Dans le cadre de leur stratégie de transformation numérique, les autorités libériennes entendent mettre les TIC au service de tous les secteurs de l’économie.
Le gouvernement libérien entend exploiter les technologies numériques pour élargir l’accès à l’assurance maladie des citoyens vulnérables. Un protocole d’accord a été signé à cet effet le mardi 27 mai entre l’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA), en collaboration avec le Registre national d’identification (NIR) et la Compagnie nationale d’assurance (NICOL). Le projet pilote, dont l’enrôlement débutera le 1er juillet, cible 5 000 personnes.
« Le protocole d’accord constitue un projet pilote qui offrira une couverture santé à des groupes souvent défavorisés, notamment les personnes en situation de handicap, les femmes et les jeunes sans emploi, les femmes enceintes sans soutien, ainsi que les enfants impliqués dans le commerce de rue », explique le régulateur télécoms dans un communiqué sur Facebook.
Selon les termes du protocole d’accord, la collaboration reposera sur les systèmes d’identification numérique fournis par le NIR pour assurer une vérification fiable des bénéficiaires et une gestion efficace des données. De son côté, la LTA assurera la supervision technologique afin de garantir la sécurité des communications et la qualité de la prestation des services.
Cette initiative s’inscrit dans l’engagement du président Joseph Nyuma Boakai, exprimé lors de son premier discours sur l’état de la nation, de lancer un régime national d’assurance maladie destiné à permettre aux personnes appartenant aux couches les plus défavorisées de notre société d’accéder à des soins de santé abordables. Abdullah Kamara, président par intérim de la LTA, a déclaré que les études menées dans d’autres pays ont montré que la technologie peut jouer un rôle de catalyseur dans ce domaine. Le pays est également engagé dans un processus de transformation numérique.
Il est important de souligner qu’il s’agit, pour l’instant, d’un projet pilote. S’il s’avère concluant, il permettra d’évaluer l’efficacité des processus d’enrôlement, la qualité des services fournis et les retours des bénéficiaires, afin d’affiner le dispositif et de préparer son éventuelle extension à plus grande échelle.
Cependant, la faible pénétration du numérique, en particulier en milieu rural, pourrait ralentir sa mise en œuvre. Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet au Liberia était de seulement 23,5 % en 2023. L’organisation indique également que 59 % des Libériens possédaient un téléphone mobile, sans préciser combien disposent effectivement d’un smartphone.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que la stratégie nationale de transformation numérique touche à sa fin, le Togo engage la rédaction d’un nouveau plan directeur. L’ambition est de faire du pays un hub régional du numérique, moteur d’innovation et de développement inclusif.
Le gouvernement togolais, à travers le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, a récemment lancé un processus de recrutement pour sélectionner un consultant chargé d’élaborer la prochaine stratégie numérique du pays. Baptisée « Togo Digital 2025-2030 », cette nouvelle feuille de route vise à actualiser le cadre stratégique mis en place en 2020, en intégrant les dernières évolutions technologiques ainsi que les priorités nationales émergentes.
Le futur document stratégique reposera sur une série de programmes et projets prioritaires visant à renforcer la numérisation des services publics, stimuler l’entrepreneuriat numérique, favoriser l’accès aux services digitaux pour les populations marginalisées et appuyer la croissance économique grâce à l’innovation.
Cette initiative traduit l’ambition du Togo de devenir un acteur numérique majeur en Afrique de l’Ouest, capable d’attirer des investissements dans les technologies de l'information et de la communication. En 2022, le secteur numérique représentait environ 4 % du PIB national, un chiffre en progression, mais encore en deçà de l'objectif qui est de 10 % dans les prochaines années.
Malgré les avancées, les défis restent importants. En 2023, selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le taux de pénétration d’Internet atteignait 84,72 %, avec plus de 7,8 millions d’abonnés mobiles sur une population estimée à 8,9 millions d’habitants. Toutefois, l’usage des services numériques reste inégal selon les régions et les catégories sociales.
La stratégie « Togo Digital 2025-2030 » devrait intégrer plusieurs axes majeurs, notamment l’amélioration de la couverture réseau, le développement des compétences numériques locales, le renforcement de la cybersécurité et le soutien à l’écosystème des start-up technologiques.
Elle viendra également consolider les acquis de la précédente stratégie, qui avait permis des avancées notables telles que la mise en service de la plateforme gouvernementale « e-Gouv », la création de centres de services numériques, ou encore l’adoption de textes législatifs structurants sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.
À travers cette nouvelle feuille de route, les autorités togolaises ambitionnent de dynamiser l’innovation, renforcer la souveraineté technologique et accélérer la transformation socio-économique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Soumise à une recrudescence de cyberattaques ces dernières années, l’Algérie s’emploie à renforcer sa résilience numérique. Le pays dispose d’une stratégie nationale dédiée et mise désormais sur des partenariats technologiques pour sécuriser durablement son espace numérique.
L’Entreprise publique économique Proxylan SPA, filiale du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST), a signé le dimanche 25 mai un protocole d’accord avec l’entreprise russe Positive Technologies, spécialisée dans les solutions de cybersécurité. L’objectif est de renforcer les capacités algériennes en matière de protection des systèmes d’information, alors que le pays intensifie ses efforts de numérisation dans les secteurs public et privé.
« Il s’agit d’un pas extrêmement positif pour le développement des programmes de cybersécurité au profit des entreprises et institutions algériennes dans tous les secteurs du numérique. Un tel partenariat illustre les liens forts entre l’Algérie et la Russie », a déclaré Idris Si-ahmed, directeur général de Proxylan.
Concrètement, l’accord prévoit la mise en place de projets conjoints axés sur la recherche, la conception de solutions de cybersécurité adaptées au contexte algérien, ainsi que le déploiement de programmes de formation destinés à renforcer les compétences locales. La coopération pourrait aussi s’étendre à d’autres domaines technologiques, comme les villes intelligentes, les systèmes gouvernementaux électroniques et les services numériques critiques, notamment bancaires.
Ce partenariat s’inscrit dans le prolongement de l’accord stratégique signé en 2023 entre les présidents Abdelmadjid Tebboune (Algérie) et Vladimir Poutine (Russie), qui vise à intensifier les relations bilatérales dans les secteurs d’avenir.
À travers cette initiative, l’Algérie cherche à se doter d’une infrastructure numérique souveraine, capable de soutenir sa transformation numérique en cours. Dans ce contexte, la cybersécurité devient un pilier stratégique, alors que les attaques informatiques ciblant les institutions et les entreprises se multiplient. Selon les données de Kaspersky, plus de 70 millions de cyberattaques ont visé l’Algérie, en partie alimentées par l’essor du télétravail et la généralisation de la connectivité. Cette situation accentue la nécessité de solutions adaptées et de compétences spécialisées pour protéger les infrastructures sensibles.
Du côté russe, Positive Technologies est considérée comme un leader du secteur. La société fondée en 2002 et cotée à la Bourse de Moscou compte parmi ses clients des entités sensibles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le partenariat avec l'Algérie pourrait permettre à Positive Technologies d’étendre sa présence en Afrique du Nord, tout en répondant à une demande croissante pour des solutions de cybersécurité adaptées aux contextes nationaux.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Algérie intensifie la formation des jeunes aux compétences numériques
L’exécutif a commencé en février le déploiement de centres de formation gratuits aux compétences numériques. Ces centres sont déjà disponibles dans les wilayas d’Annaba, Sétif, Oran et Chlef.
Le gouvernement algérien prépare le lancement du programme « Chabab Tech », visant à former les jeunes aux technologies numériques comme le cloud computing, la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets. Il s’agit de la plus récente mesure gouvernementale visant à renforcer les compétences numériques des jeunes.
Une convention-cadre a été signée entre Sid Ali Zerrouki (photo, à gauche), ministre de la Poste et des Télécommunications, et Mostapha Hidaoui (photo, à droite), ministre de la Jeunesse, chargé du Conseil supérieur de la jeunesse. La cérémonie de signature s’est tenue le samedi 24 mai.
« À travers cette initiative, l’ambition est de former une génération "d’ambassadeurs de la transformation numérique", exemplaires en matière d’innovation et de responsabilité, et capables de contribuer activement à la promotion de la culture numérique et à la construction d’une société algérienne plus compétente et préparée aux défis de demain », explique le ministère des Postes et Télécommunications dans un communiqué.
Avant « Chabab Tech », le gouvernement algérien avait déjà commencé en février dernier le déploiement de « Skills Centers » destinés à former gratuitement les jeunes aux compétences numériques. Ces centres sont déjà disponibles dans les wilayas d’Annaba, Sétif, Oran et Chlef. L’exécutif débutera la mise en œuvre du programme à travers ces centres avant de l’étendre à d’autres wilayas, afin d’assurer une couverture nationale équitable et équilibrée.
Ces efforts s’intègrent dans la stratégie « Algérie Numérique 2030 », qui place le renforcement des compétences parmi ses cinq piliers majeurs. La stratégie traduit la vision du gouvernement de développer la société de l’information en généralisant l’utilisation des TIC dans tous les secteurs de l’économie. L’exécutif veut donc préparer une nouvelle génération de talents capables de conduire la transformation numérique du pays. La Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Si l’Algérie ne fait pas partie de cette région du continent, cela illustre l’importance de la formation des citoyens au numérique pour la transformation numérique des pays africains.
Il convient toutefois de souligner que les efforts du gouvernement en matière de renforcement des capacités numériques de la jeunesse n’en sont qu’à leurs débuts. À titre d’exemple, le déploiement des « Skills Centers » ne concerne pour l’instant que quatre wilayas sur les 58 que compte le pays. Par ailleurs, le calendrier de mise en œuvre effective du programme « Chabab Tech » reste encore flou. Les autorités ont indiqué que les modalités d’inscription et de participation seront communiquées ultérieurement.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Afrique s’engage progressivement dans la transformation numérique. Si la plupart des pays du continent peinent à créer un environnement propice à une innovation technologique de pointe capable de s’imposer à l’échelle mondiale, les exceptions se multiplient.
Treize pays africains figurent dans le Top 100 mondial des meilleurs écosystèmes de start-up, selon un rapport publié le mercredi 21 mai par le cabinet StartupBlink.
Pour établir ce classement, le cabinet de recherche spécialisé dans l'analyse des écosystèmes des start-up dans le monde se base sur 33 indicateurs répartis sur trois grandes catégories : la quantité (nombre de start-up, espaces de coworking, accélérateurs, nombre de rencontres dédiées aux start-up, etc.) ; la qualité (total des investissements dans les jeunes pousses, nombre et taille des licornes, présence de centres de recherche & développement implantés par de grandes entreprises technologiques internationales, présence de filiales des multinationales, nombre de start-up soutenues par des accélérateurs de renommée mondiale, nombre total d’employés dans les start-up, etc.) ; et l’environnement des affaires (vitesse de la connexion à Internet, coût de la connexion à Internet, dépenses en recherche & développement, libertés d’Internet, taux de taxation appliqué aux jeunes pousses, disponibilité de divers services technologiques comme le paiement électronique et les cryptomonnaies, niveau de corruption, etc.).
Intitulé « Global Startup Ecosystem Index 2025 », ce classement révèle que l’Afrique du Sud (52e position à l’échelle mondiale) a conservé son rang de pays africain qui dispose du meilleur système de start-up à l’échelle africaine.
Le Kenya (58e rang mondial) arrive en 2e position en Afrique, grâce à un gain de 5 places par rapport à l’édition 2024 du classement. Viennent ensuite l’Egypte (65e rang mondial), le Nigeria (66e), le Cap-Vert (75e), le Ghana (81e), la Tunisie (82e), la Namibie (85e), le Maroc (88e). Le Sénégal (92e rang mondial) ferme le Top 10 africain et devance l’Ouganda (94e), le Rwanda (96e) et la Somalie (100e).
Au total, dix pays du continent sont parvenus à améliorer leur rang par rapport à l’édition précédente, tandis que deux ont régressé (le Sénégal et le Nigeria) et un seul a conservé sa position (l’Afrique du Sud). Les plus fortes progressions ont été enregistrées par la Tunisie (+8 rangs), le Ghana (+7), le Kenya (+5) et le Maroc (+4).
StartupBlink a par ailleurs classé les écosystèmes de start-up dans 1000 villes à travers le monde. Seules les villes de Lagos (76e rang mondial) et le Caire (90e rang mondial) sont présentes dans le Top 100, grâce à leurs écosystèmes dynamiques qui comptent plusieurs licornes (start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars), un nombre élevé de jeunes pousses florissantes ainsi que d’importants incubateurs et accélérateurs.
Walid Kéfi
Etat des écosystèmes de start-up africains dans le Top 100 mondial entre 2024 et 2025
Pays |
Rang 2025 |
Rang 2024 |
Évolution |
Afrique du Sud |
52 |
52 |
→ Stable |
Kenya |
58 |
63 |
▲ +5 |
Égypte |
65 |
66 |
▲ +1 |
Nigéria |
66 |
64 |
▼ -2 |
Cap-Vert |
75 |
78 |
▲ +3 |
Ghana |
81 |
88 |
▲ +7 |
Tunisie |
82 |
90 |
▲ +8 |
Namibie |
85 |
87 |
▲ +2 |
Maroc |
88 |
92 |
▲ +4 |
Sénégal |
92 |
86 |
▼ -6 |
Ouganda |
94 |
95 |
▲ +1 |
Rwanda |
96 |
98 |
▲ +2 |
Somalie |
100 |
NC |
Nouvelle entrée |
Maurice |
Hors Top 100 |
59 |
▼ Sortie |
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Comme la plupart des pays africains, la RDC reste confrontée à une fracture numérique importante. De nouvelles initiatives émergent, à l’image du projet de village intelligent, qui devrait jouer un rôle clé dans la réduction des inégalités numériques et l’accès aux services essentiels.
La République démocratique du Congo a signé, le vendredi 23 mai, un partenariat avec la multinationale technologique chinoise Huawei pour le lancement d’un village intelligent pilote. Ce projet vise à améliorer les conditions de vie des populations rurales grâce à des technologies numériques intégrées dans un écosystème de services et d’objets connectés.
Heureux d’avoir représenté la Première Ministre Judith Suminwa à la signature du protocole de partenariat avec Huawei pour l’équipement d’un village intelligent pilote.
— Mickael LUKOKI NSIMBA (@Kivuvu_Kieto) May 23, 2025
Un pas décisif vers une connectivité inclusive en RDC, la promotion et le développement des talents en TIC… pic.twitter.com/GgzwSkecha
« Ce projet traduit notre engagement à offrir aux populations rurales un accès égal aux opportunités numériques, tout en construisant les bases d’un État moderne, transparent et connecté », a déclaré Mickael Lukoki Nsimba (photo, à gauche), directeur de cabinet de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, lors de la cérémonie de signature.
Le village intelligent, prévu comme projet pilote, entend démontrer la faisabilité de solutions technologiques adaptées aux réalités locales. Il prévoit notamment la mise en place d’un accès à Internet haut débit, la formation des jeunes aux compétences numériques, ainsi que la connexion des services publics locaux, à l’instar de l’état civil, de la santé et de l’éducation.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique portée par le gouvernement congolais, qui ambitionne de moderniser l’État et de réduire les inégalités d’accès au numérique. Elle reflète également une tendance observée à l’échelle continentale, soutenue notamment par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, qui considèrent la numérisation des territoires ruraux comme un levier de développement durable et d’inclusion.
En République démocratique du Congo, où la fracture numérique reste marquée, l’initiative apparaît comme une réponse structurelle aux déséquilibres d’accès à la connectivité. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile à la mi-2023, et à peine 0,0174 % à l’Internet fixe. Ces chiffres traduisent l’écart considérable entre zones urbaines et rurales.
Ce déséquilibre est renforcé par le coût élevé des données, le manque d’infrastructures télécoms dans les zones reculées et la faible intégration des services numériques dans les administrations publiques.
En dotant les zones rurales d’infrastructures numériques, le gouvernement congolais entend stimuler le développement économique local, renforcer l’accès aux services essentiels et favoriser l’inclusion numérique. Ce projet pourrait aussi servir de modèle pour d’autres régions du pays confrontées aux mêmes défis.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’administration des douanes béninoises a entrepris de nombreuses réformes pour sécuriser les recettes de l’État. La numérisation apparaît comme un levier de cette stratégie, en permettant d’automatiser les procédures, de renforcer la traçabilité des opérations et de lutter contre la fraude.
La République du Bénin dispose désormais d’un système national intelligent de gestion douanière, développé par Webb Fontaine, une société spécialisée dans les technologies de facilitation du commerce. Dans un communiqué publié le mercredi 21 mai, l’entreprise a annoncé la mise en service officielle de Customs Webb, son nouveau système de gestion douanière, qui remplace désormais l’ancien logiciel ASYCUDA (SYDONIA) dans l’ensemble des bureaux de douane du pays, y compris les ports, les aéroports et les postes frontaliers terrestres.
« Customs Webb est conçu pour offrir un environnement plus efficace, moins contraignant, transparent et intelligent pour les opérations douanières. Le Bénin bénéficie ainsi pleinement de cette avancée technologique », a déclaré Anicet Houngbo (photo), directeur général de Webb Fontaine Bénin.
Fruit d’un déploiement accéléré en 14 mois, sans interruption des opérations douanières, cette plateforme introduit des outils d’intelligence artificielle destinés à améliorer la transparence, l’efficacité et la fluidité des échanges. Plus de 100 000 déclarations douanières ont déjà été traitées via le nouveau système, qui a également enregistré plus de 200 000 paiements, 100 000 laissez-passer de véhicules émis, 800 utilisateurs actifs et 95 organisations connectées.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie numérique du gouvernement béninois, qui ambitionne depuis 2016 de faire du pays un hub régional des services numériques en Afrique de l’Ouest. Ce processus a notamment permis le déploiement du Guichet unique du commerce extérieur entre 2018 et 2024, en partenariat avec Webb Fontaine, et l’intégration progressive d’outils tels que le Système communautaire portuaire et la solution de suivi électronique des cargaisons.
Avec ce système, le Bénin renforce l’interconnexion de ses principales plateformes commerciales, désormais capables de partager automatiquement les données entre les douanes, les ports, les transporteurs et les banques. Cette interconnexion vise à accélérer le traitement des marchandises, à réduire les risques de fraude et à optimiser la collecte des recettes fiscales. Elle devrait également contribuer à améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs en offrant un environnement commercial plus transparent, rapide et sécurisé.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour réussir leur transition numérique, les pays d’Afrique subsaharienne ont tout intérêt à nouer des partenariats internationaux. La Zambie, consciente de cet enjeu, multiplie les collaborations avec des pays technologiquement plus avancés.
La Zambie et la République tchèque ont décidé de renforcer leur partenariat pour accélérer la transformation numérique du pays d’Afrique australe. Cette annonce fait suite à une rencontre tenue à Lusaka, la semaine dernière, entre le vice-Premier ministre tchèque, Marian Jurečka (photo, à droite), et le ministre zambien de la Technologie et des Sciences, Felix Mutati (photo, à gauche).
« Nous nous félicitons de cette coopération entre les deux pays, qui vise à trouver des solutions pour protéger notre population dans le cyberespace, ce qui constitue une priorité essentielle pour la Zambie. Pour bâtir une nation véritablement numérique, nous devons également numériser les documents gouvernementaux, un autre domaine dans lequel nous pensons pouvoir collaborer », a déclaré Felix Mutati.
Au-delà de la cybersécurité, la coopération prévoit des échanges de bonnes pratiques dans la gestion et le traitement des données, tant pour l’administration centrale que pour la sécurisation des infrastructures publiques, notamment en zones rurales.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la stratégie numérique nationale lancée en 2022 et vient consolider les relations bilatérales entre les deux pays. Ces dernières se sont récemment intensifiées autour de projets communs dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. La République tchèque soutient également la formation de talents zambiens à travers l’octroi de bourses dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité et les technologies de l'information.
Le renforcement de cette coopération devrait permettre à la Zambie de mieux protéger son cyberespace et d’accélérer sa transformation numérique. À la suite de l’adoption, en avril dernier, de la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité par le Parlement zambien, le gouvernement souhaite renforcer ses capacités de protection de la population dans l’espace numérique à travers des outils technologiques adaptés.
Selon les données de DataReportal, le pays comptait 3,70 millions d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en janvier 2025, soit 17,1 % de la population. Cette adoption du numérique s’accompagne d’une recrudescence des cybermenaces, incitant les autorités à faire de la confiance numérique une priorité.
Par ailleurs, la République tchèque offre un exemple concret des gains d'efficacité liés à la numérisation. Entre 2019 et 2023, le pays a réduit de 10 % les effectifs de sa fonction publique grâce à l’adoption de solutions numériques et à l’usage de l’IA, tout en améliorant la qualité des services. Un modèle que la Zambie envisage d’adopter pour moderniser son administration et faciliter l’accès aux services publics numériques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Côte d’Ivoire a lancé en mars 2025 sa stratégie nationale dédiée à l’intelligence artificielle. Pour assurer son succès, les partenariats public-privé se développent afin d’exploiter pleinement le potentiel de cette technologie dans les secteurs clés.
Le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation a conclu, le lundi 19 mai, trois protocoles d’accord avec des entreprises du secteur technologique, à l’occasion de la première Conférence nationale sur l’intelligence artificielle (IA) organisée à Abidjan. Ces accords visent à stimuler l’innovation locale, renforcer les compétences et accompagner l’implémentation de la Stratégie nationale de l’intelligence artificielle (SNIA).
Le premier accord, signé avec le Centre d’Excellence Digital et Technologies (CEDITECH), prévoit la mise en place de programmes de formation adaptés aux besoins du marché ivoirien et le soutien à l’entrepreneuriat numérique. Avec Amini Corp, une start-up spécialisée dans les données environnementales issues de l’IA, la collaboration porte sur le renforcement de la souveraineté numérique de la Côte d’Ivoire et la promotion d’une innovation technologique inclusive. Enfin, le partenariat avec TBI, acteur local de la distribution d’équipements informatiques, prévoit la formation des agents de l’administration aux usages de l’IA.
Ces engagements s’inscrivent dans la mise en œuvre de la SNIA, adoptée en mars dernier, et visent à structurer un écosystème propice à l’innovation, à l’inclusion numérique et à la montée en compétences des jeunes. Ils interviennent dans un contexte marqué par le potentiel significatif de l’IA en Afrique. Selon une étude de McKinsey, l’IA pourrait ajouter jusqu’à 1200 milliards de dollars au PIB africain d’ici 2030, représentant une augmentation de 5,6 % du PIB du continent.
En favorisant le développement de l’IA, le gouvernement ambitionne non seulement de moderniser l’administration publique, mais aussi de créer des opportunités d’emploi qualifié pour les jeunes, qui représentent plus de 70 % de la population. Il s’agit également de positionner la Côte d’Ivoire comme un pôle technologique en Afrique de l’Ouest, à l’heure où les usages de l’IA se multiplient dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, l’éducation ou les services financiers.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités kényanes souhaitent numériser l’ensemble des services publics. Pour que cette transition soit un succès, il est essentiel que les agents chargés de les délivrer maîtrisent l’utilisation des plateformes numériques mises en place à cet effet.
Le gouvernement kényan prévoit d’ouvrir un Centre régional de compétence dédié au développement des compétences numériques et à l’intelligence artificielle (IA). Ce centre devrait permettre de renforcer les capacités des fonctionnaires afin d’améliorer la qualité des services publics fournis aux populations.
Le Centre est soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il sera affilié à la Kenya School of Government, institution dédiée à la formation continue des cadres et fonctionnaires de l’administration publique kényane. Sa mise en service a fait l’objet de discussions la semaine dernière lors d’une rencontre entre John Tanui (photo, à droite), secrétaire principal à l’Économie numérique et aux TIC, et son homologue en charge de la Fonction publique et du Développement du capital humain, Jane Kere Imbunya (photo, à gauche).
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition de transformation numérique du gouvernement kényan, qui veut mettre la technologie numérique au service du développement socio-économique. Le développement des compétences numériques des fonctionnaires est d’ailleurs l’un des piliers du « Plan directeur du numérique du Kenya 2022-2032 ». L’exécutif s’est fixé pour objectif de former 300 000 fonctionnaires aux services numériques d’ici 2030, ce qui représenterait alors 85 % des agents publics.
Cette approche est soutenue par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans son rapport « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », elle estime que pour soutenir le passage à l'administration numérique, les pays doivent absolument investir dans le développement des compétences des fonctionnaires. Cela intervient alors que la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Il convient toutefois de rappeler que le calendrier de mise en service du centre n’est pas encore connu. Par ailleurs, l’OCDE souligne que l’efficacité des formations destinées aux fonctionnaires dépendra de la manière dont elles sont conçues et mises en œuvre. Elle recommande aux gouvernements d’identifier les compétences numériques clés, d’évaluer les acquis des agents publics, de cibler les lacunes par des formations adaptées, puis d’en mesurer les retombées pour améliorer les dispositifs futurs.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La nouvelle capitale administrative égyptienne incarne l’ambition d’un urbanisme high-tech et durable. À l’horizon 2027, elle promet de désengorger Le Caire et de moderniser l’administration du pays.
L'Égypte investit 59 milliards de dollars dans une ville futuriste intelligente, pièce maîtresse de la stratégie Egypt Vision 2030. Ce projet de mégapole high-tech, en cours de construction à 45 km à l’est du Caire, vise à désengorger la capitale et à positionner l’Égypte comme un pionnier de l’urbanisme numérique en Afrique.
Pensée comme un pôle technologique régional, cette ville intégrera des solutions numériques avancées, notamment l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la gestion automatisée des infrastructures publiques, les réseaux de transport connectés et les systèmes de surveillance intelligents. La première phase, qui a mobilisé à elle seule 8,4 milliards de dollars, est en grande partie achevée à plus de 70 %. Les dernières phases devraient s’étendre jusqu’en 2027, avec des ajustements possibles selon l’évolution économique.
Ce mégaprojet s’inscrit dans une dynamique mondiale en forte croissance. À l’échelle internationale, le marché des villes intelligentes est en pleine expansion. Il est évalué à 1360 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 3840 milliards de dollars d’ici 2029, avec une croissance annuelle moyenne de 23,21 %, selon Mordor Intelligence.
Si l’Afrique ne représente qu’une faible part de ce marché aujourd’hui, elle se positionne progressivement comme un acteur émergent. L’Égypte, le Maroc, le Rwanda, le Nigeria, le Kenya ou encore l’Afrique du Sud misent sur des initiatives urbaines intelligentes pour répondre à l’explosion démographique urbaine, aux défis de gouvernance, de transport et de durabilité.
Dans le cas égyptien, cette ville intelligente est conçue pour accueillir 6,5 millions d'habitants. Elle abritera le siège du gouvernement, des ministères, des ambassades étrangères, ainsi que des centres d’innovation numérique. Les bâtiments y seront équipés de capteurs intelligents pour l’énergie, l’eau, la sécurité et la mobilité.
Malgré les critiques sur les priorités d’investissement dans un pays frappé par une inflation élevée et une dette publique croissante, les autorités défendent une vision à long terme. Elles misent sur les retombées économiques, la création d’emplois qualifiés et la transformation numérique de l’administration comme moteurs de changement durable.
Samira Njoya
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La Guinée renforce sa coopération avec Huawei pour accélérer sa transformation numérique. Le 7 mai 2025, la ministre Rose Pola Pricemou a rencontré une délégation de Huawei Guinée pour discuter de projets tels que le développement d’un cloud souverain, la numérisation de l’administration, le renforcement de la cybersécurité et la formation des jeunes. Bien qu'aucun accord officiel n'ait encore été signé, ces initiatives visent à faire du numérique un levier de développement socio-économique pour le pays.
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L’Algérie a présenté sa Stratégie nationale de transformation numérique à l’horizon 2030, articulée autour de cinq axes : infrastructures, compétences, gouvernance, économie numérique et inclusion. Elle vise à former 500 000 spécialistes TIC, réduire la fuite des talents de 40% et porter la contribution du numérique à 20% du PIB. Des centres de données et un cadre juridique sont en cours d’élaboration pour soutenir cette ambition.
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Bénin : 15 MPME locales obtiennent le label start-up pour les 3 prochaines années
Le Bénin a attribué le « label start-up » à 15 MPME locales, sélectionnées parmi 95 candidates, pour une durée de trois ans. Ce label, instauré par le décret n°2023-095, offre des avantages fiscaux significatifs, notamment une exonération de l’impôt sur les sociétés pendant deux ans et une réduction de 50% la troisième année, afin de stimuler l’innovation et l’investissement dans l’écosystème entrepreneurial du pays.
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Sénégal : la protection des données au cœur d’une coopération panafricaine
Le Sénégal a signé un accord avec l’ONG Paradigm Initiative pour renforcer la protection des données personnelles. Ce partenariat prévoit des campagnes de sensibilisation, des formations et une meilleure coordination sous-régionale. Il s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante, où l’application des lois reste limitée, malgré l’existence d’un cadre légal depuis 2008.
Sénégal : la protection des données au cœur d’une coopération panafricaine
Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques
Le Gabon a signé un partenariat stratégique avec Visa pour renforcer l'inclusion financière via le numérique. L'accord prévoit la distribution de cartes bancaires virtuelles aux populations peu bancarisées, notamment en zones rurales, et l'intégration des paiements électroniques dans les services publics, visant à moderniser l'administration et à améliorer l'accès aux services financiers.
Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques
En Afrique de l’Ouest et centrale, les besoins en connectivité restent pressants, notamment dans les zones rurales et enclavées. Le renforcement des infrastructures numériques y est essentiel pour combler la fracture numérique, favoriser l’inclusion et soutenir le développement socio-économique.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et la Société financière internationale (IFC), institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, ont signé un partenariat en marge de l’Africa CEO Forum qui s’est tenu à Abidjan, les lundi 12 et mardi 13 mai. L’accord vise à accélérer la connectivité numérique dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, en s’appuyant sur un modèle d’investissement reproductible à forte valeur ajoutée sociale et économique.
« Accroître l'accès à la connectivité numérique en Afrique est une priorité majeure pour favoriser l'innovation, élargir l'inclusion financière et générer des opportunités d'emploi. Le renforcement de notre partenariat illustre notre engagement à positionner le numérique comme un levier stratégique de transformation économique durable, au bénéfice des individus et des entreprises », a déclaré Ethiopis Tafara, vice-président d’IFC pour l’Afrique.
Ce partenariat vise à réduire les disparités d’accès au numérique, notamment dans les zones peu desservies, en mobilisant les expertises complémentaires des deux entités. L’IFC mettra à profit son savoir-faire en matière de financement du développement, tandis qu’OMEA s’appuiera sur sa présence opérationnelle dans la région et sur la solidité de son réseau télécoms.
Les projets prévus porteront principalement sur le déploiement d’infrastructures stratégiques : tours de télécommunications, réseaux de fibre optique et extension de la couverture mobile dans des territoires ruraux ou enclavés, où les besoins restent largement insatisfaits.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des opérations précédentes soutenues par l’IFC, telles que le financement de 75 millions de dollars accordé à Sonatel en 2024 pour développer la couverture 4G et la fibre au Sénégal, ainsi que la première opération de titrisation télécoms en Afrique de l’Ouest.
Selon les données publiées par We Are Social et Meltwater en octobre 2024, le taux de connectivité à Internet atteint 42,6 % en Afrique de l’Ouest et seulement 31,8 % en Afrique centrale, soulignant un retard significatif par rapport aux moyennes mondiales. Par ailleurs, un rapport de la GSMA indique que 13 % de la population d’Afrique subsaharienne demeure totalement hors de portée de tout réseau mobile, les zones rurales étant les plus touchées.
En favorisant l’accès à des services numériques de qualité, notamment dans les zones rurales ou mal desservies, cette collaboration pourrait accélérer l’intégration économique, stimuler l’innovation locale et améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’aux services financiers. Ce partenariat devrait également favoriser la création d’emplois directs et indirects dans les pays concernés.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques
Avec un taux de bancarisation globale encore inférieur à 50 %, le Gabon mise sur des partenariats technologiques pour renforcer l’inclusion financière. Avec Visa, le pays entend élargir l’accès aux services financiers numériques, notamment dans les zones peu desservies.
Le ministère gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation a annoncé, jeudi 15 mai, la signature d’un partenariat stratégique avec Visa, leader américain des paiements électroniques, en marge de l’Africa CEO Forum 2025 à Abidjan. Cette initiative vise à renforcer l’inclusion financière par le biais du numérique.
L’accord prévoit notamment la distribution de cartes bancaires virtuelles à destination des populations encore peu ou mal desservies par les circuits bancaires traditionnels, en particulier dans les zones rurales ou informelles. Le partenariat entend également accélérer l’adoption des paiements électroniques au sein de l’administration publique, dans une optique de modernisation, de transparence et d'efficacité des services de l’État.
Cette collaboration s’inscrit dans la volonté des autorités gabonaises de démocratiser l’accès aux services financiers à travers des solutions numériques innovantes et adaptées. Selon la Banque mondiale, le taux d’inclusion financière au Gabon, incluant les services de Mobile Money, atteignait 66,09 % en 2021. Toutefois, le taux de bancarisation globale, intégrant les établissements de microfinance, restait limité à 27,55 % en 2021 contre 30 % en 2024.
Ce partenariat avec Visa pourrait ainsi contribuer à combler ce fossé, en facilitant l'accès aux services financiers numériques pour une frange plus large de la population. En intégrant des solutions de paiement numérique dans les services publics et en élargissant l'accès aux outils financiers modernes, le Gabon affirme sa volonté de moderniser son économie et de promouvoir une croissance plus inclusive.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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