En quête de solutions innovantes pour accompagner sa transformation numérique, le Burkina Faso s’intéresse à un projet de Smart City. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du pays de moderniser ses infrastructures et de dynamiser son économie numérique.
La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), a reçu, le jeudi 9 octobre, une délégation de l’organisation tunisienne TUCAD, conduite par son président Anis Jaziri, venue proposer un projet de Smart City au Burkina Faso. L’idée consiste à construire une technopole dédiée aux technologies numériques, en s’appuyant sur l’expertise tunisienne pour accompagner les start-up, incubateurs et accélérateurs.
« La Tunisie dispose déjà d’une solide expérience et d’un écosystème dynamique pour accompagner les start-up, les incubateurs et les accélérateurs. Nous souhaitons partager cette expertise avec le Burkina Faso. Nous espérons que le projet se concrétisera prochainement afin que nous puissions contribuer à son financement et à sa mise en œuvre », a expliqué Anis Jaziri (photo, à gauche), soulignant l’importance de la coopération technique et du partenariat pour donner vie à l’initiative.
À l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges via leurs équipes techniques, afin de mener une étude approfondie sur la faisabilité du projet. Cette démarche inclura l’évaluation des besoins techniques, l’identification des infrastructures nécessaires, l’analyse des modèles de financement possibles et l’examen des modalités d’accompagnement opérationnel.
Ce projet s’inscrit dans un contexte africain marqué par une urbanisation rapide et la montée des technologies numériques. De plus en plus de pays explorent le modèle des villes intelligentes pour répondre aux défis de mobilité, d’énergie et de gouvernance urbaine. Ces initiatives combinent infrastructures numériques, gestion optimisée des services publics, plateformes de données et innovation locale afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et la durabilité des villes.
Selon la plateforme allemande de business intelligence Statista, le marché africain des Smart Cities devrait générer 1,5 milliard de dollars de revenus d’ici fin 2025, et atteindre 2,36 milliards d’ici 2030, soit une croissance annuelle moyenne de 12 %. Ces projets reposent souvent sur l’intégration de solutions numériques pour améliorer la mobilité, la gestion des déchets, la sécurité urbaine ou encore la connectivité.
Si concrétisé, le projet de Smart City de TUCAD pourrait jouer un rôle de catalyseur pour accélérer les transformations déjà engagées au Burkina Faso. Il contribuerait à stimuler la création d’emplois technologiques, à renforcer la compétitivité du secteur privé local et à améliorer l’accès aux services publics numériques. Il viendrait également valoriser les infrastructures existantes (fibre optique, centres de données, connectivité), tout en offrant un modèle de développement urbain numérique durable pour d’autres villes du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Les villes intelligentes, une réponse stratégique à l’urbanisation africaine
L’Égypte se dote d’une stratégie nationale pour les villes intelligentes