Selon McKinsey, l’intelligence artificielle (IA) pourrait injecter jusqu’à 1200 milliards de dollars dans l’économie africaine d’ici 2030. Pour tirer parti de ce potentiel, la formation des talents s’impose comme un levier stratégique majeur. Le Cameroun s’engage résolument sur cette voie.
Le Cameroun ambitionne de former 60 000 spécialistes en intelligence artificielle d’ici 2040, dont 40 % de femmes, dans le cadre de sa Stratégie nationale pour l’IA (SNIA), dévoilée récemment par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large visant à faire du pays un hub africain de l’intelligence artificielle.
Parmi les principaux objectifs de cette stratégie figurent également la création de 12 000 emplois directs, la mise au point de 12 solutions souveraines à fort impact socio-économique, et une contribution attendue de l’IA au PIB national estimée entre 0,8 % et 1,2 %. Une attention particulière est accordée à la diversité linguistique, avec le développement de modèles d’IA capables d’intégrer les langues nationales, un levier clé pour l’inclusion numérique et la valorisation des patrimoines culturels locaux.
Cependant, pour concrétiser ces ambitions, le Cameroun doit combler plusieurs lacunes majeures. Le pays souffre encore d’un retard significatif en matière d’infrastructures numériques, notamment en ce qui concerne le déploiement de centres de données modernes, le développement de plateformes cloud sécurisées, ainsi qu’une connectivité haut débit inégale, en particulier dans les zones rurales.
Sur le plan continental, cette réalité est illustrée par le dernier classement de l’Union internationale des télécommunications (UIT), dans lequel le Cameroun obtient un score de 46,3 sur 100, se classant à la 30ᵉ position sur 42 pays africains. Un résultat en dessous de la moyenne continentale, estimée à 56 points, qui témoigne de la nécessité pour le pays d’accélérer ses efforts.
La formation de talents qualifiés demeure l’un des défis majeurs. Le manque d’ingénieurs, de chercheurs et de spécialistes en IA freine le développement du secteur. Pour y remédier, le Cameroun devra investir massivement dans la création de centres d’excellence, établir des écoles et instituts spécialisés dans les technologies avancées, et intégrer des programmes de formation à l’IA dans les cursus secondaires et universitaires. Des partenariats structurants entre universités, entreprises technologiques et institutions publiques seront indispensables pour adapter les contenus pédagogiques aux réalités du marché.
Par ailleurs, il sera crucial de mettre en œuvre des programmes de formation continue et de reconversion professionnelle, afin de doter un large public des compétences numériques nécessaires à l’économie de demain. L’élargissement de l’accès à Internet haut débit, notamment dans les zones reculées, devra également accompagner cette dynamique, tout comme la stimulation d’un écosystème entrepreneurial innovant, apte à attirer les investisseurs et à favoriser l’émergence de solutions locales.
L’objectif de former 40 % de femmes est ambitieux et louable, mais il implique des mesures proactives : campagnes de sensibilisation, mentorat, soutien aux carrières féminines dans la tech, et lutte contre les stéréotypes de genre dans les filières scientifiques.
Malgré ces défis, des signaux encourageants émergent. La récente adoption d’une loi sur la protection des données personnelles ainsi que les premières concertations nationales sur l’IA témoignent d’une volonté politique affirmée de créer un cadre réglementaire solide, condition essentielle à la structuration du secteur et à la confiance des acteurs.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il organise des concours, des ateliers et des programmes d’accompagnement pour répondre aux besoins concrets des élèves et des jeunes porteurs de projets technologiques au Cameroun.
Bill Agha (photo) est un entrepreneur technologique camerounais, diplômé de l’université de Bamenda, où il a obtenu en 2019 un bachelor en informatique. Il est le fondateur et le président de Tech Innovation Center (TiC) Foundation, une organisation à but non lucratif qui utilise la technologie pour développer des solutions adaptées aux besoins quotidiens des communautés africaines.
Fondée en 2020, TiC Foundation encourage l’innovation technologique, l’entrepreneuriat et le développement des compétences numériques chez les jeunes au Cameroun. L’organisation accompagne la formation des futurs acteurs du secteur technologique en leur proposant des outils, des formations et un accompagnement adaptés au contexte local.
TiC Foundation déploie ses activités à travers trois programmes. Le premier, le TiC Startup Accelerator Program (SAP), accompagne la croissance de start-up technologiques en phase de démarrage au Cameroun par le mentorat, la formation et l’accès à un réseau d’experts.
Le deuxième programme, le TiC Summit, est un concours national d’innovation technologique destiné aux élèves du secondaire et du lycée. Il offre un espace de présentation de projets, de formation au design thinking, au prototypage et à l’entrepreneuriat, tout en facilitant les rencontres avec des professionnels. Le troisième programme, le TiC Bootcamp, est un camp de formation qui permet aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires pour intégrer le secteur technologique.
Bill Agha est également président du club Golden Toastmasters. Il est aussi responsable technique et coordinateur de programme régional au sein d’Open Dreams Educational, une organisation qui aide les étudiants camerounais et sud-africains à accéder à des bourses d’études.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Autorité sénégalaise de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK) ont lancé le jeudi 3 juillet un partenariat stratégique de trois ans pour renforcer l’écosystème numérique du pays. L’accord vise à renforcer la formation aux compétences numériques, encourager l’innovation technologique et favoriser l’insertion professionnelle dans les métiers du digital.
Diamniadio : l’ARTP et l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE scellent un partenariat structurant pour l’écosystème numérique sénégalais
— ARTP SENEGAL (@Artp_Senegal) July 3, 2025
C’est un accord stratégique de trois ans qui vient d’être signé entre l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP)… pic.twitter.com/W2AAzPETRD
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Les autorités mauritaniennes souhaitent intégrer les technologies de l'information et de la communication afin d'améliorer le système éducatif national. Une stratégie de transformation numérique du secteur est actuellement en cours d'élaboration.
Le gouvernement mauritanien a lancé le mardi 1er juillet un service numérique dédié aux parents d’élèves. Il s’agit d’une nouvelle étape de franchie dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif national.
Dénommé « Siraj », le service est disponible sur le portail gouvernemental de services numériques « Khidmati ». Couvrant environ 1,2 million d’élèves, Siraj permet aux parents de consulter la liste des manuels scolaires requis pour leur enfant, de suivre la présence ou les absences enregistrées, de consulter les moyennes annuelles de l’élève à chaque étape de sa scolarité, de soumettre une demande de transfert vers un autre établissement et de localiser l’école sur une carte géographique interactive.
En début d’année, les acteurs du secteur éducatif ont lancé l’élaboration d’une feuille de route pour la transformation numérique du système éducatif national. Parallèlement, les autorités travaillent sur un dispositif innovant de numérisation des diplômes, afin de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité. Elles envisagent également de mettre en place une plateforme numérique dédiée à la formation continue des enseignants du cycle fondamental, équivalent du primaire. En octobre 2024, la Mauritanie avait déjà annoncé l’introduction des manuels scolaires numériques.
Selon les autorités, le service Siraj vise à impliquer activement les parents dans le suivi du parcours scolaire de leurs enfants, afin de renforcer le rôle de la famille dans l’amélioration des performances scolaires. Cette ambition est confirmée par l’UNESCO dans son rapport « Edtech And Parental Engagement » publié en 2023. L’organisation onusienne estime qu’il y a un fort potentiel pour que les technologies éducatives soient progressivement utilisées afin d’aider les parents à s’impliquer dans l’apprentissage de leurs enfants. Le rapport explique que cela est associé à la fois à une meilleure préparation à l’école et à de meilleurs résultats académiques.
Toutefois, une étude de l’UNESCO montre que plusieurs défis sont apparus lors de la planification et de la mise en œuvre des interventions technologiques visant à impliquer les parents au Kenya. Il s’agit notamment du manque d’implication, du manque de compétences numériques chez les parents et de l’insuffisance des infrastructures numériques. Par exemple, il faudra que les parents d’élèves disposent d’appareils pouvant accéder à Internet (smartphones, tablettes, ordinateurs…) et qu’ils puissent acheter les forfaits pour se connecter, à condition qu’ils résident dans une zone couverte par le réseau. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime le taux de pénétration de l’Internet en Mauritanie à 37,4 % en 2023.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans le cadre de la stratégie « Togo Digital », le gouvernement recrute 900 tuteurs pour accompagner la formation de 15 000 étudiants en programmation, intelligence artificielle et anglais. L’appel est destiné aux étudiants en master ou doctorat des universités de Lomé et de Kara. La formation des tuteurs, d’une durée de trois mois, débutera à la mi-juillet. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 14 juillet à 23h59 via l’application EDOMatch, disponible sur Google Play et l’App Store.
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Entrepreneur, il fonde et dirige plusieurs entreprises technologiques au Nigeria. Il développe des outils numériques pour améliorer la gestion des écoles et des structures médicales, en tenant compte des besoins locaux.
Originaire du Nigeria, Abdulkadir Suleiman Lapai (photo) est ingénieur logiciel et entrepreneur. Il participe activement au développement du secteur technologique dans son pays. Il est le directeur général de Tespire, une entreprise qu’il a fondée pour améliorer l’accès au numérique dans l’éducation et intervenir également dans le domaine de la santé.
Créée en 2022 par Abdulkadir Suleiman Lapai et Umar Madugu, Tespire équipe des écoles privées au Nigeria avec des infrastructures numériques : connexion Internet, tablettes et outils de gestion. L’entreprise cherche à moderniser l’enseignement et à limiter les pertes financières dues à une gestion inefficace des frais de scolarité. Sa plateforme facilite le recouvrement des paiements, fluidifie les échanges entre écoles et parents, et renforce la transparence administrative.
Tespire affirme avoir généré plus de 12 millions de dollars de revenus pour ses établissements partenaires et optimisé leurs processus administratifs de 80 %. En mai 2025, l’entreprise a obtenu un financement de l’Alternative Bank pour lancer Asibiti, un programme consacré à la recherche en santé. Asibiti développe des outils pour la gestion hospitalière et le traitement des données médicales. Son premier produit, le box Asibiti, est un dispositif connecté qui centralise les données patients et facilite le suivi des soins. Il a été testé dans des hôpitaux publics de l’État du Niger et pourrait être étendu aux établissements privés.
Abdulkadir Suleiman Lapai est également le fondateur et président-directeur général de JD Lab, une entreprise technologique qui soutient des projets visant à répondre à des besoins spécifiques en Afrique grâce aux technologies émergentes. Il est cofondateur de Labspace Nigeria, un centre d’innovation qui propose des espaces de travail partagés et accompagne les projets axés sur la durabilité et la croissance.
Il intervient aussi comme consultant en informatique auprès du ministère nigérian de la Science et de la Technologie et coordonne l’équipe informatique du TEDxMinna, un événement dédié à la diffusion d’idées nouvelles.
Abdulkadir Suleiman Lapai est titulaire d’un bachelor en informatique obtenu en 2011 à l’Ibrahim Badamasi Babangida University (IBBU). Il détient aussi un master en finance et investissement obtenu en 2019 à l’Ahmadu Bello University. Sa carrière professionnelle a commencé en 2012 à la Federal Agency for Science & Technology, où il était assistant de recherche.
Entre 2014 et 2016, il a travaillé comme ingénieur logiciel avant de devenir, en 2017, l’assistant spécial du gouverneur de l’État du Niger, au Nigeria, où il a supervisé le développement d’un système de gestion pour le centre d’information et de ressource sur les carrières de l’État (NSCIRC).
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que le numérique transforme les systèmes éducatifs dans de nombreux pays africains, les Comores amorcent à leur tour cette mutation, à travers des outils conçus pour relever les défis d’accessibilité, d’équité et de modernisation.
Les Comores disposent désormais de deux plateformes éducatives, E-Shiyo et E-Msomo. Initiées par le ministère de l’Éducation nationale, avec le soutien technique de l’Agence nationale de développement du numérique (ANADEN) et l’appui financier de l’UNICEF, ces solutions visent à améliorer l’accès à l’éducation et à renforcer la gouvernance du secteur.
Le système éducatif comorien entre dans l’ère du numérique avec le lancement des plateformes E-Shiyo 📚 (accès en ligne aux manuels scolaires) et E-Msomo 📱 (gestion numérique des bulletins scolaires).
— UNICEF Comores (@UNICEFComores) June 18, 2025
✅E-Shiyo, c’est une bibliothèque numérique de manuels scolaires en ligne,… pic.twitter.com/91Z8gz80Ql
La plateforme E-Shiyo propose une bibliothèque numérique de manuels scolaires destinée aux élèves du préélémentaire et du primaire. Accessible en ligne sur l’ensemble du territoire, elle permet aux enfants d’accéder aux contenus pédagogiques à tout moment, à partir de tout appareil connecté.
E-Msomo, de son côté, numérise la gestion administrative des établissements scolaires. Elle introduit un système centralisé pour la gestion des bulletins, un identifiant unique pour chaque élève, ainsi qu’un suivi automatisé des résultats académiques. Cette modernisation vise à améliorer la traçabilité des parcours scolaires, à renforcer la transparence et à faciliter la prise de décision par les autorités éducatives.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Comores Numérique 2028 », qui ambitionne de transformer le pays grâce au numérique et d’accroître la contribution du secteur au PIB à hauteur de 5 % d’ici 2028. La modernisation des secteurs clés, comme l’éducation, y occupe une place centrale. À l’échelle du continent, la vague e-learning traduit un potentiel croissant. Selon Ambient Insight, le marché africain de l’apprentissage en ligne devrait dépasser 1,5 milliard USD d’ici 2030.
Au-delà de la distribution de manuels et de bulletins, ces outils marquent une avancée vers une gouvernance plus rigoureuse, grâce à des données consolidées pour l’évaluation des performances scolaires, une réduction des erreurs et une allocation plus efficace des ressources. Les prochaines étapes incluent le renforcement de la connectivité dans l’archipel, où le taux de pénétration d’Internet reste limité à 35,7 % selon Datareportal, l’équipement des écoles en matériel numérique, la formation des enseignants à leur usage et la protection des données.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Selon le think tank américain Brookings, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne exigeront des compétences numériques d’ici 2030. Le continent peut devenir un vivier de talents, mais cela nécessite des investissements majeurs dans la formation et le développement des compétences.
Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid (photo), a annoncé, mardi 17 juin, l’intégration progressive de 40 nouvelles spécialités numériques dès la rentrée prochaine. Cette annonce a été faite à l’occasion d’une rencontre nationale intitulée « Les nouveaux métiers dans le domaine de la technologie de l'information ».
Ces nouvelles filières seront déployées dans plusieurs instituts et centres d’excellence répartis sur l’ensemble du territoire national. L’objectif est de moderniser l’offre de formation professionnelle et de l’aligner davantage sur les besoins réels de l’économie algérienne, en particulier dans les secteurs technologiques à forte croissance. La démarche vise également à renforcer l’insertion professionnelle des diplômés en intégrant des compétences très demandées sur le marché du travail.
Cette réforme s’intègre à une stratégie nationale plus vaste de transformation numérique. La Stratégie nationale de transformation numérique (SNTN), adoptée récemment, ambitionne de former 500 000 spécialistes en TIC tout en réduisant de 40 % la fuite des talents spécialisés vers l’étranger. Cette politique volontariste vise à accompagner la diversification de l’économie nationale, encore fortement dépendante des hydrocarbures, en misant sur un vivier local de compétences numériques.
En marge de cette rencontre, plusieurs conventions de coopération ont été signées, notamment entre le ministère et la Société nationale d’assurance (SAA), pour développer des mécanismes de formation continue et d’apprentissage. Deux autres accords ont été conclus avec Mobilis et la société de formation à distance Beeform Academy, renforçant ainsi les synergies entre secteur public, entreprises et prestataires privés de formation.
Grâce à cette réforme, les autorités visent à améliorer l’insertion professionnelle des jeunes, à renforcer l’écosystème numérique national et à développer un vivier de talents pour soutenir les ambitions technologiques du pays. À terme, ces efforts pourraient contribuer à faire de l’Algérie un pôle régional en matière de compétences numériques, tout en répondant à la demande locale d’emplois qualifiés dans les TIC.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il s’engage à proposer des solutions adaptées aux réalités locales et à encourager l’émergence de start-up capables de relever les défis sociaux, économiques et environnementaux du continent.
Delbert Kimbi (photo), développeur mobile camerounais, est le fondateur et directeur général de DelTech Hub, un espace d’innovation technologique basé au Cameroun. Cet espace accompagne des jeunes, des porteurs de projets et des start-up dans leur parcours entrepreneurial et favorise l’accès aux outils numériques.
Fondé en 2024, DelTech Hub met à disposition des espaces de travail partagés, des formations pratiques et des ateliers sur le développement web, le design, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la gestion de projet technologique. Le hub offre aussi un suivi individuel pour les porteurs de projets, comprenant mentorat, mise en relation avec des experts et accès à un réseau d’investisseurs.
Divers programmes y sont mis en place pour promouvoir l’apprentissage et l’entrepreneuriat dans le secteur technologique au Cameroun. INiT MeetUps rassemble chaque mois des innovateurs et entrepreneurs du domaine. Code for Change initie les jeunes à la programmation et à la résolution de problèmes sociaux grâce aux outils numériques.
La dernière session de Code for Change s’est tenue du samedi 31 mai au dimanche 1ᵉʳ juin. En avril 2025, Delbert Kimbi a remporté les Youth Impact Awards dans la catégorie « technologie » pour l’impact de son espace d’innovation au Cameroun. À ce jour, plus de 200 participants ont été formés et plus de 12 événements ont été organisés par DelTech Hub.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, Delbert Kimbi a travaillé en 2024 comme développeur front-end pour la Health Research Foundation au Cameroun, où il a participé au développement de Star Mum, une application d’accompagnement pour les femmes enceintes. Entre juillet 2024 et février 2025, il a effectué un stage chez AfroVisioN Group, une entreprise de développement logiciel, où il était développeur full-stack.
Melchior Koba
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La blockchain peut offrir de nouvelles perspectives économiques aux jeunes. Cependant, les inégalités d’accès aux compétences numériques restent un frein pour une grande partie de la jeunesse, en particulier les filles.
La plateforme d’échange mondiale de cryptomonnaies Bitget a annoncé, le lundi 16 juin, un partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) Luxembourg visant à former 300 000 jeunes aux compétences numériques, notamment à la blockchain, d’ici 2025. Cette initiative cible huit pays, dont deux en Afrique : le Maroc et l’Afrique du Sud.
La blockchain est une technologie de registre numérique sécurisé et décentralisé, qui permet de stocker et de transférer des informations de manière transparente et infalsifiable. Elle est au cœur des cryptomonnaies, mais trouve aussi des applications dans des domaines variés comme l’éducation, la santé ou la gestion des données.
Ce programme de trois ans mobilise la Bitget Academy, branche éducative de la plateforme, en partenariat avec le Bureau de l’innovation de l’UNICEF. Il prévoit le développement du premier module pédagogique interactif de l’UNICEF dédié à la blockchain. Ce contenu combinera formations en ligne et en présentiel, tout en intégrant des jeux vidéo pour renforcer l’apprentissage des jeunes et des éducateurs.
L’initiative se concentre particulièrement sur les filles, ainsi que leurs parents et enseignants, afin de réduire les inégalités de genre dans l’accès aux technologies. Elle vise à améliorer l’éducation dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques (STEAM), avec pour ambition d’atteindre 1,1 million de filles d’ici 2027 via la coalition Game Changers pilotée par l’UNICEF.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la coalition plus large des Game Changers qui vise à réduire l’écart entre les sexes dans l’éducation numérique. Ces disparités d’accès au numérique coûtent chaque année jusqu’à 15 milliards de dollars en opportunités économiques aux jeunes femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire, selon l’UNICEF.
En ciblant le Maroc et l’Afrique du Sud, deux pays engagés dans la transformation numérique de leur système éducatif, cette initiative pourrait contribuer à la montée en compétences des jeunes, particulièrement des filles, et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs du numérique en Afrique dans un secteur en forte croissance.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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