Ce recul s’explique notamment, d’après le gouvernement, par la réduction des financements extérieurs de 12,22 %. Néanmoins, le pays maintient ses ambitions en matière de transformation digitale, en visant un accès élargi aux services numériques et une inclusion renforcée sur l’ensemble du territoire.
La ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou (photo), a présenté le mardi 25 novembre devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale une enveloppe prévisionnelle de 27,2 milliards FCFA (48 millions de dollars) pour l’exercice 2026. Le montant proposé affiche une baisse de 6,32 % par rapport aux 29,034 milliards FCFA alloués en 2025.
Les prévisions budgétaires pour 2026 comprennent des dépenses de fonctionnement de 9,7 milliards FCFA et des dépenses en capital de 17,4 milliards FCFA. Le budget est réparti sur trois programmes principaux. Le programme Pilotage et soutien bénéficie de 2,1 milliards FCFA pour améliorer la performance des services du ministère et soutenir les secteurs du numérique, de la digitalisation et des médias. Le programme Numérique, doté de 12,3 milliards FCFA, a pour ambition de promouvoir la transformation digitale. Enfin, le programme Médias, avec une enveloppe de 12,6 milliards FCFA, vise à moderniser le paysage audiovisuel et la presse, à faciliter l’accès des citoyens à une information de qualité, à moderniser les médias publics et à poursuivre le projet de Télévision numérique terrestre (TNT).
Plusieurs chantiers stratégiques sont mis en avant dans ces divers programmes, parmi lesquels l’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans les administrations et les secteurs prioritaires. La réduction de la fracture numérique reste un axe central, avec la poursuite des initiatives visant à assurer la couverture haut débit sur l’ensemble du territoire. Il est également prévu le renforcement de l’accès aux équipements et le soutien à la montée en compétences des populations.
Le projet inclut par ailleurs la structuration de l’École des métiers du numérique, destinée à former des profils spécialisés tels que développeurs, administrateurs réseau, experts en cybersécurité ou analystes data, afin de soutenir l’émergence d’une main‑d’œuvre qualifiée et compétitive.
Ces projets viendront compléter plusieurs autres réalisés au cours de l’année, notamment le déploiement du haut et très haut débit sur tout le territoire (phase 2), le lancement de l’initiative SMART GOUV pour la digitalisation de l’administration, ainsi que la transformation numérique des collectivités locales. Selon un rapport de la GSMA, l’économie numérique soutenue par la téléphonie mobile et les services digitaux pourrait générer 1200 milliards FCFA additionnels pour le PIB béninois d’ici 2028, créer plus de 300 000 emplois et augmenter les recettes fiscales de 150 milliards FCFA.
Samira Njoya
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Avec l’essor des technologies numériques, La Poste ivoirienne se voit confrontée à un défi majeur : celui de s’adapter à un environnement de plus en plus digitalisé. Cette adaptation passe par la mise en place de nouvelles solutions tech capables de moderniser ses services et de sécuriser les échanges.
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect (groupe Bahreïn) et Post Connect (groupe Egypt Post) ont signé, le lundi 24 novembre à Berne en suisse, au siège de l’Union postale universelle (UPU), un mémorandum d’entente (MoU) destiné à accélérer la transformation numérique de l’opérateur postal ivoirien. À travers ce partenariat, les trois acteurs prévoient de déployer des technologies numériques sécurisées et évolutives, destinées à améliorer l’efficacité des services et la qualité de l’expérience client.
Communiqué de presse
— La Poste de Côte d'Ivoire (@posteciv) November 24, 2025
⁰⁰Abidjan, Côte d’Ivoire – 24 novembre 2025
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect et Post Connect s’allient pour contribuer à l’accélération de la transformation numérique du pays
Ce matin à Berne (Suisse), au siège de l’Union Postale Universelle… pic.twitter.com/qNfqXWRypQ
« Cette signature marque une étape décisive dans la modernisation de La Poste de Côte d’Ivoire et dans notre mission d’opérateur membre de l’écosystème national de transformation numérique. Avec nos partenaires Post Connect et Beyon Connect, nous allons déployer des solutions innovantes qui simplifieront la vie des citoyens et renforceront l’efficacité des institutions », a déclaré Isaac Gnamba-Yao, le directeur général de La Poste de Côte d’Ivoire.
Le MoU prévoit une phase pilote de six mois pour tester deux solutions clés : OneID et OneBox. OneID est un système d’identité numérique vérifiée permettant l’authentification fiable des usagers et la validation de documents officiels tels que cartes d’identité ou passeports. OneBox, quant à elle, est une plateforme d’échanges sécurisés, facilitant la communication dématérialisée entre citoyens, administrations et entreprises, tout en garantissant la confidentialité et l’intégrité des informations.
L’expérimentation portera ainsi sur la vérification d’identités, la validation ou la signature électronique de documents, ainsi que sur l’échange sécurisé de données administratives. Ces technologies, pouvant être déployées en cloud ou installées directement sur les infrastructures de la Poste, ont été conçues pour s’intégrer aux systèmes existants sans perturber les opérations.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de modernisation du secteur postal ivoirien. Depuis plusieurs années, La Poste de Côte d’Ivoire cherche à adapter son modèle aux mutations numériques, dans un contexte où la digitalisation des services devient un impératif aussi bien pour améliorer l’efficacité opérationnelle que pour maintenir son rôle d’acteur essentiel de service public.
L’État ivoirien a d’ailleurs inscrit la modernisation postale parmi ses priorités. Pour l’exercice 2026, le ministère de la Transition numérique dispose d’un budget de 83,2 milliards FCFA (145,9 millions de dollars américains), dont 46 milliards FCFA spécifiquement affectés au Programme 2 consacré au développement de l’économie numérique et à la mise à niveau du service postal.
La réussite de la phase pilote dépendra néanmoins de plusieurs facteurs, notamment la capacité de la Poste à intégrer ces outils dans ses processus internes, l’adhésion des utilisateurs, ainsi que l’appui des autorités de régulation. Si la mise en œuvre est concluante, le partenariat devrait contribuer à améliorer l’accès des citoyens à des services numériques plus efficaces, à renforcer la sécurité et la fiabilité des procédures administratives dématérialisées, et à favoriser l’inclusion numérique dans tout le pays grâce au vaste réseau de La Poste.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour réussir sa nouvelle stratégie numérique, le Sénégal mise sur des partenariats solides avec des acteurs expérimentés, capables de l’accompagner dans ses ambitions de transformation.
Le Sénégal et l’Azerbaïdjan envisagent de renforcer leur coopération dans le domaine du numérique. Le mardi 25 novembre, en marge de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (CMDT), le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a rencontré Farid Osmanov, président de l’Innovation and Digital Development Agency (IDDA), l’agence publique en charge du développement numérique et de l’innovation technologique en Azerbaïdjan, pour examiner des pistes de collaboration technologique.
Rencontre entre le MCTN et l’IAAD d’Azerbaïdjan : vers une coopération numérique renforcée
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) November 25, 2025
En marge de la CMDT-25, le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique Alioune SALL a rencontré M. Farid Osmanov, pic.twitter.com/KsUaSSX50U
Au cours des échanges, Farid Osmanov a présenté plusieurs solutions développées par l’agence, dont la super-application MyGov, utilisée par plus de 2 millions de citoyens, ainsi que la stratégie azerbaïdjanaise intégrant IA, cybersécurité et identité numérique. Il a également évoqué Digital Bridge, un dispositif d’interconnexion entre plateformes publiques et entreprises, notamment les banques.
Le ministre Alioune Sall a, de son côté, rappelé les priorités du Sénégal en matière de transformation digitale, notamment la modernisation des services de l’État, le développement de nouveaux services numériques et l’amélioration des infrastructures. Les deux parties ont convenu d’avancer vers un cadre de partenariat formalisé portant sur l’administration numérique, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
La réunion intervient dans un contexte où Dakar comme Bakou accélèrent leurs chantiers digitaux. Le New Deal technologique, lancé en février 2025, prévoit environ 1,7 milliard de dollars d’investissements pour moderniser l’administration et soutenir l’économie numérique sénégalaise. En Azerbaïdjan, l’IDDA pilote la stratégie nationale de développement digital et multiplie les déploiements de solutions publiques.
Une coopération structurée offrirait des avantages aux deux pays. Le Sénégal pourrait tirer profit de l’expérience azerbaïdjanaise en numérisation de l’administration, en identité numérique et dans plusieurs autres domaines, d’autant que l’Azerbaïdjan figure parmi les pays avancés en matière d’e-gouvernance, avec un indice de 0,7607 sur 1 selon les Nations unies. Pour sa part, un partenariat avec le Sénégal permettrait à l’Azerbaïdjan de renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest et de valoriser ses solutions numériques sur un marché en croissance.
Samira Njoya
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Dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement ivoirien ambitionne de moderniser les services publics et de développer un écosystème d’innovation performant. La collaboration avec des partenaires expérimentés apparaît essentielle pour accélérer ces ambitions.
Le directeur de cabinet du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Raymond Assoua, a reçu le lundi 24 novembre, à Abidjan, une délégation de la Fondation Skolkovo conduite par l’ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire, Alexey Saltykov. Cette rencontre s’inscrit dans un programme de coopération destiné à renforcer les échanges entre la Côte d’Ivoire et la Russie dans les secteurs du numérique, de l’innovation technologique et du développement d’écosystèmes innovants.
Les discussions ont porté sur plusieurs axes stratégiques, notamment le développement de technopoles, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les secteurs publics et privés, ainsi que l’accélération de la digitalisation des services administratifs. La mission russe a également présenté l’expertise de Skolkovo dans la conception d’écosystèmes d’innovation, un modèle susceptible d’inspirer les ambitions ivoiriennes en matière de villes technologiques.
Au cours de la réunion, des pistes de collaboration concrètes ont été identifiées entre la Fondation Skolkovo et le VITIB, le parc technologique ivoirien basé à Grand-Bassam. Le directeur général du VITIB a exposé les infrastructures existantes ainsi que les projets en cours, ouvrant la voie à de futures initiatives communes dans l’incubation de start-up, la recherche appliquée ou encore le déploiement de solutions numériques souveraines.
La visite intervient au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale ivoirienne d’un budget de 83,27 milliards FCFA (environ 146 millions USD) pour 2026, pour soutenir la transformation numérique du pays. Ce financement vise notamment la modernisation du secteur postal, la mise en œuvre du service universel des communications électroniques et le développement de l’économie numérique.
La Fondation Skolkovo est l’un des principaux pôles d’innovation de Russie, spécialisée dans l’accompagnement de start-up technologiques, le développement de technopoles et la recherche en IA via son partenariat avec l’Institut Skoltech. Son expertise pourrait appuyer la Côte d’Ivoire dans la formation de talents et la mise en place de projets pilotes en innovation et services numériques.
Pour l’heure, aucun accord formel n’a encore été annoncé. Toutefois, la délégation effectuera une visite du VITIB ce mardi 25 novembre afin de poursuivre les échanges techniques et d’explorer plus en profondeur les opportunités de partenariats.
Samira Njoya
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Le gouvernement botswanais ancre le numérique au cœur de sa transformation. De nouveaux projets annoncés visent à renforcer l’accès aux services numériques, moderniser les infrastructures et soutenir l’innovation dans tous les secteurs de l’économie.
Un an après sa nomination à la tête du ministère des Communications et de l’Innovation du Botswana, David Tshere (photo, à gauche) a présenté le jeudi 20 novembre les grandes lignes de sa feuille de route. Il a souligné l’ambition du gouvernement de faire de la transformation numérique un moteur de croissance, d’inclusion et de compétitivité pour le pays.
Parmi les annonces phares, le ministre a révélé une réduction significative des coûts d’Internet et des données mobiles, visant à rendre l’accès au numérique plus abordable pour les citoyens et les entreprises. Il a également présenté un plan d’extension de l’infrastructure de fibre optique vers les zones rurales et mal desservies, pour accroître la connectivité nationale et favoriser l’inclusion numérique.
Le ministre Tshere a confirmé la mise en service imminente du centre de données Digital Delta, dont l’ouverture officielle est programmée pour le mardi 25 novembre à Gaborone. Cette installation de pointe a pour objectif de renforcer les capacités numériques nationales, héberger des services cloud critiques et soutenir les applications gouvernementales et privées dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’éducation, la santé et l’administration publique.
Cette feuille de route s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, incluant la plateforme gouvernementale 1Gov, en expansion, et la mise en place d’une législation numérique progressive couvrant la cybersécurité, la protection des données et l’innovation technologique. Le Botswana prévoit également de commercialiser les données du satellite BOTSAT-1, destinées à soutenir l’agriculture, l’environnement et les infrastructures intelligentes.
Les résultats des initiatives précédentes confirment les progrès du pays. Selon l’édition 2025 du rapport « Measuring Digital Development – ICT Development Index » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Botswana se classe 6ᵉ en Afrique avec un indice de 82,1 sur 100, reflétant la progression de l’utilisation des TIC et le développement d’un écosystème numérique solide. En matière de pénétration en ligne, DataReportal estime que 2,09 millions d’individus utilisaient Internet au Botswana à la fin 2025, soit une pénétration de 81,4 %.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Mauritanie a lancé un vaste chantier de modernisation de ses services publics, pour les rendre plus accessibles et efficaces grâce au numérique. Plusieurs plateformes ont été récemment mises en ligne, facilitant l’accès aux informations, aux démarches administratives et aux services essentiels pour les citoyens.
Le gouvernement mauritanien a inauguré le lundi 24 novembre un portail numérique dédié au Journal Officiel, désormais accessible gratuitement au public. L’initiative vise à moderniser l’accès aux textes juridiques, à renforcer la transparence de l’information publique et à faciliter la consultation des lois en vigueur, regroupant plus de 30 000 textes législatifs et réglementaires authentifiés.
Ce nouveau portail centralise toutes les éditions du Journal Officiel depuis 1959, ainsi qu’une sélection de lois, décrets, conventions internationales et autres textes réglementaires. Disponible en arabe et en français, il intègre un moteur de recherche avancé permettant aux professionnels du droit, investisseurs, chercheurs, administrations et citoyens d’accéder rapidement aux versions authentifiées et mises à jour.
Le Journal Officiel constitue la principale source légale attestant de l’existence, de l’entrée en vigueur et de l’authenticité des textes publiés par l’État. Sa numérisation répond à un besoin croissant de moderniser les procédures, de réduire les délais de diffusion et de favoriser un accès simplifié au droit dans un contexte de transformation numérique accélérée.
Le projet s’inscrit dans le Programme régional d’intégration numérique en Afrique de l’Ouest (WARDIP – Mauritanie), financé par la Banque mondiale, qui vise à soutenir la modernisation administrative du pays. Le projet comprend également un programme de formation destiné aux cadres du Secrétariat général du gouvernement, incluant l’archivage numérique, la gestion des bases de données juridiques et la mise à jour des codes, afin de garantir la fiabilité et la pérennité de la plateforme.
Outre la numérisation du Journal Officiel, le WARDIP prévoit la mise en place d’un référentiel d’interopérabilité des services publics, le développement d’un cloud gouvernemental, l’amélioration de l’accès au haut débit, ainsi qu’un appui à l’innovation et aux start-up. Ces actions visent à créer un environnement propice à la numérisation des services publics et au développement économique.
L’ouverture du portail du Journal Officiel devrait permettre d’améliorer l’accès au droit pour les citoyens et les juridictions, de renforcer la transparence de l’action publique, de sécuriser l’environnement réglementaire des investisseurs et de consolider l’État de droit. En offrant un dépôt juridique complet de plus de 30 000 textes authentifiés couvrant plus de six décennies, cette plateforme constitue une étape majeure dans la modernisation du système juridique mauritanien et dans l’alignement du pays sur les meilleures pratiques internationales en matière de gouvernance numérique.
Samira Njoya
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Face aux défis liés à la fraude et à la gestion des recettes portuaires, la Somalie rend obligatoire l’ECTN, système électronique de suivi des marchandises déjà adopté dans plus de vingt pays africains.
La Somalie renforce sa gouvernance portuaire avec l’entrée en vigueur du caractère obligatoire de l’Electronic Cargo Tracking Note (ECTN). Depuis fin septembre, ce dispositif, introduit en février 2023, est obligatoire pour toutes les importations et exportations transitant par les ports du pays, conformément à un avis du ministère des Ports et des Transports maritimes.
Désormais, les importateurs doivent obtenir un ECTN via la plateforme officielle ctnsomalia.com avant toute opération de chargement ou de déchargement, et le numéro doit figurer sur le connaissement. Toute marchandise dépourvue de certificat électronique valide sera rejetée. Le gouvernement avertit que les contrevenants s’exposent à des amendes, à la saisie des biens, à la suspension de licences ou à des poursuites pénales selon la législation en vigueur.
Conçu pour améliorer la transparence des flux commerciaux, renforcer la sécurité maritime et lutter contre la fraude, l’ECTN joue aussi un rôle de recentralisation stratégique. Il met fin à la gestion exclusive que le Somaliland, le Puntland et le Jubbaland exerçaient sur les recettes portuaires, jusque-là perçues sans supervision directe du gouvernement fédéral.
Bien que l’ECTN soit en place depuis 2023, son application demeurait partielle et variable selon les ports. Sa généralisation inscrit la Somalie dans une dynamique continentale, plus de 24 pays africains imposant déjà ce type de certificat électronique pour réduire les pertes fiscales et améliorer le contrôle douanier.
En rendant l’ECTN incontournable, la Somalie veut uniformiser la gestion portuaire, combler les failles de traçabilité et reprendre la maîtrise de circuits commerciaux longtemps fragmentés. Une mesure d’autant plus stratégique que les ports somaliens assurent l’entrée de près de 95 % des biens consommés dans le pays et constituent l’une des principales sources de recettes publiques non fiscales, essentielles au financement de l’État.
Samira Njoya
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Au Sénégal, l’innovation technologique prend de l’ampleur et les start-up deviennent un moteur de création d’emplois et d’attractivité économique. Pour exploiter pleinement ce potentiel, un cadre opérationnel structuré et des dispositifs d’accompagnement sont désormais essentiels.
Le gouvernement du Sénégal procède, ce jeudi 20 novembre, au lancement du dispositif « Écosystème Startup », qui concrétise la loi n°2020-01, dite Startup Act, adoptée en janvier 2020. Cette initiative vise à soutenir les start-up sénégalaises, favoriser l’innovation, faciliter l’accès au financement et renforcer l’accompagnement public.
Le dispositif comprend notamment un label « Écosystème Startup » et un guichet unique en ligne pour simplifier la labellisation et l’accès aux services. Plus de 500 start-up devraient être labellisées, avec pour objectif la création de 150 000 emplois directs d’ici 2034. Le programme met également en place des passerelles entre investisseurs, incubateurs, partenaires techniques et jeunes entreprises innovantes, ainsi que des outils de suivi-évaluation permettant de mesurer l’impact réel des initiatives.
Ce lancement s’inscrit dans le cadre du New Deal technologique et de la Vision Sénégal 2050, qui placent l’innovation et le numérique au cœur de la stratégie de développement. Les start-up labellisées bénéficient d’un ensemble concret de mesures de soutien, comprenant des programmes de formation et de renforcement des capacités, des régimes douaniers privilégiés pour l’importation de matériel, des incitations fiscales spécifiques, des accès prioritaires à la commande publique et des opportunités de financement adaptées.
Grâce à ce lancement, le Sénégal dispose désormais d’un cadre opérationnel et mesurable, orienté vers l’impact. Le dispositif Écosystème Startup devrait stimuler l’innovation locale, attirer talents et capitaux étrangers, et renforcer la compétitivité du pays en Afrique. Selon StartupBlink, un organisme international qui classe et analyse les écosystèmes de start-up à l’échelle mondiale, le Sénégal compte 48 start-up de premier plan en novembre 2025, se classant 92ᵉ mondialement et parmi les leaders en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
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Face à l’afflux croissant de plaintes et de requêtes, le ministère public marocain renforce sa stratégie digitale. Un nouveau service vient compléter l’ensemble d’outils numériques destinés à améliorer la relation avec les usagers et à rendre les procédures plus lisibles et réactives.
La présidence du ministère public a lancé, mercredi 19 novembre, un nouveau service d’alerte par SMS permettant aux citoyens de suivre instantanément l’évolution de leurs plaintes déposées auprès des parquets du royaume. Cette initiative vise à moderniser la communication entre le parquet général et les usagers.
Concrètement, le service envoie automatiquement des notifications sur le numéro de téléphone communiqué lors du dépôt du dossier. Les usagers sont ainsi informés de chaque étape : enregistrement, transmission du dossier, décisions prises ou toute autre procédure en cours. Pensé pour être simple et accessible, ce dispositif permet de réduire les déplacements, d’écourter les délais d’information et d’améliorer la transparence du traitement des plaintes.
Le lancement de ce service s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de la présidence du ministère public, qui fait de la communication avec les usagers et de l’accès à l’information un axe prioritaire. Cette démarche prolonge les efforts nationaux visant à moderniser l’administration judiciaire, à renforcer la proximité avec les citoyens et à instaurer un service public plus efficace et plus lisible.
Selon les données officielles, la présidence du ministère public a enregistré 565 874 plaintes en 2024, dont 484 066 ont été traitées, soit un taux de traitement d’environ 88 %. Ces volumes témoignent d’une charge importante pour le parquet, soulignant l’intérêt d’un service numérique comme celui-ci pour informer les usagers en temps réel et alléger la pression sur les guichets physiques.
Grâce à ce nouveau service SMS, le ministère public entend offrir aux citoyens un parcours plus fluide et renforcer la proximité avec l’usager. Ce dispositif vient s’ajouter à plusieurs outils numériques déjà déployés ces dernières années, notamment le service de dépôt de plaintes en ligne, l’espace d’interaction avec le parquet sur son portail officiel, ainsi que la boîte e-mail dédiée aux doléances. Ces solutions participent à réduire la pression sur les guichets, améliorer la transparence des procédures et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration judiciaire.
Samira Njoya
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La Tanzanie engage une nouvelle phase de sa transition numérique, portée par des investissements massifs dans les infrastructures et les services digitaux. La nomination d’Angellah Kairuki intervient au cœur de cette dynamique, confiant à une nouvelle dirigeante la poursuite de projets structurants.
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a formé, lundi 17 novembre 2025, un nouveau gouvernement composé de 27 ministres et 29 vice-ministres. Parmi eux figure Angellah Kairuki (photo), nommée ministre de la Communication et des Technologies de l’Information, en remplacement de Jerry William Silaa, en poste depuis un an. Cette nomination intervient alors que la Tanzanie met en œuvre son Cadre stratégique de l’économie numérique 2024‑2034, visant à moderniser les services publics et à renforcer la souveraineté numérique du pays.
Angellah Kairuki dispose d’un parcours ministériel dense. Elle a dirigé le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, et a été successivement ministre d’État à la Présidence, ministre des Mines, puis vice-ministre chargée des Terres, de l’Habitat et des Affaires constitutionnelles et juridiques. Cette expérience lui confère une solide maîtrise des dossiers institutionnels et des projets à fort impact économique et social.
À son arrivée au ministère, Angellah Kairuki prend en main plusieurs projets structurants déjà engagés par le gouvernement. La dorsale nationale de télécommunications (NICTBB), qui couvre actuellement 78 % du territoire, fait l’objet d’une nouvelle phase d’extension financée à hauteur de 73 milliards de shillings tanzaniens (environ 30 millions USD) pour connecter les districts encore non desservis. Le gouvernement supervise également la construction de deux centres de données publics : l’un à Dodoma, déjà en phase d’équipement, et un second à Zanzibar, porté par l’e-Government Authority (eGA). Un Centre national de cybersécurité, annoncé en 2024, doit compléter ces infrastructures afin de renforcer la surveillance et la protection des systèmes critiques.
La ministre devra également poursuivre la mise en œuvre de la plateforme nationale d’identification numérique, qui compte déjà plus de 24 millions d’enrôlements, ainsi que le programme pilote d’adressage physique dans les municipalités de Dodoma et Arusha. Ces projets s’inscrivent dans une dynamique où le secteur des technologies de l’information et de la communication contribue officiellement à environ 1,6 % du PIB tanzanien, et joue un rôle stratégique dans la modernisation de l’administration et le renforcement de l’attractivité économique du pays.
Samira Njoya
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Le royaume mise sur le numérique et l’énergie verte pour consolider sa compétitivité et renforcer son rôle régional. À travers des investissements dans les infrastructures technologiques et la formation, le pays ambitionne de créer un hub d’innovation et de souveraineté technologique dans le Sud.
La ville de Dakhla (région Dakhla-Oued Eddahab) va accueillir un data center alimenté par des énergies renouvelables et un Institut Jazari consacré à l’intelligence artificielle et à la transition énergétique. Deux partenariats ont été signés le vendredi 15 novembre entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, et les autorités de la région.
Le premier accord vise la création du data center « Igoudar Dakhla », de nouvelle génération, avec des capacités d’hébergement, de stockage et de traitement de données pour des besoins nationaux et internationaux. Le projet repose sur des infrastructures cloud avancées, des compétences numériques locales et des solutions de refroidissement naturel, permettant de réduire la consommation énergétique. Avec une capacité annoncée de 500 mégawatts, il sera entièrement alimenté par une ferme solaire et éolienne, dans le cadre de l’initiative Digital for Sustainable Development (D4SD).
Le second accord concerne la création de l’Institut Jazari de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique, un institut dédié à la formation, à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’IA, de l’Internet des objets et de leurs applications énergétiques. Il proposera des plateformes de recherche et d’expérimentation, un accompagnement pour les start-up et impliquera des étudiants et des chercheurs dans des projets appliqués sur les énergies renouvelables, le dessalement, l’hydrogène vert et les réseaux électriques intelligents.
Ces initiatives s’inscrivent dans le développement intégré de la région Dakhla-Oued Eddahab, visant à positionner le Maroc comme un hub numérique arabo-africain et à renforcer sa connectivité internationale, en particulier à l’approche de la Coupe du monde 2030. Elles mettent également l’innovation et le capital humain au cœur de la stratégie numérique et énergétique du royaume.
Sur le plan économique, ce data center s’inscrit dans un marché en forte croissance. Le marché marocain des centres de données devrait générer 766,81 millions USD en 2025, selon Statista, avec une progression annuelle estimée à 6,35 % entre 2025 et 2030, pour atteindre environ 1,04 milliard USD. De plus, le royaume représenterait 35 % de la nouvelle capacité énergétique prévue pour les data centers en Afrique, selon ResearchAndMarkets.
La mise en œuvre de ces projets devrait permettre au Maroc de renforcer sa souveraineté numérique, de stimuler la création d’emplois qualifiés dans le secteur technologique et de soutenir le développement d’une chaîne de valeur régionale autour du cloud, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à la montée rapide de la cybercriminalité au Sénégal, les administrations sont appelées à renforcer la protection des données publiques. La gestion de l’état civil, particulièrement sensible, doit désormais répondre à des exigences strictes de sécurité numérique.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Balla Moussa Fofana (photo, à droite), a appelé, mardi 18 novembre, les collectivités à mettre fin à l’utilisation de logiciels privés et d’applications non certifiées dans la gestion de l’état civil. Il s’exprimait à l’occasion du lancement de la Semaine nationale de l’état civil, organisée à Kothiary, dans la région de Tambacounda.
Le ministre a insisté sur les risques liés à ces logiciels non homologués, qu’il considère comme « un danger majeur pour les données des citoyens ». Il a mis en garde contre tout échange d’informations sensibles sur des plateformes non sécurisées telles que Gmail, WhatsApp ou Hotmail, soulignant que ces pratiques exposent les registres à des intrusions, manipulations ou suppressions susceptibles d’engendrer des conflits d’identité ou des fraudes.
Cette sortie intervient alors que l’Agence nationale de l’état civil (ANEC) poursuit un vaste chantier de modernisation. À ce jour, 400 centres d’état civil sur les 600 que compte le pays sont déjà équipés du logiciel national de gestion, connecté au registre central qui concentre plus de 20 millions d’actes. Plusieurs nouveaux outils sont également en cours de déploiement, dont une plateforme de services en ligne accessible à tous les citoyens, ainsi qu’un module de déclaration des naissances et des décès destiné aux structures sanitaires, chefs de village et délégués de quartier.
La numérisation de l’état civil s’inscrit dans la dynamique du New Deal technologique, la stratégie numérique lancée par les autorités sénégalaises pour accélérer la transformation du pays. Le plan ambitionne de numériser 90 % des services publics d’ici 2034, à travers un ensemble de programmes prioritaires dédiés à la souveraineté numérique, à la modernisation des services administratifs et à l’amélioration de l’accès des citoyens aux démarches en ligne.
En rappelant aux communes l’obligation de s’aligner sur les solutions certifiées par l’État, l’objectif est aussi de prémunir l’état civil contre une exploitation criminelle des données, dans un contexte de forte recrudescence des cybermenaces. En 2024, plus de 10 millions de cyberattaques ont été détectées et bloquées au Sénégal, selon Kaspersky, avec une augmentation notable des vols de mots de passe (de ~36 000 en 2023 à ~72 000 en 2024). Par ailleurs, les attaques dites « exploits » (failles de sécurité) ont quasiment doublé, atteignant plus de 293 000 cas, et plus de 600 000 tentatives d’intrusion via le protocole RDP (accès à distance) ont été enregistrées.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à la hausse de la criminalité organisée et des menaces numériques transnationales, renforcer les compétences en analyse des empreintes électroniques devient urgent. Cette discipline exploite les traces sur supports numériques pour identifier et relier les auteurs d’infractions.
Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, et le ministre d’État britannique chargé de la Sécurité des frontières et de l’asile, Alex Norris, ont signé, le mercredi 12 novembre, un mémorandum d’entente. L’accord vise à renforcer le partenariat opérationnel entre les deux pays et à développer les compétences de la police algérienne dans l’analyse avancée des empreintes électroniques.
Selon le responsable algérien, ce partenariat permettra d’améliorer les capacités nationales en matière de reconnaissance et de vérification d’identité, un enjeu devenu stratégique face à la montée de la criminalité organisée et des menaces transnationales.
Concrètement, l’accord prévoit la formation de cadres et de techniciens algériens aux technologies biométriques de pointe utilisées au Royaume-Uni, ainsi que l’échange d’expertises autour de l’analyse avancée des empreintes électroniques — un procédé consistant à exploiter l’empreinte numérique laissée par les individus (historique de connexion, traces sur appareils électroniques, métadonnées, identifiants techniques) afin d’établir l’identité, de reconstituer des activités en ligne ou de relier plusieurs infractions entre elles.
Cette coopération intervient dans un contexte où l’Algérie accélère la modernisation de ses outils de police scientifique face à la hausse des affaires liées aux trafics transfrontaliers, aux réseaux criminels structurés et à la cybercriminalité. Le phénomène n’est pas isolé. D’après le rapport « Africa Cyberthreat Assessment 2025 d’INTERPOL », 90 % des pays africains estiment qu’ils doivent renforcer de manière significative leurs capacités d’enquête et de poursuite en matière de criminalité numérique.
La mise en œuvre de ce partenariat devrait permettre à l’Algérie de combler certaines lacunes dans ses capacités biométriques. Le Royaume-Uni dispose en effet d'une expertise très avancée. Selon le rapport officiel « Forensic Information Databases 2023‑2024 », sa base d’empreintes digitales IDENT1 recense plus de 28,3 millions de formulaires d'empreintes digitales issus d’enquêtes policières. De plus, la Police Digital Service britannique a développé une « Digital Fingerprint Capability », une plateforme cloud qui permet d’envoyer des images d’empreintes depuis les scènes de crime vers les laboratoires, d’analyser les empreintes en temps réel et d’accélérer les correspondances grâce à la base IDENT1.
Grâce à cet accord, l’Algérie pourrait accéder à des méthodes et protocoles numériques avancés (capture, comparaison, identification), déjà utilisés au Royaume‑Uni pour identifier des suspects plus rapidement, tout en améliorant la qualité des preuves disponibles pour les enquêtes criminelles.
Samira Njoya
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Face à la pression démographique et aux limites de son système de soins, l’Égypte accélère sa transition numérique avec une nouvelle feuille de route dédiée à la santé. Le pays mise sur les technologies numériques pour moderniser la gestion, renforcer l’accès et améliorer l’efficacité des services.
L’Égypte a officiellement dévoilé le samedi 15 novembre sa Stratégie nationale de santé numérique 2025-2029. Présentée par le ministre de la Santé et de la Population, Khaled Abdel Ghaffar, lors du 3ᵉ Congrès mondial sur la population, la santé et le développement (PHDC’25), cette feuille de route pose les fondations d’un système de santé entièrement numérisé à l’horizon 2029.
Au cœur de cette stratégie figure notamment la création d’un écosystème numérique intégré, conçu pour moderniser les services de santé grâce à l’usage systématique des technologies de l’information. La stratégie prévoit notamment l’unification des données nationales de santé, la mise en place de plateformes interopérables et sécurisées, ainsi que l’accès élargi à des services numériques permettant un suivi plus rapide et plus fiable des patients.
Elle s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique « Digital Egypt 2030 », qui place la santé parmi ses priorités. Le pays avance dans un contexte favorable. Le secteur des TIC est l’un des plus dynamiques de l’économie égyptienne et le taux de pénétration d’Internet dépasse 80 %, selon DataReportal. Toutefois, des disparités persistent entre zones urbaines et rurales, ce qui pourrait limiter la diffusion rapide des solutions d’e-santé.
Plusieurs initiatives montrent néanmoins que le pays a commencé à poser les bases de cette transformation. Des millions de dossiers médicaux électroniques ont déjà été enregistrés dans le cadre de l’assurance maladie universelle, tandis que de nouvelles plateformes numériques émergent pour la télémédecine, l’automatisation hospitalière ou encore l’analyse médicale assistée par l’IA.
Pour le gouvernement, l’enjeu est double. Il s’agit d’améliorer l’efficacité d’un système de santé sous pression, où les redondances administratives et les difficultés d’accès aux soins demeurent courantes. Il s’agit aussi de renforcer la résilience nationale face aux crises sanitaires, un impératif mis en lumière après la pandémie de Covid-19 qui a exposé les limites des dispositifs traditionnels.
La mise en œuvre de la stratégie devrait cependant surmonter plusieurs défis. La formation des professionnels de santé aux nouveaux outils numériques reste indispensable, tout comme le renforcement de la cybersécurité pour protéger des données particulièrement sensibles. L’amélioration de la connectivité dans les régions moins desservies sera également déterminante pour garantir une adoption équitable des services.
Samira Njoya
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