Ce recul s’explique notamment, d’après le gouvernement, par la réduction des financements extérieurs de 12,22 %. Néanmoins, le pays maintient ses ambitions en matière de transformation digitale, en visant un accès élargi aux services numériques et une inclusion renforcée sur l’ensemble du territoire.
La ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou (photo), a présenté le mardi 25 novembre devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale une enveloppe prévisionnelle de 27,2 milliards FCFA (48 millions de dollars) pour l’exercice 2026. Le montant proposé affiche une baisse de 6,32 % par rapport aux 29,034 milliards FCFA alloués en 2025.
Les prévisions budgétaires pour 2026 comprennent des dépenses de fonctionnement de 9,7 milliards FCFA et des dépenses en capital de 17,4 milliards FCFA. Le budget est réparti sur trois programmes principaux. Le programme Pilotage et soutien bénéficie de 2,1 milliards FCFA pour améliorer la performance des services du ministère et soutenir les secteurs du numérique, de la digitalisation et des médias. Le programme Numérique, doté de 12,3 milliards FCFA, a pour ambition de promouvoir la transformation digitale. Enfin, le programme Médias, avec une enveloppe de 12,6 milliards FCFA, vise à moderniser le paysage audiovisuel et la presse, à faciliter l’accès des citoyens à une information de qualité, à moderniser les médias publics et à poursuivre le projet de Télévision numérique terrestre (TNT).
Plusieurs chantiers stratégiques sont mis en avant dans ces divers programmes, parmi lesquels l’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans les administrations et les secteurs prioritaires. La réduction de la fracture numérique reste un axe central, avec la poursuite des initiatives visant à assurer la couverture haut débit sur l’ensemble du territoire. Il est également prévu le renforcement de l’accès aux équipements et le soutien à la montée en compétences des populations.
Le projet inclut par ailleurs la structuration de l’École des métiers du numérique, destinée à former des profils spécialisés tels que développeurs, administrateurs réseau, experts en cybersécurité ou analystes data, afin de soutenir l’émergence d’une main‑d’œuvre qualifiée et compétitive.
Ces projets viendront compléter plusieurs autres réalisés au cours de l’année, notamment le déploiement du haut et très haut débit sur tout le territoire (phase 2), le lancement de l’initiative SMART GOUV pour la digitalisation de l’administration, ainsi que la transformation numérique des collectivités locales. Selon un rapport de la GSMA, l’économie numérique soutenue par la téléphonie mobile et les services digitaux pourrait générer 1200 milliards FCFA additionnels pour le PIB béninois d’ici 2028, créer plus de 300 000 emplois et augmenter les recettes fiscales de 150 milliards FCFA.
Samira Njoya
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