Alors que le numérique transforme les systèmes éducatifs dans de nombreux pays africains, les Comores amorcent à leur tour cette mutation, à travers des outils conçus pour relever les défis d’accessibilité, d’équité et de modernisation.
Les Comores disposent désormais de deux plateformes éducatives, E-Shiyo et E-Msomo. Initiées par le ministère de l’Éducation nationale, avec le soutien technique de l’Agence nationale de développement du numérique (ANADEN) et l’appui financier de l’UNICEF, ces solutions visent à améliorer l’accès à l’éducation et à renforcer la gouvernance du secteur.
Le système éducatif comorien entre dans l’ère du numérique avec le lancement des plateformes E-Shiyo 📚 (accès en ligne aux manuels scolaires) et E-Msomo 📱 (gestion numérique des bulletins scolaires).
— UNICEF Comores (@UNICEFComores) June 18, 2025
✅E-Shiyo, c’est une bibliothèque numérique de manuels scolaires en ligne,… pic.twitter.com/91Z8gz80Ql
La plateforme E-Shiyo propose une bibliothèque numérique de manuels scolaires destinée aux élèves du préélémentaire et du primaire. Accessible en ligne sur l’ensemble du territoire, elle permet aux enfants d’accéder aux contenus pédagogiques à tout moment, à partir de tout appareil connecté.
E-Msomo, de son côté, numérise la gestion administrative des établissements scolaires. Elle introduit un système centralisé pour la gestion des bulletins, un identifiant unique pour chaque élève, ainsi qu’un suivi automatisé des résultats académiques. Cette modernisation vise à améliorer la traçabilité des parcours scolaires, à renforcer la transparence et à faciliter la prise de décision par les autorités éducatives.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Comores Numérique 2028 », qui ambitionne de transformer le pays grâce au numérique et d’accroître la contribution du secteur au PIB à hauteur de 5 % d’ici 2028. La modernisation des secteurs clés, comme l’éducation, y occupe une place centrale. À l’échelle du continent, la vague e-learning traduit un potentiel croissant. Selon Ambient Insight, le marché africain de l’apprentissage en ligne devrait dépasser 1,5 milliard USD d’ici 2030.
Au-delà de la distribution de manuels et de bulletins, ces outils marquent une avancée vers une gouvernance plus rigoureuse, grâce à des données consolidées pour l’évaluation des performances scolaires, une réduction des erreurs et une allocation plus efficace des ressources. Les prochaines étapes incluent le renforcement de la connectivité dans l’archipel, où le taux de pénétration d’Internet reste limité à 35,7 % selon Datareportal, l’équipement des écoles en matériel numérique, la formation des enseignants à leur usage et la protection des données.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Selon le think tank américain Brookings, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne exigeront des compétences numériques d’ici 2030. Le continent peut devenir un vivier de talents, mais cela nécessite des investissements majeurs dans la formation et le développement des compétences.
Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid (photo), a annoncé, mardi 17 juin, l’intégration progressive de 40 nouvelles spécialités numériques dès la rentrée prochaine. Cette annonce a été faite à l’occasion d’une rencontre nationale intitulée « Les nouveaux métiers dans le domaine de la technologie de l'information ».
Ces nouvelles filières seront déployées dans plusieurs instituts et centres d’excellence répartis sur l’ensemble du territoire national. L’objectif est de moderniser l’offre de formation professionnelle et de l’aligner davantage sur les besoins réels de l’économie algérienne, en particulier dans les secteurs technologiques à forte croissance. La démarche vise également à renforcer l’insertion professionnelle des diplômés en intégrant des compétences très demandées sur le marché du travail.
Cette réforme s’intègre à une stratégie nationale plus vaste de transformation numérique. La Stratégie nationale de transformation numérique (SNTN), adoptée récemment, ambitionne de former 500 000 spécialistes en TIC tout en réduisant de 40 % la fuite des talents spécialisés vers l’étranger. Cette politique volontariste vise à accompagner la diversification de l’économie nationale, encore fortement dépendante des hydrocarbures, en misant sur un vivier local de compétences numériques.
En marge de cette rencontre, plusieurs conventions de coopération ont été signées, notamment entre le ministère et la Société nationale d’assurance (SAA), pour développer des mécanismes de formation continue et d’apprentissage. Deux autres accords ont été conclus avec Mobilis et la société de formation à distance Beeform Academy, renforçant ainsi les synergies entre secteur public, entreprises et prestataires privés de formation.
Grâce à cette réforme, les autorités visent à améliorer l’insertion professionnelle des jeunes, à renforcer l’écosystème numérique national et à développer un vivier de talents pour soutenir les ambitions technologiques du pays. À terme, ces efforts pourraient contribuer à faire de l’Algérie un pôle régional en matière de compétences numériques, tout en répondant à la demande locale d’emplois qualifiés dans les TIC.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il s’engage à proposer des solutions adaptées aux réalités locales et à encourager l’émergence de start-up capables de relever les défis sociaux, économiques et environnementaux du continent.
Delbert Kimbi (photo), développeur mobile camerounais, est le fondateur et directeur général de DelTech Hub, un espace d’innovation technologique basé au Cameroun. Cet espace accompagne des jeunes, des porteurs de projets et des start-up dans leur parcours entrepreneurial et favorise l’accès aux outils numériques.
Fondé en 2024, DelTech Hub met à disposition des espaces de travail partagés, des formations pratiques et des ateliers sur le développement web, le design, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la gestion de projet technologique. Le hub offre aussi un suivi individuel pour les porteurs de projets, comprenant mentorat, mise en relation avec des experts et accès à un réseau d’investisseurs.
Divers programmes y sont mis en place pour promouvoir l’apprentissage et l’entrepreneuriat dans le secteur technologique au Cameroun. INiT MeetUps rassemble chaque mois des innovateurs et entrepreneurs du domaine. Code for Change initie les jeunes à la programmation et à la résolution de problèmes sociaux grâce aux outils numériques.
La dernière session de Code for Change s’est tenue du samedi 31 mai au dimanche 1ᵉʳ juin. En avril 2025, Delbert Kimbi a remporté les Youth Impact Awards dans la catégorie « technologie » pour l’impact de son espace d’innovation au Cameroun. À ce jour, plus de 200 participants ont été formés et plus de 12 événements ont été organisés par DelTech Hub.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, Delbert Kimbi a travaillé en 2024 comme développeur front-end pour la Health Research Foundation au Cameroun, où il a participé au développement de Star Mum, une application d’accompagnement pour les femmes enceintes. Entre juillet 2024 et février 2025, il a effectué un stage chez AfroVisioN Group, une entreprise de développement logiciel, où il était développeur full-stack.
Melchior Koba
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La blockchain peut offrir de nouvelles perspectives économiques aux jeunes. Cependant, les inégalités d’accès aux compétences numériques restent un frein pour une grande partie de la jeunesse, en particulier les filles.
La plateforme d’échange mondiale de cryptomonnaies Bitget a annoncé, le lundi 16 juin, un partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) Luxembourg visant à former 300 000 jeunes aux compétences numériques, notamment à la blockchain, d’ici 2025. Cette initiative cible huit pays, dont deux en Afrique : le Maroc et l’Afrique du Sud.
La blockchain est une technologie de registre numérique sécurisé et décentralisé, qui permet de stocker et de transférer des informations de manière transparente et infalsifiable. Elle est au cœur des cryptomonnaies, mais trouve aussi des applications dans des domaines variés comme l’éducation, la santé ou la gestion des données.
Ce programme de trois ans mobilise la Bitget Academy, branche éducative de la plateforme, en partenariat avec le Bureau de l’innovation de l’UNICEF. Il prévoit le développement du premier module pédagogique interactif de l’UNICEF dédié à la blockchain. Ce contenu combinera formations en ligne et en présentiel, tout en intégrant des jeux vidéo pour renforcer l’apprentissage des jeunes et des éducateurs.
L’initiative se concentre particulièrement sur les filles, ainsi que leurs parents et enseignants, afin de réduire les inégalités de genre dans l’accès aux technologies. Elle vise à améliorer l’éducation dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques (STEAM), avec pour ambition d’atteindre 1,1 million de filles d’ici 2027 via la coalition Game Changers pilotée par l’UNICEF.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la coalition plus large des Game Changers qui vise à réduire l’écart entre les sexes dans l’éducation numérique. Ces disparités d’accès au numérique coûtent chaque année jusqu’à 15 milliards de dollars en opportunités économiques aux jeunes femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire, selon l’UNICEF.
En ciblant le Maroc et l’Afrique du Sud, deux pays engagés dans la transformation numérique de leur système éducatif, cette initiative pourrait contribuer à la montée en compétences des jeunes, particulièrement des filles, et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs du numérique en Afrique dans un secteur en forte croissance.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il conçoit des programmes de formation aux métiers du numérique pour les Libériens. Il pilote des projets visant à renforcer l’accès aux compétences techniques au Liberia.
Philip Bargin (photo), informaticien libérien, place la formation et le conseil au centre de ses actions pour contribuer à une économie nationale plus performante. Il dirige Innovation Hub Liberia (iHub Liberia), une entreprise sociale qui œuvre pour le renforcement des compétences numériques et l’amélioration de l’employabilité dans le pays.
Depuis sa création en 2019, iHub Liberia propose des formations professionnelles et des services de conseil en technologies de l’information. Les programmes s’adressent aux particuliers, aux jeunes diplômés et aux entreprises. Les modules portent sur des métiers tels que le développement web, la collecte de données, le design graphique ou la gestion de bases de données.
L’entreprise met en place des événements dédiés aux usages technologiques. Ces rencontres visent à faire connaître les opportunités liées au numérique, à rapprocher jeunes professionnels et experts, et à promouvoir l’échange de compétences. iHub Liberia accompagne également les organisations dans leur stratégie digitale, de la création de sites web à la gestion de leur identité en ligne, en passant par le support technique.
« Nous veillons à ce que les participants disposent d’une communauté d’apprentissage simple et complète où ils peuvent partager leurs idées, poser des questions et se mettre au défi avec les nouveaux outils appris au cours de la formation », explique iHub Liberia. Pour faciliter l’accès aux cours et aux échanges, l’organisation s’appuie sur des plateformes comme WhatsApp, Zoom ou Google Meet.
En parallèle de ses fonctions à iHub Liberia, Philip Bargin occupe le poste de chef de projet chez 7ven Oaks, une société britannique spécialisée dans les solutions technologiques pour les petites et moyennes entreprises. Il a commencé sa carrière en 2018 à la Liberia Telecommunications Corporation, où il a travaillé comme assistant chef de projet jusqu’en 2023. Il a, parallèlement, été maître de conférences à la Starz University au Liberia.
Philip Bargin est titulaire d’un bachelor en informatique obtenu à la Starz University et d’un master en gestion des systèmes d’information obtenu à l’Unicaf University (Chypre). Il détient également un master en informatique obtenu à l’université des sciences et technologies du Zhejiang (Chine).
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique a bouleversé l’ensemble des secteurs, y compris le marché du travail. D’ici 2030, plus de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques.
Le gouvernement togolais prévoit de former 15 000 étudiants des universités publiques à la programmation informatique et à l’intelligence artificielle cette année. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme lancé plus tôt ce mois-ci, en partenariat avec la start-up américaine Kira Learning, avec pour objectif final de former 50 000 étudiants chaque année. Ce programme vise à améliorer l’employabilité des jeunes.
Outre l’apprentissage de la programmation Python et de l’IA, le programme inclut également des compétences pratiques en anglais appliqué au numérique. Entièrement gratuit et accessible en ligne, il combine des cours interactifs, des vidéos explicatives et des exercices pratiques. Il est appuyé par un tuteur virtuel basé sur l’IA, capable d’offrir un accompagnement personnalisé aux apprenants.
« La formation ouvre la voie à des opportunités professionnelles concrètes, y compris pour les étudiants non issus de filières scientifiques. En trois mois, un étudiant en lettres ou en sciences humaines pourra prétendre à des postes comme technicien support informatique, assistant de projet digital, webmaster débutant, modérateur de contenus ou annotateur de données pour l’IA », a expliqué le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, dans un communiqué.
Cette initiative intervient dans un contexte de transformation numérique où les compétences numériques deviennent une nécessité sur le marché du travail. Par exemple, la Société financière internationale estime que plus de 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Au Togo, l’on dénombre environ 100 000 étudiants inscrits dans les universités publiques de Lomé et Kara. Le pays compte une population jeune : selon la Banque mondiale, 60 % de ses 8 millions d’habitants ont moins de 25 ans. L’institution de Bretton Woods estime que le taux de chômage officiel dans le pays n’est que de 1,7 %, mais la proportion élevée de travailleurs sous-employés contribue au manque de stabilité financière des ménages. Elle ajoute que le sous-emploi visible, à savoir des emplois de moins de 35 heures par semaine, touche 60 % de la population active.
Cependant, certaines limites doivent être soulignées. Le fait que le programme cible uniquement les universités publiques exclut de fait des milliers d’étudiants issus des établissements privés. De plus, malgré sa gratuité, l’accessibilité à la formation peut être entravée par des contraintes telles que le coût de la connexion Internet ou l’absence d’équipements adéquats — ordinateurs, tablettes, smartphones.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Grâce à son parcours, elle s’est imposée comme une mentor bienveillante, attentive à la montée en compétence des jeunes talents et à la structuration d’un écosystème technologique inclusif.
Andréa Zafitody Li-Sai Chimento (photo) est une ingénieure en informatique diplômée de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (INSA) en 1990. En 2019, elle fonde Zafy Tody, un incubateur de start-up technologiques qui se distingue par son modèle entièrement bénévole.
Zafy Tody vise à accompagner les jeunes pousses malgaches sans prise de participation ni pourcentage de propriété, leur offrant un soutien sur mesure. Chaque année, l’incubateur sélectionne entre cinq et dix start-up et leur propose un programme d’incubation de six mois, baptisé Programme Seed. Ce dispositif inclut un financement d’amorçage, un accès à un espace de travail, des ateliers pratiques et un mentorat personnalisé.
L’incubateur a également développé une offre de formation adaptée aux besoins des entrepreneurs et des entreprises en quête de transformation digitale. Les modules couvrent l’UX/UI (expérience et interface utilisateur), l’innovation technologique et l’entrepreneuriat, avec pour ambition de renforcer les compétences locales et de faciliter l’émergence de solutions numériques adaptées au contexte malgache.
Parallèlement à son engagement chez Zafy Tody, Andréa Zafitody Li-Sai Chimento occupe des fonctions de conseil stratégique dans l’écosystème technologique africain. Elle est notamment conseillère du directeur général d’Axian Group, un acteur du numérique à Madagascar et en Afrique, et membre du conseil consultatif de Novulis Consulting, une entreprise spécialisée dans la transformation digitale.
Son parcours professionnel est marqué par une progression constante vers des postes à haute responsabilité. Elle débute chez IBM Global Services France comme architecte de solutions, puis rejoint Microsoft en 1997. D’abord consultante en services d’entreprise en France, elle évolue vers des fonctions de management en Italie, puis pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Elle y dirige les services aux entreprises, prend la tête de l’académie Microsoft 4Afrika pour la région et assume le rôle de directrice générale dans le Golfe.
En 2013, elle rejoint Oracle au Moyen-Orient comme responsable des services de conseil, puis Amazon Web Services en 2019, où elle travaille, entre autres, comme responsable de l’accélération des activités d’entreprise pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’écosystème des start-up sénégalaises est en pleine expansion, porté par des initiatives gouvernementales et privées. L’innovation technologique y est perçue comme un levier stratégique pour stimuler l’économie et répondre aux défis du développement.
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la multinationale américaine Meta ont annoncé, le jeudi 5 juin, le lancement du programme d’accélération Llama Impact. L’initiative vise à accompagner les jeunes pousses sénégalaises qui utilisent l’intelligence artificielle open-source dans des domaines à fort impact.
Destiné aux start-up en phase de démarrage, le programme cible particulièrement les innovateurs actifs dans la santé (télémédecine, outils de diagnostic, conseil médical IA), l’agriculture (analyse des sols, suivi des cultures, accès au marché) et l’éducation (plateformes EdTech, formation numérique). Une catégorie « Carte blanche » est également prévue pour les projets à fort potentiel hors des catégories classiques.
Les start-up sélectionnées bénéficieront de six semaines de formation pratique, de mentorat technique et de sessions de développement intensives. Une journée de démonstration est prévue à l’issue du programme, leur offrant l’opportunité de présenter leurs solutions devant des investisseurs et de concourir pour un financement allant jusqu’à 25 000 USD, sans cession de parts. Un accompagnement de six mois est également prévu après le programme pour consolider les acquis et faciliter l’accès à d’autres opportunités. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 27 juin.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique du pays lancée en février dernier. Parmi ses objectifs, labelliser 500 start-up innovantes, former 100 000 diplômés du numérique par an et générer 150 000 emplois directs dans le secteur d’ici 2034. Le plan vise également à positionner le Sénégal comme un hub de l’innovation en Afrique francophone.
En favorisant l’adoption de l’IA open-source par des start-up locales, le programme entend réduire la dépendance aux technologies étrangères, stimuler l’innovation endogène et renforcer la souveraineté numérique du pays. Des défis restent à relever, notamment en matière d’accès au financement, d’encadrement technique et de mise à l’échelle des solutions développées.
Lien de candidature : https://events.atmeta.com/llamaacceleratorprogramsenegal
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis plusieurs années, il développe des solutions concrètes pour les jeunes Ougandais. À travers ses initiatives, il agit directement sur le terrain pour renforcer les compétences numériques et encourager la création d’entreprises.
Keneth Twesigye (photo) est un informaticien et un promoteur ougandais de l’entrepreneuriat. Il est le fondateur et responsable de TechBuzz Hub, un incubateur de start-up lancé en 2016 avec pour objectif d’accompagner les jeunes dans la concrétisation de leurs projets entrepreneuriaux.
Basé en Ouganda, TechBuzz Hub regroupe des experts issus de divers domaines : technologies, affaires, sciences sociales et arts créatifs. L’incubateur propose des programmes de formation et d’accompagnement, en offrant à ses incubés un accès illimité au mentorat, à la formation professionnelle, à un espace de coworking ainsi qu’à des services de conseil.
Il organise également des rencontres pour favoriser les échanges entre entrepreneurs, start-up et chefs d’entreprise, créer des synergies, partager des expériences et suivre l’évolution des projets, le tout sous le regard de professionnels aguerris.
Parallèlement à ses activités au sein de TechBuzz Hub, Keneth Twesigye est responsable des politiques publiques chez Startup Uganda, un réseau d’acteurs de l’innovation et du soutien à l’entrepreneuriat. Il s’implique aussi bénévolement comme analyste des politiques au ministère ougandais du Commerce, de l’Industrie et des Coopératives.
L’Ougandais est diplômé de l’Uganda Technology And Management University où il a obtenu en 2016 un bachelor en informatique. En 2022, il a collaboré avec le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF), en tant que formateur en compétences numériques de Google. Cette même année, il a été facilitateur en développement d’entreprises pour le réseau panafricain AfriLabs, spécialisé dans l’appui aux incubateurs et accélérateurs.
Melchior Koba
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Les autorités égyptiennes ambitionnent d’accélérer le développement du pays à l’horizon 2030 en généralisant l’usage des TIC. Cette transformation touche l’ensemble des secteurs économiques, y compris l’éducation.
Le gouvernement égyptien souhaite accélérer l’intégration des technologies dans le système éducatif préuniversitaire. Mohamed Abdel Latif, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement technique, a discuté de cette question le vendredi 30 mai lors d’une réunion avec des représentants de Google et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Les échanges ont notamment porté sur le renforcement de la coopération en vue de déployer des modèles efficaces d’intégration technologique dans l’éducation. Il a également été question de réduire la charge de travail des enseignants et de gagner du temps grâce à une utilisation optimale de l’intelligence artificielle (IA).
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition de transformation numérique portée par le gouvernement égyptien à travers la stratégie « Digital Egypt 2030 ». L’exécutif entend faire du numérique un levier central du développement socio-économique, en misant sur le renforcement des TIC et la modernisation de l’infrastructure télécoms nationale. Dans ce sens, le pays vise une refonte complète de son système éducatif d’ici 2030, avec un passage à un modèle d’apprentissage centré sur les compétences et une expansion significative de l’enseignement numérique.
Le recours au numérique pour l’éducation est validé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Elle estime que la technologie offre deux grands types de possibilités. « Premièrement, elle peut améliorer l’enseignement en comblant les lacunes en matière de qualité, en multipliant les occasions de s’exercer, en augmentant le temps disponible et en personnalisant l’enseignement. Deuxièmement, elle peut engager les apprenants en variant la façon dont le contenu est représenté, en stimulant l’interaction et en incitant à la collaboration », peut-on lire dans le « Global Education Monitoring Report 2023 ».
Il convient de rappeler que si le gouvernement égyptien travaille déjà avec l’UNICEF et Google, les nouvelles pistes de collaboration évoquées en sont encore au stade des discussions. Aucun accord n’a été signé, ni même officiellement annoncé à ce jour. Par ailleurs, l’intégration des TIC dans le secteur éducatif pourrait se heurter à plusieurs obstacles. La réussite du processus dépend notamment de la disponibilité d’une connectivité fiable et de qualité dans les établissements scolaires. D’autres défis incluent les équipements des écoles, les compétences numériques des enseignants, la cybersécurité…
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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