L’Algérie a déjà numérisé une partie de ses services publics, déjà accessibles en ligne. Afin d’en améliorer la cohérence et l’efficacité, le gouvernement s’apprête à les regrouper au sein d’une plateforme unifiée.
L’Algérie finalise la mise en place de « Dzair Services », une plateforme nationale destinée à centraliser l’ensemble des services publics numériques. L’annonce a été faite le mercredi 16 octobre 2025 par Meriem Benmouloud (photo), Haut-commissaire à la numérisation occupant un rang ministériel, lors de l’ouverture du Salon du e-commerce et des services en ligne (Ecsel Expo) à Alger. Ce lancement marque une étape majeure dans la politique de digitalisation engagée par le gouvernement depuis plusieurs années.
Conçue comme un guichet unique, Dzair Services regroupe sur un même espace l’ensemble des services publics numériques existants. L’objectif est de simplifier les démarches, d’assurer la traçabilité des opérations et de réduire les redondances entre institutions. L’État entend ainsi moderniser son fonctionnement tout en rapprochant les services des citoyens et des entreprises. Elle est appelée à devenir l’interface centrale de l’administration en ligne algérienne.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale de transformation numérique 2025–2030, dévoilée en mai 2025. Ce plan, structuré autour de sept axes majeurs, vise notamment à développer les infrastructures numériques, renforcer la cybersécurité et consolider la souveraineté technologique du pays. Il ambitionne également de faire du numérique un levier de croissance économique, en soutenant la formation, l’innovation et la création d’emplois qualifiés.
Dans cette dynamique, plusieurs chantiers structurants sont déjà en cours. Le gouvernement a raccordé 46 ministères et organismes publics à la fibre optique et mis en service le data center national d’El Mohammedia, tandis qu’un second centre à Blida est en cours d’achèvement. Les autorités préparent aussi la création d’un cloud souverain destiné à héberger les données publiques et, à terme, à offrir des solutions d’hébergement aux entreprises locales.
Techniquement, Dzair Services reposera sur un système d’interopérabilité permettant aux administrations d’échanger automatiquement des données vérifiées. Cette architecture devrait permettre de réduire la duplication des informations, automatiser les vérifications croisées et accélérer le traitement des dossiers. À l’échelle du territoire national, cette interconnexion devrait favoriser la production d’indicateurs fiables, faciliter la planification publique et constituer un socle pour le déploiement futur d’applications d’intelligence artificielle dans la gestion de l’État.
Samira Njoya
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Accélérer la digitalisation du système fiscal demeure une priorité pour la Tunisie. En imposant la facturation électronique aux établissements de restauration, le gouvernement entend renforcer la transparence, lutter contre l’évasion fiscale et aligner les recettes de l’État sur la réalité économique du secteur.
Le ministère des Finances tunisien a publié, dans le Journal officiel du mardi 14 octobre, une mesure obligeant certains établissements de restauration et de consommation sur place à enregistrer toutes leurs opérations au moyen de la facturation électronique. L’initiative vise à numériser les services offerts aux clients et à mettre en place un système fiscal basé sur les revenus réels de chaque établissement, dans le respect du principe d’équité.
Ce dispositif s’applique aux restaurants, cafés, salons de thé et établissements similaires offrant des repas ou des boissons à consommer sur place. Il s’appuie sur l’article 59 du Code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, qui encadre les obligations fiscales de ces acteurs.
La mise en conformité se fera progressivement : à partir du 1er novembre 2025 pour les personnes morales opérant dans les établissements touristiques, cafés et salons de thé de deuxième et troisième catégorie ; à partir du 1er juillet 2026 pour les autres personnes morales de consommation sur place ; du 1er juillet 2027 pour les personnes physiques soumises au régime réel avec déclaration mensuelle ; et du 1er juillet 2028 pour les autres personnes physiques exerçant ces activités.
Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique et de modernisation de l’administration fiscale, dans un contexte où l’évasion fiscale coûterait près de 3 milliards de dinars par an (environ 1 milliard de dollars) au budget de l’État. Elle fait suite à une première mesure, publiée en juin dernier, enjoignant les entreprises tunisiennes non encore inscrites au système national de facturation électronique de régulariser leur situation.
La mise en œuvre effective de ce dispositif devrait renforcer la transparence fiscale, réduire les sous-déclarations, aligner les recettes de l’État sur l’activité réelle des établissements et moderniser les outils de gestion utilisés par les restaurateurs, cafés et salons de thé. Elle devrait également favoriser une concurrence plus équitable au sein du secteur.
Samira Njoya
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Depuis quelques années, le gouvernement congolais a placé le numérique au cœur de ses priorités. Si des progrès notables ont été accomplis, de nombreux défis restent encore à relever.
Le Congo prépare activement la mise en œuvre de sa stratégie numérique 2030. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo, au centre), a annoncé, le lundi 13 octobre, que le document, finalisé avec l’appui financier de la Banque mondiale, est actuellement examiné par le secrétariat général du gouvernement avant transmission au chef de l’État pour approbation par décret.
Le texte fixe les grandes orientations pour la décennie à venir : numérisation des services publics, extension de la connectivité, formation des jeunes aux métiers du numérique, cybersécurité, intelligence artificielle et renforcement de la souveraineté numérique. La feuille de route 2030 reprend et élargit les ambitions de la Congo Digital 2025, en plaçant l’accès large au numérique au cœur de la politique de développement.
Arrivée à échéance, la stratégie Congo Digital 2025 a permis des avancées mesurables. Le nombre d’internautes est passé d’environ 1,53 million en 2020 à 2,46 millions début 2025, soit une pénétration estimée à 38,4 % de la population, selon DataReportal. Le pays a par ailleurs amorcé le déploiement de la 5G, la construction d’un centre national de données est bien engagée, et plusieurs services publics ont été numérisés, fournissant une base opérationnelle pour la feuille de route 2030.
Pourtant, des obstacles structurels continuent de freiner l’impact des avancées. En matière de gouvernance électronique, le Congo reste à la traîne. Selon l’Indice de développement du gouvernement électronique (EGDI) des Nations unies, qui évalue la numérisation des services publics, les infrastructures de télécommunication et le capital humain, le pays obtient un score de 0,3391 sur 1, se classant 166ᵉ au niveau mondial, contre 161ᵉ en 2022. Par ailleurs, avec un score de 49,6 sur 100 à l’Indice de développement des TIC, le Congo demeure en dessous de la moyenne africaine (56), signe d’un développement encore partiel des infrastructures et des usages numériques.
La stratégie numérique 2030 entend corriger ces insuffisances en traduisant les ambitions en priorités concrètes. Elle prévoit d’accélérer la couverture nationale en 4G et 5G, d’étendre le réseau de fibre optique et de renforcer la numérisation des services publics essentiels et des services administratifs. Le texte met également l’accent sur la formation des jeunes et des fonctionnaires aux compétences numériques, afin de créer un vivier local de talents capables de soutenir la transformation du pays.
Samira Njoya
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Lancé en 2012, le projet Konza Technopolis est en voie de devenir une smart city et constitue un pilier de la Vision 2030 du Kenya. La première phase est déjà opérationnelle, ce qui marque un pas concret vers la réalisation de cette ambition.
Le gouvernement kényan a lancé le lundi 13 octobre la première phase de Konza Technopolis, un parc scientifique et technologique développé dans le cadre du projet de ville intelligente le plus ambitieux d’Afrique de l’Est. Appelée « Silicon Savannah », elle vise à devenir un pôle régional de recherche, d’innovation et de services numériques.
The Konza Technopolis is steadily taking shape as a thriving hub of technology, research, and enterprise that will power Kenya’s transition to a digital economy and a first-world nation.
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) October 13, 2025
Commissioned Phase One of Konza’s state-of-the-art infrastructure, including 40km of modern… pic.twitter.com/ezdBIovhOL
Lors de la cérémonie de lancement, le président William Samoei Ruto a réaffirmé la place de Konza dans la stratégie de transformation économique du pays. « Konza Technopolis représente l’esprit de notre nouveau Kenya, innovant, tourné vers l’avenir et compétitif à l’échelle mondiale. Les investissements que nous voyons ici témoignent de notre ambition de transformer le Kenya en une puissance numérique », a-t-il déclaré.
La première phase mise en service comprend 40 km de routes intelligentes, 170 km de réseaux d’eau et de drainage, 6 km de tunnels de services publics abritant des fibres optiques, ainsi qu’une sous-station électrique intelligente de 120 MW (gaz isolé). S’y ajoutent des installations avancées de traitement et de récupération de l’eau, le premier système de collecte des déchets solides sous vide d’Afrique de l’Est et centrale, ainsi que le centre d’opérations Smart City, le centre d’expérience et le centre national de données Tier 3.
Konza Technopolis s’inscrit dans la Vision 2030 du Kenya et dans le programme gouvernemental BETA (Bottom-Up Economic Transformation Agenda), qui vise à créer des emplois qualifiés et à renforcer l’inclusion numérique. En tant que zone économique spéciale, Konza bénéficie d’avantages fiscaux destinés à attirer les investisseurs dans les secteurs technologiques et industriels.
À terme, Konza Technopolis devrait contribuer à au moins 2 % du PIB national, créer plusieurs milliers d’emplois qualifiés et renforcer la position du Kenya comme l’un des principaux pôles d’innovation en Afrique de l’Est. Présentée comme un modèle de ville verte et connectée, elle illustre la volonté du pays de faire de la technologie un moteur durable de croissance économique et sociale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il y a dix ans, Microsoft lançait son nouveau système d’exploitation pour succéder à Windows 7, Windows 8 et Windows 8.1. En 2020, le logiciel était déjà installé sur plus d’un milliard d'appareils dans le monde, incluant les ordinateurs fixes et portables, les consoles Xbox One et les casques HoloLens.
Depuis le mardi 14 octobre, le support technique pour Windows 10 a pris fin. Cela signifie la fin des mises à jour logicielles gratuites via Windows Update, de l’assistance technique et des correctifs de sécurité automatiques. Microsoft oriente désormais les utilisateurs vers Windows 11, une version présentée comme plus sécurisée, plus simple à prendre en main et plus rapide.
Pour les utilisateurs ayant déjà effectué la migration, rien ne change. En revanche, ceux qui n'ont pas encore franchi le pas s'exposent à des risques accrus, notamment des cyberattaques, comme l’a alerté l’Agence nigérienne des systèmes d’information (ANSI) dès le dimanche 12 octobre 2025, en recommandant vivement la migration aux administrations publiques, aux entreprises et aux citoyens.
Pour effectuer le passage vers Windows 11, Microsoft impose une configuration matérielle minimale : un processeur compatible 64 bits avec au moins 2 cœurs et une fréquence de 1 GHz ; 4 Go de RAM ; 64 Go d’espace de stockage ; une carte graphique compatible DirectX 12 avec un pilote WDDM 2.0. Pour les personnes moins à l’aise avec l’informatique, Microsoft propose un outil gratuit, PC Health Check (Contrôle d’intégrité du PC), qui effectue cette vérification automatiquement.
La procédure est simple. Il faut télécharger et installer l’application depuis le site officiel de Microsoft (recherchez « télécharger PC Health Check » sur un moteur de recherche). Puis lancez l’application et exécutez le test de compatibilité. L’outil indiquera clairement si la machine peut exécuter Windows 11. En cas d’incompatibilité, il précisera quel critère n’est pas respecté.
Si l’ordinateur est compatible, la mise à jour vers Windows 11 est recommandée. Si ce n’est pas le cas, tout n’est pas perdu. Microsoft propose un programme payant nommé « Extended Security Updates » (ESU), qui constitue un filet de sécurité jusqu’en 2028. Toutefois, comme le précise l’ANSI, ce programme permet uniquement de recevoir les correctifs de sécurité critiques et importants, et seulement pour les appareils sous licence valide. Il est aussi possible de rester sur Windows 10 sans souscrire au programme ESU, mais cette option comporte des risques.
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Au Sénégal, le secteur des marchés publics représente une part majeure de l’économie. La modernisation de ce segment pourrait améliorer l’efficacité des procédures et soutenir la compétitivité des entreprises locales.
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) lance ce mardi 14 octobre, la phase pilote de la plateforme APPEL (Achats Publics en Procédures Électroniques). Cette initiative vise à numériser l’ensemble des procédures de passation des marchés publics au Sénégal afin d’en renforcer la transparence, d’améliorer la traçabilité des opérations et d’accélérer le traitement des dossiers.
« C’est une réforme qui nous mobilise depuis un an. Chaque semaine, nous consacrons une réunion technique à la plateforme numérique. Nous voulons disposer d’indicateurs fiables, concernant les délais dans lesquels les appels d’offres sont traités, les économies réalisées, le taux de participation des entreprises et le niveau de satisfaction des acteurs de la commande publique », a déclaré Moustapha Djitté, directeur général de l’ARCOP.
La nouvelle plateforme numérique permet de numériser l’ensemble du cycle de la commande publique, de la publication des avis d’appel d’offres à l’attribution des marchés. Modulaire, sécurisée et conforme aux normes internationales, elle s’inspire des meilleures pratiques observées au Maroc, au Rwanda et à l’île Maurice. L’ARCOP prévoit déjà son interconnexion avec d’autres bases de données publiques, notamment celles du Trésor, du fisc et du registre du commerce, afin de renforcer la transparence, la traçabilité et la gouvernance du processus.
Ce projet s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique nationale qui vise à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Le secteur de la commande publique, qui représente entre 15 et 20 % du PIB national, constitue un levier majeur de la dépense publique et requiert une gestion modernisée pour consolider la crédibilité du Sénégal auprès des investisseurs.
La mise en œuvre complète de la plateforme est prévue pour janvier 2026. À terme, cette innovation devrait accroître la visibilité, la prévisibilité et la rapidité des marchés publics. Elle devrait également contribuer à réduire les délais de traitement, limiter les fraudes, stimuler la concurrence entre entreprises et générer des économies substantielles pour l’État, tout en renforçant la confiance des investisseurs et la bonne gouvernance dans le secteur public.
Samira Njoya
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Les autorités nigériennes ont fait des TIC un pilier du développement socio-économique pour les prochaines années. La sécurisation du cyberespace est considérée comme une condition sine qua non pour réussir cette transformation.
Le gouvernement nigérien a décidé de mettre en place un Centre national de cybersécurité (CNAC), renforçant ainsi ses efforts pour assurer la sécurité du cyberespace national. Deux projets de décrets ont été adoptés lors du Conseil des ministres du samedi 11 octobre, portant respectivement sur la création de l’institution et l’approbation de ses statuts.
« Le Centre national de cybersécurité a pour mission principale de coordonner la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurisation et de défense des systèmes d’information, ainsi que des infrastructures sensibles et critiques, en vue de promouvoir au Niger un environnement numérique sécurisé et résilient, favorable à son développement économique et social », indique le compte rendu du Conseil des ministres.
La création du CNAC s’inscrit dans les dispositions de la Stratégie nationale de cybersécurité adoptée en décembre 2022. Cette stratégie vise à « assurer au Niger une transformation numérique durable et efficace » et à « consolider la confiance des investisseurs et du public dans les technologies de l’information et de la communication ». Les autorités considèrent les TIC comme un véritable catalyseur du développement socio-économique, une approche partagée par de nombreux pays à travers le monde. L’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne qu’une cybersécurité robuste demeure indispensable pour permettre aux pays de tirer pleinement parti des opportunités offertes par ces technologies.
Cette attention portée à la cybersécurité intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des cyberattaques, conséquence de l’accélération de l’adoption et de la généralisation des services numériques. Dans une interview accordée en août 2024 à Africa Cybersecurity Magazine, Aïssata Chanoussi, directrice de la sécurité des systèmes d’information à l’Agence nationale pour la société de l’information, a indiqué que l’impact financier des cyberattaques variait entre 70 % et 400 % depuis 2022. Entre 2019 et 2025, le nombre d’abonnés mobiles au Niger est passé de 9,81 millions à 12,09 millions en 2022, puis à 16,5 millions en 2025, selon DataReportal. Sur la même période, le nombre d’abonnés Internet a augmenté de 2,33 millions à 3,72 millions, puis à 6,37 millions.
Pour rappel, le Niger se classe dans la quatrième catégorie (T4) sur 5 du « Global Cybersecurity Index 2024 » de l’UIT. Le pays affiche des performances relativement bonnes en matière de cadre réglementaire. Toutefois, des efforts restent nécessaires concernant les mesures techniques et organisationnelles, le développement des capacités et la coopération. Par ailleurs, dans son interview, Mme Chanoussi expliquait que les principaux défis de la cybersécurité dans le pays sont la sensibilisation de la population et la formation des talents dans le domaine.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le sport électronique est en pleine croissance en Afrique, porté par la jeunesse connectée et la démocratisation des technologies numériques. Cette tendance regorge d’opportunités économiques aussi bien pour les joueurs que pour les États.
La Guinée dispose désormais d’une Fédération e-sport, encadrant la pratique du sport électronique dans le pays. Rose Pola Pricemou (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a assisté le samedi 11 octobre à la cérémonie officielle de lancement de cette nouvelle structure, aux côtés de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que d’acteurs du numérique, du sport et de la culture.
« Cette initiative marque une étape importante dans la reconnaissance de l’e-sport comme secteur d’avenir, alliant inclusion numérique, innovation, créativité et opportunités économiques pour la jeunesse guinéenne », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Le lancement de cette fédération intervient environ trois mois après la première édition du tournoi national « FIFA Champions Guinée 2025 », organisée les 27 et 28 juin au Chapiteau By Issa. Par ailleurs, l’opérateur de télécommunications Orange Guinée prévoit d’organiser, du 25 au 26 octobre, le tournoi « Orange FC Championship 2025 », destiné à désigner le meilleur joueur guinéen d’EA FC 26. Le vainqueur représentera la Guinée lors d’une grande finale au Maroc, réunissant les champions issus de 16 autres filiales d’Orange Moyen-Orient et Afrique, à l’issue de tournois similaires organisés dans la région.
Dans son intervention lors de la cérémonie de lancement, Mme Pricemou a souligné l’importance de soutenir ces dynamiques émergentes, de mobiliser les partenaires et sponsors, et d’encourager la jeunesse guinéenne à saisir pleinement ces opportunités. Selon un rapport de l’éditeur africain de jeux vidéo Carry1st et du cabinet d’étude de marché spécialisé Newzoo, le marché du jeu vidéo sur le continent africain a atteint 1,8 milliard USD en 2024, enregistrant une hausse de 12,4 % par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, la progression a été plus modérée, avec une croissance de 2,1 % sur la même période.
Isaac K. Kassouwi
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Chaque année, les fraudes liées aux médicaments psychotropes coûtent cher à l’Algérie, tant en termes de santé publique que de dépenses publiques. Le passage à l’ordonnance numérique pourrait sécuriser la chaîne de prescription et limiter le détournement de ces substances sensibles.
Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) relance son appel pour la mise en place d’un système d’ordonnance numérique, visant à encadrer la prescription et la dispensation des médicaments psychotropes. Selon le porte-parole du syndicat, Karim Merghemi, cette mesure s’impose pour sécuriser le travail des pharmaciens et lutter contre le trafic de substances sensibles.
« La numérisation du système de prescription est indispensable », a déclaré M. Merghemi lors d’une rencontre organisée à Alger par l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha). Il a souligné que l’ordonnance papier reste vulnérable aux fraudes, certains patients obtenant plusieurs prescriptions auprès de différents médecins pour alimenter le marché noir.
Le projet d’ordonnance électronique s’appuie sur la loi 23-05 de 2023, qui prévoit la création d’un répertoire national électronique des ordonnances pour les stupéfiants et psychotropes, accessible aux services de santé et aux autorités de contrôle. Le Snapo indique que la partie dédiée aux officines est finalisée, tandis que l’intégration côté médecins est encore en attente d’autorisations nécessaires pour sécuriser les données personnelles.
Parallèlement, le gouvernement avait annoncé l’an dernier son intention de créer une plateforme numérique nationale pour la gestion des pharmacies d’officine. Si cette initiative reste en cours, elle vise à offrir un suivi global des officines, de la disponibilité des médicaments et de la traçabilité des psychotropes et des antibiotiques, complétant ainsi les efforts pour moderniser le secteur pharmaceutique.
Si ces initiatives venaient à se concrétiser, elles pourraient transformer significativement le secteur pharmaceutique en Algérie. Le Snapo estime que l’ordonnance électronique représente un levier clé pour fiabiliser le circuit des médicaments et protéger les pharmaciens. La mise en œuvre rapide de ce dispositif pourrait réduire les risques de trafic, notamment de psychotropes comme l’ecstasy, et renforcer la conformité réglementaire, tout en garantissant que seuls les patients ayant réellement besoin de ces traitements y aient accès.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En quête de solutions innovantes pour accompagner sa transformation numérique, le Burkina Faso s’intéresse à un projet de Smart City. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du pays de moderniser ses infrastructures et de dynamiser son économie numérique.
La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), a reçu, le jeudi 9 octobre, une délégation de l’organisation tunisienne TUCAD, conduite par son président Anis Jaziri, venue proposer un projet de Smart City au Burkina Faso. L’idée consiste à construire une technopole dédiée aux technologies numériques, en s’appuyant sur l’expertise tunisienne pour accompagner les start-up, incubateurs et accélérateurs.
« La Tunisie dispose déjà d’une solide expérience et d’un écosystème dynamique pour accompagner les start-up, les incubateurs et les accélérateurs. Nous souhaitons partager cette expertise avec le Burkina Faso. Nous espérons que le projet se concrétisera prochainement afin que nous puissions contribuer à son financement et à sa mise en œuvre », a expliqué Anis Jaziri (photo, à gauche), soulignant l’importance de la coopération technique et du partenariat pour donner vie à l’initiative.
À l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges via leurs équipes techniques, afin de mener une étude approfondie sur la faisabilité du projet. Cette démarche inclura l’évaluation des besoins techniques, l’identification des infrastructures nécessaires, l’analyse des modèles de financement possibles et l’examen des modalités d’accompagnement opérationnel.
Ce projet s’inscrit dans un contexte africain marqué par une urbanisation rapide et la montée des technologies numériques. De plus en plus de pays explorent le modèle des villes intelligentes pour répondre aux défis de mobilité, d’énergie et de gouvernance urbaine. Ces initiatives combinent infrastructures numériques, gestion optimisée des services publics, plateformes de données et innovation locale afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et la durabilité des villes.
Selon la plateforme allemande de business intelligence Statista, le marché africain des Smart Cities devrait générer 1,5 milliard de dollars de revenus d’ici fin 2025, et atteindre 2,36 milliards d’ici 2030, soit une croissance annuelle moyenne de 12 %. Ces projets reposent souvent sur l’intégration de solutions numériques pour améliorer la mobilité, la gestion des déchets, la sécurité urbaine ou encore la connectivité.
Si concrétisé, le projet de Smart City de TUCAD pourrait jouer un rôle de catalyseur pour accélérer les transformations déjà engagées au Burkina Faso. Il contribuerait à stimuler la création d’emplois technologiques, à renforcer la compétitivité du secteur privé local et à améliorer l’accès aux services publics numériques. Il viendrait également valoriser les infrastructures existantes (fibre optique, centres de données, connectivité), tout en offrant un modèle de développement urbain numérique durable pour d’autres villes du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La modernisation de l’administration fiscale est au cœur des priorités du gouvernement gambien. Avec le déploiement d’un système intégré, le pays entend renforcer la transparence, optimiser la collecte des recettes et améliorer l’efficacité des services aux contribuables.
L’Autorité fiscale gambienne (GRA), à travers le ministère des Finances et des Affaires économiques, a signé le mardi 7 octobre un contrat de 7,27 millions de dollars avec le consortium Arabsoft–TMI pour déployer le Système intégré d’administration fiscale (ITAS). Financé par la Banque mondiale, le projet, d’une durée de 24 mois, comprend une garantie de deux ans et un programme de renforcement des capacités destiné aux équipes locales.
« Ce n’est pas seulement un contrat ; c’est une déclaration d’intention, un engagement audacieux à moderniser la gestion financière publique et à adopter la transformation numérique », a déclaré le ministre des Finances, Seedy Keita, lors de la cérémonie de signature à Banjul.
Le nouveau système ITAS remplacera le vieux GAMTAXNET et offrira une plateforme unifiée pour l’enregistrement, la déclaration, le paiement, l’audit et le recouvrement des impôts. Il introduira des services comme l’enregistrement en ligne, la déclaration électronique et les paiements numériques, réduisant ainsi les coûts de conformité pour les contribuables et améliorant l’efficacité de l’administration.
Ces dernières années, la Gambie a déjà amorcé sa transition numérique dans le domaine fiscal, avec des résultats encourageants. Grâce à la mise en œuvre du système douanier ASYCUDA World, à l’introduction du timbre fiscal numérique et au lancement du projet Single Window, la GRA a réussi à accroître significativement ses recettes, atteignant près de 19,2 milliards de dalasis (soit environ 270,6 millions de dollars) en 2024, au-delà de son objectif initial.
Toutefois, ces initiatives demeurent fragmentées et ne couvrent pas l’ensemble de la chaîne de gestion fiscale. Plusieurs plateformes coexistent sans interconnexion fluide, compliquant le suivi des contribuables et la consolidation des données budgétaires.
Dans ce contexte, la mise en place d’un système intégré comme ITAS s’impose comme une étape clé pour unifier, automatiser et sécuriser le dispositif fiscal national. À terme, la Gambie pourrait améliorer la collecte des recettes internes, réduire les fraudes fiscales, renforcer la transparence et faciliter l’accès des contribuables aux services fiscaux, tout en consolidant sa capacité de prévision budgétaire.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Confronté aux effets croissants du changement climatique, le Cameroun mise sur l’innovation verte pour concilier développement économique et durabilité. Le renforcement des compétences en technologies climatiques devient un impératif pour bâtir un avenir résilient et compétitif.
Le Cameroon Climate Innovation Hub (CAMCIH), une organisation non gouvernementale dédiée à la promotion de l’innovation climatique et du développement durable, a été officiellement lancé jeudi 2 octobre au sein de l’Université des TIC de Yaoundé. Ce hub, hébergé au sein de l’établissement, ambitionne de renforcer la recherche, la technologie et l’entrepreneuriat vert afin d’apporter des réponses concrètes aux défis environnementaux et économiques du Cameroun.
Le CAMCIH servira de plateforme d’incubation et de collaboration entre chercheurs, jeunes innovateurs, entreprises et décideurs publics. Il soutiendra la mise au point de solutions locales dans des domaines tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion des déchets et la résilience urbaine. Le centre prévoit également des programmes de formation et de transfert de compétences afin de doter les jeunes de capacités techniques et entrepreneuriales dans les technologies vertes.
Le lancement de ce hub intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à une intensification des impacts climatiques : inondations récurrentes, sécheresses dans le Nord et baisse de la productivité agricole. Selon le Centre mondial sur l’adaptation (GCA), le pays pourrait subir une perte de 4 à 10 % de son PIB d’ici 2050 si aucune mesure d’adaptation n’est mise en œuvre.
L’enjeu du CAMCIH est donc de positionner le Cameroun comme un acteur régional de l’innovation climatique, capable de transformer la recherche scientifique en opportunités économiques. En misant sur les technologies vertes et la créativité des jeunes, le pays espère réduire sa vulnérabilité climatique tout en stimulant une croissance plus durable et inclusive.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que la demande mondiale en talents technologiques explose, la formation au codage et à la programmation s’impose comme un moteur d’emploi et d’innovation pour la jeunesse africaine. Elle ouvre la voie à une nouvelle génération de créateurs capables de bâtir les solutions numériques de demain.
Kigali abrite désormais New Generation Academy, la première école au Rwanda accréditée pour proposer un enseignement professionnel en programmation logicielle et systèmes embarqués. Le programme, dont le lancement est prévu le13 octobre, s’adresse aux étudiants ayant terminé le niveau Senior 3 et obtenu d’excellents résultats aux examens nationaux 2024/2025.
New Generation Academy se distingue par son approche pratique et basée sur des projets. Dès les premières années, les élèves sont initiés au codage, à la robotique et aux STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). L’école met l’accent sur la formation concrète, avec des programmes adaptés aux étudiants du système national et aux filières internationales, via un certificat d’équivalence délivré par le Higher Education Council (HEC).
Le lancement de cette école intervient dans un contexte africain où le codage et l’éducation technologique connaissent un essor rapide. L’objectif est de répondre à la demande croissante en compétences numériques et de préparer les jeunes à des carrières dans l’économie numérique émergente. Selon le rapport « Foresight Africa 2025–2030 » du think tank américain Brookings Institution, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne.
Le programme de New Generation Academy devrait permettre aux étudiants d’acquérir des compétences avancées en programmation, de se familiariser avec des projets pratiques et d’intégrer des technologies innovantes. À l’échelle africaine, ce type d’école contribue à former des talents capables de soutenir le développement des start-up et la transformation numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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A l’ère du numérique, la technologie devient un levier essentiel pour préserver, valoriser et diffuser le patrimoine culturel africain. L’intégration d’outils digitaux permet de rendre l’histoire et les arts accessibles à un public mondial tout en modernisant la gestion des institutions culturelles.
Le Centre pour les arts noirs et africains et la civilisation (CBAAC), un organisme paraétatique nigérian, a signé la semaine dernière un protocole d’accord avec DigitA, un cabinet africain de stratégie numérique. L’accord vise à renforcer le rôle de la technologie et de l’innovation dans la promotion et la préservation de la culture et du patrimoine africains.
« La préservation et la promotion culturelles au XXIe siècle doivent aller de pair avec l’innovation. Ce partenariat avec DigitA reflète notre vision d’amener le patrimoine culturel africain au public mondial grâce à la technologie », a déclaré Aisha Adamu Augie (photo), directrice générale du CBAAC.
Dans le cadre de l’accord, DigitA devient le conseiller numérique officiel du CBAAC. L’entreprise accompagnera le centre dans la conception de stratégies de transformation digitale, la mise en place d’infrastructures technologiques, ainsi que la formation et le renforcement des capacités des acteurs culturels. Le partenariat prévoit également le lancement de produits numériques évolutifs et d’initiatives d’innovation destinées à valoriser les arts et le patrimoine africains sur la scène internationale.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la numérisation du patrimoine culturel devient une priorité stratégique pour les institutions africaines. À l’heure où les archives, les œuvres et les traditions orales risquent de disparaître, l’usage des technologies numériques, allant de l’intelligence artificielle à la réalité immersive, ouvre de nouvelles perspectives pour préserver, diffuser et monétiser la richesse culturelle du continent.
Au-delà de la préservation, ce partenariat ambitionne de faire du numérique un véritable catalyseur de développement créatif et économique. En intégrant les technologies numériques à la gestion du patrimoine, le CBAAC et DigitA entendent transformer la culture africaine en moteur d’innovation, d’emploi et d’influence, plaçant ainsi l’Afrique au cœur du dialogue culturel mondial.
Samira Njoya
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