Tech

Tech (1200)

Dans la continuité de sa stratégie de modernisation de l’État, le Gabon expérimente la numérisation de ses caisses publiques. L’objectif est de renforcer la traçabilité et de préparer la transition vers une administration entièrement numérique.

Le gouvernement gabonais prévoit de lancer le 30 octobre la phase pilote de la digitalisation des caisses sociales et fiscales. C’est ce qui ressort des conclusions d’une réunion tenue la semaine dernière au ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, réunissant les principales institutions concernées par la gestion des cotisations et des recettes publiques.

L’initiative vise à déployer une plateforme intégrée permettant d’automatiser la collecte des cotisations sociales et fiscales, d’assurer le suivi en temps réel des transactions et de renforcer la traçabilité des opérations financières. La phase pilote, prévue jusqu’au 15 décembre, précédera le lancement officiel du dispositif en janvier 2026. Selon le ministère, la plateforme technique est déjà opérationnelle et servira de base à la modernisation des systèmes de gestion des caisses.

Ce projet intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à rationaliser la gestion publique et à renforcer la transparence des flux financiers. Les caisses sociales, notamment la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), connaissent depuis plusieurs années des difficultés de fonctionnement : retards de paiement, lenteur des traitements manuels et absence de traçabilité complète. La digitalisation apparaît ainsi comme une solution structurelle pour fiabiliser la collecte et optimiser la redistribution des fonds sociaux.

La démarche s’inscrit dans la stratégie « Gabon numérique », portée par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui fait du numérique un levier central de modernisation de l’État. Le ministère de l’Économie numérique a d’ailleurs engagé plusieurs chantiers complémentaires, dont la digitalisation du système de paie des fonctionnaires et l’interconnexion des régies financières à travers la plateforme SIGFiP, déjà en phase de déploiement.

À terme, la numérisation des caisses vise à accroître la transparence dans la gestion des fonds publics, améliorer la mobilisation des recettes et réduire les coûts liés aux procédures manuelles. Elle offrira également à l’État une vision consolidée de la situation financière de ses institutions, tout en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises dans la gestion des services publics.

Samira Njoya

Lire aussi:

 Le Gabon adopte un cadre légal pour accélérer la numérisation des services publics 

Posted On lundi, 27 octobre 2025 08:19 Written by

Les pays africains intègrent progressivement le numérique à leurs économies. Selon la GSMA, la transformation digitale de l’agriculture pourrait rapporter 923,5 millions $ à la RDC et 972,5 millions $ au Ghana d’ici 2029.

L’Association horticole tanzanienne (TAHA) a lancé une plateforme numérique destinée à connecter les producteurs, acheteurs, exportateurs et prestataires de services du secteur horticole. Selon les informations relayées par le média local Tanzania Invest le lundi 20 octobre, cette plateforme baptisée HortiMarket, est accessible via un site web, une application mobile, un chatbot WhatsApp et un code USSD.

Ce nouveau portail digital servira de marché en ligne centralisé où les acteurs de la chaîne de valeur horticole pourront interagir, échanger des informations et conclure des transactions. HortiMarket est envisagé comme une réponse stratégique aux défis persistants d’accès au marché qui freinent la croissance et la compétitivité du secteur horticole tanzanien.

D’après la TAHA, ce service numérique permettra aux acteurs d’accéder à de nouvelles opportunités, de prendre des décisions éclairées et d’améliorer la coordination de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que l’efficacité et la rentabilité globales du commerce horticole.

Cette quête d’efficacité dans les circuits de commercialisation s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance de la filière sur le segment des exportations. En juin dernier, la TAHA dévoilait son ambition de porter les recettes d’exportation de fruits et légumes à 2 milliards $ d’ici 2030, soit une valeur presque cinq fois supérieure à la moyenne annuelle de 382 millions $ engrangée par la filière entre 2021 et 2024, selon les données compilées par la Banque centrale du pays.

Le principal défi pour la TAHA consistera à orchestrer efficacement la participation de plus de 500 000 petits producteurs actifs dans l’industrie horticole locale, en les intégrant à travers la plateforme numérique. En effet, le déploiement d’un service numérique dans le secteur agricole soulève la question de l’accessibilité en milieu rural, où l’usage d’Internet et des smartphones reste limité.

Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 31,9 % de la population en Tanzanie a accès à Internet, ce qui suggère que près des deux tiers de la population n’y ont pas encore accès. Cette fracture numérique pourrait limiter l’adoption de la plateforme, d’autant plus que près de 60 % des Tanzaniens vivent dans des zones rurales où l’agriculture et les activités liées à l’agriculture sont essentielles à leur subsistance, d’après les données de la Banque mondiale.

Stéphanas Assocle

Lire aussi:

Transformation numérique : la Tanzanie s’inspire du modèle estonien

Posted On vendredi, 24 octobre 2025 15:59 Written by

L’Afrique s’oriente vers une gestion foncière plus moderne grâce aux technologies satellitaires et aux systèmes cadastraux numériques. Ces outils promettent une meilleure transparence, une fiscalité optimisée et une exploitation durable des ressources.

Digital Telecom, filiale de Digital Afrique Telecom (DAT) basée à Abidjan, a annoncé, le mercredi 22 octobre, un partenariat avec l’entreprise estonienne AS Datel, spécialisée dans les technologies géospatiales. L’accord prévoit le déploiement de solutions satellitaires et cadastrales numériques avancées à travers l’Afrique, afin de moderniser la gestion foncière, de détecter les constructions illégales et de surveiller l’exploitation minière non autorisée.

« En nous associant à AS Datel, nous apportons des technologies de gouvernance satellitaire et numérique de classe mondiale en Afrique. Il s’agit plus que de la simple technologie : il s’agit de donner aux gouvernements les moyens de protéger leurs ressources, d’assurer la transparence et de récupérer les revenus qui peuvent être réinvestis dans les services publics », a déclaré Simplice Anoh, PDG de Digital Telecom.

Le partenariat prévoit notamment la mise en place d’un système de cadastre électronique avancé, une plateforme centralisée entièrement numérique intégrant des cartes cadastrales actualisables, des modules automatisés de taxe foncière, ainsi que des outils de contrôle et de sécurisation des échanges de données. Cette innovation offrira aux autorités locales et nationales la possibilité de tenir des registres immobiliers précis, de rationaliser la perception de l’impôt et de renforcer la transparence au bénéfice des citoyens et des investisseurs.

AS Datel, d’origine estonienne, provient d’un pays reconnu pour son excellence en matière d’e-gouvernement et de systèmes numériques sécurisés. Forte de son expertise en systèmes d’information géographique (SIG) et en observation de la Terre, l’entreprise apporte un savoir-faire technologique éprouvé. Pour Digital Telecom et sa maison mère Digital Afrique Telecom, cette initiative répond à la volonté des États africains de moderniser leurs systèmes fonciers et de mieux encadrer l’exploitation des ressources naturelles tout en renforçant la transparence fiscale.

Ce projet intervient dans un contexte régional marqué par la croissance rapide des technologies géospatiales. Le marché du secteur au Moyen-Orient et en Afrique pourrait atteindre 69,7 milliards de dollars d’ici 2030, selon Grand View Research. Cette expansion est portée par l’adoption croissante des outils de géolocalisation, de télédétection et d’analyse spatiale dans l’agriculture, la gestion des ressources et l’urbanisme.

À terme, cette alliance technologique est appelée à transformer la manière dont les autorités africaines enregistrent les biens, appliquent les taxes foncières et surveillent les activités illégales. En dotant les États d’outils numériques fiables, elle ouvre la voie à une gouvernance plus transparente, à des recettes publiques renforcées et à une meilleure protection des ressources environnementales.

Samira Njoya

Lire aussi:

 La Côte d’Ivoire lance un portail numérique pour moderniser la gestion minière

 Le Tchad lance la numérisation de son cadastre minier 

Posted On vendredi, 24 octobre 2025 14:50 Written by

Le Nigeria mise entre autres sur la coopération internationale pour réussir sa transformation numérique, considérée comme un catalyseur de développement socio-économique. Le pays veut notamment faire passer la part des TIC à 22 % du PIB d’ici 2027.

Le Nigeria souhaite renforcer sa coopération avec le Danemark dans les domaines de l’infrastructure numérique, de l’intelligence artificielle, de la connectivité et de l’innovation. Les deux parties ont signé un protocole d’accord à cet effet en début de semaine.

L’accord a été signé par le ministre nigérian des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, et la secrétaire d’État danoise au Commerce et à l’Investissement, Lina Gandløse Hansen, lors de la quatrième édition du « NORDIC Nigeria Connect » qui s’est tenue le mardi 21 octobre à Lagos.

« Nous travaillerons ensemble à l’expansion des infrastructures à large bande, à la mise en œuvre de solutions de gouvernance numérique intelligente et à la création de passerelles permettant aux talents technologiques nigérians de contribuer aux entreprises danoises, tant à distance qu’en présentiel », a déclaré le ministre dans un communiqué publié sur X, le 22 mercredi octobre. Il a ajouté que le Danemark a promis un soutien de 12 millions d’euros via l’Union européenne pour le programme 3MTT Nigeria, qui vise à former 3 millions de talents technologiques.

Selon M. Tijani, ce mémorandum d’entente témoigne une fois de plus de la volonté du Nigeria de s’ouvrir aux partenariats et d’adapter les meilleures pratiques mondiales au contexte local. Le Danemark, par exemple, est classé premier sur 193 pays à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,9847, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 0,6382. Le Nigeria, quant à lui, occupe la 144e place avec un score de 0,4815.

Le Danemark figure également dans la catégorie des exemples à suivre (Tier 1) à l’Indice global de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), avec un score maximal (20/20) dans les cinq piliers évalués. Le Nigeria, de son côté, est classé dans la troisième catégorie (Tier 3) sur cinq, avec des efforts supplémentaires à fournir en matière de mesures organisationnelles, de développement des capacités et de coopération.

Il convient toutefois de rappeler que si la signature de ce protocole constitue une avancée par rapport aux discussions engagées ces derniers mois, elle ne garantit pas encore une coopération effective. Aucun calendrier n’a été précisé pour la signature de l’accord définitif ni pour sa mise en œuvre.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Nigeria : vers la construction d’un hub d’innovation de 10 milliards USD à Katsina

Le Nigeria lance une plateforme pour une administration sans papier d’ici fin 2025

Posted On vendredi, 24 octobre 2025 09:54 Written by

Avec la transformation numérique, de plus en plus d’enfants accèdent à Internet, que ce soit pour apprendre, se divertir ou communiquer. Cette ouverture au monde numérique, bien qu’elle offre de nombreuses opportunités, les expose également à divers risques.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) ont lancé, le mercredi 22 octobre, un Groupe de travail africain sur la protection de l’enfance en ligne. Cette plateforme multipartite vise à diriger, coordonner et faire progresser les efforts de protection des enfants en ligne à travers l’Afrique, tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour assurer leur sécurité sur Internet.

Le groupe rassemble des partenaires issus de l’industrie mobile, du secteur technologique, des autorités de régulation, des forces de l’ordre et de la société civile afin de renforcer la coopération et de mettre en œuvre les cadres et politiques régionaux existants. Les membres actuels incluent Orange, Child Helpline International, Interpol, le Centre international pour les enfants disparus et exploités (ICMEC), Internet Watch Foundation, Paramount Africa…

« Alors que les enfants d’Afrique s’aventurent avec confiance dans le monde numérique, leur sécurité doit passer avant tout. Le Groupe de travail africain sur la protection de l’enfance en ligne est une plateforme résolument africaine pour faire en sorte que la technologie protège les enfants des dangers tout en leur ouvrant des portes vers l’apprentissage, le jeu et l’épanouissement », a déclaré Etleva Kadilli, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe.

Cette initiative intervient dans un contexte où de plus en plus d’enfants accèdent à Internet. Selon la GSMA, environ 18 % des enfants âgés de 5 à 7 ans en Afrique subsaharienne utilisent déjà l’Internet mobile, un chiffre en constante augmentation. Parallèlement, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondesITU. Pourtant, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé l’adoption de stratégies nationales de protection de l’enfance en ligne, tandis que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient entrepris aucune démarche en ce sens.

L’UNICEF indique que l’univers numérique expose les enfants à des risques croissants, tels que le cyberharcèlement, l’exploitation, la désinformation ou les contenus nuisibles. Par exemple, un rapport de 2023 indique que dans six pays d’Afrique subsaharienne, 1 enfant sur 10 utilisant Internet avait été victime d’une forme d’abus sexuel numérique au cours de la seule dernière année. L’Indice de sécurité en ligne des enfants (COSI) 2023, cité par l’UIT dans son « Global Cybersecurity Index 2024 », a révélé que près de 70 % des enfants et adolescents âgés de 8 à 18 ans dans le monde ont été confrontés à au moins un incident lié aux cyberattaques au cours de l’annéeITU.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Maroc lance un programme national pour initier les enfants au numérique et à l’IA

Posted On vendredi, 24 octobre 2025 08:47 Written by

L’intelligence artificielle s’impose désormais comme une technologie capable de transformer tous les secteurs d’activité. Le gouvernement burkinabè multiplie les initiatives pour en tirer pleinement parti et poser les bases d’une transformation numérique inclusive et durable.

Le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques a annoncé, le mardi 21 octobre, la signature d’une convention de partenariat avec la Radiotélévision du Burkina (RTB). L’accord porte sur l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la production et la diffusion des contenus médiatiques.

L’accord, paraphé par la ministre Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite) et le directeur général de la RTB, Atéridar Galip Somé, illustre la volonté du gouvernement de tirer parti du potentiel de l’IA tout en maîtrisant ses risques. L’objectif est de rendre l’information plus inclusive et accessible, notamment aux populations ne s’exprimant pas en français, et de renforcer la cohésion sociale à travers une communication multilingue.

Les premières applications concrètes concernent le développement d’outils de traduction automatique entre le mooré et le français, réalisés par des étudiants du Centre interdisciplinaire en intelligence artificielle pour le développement (CITADEL) de l’Université virtuelle du Burkina. Ces solutions permettront à terme de diffuser des contenus audiovisuels multilingues et de renforcer la place des langues nationales dans l’espace médiatique.

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale d’intégration de l’IA, qui repose sur trois axes principaux : l’élaboration d’une feuille de route sectorielle, la mise en œuvre d’actions de sensibilisation et de formation, et le déploiement de projets pilotes dans des domaines clés tels que la santé, la météorologie, la sécurité et l’information.

Le partenariat avec la RTB ouvre aussi la voie à de nouvelles formes de production audiovisuelle locale, notamment la création de dessins animés et de contenus culturels burkinabè, participant ainsi à la souveraineté numérique et culturelle du pays. Il s’agit du deuxième accord du genre après celui signé avec l’Agence nationale de la météorologie (ANAM), préfigurant d’autres collaborations publiques à venir.

Grâce à ce dispositif, le Burkina Faso se dote d’une infrastructure technologique capable de transformer son secteur médiatique. En combinant IA, innovation et formation, le pays ambitionne de moderniser la production de contenus, d’élargir l’accès à l’information dans toutes les langues nationales et de former une génération de professionnels aptes à exploiter les technologies émergentes pour le développement social et culturel.

Samira Njoya

Lire aussi:

Faso Andubè, une initiative présidentielle pour booster l’innovation au Burkina Faso

Posted On vendredi, 24 octobre 2025 07:30 Written by

Après des années marquées par un accès limité au financement et une baisse des levées de fonds, les start-up du continent bénéficient désormais d’une attention renforcée. Des initiatives panafricaines émergent pour stimuler l’innovation, l’entrepreneuriat et renforcer l’écosystème numérique régional.

Le ministre algérien du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig (photo, à gauche), a annoncé, le mardi 21 octobre, la mobilisation d’un milliard de dollars pour financer les start-up et les jeunes innovateurs africains. Ce programme s’inscrit dans le cadre du Fonds de financement des start-up et des jeunes innovateurs à l’échelle africaine, lancé en septembre dernier par le président Abdelmadjid Tebboune.

Selon Kamel Rezig, ce fonds vise à soutenir des projets à fort impact dans des domaines stratégiques tels que la technologie, l’éducation, la santé ou encore l’aide humanitaire. L’objectif affiché est de stimuler la créativité africaine et de renforcer les échanges économiques régionaux en offrant aux jeunes porteurs de projets des mécanismes de financement adaptés.

Le lancement du fonds intervient dans un contexte marqué par un net ralentissement du financement des start-up africaines. Selon Partech Africa, après un pic à 6,5 milliards USD en 2022, les levées de fonds des start-up africaines ont baissé à 3,5 milliards en 2023, puis se sont stabilisées autour de 3,2 milliards en 2024. Cette résilience du secteur technologique africain, malgré le recul mondial du capital-risque, souligne la nécessité de développer des mécanismes de financement internes et durables.

Sur le plan national, Alger s’appuie déjà sur un écosystème entrepreneurial en pleine expansion. En juin dernier, le gouvernement faisait état de 1600 microentreprises, 130 start-up, 1175 projets labellisés « innovants » ainsi que 2800 brevets déposés. L’objectif visé est de porter à 20 000 le nombre de start-up à l’horizon 2029. Des structures telles qu’Algeria Venture et le Fonds national des start-up accompagnent ce dynamisme en facilitant l’accès au capital, le mentorat et la mise en réseau régionale.

Le fonds panafricain est appelé à prolonger cette dynamique en connectant les entrepreneurs algériens et africains dans des secteurs stratégiques comme la fintech, la santé numérique, l’agritech ou les énergies renouvelables. À terme, ces ressources pourraient contribuer à structurer un réseau d’innovation africain intégré, capable de créer des emplois qualifiés, d’accélérer la transformation numérique et de renforcer la résilience économique du continent.

Samira Njoya

Lire aussi:

Algérie : cap sur 20 000 start-up d'ici 2029 grâce à l'université

Posted On jeudi, 23 octobre 2025 12:30 Written by

Au cours de l'année écoulée, l'intelligence artificielle (IA) et son potentiel transformateur ont retenu l'attention du monde entier. Le potentiel de l'IA pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030 est désormais bien établi. En Afrique, il devient urgent de s’approprier pleinement la technologie.

L’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA) s’est alliée aux six sociétés de téléphonie mobile majeures d’Afrique (Airtel, Axian Telecom, Ethio Telecom, MTN, Orange, Vodacom) pour lancer une collaboration panafricaine ambitieuse. Baptisée « AI Language Models in Africa, By Africa, For Africa », cette initiative, dévoilée le mardi 21 octobre à Kigali, au Rwanda, en marge du Mobile World Congress, a pour mission de développer des modèles de langage inclusifs, conçus pour et par le continent. Objectif : garantir que les langues, les cultures et les savoirs africains trouvent leur juste place dans l’avenir numérique mondial.

Angela Wamola, responsable Afrique chez GSMA, a déclaré que « la diversité linguistique et culturelle de l'Afrique est l'une de nos plus grandes forces, mais elle a trop souvent été négligée dans le développement des systèmes d'IA mondiaux. Cette initiative vise à transformer ce défi en opportunité : renforcer les capacités africaines en matière d'IA, favoriser l'innovation dans les industries locales et veiller à ce que l'Afrique façonne l'avenir numérique selon ses propres conditions. En travaillant ensemble, nous pouvons rendre l'IA plus inclusive, plus pertinente et plus représentative du monde dans lequel nous vivons ».

Orange, qui devance la coalition sur cette problématique, jouera un rôle déterminant dans les travaux. Le 27 novembre 2024, la société française avait signé un partenariat avec OpenAI et Meta pour développer des intelligences artificielles capables de reconnaître et d’interagir avec les langues africaines. Les fruits de cette collaboration devaient non seulement permettre à Orange d’améliorer son service client en langues maternelles africaines, rendant ainsi l’expérience utilisateur plus fluide et accessible, mais aussi contribuer à des projets non commerciaux, notamment dans les secteurs de la santé publique et de l’éducation.

Combler le fossé linguistique numérique

La coalition formée par GSMA, qui réunit également des acteurs du numérique ainsi que des laboratoires de recherche et des start-up innovantes comme African Population for Health Research Center (APHRC), Cassava Technologies, Masakhane African Languages Hub, The World Sandbox Alliance, Lelapa AI, Pawa AI, Qhala, entend combler un fossé critique en matière de données, de puissance de calcul, de talents et de politiques publiques.

La grande majorité des modèles de langage dominants sont aujourd'hui entraînés sur un nombre restreint de langues dites globales, laissant la riche diversité linguistique de l'Afrique – avec ses milliers de langues – gravement sous-représentée. Ce « fossé linguistique » actuel de l'IA marginalise des milliards d'utilisateurs potentiels. Sans modèles adaptés, les populations africaines ne peuvent pas bénéficier pleinement des avancées de l'IA dans des domaines essentiels comme l'éducation, la santé, l'agriculture ou les services publics.

Une proportion croissante de la population est connectée et utilise l'Internet mobile, et le taux de pénétration des smartphones devrait atteindre 88 % d'ici 2030, créant ainsi de nouvelles opportunités pour l'inclusion numérique et l'utilisation de services basés sur l'IA. L'Afrique ne représente que 2,5 % du marché mondial de l'IA, mais selon des estimations récentes, l'IA pourrait faire progresser l'économie africaine de 2900 milliards de dollars d'ici 2030, soit l'équivalent d'une augmentation de 3 % de la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB).

Une étude de faisabilité menée par la GSMA et ses partenaires a confirmé la viabilité technique et économique de modèles de langage conçus localement. La clé du succès réside dans la coordination des efforts pour éviter la dispersion des énergies. La coalition s'organisera donc en groupes de travail thématiques – données, calcul, talents, politiques – et rendra publics ses progrès lors des prochains événements de la GSMA.

Un enjeu de souveraineté et de pertinence locale

Au-delà du symbole, cette initiative représente un enjeu stratégique pour le développement et la souveraineté numérique du continent. Maîtriser les données, les modèles de base et les normes techniques est essentiel pour réduire la dépendance aux plateformes et technologies externes.

Surtout, des modèles entraînés sur des données africaines permettront le développement d'applications ancrées dans les réalités locales. On peut ainsi imaginer des assistants vocaux comprenant le wolof, le swahili ou l'amharique, des outils de triage médical adaptés aux contextes locaux, des contenus pédagogiques contextualisés ou des agents de service public accessibles à tous, y compris dans les langues les plus parlées. GSMA déplore le fait « qu'en Afrique, plus de 2000 langues sont parlées, mais seule une fraction d'entre elles sont prises en charge par les systèmes numériques ou les modèles d'IA. Ce manque d'inclusion risque d'aggraver les fractures numériques et économiques existantes ».

Quatre chantiers prioritaires pour un développement durable

Le plan de cette alliance repose sur quatre chantiers essentiels, avec des défis à chaque niveau. D'abord, les données : il s'agit de rassembler des millions de mots et de phrases dans nos langues africaines, dans le respect strict du consentement et de l'anonymisation, en incluant aussi bien les langues principales que les dialectes locaux et même la langue parlée, sans favoriser uniquement les villes ou les élites. Ensuite, la puissance informatique : entraîner ces intelligences artificielles demande des ordinateurs extrêmement puissants et coûteux ; l'idée est donc que les partenaires mettent leurs ressources en commun pour réduire les coûts et garantir la sécurité des informations. Le troisième défi est celui des talents : il faut former des experts africains en intelligence artificielle et leur offrir des carrières suffisamment attractives pour qu'ils restent sur le continent et fassent grandir cette nouvelle industrie, au-delà des simples projets tests. Enfin, les règles du jeu : les gouvernements doivent aider en créant un cadre juridique clair qui encourage l'innovation et les investissements, tout en protégeant les données des citoyens et en s'assurant que ces nouvelles technologies profitent à tous.

Une feuille de route claire et un appel à la collaboration

Les effets attendus sont structurés dans le temps : des prototypes et benchmarks spécifiques à court terme, des applications sectorielles concrètes à moyen terme (bots clients, outils pour créateurs), et, à long terme, l'émergence d'une capacité africaine autonome en IA, capable de porter des champions locaux et d’irriguer tout l’écosystème.

Les conditions de réussite identifiées incluent une gouvernance transparente, des financements allant au-delà du stade du prototype, une forte interopérabilité technique pour éviter des initiatives isolées et une transparence absolue sur les performances et les biais des modèles.

La coalition lance un appel solennel à l'ensemble de l'écosystème – start-up, universités, industries créatives, société civile, bailleurs de fonds et grandes entreprises technologiques – pour contribuer à cet effort collectif par des données, de la puissance de calcul, des compétences, des cas d'usage ou un soutien financier.

Muriel EDJO

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

 Orange collabore avec Meta et OpenAI pour entraîner l’IA aux langues africaines

Posted On jeudi, 23 octobre 2025 09:08 Written by

Le Gabon fait un pari fort sur le numérique pour sa jeunesse. Face aux défis de la fracture numérique, du développement des compétences et de la connectivité, le pays mise sur les TIC pour préparer une génération capable de relever les défis de l’économie numérique et de l’innovation technologique.

Le président de la République du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema (photo, au centre), a lancé samedi 18 octobre le programme « Un étudiant, un ordinateur », qui prévoit la distribution de 10 000 ordinateurs portables aux étudiants. L’objectif est de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour évoluer dans un environnement académique et professionnel de plus en plus numérique.

« L’avenir du Gabon repose sur une jeunesse éduquée, équipée et déterminée à relever les défis du monde moderne. Le numérique est une chance pour chacun de vous, une opportunité d’apprendre, d’innover et de créer pour bâtir un Gabon plus fort et plus prospère », a déclaré le chef de l’État lors de la cérémonie de lancement.

Porté par le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, le programme s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la fracture numérique et à renforcer l’inclusion technologique. L’initiative va au-delà de la simple distribution de matériel : elle constitue un levier pour une jeunesse appelée à jouer un rôle central dans la transformation digitale du pays.

Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gabon a fait de nombreux efforts pour placer le numérique au cœur de ses projets de développement. Ces efforts ont permis au pays d’obtenir un score de 76,1 sur 100, le classant leader en Afrique centrale devant des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire.

Cependant, la préparation des talents en intelligence artificielle reste à la traîne. Selon le « AI Talent Readiness Index for Africa 2025 », le Gabon occupe la 32ᵉ place sur 54 pays africains. Ce classement reflète des progrès, mais souligne également la nécessité de renforcer les formations spécialisées et l’écosystème numérique pour rattraper les leaders régionaux.

En dotant ses étudiants d’ordinateurs, le Gabon fait un pas concret vers la démocratisation de l’accès au numérique. Toutefois, pour que cette initiative porte pleinement ses fruits, le gouvernement devra également mettre en place des mesures d’accompagnement, notamment l’amélioration de la connectivité dans toutes les zones du pays, des formations accessibles, voire gratuites, aux compétences numériques avancées, incluant l’intelligence artificielle, le codage, la robotique et d’autres technologies émergentes.

À terme, cette démarche pourrait non seulement stimuler la recherche universitaire et encourager l’innovation locale, mais aussi préparer une génération capable de s’imposer dans l’économie numérique africaine et mondiale, prête à exploiter les outils technologiques pour créer de nouvelles opportunités économiques et scientifiques.

Samira Njoya

Lire aussi:

 Le Gabon adopte un cadre légal pour accélérer la numérisation des services publics 

Posted On mardi, 21 octobre 2025 14:17 Written by

Alors que l’enseignement supérieur s’adapte à l’ère numérique, l’Algérie accélère sa transition vers un modèle éducatif plus connecté et inclusif. En investissant dans la numérisation des savoirs, le pays entend stimuler la recherche et valoriser son potentiel scientifique.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari (photo), a lancé lundi 20 octobre à Alger la Bibliothèque numérique universitaire algérienne, une initiative de l’Office des publications universitaires (OPU) destinée à accélérer la transformation numérique du secteur universitaire.

La plateforme donne accès à plus de 110 990 ressources électroniques, dont 4154 ouvrages de l’OPU, 90 794 thèses de doctorat, 380 ouvrages en arabe fournis par le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), 124 ouvrages sur l’histoire du mouvement national et de la Révolution du 1er novembre 1954, ainsi que 15 546 brevets nationaux et internationaux intégrés en partenariat avec l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). Dès novembre, les résidents à l’étranger pourront acheter les ouvrages en ligne via la plateforme.

Cette initiative s’inscrit dans les efforts stratégiques du ministère pour promouvoir la transformation numérique de l’enseignement supérieur et développer un environnement académique numérisé, facilitant l’accès des étudiants, chercheurs et enseignants aux connaissances et aux sources académiques.

Le ministère prévoit d’atteindre 500 000 documents électroniques d’ici 2027, consolidant ainsi un système universitaire moderne et connecté. Le lancement de cette bibliothèque s’accompagne également de partenariats avec le HCLA, le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique, le Centre national d’études sur le mouvement national et l’INAPI pour enrichir les contenus disponibles.

La numérisation de ces ressources devrait améliorer la gestion administrative et pédagogique du système universitaire, en facilitant l’accès aux données sur les étudiants, le personnel et les infrastructures, tout en soutenant la recherche et la diffusion du savoir. Toutefois, cette transition pourrait rencontrer plusieurs obstacles, notamment l’insuffisance des infrastructures technologiques dans certaines régions reculées, l’accès limité pour les étudiants ne disposant pas d’appareils adéquats, ou encore les risques liés à la cybersécurité, tels que les pertes de données, les accès non autorisés à des informations sensibles ou les pannes techniques.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

 Dzair Services : l’Algérie centralise ses services numériques dans un portail unique

Posted On mardi, 21 octobre 2025 08:28 Written by
Page 2 sur 86

Please publish modules in offcanvas position.