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Les autorités kényanes souhaitent numériser l’ensemble des services publics. Pour que cette transition soit un succès, il est essentiel que les agents chargés de les délivrer maîtrisent l’utilisation des plateformes numériques mises en place à cet effet. 

Le gouvernement kényan prévoit d’ouvrir un Centre régional de compétence dédié au développement des compétences numériques et à l’intelligence artificielle (IA). Ce centre devrait permettre de renforcer les capacités des fonctionnaires afin d’améliorer la qualité des services publics fournis aux populations. 

Le Centre est soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il sera affilié à la Kenya School of Government, institution dédiée à la formation continue des cadres et fonctionnaires de l’administration publique kényane. Sa mise en service a fait l’objet de discussions la semaine dernière lors d’une rencontre entre John Tanui (photo, à droite), secrétaire principal à l’Économie numérique et aux TIC, et son homologue en charge de la Fonction publique et du Développement du capital humain, Jane Kere Imbunya (photo, à gauche). 

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition de transformation numérique du gouvernement kényan, qui veut mettre la technologie numérique au service du développement socio-économique. Le développement des compétences numériques des fonctionnaires est d’ailleurs l’un des piliers du « Plan directeur du numérique du Kenya 2022-2032 ». L’exécutif s’est fixé pour objectif de former 300 000 fonctionnaires aux services numériques d’ici 2030, ce qui représenterait alors 85 % des agents publics. 

Cette approche est soutenue par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans son rapport « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », elle estime que pour soutenir le passage à l'administration numérique, les pays doivent absolument investir dans le développement des compétences des fonctionnaires. Cela intervient alors que la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. 

Il convient toutefois de rappeler que le calendrier de mise en service du centre n’est pas encore connu. Par ailleurs, l’OCDE souligne que l’efficacité des formations destinées aux fonctionnaires dépendra de la manière dont elles sont conçues et mises en œuvre. Elle recommande aux gouvernements d’identifier les compétences numériques clés, d’évaluer les acquis des agents publics, de cibler les lacunes par des formations adaptées, puis d’en mesurer les retombées pour améliorer les dispositifs futurs. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 19 mai 2025 12:22 Written by

La nouvelle capitale administrative égyptienne incarne l’ambition d’un urbanisme high-tech et durable. À l’horizon 2027, elle promet de désengorger Le Caire et de moderniser l’administration du pays. 

L'Égypte investit 59 milliards de dollars dans une ville futuriste intelligente, pièce maîtresse de la stratégie Egypt Vision 2030. Ce projet de mégapole high-tech, en cours de construction à 45 km à l’est du Caire, vise à désengorger la capitale et à positionner l’Égypte comme un pionnier de l’urbanisme numérique en Afrique. 

Pensée comme un pôle technologique régional, cette ville intégrera des solutions numériques avancées, notamment l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la gestion automatisée des infrastructures publiques, les réseaux de transport connectés et les systèmes de surveillance intelligents. La première phase, qui a mobilisé à elle seule 8,4 milliards de dollars, est en grande partie achevée à plus de 70 %. Les dernières phases devraient s’étendre jusqu’en 2027, avec des ajustements possibles selon l’évolution économique. 

Ce mégaprojet s’inscrit dans une dynamique mondiale en forte croissance. À l’échelle internationale, le marché des villes intelligentes est en pleine expansion. Il est évalué à 1360 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 3840 milliards de dollars d’ici 2029, avec une croissance annuelle moyenne de 23,21 %, selon Mordor Intelligence. 

Si l’Afrique ne représente qu’une faible part de ce marché aujourd’hui, elle se positionne progressivement comme un acteur émergent. L’Égypte, le Maroc, le Rwanda, le Nigeria, le Kenya ou encore l’Afrique du Sud misent sur des initiatives urbaines intelligentes pour répondre à l’explosion démographique urbaine, aux défis de gouvernance, de transport et de durabilité. 

Dans le cas égyptien, cette ville intelligente est conçue pour accueillir 6,5 millions d'habitants. Elle abritera le siège du gouvernement, des ministères, des ambassades étrangères, ainsi que des centres d’innovation numérique. Les bâtiments y seront équipés de capteurs intelligents pour l’énergie, l’eau, la sécurité et la mobilité. 

Malgré les critiques sur les priorités d’investissement dans un pays frappé par une inflation élevée et une dette publique croissante, les autorités défendent une vision à long terme. Elles misent sur les retombées économiques, la création d’emplois qualifiés et la transformation numérique de l’administration comme moteurs de changement durable. 

Samira Njoya

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Posted On lundi, 19 mai 2025 11:32 Written by

Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.

La Guinée poursuit les efforts de coopération avec Huawei dans le numérique 

La Guinée renforce sa coopération avec Huawei pour accélérer sa transformation numérique. Le 7 mai 2025, la ministre Rose Pola Pricemou a rencontré une délégation de Huawei Guinée pour discuter de projets tels que le développement d’un cloud souverain, la numérisation de l’administration, le renforcement de la cybersécurité et la formation des jeunes. Bien qu'aucun accord officiel n'ait encore été signé, ces initiatives visent à faire du numérique un levier de développement socio-économique pour le pays.

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L'Algérie dévoile sa stratégie de transformation numérique à l'horizon 2030 

L’Algérie a présenté sa Stratégie nationale de transformation numérique à l’horizon 2030, articulée autour de cinq axes : infrastructures, compétences, gouvernance, économie numérique et inclusion. Elle vise à former 500 000 spécialistes TIC, réduire la fuite des talents de 40% et porter la contribution du numérique à 20% du PIB. Des centres de données et un cadre juridique sont en cours d’élaboration pour soutenir cette ambition.

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Bénin : 15 MPME locales obtiennent le label start-up pour les 3 prochaines années

Le Bénin a attribué le « label start-up » à 15 MPME locales, sélectionnées parmi 95 candidates, pour une durée de trois ans. Ce label, instauré par le décret n°2023-095, offre des avantages fiscaux significatifs, notamment une exonération de l’impôt sur les sociétés pendant deux ans et une réduction de 50% la troisième année, afin de stimuler l’innovation et l’investissement dans l’écosystème entrepreneurial du pays.

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Sénégal : la protection des données au cœur d’une coopération panafricaine

Le Sénégal a signé un accord avec l’ONG Paradigm Initiative pour renforcer la protection des données personnelles. Ce partenariat prévoit des campagnes de sensibilisation, des formations et une meilleure coordination sous-régionale. Il s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante, où l’application des lois reste limitée, malgré l’existence d’un cadre légal depuis 2008.

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Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques

Le Gabon a signé un partenariat stratégique avec Visa pour renforcer l'inclusion financière via le numérique. L'accord prévoit la distribution de cartes bancaires virtuelles aux populations peu bancarisées, notamment en zones rurales, et l'intégration des paiements électroniques dans les services publics, visant à moderniser l'administration et à améliorer l'accès aux services financiers.

Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques

Posted On samedi, 17 mai 2025 16:21 Written by

En Afrique de l’Ouest et centrale, les besoins en connectivité restent pressants, notamment dans les zones rurales et enclavées. Le renforcement des infrastructures numériques y est essentiel pour combler la fracture numérique, favoriser l’inclusion et soutenir le développement socio-économique. 

Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et la Société financière internationale (IFC), institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, ont signé un partenariat en marge de l’Africa CEO Forum qui s’est tenu à Abidjan, les lundi 12 et mardi 13 mai. L’accord vise à accélérer la connectivité numérique dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, en s’appuyant sur un modèle d’investissement reproductible à forte valeur ajoutée sociale et économique. 

« Accroître l'accès à la connectivité numérique en Afrique est une priorité majeure pour favoriser l'innovation, élargir l'inclusion financière et générer des opportunités d'emploi. Le renforcement de notre partenariat illustre notre engagement à positionner le numérique comme un levier stratégique de transformation économique durable, au bénéfice des individus et des entreprises », a déclaré Ethiopis Tafara, vice-président d’IFC pour l’Afrique. 

Ce partenariat vise à réduire les disparités d’accès au numérique, notamment dans les zones peu desservies, en mobilisant les expertises complémentaires des deux entités. L’IFC mettra à profit son savoir-faire en matière de financement du développement, tandis qu’OMEA s’appuiera sur sa présence opérationnelle dans la région et sur la solidité de son réseau télécoms. 

Les projets prévus porteront principalement sur le déploiement d’infrastructures stratégiques : tours de télécommunications, réseaux de fibre optique et extension de la couverture mobile dans des territoires ruraux ou enclavés, où les besoins restent largement insatisfaits. 

Cette initiative s’inscrit dans la continuité des opérations précédentes soutenues par l’IFC, telles que le financement de 75 millions de dollars accordé à Sonatel en 2024 pour développer la couverture 4G et la fibre au Sénégal, ainsi que la première opération de titrisation télécoms en Afrique de l’Ouest. 

Selon les données publiées par We Are Social et Meltwater en octobre 2024, le taux de connectivité à Internet atteint 42,6 % en Afrique de l’Ouest et seulement 31,8 % en Afrique centrale, soulignant un retard significatif par rapport aux moyennes mondiales. Par ailleurs, un rapport de la GSMA indique que 13 % de la population d’Afrique subsaharienne demeure totalement hors de portée de tout réseau mobile, les zones rurales étant les plus touchées. 

En favorisant l’accès à des services numériques de qualité, notamment dans les zones rurales ou mal desservies, cette collaboration pourrait accélérer l’intégration économique, stimuler l’innovation locale et améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’aux services financiers. Ce partenariat devrait également favoriser la création d’emplois directs et indirects dans les pays concernés. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 18:03 Written by

Avec un taux de bancarisation globale encore inférieur à 50 %, le Gabon mise sur des partenariats technologiques pour renforcer l’inclusion financière. Avec Visa, le pays entend élargir l’accès aux services financiers numériques, notamment dans les zones peu desservies. 

Le ministère gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation a annoncé, jeudi 15 mai, la signature d’un partenariat stratégique avec Visa, leader américain des paiements électroniques, en marge de l’Africa CEO Forum 2025 à Abidjan. Cette initiative vise à renforcer l’inclusion financière par le biais du numérique. 

L’accord prévoit notamment la distribution de cartes bancaires virtuelles à destination des populations encore peu ou mal desservies par les circuits bancaires traditionnels, en particulier dans les zones rurales ou informelles. Le partenariat entend également accélérer l’adoption des paiements électroniques au sein de l’administration publique, dans une optique de modernisation, de transparence et d'efficacité des services de l’État. 

Cette collaboration s’inscrit dans la volonté des autorités gabonaises de démocratiser l’accès aux services financiers à travers des solutions numériques innovantes et adaptées. Selon la Banque mondiale, le taux d’inclusion financière au Gabon, incluant les services de Mobile Money, atteignait 66,09 % en 2021. Toutefois, le taux de bancarisation globale, intégrant les établissements de microfinance, restait limité à 27,55 % en 2021 contre 30 % en 2024. 

Ce partenariat avec Visa pourrait ainsi contribuer à combler ce fossé, en facilitant l'accès aux services financiers numériques pour une frange plus large de la population. En intégrant des solutions de paiement numérique dans les services publics et en élargissant l'accès aux outils financiers modernes, le Gabon affirme sa volonté de moderniser son économie et de promouvoir une croissance plus inclusive. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 11:14 Written by

1er producteur africain de pétrole brut, le Nigeria détient aussi les plus grandes réserves de gaz du continent. Encore partiellement exploité, le secteur pourrait gagner en compétitivité grâce aux solutions numériques, désormais perçues comme un levier clé de modernisation. 

La firme technologique chinois Huawei a lancé une série de solutions numériques pour accompagner la transformation du secteur pétrolier et gazier au Nigeria. L’annonce a été faite à Lagos lors du Forum sur le pétrole et le gaz organisé dans le cadre de la Journée Huawei Nigeria 2025 tenue la semaine dernière. 

Ces solutions visent à répondre à trois défis majeurs qui freinent la performance de l’industrie : une exploration peu efficace, des vulnérabilités persistantes en matière de sécurité des oléoducs et une gestion des données encore largement dépendante de l’étranger, au détriment de la souveraineté numérique. 

Parmi les innovations présentées figure une solution d’exploration offshore basée sur l’intelligence artificielle, capable de réduire de 21 jours à 72 heures le temps de traitement des données sismiques, avec une précision de 92 %. Testée dans le bloc OML 130 du delta du Niger, elle a permis une réduction de 35 % des coûts d’exploration. Huawei a également déployé une plateforme de sécurité tridimensionnelle intégrant des capteurs à fibre optique et une analyse vidéo. Cette solution aurait permis de réduire de 60 % les fuites sur les oléoducs et de faire passer le temps de réponse aux incidents de 45 à 8 minutes. 

Sur le plan de la souveraineté numérique, Huawei a présenté une infrastructure cloud localisée, en conformité avec la législation nigériane sur les données stratégiques. Les informations relatives aux opérations pétrolières et gazières seront désormais stockées localement, assurant leur sécurité et leur disponibilité en temps réel. 

L’initiative s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique 2050 du Nigeria, qui vise à renforcer les capacités techniques locales, garantir la sécurité énergétique et moderniser un secteur clé de l’économie. 

Un secteur vital pour l’économie nigériane 

Le pétrole et le gaz représentent le socle de l’économie nigériane. Ils génèrent plus de 90 % des recettes d’exportation et environ la moitié des revenus de l’État. Le Nigeria, premier producteur de pétrole brut en Afrique, possède également les plus importantes réserves prouvées de gaz naturel du continent. 

Cependant, le secteur est confronté à des défis structurels parmi lesquels les infrastructures obsolètes, les faibles investissements dans l’innovation, le sabotage des pipelines et la dépendance aux technologies étrangères. En apportant des solutions technologiques avancées, Huawei espère contribuer à une meilleure valorisation des ressources nationales et à une amélioration de la gouvernance sectorielle. 

Dans cette optique, le groupe chinois prévoit de doubler les incitations offertes aux partenaires locaux et de former plus de 1000 professionnels nigérians dans les technologies énergétiques d’ici fin 2025. L’objectif est de bâtir un écosystème local capable d’accélérer la transition numérique de l’industrie énergétique nigériane. 

Pour Huawei, cette démarche stratégique vise à positionner le Nigeria comme un pôle régional d’innovation énergétique, en s’appuyant sur la technologie pour optimiser la productivité, sécuriser les infrastructures et renforcer la souveraineté sur les données. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 10:26 Written by

Le gouvernement américain et ivoirien collaborent depuis plusieurs années dans divers secteurs. Ces derniers temps, leurs partenariats se sont intensifiés dans le domaine des technologies numériques, avec un accent sur la cybersécurité, la connectivité et le développement de compétences locales. 

Les États-Unis intensifient leur engagement dans la transformation numérique de la Côte d’Ivoire. Lors d'une récente visite officielle à Abidjan, Troy Fitrell, haut fonctionnaire du Bureau des affaires africaines du Département d’État américain, a pris part à plusieurs rencontres économiques majeures, au cours desquelles plus de 550 millions de dollars d'accords commerciaux ont été annoncés ou signés entre les deux pays. Ces investissements couvrent des secteurs stratégiques tels que l’énergie, la transition numérique, les infrastructures, la sécurité, le logement et la technologie. 

Dans le domaine des TIC, plusieurs initiatives ont été mises en avant, notamment un protocole d'accord signé entre l'Université George Mason, la société américaine Cybastion et le ministère ivoirien de l’Économie numérique. Ce partenariat vise à former de jeunes talents en intelligence artificielle et en cybersécurité, afin de doter la jeunesse ivoirienne des compétences nécessaires pour répondre aux défis de l'économie numérique. 

Par ailleurs, la société américaine Cybastion s'est engagée à développer des projets dans plusieurs pays ouest-africains, notamment en matière de cybersécurité, d'e-gouvernement, de connectivité et de formation technologique. 

Ce nouvel engagement s’inscrit dans la continuité d’une coopération déjà établie entre la Côte d’Ivoire et Cybastion. En 2023, la société spécialisée dans la cybersécurité avait déjà signé un accord avec les autorités ivoiriennes pour le développement d’un data center national et d’une cité administrative numérique. En 2024, un partenariat avec Cisco avait été lancé pour former 3000 femmes aux compétences numériques. 

À terme, ces initiatives pourraient contribuer à structurer un écosystème numérique régional plus résilient. Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu est de tirer parti de ces partenariats pour renforcer sa souveraineté numérique, bâtir des infrastructures critiques sécurisées et former une masse critique de talents capables de répondre aux exigences croissantes du numérique, au-delà des simples projets pilotes. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 07:53 Written by

En Afrique, le Sénégal fait partie des premiers pays à avoir voté une loi sur la protection des données dès 2008. Cependant, avec l’essor du numérique, les défis restent nombreux pour instaurer une véritable culture de la protection de la vie privée et des droits numériques. 

La Commission de protection des données personnelles (CDP) du Sénégal a annoncé le lundi 12 mai la signature d’un protocole d’accord stratégique avec l’ONG panafricaine Paradigm Initiative (PIN), en marge de l’Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP) à Abuja. Ce partenariat vise à renforcer la sensibilisation, l’éducation numérique et la protection de la vie privée dans un contexte de transformation digitale accélérée sur le continent. 

« Le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les médias doivent collaborer pour que nous puissions tirer le meilleur parti de l'économie numérique. Nous ne pouvons pas continuer à parler d'économie numérique sans la protéger », a déclaré Gbenga Sesan (photo, au centre), le directeur exécutif de l’ONG. 

Le partenariat prévoit la mise en œuvre d’activités conjointes de sensibilisation, notamment des campagnes d’information, des ateliers de renforcement des capacités et des sessions de formation à destination des institutions publiques, du secteur privé et de la société civile. L’objectif est d’ancrer une culture de la protection des données à l’échelle nationale et sous-régionale. 

PIN, active dans six pays africains (Cameroun, Nigeria, Kenya, Sénégal, Zambie et Zimbabwe), apporte à ce partenariat son expertise en matière de promotion des droits numériques. L’ONG gère également une plateforme en ligne permettant aux victimes d’abus ou d’usages non autorisés de leurs données de signaler les violations. 

Au Sénégal, cette collaboration s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante des services publics et privés, appuyée par les politiques nationales visant à faire du numérique un moteur de développement. Pourtant, la culture de la protection des données reste encore peu ancrée. Bien que la loi n° 2008-12 sur les données à caractère personnel offre un cadre juridique, son application demeure partielle en raison du manque de moyens techniques, de formation et de sensibilisation, tant au niveau des institutions que du grand public. La CDP, malgré son rôle actif, peine à répondre à l’ensemble des défis liés à la prolifération des plateformes numériques et à la collecte massive de données. 

À l’échelle continentale, la situation est contrastée. Selon le rapport 2025 de Yellow Card, 39 des 55 pays africains disposent désormais d’une législation sur la protection des données personnelles. Toutefois, l’application de ces lois varie considérablement. Si certains pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Kenya disposent d’autorités actives et bien structurées, d’autres manquent de ressources humaines, financières ou d’indépendance, limitant ainsi leur capacité d’action. En outre, la ratification de la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données, entrée en vigueur en 2023, constitue une avancée majeure, bien que sa mise en œuvre reste inégale. 

Face à ces défis communs, les coopérations régionales, comme celle entre la CDP et Paradigm Initiative, apparaissent essentielles pour mutualiser les efforts, harmoniser les pratiques et promouvoir un environnement numérique sûr, inclusif et respectueux des droits fondamentaux.   

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 14 mai 2025 09:45 Written by

L’Algérie ambitionne de s’imposer comme un acteur de premier plan dans la transformation numérique sur le continent africain. Pour y parvenir, le pays s’est doté d’une feuille de route structurée autour de cinq piliers stratégiques. 

La haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud (photo), a officiellement présenté, lundi 12 mai à Alger, la Stratégie nationale de transformation numérique (SNTN). Ce document cadre vise à accompagner la transition numérique du pays à l’horizon 2030, en mobilisant l’ensemble des parties prenantes, notamment les ministères, experts, opérateurs publics et privés, autour d’objectifs communs. 

« L’importance majeure accordée au dossier de la numérisation par le président de la République, qui suit en personne son avancement, témoigne de la forte volonté politique animant la plus haute autorité du pays en vue de réaliser une transition numérique globale en Algérie », a déclaré Mme Benmouloud. 

La stratégie repose sur cinq axes fondamentaux : le développement des infrastructures numériques de base, la formation et le renforcement des compétences, la gouvernance numérique, la promotion de l’économie numérique et l’inclusion numérique des citoyens. 

Objectif : 500 000 spécialistes TIC et 20 % du PIB issus du numérique 

Le volet capital humain occupe une place centrale dans la stratégie. Le gouvernement prévoit de former 500 000 spécialistes dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), tout en réduisant de 40 % la fuite des compétences spécialisées. 

Sur le plan économique, la SNTN ambitionne de faire du numérique un moteur de croissance. Le pays vise une contribution du secteur numérique à hauteur de 20 % du PIB national, en favorisant la digitalisation des services publics et l’émergence d’un écosystème entrepreneurial dynamique. 

Par ailleurs, la numérisation complète de l’administration figure parmi les priorités. Elle permettra de moderniser les procédures, d’améliorer la transparence et de renforcer la qualité des services destinés aux citoyens et aux entreprises. 

Infrastructures et cybersécurité au cœur des priorités

Pour accompagner ces ambitions, plusieurs projets structurants sont en cours de réalisation, dont deux centres de données nationaux. Celui de Mohammadia est achevé à 80 %, tandis que celui de Blida atteint 50 %, selon la haut-commissaire. Ces infrastructures stratégiques devraient renforcer les capacités de stockage, de traitement sécurisé des données et d’hébergement des plateformes numériques à l’échelle nationale. 

Deux piliers transversaux soutiennent cette stratégie : d’une part, l’instauration d’un cadre juridique et réglementaire adapté, avec l’élaboration en cours d’un projet de loi sur la numérisation ; d’autre part, le renforcement de la cybersécurité, essentiel pour protéger les données et les systèmes d’information contre des menaces cybernétiques de plus en plus sophistiquées. 

Une volonté affichée de leadership continental

À travers cette stratégie, l’Algérie se projette comme un futur hub numérique en Afrique du Nord. Mme Benmouloud a affirmé que les acquis réalisés jusqu’ici placent le pays sur la voie du leadership continental en matière de transformation numérique d’ici 2030. 

Avec cette feuille de route, les autorités entendent structurer durablement l’action publique dans le numérique, dans une logique de développement inclusif, de souveraineté technologique et de modernisation économique. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 13 mai 2025 11:28 Written by

La transformation numérique suit son cours en Tunisie. Les opérateurs télécoms soutiennent cette révolution technologique avec des investissements stratégiques dans divers projets porteurs.

Orange Tunisie a inauguré, la semaine dernière, un nouveau data center de dernière génération à Kalâa Kebira, dans le gouvernorat de Sousse, rapportent plusieurs médias locaux. L’infrastructure, certifiée TIER III, s’inscrit dans la stratégie de l’opérateur visant à accompagner la transition numérique du pays en renforçant les capacités d’hébergement de données locales.

Ce centre de données, d’une superficie de 1000 m², a été conçu pour répondre aux standards internationaux en matière de sécurité, de redondance énergétique et de continuité de service. Il accueillera des services d’hébergement cloud, de sauvegarde, de reprise d’activité et de connectivité. L’infrastructure servira à la fois les besoins internes d’Orange Tunisie et ceux des entreprises souhaitant externaliser la gestion de leurs systèmes d’information dans un environnement sécurisé.

« Ce data center dont nous sommes fiers, l'est pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'il a été conçu et bâti entièrement à partir de zéro. Il ne s'agit pas d'une rénovation ou d'une adaptation d'un site existant, mais d'un projet entièrement nouveau, pensé dès le départ pour répondre aux standards les plus exigeants », a indiqué Thierry Millet, directeur général d'Orange Tunisie. La société a 26,5% de parts de marché sur le segment de la téléphonie mobile du pays, selon les données de l’Instance nationale des télécommunications datant de janvier 2025.

Ce déploiement intervient dans un contexte d’accélération de la transformation numérique dans le pays. Orange Tunisie soutient cette dynamique et contribue à l’amélioration de la souveraineté numérique. « Notre fierté, c'est d'avoir exécuté ce beau Data Center TIER III avec des compétences 100% tunisiennes, avec des entreprises tunisiennes pour les bureaux d'études, le contrôle et la réalisation », a déclaré Adel Akrout, son directeur réseaux et services.

1 tunisie

A l’heure où la demande en services numériques explose, cette initiative pourrait positionner la Tunisie comme un hub régional de données. Elle ouvre également la voie à de futures initiatives de cloud souverain. Il faut aussi souligner qu’elle renforce le rôle des opérateurs dans l’aménagement numérique du territoire.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 13 mai 2025 10:36 Written by
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