La modernisation des services publics est au cœur du programme gouvernemental de la Mauritanie. Des initiatives émergent pour renforcer l’efficience des administrations et rapprocher les citoyens des services numériques.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, accompagné de ses homologues des ministères de la Transformation numérique et des Transports, a présidé, lundi 7 avril à Nouakchott, la cérémonie de lancement d’un système numérisé de gestion du trafic routier. Ce dispositif, désormais interconnecté à l’application gouvernementale « Khadamaty », vise à simplifier le suivi des infractions, le paiement des amendes et le dépôt des réclamations en ligne.
S’exprimant sur les avantages de cette innovation, le ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration a souligné que ce système réduira les contraintes administratives, éliminera les injustices et offrira aux citoyens plus de flexibilité. Grâce à des applications intelligentes, ils pourront consulter facilement les infractions commises par leurs véhicules et régler les amendes, sans subir de longues interruptions ou immobilisations de leurs véhicules.
Le système est le fruit d’une collaboration entre la direction générale de la sûreté nationale et le ministère de la Transformation numérique. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle « Mon Ambition pour la Patrie », portée par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette initiative vise à établir une administration moderne, fondée sur les technologies numériques, l’ouverture et la transparence, tout en plaçant le citoyen au centre des préoccupations de l’État. Parmi les actions déjà réalisées figure le lancement récent du paiement des casiers judiciaires en ligne.
Cette réforme intervient à un moment crucial où les indicateurs mondiaux montrent que la Mauritanie accuse encore un retard important. En 2024, le pays occupait le 165ᵉ rang dans l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, bien en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382). Concernant les services en ligne, la Mauritanie reste à un stade embryonnaire, avec un score de 0,1688, loin des moyennes africaine (0,3862) et mondiale (0,5754).
Au-delà de la simplification administrative, ce système devrait aussi contribuer à une meilleure prévention des accidents, à responsabiliser les conducteurs et à améliorer la gestion des services publics liés à la circulation. Le dispositif repose sur une plateforme numérique avancée, couplée à des caméras de surveillance, offrant un contrôle renforcé du trafic et une discipline routière accrue.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’instar de nombreux pays africains, le Cameroun a lancé la numérisation de ses archives nationales. Ce projet, qui progresse à un rythme modéré, devrait connaître un nouvel élan grâce à des initiatives récentes visant à accélérer cette transition numérique essentielle pour la gestion publique.
Le Cameroun poursuit son programme de numérisation des archives publiques, une initiative lancée il y a plusieurs années pour moderniser la gestion documentaire et faciliter l'accès à l'information. Dans ce cadre, un groupe de travail interministériel sur l'e-government a récemment été constitué pour coordonner et accélérer les efforts de numérisation au sein de l'administration publique. Cette annonce a été faite lors d'une réunion tenue le mercredi 2 avril à Yaoundé.
Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, souligne que cette initiative reflète « la volonté ferme du gouvernement d’opérer une transition numérique sécurisée, structurée et stratégique de l’administration publique ». Elle insiste sur l'importance de l'archivage numérique comme levier pour renforcer la souveraineté nationale sur les données et améliorer l'efficacité des services publics.
Le groupe de travail interministériel sur l'e-government, récemment créé, rassemble une trentaine d’administrations et d’experts chargés de superviser la numérisation des archives nationales. Sous la coordination du ministère de la Culture, ce groupe a pour mission de conduire des enquêtes de terrain, de définir les lignes directrices pour l'archivage numérique et de structurer une base de données accessible et sécurisée. Il devra également assurer l’interopérabilité des systèmes et garantir que la gestion des archives soit conforme aux standards internationaux de gouvernance électronique.
L'initiative s'inscrit dans une dynamique de réforme ambitieuse, visant à transformer l'administration publique pour qu'elle soit plus réactive, transparente et mieux à même de répondre aux besoins des citoyens. Elle s'intègre également dans un effort plus large pour optimiser la gestion de l’information et garantir une meilleure sécurité des données, des éléments essentiels pour la bonne gouvernance et le développement du pays.
L’archivage numérique des dossiers de l’État devrait offrir de nombreux avantages, notamment une meilleure transparence des administrations publiques au Cameroun, une réduction des risques liés à la perte de données et un accès facilité aux informations publiques pour les citoyens. De plus, une gestion efficace des archives devrait permettre une meilleure traçabilité des décisions administratives, renforçant la responsabilité de l’État tout en réduisant les coûts de gestion liés aux archives physiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle transforme le monde du sport à grande vitesse. En Afrique, elle ouvre des perspectives inédites pour moderniser le secteur, améliorer les performances des acteurs et stimuler l’économie, notamment à l’approche de grands événements continentaux.
L’Afrique se prépare à accueillir plusieurs compétitions majeures dans les prochaines années : la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc, les Jeux olympiques de la jeunesse 2026 au Sénégal et la Coupe du monde 2030, organisée en partie au Maroc. Ces événements d’envergure internationale ne sont pas uniquement des vitrines sportives ; ils représentent également des opportunités stratégiques de développement économique et technologique.
Dans son rapport publié en mars 2025, intitulé « Intelligence artificielle et sport en Afrique », la multinationale de conseil en gestion et technologie BearingPoint met en lumière le rôle croissant de l’IA dans l’organisation et la valorisation des événements sportifs sur le continent. L’IA s’impose comme un outil d’optimisation, de modernisation et de création de valeur à grande échelle.
Une organisation optimisée grâce à l’IA
Selon le rapport, l’intelligence artificielle peut révolutionner la gestion des événements sportifs en Afrique, en optimisant plusieurs aspects clés. Elle facilite la planification logistique, la gestion des foules et la sécurité, tout en améliorant la billetterie et la prévision des flux de visiteurs. Pour les athlètes, l’IA optimise les performances grâce à l’analyse des données de jeu, à la prévention des blessures, à la personnalisation des entraînements et au suivi de la condition physique. Du côté des spectateurs, elle améliore l’expérience en personnalisant les offres, en optimisant la diffusion des contenus et en proposant des solutions d’accessibilité renforcées.
L’intégration de ces technologies à chaque étape de l’organisation des événements sportifs permettrait de dynamiser l’économie locale, d’optimiser la gestion des ressources et de renforcer l’attractivité internationale du continent.
Des retombées économiques mesurables
Les retombées économiques des événements sportifs sont également stratégiques. L’exemple de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, ayant généré environ 130 000 emplois et rapporté 385 millions de dollars, ou celui de la CAN 2019 en Égypte avec 83 millions de dollars de recettes, illustre le potentiel de ces événements. L’IA pourrait maximiser ces retombées en affinant les prévisions de demande et en optimisant l’efficacité des services.
Cette tendance s’inscrit dans une dynamique mondiale. D’après une étude de Mordor Intelligence, le marché de l’IA dans l’industrie du sport devrait croître de 5,93 milliards de dollars en 2024 à 20,94 milliards de dollars en 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 28,69 %. Cette progression témoigne de l’intérêt croissant pour ces technologies au sein de l’industrie sportive.
En Afrique, un écosystème dynamique lié à la SportsTech émerge, à la croisée du sport et de l’innovation. En 2023, les investissements dans ce domaine ont atteint 5,3 millions de dollars sur le continent. L’IA y est exploitée pour la détection de talents, l’amélioration des performances, la prévention des blessures et la gestion des infrastructures. Ce mouvement, porté par des start-up, des incubateurs et des institutions sportives, pourrait devenir un levier de croissance durable.
Des défis à ne pas négliger
Toutefois, des défis subsistent, freinant l’exploitation complète de l’IA dans le secteur sportif en Afrique. Le manque d’infrastructures numériques solides, les investissements insuffisants, la pénurie de compétences spécialisées et l’absence de cadre réglementaire clair pour la gestion des données personnelles constituent des obstacles majeurs. Pour que l’IA puisse atteindre son plein potentiel sur le continent, une collaboration renforcée entre les secteurs public et privé est indispensable. Cela inclut la mise en place d’infrastructures adaptées, le développement des compétences locales et l’élaboration de politiques réglementaires adaptées.
En intégrant l’IA à chaque étape de la préparation et de l’organisation, les événements sportifs en Afrique peuvent devenir des catalyseurs de transformation numérique. Plus qu’un simple outil technique, l’intelligence artificielle se positionne comme un levier stratégique de modernisation et d’attractivité pour le continent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle (IA) offre à l’Afrique une opportunité unique d’accélérer sa transformation numérique et de dynamiser des secteurs clés. Bien exploitée, elle pourrait stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité et générer des milliards de dollars pour l’économie africaine.
Smart Africa, une alliance regroupant 40 pays africains chargés de piloter l’agenda numérique du continent, a annoncé, le jeudi 3 avril, la création du Conseil africain de l’intelligence artificielle. Cette décision, prise lors de la 20ᵉ session du comité de pilotage de l’organisation à Kigali, vise à structurer le développement de l’IA en instaurant des cadres de gouvernance et en stimulant les investissements.
« Dans une décision historique, le comité de pilotage a approuvé en principe la création du Conseil Africain de l'Intelligence Artificielle, un organe dédié qui conduira la coordination continentale sur les piliers critiques de l'IA, y compris l’infrastructure informatique, la gestion des données, le développement des compétences, les applications industrielles et la gouvernance », indique le communiqué final de la réunion.
Ce conseil accompagnera les États africains en définissant des cadres communs pour l’IA, en facilitant les collaborations public-privé et en veillant à une adoption éthique et inclusive. Il devra également accélérer la mise en place d’infrastructures numériques et la formation de talents locaux, afin de maximiser les retombées économiques et sociales de cette technologie. À terme, l’IA pourrait transformer des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et l’éducation, où des solutions basées sur l’apprentissage automatique et le traitement des données commencent à émerger.
Cette initiative intervient alors que les pays africains cherchent à exploiter l’IA pour stimuler leur croissance. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’IA pourrait ajouter jusqu’à 2900 milliards de dollars au PIB du continent d’ici 2030, soit une augmentation moyenne de 3 % par an. Cependant, le développement de l’IA en Afrique reste limité par un manque de coordination, des infrastructures insuffisantes et une réglementation encore émergente.
Le Conseil africain de l’IA ambitionne de combler ces lacunes en établissant un cadre commun pour attirer les investissements et favoriser des solutions adaptées aux réalités locales. Il devra aussi aider les pays à relever des défis majeurs tels que l’insuffisance des infrastructures de calcul, le déficit de compétences spécialisées et les questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de la modernisation, de nombreux pays misent sur la transformation numérique pour améliorer l’accès aux services publics. La numérisation des documents officiels, notamment les diplômes, devient une priorité pour renforcer l’efficacité administrative.
Le gouvernement mauritanien élabore un dispositif innovant pour numériser les diplômes, dans le but de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité. Les contours de ce projet ont été discutés lors d’une réunion, mercredi 2 avril, au ministère de l’Éducation nationale et de la Réforme du système éducatif. Cette rencontre, présidée par la ministre Houda Mint Babah (photo), s’est tenue en présence du ministre de la Transformation numérique, Ahmed Salem Bede. L’objectif principal est de lier directement les diplômes à l’état civil afin de garantir leur traçabilité et de simplifier l’accès des citoyens.
Concrètement, ce dispositif permettra aux diplômés de récupérer leurs certificats certifiés via l’application « Houwiyeti » (Mon Identité), une plateforme numérique dédiée aux services publics. Déjà utilisée pour l’obtention d’extraits de naissance et de passeports, cette application offrira désormais un accès simplifié aux diplômes, notamment au baccalauréat et aux certificats de l’enseignement préparatoire. En supprimant les déplacements entre les différentes administrations, ce système vise à réduire les délais et à simplifier les démarches.
Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste de transformation numérique initié par le gouvernement. L’année dernière, la Mauritanie a annoncé un investissement de 30 millions de dollars pour moderniser son infrastructure numérique et développer des solutions innovantes dans les services publics. Cependant, malgré ces efforts, le pays affiche un retard important en matière de digitalisation de l’administration. En 2024, la Mauritanie occupait la 165ᵉ place mondiale à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, bien en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).
En intégrant les diplômes dans son registre numérique, le gouvernement entend non seulement simplifier l’accès aux documents officiels, mais aussi lutter contre la falsification et renforcer la fiabilité des certifications. Cette transformation est essentielle pour améliorer la transparence, accroître l’efficacité des services administratifs et faciliter l’insertion des diplômés sur le marché du travail, tant au niveau national qu’international.
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La plateforme chinoise TikTok attire de plus en plus d’utilisateurs sur le continent. La sécurité des millions d’utilisateurs quotidiens devient un sujet majeur de préoccupation pour les autorités.
TikTok a annoncé avoir supprimé 8 millions de vidéos non conformes aux règles de la communauté en Afrique subsaharienne au quatrième trimestre 2024, une augmentation par rapport aux 7,5 millions du trimestre précédent. Cette hausse illustre les efforts accrus de modération sur le continent, alors que plusieurs pays continuent de critiquer la plateforme pour son manque de contrôle sur les contenus diffusés. En Afrique du Nord, 7 millions de vidéos ont été supprimées au second semestre 2024.
Ces chiffres ont été dévoilés lors du deuxième sommet annuel africain pour un Internet plus sûr, qui s’est tenu la semaine dernière au Cap, en Afrique du Sud. L’événement a réuni des représentants gouvernementaux, des régulateurs et des acteurs de l’industrie venus de plusieurs pays, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Éthiopie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Kenya. Les discussions ont porté sur la sécurité en ligne, la modération des contenus et l’élaboration de politiques numériques adaptées aux réalités africaines.
« Des milliards de personnes viennent sur TikTok chaque jour pour créer, partager et se connecter. Nous faisons évoluer continuellement nos politiques et pratiques afin de sécuriser notre plateforme, permettant ainsi à notre communauté de découvrir et de faire ce qu’elle aime », a déclaré Helena Lersch, vice-présidente des politiques publiques chez TikTok.
Ces derniers mois, plusieurs pays africains ont pris des mesures à l’encontre de la plateforme. Au Sénégal, TikTok a été bloqué en août 2023, les autorités l’accusant d’être un canal pour la diffusion de messages haineux et subversifs menaçant la stabilité nationale. Avant son rétablissement en février 2024, le gouvernement avait exigé des garanties sur la modération des contenus jugés contraires aux valeurs nationales et aux bonnes mœurs.
En Somalie, le gouvernement a suspendu TikTok en août 2023, dénonçant son utilisation pour la diffusion de contenus violents et de fausses informations. Au Soudan du Sud, en janvier 2025, TikTok a été suspendu pendant une semaine à la suite de la publication de vidéos graphiques montrant des violences contre des ressortissants sud-soudanais au Soudan. « La montée de la violence liée aux contenus sur les réseaux sociaux au Soudan du Sud souligne la nécessité d'une approche équilibrée qui traite les causes profondes de l'incitation en ligne tout en protégeant les droits de la population », a déclaré Napoleon Adok Gai, directeur général du régulateur des communications sud-soudanais.
Au Kenya, en avril 2024, tandis que le Parlement examinait une proposition de suspension de TikTok pour sa supposée utilisation à des fins de propagande, de fraude et de diffusion de contenus à caractère sexuel, le gouvernement a opté pour une approche de co-régulation. Des débats similaires sur la régulation de TikTok ont également eu lieu au Maroc, en République démocratique du Congo (RDC) et au Burkina Faso.
Cependant, malgré ces efforts de modération et les chiffres impressionnants de suppression de vidéos, des limites subsistent quant à l’efficacité des mesures prises. Une enquête de la BBC, publiée le 3 mars 2024, a mis en lumière de graves dérives, notamment l'exposition de jeunes utilisateurs à des contenus sexuels explicites, dont la plateforme profiterait indirectement. Par ailleurs, un rapport publié en juillet 2024 par la fondation Mozilla et AI Forensics a révélé que TikTok Lite, une version allégée de l’application utilisée dans les pays en développement, souffre de failles de sécurité, favorisant la diffusion de contenus inappropriés.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Sur le continent africain, où les infrastructures météo sont limitées, des prévisions fiables sont essentielles. Elles aident à anticiper les risques climatiques, à sécuriser l’agriculture, à gérer les ressources en eau et à mieux planifier les activités économiques.
Google a récemment annoncé l'intégration de nouvelles prévisions de précipitations à court terme pour l'ensemble de l'Afrique dans son moteur de recherche. Cette initiative vise à améliorer l'accès à des informations météorologiques précises et quasi instantanées, notamment dans les régions où les infrastructures de surveillance sont insuffisantes.
Selon le communiqué de Google, ces prévisions sont rendues possibles grâce aux avancées du modèle de prévision immédiate MetNet, développé par Google Research. Ce système combine des données satellitaires et des observations au sol pour fournir des prévisions de précipitations avec une résolution de 5 kilomètres, mises à jour toutes les 15 minutes pour les 12 heures à venir. L'intégration directe dans les résultats de recherche Google permet aux utilisateurs africains d'accéder facilement à des informations précises en temps réel.
Le déploiement de cette technologie intervient dans un contexte où l'Afrique est l'un des continents les moins couverts par les radars météorologiques, avec seulement une quarantaine de stations radar, contre près de 300 en Amérique du Nord. Cette carence en infrastructures rend les modèles traditionnels peu fiables sur le continent. MetNet, un système basé sur l’intelligence artificielle, fournit des prévisions précises sans nécessiter de radars terrestres. Ce projet a été partiellement développé par Google Research Africa, avec la contribution d'experts locaux à Accra et Nairobi, afin de l'adapter aux réalités spécifiques du terrain.
Pour les petits agriculteurs, cette innovation représente une avancée majeure. L'agriculture, essentielle pour les économies africaines, emploie environ 60 % de la population active et contribue de 30 % à 60 % du PIB dans certains pays. Les petits exploitants, qui représentent près de 60 % des exploitations en Afrique subsaharienne, sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.
Grâce à des prévisions météorologiques plus précises, ces exploitants pourront mieux planifier les semis, les récoltes et d'autres activités agricoles, réduisant ainsi les risques climatiques et améliorant leurs rendements. Cette technologie contribuera également à renforcer la résilience des communautés rurales face aux effets du changement climatique, en leur fournissant les outils nécessaires pour s'adapter aux conditions météorologiques changeantes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La lutte contre le chômage est au cœur des ambitions du gouvernement du Sénégal. Dans ce cadre, des initiatives sont mises en œuvre pour faciliter la recherche d’emploi par les citoyens en quête d'opportunités professionnelles.
Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye (photo), a procédé, le lundi 1er avril, au lancement officiel de la plateforme numérique « Tabax Sénégal », destinée aux chercheurs d'emploi, aux entrepreneurs et aux investisseurs. L’initiative vise à répondre aux défis de l’emploi, de l’entrepreneuriat et du financement de projet.
Nous lançons officiellement ce 1er avril 2025 la plateforme numérique https://t.co/JVQBszPcHP, un outil innovant au cœur de notre stratégie nationale pour l’emploi, l’entrepreneuriat et l’investissement.
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) April 1, 2025
Cette initiative rassemble candidats à l’emploi, porteurs de projets et… pic.twitter.com/2V48Ywrcvy
La plateforme Tabax Sénégal permet de mettre en relation les demandeurs d'emploi avec des opportunités professionnelles correspondant à leurs compétences. Elle propose également un accompagnement pour les porteurs de projets en facilitant l'accès à des financements et à des partenariats stratégiques. Enfin, les investisseurs y trouveront une vitrine d'initiatives à fort potentiel de croissance, favorisant ainsi un environnement propice au développement économique du Sénégal.
Tabax Sénégal offre un profil personnalisé à chaque utilisateur, une mise en relation simplifiée entre les acteurs, des opportunités d'affaires, un espace interactif pour le suivi des projets et des candidatures, ainsi qu’une certification des compétences. La plateforme permet à chaque Sénégalais d'intégrer son curriculum vitae (CV) dans une base de données d’offres et de recherches d'emplois, en toute équité et transparence.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’emploi, l’entrepreneuriat et l’investissement. Elle intervient dans un contexte marqué par une légère hausse du chômage dans le pays. Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le taux de chômage au Sénégal a atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024, contre 19,5 % à la même période en 2023, soit une hausse de 0,8 point de pourcentage.
Avec plus de 200 000 à 300 000 jeunes arrivant sur le marché de l'emploi chaque année, l’accès à des emplois stables constitue un enjeu majeur. La numérisation des services d'emploi devrait permettre de fluidifier les recrutements et d'améliorer l'adéquation entre l'offre et la demande. Par ailleurs, la plateforme ambitionne de mobiliser des financements locaux et internationaux pour soutenir l'entrepreneuriat.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les menaces cybercriminelles sont en croissance à travers le monde, selon plusieurs entreprises mondiales spécialisées dans la cybersécurité. Au-delà des attaques aux systèmes informatiques et d’informations, l’imprudence des utilisateurs du numérique profite également grandement aux cybercriminels.
À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont des espaces incontournables d’échange, mais aussi de risques. Une étude récente de Kaspersky révèle que la recherche de validation en ligne rend de nombreux utilisateurs vulnérables au harcèlement, aux arnaques et aux manipulations. Près de 45 % des millennials (regroupe les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990) affirment partager des événements majeurs de leur vie – promotions, déménagements, ruptures – sur leurs communautés en ligne avant même d’en informer leurs proches. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par Kaspersky le 1er avril.
Selon l’étude, 55 % des personnes interrogées estiment quant à elles que les relations en personne restent plus authentiques, soulignant ainsi une dépendance aux interactions numériques. Cette exposition excessive aux plateformes numériques n’est pas sans conséquences. Plus de 70 % des millennials ne vérifient pas systématiquement l'identité de leurs interlocuteurs en ligne, et 64 % ont déjà interagi avec des individus mal intentionnés. De plus, 14 % admettent avoir utilisé un faux nom ou profil, illustrant une banalisation de l'anonymat en ligne.
« Il y a un besoin profond de validation sociale chez cette génération qui a grandi avec le numérique, mais la quête de reconnaissance en ligne peut brouiller les repères. Lorsqu’un post bien pensé génère un flot de réactions positives, il devient tentant de privilégier cette gratification immédiate au détriment d’échanges authentiques et profonds », analyse Ruth Guest, spécialiste des comportements numériques.
Une vulnérabilité accrue en Afrique
Si ces tendances sont observées à l'échelle mondiale, leur impact est encore plus marqué en Afrique. Le continent connaît une adoption massive des réseaux sociaux, portée par l’essor des smartphones, l’amélioration de la connectivité Internet et l’essor de la jeunesse. Selon une étude de Meltwater et We Are Social, en 2024, l’Afrique comptabilisait près de 276,2 millions d’utilisateurs sur les réseaux sociaux.
Le rapport de Kaspersky intervient dans un contexte où les cybermenaces en Afrique sont en forte augmentation. Selon INTERPOL, les escroqueries en ligne, l'usurpation d'identité et l'ingénierie sociale sont devenues des préoccupations majeures. Les cybercriminels exploitent les informations figurant sur les comptes personnels de médias sociaux pour mener des attaques par ingénierie sociale plus efficaces et accéder aux systèmes en vue de déployer des rançongiciels.
L’absence de sensibilisation et le manque de régulations adaptées dans plusieurs pays africains exposent davantage les internautes aux attaques cybercriminelles. INTERPOL signale notamment que les réseaux sociaux sont de plus en plus exploités pour des fraudes, des arnaques sentimentales et des campagnes de désinformation ciblant les populations vulnérables.
Vers une utilisation plus sécurisée des réseaux sociaux
Le rapport met en avant plusieurs recommandations pour réduire les risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. Il est essentiel de vérifier l’identité des interlocuteurs et de ne pas accepter de demandes d’amis ou d’interactions sans s’assurer de leur authenticité. La protection des informations personnelles passe par une limitation de la diffusion de données sensibles sur les plateformes publiques. L’adoption de mots de passe forts, avec des combinaisons complexes et uniques pour chaque compte, est également recommandée. Enfin, il est crucial de se méfier des liens et messages suspects envoyés par des inconnus, car ils peuvent être à l’origine de tentatives d’hameçonnage.
« La facilité avec laquelle nous échangeons en ligne nous fait parfois oublier les précautions essentielles. Vérifier les identités, limiter l’accès aux informations personnelles et apprendre à repérer les signaux d’alerte sont aujourd’hui des réflexes indispensables pour évoluer sereinement sur internet », souligne Marc Rivero, chercheur en cybersécurité chez Kaspersky.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Guinée place la transformation numérique au cœur de son développement. Pour accélérer ce processus, le gouvernement mise sur des partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux et des collaborations public-privé, visant à moderniser les infrastructures et à renforcer la connectivité.
La ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, au centre), a reçu le mercredi 26 mars une délégation de VINCI Énergies Guinée, une société spécialisée dans les infrastructures énergétiques et numériques. Cette réunion visait à explorer les opportunités de collaboration entre le ministère et l’entreprise afin d’accélérer la transformation numérique en Guinée.
Les discussions ont porté sur plusieurs projets stratégiques du ministère, notamment la création d’un Technopole, la construction de réseaux métropolitains à travers le pays, l’édification d’un second data center et l’amélioration des infrastructures télécoms. La ministre a insisté sur l’importance de la coopération avec les acteurs privés pour réaliser les ambitions numériques de la Guinée.
Depuis son implantation en Guinée en 2016, la société VINCI Énergies a joué un rôle clé dans le développement des infrastructures énergétiques, notamment en participant à la mise en place du réseau électrique dans le cadre du projet OMVG sur l’axe Mali-Labé. Dans le domaine du numérique, l'entreprise investit dans les métiers de la numérisation de l'économie.
La rencontre intervient dans un contexte où la Guinée cherche à moderniser son infrastructure numérique pour soutenir sa croissance économique. Le pays, qui a fait des avancées notables dans la connectivité grâce à des investissements soutenus, reste confronté à des défis tels que l’extension de la couverture Internet en milieu rural et la sécurisation des infrastructures numériques.
La collaboration avec VINCI Énergies pourrait ainsi accélérer le déploiement de solutions innovantes, renforcer les capacités techniques locales et améliorer l’accès aux services numériques pour les citoyens et les entreprises. Cette alliance pourrait également jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre de la vision Simandou 2040, un projet ambitieux visant à transformer la Guinée en un hub technologique régional, avec des infrastructures numériques solides et un environnement propice à l’innovation et à la croissance économique.
Avec cette alliance en cours de formalisation, la Guinée se positionne pour franchir une nouvelle étape dans sa transformation numérique, en s’appuyant sur l’expertise d’un acteur international reconnu pour son savoir-faire en matière d’infrastructures énergétiques et numériques. Les discussions futures devraient permettre de formaliser les modalités précises de cette collaboration et d’identifier les projets pilotes qui seront mis en œuvre dans les mois à venir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec l'essor de la connectivité numérique en Afrique et dans le monde, la maîtrise des TIC devient un atout essentiel. Conscient de cet enjeu, le Maroc déploie des initiatives stratégiques pour préparer sa jeunesse aux métiers technologiques et renforcer son positionnement dans l'économie digitale.
Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, en partenariat avec Huawei Maroc, a lancé, le mardi 25 mars, le programme « DigiSchool 2025 ». Cette initiative, qui succède au succès de la première phase en 2024, vise à renforcer l’intégration des technologies numériques dans le système éducatif marocain.
S'exprimant sur le projet, Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, a déclaré : « ce programme développe les compétences numériques des enseignants et élèves, stimule leur esprit d’innovation et leur ouverture aux technologies modernes. Nous œuvrons pour un avenir résilient et connecté, avec une école publique de qualité accessible à tous ».
Le programme DigiSchool 2025 prévoit la formation de 1800 enseignants aux technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, la robotique et la réalité augmentée. Dans le même temps, 36 000 élèves rejoindront les clubs DigiSchool répartis dans 248 établissements à travers les 12 régions du Maroc. Ces clubs offriront une initiation aux technologies de demain et aux compétences transversales, favorisant ainsi l’esprit d’innovation des jeunes générations.
Cette initiative s’inscrit dans la feuille de route 2022-2026 du Maroc pour moderniser son système éducatif, avec pour objectif de préparer une génération d’élèves et d’enseignants à évoluer dans un environnement numérique. En s’appuyant sur le partenariat public-privé, ce programme marque une avancée majeure vers une éducation plus inclusive et innovante.
DigiSchool 2025 s’inscrit également dans la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 », qui ambitionne de positionner le pays comme un hub technologique majeur en Afrique. Parmi les objectifs clés figurent la formation de 100 000 jeunes par an aux métiers du numérique et la création de 240 000 emplois dans le secteur numérique d’ici 2030. Cette initiative répond ainsi aux besoins croissants de compétences, tout en contribuant à développer une main-d'œuvre qualifiée, prête à relever les défis de l’ère numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec sa population jeune, l'Afrique pourrait s'imposer comme un acteur majeur de la main-d'œuvre mondiale dans les 10 à 15 ans à venir. Cependant, pour concrétiser ce potentiel, des investissements massifs dans l'éducation et la formation sont indispensables pour préparer cette jeunesse aux défis de demain.
Grâce au projet « Compétences innovantes en Afrique de l'Est » (dSkills-EA), plus de 4000 jeunes ont acquis des compétences numériques dans les sept pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) — Burundi, République démocratique du Congo, Kenya, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Ouganda. Porté par la coopération allemande via la GIZ et mis en œuvre par le Conseil interuniversitaire pour l'Afrique de l'Est (IUCEA), ce programme a pour objectif de renforcer l’employabilité des jeunes et de stimuler l’innovation numérique dans la région.
Lancé en 2021, dSkills-EA prendra fin le 31 mars 2025, après quatre ans de mise en œuvre. Dans un communiqué publié le mercredi 26 mars, la CAE a salué l’impact du projet et annoncé de nouvelles initiatives pour poursuivre cet élan. « DSkills-EA démontre la force de la collaboration entre les gouvernements, le monde universitaire et l'industrie. En dotant des milliers de jeunes de compétences durables, nous avons jeté les bases d'un écosystème numérique florissant en Afrique de l'Est. L’Alliance régionale de l’IA de la CAE s’appuiera sur ce succès pour développer les infrastructures d’intelligence artificielle et renforcer les capacités régionales, afin d’assurer la place de l’Afrique de l’Est dans l’avenir numérique », a souligné David Roos, directeur du projet dSkills-EA.
Une réponse au déficit de compétences numériques
L’économie de la CAE souffre d’une faible productivité et compétitivité, entraînant un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes. D’après la GIZ, le développement socio-économique dépend fortement de l’innovation et de l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC). Pourtant, les universités peinent encore à répondre aux besoins du secteur privé et des jeunes entrepreneurs.
Pour pallier ces lacunes, dSkills-EA a introduit des formations courtes adaptées aux besoins de l’industrie, soutenu les jeunes entrepreneurs dans le développement de solutions numériques et amélioré le programme de maîtrise en systèmes embarqués et mobiles au Centre d'excellence pour les TIC en Afrique de l'Est (CENIT-EA), hébergé à la Nelson Mandela African Institution of Science and Technology (NM-AIST). L'initiative a réuni plus de 300 partenaires privés et 100 universités, établissant une base solide pour la transformation numérique en Afrique de l'Est.
Un enjeu crucial pour l’avenir de l’Afrique
Selon une étude de la Société financière internationale (SFI), 230 millions d’emplois en Afrique nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Pourtant, en 2022, le continent affichait un indice de déficit de compétences numériques compris entre 1,8 et 5, bien en dessous de la moyenne mondiale de 6, d’après la Banque mondiale. L’institution précise également que 12 des 20 pays ayant les niveaux les plus faibles de compétences numériques se trouvent en Afrique, entravant l’émergence d’une économie numérique compétitive.
Des initiatives comme dSkills-EA sont essentielles pour réduire cet écart et préparer la jeunesse africaine aux métiers de demain. En offrant une formation ciblée et adaptée aux besoins du marché, dSkills-EA permet aux jeunes de s’insérer rapidement dans le monde professionnel, en leur fournissant des compétences techniques et pratiques adaptées à des secteurs en pleine expansion.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Sénégal ambitionne de devenir un pôle d’excellence technologique en Afrique d’ici 2034. Pour concrétiser cette vision, le gouvernement renforce ses partenariats stratégiques avec des acteurs clés pour accélérer sa transformation numérique.
Le gouvernement sénégalais envisage une collaboration avec l’entreprise technologique chinoise Huawei pour accélérer la mise en œuvre de sa stratégie de transformation numérique et de ses projets de modernisation. Cette volonté s’est concrétisée lors d’une rencontre, le mardi 25 mars, entre Alioune Sall (photo, à gauche), ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, et Shen Li (photo, au centre), président de Huawei pour l’Afrique de l’Ouest, du Nord et du Centre.
Au cours de cette rencontre, les discussions ont porté sur plusieurs axes de la transformation numérique du Sénégal, notamment l'amélioration de la connectivité à travers les réseaux haut débit, le déploiement de la 5G, ainsi que l'implantation de plateformes numériques et de services cloud souverains. L'inclusion numérique a également été abordée, avec la proposition de rendre des smartphones accessibles dès 8000 FCFA (environ 14 dollars) pour faciliter l'accès à la connectivité pour tous les Sénégalais. Huawei a souligné son engagement pour accélérer la numérisation des services publics et moderniser les infrastructures numériques du pays, tout en collaborant avec le secteur privé local pour soutenir cette dynamique.
Cette rencontre intervient dans le cadre du New Deal Technologique, un programme stratégique qui marque la nouvelle vision numérique du Sénégal. Ce plan vise à structurer le secteur numérique et à centraliser la gouvernance des technologies pour améliorer l'efficacité des services publics et favoriser une transition numérique inclusive. Les objectifs incluent la dématérialisation de 90 % des services publics d'ici 2034, la formation de 100 000 experts du numérique, la création de pôles d’excellence technologiques, et la sécurisation des données sensibles au Sénégal.
Huawei, déjà bien implanté au Sénégal, a contribué à des projets majeurs dans les secteurs des télécommunications et de la formation des talents locaux en technologies de l’information. Cette rencontre ouvre la voie à une collaboration renforcée et à des initiatives communes pour soutenir la croissance économique du pays, notamment à travers l’implémentation réussie du New Deal Technologique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités de l’État de Benue au Nigeria attachent une grande importance à la transformation numérique, tout comme le gouvernement fédéral. Dans cette dynamique, l’État a signé un partenariat avec Huawei en novembre 2024.
L’État de Benue s’est engagé cette semaine à former 40 000 fonctionnaires aux outils numériques et aux compétences en TIC. Les formations seront notamment dispensées par la Commission nigériane de protection des données (NDPC).
Cette formation permettra aux fonctionnaires d’utiliser les plateformes mises en œuvre par le gouvernement de l’État pour soutenir la transformation numérique. Parmi ces solutions, on retrouve un système de gestion électronique des documents, un portail d'information géographique, une plateforme de soutien aux start-up et un site Web dédié au Bureau du chef de service de l'État.
« Grâce à cette formation, nous favorisons une main-d'œuvre prête pour l'avenir, capable de s'adapter aux exigences d'un monde en évolution rapide », a déclaré Hyacinth Iormem Alia, gouverneur de l'État de Benue. Cet avis est également soutenu par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui partage cette vision dans ses recommandations.
Dans son rapport intitulé « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », l’organisation estime que « pour soutenir le passage à l'administration numérique, les pays doivent absolument investir dans le développement des compétences des fonctionnaires ».
L’OCDE ajoute que les technologies numériques ont et vont avoir un impact profond sur les économies, les marchés du travail et les sociétés. Cette tendance est confirmée par la Banque mondiale, qui prévoit que près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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