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Confrontés à des pertes de dossiers et à une gestion lourde du papier, les hôpitaux mauriciens amorcent une transition numérique. La numérisation des données médicales s’impose comme une solution pour fluidifier le suivi des patients et moderniser l’organisation des soins.

L’île Maurice poursuit sa stratégie de modernisation de ses services publics en misant sur la transformation numérique de son système de santé. Le gouvernement a engagé un vaste chantier visant à numériser la gestion des dossiers médicaux et à renforcer l’efficacité des soins. Cette réforme s’inscrit à la fois dans une logique d’innovation et dans la volonté d’améliorer la prise en charge des patients.

Baptisé « E-Health », le projet repose sur un principe simple : « un patient, un dossier ». Chaque citoyen disposera d’un fichier médical électronique unique, accessible dans l’ensemble des hôpitaux et centres de santé du pays. Le déploiement, déjà amorcé, passe par la formation du personnel hospitalier dans plusieurs établissements pilotes. Les autorités soulignent que le système, hautement sécurisé, ne sera accessible qu’aux professionnels habilités, ce qui devrait réduire les pertes de dossiers papier et fluidifier les parcours de soins.

L’initiative est mise en œuvre en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Son coût est estimé à 600 millions de roupies mauriciennes (près de 13 millions USD). Les données seront hébergées dans le centre national de données du gouvernement, protégé par des protocoles internationaux de sécurité et une surveillance permanente. Les patients pourront également accéder à leur dossier via un portail en ligne et une application mobile, ouvrant la voie à une médecine plus interactive et connectée.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de numérisation des services publics à Maurice. Depuis plusieurs années, les autorités ont multiplié les initiatives d’e-gouvernement dans des domaines variés, de l’état civil à l’administration fiscale, en passant par les formalités liées aux entreprises. L’e-santé en devient désormais un pilier stratégique, destiné à renforcer la qualité et l’efficacité des services rendus aux citoyens.

Au-delà des défis liés à l’inclusion numérique, notamment pour les personnes âgées ou peu familiarisées avec les outils digitaux, le projet E-Health devrait transformer en profondeur la relation entre patients et médecins. L’accès simplifié aux données médicales, la réduction des procédures administratives et l’optimisation de la gestion hospitalière constituent autant de leviers pour bâtir un système de santé plus moderne, plus transparent et mieux adapté aux besoins de la population.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 05 septembre 2025 12:39 Written by

Longtemps administré depuis l’étranger par le registre PSGNet, le nom de domaine « .gn » passe désormais sous contrôle guinéen. Une évolution qui consacre la souveraineté numérique du pays et ouvre de nouvelles perspectives pour ses acteurs économiques et institutionnels.

La Guinée procède, ce jeudi 4 septembre, au lancement officiel de son domaine national de premier niveau « .gn », marquant une étape majeure vers l’autonomie numérique. Cette initiative est pilotée par le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique. Elle consacre une gestion désormais souveraine de l’adresse Internet nationale, auparavant administrée à l’étranger.

Introduit en 1994, le « .gn » (country code Top-Level Domain, ccTLD) désigne l’extension Internet propre à la Guinée. Son administration est désormais assurée par l’Agence nationale de digitalisation de l’État (ANDE), conformément aux normes techniques et aux bonnes pratiques internationales. Les sous-domaines associés – tels que .com.gn pour les entreprises, .gov.gn pour l’administration ou .edu.gn pour les établissements scolaires – devraient permettre de renforcer la visibilité et la crédibilité des acteurs nationaux dans l’espace numérique.

Ce lancement s’inscrit dans le cadre du Programme Simandou 2040, une stratégie de long terme destinée à transformer les immenses ressources minières du pays en croissance durable. Outre les infrastructures physiques, le plan accorde une place centrale au numérique, perçu comme un levier essentiel de modernisation et de diversification économique.

La Guinée concrétise ainsi une démarche initiée de longue date. En novembre dernier, les autorités avaient annoncé avoir repris officiellement la gestion du « .gn », jusque-là confiée à l’étranger. Ce rapatriement, fruit de plus de vingt ans d’efforts, a ouvert la voie à son exploitation nationale.

Avec ce nouvel élan, le gouvernement entend offrir un cadre numérique sécurisé aux administrations, aux entreprises et aux citoyens, tout en affirmant l’identité numérique de la Guinée. Au-delà de la portée symbolique, le « .gn » pourrait stimuler l’essor de l’e-commerce, de l’enseignement en ligne et des services digitaux, renforçant ainsi l’attractivité du pays sur la scène internationale.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 05 septembre 2025 04:38 Written by

Les autorités somaliennes poursuivent la mise en œuvre de la stratégie de transformation numérique nationale. Tous les secteurs sont concernés, y compris l’immigration, où la numérisation devient un levier de modernisation et d’attractivité pour le pays.

La Somalie a procédé, le lundi 1er septembre, à la mise en service d’un portail national de visas électroniques, accessible via evisa.gov.so. Cette initiative vise à simplifier les démarches pour les voyageurs internationaux, moderniser le processus d’immigration et renforcer la sécurité nationale.

Développée avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la plateforme permet aux visiteurs de soumettre leurs demandes de visa en ligne, supprimant le recours aux ambassades. Outre la fluidité qu’il apporte aux touristes, aux professionnels et à la diaspora, le système introduit des contrôles de sécurité intégrés et une supervision dédiée, afin de garantir que seules les personnes éligibles puissent entrer dans le pays.

Lancé dans un contexte de transformation numérique accélérée, ce dispositif s’ajoute à d’autres avancées notables. Il y a deux ans, la Banque centrale a introduit SOMQR, une norme nationale unifiée de QR codes pour les paiements mobiles. Un mois plus tôt, le pays avait dévoilé son premier dispositif portable de paiement sans contact, compatible NFC, permettant aux utilisateurs d’effectuer des transactions d’un simple mouvement du poignet — une première dans la région.

Au-delà de la modernisation administrative, l’e-visa revêt une dimension économique stratégique. Les frais de visa seront désormais collectés directement sur les comptes publics, renforçant la transparence et les finances nationales. Le gouvernement espère également améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs et stimuler un tourisme encore naissant. À terme, ce système devrait aussi faciliter l’intégration régionale, alors que la Somalie finalise son adhésion à la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), où la libre circulation est un pilier.

Face à des défis sécuritaires persistants, notamment liés aux activités d’Al-Chabab, le gouvernement mise sur ce dispositif pour mieux contrôler et tracer les flux migratoires, tout en offrant une expérience de voyage plus fiable et prévisible.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 05 septembre 2025 04:27 Written by

En Afrique, près de 60 % de la population vit en zone rurale, où l’accès à une éducation de qualité reste un défi majeur. Au Nigeria, un ambitieux projet de transformation numérique vise à réduire cette fracture et à faire entrer l’école publique dans l’ère numérique.

La Commission universelle de l’éducation de base (UBEC) du Nigeria et l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) ont signé, lundi 1ᵉʳ septembre à Abuja, un protocole d’accord pour lancer la mise en œuvre du programme national « Ordinateurs portables gratuits ». L’initiative ambitionne de fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.

« Cette initiative est plus qu’une simple technologie : c’est une promesse faite à chaque enfant nigérian — une promesse d’accès, d’équité et d’opportunités. En réduisant la fracture numérique, nous libérons un potentiel illimité et positionnons le Nigeria comme un leader de l’innovation éducative en Afrique », a déclaré Aisha Garba, secrétaire exécutive de l’UBEC.

Le protocole prévoit également la formation des enseignants, la création de pôles régionaux pour l’assemblage et la distribution des ordinateurs portables et tablettes, ainsi que le déploiement d’une infrastructure Internet hybride combinant la 5G, les réseaux de télécommunications locaux et la Constellation de satellites Starlink de l'américain SpaceX. L’objectif est de garantir un débit minimal de 50 Mbps pour les écoles, y compris dans les zones rurales les plus reculées.

L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation du système éducatif public au Nigeria, où moins d’une école primaire publique sur deux dispose aujourd’hui d’équipements numériques. À travers ce projet, le gouvernement ambitionne de doter 95 % des Nigérians de compétences numériques d’ici 2030, conformément aux priorités du programme Renewed Hope du président Bola Ahmed Tinubu.

Présentée comme le plus grand projet d’éducation numérique en Afrique, l’initiative pourrait renforcer l’inclusion numérique dans un pays où la fracture digitale persiste, tout en favorisant la souveraineté technologique grâce au développement d’infrastructures locales. Elle devrait également agir comme catalyseur pour la transformation éducative et économique.

Toutefois, sa réussite dépendra de la capacité à surmonter plusieurs défis, parmi lesquels l’accès inégal à l’internet haut débit, la pérennité du financement et la nécessité d’une formation adaptée des enseignants afin d’assurer une appropriation efficace des outils numériques.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 03 septembre 2025 08:11 Written by

Recapitaliser la société nationale La Poste et la projeter dans l’ère du numérique : tel est l’objectif du gouvernement sénégalais, qui entend moderniser ses services et repositionner l’entreprise au cœur de l’économie digitale et du e-commerce.

La Poste sénégalaise, opérateur public historique, a dévoilé le lundi 1ᵉʳ septembre un plan ambitieux visant à relancer ses activités et à renforcer son rôle d’acteur de référence. Présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko (photo), ce Conseil interministériel a mis l’accent sur la transformation numérique comme levier stratégique pour moderniser les services postaux, financiers et logistiques, tout en favorisant l’inclusion numérique et financière des citoyens.

Le plan prévoit notamment le déploiement d’un service national de messagerie électronique certifiée, offrant aux citoyens des adresses e-mail officielles sécurisées. Il inclut également la modernisation des services financiers via Postefinances, afin de renforcer l’inclusion bancaire et la fiabilité des transactions. Parallèlement, la création d’une banque postale, ouverte aux capitaux privés d’ici 2029, devrait permettre d’élargir l’offre de services financiers digitaux.

Le développement de solutions adaptées au e-commerce, tant au niveau national que transfrontalier, constitue l’un des piliers de ce plan. En partenariat avec les PME et les start-up locales, La Poste souhaite stimuler les services de livraison et fluidifier les transactions en ligne, afin de mieux répondre à la croissance rapide du commerce digital en Afrique. Une coopération étroite avec SENUM SA, le bras technique de l’État dans le numérique, est également prévue pour intégrer ces innovations dans les opérations quotidiennes du Groupe.

Cette stratégie s’inscrit dans un contexte marqué par un retard technologique et une concurrence croissante des services privés de livraison et de paiement. Le numérique est identifié comme le levier central pour moderniser les prestations, sécuriser les flux et restaurer la confiance des citoyens et des entreprises.

Elle intervient alors que le secteur du e-commerce en Afrique connaît une expansion rapide. Selon un rapport de TechCabal Insights, le marché africain devrait doubler en cinq ans, atteignant 113 milliards $ d’ici 2029, contre 55 milliards $ actuellement. Cette croissance est portée par le commerce mobile, l’adoption des super applications et la mise en œuvre du protocole sur le e-commerce de la ZLECAF. En modernisant ses infrastructures numériques, le Sénégal pourrait tirer parti de cette dynamique régionale pour renforcer sa compétitivité.

La modernisation et l’intégration du numérique dans les activités du Groupe SN La Poste devraient également permettre au Sénégal de dynamiser les échanges commerciaux grâce à des services de livraison fiables et accessibles. Cette transformation numérique est aussi susceptible de générer des emplois qualifiés et de soutenir le développement économique national. Toutefois, la réussite du projet dépendra de la mise en œuvre effective des mesures prévues, du soutien des parties prenantes et de la capacité à s’adapter aux évolutions rapides du paysage numérique africain.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 15:32 Written by

Le Japon affirme sa stratégie africaine en misant sur le capital humain et l’innovation technologique. La formation à l’IA couplée à des programmes dans la santé, la logistique et l’agriculture, traduit une volonté de bâtir une coopération plus durable.

Le Japon s’engage à former 30 000 experts en intelligence artificielle (IA) en Afrique au cours des trois prochaines années pour accélérer la numérisation de l’économie et créer des emplois sur le continent, a annoncé le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba (photo), le mercredi 20 août 2025.

« Le Japon avait pour objectif de soutenir la formation de 30 000 experts en intelligence artificielle au cours des trois prochaines années afin de promouvoir la numérisation et de créer des emplois », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’ouverture des travaux de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-9) qui se tient à Yokohama (40 km au Sud de Tokyo) jusqu’au vendredi 22 août.

M. Ishiba a également indiqué que le pays du Soleil Levant partagerait son expertise numérique afin de « co-créer des solutions » aux défis auxquels l'Afrique est confrontée.

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Selon des sources gouvernementales citées par l’agence de presse japonaise Kyodo News, Tokyo prévoit dans ce cadre de lancer des cours sur l'IA et la Data Science dans des établissements d'enseignement supérieur en Afrique, avec la coopération de Yutaka Matsuo, professeur à l'Ecole supérieure d'ingénierie rattachée à l'Université de Tokyo et expert japonais de premier plan en IA.

Ces cours seront proposés dans plusieurs dizaines d'universités dans plusieurs pays, dont le Kenya et l’Ouganda, et porteront principalement sur l’intégration de l’IA dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de l'agriculture et de la logistique, d’après ces mêmes sources.

Outre le développement de talents en IA, M. Ishiba a révélé que le Japon formera 300 000 personnes dans d’autres domaines, dont 35 000 dans le secteur de la santé et de la médecine, au cours des trois prochaines années.

Le Premier ministre japonais a par ailleurs proposé la création d'une « zone économique » reliant l'océan Indien à l'Afrique, qui « contribuera à l'intégration et au développement industriel de l'Afrique », tout en s’engageant à promouvoir le libre-échange et les investissements privés sur le continent.

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Se démarquer de la Chine

Il a également indiqué que le Japon accordera des prêts pouvant atteindre 5,5 milliards de dollars à plusieurs pays africains, en coordination avec la Banque africaine de développement (BAD) afin de promouvoir le développement durable de l'Afrique et de résoudre ses problèmes d'endettement.

L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et des institutions financières privées prévoient par ailleurs de débloquer 1,5 milliard de dollars d’investissements d’impact pour financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays africains et l’atteinte de certains objectifs de développement durable.

Contrairement à ce qui s’est passé lors des précédentes éditions de la TICAD, qui se tient chaque trois ans depuis 1993, le gouvernement japonais n’a pas annoncé cette année le montant total des fonds qui devraient être injectés dans les économies africaines durant les trois prochaines années en Afrique.

En se concentrant sur des investissements dans le capital humain, l’économie verte et l’amélioration des conditions de vie des populations en Afrique, le Japon cherche visiblement à se démarquer de son puissant rival chinois, qui a accru ces dernières années son influence sur le continent en déversant des fonds colossaux, souvent sous forme de prêts dédiés au financement des infrastructures qui ont contribué à l’endettement excessif de plusieurs pays.

Agence Ecofin rappelle que des dirigeants d'environ 50 pays africains participent à la TICAD-9, dont les présidents nigérian Bola Tinubu, sud-africain Cyril Ramaphosa et kényan William Ruto.

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 13:07 Written by

Il appartient à une génération d’entrepreneurs éthiopiens qui lient innovation et tradition. Son parcours illustre comment des pratiques locales peuvent trouver une nouvelle place dans l’économie numérique.

Alexander Hizikias (photo), économiste de formation et entrepreneur éthiopien, est cofondateur et directeur général d’eQub, une fintech créée en 2020 qui adapte au numérique la pratique traditionnelle des groupes d’épargne rotative, appelés « equb » en amharique, la langue nationale éthiopienne.

eQub propose une application mobile permettant d’organiser ces cercles d’épargne, de sécuriser les transactions et de réduire les risques liés à l’usage de liquidités. Elle vise à renforcer la gestion financière des participants et à élargir l’accès à des services pour des populations peu connectées aux circuits bancaires classiques.

L’application intègre les paiements par mobile money, automatise les contributions et assure un suivi transparent des opérations, renforçant ainsi la confiance entre membres. Elle introduit également un système de points donnant accès à des services financiers complémentaires, tels que des crédits ou des facilités de paiement.

« L’application eQub est la première application qui vous aide à puiser dans vos économies futures. Elle vous permet de configurer et de gérer vos groupes personnels en quelques clics. De plus, elle facilite les interactions avec vos collègues eQubers », explique l’entreprise.

Diplômé de l’université d’Addis-Abeba, où il a obtenu en 2016 un bachelor en économie, Alexander Hizikias a déjà multiplié les initiatives entrepreneuriales. Sa première entreprise, Alexander Hizikias Couture, spécialisée dans la conception et la fabrication de textiles, a été active entre 2016 et 2019. Cette même année, il a cofondé The Goat Cafe, une entreprise de café.

Melchior Koba

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 07:18 Written by

La montée en puissance de la connectivité et la transformation numérique des services publics exposent les pays africains à une multiplication des cyberattaques. Au Bénin, l’ASIN contribue à la cybersécurité nationale en recensant les failles et en signalant les incidents liés aux systèmes informatiques.

Au Bénin, l’exécution du code à distance, l’injection SQL, l’authentification défaillante, le contrôle d'accès défaillant et la divulgation d'informations sensibles sont les 5 principales vulnérabilités informatiques critiques. C’est ce qu’indique un rapport de l’Agence des systèmes d’information et du numérique du Bénin publié lors du dernier Cyber Africa Forum. 

Le « Rapport de vulnérabilités et d’incidents » met en lumière ce qui constitue une porte d’entrée pour des menaces majeures (vol de données, piratage, etc.). 207 cas de vulnérabilités jugées critiques ont été répertoriés, ce qui représente 23% des vulnérabilités recensées. Les informations s’appuient sur des données recueillies entre 2021 et 2024 par l’équipe nationale de réponse aux incidents de sécurité informatique du Bénin (bjCSIRT), dans le but de proposer des solutions concrètes pour améliorer la protection des systèmes informatiques de l'État. 

« Les vulnérabilités identifiées révèlent l’étendue de la surface d’exposition des secteurs touchés et rappellent l’urgence de renforcer l’hygiène numérique à tous les niveaux, des pratiques individuelles aux mécanismes organisationnels » peut-on lire dans le document. 

Le contrôle d'accès défaillant

Un défaut qui permet à des utilisateurs non autorisés d’accéder à des données et fonctionnalités sensibles. Selon le bjCSIRT, 19,80% des 207 vulnérabilités critiques recensées, soit 41 cas, concernaient cette faille, souvent due à des configurations négligées dans les applications web.

La divulgation d'informations sensibles

Cette faille liée à 26 cas se rapporte aux erreurs de configuration, fichiers non protégés, messages d’erreur trop détaillés ou encore aux erreurs techniques qui exposent des données confidentielles (mots de passe, emails, documents internes, etc.). Elle expose les utilisateurs au risque de chantage, de fraude ou d’usurpation d’identité.

L’authentification défaillante

Une vulnérabilité se traduisant par les faiblesses dans les systèmes et éléments de connexion, comme les mots de passe faibles. Elle facilite le contournement d’accès ou l’usurpation d’identité. Le bjCSIRT, qui a en recensé 24 cas, recommande l’authentification à deux facteurs (2FA) pour contrer cette faille. 

L’exécution du code à distance

Une faille permettant à un hacker de prendre le contrôle d’un serveur à distance. 23 cas ont été identifiés par le bjCSIRT. 

L’injection SQL

Une technique de piratage des bases de données via injection de code malveillant, en manipulant les entrées utilisateurs pour accéder, modifier ou supprimer des données de manière non autorisée. Elle permet aux hackers de voler massivement des données.

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Posted On jeudi, 28 août 2025 14:57 Written by

Porté par l’arrivée de capitaux et l’essor du numérique, le secteur immobilier africain évolue rapidement. Cette dynamique stimule la croissance, tout en soulevant des enjeux de durabilité et d’équité.

Le secteur de la proptech en Afrique a connu un boom au premier semestre 2025 (H1 2025), avec une hausse des investissements de 3650 % par rapport à la même période en 2024. Les fonds levés sont passés de 2 millions de dollars à 75 millions de dollars, selon le rapport « The State of Tech in Africa H1 2025 » publié par TechCabal Insights en juillet 2025.

Une concentration des financements

Cette croissance spectaculaire est portée par seulement deux start-up, traduisant une sélection plus restreinte des projets par les investisseurs. Ces derniers privilégient désormais des montants plus élevés sur des entreprises jugées matures, plutôt qu’une dispersion sur de nombreux acteurs.

L’opération la plus significative concerne Nawy, une start-up égyptienne spécialisée dans la proptech, qui a levé 75 millions de dollars pour développer ses activités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Cette levée illustre la capacité croissante de certaines entreprises africaines à mobiliser d’importants capitaux et à inscrire leur stratégie dans une perspective régionale.

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Pourquoi ce regain d’intérêt pour la proptech ?

La proptech attire les investisseurs dans un contexte marqué par une urbanisation rapide et un déficit de logements abordables. Les solutions numériques offrent de nouvelles approches pour améliorer l’accès au logement et optimiser la gestion immobilière.

Parallèlement, la montée en puissance de la fintech, étroitement liée à la proptech, soutient le développement d’outils de financement, de paiement et de gestion des risques. Ces innovations contribuent à rendre les investissements immobiliers plus accessibles et plus transparents. La numérisation du secteur immobilier africain, encore peu avancée, ouvre ainsi un espace favorable aux entreprises capables de proposer des solutions adaptées.

Un marché porteur, mais fragile

La concentration des financements sur un nombre limité d’acteurs interroge sur la diversité et la résilience de l’écosystème proptech africain. Cette dépendance à quelques entreprises majeures expose le secteur à des risques accrus en cas de crise économique ou de changement réglementaire.

De plus, les zones rurales et certains marchés émergents restent peu exploités malgré leur potentiel. L’évolution des cadres légaux liés au financement et à l’urbanisme jouera un rôle clé dans la poursuite de cette dynamique.

Perspectives

L’un des défis pour la proptech africaine sera de transformer cet afflux de capitaux en une croissance durable. La mise en place de partenariats avec les acteurs de la fintech, les banques, les gouvernements et les opérateurs immobiliers sera essentielle pour renforcer son impact social et économique.

Une meilleure répartition des financements entre hubs technologiques établis et marchés encore en développement pourrait contribuer à bâtir un secteur plus équilibré et compétitif. Ce mouvement ne se limite pas à une tendance passagère : il constitue une opportunité stratégique pour répondre à la crise du logement sur le continent grâce aux technologies.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 28 août 2025 03:21 Written by

Le numérique est au cœur du développement du Burkina Faso. Le pays a lancé une vaste transformation de l’administration et des services publics, visant à moderniser ses infrastructures, renforcer les compétences locales et élargir l’accès aux technologies pour tous.

Le Burkina Faso veut accélérer sa transition numérique pour répondre aux défis de gouvernance et de développement économique. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a présenté le lundi 25 août, douze chantiers structurants qui dessinent la feuille de route du pays. C’était à l’occasion d’un séminaire gouvernemental consacré à la transformation numérique, placé sous le thème « En route pour 2030 ».

Le premier vise à éliminer les zones blanches afin de garantir une couverture nationale en matière de connectivité. Ce chantier s’accompagne d’une volonté affirmée de rapatrier et sécuriser les données, à travers le principe du « zéro donnée à l’extérieur », afin que toutes les informations sensibles soient hébergées localement. Dans la même dynamique, l’exécutif souhaite connecter l’ensemble des bâtiments publics, en instaurant le « zéro bâtiment non connecté », et mettre fin à la dépendance au papier dans l’administration avec l’objectif « zéro papier ».

La numérisation des transactions financières constitue également un pilier central, avec la mise en place du « zéro cash » pour les paiements publics. En parallèle, la cybersécurité est érigée en priorité nationale, via le chantier « zéro infrastructure critique non protégée », destiné à prémunir le pays contre les cybermenaces. Pour renforcer l’efficacité de ces réformes, le gouvernement projette de doter chaque citoyen d’une identité numérique unique, véritable sésame pour accéder aux services publics et financiers.

L’inclusivité figure également parmi les axes majeurs. Le pays veut garantir un accès équitable aux services publics numériques, même dans les zones rurales, tout en développant une masse critique de talents IT à travers la formation de jeunes et de professionnels qualifiés. Cette ambition s’accompagne d’une amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services de télécommunications, condition indispensable pour stimuler l’innovation.

Le recours à l’intelligence artificielle est aussi inscrit à l’agenda, avec l’objectif de mettre cette technologie au service des secteurs clés comme l’éducation, la santé et la sécurité. Enfin, la stratégie prévoit une alphabétisation numérique de la population, afin de favoriser l’appropriation des outils numériques et de préparer les Burkinabè à participer pleinement à la nouvelle économie.

Ces douze chantiers s’inscrivent dans la continuité de la Stratégie nationale de développement de l’économie numérique (SN@DEN), visant à faire du numérique un levier de modernisation. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le nombre de cartes SIM actives sur l’ensemble des trois réseaux de téléphonie mobile a atteint 27,36 millions au deuxième trimestre 2024. Dans le même temps, 18,94 millions d’abonnés étaient connectés à Internet via les technologies mobiles, confirmant le rôle central de la connectivité dans la transformation numérique du pays.

Si ces chiffres témoignent des progrès déjà accomplis, la réussite de la transformation numérique du Burkina Faso dépendra désormais de la capacité du gouvernement à déployer pleinement les douze chantiers définis, de manière coordonnée et inclusive. Cette approche devrait permettre au pays de tirer pleinement parti du numérique comme moteur de développement économique, d’efficacité administrative et d’inclusion sociale.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 28 août 2025 03:17 Written by
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