Face à l’accélération de la digitalisation et à la multiplication des services en ligne, l’Algérie renforce son cadre juridique pour sécuriser les échanges numériques et soutenir l’innovation, tout en préparant le terrain à une économie digitale plus intégrée et fiable.
Le gouvernement algérien a approuvé, le dimanche 2 novembre, un projet de loi définissant les règles générales encadrant les services de confiance pour les transactions électroniques et l’identification numérique. Cette initiative vise à accompagner la digitalisation croissante des services administratifs, économiques et financiers, tout en renforçant la sécurité des échanges en ligne.
Examiné en Conseil des ministres, le texte établit un cadre global pour la confiance numérique. Il actualise la législation de 2015 sur la signature et la certification électroniques, devenue obsolète face aux évolutions technologiques. La nouvelle loi confère une valeur juridique équivalente aux documents électroniques — signature, cachet et horodatage — par rapport aux documents physiques.
Cette réforme intervient dans un contexte de forte expansion du numérique. En début d’année 2025, l’Algérie comptait environ 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration proche de 77 %. Pour le gouvernement, cette dynamique appelle un environnement légal plus robuste, garantissant la fiabilité des transactions et la protection des données personnelles.
Le projet introduit également un cadre national d’identification numérique adossé à la carte d’identité biométrique. Ce système permettra de centraliser et de sécuriser les identités des citoyens pour les démarches en ligne, simplifiant l’accès aux services publics et assurant la reconnaissance légale des transactions numériques. Il constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de numérisation, qui vise à moderniser l’administration, à renforcer la transparence et à lutter contre la corruption.
Au-delà de la mise à jour du cadre législatif, cette loi devrait impulser une nouvelle dynamique en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises, en simplifiant les procédures administratives et en stimulant les investissements dans l’économie numérique. Elle devrait aussi permettre à l’Algérie de mieux tirer parti de son important potentiel numérique, avec plus de 55 millions de connexions mobiles — soit près de 116 % de la population — et un taux d’équipement numérique en forte croissance.
Samira Njoya
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Djibouti entend renforcer sa préparation face aux catastrophes et moderniser ses systèmes d’alerte précoce. Une évaluation approfondie de ses capacités numériques s’avère nécessaire pour guider les réformes, améliorer la coordination et sécuriser les infrastructures critiques.
Le gouvernement de Djibouti, à travers le Secrétariat exécutif de gestion des risques et des catastrophes (SEGRC), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’appui de la China International Development Cooperation Agency (CIDCA), a lancé le dimanche 2 novembre un appel à candidatures pour le recrutement d’un consultant international spécialisé en transformation numérique appliquée à la gestion des risques et aux systèmes d’alerte précoce.
Le PNUD recrute 1⃣consultant intl pr évaluer la préparat° numérique de #Djibouti en matière de gestion des risques & alerte précoce.
— PNUD Djibouti - UNDP Djibouti (@PNUDDjibouti) November 2, 2025
Objectif: renforcer gouvernance digitale, interopérabilité & résilience face aux catastrophes climatiques.
📅10 Nov. 2025: https://t.co/xDEeRbVyFZ pic.twitter.com/yjTfbs5sxF
Le consultant recruté accompagnera le SEGRC dans l’évaluation de la préparation numérique du pays en matière de réduction et de gestion des catastrophes. Sa mission, prévue de novembre 2025 à février 2026, consistera à formuler des recommandations techniques et stratégiques pour améliorer la gouvernance digitale et renforcer les capacités institutionnelles liées à la résilience nationale.
Parmi les objectifs prioritaires figurent l’intégration de technologies avancées de traitement et d’analyse de données – notamment le Big Data, l’intelligence artificielle et l’interopérabilité entre plateformes – ainsi que l’optimisation des infrastructures et des salles de crise nationales. Le consultant contribuera également à l’élaboration de protocoles opérationnels normalisés (SOPs) et au développement de modules de formation destinés aux opérateurs et agents publics.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Tailored Intelligence for Actionable Early Warning Systems » (TIAEWS), conçu pour renforcer la résilience nationale face aux catastrophes. Le projet vise à moderniser le système de gestion des risques en intégrant des technologies avancées de collecte et d’analyse, à améliorer la coordination interinstitutionnelle et à fournir des alertes précoces plus fiables et opérationnelles pour protéger les populations et les infrastructures critiques.
Le poste est ouvert aux professionnels disposant d’une solide expérience dans le domaine de la transformation numérique appliquée à la gestion des risques. Le candidat sélectionné devra livrer plusieurs résultats clés, dont une analyse de la posture numérique actuelle, une feuille de route stratégique pour la modernisation des systèmes d’alerte précoce et des recommandations de politiques publiques.
La date limite de candidature est fixée au 10 novembre, via le portail des Nations unies : www.ungm.org/Public/Notice/283067
Samira Njoya
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Le Maroc mise sur l’IA comme moteur de développement, en investissant dans les infrastructures, la formation des jeunes et des partenariats stratégiques. Pour en tirer pleinement parti, le pays veille à encadrer son usage afin de garantir sécurité, confiance et efficacité dans le secteur numérique.
Le Maroc s’apprête à doter son écosystème numérique d’un cadre juridique structurant avec la future loi-cadre « Digital X.0 », actuellement à l’examen au secrétariat général du gouvernement. Présentée récemment par Amal El Fallah Seghrouchni (photo), ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, elle prévoit l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les usages publics et privés, tout en assurant une gouvernance rigoureuse de la donnée et des algorithmes.
Au cœur du texte figurent trois axes stratégiques : la gouvernance des données, l’identité numérique et l’interopérabilité. « Digital X.0 » établit les principes régissant la circulation et la protection des données, conformément à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.
Il introduit notamment une identité numérique sectorielle, limitant l’accès aux informations strictement nécessaires selon les domaines d’activité, et une interopérabilité basée sur le consentement traçable, garantissant que tout échange d’informations entre administrations ou acteurs privés soit explicitement autorisé par les usagers. La cybersécurité constitue l’un des piliers du dispositif, visant à instaurer un climat de confiance numérique sans alourdir les mécanismes de contrôle.
Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique « Maroc Digital 2030 », qui fait de l’intelligence artificielle un levier essentiel du développement économique et de la modernisation de l’administration. Depuis plusieurs années, le royaume investit massivement dans les infrastructures numériques, le déploiement de services publics digitalisés et le soutien à la recherche appliquée dans le domaine des technologies émergentes.
Récemment, le pays a renforcé cette dynamique à travers un partenariat stratégique avec la start-up française Mistral AI, pour créer un laboratoire dédié aux modèles linguistiques multilingues (arabe, amazighe, langues africaines). Dans le même esprit, le gouvernement a lancé un programme national visant à former 200 000 jeunes aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle, afin de bâtir un capital humain capable d’accompagner cette transition et de stimuler l’innovation locale.
Avec la loi-cadre « Digital X.0 », le Maroc entend renforcer sa souveraineté numérique, structurer un écosystème compétitif d’intelligence artificielle et promouvoir une innovation responsable. Ce cadre vise à accélérer la modernisation digitale de l’administration et à optimiser la qualité et l’efficacité des services publics grâce aux technologies avancées.
Samira Njoya
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Face à la montée en puissance des réseaux sociaux et à l’influence grandissante des créateurs de contenu, l’Algérie veut mieux encadrer l’activité des grandes plateformes numériques et renforcer sa souveraineté dans l’espace numérique.
Le gouvernement algérien, via l’Assemblée populaire nationale (APN), examine actuellement un nouveau projet de loi visant à encadrer strictement les grandes plateformes numériques. L’initiative, déposée par le député Bouhali Abdelbasset, cible les services majeurs tels que TikTok, Facebook, YouTube et Instagram, afin de les placer sous un contrôle légal direct sur le sol algérien.
Le projet de loi impose aux grandes plateformes — celles dépassant un million d’utilisateurs ou un certain seuil de revenus en Algérie — d’ouvrir un bureau local, de désigner un représentant légal et de stocker les données des utilisateurs sur le territoire national ou dans des centres agréés. Ces entreprises devront également retirer tout contenu illicite dans un délai de 24 heures après notification et soumettre des rapports semestriels sur leurs actions de conformité.
Sur le plan des objectifs, trois axes structurent l’initiative : la préservation des valeurs religieuses et sociales, la protection des enfants et des adolescents contre les contenus préjudiciables, et le renforcement de la souveraineté numérique de l’Algérie. Le projet prévoit en outre la création d’une Autorité nationale de régulation de l’espace numérique, rattachée à la Présidence, avec le pouvoir de sanctionner les manquements via des amendes, des mesures de blocage ou des poursuites pénales.
La stratégie s’inscrit dans un contexte où le digital s’impose massivement. Début 2025, l’Algérie comptait 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration de 76,9 % de la population. Cette forte présence en ligne se traduit par l’essor des réseaux sociaux et des influenceurs, qui jouent un rôle croissant dans la diffusion de contenus et des tendances de consommation. Parallèlement, cette montée en puissance s’accompagne de préoccupations sur la diffusion de contenus extrémistes ou contraires aux normes sociales, poussant le gouvernement à envisager un cadre légal plus strict, à l’instar de pays comme l’Allemagne ou la Turquie.
Si elle venait à être adoptée, cette loi pourrait profondément transformer le paysage numérique algérien en responsabilisant les grandes plateformes internationales et en renforçant la traçabilité ainsi que la protection des données. Elle offrirait également aux autorités un cadre d’intervention face aux contenus jugés nuisibles, tout en encourageant l’émergence de solutions et de plateformes locales adaptées au contexte national.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, l’e-commerce connaît un essor rapide porté par une population jeune et connectée. La Mauritanie, qui peine encore à exploiter pleinement ce potentiel, veut combler son retard et capitaliser sur ce marché en pleine expansion.
Le gouvernement mauritanien, via le ministère de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’administration, appuyé par la Coopération allemande (GIZ), a officiellement validé le mardi 28 octobre sa Stratégie nationale de commerce électronique 2026–2030. Le document marque une étape décisive dans la mise en place d’un commerce digital plus inclusif, durable et compétitif.
La feuille de route prévoit, entre autres, de faciliter l’accès des femmes entrepreneures aux marchés en ligne, de favoriser la création d’emplois pour les jeunes à travers le freelancing et les plateformes numériques, d’intégrer les petits commerçants dans l’économie formelle par la numérisation, et d’améliorer les recettes fiscales de l’État par une meilleure traçabilité des transactions. Ces ambitions reposent sur un marché encore émergent, où le taux de pénétration d’Internet atteint 37,4 % en 2025.
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée, alors que le marché africain du commerce électronique devrait croître de 105 % d’ici 2030, passant de 55 à 112,73 milliards de dollars selon les estimations de TechCabal Insights. La Mauritanie entend tirer parti de cette dynamique pour stimuler sa compétitivité et positionner son économie dans les chaînes de valeur régionales du numérique.
Cependant, la réussite de la mise en œuvre dépendra de la capacité du pays à surmonter plusieurs défis structurels, dont une couverture mobile et Internet encore inégale, une forte dépendance aux paiements en espèces et un faible taux de bancarisation. Selon la CNUCED, l’inclusion financière en Mauritanie demeure limitée à 20,9 %, avec des disparités notables entre les genres (15,5 % pour les femmes) et les jeunes (13,1 %).
La stratégie ambitionne ainsi de créer un environnement propice à l’essor du commerce électronique national. Elle pourra aider à renforcer l’inclusion numérique, élargir l’accès aux plateformes numériques pour les acteurs économiques marginalisés, améliorer la transparence des flux financiers et accroître les recettes publiques grâce à la formalisation des échanges. À terme, elle vise à permettre à la Mauritanie de bâtir un écosystème e-commerce structuré, compétitif et porteur de croissance durable.
Samira Njoya
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Les autorités tanzaniennes misent sur l’intégration des TIC pour accélérer le développement socio-économique. Cette transformation numérique touche à tous les secteurs, dont l’éducation.
Lors d’une rencontre avec le Tanzania Editors Forum à Dar es Salaam, le mardi 21 octobre, le vice-recteur de l’Université de Dar es Salaam (UDSM), William A. L. Anangisye, a présenté le programme « Higher Education for Economic Transformation » (HEET) comme une nouvelle étape pour l’enseignement supérieur. Déjà mis en œuvre à plus de 80 %, le HEET fait de la digitalisation des cursus universitaires un levier stratégique de compétitivité.
Le projet a franchi une étape majeure avec la mise en ligne de plus de 1000 cours numériques, accessibles à 39 000 étudiants sur les campus de Dar es Salaam, Lindi, Kagera et Zanzibar. Cette offre repose sur une infrastructure à très haut débit de 10 Gbps, installée pour soutenir les plateformes d’apprentissage hybrides et renforcer les capacités d’enseignement à distance. Le coordinateur adjoint du programme, Liberato Haule, a expliqué que cette infrastructure modernise les espaces d’apprentissage et renforce les partenariats entre universités et entreprises.
Le HEET, soutenu par des financements publics et privés, vise à rapprocher universités et entreprises dans le développement de contenus pédagogiques axés sur les compétences numériques, l’ingénierie et l’innovation. Le président du Tanzania Editors Forum, Deodatus Balile, a salué une initiative qui « établit une référence nationale en matière de transformation éducative ».
Ce tournant intervient alors que la Banque mondiale signale que seulement 9 % des jeunes accèdent à l’enseignement supérieur en Afrique. En dotant ses universités d’outils technologiques performants, la Tanzanie espère devenir un pôle régional de formation et d’innovation, visant à articuler durablement enseignement, emploi et industrie.
Félicien Houindo Lokossou (Agence Ecofin)
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Face à l’essor du numérique et à la vitalité de son écosystème entrepreneurial, le Maroc mise sur l’innovation et l’accompagnement des jeunes talents pour renforcer la création d’entreprises digitales et stimuler la croissance économique.
L’Agence de Développement du Digital (ADD) et l’Association de Gestion du Centre des Très Petites Entreprises Solidaires (CTPES) ont signé, le lundi 27 octobre, une convention de partenariat à Salé. L’accord vise à promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat digital inclusif dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, à travers l’Incubateur Digital Solidaire (IDS).
🚀 𝐒𝐢𝐠𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐞𝐧 𝐟𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐮𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐝𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥 𝐢𝐧𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐟
— Agence de Développement du Digital-ADD (@ADD_MAROC) October 27, 2025
L’Agence de Développement du Digital et l’Association de Gestion du Centre des Très Petites Entreprises… pic.twitter.com/jF5mbexxfc
Dans le cadre de ce partenariat, les deux institutions prévoient de mutualiser leurs ressources et leurs expertises pour soutenir les porteurs de projets à fort potentiel. Elles entendent garantir l’accès aux infrastructures de l’IDS, notamment son FabLab, offrir un appui technique et stratégique aux startups digitales, renforcer les capacités par des formations ciblées et intégrer les projets accompagnés dans les dispositifs numériques et plateformes développés par l’ADD.
Cette collaboration s’inscrit dans la continuité de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui trace la feuille de route du Royaume en matière de transformation numérique. Le plan ambitionne la création de 3000 start-up labellisées d’ici 2030, la mobilisation de 7 milliards de dirhams (environ 758 millions USD) de financements et la génération de 240 000 emplois directs dans le secteur. Il vise également à porter les exportations numériques à 40 milliards de dirhams à l’horizon 2030, contre 13,4 milliards de dirhams enregistrés au premier trimestre de l’année en cours.
Le partenariat intervient dans un contexte entrepreneurial dynamique. Dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, 6399 entreprises ont été créées au cours des sept premiers mois de 2024, selon l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Au niveau national, l’écosystème start-up marocain est également en progression. Le pays se classe désormais 88ᵉ au rang mondial et 9ᵉ en Afrique pour son écosystème de start-up, avec une croissance estimée à +23 % en 2025 selon le Global Startup Ecosystem Index 2025 du cabinet de conseil américain StartupBlink.
Au-delà du soutien à l’entrepreneuriat, cette convention marque une étape importante dans la territorialisation de la politique nationale du numérique. En rapprochant les dispositifs d’accompagnement des jeunes porteurs de projets et des acteurs locaux, elle entend renforcer l’inclusion numérique, favoriser la création de valeur et encourager l’émergence d’un tissu entrepreneurial régional capable de contribuer durablement à la croissance économique du Maroc.
Samira Njoya
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Déterminée à concrétiser ses ambitions numériques d’ici cinq ans, l’Algérie renforce sa gouvernance digitale. La mise en place d’un comité scientifique traduit une volonté de coordonner efficacement les efforts publics et privés autour d’une même vision.
Le gouvernement algérien a inauguré, jeudi 23 octobre à Alger, le Comité scientifique et technique du Haut‑Commissariat à la numérisation (CSTHCN), organe consultatif chargé d’orienter les politiques numériques nationales. La cérémonie a été animée par Meriem Benmouloud (photo, à gauche), haut-commissaire à la numérisation, qui a présenté cette instance comme une nouvelle étape dans le processus de transformation numérique du pays, engagé dans une démarche progressive et structurée vers la vision « Algérie Numérique 2030 ».
Les quinze membres du Comité, dont trois issus de la diaspora, rassemblent des experts reconnus dans les domaines de la numérisation, des technologies de l’information, de l’intelligence artificielle, des mathématiques, de l’économie et des transactions financières. Le Comité est chargé d’appuyer le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de sa stratégie numérique. Ses missions portent notamment sur la formulation de recommandations, l’évaluation des projets législatifs et réglementaires relatifs à la digitalisation, ainsi que la production d’études et de rapports prospectifs destinés à anticiper les mutations technologiques et leurs retombées économiques.
La mise en place de ce comité constitue le dernier jalon dans le processus de parachèvement de la création du Haut-Commissariat à la numérisation, lancé en 2023 pour piloter la transformation numérique du pays. Deux ans plus tard, la stratégie nationale « Algérie Numérique 2030 » est finalisée et sera mise en œuvre très prochainement, concrétisant ainsi la vision du gouvernement. Elle prévoit notamment de former 500 000 spécialistes TIC, de connecter l’ensemble des institutions publiques et de porter la contribution de l’économie numérique à 20 % du PIB d’ici 2030.
Le numérique occupe une place stratégique croissante dans l’économie algérienne. Bien que le potentiel soit important, les analyses pointent un décalage entre les investissements lourds et les retombées économiques concrètes, ce qui explique l’importance d’un pilotage renforcé. Grâce à ce Comité, l’Algérie espère accélérer la mise en œuvre de ses politiques numériques, améliorer l’efficacité des services publics, favoriser l’inclusion numérique et libérer la valeur économique du secteur digital.
Samira Njoya
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Le Sénégal s’est lancé dans une initiative de réforme des services publics pour rétablir la confiance entre le gouvernement et ses citoyens. La participation collective est encouragée afin d’optimiser les résultats.
Le gouvernement sénégalais a officiellement lancé, le vendredi 24 octobre à Dakar, la deuxième édition du Gov’athon, un hackathon national consacré à la modernisation numérique de l’administration publique. L’initiative constitue une étape clé pour identifier et sélectionner des idées et solutions concrètes visant à améliorer l’efficacité des services publics et à renforcer l’innovation citoyenne.
Lancement officiel du Gov’athon 2025
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) October 25, 2025
Le ton de l’innovation et de la transformation numérique est donné !
Le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, M. Alioune SALL, a co-présidé, ce vendredi 24 octobre 2025 à Dakar, aux côtés de M. Olivier Boucal,… pic.twitter.com/JBUpcgfIvb
Cette édition 2025 a suscité un fort engouement, avec 812 projets soumis en dix jours, impliquant plus de 2000 participants issus du monde académique, entrepreneurial et citoyen. Au total, 104 projets ont été sélectionnés, dont 72 dans la catégorie « Étudiants », 11 dans la catégorie « Startups » et 21 dans la catégorie « Citoyens ».
La phase finale, prévue pour décembre prochain, sera précédée d’un programme intensif de suivi et de coaching destiné à perfectionner les projets en lice. À l’issue de cette étape, les meilleures équipes seront récompensées dans les catégories Étudiants et Startups, selon les critères définis par un jury pluridisciplinaire. Les lauréats bénéficieront ensuite d’un accompagnement personnalisé pour déployer leurs prototypes comme solutions concrètes au service de l’administration.
Le Gov’athon s’inscrit dans la dynamique du « New Deal Technologique », la feuille de route nationale lancée en février 2025 pour faire du Sénégal un acteur majeur de l’économie numérique africaine à l’horizon 2034. Cette stratégie prévoit notamment la création de 500 start-up labellisées, la formation de 100 000 jeunes aux métiers du numérique et l’atteinte d’un taux de connectivité de 95 %.
L’édition 2024 avait déjà permis de concrétiser plusieurs projets à fort impact, dont AI Karangué, Firndé Bi et Agri-Drone Vision, récompensés respectivement par 20, 10 et 5 millions FCFA. Ces initiatives avaient démontré le rôle clé du Gov’athon dans la modernisation de l’administration et l’émergence de solutions numériques locales dans des secteurs tels que l’éducation, la santé ou l’agriculture.
Avec cette nouvelle édition, le gouvernement entend renforcer le lien entre innovation citoyenne et gouvernance publique, tout en soutenant l’entrepreneuriat technologique national. Les résultats attendus pourront contribuer à rendre les services publics plus efficaces, accessibles et adaptés aux réalités des usagers.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de commercialisation et de productivité, le gouvernement santoméen parie sur la connectivité et les données numériques pour donner un nouveau souffle à son agriculture.
Le gouvernement de São Tomé-et-Príncipe, en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a officiellement présenté, le vendredi 24 octobre, une nouvelle plateforme numérique destinée à soutenir les agriculteurs dans la diffusion et la commercialisation de leurs produits.
Développée par la Direction de l’entrepreneuriat à la demande de l’exécutif, cette solution vise à fluidifier la circulation des produits agricoles du champ au marché, à réduire les pertes post-récolte et à rapprocher producteurs et consommateurs. Conçue pour être simple et accessible, elle s’appuie sur les usages numériques déjà répandus parmi les exploitants locaux, dont beaucoup disposent de smartphones et utilisent WhatsApp.
Cette innovation s’inscrit dans un programme plus large de promotion de l’employabilité des jeunes dans le secteur agricole. Pilier de l’économie nationale, l’agriculture contribue à environ 14 % du PIB et représente près de 80 % des recettes d’exportation, selon l’Agence française de développement (AFD). Le secteur reste toutefois confronté à plusieurs défis structurels, notamment la difficulté d’accès aux marchés, l’insuffisance d’informations sur les prix et la demande, la faiblesse des circuits de distribution et les pertes post-récolte élevées.
La nouvelle plateforme se positionne comme un outil stratégique pour transformer le potentiel agricole du pays en valeur économique tangible. Elle vise à renforcer la compétitivité des filières locales, à faciliter l’accès aux marchés, à diversifier les débouchés commerciaux et à offrir de nouvelles opportunités aux jeunes entrepreneurs ruraux. À terme, cette digitalisation du secteur agricole est appelée à favoriser une meilleure traçabilité des échanges, une amélioration des revenus des exploitants et une modernisation progressive de l’économie rurale de l’archipel.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans la continuité de sa stratégie de modernisation de l’État, le Gabon expérimente la numérisation de ses caisses publiques. L’objectif est de renforcer la traçabilité et de préparer la transition vers une administration entièrement numérique.
Le gouvernement gabonais prévoit de lancer le 30 octobre la phase pilote de la digitalisation des caisses sociales et fiscales. C’est ce qui ressort des conclusions d’une réunion tenue la semaine dernière au ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, réunissant les principales institutions concernées par la gestion des cotisations et des recettes publiques.
L’initiative vise à déployer une plateforme intégrée permettant d’automatiser la collecte des cotisations sociales et fiscales, d’assurer le suivi en temps réel des transactions et de renforcer la traçabilité des opérations financières. La phase pilote, prévue jusqu’au 15 décembre, précédera le lancement officiel du dispositif en janvier 2026. Selon le ministère, la plateforme technique est déjà opérationnelle et servira de base à la modernisation des systèmes de gestion des caisses.
Ce projet intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à rationaliser la gestion publique et à renforcer la transparence des flux financiers. Les caisses sociales, notamment la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), connaissent depuis plusieurs années des difficultés de fonctionnement : retards de paiement, lenteur des traitements manuels et absence de traçabilité complète. La digitalisation apparaît ainsi comme une solution structurelle pour fiabiliser la collecte et optimiser la redistribution des fonds sociaux.
La démarche s’inscrit dans la stratégie « Gabon numérique », portée par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui fait du numérique un levier central de modernisation de l’État. Le ministère de l’Économie numérique a d’ailleurs engagé plusieurs chantiers complémentaires, dont la digitalisation du système de paie des fonctionnaires et l’interconnexion des régies financières à travers la plateforme SIGFiP, déjà en phase de déploiement.
À terme, la numérisation des caisses vise à accroître la transparence dans la gestion des fonds publics, améliorer la mobilisation des recettes et réduire les coûts liés aux procédures manuelles. Elle offrira également à l’État une vision consolidée de la situation financière de ses institutions, tout en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises dans la gestion des services publics.
Samira Njoya
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Les pays africains intègrent progressivement le numérique à leurs économies. Selon la GSMA, la transformation digitale de l’agriculture pourrait rapporter 923,5 millions $ à la RDC et 972,5 millions $ au Ghana d’ici 2029.
L’Association horticole tanzanienne (TAHA) a lancé une plateforme numérique destinée à connecter les producteurs, acheteurs, exportateurs et prestataires de services du secteur horticole. Selon les informations relayées par le média local Tanzania Invest le lundi 20 octobre, cette plateforme baptisée HortiMarket, est accessible via un site web, une application mobile, un chatbot WhatsApp et un code USSD.
Ce nouveau portail digital servira de marché en ligne centralisé où les acteurs de la chaîne de valeur horticole pourront interagir, échanger des informations et conclure des transactions. HortiMarket est envisagé comme une réponse stratégique aux défis persistants d’accès au marché qui freinent la croissance et la compétitivité du secteur horticole tanzanien.
D’après la TAHA, ce service numérique permettra aux acteurs d’accéder à de nouvelles opportunités, de prendre des décisions éclairées et d’améliorer la coordination de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que l’efficacité et la rentabilité globales du commerce horticole.
Cette quête d’efficacité dans les circuits de commercialisation s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance de la filière sur le segment des exportations. En juin dernier, la TAHA dévoilait son ambition de porter les recettes d’exportation de fruits et légumes à 2 milliards $ d’ici 2030, soit une valeur presque cinq fois supérieure à la moyenne annuelle de 382 millions $ engrangée par la filière entre 2021 et 2024, selon les données compilées par la Banque centrale du pays.
Le principal défi pour la TAHA consistera à orchestrer efficacement la participation de plus de 500 000 petits producteurs actifs dans l’industrie horticole locale, en les intégrant à travers la plateforme numérique. En effet, le déploiement d’un service numérique dans le secteur agricole soulève la question de l’accessibilité en milieu rural, où l’usage d’Internet et des smartphones reste limité.
Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 31,9 % de la population en Tanzanie a accès à Internet, ce qui suggère que près des deux tiers de la population n’y ont pas encore accès. Cette fracture numérique pourrait limiter l’adoption de la plateforme, d’autant plus que près de 60 % des Tanzaniens vivent dans des zones rurales où l’agriculture et les activités liées à l’agriculture sont essentielles à leur subsistance, d’après les données de la Banque mondiale.
Stéphanas Assocle
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L’Afrique s’oriente vers une gestion foncière plus moderne grâce aux technologies satellitaires et aux systèmes cadastraux numériques. Ces outils promettent une meilleure transparence, une fiscalité optimisée et une exploitation durable des ressources.
Digital Telecom, filiale de Digital Afrique Telecom (DAT) basée à Abidjan, a annoncé, le mercredi 22 octobre, un partenariat avec l’entreprise estonienne AS Datel, spécialisée dans les technologies géospatiales. L’accord prévoit le déploiement de solutions satellitaires et cadastrales numériques avancées à travers l’Afrique, afin de moderniser la gestion foncière, de détecter les constructions illégales et de surveiller l’exploitation minière non autorisée.
« En nous associant à AS Datel, nous apportons des technologies de gouvernance satellitaire et numérique de classe mondiale en Afrique. Il s’agit plus que de la simple technologie : il s’agit de donner aux gouvernements les moyens de protéger leurs ressources, d’assurer la transparence et de récupérer les revenus qui peuvent être réinvestis dans les services publics », a déclaré Simplice Anoh, PDG de Digital Telecom.
Le partenariat prévoit notamment la mise en place d’un système de cadastre électronique avancé, une plateforme centralisée entièrement numérique intégrant des cartes cadastrales actualisables, des modules automatisés de taxe foncière, ainsi que des outils de contrôle et de sécurisation des échanges de données. Cette innovation offrira aux autorités locales et nationales la possibilité de tenir des registres immobiliers précis, de rationaliser la perception de l’impôt et de renforcer la transparence au bénéfice des citoyens et des investisseurs.
AS Datel, d’origine estonienne, provient d’un pays reconnu pour son excellence en matière d’e-gouvernement et de systèmes numériques sécurisés. Forte de son expertise en systèmes d’information géographique (SIG) et en observation de la Terre, l’entreprise apporte un savoir-faire technologique éprouvé. Pour Digital Telecom et sa maison mère Digital Afrique Telecom, cette initiative répond à la volonté des États africains de moderniser leurs systèmes fonciers et de mieux encadrer l’exploitation des ressources naturelles tout en renforçant la transparence fiscale.
Ce projet intervient dans un contexte régional marqué par la croissance rapide des technologies géospatiales. Le marché du secteur au Moyen-Orient et en Afrique pourrait atteindre 69,7 milliards de dollars d’ici 2030, selon Grand View Research. Cette expansion est portée par l’adoption croissante des outils de géolocalisation, de télédétection et d’analyse spatiale dans l’agriculture, la gestion des ressources et l’urbanisme.
À terme, cette alliance technologique est appelée à transformer la manière dont les autorités africaines enregistrent les biens, appliquent les taxes foncières et surveillent les activités illégales. En dotant les États d’outils numériques fiables, elle ouvre la voie à une gouvernance plus transparente, à des recettes publiques renforcées et à une meilleure protection des ressources environnementales.
Samira Njoya
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Le Nigeria mise entre autres sur la coopération internationale pour réussir sa transformation numérique, considérée comme un catalyseur de développement socio-économique. Le pays veut notamment faire passer la part des TIC à 22 % du PIB d’ici 2027.
Le Nigeria souhaite renforcer sa coopération avec le Danemark dans les domaines de l’infrastructure numérique, de l’intelligence artificielle, de la connectivité et de l’innovation. Les deux parties ont signé un protocole d’accord à cet effet en début de semaine.
L’accord a été signé par le ministre nigérian des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, et la secrétaire d’État danoise au Commerce et à l’Investissement, Lina Gandløse Hansen, lors de la quatrième édition du « NORDIC Nigeria Connect » qui s’est tenue le mardi 21 octobre à Lagos.
« Nous travaillerons ensemble à l’expansion des infrastructures à large bande, à la mise en œuvre de solutions de gouvernance numérique intelligente et à la création de passerelles permettant aux talents technologiques nigérians de contribuer aux entreprises danoises, tant à distance qu’en présentiel », a déclaré le ministre dans un communiqué publié sur X, le 22 mercredi octobre. Il a ajouté que le Danemark a promis un soutien de 12 millions d’euros via l’Union européenne pour le programme 3MTT Nigeria, qui vise à former 3 millions de talents technologiques.
“When Nigeria calls for collaboration, Denmark responds,” - Strong and encouraging words from Danish State Secretary for Trade, Lina Gandløse Hansen as Nigeria and Denmark formalised a new era of digital cooperation through a Memorandum of Understanding (MoU).
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) October 22, 2025
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Selon M. Tijani, ce mémorandum d’entente témoigne une fois de plus de la volonté du Nigeria de s’ouvrir aux partenariats et d’adapter les meilleures pratiques mondiales au contexte local. Le Danemark, par exemple, est classé premier sur 193 pays à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,9847, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 0,6382. Le Nigeria, quant à lui, occupe la 144e place avec un score de 0,4815.
Le Danemark figure également dans la catégorie des exemples à suivre (Tier 1) à l’Indice global de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), avec un score maximal (20/20) dans les cinq piliers évalués. Le Nigeria, de son côté, est classé dans la troisième catégorie (Tier 3) sur cinq, avec des efforts supplémentaires à fournir en matière de mesures organisationnelles, de développement des capacités et de coopération.
Il convient toutefois de rappeler que si la signature de ce protocole constitue une avancée par rapport aux discussions engagées ces derniers mois, elle ne garantit pas encore une coopération effective. Aucun calendrier n’a été précisé pour la signature de l’accord définitif ni pour sa mise en œuvre.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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