adossés aux infrastructures nationales, avec un système de suivi-évaluation pour mesurer concrètement l’impact des actions.

Noms de domaine et cybersécurité

La souveraineté numérique passe aussi par la maîtrise des ressources critiques de l’Internet, à commencer par les noms de domaine. Smart Africa a signé un MoU avec l’Africa Top Level Domains Organisation (AFTLD) pour consolider cet enjeu souvent méconnu. L’accord prévoit le renforcement des capacités autour de la gestion des domaines nationaux de premier niveau (ccTLD), l’harmonisation des politiques, la promotion de l’innovation dans cet écosystème et le renforcement de la cybersécurité liée à la gestion des noms de domaine. Il vise également à porter une voix africaine plus unifiée dans la gouvernance mondiale de l’Internet, un enjeu stratégique pour la maîtrise des ressources numériques critiques du continent.

Genre et leadership

Un MoU entre Smart Africa et Women Political Leaders place explicitement le genre au cœur de la transformation numérique africaine. L’accord vise à promouvoir une transformation numérique sensible au genre, renforcer le leadership numérique des femmes, soutenir leur entrepreneuriat numérique et accroître leur influence dans les politiques et la gouvernance du numérique. Les activités envisagées incluent des programmes de leadership, des initiatives conjointes, la production d’analyses basées sur les données et l’organisation d’événements de haut niveau centrés sur la place des femmes dans le digital.

Avec cette série de signatures au TAS 2025, Conakry s’est imposé comme le décor d’un nouveau chapitre de la coopération numérique africaine. Smart Africa y confirme son rôle de plateforme panafricaine de mise en synergie des États, du secteur privé et des organisations internationales. Reste désormais à transformer ces engagements en réalisations concrètes, dans les capitales, les régions et les territoires du continent.

Muriel EDJO

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Posted On vendredi, 14 novembre 2025 09:29 Written by
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