Selon l’OMS, la pénurie de travailleurs de la santé en Afrique pourrait atteindre 6,1 millions d’ici 2030 en l’absence de mesures urgentes. Le numérique s’impose dès lors comme un levier essentiel pour combler les lacunes et améliorer l’accès aux soins dans la région.
Blademy, une initiative de l’Agence Digitale N’zassa (ADN) en Côte d’Ivoire, a conclu un partenariat stratégique avec l’incubateur international FasterCapital dans le cadre du programme EquityPilot. L’accord vise à renforcer la santé connectée en Afrique de l’Ouest grâce à des solutions adaptées, locales et abordables.
« Brandemy illustre le type d’innovation pragmatique et à fort impact que nous recherchons : du matériel simple, des logiciels intelligents et un modèle d’entreprise adapté aux marchés mal desservis. Notre programme EquityPilot fournira les orientations de capital, de réseau et techniques nécessaires pour transformer les pilotes démontrables en un impact évolutif sur les systèmes de santé », a déclaré le fondateur et PDG de FasterCapital, Hesham Zreik (photo).
Dans le cadre de cette collaboration, Blademy bénéficiera de capitaux de croissance, d’un mentorat international, d’un accompagnement à la commercialisation et d’un appui à la levée de fonds. Ces ressources permettront d’accélérer le déploiement de sa plateforme de santé hors ligne et connectée Bluetooth, destinée à améliorer le suivi du diabète, de l’hypertension et de la goutte.
La solution repose sur des glucomètres, tensiomètres et testeurs d’acide urique Bluetooth à bas prix, associés à une application Android/iOS fonctionnant hors connexion. Les données, stockées localement puis exportées vers les cliniciens, facilitent le suivi des patients dans les zones rurales et périurbaines, tout en réduisant les coûts liés aux soins chroniques.
Cette initiative intervient alors que la e-santé connaît une croissance rapide en Afrique de l’Ouest, mais reste freinée par la faible connectivité et la dépendance aux équipements importés. Dans une région où des millions de personnes souffrent de maladies chroniques et où la pénurie de professionnels de santé est particulièrement préoccupante, Blademy propose une réponse adaptée aux réalités locales.
Avec l’appui de FasterCapital, une feuille de route de 6 à 18 mois est prévue, incluant des pilotes au Ghana et au Sénégal avant un déploiement en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Burkina Faso. À terme, Blademy ambitionne de devenir un acteur de référence de la santé connectée en Afrique de l’Ouest, en renforçant la prévention et en réduisant le poids économique des maladies chroniques.
Samira Njoya
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Ces derniers mois, les autorités bissau-guinéennes ont engagé la numérisation du système de santé. Le secteur pharmaceutique, maillon central de cette transformation, devrait également bénéficier de cette modernisation.
La Guinée-Bissau a promulgué, la semaine dernière, un mandat national de traçabilité pharmaceutique : un dispositif réglementaire imposant le suivi et l’authentification de chaque médicament tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Annoncée officiellement le vendredi 26 septembre, l’initiative, menée en partenariat avec l’italien Antares Vision Group (AVG), vise à sécuriser l’accès des patients aux traitements et à moderniser la gestion du secteur pharmaceutique.
« La sécurité et la transparence pharmaceutiques sont les fondations d’un système de santé moderne. Avec le Catalogue national des médicaments au cœur du dispositif, la Guinée-Bissau met en place un modèle qui protège les patients, garantit la conformité et assure un accès durable aux médicaments », a déclaré Gianluca Mazzantini, PDG d’Antares Vision Group.
Le dispositif s’appuie sur plusieurs outils clés, dont le Catalogue national des médicaments, une plateforme officielle centralisant toutes les données relatives aux produits de santé. Dès octobre 2025, il sera complété par l’AVGroupHub, une interface numérique accessible aux fabricants, importateurs, distributeurs et dispensateurs. Ce système permettra l’enregistrement obligatoire des produits, en conformité avec la réglementation qui entrera en vigueur en mars 2026, afin d’assurer une traçabilité complète et de renforcer la lutte contre les circuits illégaux.
Cette initiative intervient dans un contexte où la Guinée-Bissau fait face à de forts défis en matière de régulation pharmaceutique : circuits parallèles de distribution, manque de contrôle centralisé, absence de données fiables sur la disponibilité des médicaments. Elle s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de santé numérique, lancée en janvier 2025, qui vise à moderniser la gestion des données, améliorer la coordination entre établissements et renforcer la supervision des chaînes d’approvisionnement pharmaceutique.
À terme, ce programme devrait permettre de renforcer la transparence du secteur, lutter contre la contrefaçon et sécuriser l’accès des populations aux traitements essentiels, tout en posant les bases d’une santé numérique moderne et durable en Guinée-Bissau.
Samira Njoya
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Le gouvernement ivoirien a engagé une politique visant à moderniser les services publics. L’interconnexion des plateformes est un élément crucial pour fluidifier les échanges de données et renforcer l’efficacité et la transparence de l’État.
Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté (photo), a lancé, le jeudi 25 septembre à Abidjan, une plateforme d’interopérabilité de l’administration publique. Cet outil vise à permettre un échange sécurisé, en temps réel, de données entre les systèmes d’information des entités étatiques.
Selon le ministre, cette plateforme doit permettre de rompre avec le fonctionnement en silo des administrations, qui engendre lenteurs et coûts pour l’État comme pour les usagers. Elle constitue un levier central pour simplifier les procédures, améliorer la qualité des services, renforcer la transparence et soutenir l’ambition ivoirienne d’atteindre le « zéro papier » à l’horizon 2030.
La solution retenue, baptisée UXP, est développée par la société estonienne Cybernetica. Open source et adaptable, elle permet aux systèmes d’information de communiquer entre eux et d’échanger en temps réel des données de manière sécurisée. Concrètement, un citoyen n’aura plus à fournir plusieurs fois les mêmes documents à différentes administrations. Une donnée enregistrée par un service pourra être automatiquement partagée avec un autre, avec l’accord de l’usager.
La phase pilote concerne douze structures publiques, parmi lesquelles la Direction générale des impôts, l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI), la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), la Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE), le Centre de promotion des investissements (CEPICI) et le Tribunal de commerce d’Abidjan. Le projet est conduit par la Société nationale de développement informatique (SNDI), dans le cadre de la feuille de route numérique adoptée en 2022 avec l’appui du cabinet estonien Digital Nation.
L’initiative s’inscrit dans la vision du Plan stratégique Côte d’Ivoire 2030, qui place le numérique au cœur de la modernisation et de l’inclusion. À terme, la plateforme pourrait réduire significativement les délais de traitement des démarches, limiter les coûts liés aux doublons administratifs et renforcer la confiance des usagers dans l’administration publique. Elle devra toutefois relever plusieurs défis, notamment l’appropriation de l’outil par l’ensemble des administrations, la sécurisation des données et l’extension progressive à toutes les structures publiques.
Samira Njoya
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En mettant sur pied cette plateforme, les autorités algériennes visent à mieux protéger leurs citoyens pendant leurs déplacements à l’étranger. Désormais, ils bénéficieront d’un suivi numérique centralisé et d’une réactivité renforcée des services consulaires en cas d’urgence.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a officiellement lancé, le jeudi 25 septembre, la plateforme numérique « DZ Travellers », destinée aux citoyens algériens voyageant à l’étranger. Accessible à l’adresse https://apcs.mfa.gov.dz, ce portail centralise toutes les informations, recommandations et directives nécessaires en cas d’urgence ou de crise, afin de renforcer la protection et l’accompagnement des voyageurs.
« Ce nouveau service s’inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer les mécanismes existants et les procédures adoptées pour assurer la protection et garantir la sécurité de nos citoyens, ainsi que leur accompagnement, conformément aux instructions des hautes autorités du pays », a souligné le ministère des Affaires étrangères.
Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale de modernisation des services consulaires et de digitalisation des dispositifs de soutien aux citoyens. Il s’inscrit également dans le prolongement de la Stratégie nationale de transformation numérique (SNTN), qui fait des e-services et de la numérisation complète de l’administration des priorités majeures.
« DZ Travellers » devrait permettre d’améliorer la réactivité des services consulaires en cas d’urgence, faciliter la prévention des risques, renforcer la sécurité des déplacements et optimiser l’assistance apportée aux Algériens à l’étranger, et contribuer à une gestion numérique plus efficace des situations critiques et des dispositifs consulaires.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Chine et l’Éthiopie entretiennent des relations diplomatiques depuis 1970. Avec l’essor du numérique, leur coopération s’est étendue à de nouveaux domaines stratégiques, plaçant la transformation digitale au cœur de leur partenariat.
Le ministre éthiopien de l’Innovation et de la Technologie, Belete Molla Getahun, et son homologue chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information, Li Lecheng, ont signé, le jeudi 25 septembre à Addis-Abeba, un protocole d’accord visant à soutenir la mise en œuvre de la stratégie nationale « Digital Ethiopia 2025 » et à accélérer la transformation numérique du pays.
Today, I had the pleasure of meeting Mr. Li Lecheng, Minister of Industry and Information Technology of China, as we co-chaired a high-level Ethiopia–China bilateral dialogue in Addis Ababa under the theme:
— Belete Molla Getahun (@BeleteMG) September 25, 2025
“Digital & Emerging Tech Industry Collaboration: Advancing Practical… pic.twitter.com/ry8TMApABg
« Notre partenariat stratégique va au-delà de la diplomatie. Il repose sur une vision commune et une profonde confiance politique, pilier essentiel du programme de développement national de l’Éthiopie et passerelle vers un avenir plus intégré et plus résilient », a déclaré le ministre Belete Molla sur X.
Le protocole entend contribuer au développement socio-économique durable en Éthiopie. Il cible notamment l’expansion des infrastructures de télécommunications, avec le déploiement de la fibre optique, de la 5G et des communications par satellite ; le développement des filières technologiques émergentes, telles que l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et les services liés aux mégadonnées et au cloud computing ; ainsi que le partage de connaissances et d’expertise avec la Chine.
Cet accord s’inscrit dans la consolidation du partenariat stratégique conclu entre l’Éthiopie et la Chine en 2023, renforçant la coopération bilatérale dans le domaine des technologies numériques. Sur le plan national, l’économie numérique éthiopienne reste marquée par un taux de pénétration Internet encore faible (21,3 % en 2024 selon DataReportal) et par des disparités importantes entre zones urbaines et rurales. Néanmoins, le secteur connaît une dynamique soutenue, portée par la croissance des services mobiles, le développement des infrastructures et les réformes engagées par le gouvernement pour renforcer les capacités numériques du pays.
Une mise en œuvre effective du protocole pourrait améliorer la connectivité, stimuler l’innovation locale et renforcer les compétences numériques. Il devrait également contribuer à la création d’emplois dans les filières technologiques, avec des impacts économiques et sociaux au-delà des frontières éthiopiennes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que le commerce en ligne devient un moteur de croissance en Afrique, le Ghana cherche à structurer son marché. L’objectif est de tirer parti des nouvelles technologies et de l’adoption des usages numériques pour stimuler l’économie et favoriser l’inclusion.
Le ministère ghanéen du Commerce, de l’Agroalimentaire et de l’Industrie a inauguré, le mercredi 24 septembre, un comité directeur national du commerce électronique. Cet organe de 26 membres est chargé d’assurer le pilotage, la coordination et l’orientation stratégique afin de bâtir un écosystème numérique dynamique, inclusif et compétitif.
Selon le vice-ministre du Commerce, Sampson Ahi (photo, au centre), ce comité servira de plateforme interministérielle pour harmoniser le développement du commerce électronique avec les objectifs nationaux et les meilleures pratiques internationales. Il a souligné qu’avec des systèmes efficaces, le commerce en ligne pourrait transformer des vies, notamment en facilitant l’accès des artisans ruraux aux marchés internationaux au Ghana.
L’initiative s’inscrit dans la continuité de la validation récente de la première stratégie nationale de commerce électronique, élaborée en collaboration avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). À travers cette démarche, le gouvernement entend tirer pleinement parti du numérique comme levier de croissance et d’inclusion économique.
D’après Statista, le chiffre d’affaires du marché ghanéen du commerce électronique devrait atteindre 1,65 milliard de dollars en 2025, puis 2,64 milliards de dollars d’ici 2030. Portée par une population jeune et une pénétration d’Internet en forte progression, cette dynamique ouvre d’importantes perspectives, mais elle reste freinée par des obstacles structurels : sécurité des paiements, fluidité des échanges transfrontaliers, confiance des consommateurs et logistique du dernier kilomètre.
Dans ce contexte, le comité directeur aura un rôle déterminant à jouer. Il devra coordonner les efforts des différentes parties prenantes, proposer des solutions innovantes pour surmonter ces obstacles et contribuer à consolider la position du Ghana parmi les marchés les plus compétitifs d’Afrique de l’Ouest dans le domaine du commerce électronique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Engagé dans une transformation numérique ambitieuse, le Sénégal veut accélérer la mise en œuvre de sa stratégie d’ici 2034. L’appui de ses partenaires constitue un moteur décisif pour concrétiser cette vision.
En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies à New York, le Sénégal et la Fondation Gates ont signé, le mercredi 24 septembre, un partenariat stratégique de plus de 10 millions de dollars. Les fonds visent à soutenir le New Deal technologique, la stratégie numérique nationale lancée en février 2025 par le président Bassirou Diomaye Faye (photo, à droite).
Le Président a reçu en audience M. @BillGates, Président de la Gates Foundation.
— Présidence Sénégal (@PR_Senegal) September 24, 2025
Cette rencontre a permis de conclure un partenariat stratégique de plus de 10 millions de dollars pour accélérer le #NewDealTechnologique et faire du Sénégal un hub africain d’innovation numérique. pic.twitter.com/kBJk37Sigr
Selon une source citée par la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), l’accord prévoit le déploiement d’une identité numérique universelle, la création d’un hub d’intelligence artificielle dédié à l’innovation dans la santé et l’agriculture, ainsi que la mise en place d’une Delivery Unit chargée de garantir la transparence et l’efficacité dans la conduite des projets.
Cette signature fait suite à une première rencontre entre Bill Gates (photo, à gauche) et Bassirou Diomaye Faye lors de la 79ᵉ Assemblée générale de l’ONU, où ils avaient convenu de renforcer leur collaboration dans plusieurs domaines, notamment l’agriculture assistée par l’IA, l’assainissement et l’utilisation du numérique pour améliorer divers secteurs stratégiques.
Les fonds mobilisés auprès de la Fondation Gates devraient ainsi contribuer à la mise en œuvre de la feuille de route du New Deal technologique, dont le budget initial s’élève à 1105 milliards FCFA (environ 2 milliard de dollars). Sur ce montant, 950 milliards étaient déjà identifiés, tandis que 155 milliards restaient à mobiliser pour concrétiser l’ensemble des ambitions de la stratégie. Ce programme national vise entre autres à numériser les services publics, moderniser l’administration, consolider la souveraineté numérique et positionner le Sénégal comme un hub technologique régional.
Grâce à ce partenariat, le gouvernement entend accélérer l’exécution des projets prioritaires, offrir de nouveaux services numériques inclusifs aux citoyens et attirer davantage d’investissements dans l’écosystème numérique sénégalais.
Samira Njoya
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Créée en 1990, l’université propose une formation flexible qui combine le système LMD et l’enseignement à distance, permettant aux étudiants et aux professionnels de poursuivre leurs études.
L’Université de la formation continue (UFC) d’Algérie a lancé, mardi 23 septembre 2025, la Semaine nationale de l’enseignement numérique, qui se poursuivra jusqu’au 30 septembre. L’événement constitue pour l’institution une vitrine de ses avancées en matière de transformation numérique, un axe qu’elle considère comme « un choix stratégique pour l’université algérienne », selon l’Algérie Presse Service (APS).
Dans son allocution, le recteur de l’UFC, Yahia Djaafri (photo), a indiqué que l’université a déjà formé plus de 800 enseignants aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle a également finalisé cette année la conception de 683 cours en ligne, dont 120 en anglais, et dispose désormais de 68 plateformes numériques destinées aux étudiants.
La première journée de la Semaine a aussi été marquée par la signature d’une convention de coopération avec le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA). Cet accord permettra aux étudiants d’accéder à la bibliothèque numérique du HCLA, laquelle contient plus de 12 000 ouvrages.
M. Djaafri a souligné que l’investissement dans la numérisation « renforce la qualité et l’innovation, et ouvre de larges perspectives de partenariat avec les établissements économiques et technologiques, positionnant l’université comme un acteur fondamental dans l’édification d’une société du savoir ».
Au-delà du cas de l’UFC, cette dynamique s’inscrit dans le projet de numérisation de l’enseignement supérieur engagé par les autorités algériennes. En janvier dernier, lors d’une visite à l’Université d’Oran 1 Ahmed-Ben Bella, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, avait affirmé que « la numérisation des établissements universitaires est devenue une réalité et commence à donner ses fruits, concrétisant son principe général de simplification et d’efficacité », selon l’APS.
La même source rapporte qu’en avril 2024, un rapport présenté en Conseil des ministres faisait état de progrès notables dans le développement des modes de gestion des établissements universitaires et la modernisation des œuvres universitaires. Ces évolutions visent notamment à améliorer les conditions de vie des étudiants et à rationaliser les dépenses publiques dans ce secteur.
Isaac K. Kassouwi
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Face à la montée des cyberattaques qui fragilisent fortement les services financiers numériques, la cybersécurité s’impose comme un enjeu majeur pour le secteur bancaire. Les institutions multiplient les initiatives pour protéger leurs systèmes et renforcer la confiance des usagers.
La Banque centrale du Kenya (CBK) a annoncé le lundi 22 septembre la création d’un Centre des opérations de cybersécurité du secteur bancaire (BS-SOC). Cette initiative vise à renforcer la résilience du système financier kényan face à l’évolution rapide et de plus en plus fréquente des cybermenaces.
Press Release: Establishment of Banking Sector Cyber Security Operations Centrehttps://t.co/nMOR1Z1rtI pic.twitter.com/niYZJjPexp
— Central Bank of Kenya (@CBKKenya) September 22, 2025
« Le succès de la mise en œuvre du BS-SOC exige une collaboration et une coopération complètes de la part de toutes les parties prenantes. Ce partenariat est essentiel pour renforcer la résilience du secteur bancaire face aux cybermenaces sophistiquées », a déclaré la Banque centrale dans un communiqué.
Le BS-SOC est intégré à la Cyber Fusion Unit de la CBK et fournira des services essentiels tels que la veille sur les menaces, la réponse aux incidents, l’analyse criminalistique numérique et les cyberenquêtes. Désormais, toutes les institutions financières régulées, qu’il s’agisse de banques commerciales ou de prestataires de services de paiement, devront signaler leurs incidents dans les délais prescrits. Elles devront également se conformer simultanément aux directives antérieures et aux nouvelles exigences introduites en 2024, dans l’attente de l’harmonisation complète du cadre réglementaire.
Le dispositif s’inscrit dans la mise en œuvre du règlement de 2024 sur l’infrastructure critique et la lutte contre la cybercriminalité, et aligne ses objectifs sur le Plan stratégique 2024–2027 de la CBK. Il intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques informatiques visant l’écosystème financier du pays.
Dans son rapport sur la stabilité du secteur financier publié en août 2025, la Banque centrale relève que les cas de fraude bancaire ont plus que doublé en 2024, passant de 153 à 353. Le montant exposé a atteint 1,9 milliard de shillings kényans (14,7 millions USD), tandis que les pertes effectives ont presque quadruplé, atteignant 1,5 milliard de shillings.
En créant ce centre opérationnel dédié, la CBK espère renforcer la capacité du pays à contrer les intrusions, limiter les pertes financières et restaurer la confiance des usagers dans le système bancaire. Le BS-SOC devrait également favoriser une coopération accrue entre banques, prestataires de services de paiement et autorités de régulation, contribuant ainsi à la stabilité et à la sécurité du secteur financier kényan.
Samira Njoya
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En mai dernier, Djibouti a lancé son code du numérique pour mieux structurer son économie numérique. Le pays explore désormais de nouveaux partenariats, misant sur l’expertise étrangère pour accélérer la modernisation de ses services publics et le développement des compétences locales.
La ministre djiboutienne de la Transformation numérique, Mariam Hamadou (photo, à droite), a reçu la semaine dernière dans son bureau Olivia Toderean (photo, à gauche), nouvelle ambassadrice non-résidente de Roumanie auprès de Djibouti. La rencontre a permis de poser les bases d’un partenariat axé sur le développement numérique et l’innovation.
S.E.Madame la Ministre @MariamHamadou1 , a reçu la semaine dernière, dans son bureau, S.E.Mme Olivia Toderean, nouvelle Ambassadrice non-résidente de #Roumanie auprès de la République de Djibouti. pic.twitter.com/LnNaUPtBLu
— MDENI (@MENIDjib) September 22, 2025
Selon le ministère, les discussions ont porté sur l’expertise développée par la Roumanie dans le domaine de la transformation numérique, ouvrant la voie à une coopération prometteuse en matière d’innovation et de développement numérique à Djibouti. La Roumanie dispose en effet d’atouts solides dans ce secteur. Son indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) s’élève à 0,7636, ce qui la place au 72ᵉ rang mondial. Le pays se distingue également par un vivier important de compétences. Il figure au sixième rang mondial pour le nombre de spécialistes certifiés en technologies de l’information rapporté à la population, devant les États-Unis et la Russie.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où Djibouti intensifie ses efforts pour structurer son économie numérique. Après l’adoption d’un code du numérique en mai dernier, le pays prépare également une stratégie nationale d’intelligence artificielle. Bien que Djibouti dispose déjà d’infrastructures de télécommunications solides, le renforcement des compétences spécialisées et la digitalisation des services publics demeurent des leviers essentiels pour favoriser l’innovation et l’inclusion numérique.
Si un accord venait à être conclu, ce partenariat pourrait permettre à Djibouti de consolider la cybersécurité de ses systèmes, d’accélérer la transformation numérique de son administration et de développer un vivier de talents locaux dans les métiers du numérique. Pour la Roumanie, il représenterait une occasion d’élargir son expertise en Afrique de l’Est et de renforcer ses relations bilatérales en matière de technologie et d’innovation.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à l’essor de son industrie extractive, la Côte d’Ivoire mise sur la digitalisation pour moderniser la gestion des titres miniers. Un outil stratégique qui doit renforcer la transparence, attirer les investisseurs et consolider le poids du secteur dans l’économie nationale.
Le gouvernement ivoirien a officiellement lancé, lundi 22 septembre à Abidjan, le portail numérique e-cadastre minier Côte d’Ivoire. Cette plateforme innovante est conçue pour dématérialiser la gestion des demandes de permis et autorisations minières.
« Le lancement du portail e-cadastre minier est un tournant qualitatif et décisif dans le développement de notre secteur minier, qui connaît une évolution positive significative depuis plus d’une décennie », a déclaré le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, lors de la cérémonie d’inauguration. Selon lui, l’initiative illustre la volonté de l’État d’assurer une gouvernance moderne et transparente. De 2012 à 2025, la production nationale d’or a quadruplé, tandis que celle de manganèse a été multipliée par dix, confirmant la vitalité du secteur.
Sur le plan fonctionnel, l’e-cadastre numérise l’intégralité de la chaîne de traitement des titres : dépôt des demandes, instruction, délivrance, suivi et archivage. La solution repose sur Landfolio, intégrée à une infrastructure cloud sécurisée. Plus de 200 agents de l’administration minière ont été formés pour en garantir l’exploitation. L’outil est présenté comme un levier d’accélération des procédures, de conformité aux standards internationaux (notamment ITIE) et de lutte contre l’orpaillage clandestin.
Ce lancement intervient dans un contexte de montée en puissance du secteur minier, dont la contribution au PIB est passée de moins de 1 % avant 2014 à près de 4 % aujourd’hui. Le gouvernement s’est fixé pour objectif d’atteindre 6 % d’ici la fin de l’année, en s’appuyant sur des gisements prometteurs en or, manganèse, nickel et lithium, ainsi que sur une série de réformes destinées à renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs.
Avec le déploiement de ce portail, les autorités espèrent renforcer la transparence, améliorer la compétitivité du secteur et réduire les délais administratifs pour les opérateurs. L’e-cadastre devrait aussi contribuer à une meilleure mobilisation des recettes publiques et à une gestion plus responsable des ressources. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a réaffirmé l’ambition du pays : « faire de la Côte d’Ivoire, d’ici dix ans, la référence en Afrique en matière de gestion responsable des ressources extractives ».
Samira Njoya
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L’adoption de l’IA progresse rapidement et ouvre de nouvelles perspectives, mais certaines contraintes, comme la langue, freinent encore son déploiement en Afrique.
Bosun Tijani (photo), ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique du Nigeria, a annoncé le samedi 20 septembre le lancement de N-ATLAS v1, un grand modèle de langage (LLM) open-source et multilingue. La première version prend en charge le yoruba, le haoussa, l’igbo et l’anglais avec un accent nigérian.
Le modèle est basé sur LLaMA, développé par la société américaine Meta avec laquelle le gouvernement nigérian collabore dans plusieurs domaines du numérique, dont l’intelligence artificielle. Le modèle a été conçu par Awarri Technologies et s’inscrit dans le cadre de l’initiative Nigerian Languages AI, qui vise à promouvoir l’inclusion numérique et à préserver le patrimoine linguistique africain à l’ère du numérique.
Selon les autorités nigérianes, N-ATLAS v1 peut être utilisé pour déployer des chatbots multilingues, traduire du contenu entre l’anglais et les langues locales, créer des supports éducatifs, documenter et préserver le patrimoine linguistique africain, soutenir la recherche sur les langues nigérianes et africaines, ainsi que fournir des services gouvernementaux alimentés par l’IA.
Cette initiative du gouvernement nigérian intervient dans un contexte où la barrière linguistique est considérée comme l’un des principaux obstacles à l’adoption de l’IA et à l’exploitation de ses opportunités sur le continent africain. Ce point a été souligné lors du Sommet mondial « AI for Good 2024 », organisé par l’UIT. Pelonomi Moila, PDG de Lelapa AI, l’une des principales intervenantes, a déclaré : « si vous ne parlez pas l’une des langues majeures européennes, vous ne pouvez pas accéder aux produits et services numériques qui ne sont pas multilingues – des chatbots aux instructions vocales ou aux services gouvernementaux ».
Il convient toutefois de rappeler que N-ATLAS v1, tel que lancé par les autorités nigérianes, n’est pas directement accessible comme ChatGPT ou Gemini. Le modèle est disponible sur la plateforme spécialisée Hugging Face, où les développeurs peuvent le récupérer et l’utiliser comme moteur pour créer de nouveaux outils, tels que des chatbots spécialisés ou des services de traduction. Ce n’est qu’une fois ces applications développées et mises à la disposition du public que les consommateurs finaux pourront en profiter.
Isaac K. Kassouwi
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Dans un contexte marqué par la multiplication des cybermenaces, l’Afrique doit relever le défi du manque de compétences spécialisées. La formation devient une priorité pour bâtir un écosystème numérique résilient et sûr.
Deloitte, cabinet international d’audit, conseil et services technologiques, a inauguré le vendredi 19 septembre à Casablanca sa CyberAcademy, rattachée au Deloitte Morocco Cyber Center. Ce centre de formation spécialisé dans la cybersécurité s’adresse aux professionnels, étudiants, jeunes diplômés et profils en reconversion, dans un contexte où les entreprises peinent à recruter des talents qualifiés.
La CyberAcademy propose plus de 60 formations certifiantes couvrant les dimensions techniques, organisationnelles, réglementaires et stratégiques de la cybersécurité. Certains modules intègrent déjà l’intelligence artificielle, et les programmes modulables sont conçus pour s’adapter aux besoins spécifiques des entreprises. L’académie s’appuie sur des partenariats académiques reconnus, ainsi que des certifications internationales (ISC², ISACA, PECB, etc.), pour garantir la qualité des parcours.
Ce lancement s’inscrit dans la dynamique du Deloitte Morocco Cyber Center, inauguré en février 2023. Le centre compte aujourd’hui une centaine d’ingénieurs marocains et africains, dont environ 50 % de femmes, et vise à atteindre plus de 450 experts d’ici 2025. Par ailleurs, le Maroc a progressé dans le classement mondial de la cybersécurité : le Global Cybersecurity Index 2024, publié par l’UIT, lui attribue un score de 97,5 sur 100, le classant parmi les pays de référence (Tier 1) sur le plan international.
Avec cette académie, Deloitte entend répondre à un déficit de compétences avéré : de nombreuses entreprises et institutions éprouvent des difficultés à recruter des profils en cybersécurité avancée, en réponse à la multiplication des cyberattaques, des menaces de fraude numérique, et des exigences réglementaires accrues. Le besoin est également poussé par la transformation numérique accélérée du pays, avec une forte pénétration d’Internet, un usage massif des services en ligne et une numérisation grandissante des services publics.
Samira Njoya
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Le nouveau ministre des TIC et de l’Innovation devra notamment s’appuyer sur l’expérience acquise au sein du ministère afin de poursuivre et accélérer les projets numériques du Rwanda.
Yves Iradukunda (photo) est désormais ministre d’État chargé des Technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’Innovation au Rwanda. Il a été nommé le jeudi 18 septembre par le président Paul Kagame, dans le cadre d’un remaniement ministériel. Il succède à Paula Ingabire, qui occupait jusque-là le poste de ministre de plein exercice dans ce portefeuille stratégique.
Cette nomination consacre une carrière déjà marquée par une forte implication dans la modernisation de l’administration et la promotion de l’entrepreneuriat numérique. Jusqu’ici secrétaire permanent au ministère des TIC et de l’Innovation, Yves Iradukunda a supervisé des projets stratégiques visant à renforcer la connectivité du pays, à développer les compétences numériques et à favoriser l’émergence de solutions technologiques locales.
Avant d’intégrer la haute fonction publique, il s’était illustré dans le secteur du développement et de la philanthropie. Il a notamment occupé les postes de directeur pays de l’Allan & Gill Gray Philanthropy au Rwanda et de directeur des opérations mondiales chez MASS Design Group, une organisation internationale de design et d’ingénierie sociale.
Titulaire d’une licence en mathématiques et informatique de l’Oklahoma Christian University aux États-Unis, Yves Iradukunda a ensuite obtenu un MBA à l’African Leadership University School of Business, ainsi qu’un diplôme en innovation des services publics délivré par la Cambridge Judge Business School. Ce bagage académique, complété par son expérience de terrain, nourrit sa vision d’un numérique inclusif au service du développement.
Engagé de longue date dans la formation et l’accompagnement de la jeunesse, il est également cofondateur et ancien dirigeant de l’organisation Emerging Leaders and Entrepreneurs of Rwanda, qui œuvre à la promotion du leadership et de l’entrepreneuriat.
Cette nomination intervient dans un contexte où Kigali entend accélérer sa transition numérique et affirmer son statut de hub technologique régional. Le nouveau ministre devra jouer un rôle clé dans l’accélération des projets déjà en cours, visant à réduire la fracture entre zones urbaines et rurales, stimuler l’innovation locale et le développement de start-up, renforcer la cybersécurité et la souveraineté numérique, tout en accompagnant le développement des compétences de la jeunesse pour répondre à la demande croissante en talents dans le secteur.
À l’issue de sa nomination, Yves Iradukunda s’est dit « pleinement déterminé à tout donner pour façonner un avenir meilleur pour les Rwandais grâce aux technologies transformatrices ».
Samira Njoya
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