Le Burkina Faso a engagé un vaste projet de dématérialisation de ses services publics. Les institutions publiques sont en pleine modernisation, avec l’introduction de plateformes numériques destinées à simplifier et sécuriser les procédures administratives.
La Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) a officiellement lancé, le mardi 11 novembre à Ouagadougou, une nouvelle plateforme de e-recrutement, baptisée E-recrutement, dans le cadre de sa transition numérique. Il vise à rendre le processus de recrutement plus transparent, plus rapide et plus équitable, en modernisant les méthodes traditionnelles et en facilitant l’accès aux offres d’emploi au sein de l’entreprise publique.
La plateforme, accessible en ligne via l’adresse recrutements.sonabel.bf, permet de centraliser, automatiser et fiabiliser l’ensemble du processus de recrutement, depuis la publication des offres jusqu’à la sélection des candidats retenus. Elle remplace les dépôts physiques et le traitement manuel des candidatures, offrant à chaque postulant un espace personnalisé ainsi que des notifications pour suivre leur progression tout au long du processus.
Les responsables de l’entreprise soulignent que ce dispositif permet un gain de temps considérable, optimise l’utilisation des ressources et améliore la visibilité des offres, ce qui permet d’attirer des profils plus qualifiés pour répondre aux besoins de la SONABEL.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large de la transformation numérique des services publics et parapublics au Burkina Faso, où les institutions cherchent à moderniser leurs pratiques, renforcer la transparence et améliorer la performance administrative. L’entreprise avait déjà amorcé sa transition vers le numérique à travers la mise en place d’une plateforme pour le traitement des dossiers techniques (DT) et d’un e-guichet destiné à la gestion de certaines démarches administratives. Le lancement de l’outil de e-recrutement s’ajoute ainsi aux dispositifs déjà déployés dans le cadre de la modernisation progressive de ses services.
La mise en œuvre de ce nouvel outil devrait permettre de renforcer l’équité et la transparence dans le recrutement, en garantissant les mêmes chances d’accès aux opportunités pour tous les candidats. Elle devrait également contribuer à améliorer l’efficacité des procédures, en réduisant les délais de traitement et en centralisant l’ensemble des informations sur une interface unique.
Toutefois, le déploiement d’une telle plateforme soulève également des enjeux de cybersécurité, notamment en ce qui concerne la protection des données personnelles des candidats et la fiabilité des systèmes d’authentification. Dans un contexte où les attaques informatiques visant les institutions publiques se multiplient, la sécurisation des données et la mise en place de mécanismes de contrôle robustes deviennent indispensables pour préserver l’intégrité du processus de recrutement et renforcer la confiance des utilisateurs.
Samira Njoya
À l’horizon 2040, la Guinée vise à transformer tous les secteurs de son économie grâce à des infrastructures modernes, une économie verte, une éducation de qualité et une santé accessible à tous. L’intégration du numérique dans ces grands projets est essentielle pour atteindre ces objectifs.
En marge du Transform Africa Summit (TAS) 2025 qui se tient à Conakry, le gouvernement guinéen a lancé le jeudi 13 novembre le troisième pilier du programme Simandou 2040. Cette nouvelle phase vise le renforcement des transports, l’amélioration de la connectivité numérique et l’élargissement de l’accès aux services essentiels.
Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme un moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion.
Ce lancement intervient alors que la Guinée a multiplié les chantiers structurants dans le secteur numérique. Le pays s’est doté d’un Data Center Tier III pour l’hébergement local des données publiques, renforçant son autonomie technologique. Le nom de domaine national .GN a par ailleurs été rétabli, traduisant la volonté de consolider son identité numérique. S’y ajoutent la digitalisation progressive de l’administration, avec des solutions telles que FUGAS pour la gestion des agents publics, et TELEMO, la plateforme dédiée aux marchés publics, mise en service le 12 novembre grâce à une collaboration avec le Rwanda.
Sur le plan des infrastructures, la Guinée a significativement accru sa capacité de connectivité, avec plus de 12 000 km de fibre optique déployés sur le territoire. Le pays investit aussi dans le développement des compétences numériques : création d’Espaces Numériques, programmes de formation, initiatives d’inclusion scolaire, dont le projet GIGA qui connecte déjà plus de 500 établissements. La conception d’un technopôle national et les travaux d’évaluation de l’écosystème de l’intelligence artificielle, menés récemment avec le PNUD, contribuent à l’élaboration d’une stratégie nationale de l’IA.
Le lancement du Pilier 3 du programme Simandou devrait permettre de franchir une nouvelle étape dans la structuration du projet et le développement d’un écosystème numérique cohérent. En combinant infrastructures, modernisation des services publics et renforcement des compétences, il pourrait renforcer la souveraineté technologique de la Guinée, stimuler l’attractivité économique et préparer la jeunesse aux métiers émergents du numérique.
Samira Njoya
Lire aussi:
La Guinée lance officiellement son nom de domaine national « .gn »
Guinée : Rose Pola Pricemou reconduite pour poursuivre la transformation numérique
La transformation numérique de l’Afrique repose sur l’articulation de multiples composantes stratégiques. L’absence d’un seul de ces maillons compromettrait l’entrée du continent dans l’ère 4.0. C’est pour garantir cette cohérence que Smart Africa œuvre à fédérer l’ensemble des parties prenantes.
Le Transform Africa Summit (TAS) 2025, organisé à Conakry, a été, jeudi 13 novembre, le théâtre d’une série de pré-engagements stratégiques destinés à soutenir davantage la transformation numérique du continent. En une journée, Smart Africa a conclu plusieurs mémorandums d’entente (MoU) et un contrat avec des partenaires publics et privés autour d’un même cap : renforcer la souveraineté numérique africaine et préparer l’émergence d’un marché unique numérique d’ici 2030. Au cœur de ces accords : la jeunesse, l’innovation, l’inclusion financière, les données, les compétences numériques, la gestion des domaines Internet et le leadership féminin.
La jeunesse en première ligne
Le premier axe fort concerne la jeunesse. Un MoU renforce la collaboration entre Smart Africa et YouthConnekt Africa pour appuyer la transformation numérique portée par les jeunes sur le continent. L’accord s’appuie sur des structures déjà en place — les Smart Africa Youth Chapters et les YouthConnekt Country Chapters — afin de favoriser la collaboration entre jeunes innovateurs, développer le mentorat et l’entrepreneuriat, et encourager l’émergence de solutions numériques africaines. Les deux institutions prévoient de co-organiser des programmes lors de leurs grands rendez-vous, notamment le Transform Africa Summit et le YouthConnekt Africa Summit, pour donner davantage de visibilité aux initiatives des jeunes et renforcer leur contribution à l’économie numérique africaine.
Paiements numériques
Autre pilier de ces annonces : la finance digitale. Un accord majeur lie désormais Smart Africa et Visa autour d’une vision commune : faire des services digitaux et des paiements électroniques un puissant levier de développement économique. Ce MoU, signé entre Lacina Koné (photo, à droite), directeur de Smart Africa, et Mina Abdo (photo, à gauche), responsable des partenariats pour l’Afrique subsaharienne chez Visa, couvre notamment la numérisation des services publics, l’extension des infrastructures de paiement digital, la promotion de l’inclusion financière, le soutien au e-commerce et à la facilitation des échanges, ainsi que l’appui à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans les pays membres. L’objectif est de consolider l’économie numérique africaine et de contribuer à la réalisation d’un marché unique numérique africain à l’horizon 2030, en facilitant les transactions électroniques au sein et entre les États.
Un pilote pour l’échange sécurisé de données
Au-delà des paiements, la circulation sécurisée des données est identifiée comme une brique centrale du futur marché unique numérique. Smart Africa a signé un contrat avec Ascend Digital Solutions pour piloter la plateforme Smart Africa Data Exchange (SADX). La solution vise à mettre en place un système d’échange de données sécurisé, interopérable et fondé sur des standards ouverts. Cette plateforme doit permettre des services transfrontaliers plus fluides, une vérification d’identité numérique fiable et un partage sécurisé de données entre États. Un pilote sera déployé dans trois États membres — le Bénin, le Ghana et le Rwanda — dans le cadre de la Smart Africa Trust Alliance (SATA). Elle constitue une étape décisive vers l’extension, à l’échelle continentale, de services numériques transfrontaliers.
Former aux compétences du futur
La transformation numérique reste illusoire sans compétences adaptées. Un autre MoU, signé entre Smart Africa et le gouvernement gambien, encadre le déploiement de la Smart Africa Digital Academy (SADA) dans le pays. Ce partenariat vise à structurer et coordonner les programmes de renforcement des capacités numériques, impliquer l’ensemble des parties prenantes nationales et aligner ces efforts avec les priorités de transformation digitale de la Gambie. SADA Gambie ciblera en priorité les décideurs publics, les jeunes, les femmes et les agents du secteur public. L’ambition est de mettre en place des mécanismes pérennes de formation continue, adossés aux infrastructures nationales, avec un système de suivi-évaluation pour mesurer concrètement l’impact des actions.
Noms de domaine et cybersécurité
La souveraineté numérique passe aussi par la maîtrise des ressources critiques de l’Internet, à commencer par les noms de domaine. Smart Africa a signé un MoU avec l’Africa Top Level Domains Organisation (AFTLD) pour consolider cet enjeu souvent méconnu. L’accord prévoit le renforcement des capacités autour de la gestion des domaines nationaux de premier niveau (ccTLD), l’harmonisation des politiques, la promotion de l’innovation dans cet écosystème et le renforcement de la cybersécurité liée à la gestion des noms de domaine. Il vise également à porter une voix africaine plus unifiée dans la gouvernance mondiale de l’Internet, un enjeu stratégique pour la maîtrise des ressources numériques critiques du continent.
Genre et leadership
Un MoU entre Smart Africa et Women Political Leaders place explicitement le genre au cœur de la transformation numérique africaine. L’accord vise à promouvoir une transformation numérique sensible au genre, renforcer le leadership numérique des femmes, soutenir leur entrepreneuriat numérique et accroître leur influence dans les politiques et la gouvernance du numérique. Les activités envisagées incluent des programmes de leadership, des initiatives conjointes, la production d’analyses basées sur les données et l’organisation d’événements de haut niveau centrés sur la place des femmes dans le digital.
Avec cette série de signatures au TAS 2025, Conakry s’est imposé comme le décor d’un nouveau chapitre de la coopération numérique africaine. Smart Africa y confirme son rôle de plateforme panafricaine de mise en synergie des États, du secteur privé et des organisations internationales. Reste désormais à transformer ces engagements en réalisations concrètes, dans les capitales, les régions et les territoires du continent.
Muriel EDJO
Lire aussi:
IA en Afrique : des acteurs majeurs s’unissent pour des modèles de langage inclusifs et souverains
Le gouvernement sénégalais vise à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Dans le cadre de cette dynamique de modernisation, tous les secteurs sont concernés, y compris l’éducation.
Le Sénégal poursuit la numérisation de son administration éducative avec le lancement, le mardi 11 novembre, de PortailBac, une plateforme numérique dédiée à la gestion centralisée du baccalauréat et du Concours général. L’outil centralise les inscriptions, les paiements en ligne, le suivi des dossiers et la production des statistiques officielles.
« PortailBac n'est pas seulement un outil technique, mais une passerelle qui fédère les acteurs du système éducatif autour d'une mission commune modernisée et sécurisée, pour fluidifier les procédures liées à l'organisation du baccalauréat et du Concours général », a déclaré Abdoul Aziz Diouf, directeur général de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Développée par l’Office du baccalauréat en partenariat avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), PortailBac permet d’automatiser les inscriptions, de centraliser la collecte et le traitement des données, et de réduire considérablement les erreurs humaines. L’outil, interopérable avec les autres systèmes publics, notamment Campusen, offre une gestion intégrée et en temps réel des candidatures. Les responsables affirment qu’il contribuera à produire des statistiques fiables, indispensables à la planification du secteur éducatif.
Ce lancement s’inscrit dans la continuité du New Deal Technologique, la stratégie nationale de transformation numérique du Sénégal, et prolonge les efforts de modernisation déjà engagés depuis plusieurs années, notamment avec l’abandon des clés USB, la digitalisation des vignettes et l’archivage électronique des bulletins, amorcé dès 2006.
En renforçant la traçabilité des procédures et la fiabilité des données, « PortailBac » devrait transformer en profondeur la gestion des examens nationaux. Au-delà de la simplification administrative, la plateforme ouvre la voie à une gouvernance éducative plus efficace, fondée sur des données actualisées et exploitables. Elle constitue également une étape clé vers la construction d’un écosystème numérique éducatif intégré, où les institutions, les enseignants et les élèves interagissent à travers des outils connectés et sécurisés.
Samira Njoya
Lire aussi:
Sénégal : le Port de Dakar lance l’échange électronique des Bons à Délivrer
Le Nigeria s’est fixé pour objectif de devenir un gouvernement entièrement sans papier d’ici la fin de l’année 2025. À quelques semaines de l’échéance, le pays multiplie les initiatives pour atteindre cet objectif.
Le gouvernement fédéral du Nigeria a annoncé, le lundi 10 novembre, la mise en service de la plateforme « 1Gov Enterprise Content Management (ECM) » destinée à moderniser la gestion documentaire et à numériser les processus internes de la fonction publique. Cette initiative, pilotée par le Bureau du chef de la fonction publique de la Fédération et la société étatique Galaxy Backbone Limited, vise à rendre l’administration plus efficace, transparente et respectueuse de la souveraineté numérique nationale.
Today marks a truly historic moment in Nigeria’s digital transformation journey.
— Galaxy Backbone (@Galaxybackbone) November 10, 2025
The Office of the Head of the Civil Service of the Federation has officially gone live on the 1Gov ECMS Platform — a major step towards building a more connected, efficient, and paperless… pic.twitter.com/K2ewifucaK
Selon Didi Esther Walson-Jack (photo, à gauche), cheffe de la fonction publique de la Fédération, ce déploiement constitue un tournant décisif pour le service public nigérian. Elle a souligné que le passage à la plateforme numérique s’inscrit dans la Stratégie de la fonction publique fédérale et son Plan de mise en œuvre (PCSSF), qui ambitionnent de bâtir une administration fondée sur la connaissance et la prise de décision axée sur les données.
Le système ECM permet entre autres l’automatisation des flux de travail, la gestion unifiée des documents et l’adoption de la signature électronique. Il remplace les dossiers physiques par un environnement numérique sécurisé, hébergé sur le 1Gov Cloud, l’infrastructure souveraine du Nigeria. Selon les sources officielles, plus de 59 000 comptes officiels de messagerie ont déjà été créés.
Pour Galaxy Backbone Limited, le lancement de la plateforme 1Gov ECM rapproche le Nigeria de son objectif de gouvernement entièrement sans papier d’ici la fin de l’année 2025. Cette solution permettra de centraliser et sécuriser les documents gouvernementaux, d’automatiser les flux de travail et de réduire la dépendance aux dossiers physiques.
Dans un pays dont l’indice de développement de l’administration en ligne est de 0,4815, classé 144ᵉ sur 193 selon l’ONU, ce système constitue une avancée majeure pour moderniser les services publics, renforcer la transparence et améliorer l’accessibilité des services publics numériques pour les citoyens.
Samira Njoya
Lire aussi:
Nigeria : 8 millions $ pour soutenir la recherche en économie numérique
Engagé dans la mise en œuvre de sa stratégie d’intelligence artificielle, le Bénin explore de nouvelles passerelles entre culture et technologie. L’objectif est de permettre à chaque citoyen d’interagir avec le numérique dans sa propre langue.
Le gouvernement du Bénin a officiellement lancé, le lundi 10 novembre à Cotonou, le projet « JaimeMaLangue », une initiative innovante qui vise à intégrer les langues béninoises dans l’écosystème de l’intelligence artificielle. Portée par l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) en partenariat avec l’Institut IIDiA, cette initiative place la culture et la technologie au service de l’inclusion linguistique.
🇧🇯 Lancement officiel ce lundi 10 novembre 2025 à Cotonou du projet « JaimeMaLangue », un projet inédit qui allie inclusion, culture et technologie. L'ambition est de donner aux langues béninoises une existence numérique et doter le Bénin d'une intelligence artificielle pro(...) pic.twitter.com/OmcyvopDw0
— Gouvernement du Bénin 🇧🇯 (@gouvbenin) November 10, 2025
Lancée sous le thème « Le Bénin parle au futur », l’initiative marque le début d’un vaste chantier national pour la collecte de voix. Les citoyens sont invités à participer via la plateforme jaimemalangue.bj, où ils peuvent enregistrer des phrases dans leur langue maternelle. Ces données, ensuite validées par un comité d’experts, constitueront une base nationale d’entraînement pour des modèles d’intelligence artificielle capables de comprendre et de reproduire les langues locales. La phase pilote débute avec le fongbé, avant d’être étendue à d’autres langues comme le yoruba ou le baatonu.
Cette initiative nationale s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale d’intelligence artificielle et de mégadonnées adoptée en janvier 2023. Le but est d’exploiter les atouts qu’offre l’IA dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’agriculture ou encore le tourisme, et de positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA dans la sous-région ouest-africaine.
Au-delà de l’innovation technologique, « JaimeMaLangue » traduit la volonté du Bénin d’affirmer sa position parmi les pays africains pionniers dans la promotion d’un numérique inclusif et culturellement ancré. Ce projet fait suite à plusieurs initiatives récentes, dont le déploiement du Dictionnaire des langues béninoises en juillet, et illustre la convergence entre identité culturelle et transformation digitale.
En créant une intelligence artificielle capable de comprendre les langues locales, le pays espère non seulement renforcer la participation citoyenne, mais aussi rendre les services numériques plus accessibles à tous, indépendamment de la langue parlée.
Samira Njoya
Lire aussi:
Après le lancement en juillet du Code du Numérique pour structurer son écosystème numérique, Djibouti souhaite désormais renforcer l’innovation et attirer les talents, aussi bien locaux qu’internationaux.
La ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, Mariam Hamadou Ali (photo, à droite), a présenté le dimanche 9 novembre, à l’Assemblée nationale, le projet de loi « Startup Act Djibouti », visant à faciliter la création d’entreprises technologiques et à encourager l’emploi des jeunes. Après des discussions approfondies, le projet a reçu un avis favorable et des propositions d’amendements pour examen en séance plénière.
Sous la présidence de l’honorable Ileya Ismaël Guedi, la commission de la production et des échanges élargie à la #Commission du Développement social et de la Protection de l’Environnement, présidée par l’honorable Kamil Houmed, a examiné ce dimanche 09 novembre 2025 pic.twitter.com/5UieSOHuyy
— Assemblée Nationale de Djibouti (@ANDjibouti) November 9, 2025
La « Startup Act Djibouti » prévoit plusieurs mesures destinées à soutenir les entrepreneurs et attirer les investisseurs. Elle introduit le label « Djibouti Startup », destiné à identifier et valoriser les jeunes entreprises innovantes, tout en offrant des incitations fiscales et financières adaptées à leurs besoins.
La loi propose également un Fonds national de fonds pour renforcer le capital-risque et faciliter l’accès au financement des start-up, tout en envisageant un guichet douanier simplifié pour les entreprises technologiques. Elle prévoit en outre un « Visa Startup » pour attirer des talents internationaux et une plateforme numérique unifiée, « Djibouti Startup », qui servira de portail d’accompagnement et de suivi pour toutes les start-up du pays.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Vision Djibouti 2035, qui place l’innovation et la transformation numérique au cœur de la stratégie nationale. Il intervient dans un écosystème où les start-up se multiplient rapidement mais peinent encore à être accompagnées et financées. Il traduit la volonté du gouvernement de faire de Djibouti un hub régional de l’entrepreneuriat et de valoriser le potentiel créatif de sa jeunesse.
Une fois adopté, le texte sera suivi de décrets d’application précisant les modalités concrètes de mise en œuvre, notamment pour l’attribution du label, la gestion du fonds d’investissement et les conditions d’éligibilité au visa. Pour la ministre Mariam Hamadou Ali, cette loi dépasse le simple cadre réglementaire : elle constitue un signal fort en faveur des jeunes entrepreneurs et des investisseurs.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Djibouti recherche un expert spécialisé dans la résilience numérique
Djibouti et la Roumanie explorent une coopération numérique prometteuse
Le Sénégal a déjà numérisé plusieurs services publics essentiels à la facilitation des échanges commerciaux et à l’amélioration de l’administration. L’interconnexion des systèmes informatiques est cruciale pour éviter les doublons et assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs.
Le Port autonome de Dakar (PAD) et la Direction générale des douanes (DGD) ont annoncé le lancement, à partir du 2 janvier 2026, de la phase pilote de l’échange électronique des Bons à Délivrer (BADs) via le Guichet unique portuaire électronique (GUPE). Cette étape vise à renforcer la transparence et l’efficacité de la chaîne logistique en fluidifiant les opérations d’enlèvement des marchandises.
Le dispositif permettra d’interconnecter les systèmes informatiques de l’ensemble des acteurs portuaires afin d’assurer un traitement automatique et quasi instantané des BADs. Jusqu’ici, bien que partiellement numérisé, le Bon à Délivrer — document clé qui autorise la sortie des marchandises — restait dépendant de validations manuelles et d’échanges techniques déconnectés, sources de lenteurs et de risques d’erreurs.
L’interconnexion des systèmes vient ainsi finaliser le processus de dématérialisation engagé ces dernières années par le Port autonome de Dakar. L’initiative découle du protocole d’échanges de données informatisées PAD/DGD/DPW/GAINDE 2000, signé le 3 juin 2025, qui consacre l’interopérabilité entre les systèmes portuaires et douaniers. Elle s’inscrit également dans la modernisation numérique de la chaîne logistique sénégalaise, amorcée avec l’arrivée de la plateforme Orbus Infinity en février 2024.
Acteur stratégique du commerce extérieur, le PAD génère à lui seul près de 95 % des recettes douanières nationales (soit environ 25 % du budget de l’État) et occupe une place centrale dans l’économie sénégalaise. Grâce à cette interconnexion, le port espère réduire significativement les délais de traitement, améliorer la traçabilité des opérations et sécuriser davantage les flux de marchandises. L’échange électronique des BADs devrait également alléger les charges administratives des opérateurs et offrir une meilleure visibilité et traçabilité sur l’ensemble des opérations portuaires.
Samira Njoya
Lire aussi:
Sénégal : le Parc des technologies numériques opérationnel dès mars 2026 (ministre)
Sur le segment de la maintenance des infrastructures sous-marines, Orange cherche à s’imposer comme l’un des leaders en Afrique. Dans ce cadre, la multinationale a effectué de nouveaux investissements importants pour soutenir ses ambitions.
Le groupe français de télécommunications Orange muscle ses capacités d’intervention en mer avec la construction de deux nouveaux navires câbliers dédiés à la maintenance des infrastructures sous-marines en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. C’est Orange Marine, sa filiale spécialisée, qui a annoncé l'information le lundi 3 octobre.
Didier Dillard, le président d'Orange Marine et d'Elettra Tlc, explique cet investissement stratégique : « Le vieillissement de la flotte de câbliers est une préoccupation majeure pour tous les acteurs de l'industrie des câbles sous-marins. La construction de ces nouveaux navires permettra à Orange Marine et à Elettra de disposer de la flotte la plus moderne au monde, au service de tous nos clients à l'échelle mondiale, avec un impact environnemental optimisé ».
Pour l’Afrique en particulier, l'apport projeté de ces deux navires est très concret : accélérer les réparations et sécuriser les connexions Internet côtières, régulièrement mises à l’épreuve par les aléas naturels et le vieillissement des équipements. La quasi-totalité du trafic Internet du continent transite par des câbles de fibre optique posés au fond des mers, qui lorsqu'ils se cassent ou se détériorent, ralentissent des pays entiers. L’actualité récente l’a encore rappelé : en mars 2024, plusieurs câbles au large d’Abidjan (WACS, ACE, MainOne, SAT-3) ont été endommagés, provoquant des pannes massives en Afrique de l’Ouest et du Centre, avec des rétablissements étalés sur plusieurs semaines selon les systèmes.
Davantage de moyens de maintenance, mieux répartis et plus modernes, se traduisent mécaniquement par des délais de réparation plus courts et donc moins de pertes dans les revenus financiers générés par le segment data pour Orange.
Plus verts, plus précis, plus efficaces
Copies modernes du Sophie Germain déployé en 2023, les deux navires dont la construction a été confiée au chantier naval sri-lankais Colombo Dockyard, devraient officiellement entrer en service en 2028 et 2029. Ils seront capables à la fois d’entretenir les systèmes existants et de poser des segments à jusqu’à 1000 km de profondeur. Ils remplaceront le Léon Thévenin lancé en 1983 et basé en Afrique du Sud, et l'Antonio Meucci lancé en 1987, basé en Italie, actuellement chargés de la maintenance des câbles dans l'Atlantique, l'océan Indien, la Méditerranée, la mer Noire et la mer Rouge.
Ils seront plus verts, avec une réduction annoncée de 20 % des émissions de CO₂ par rapport aux navires actuels, grâce à une coque profilée optimisée pour les réparations et réduisant la consommation de carburant de 25 %, une propulsion hybride (diesel + batteries), des propulseurs principaux Azipod pour une maniabilité et une fiabilité accrues, et le branchement électrique à quai pour limiter l’empreinte carbone. Chaque navire embarquera un robot sous-marin télécommandé conçu par Orange Marine pour couper, inspecter et enfouir rapidement les câbles.
Autant d’améliorations qui, appliquées aux côtes africaines, réduiront le temps d’indisponibilité des services internet essentiels aux banques, administrations, plateformes de paiement, e-santé, etc. Orange possède par ailleurs deux navires câbliers et un navire de reconnaissance (levés hydrographiques) via Orange Marine et sa filiale italienne Elettra TLC.
« Leader mondial des infrastructures numériques, Orange gère plus de 450 000 km de câbles sous-marins reliant tous les continents. Cet investissement stratégique dans notre flotte de câbliers sera essentiel pour garantir la résilience et la sécurité de l’Internet mondial », a déclaré Michaël Trabbia, DG d’Orange Wholesale. Le signal envoyé par l’opérateur télécoms est clair : la résilience n’est plus un « plus », mais un standard à atteindre. L’Afrique doit être mieux servie, et plus vite.
Muriel EDJO
Edité par : Feriol Bewa
En 2022, le Kenya a lancé un plan directeur numérique sur dix ans pour améliorer l’accès des citoyens aux services grâce aux technologies numériques. Des partenariats avec des pays pionniers en matière de numérique, comme le Danemark, sont jugés indispensables pour atteindre les objectifs fixés.
Le secrétaire du Cabinet kényan chargé de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique, William Kabogo Gitau (photo, à droite), et l’ambassadeur du Danemark au Kenya, Stephan Schønemann (photo, à gauche), ont signé, le jeudi 6 novembre à Nairobi, un protocole d’accord visant à renforcer la coopération bilatérale dans le numérique. L’accord porte sur la modernisation des services publics, l’échange de connaissances et le développement de services numériques centrés sur le citoyen.
A significant milestone in our digital transformation journey was achieved today as we formalised a new partnership with the Government of Denmark through the signing of a Memorandum of Understanding.
— Hon. William Kabogo (@honkabogo) November 6, 2025
The MoU was signed on behalf of Denmark by H.E. Stephan Schønemann, the… pic.twitter.com/L8rD1MUCqN
« Cette collaboration stratégique permettra de créer des opportunités communes dans des domaines tels que les infrastructures publiques numériques, les cadres d’interopérabilité, le renforcement des capacités, le dialogue politique, les échanges de connaissances et les forums d’experts entre nos deux nations », a déclaré William Kabogo sur le réseau X.
Le Kenya s’est imposé ces dernières années comme l’un des pôles numériques les plus dynamiques d’Afrique. À travers son Digital Master Plan 2022–2032, le pays ambitionne de déployer 1 450 centres numériques communautaires et de dématérialiser l’ensemble des services publics. Ces efforts ont déjà permis d’améliorer son classement dans le domaine de l’e-gouvernance. Selon le rapport E-Government Development Index 2024 des Nations unies, le Kenya obtient un score de 0,6314 sur 1, se classant 109ᵉ sur 193 pays.
De son côté, le Danemark figure au premier rang mondial du même indice, avec un score de 0,9847, confirmant son statut de référence internationale en matière de gouvernance numérique. Sa stratégie nationale de numérisation 2022–2026 met l’accent sur la cybersécurité, l’interopérabilité des données et l’amélioration de la relation entre l’État et les citoyens grâce à des plateformes unifiées et inclusives.
Cette nouvelle entente intervient quelques mois après la signature, en mars, d’un premier protocole d’accord entre les deux pays, axé sur la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle témoigne du renforcement progressif du partenariat stratégique entre Nairobi et Copenhague autour du développement technologique et de la transformation numérique.
La mise en œuvre de ce nouveau partenariat devrait être bénéfique pour les deux pays, tous deux engagés dans une quête de leadership mondial dans le numérique. Pour le Kenya, elle devrait favoriser le transfert de savoir-faire, renforcer les capacités institutionnelles et améliorer la performance des services publics. Le Danemark pourrait également y trouver une opportunité de mettre en valeur son expertise en matière de gouvernance numérique et de renforcer sa coopération technologique avec l’Afrique, dans une logique de partenariats inclusifs et durables.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le Kenya met en service la première phase de la ville intelligente de Konza
Coopération numérique : le Nigeria et le Danemark signent un protocole d’accord
Le marché des VTC en Afrique reste largement ouvert et offre aux start-up de belles opportunités pour structurer la mobilité urbaine et moderniser les services de transport. Plusieurs acteurs déjà établis cherchent à étendre leurs services dans des villes où l’offre reste encore limitée.
La super‑application panafricaine Gozem a officiellement lancé ses activités le mercredi 5 novembre à Brazzaville. Cette initiative marque une étape clé dans sa stratégie d’expansion en Afrique francophone. Déjà présente au Togo, au Bénin, au Gabon et au Cameroun, l’application entend désormais répondre aux besoins de mobilité de la population congolaise grâce à son modèle numérique.
Via son application mobile, les habitants de Brazzaville peuvent désormais commander divers types de trajets, notamment des taxis géolocalisés « verts », des véhicules haut de gamme climatisés ou encore des courses à l’heure. Le modèle de Gozem s’inscrit dans une logique d’impact social. Les chauffeurs partenaires, désignés « Champions », bénéficient d’une intégration à la plateforme, leur donnant accès à de nouvelles sources de revenus et à des outils numériques (géolocalisation, traçabilité, paiement digital).
Ce lancement intervient dans un contexte où la digitalisation des services de mobilité au Congo‑Brazzaville est encore à ses débuts et répond à une demande croissante d’efficacité, de sécurité et de modernisation. Grâce à une levée de fonds de 30 millions $ en série B, combinant equity et dette, orchestrée par des investisseurs tels que SAS Shipping Agencies Services Sàrl (filiale du groupe MSC) et Al Mada Ventures, Gozem dispose de ressources solides pour financer sa croissance, renforcer sa flotte de véhicules et activer de nouveaux services financiers et logistiques.
Sur le plan de la concurrence, Gozem arrive à un moment opportun. L’application Yango, lancée à Brazzaville il y a quelques années, a cessé ses activités, laissant un vide dans l’offre structurée de transport numérique dans la capitale congolaise. L’absence actuelle d’un acteur numérique structurant offre à Gozem une fenêtre d’opportunité pour se positionner comme leader, à condition de bien adapter son offre aux spécificités locales. Toutefois, l’entreprise devra relever des défis non‑négligeables, notamment l’adhésion des conducteurs informels au nouveau modèle, le respect de la réglementation locale, la sensibilisation des usagers et l’instauration d’un service de qualité et fiable.
L’installation de Gozem à Brazzaville pourrait produire plusieurs retombées positives : amélioration de la qualité et de la traçabilité des trajets (via géolocalisation et paiement sans espèces), nouvelles opportunités économiques pour les chauffeurs partenaires, structuration progressive du secteur informel de la mobilité et effet catalyseur pour l’écosystème digital local. Au‑delà de la mobilité, cette expansion traduit l’ambition de Gozem de devenir une « Super App africaine », intégrant progressivement des services de livraison, de paiement mobile et de fintech, et participant ainsi au dynamisme économique et numérique de la région.
Samira Njoya
Lire aussi:
Super applications : l’Afrique à l’aube d’une nouvelle révolution numérique
Togo : Gozem lève 30 millions $ pour soutenir sa croissance en Afrique de l’Ouest
Engagée dans la transformation digitale du Liberia, Orange s’emploie à réduire la fracture numérique et à promouvoir l’entrepreneuriat technologique. Le partenariat conclu avec le PNUD s’inscrit dans cette ambition de bâtir un écosystème numérique inclusif et durable.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et Orange Liberia ont signé, le mercredi 5 novembre, un protocole d’entente. L’initiative vise à promouvoir l’inclusion numérique et à renforcer les compétences technologiques des jeunes au Liberia.
@UNDPLiberia & @Orange_Liberia digital Center = a bold step for digital inclusion! MOU signed today🤝
— UNDP Liberia (@UNDPLiberia) November 5, 2025
We’re teaming up to:
🌐Boost digital skills
🚀 Support startups
🏡 Reach rural communities
🌍 Strengthen Liberia’s digital economy
Together for a more connected, inclusive future pic.twitter.com/cMM8EyZlCV
Dans le cadre de cette collaboration, les deux institutions entendent mettre en commun leurs ressources et expertises afin d’élargir les opportunités de formation numérique et d’entrepreneuriat technologique. L’initiative prévoit le développement de programmes de formation, de mentorat et d’accompagnement de start-up, en vue de favoriser la création d’un écosystème numérique libérien inclusif et durable. Il s’agira notamment d’appuyer la création d’entreprises innovantes, de renforcer la littératie numérique et de promouvoir la connectivité dans les communautés rurales.
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte national de transformation numérique, alors que le gouvernement libérien ambitionne de faire du numérique un levier de croissance économique et d’inclusion sociale. En parallèle, le secteur privé joue un rôle moteur dans cette dynamique. Orange Liberia a annoncé cette année un plan d’investissement de 200 millions USD sur les six prochaines années pour renforcer sa couverture réseau et améliorer la qualité de ses services, notamment dans les zones rurales encore mal desservies. Cet engagement financier traduit la volonté de l’opérateur de soutenir la connectivité et de contribuer activement à la réduction de la fracture numérique.
L’accord avec le PNUD intervient également dans la continuité des initiatives déjà menées par Orange dans le pays. En octobre 2020, l’entreprise avait inauguré à Monrovia l’Orange Digital Center, un hub technologique dédié à la formation des jeunes, à l’innovation et à l’entrepreneuriat numérique. Ce nouvel engagement vient donc étendre cette coopération, en lui conférant une portée nationale et en ciblant plus particulièrement les communautés rurales et les start-up locales.
En misant sur la jeunesse et la connectivité, ce partenariat est susceptible de stimuler l’économie numérique du Liberia, en favorisant la création d’emplois, le développement d’entreprises locales et l’émergence d’une génération de talents numériques aptes à porter la transformation numérique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Le gouvernement sénégalais mise sur le numérique pour diversifier son économie et stimuler l’innovation. Le Parc des Technologies Numériques (PTN) s’impose comme l’un des projets phares de cette stratégie, destiné à renforcer l’écosystème numérique tout en soutenant le développement du secteur privé.
Le Parc des technologies numériques (PTN), futur centre névralgique de l’innovation à Diamniadio, ouvrira ses portes au secteur numérique sénégalais dès mars 2026. L’annonce a été faite le lundi 3 novembre par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, à l’occasion d’une visite de travail qui marque la relance officielle des travaux de cette infrastructure stratégique.
Parc des Technologies Numériques
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) November 3, 2025
𝐋𝐞 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐀𝐜𝐭𝐞 𝐥𝐞 𝐑𝐞𝐝𝐞́𝐦𝐚𝐫𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐄𝐱𝐢𝐠𝐞 𝐮𝐧 𝐄𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐅𝐞𝐫𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐑𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐃𝐞́𝐥𝐚𝐢𝐬.
Dans le cadre de la mise en œuvre du New Deal… pic.twitter.com/NHTPoReTis
Érigé sur une superficie de 12,5 hectares pour sa première phase, le PTN se veut une véritable cité numérique intégrée. Il abritera trois tours dédiées aux entreprises technologiques, un centre de recherche et d’innovation, un incubateur de start-up, un centre de production audiovisuelle ainsi qu’un espace de formation destiné à renforcer les compétences locales dans les métiers du numérique. Le ministre a insisté sur la nécessité de respecter le calendrier, tout en confiant au Bureau Opérationnel de Coordination et de Suivi (BOCS) la mission de superviser rigoureusement l’avancement des travaux.
Lancé initialement dans le cadre du programme « Sénégal Numérique 2025 », le chantier avait été interrompu en raison de contraintes techniques et administratives. Sa relance s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, une stratégie nationale visant à accélérer la transformation numérique du pays, avec pour objectif la création de 150 000 emplois directs et la labellisation de plus de 500 start-up d’ici 2034, selon le ministère du Numérique. Le site, situé à proximité du pôle urbain de Diamniadio et des principales infrastructures nationales, participe à une stratégie de développement territorial équilibré.
Avec le PTN, le gouvernement entend structurer un écosystème dynamique autour de la recherche, de la formation et de l’innovation, tout en favorisant les synergies entre acteurs publics, privés et académiques. Cet espace de collaboration devrait également attirer les investissements étrangers dans les technologies émergentes et renforcer la compétitivité du pays dans l’économie numérique régionale.
Samira Njoya
Lire aussi:
Gov’athon : le Sénégal mise sur l’innovation citoyenne pour transformer ses services publics
Face à l’accélération de la digitalisation et à la multiplication des services en ligne, l’Algérie renforce son cadre juridique pour sécuriser les échanges numériques et soutenir l’innovation, tout en préparant le terrain à une économie digitale plus intégrée et fiable.
Le gouvernement algérien a approuvé, le dimanche 2 novembre, un projet de loi définissant les règles générales encadrant les services de confiance pour les transactions électroniques et l’identification numérique. Cette initiative vise à accompagner la digitalisation croissante des services administratifs, économiques et financiers, tout en renforçant la sécurité des échanges en ligne.
Examiné en Conseil des ministres, le texte établit un cadre global pour la confiance numérique. Il actualise la législation de 2015 sur la signature et la certification électroniques, devenue obsolète face aux évolutions technologiques. La nouvelle loi confère une valeur juridique équivalente aux documents électroniques — signature, cachet et horodatage — par rapport aux documents physiques.
Cette réforme intervient dans un contexte de forte expansion du numérique. En début d’année 2025, l’Algérie comptait environ 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration proche de 77 %. Pour le gouvernement, cette dynamique appelle un environnement légal plus robuste, garantissant la fiabilité des transactions et la protection des données personnelles.
Le projet introduit également un cadre national d’identification numérique adossé à la carte d’identité biométrique. Ce système permettra de centraliser et de sécuriser les identités des citoyens pour les démarches en ligne, simplifiant l’accès aux services publics et assurant la reconnaissance légale des transactions numériques. Il constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de numérisation, qui vise à moderniser l’administration, à renforcer la transparence et à lutter contre la corruption.
Au-delà de la mise à jour du cadre législatif, cette loi devrait impulser une nouvelle dynamique en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises, en simplifiant les procédures administratives et en stimulant les investissements dans l’économie numérique. Elle devrait aussi permettre à l’Algérie de mieux tirer parti de son important potentiel numérique, avec plus de 55 millions de connexions mobiles — soit près de 116 % de la population — et un taux d’équipement numérique en forte croissance.
Samira Njoya
Lire aussi:
Algérie :cap sur 20 000 start-up d'ici 2029 grâce à l'université