Entre le Cameroun et la France, son parcours mêle informatique et technologies immersives. Il développe aujourd’hui des projets qui relient formation, innovation et entrepreneuriat.
Charles Bihina (photo) est un entrepreneur et développeur camerounais spécialisé dans la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR). En 2022, il fonde DiVRsitee, une entreprise dédiée à la conception de jeux pédagogiques.
DiVRsitee conçoit des expériences immersives pour sensibiliser les utilisateurs aux différentes formes de discrimination : genre, migrations, harcèlement, violences. Les jeux placent les participants dans la peau de personnes vulnérables souvent confrontées à la stigmatisation.
L’entreprise propose ses solutions à des entreprises, associations, collectivités locales et institutions souhaitant organiser des ateliers de sensibilisation ou des formations immersives. Elle valorise la réalité virtuelle comme levier pédagogique et vecteur d’empathie.
En parallèle, Charles Bihina enseigne la programmation et la réalité virtuelle sur la plateforme Udemy. Il intervient également comme formateur en VR, AR, métavers et intelligence artificielle à l’École Hexagone en France. Il exerce également comme développeur indépendant en XR (réalité étendue) sur la plateforme Malt.
Diplômé de l’Institut africain d’informatique, il obtient en 2012 un bachelor en génie logiciel, puis un master en génie informatique à l’université protestante d’Afrique centrale. En 2017, il poursuit sa formation en France, décrochant un master en ingénierie du virtuel et innovation à Arts et Métiers ParisTech.
Sa carrière débute en 2011 chez Eneo Cameroun, distributeur public d’électricité, comme informaticien. Il rejoint ensuite Camtel, opérateur télécom, puis le cabinet dentaire de la Vallée Bastos. En 2015, il devient responsable informatique au complexe scolaire international Les Coccinelles. En 2019, il travaille en France pour EDF comme graphiste 3D et développeur d’applications VR. Entre 2023 et 2024, il est formateur en métavers et intelligence artificielle à l’école française d’ingénierie informatique EPSI.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fort de son expérience dans la création d’entreprises dans divers secteurs, l’entrepreneur apporte son aide aux Ivoiriens porteurs d’idées. Son but est de construire et de soutenir des initiatives qui créent une valeur économique et sociale durable.
Amidou Diarra (photo) est un entrepreneur ivoirien actif dans le commerce électronique, l’agriculture, l’éducation et la publicité. Il est le fondateur et directeur général de C’possible, une plateforme d’accompagnement à l’entrepreneuriat.
Fondée en 2023, C’possible propose un dispositif qui associe mentorat, ateliers pratiques, ressources méthodologiques et outils numériques. L’objectif est de soutenir le développement et la mise en œuvre de projets entrepreneuriaux.
La plateforme met l’accent sur la mise en action rapide et la structuration des entreprises. Elle guide les porteurs de projets à travers des étapes clés : validation de l’idée, élaboration d’un modèle économique, formalisation juridique, gestion financière et stratégie marketing. Elle entend ainsi réduire les obstacles liés au lancement d’entreprise en offrant un cadre clair et accessible.
C’possible développe également une communauté d’entrepreneurs. L’espace favorise les échanges, le partage d’expériences et la constitution de réseaux. Elle mobilise des experts ainsi que de jeunes créateurs pour renforcer l’écosystème entrepreneurial francophone en Afrique.
Parallèlement, M. Diarra est un cofondateur de Monrezo. Lancée en 2024, cette plateforme relie particuliers, professionnels et entrepreneurs en quête de conseils dans les domaines de l’entreprise, de la carrière ou de la vie personnelle à des experts africains et des personnalités publiques.
Avant ces projets, il avait participé en 2022 à la création de Diago, une plateforme numérique qui connecte les détaillants informels à des opportunités d’approvisionnement et de services financiers. Il en a été directeur général jusqu’en 2023. La start-up a ensuite été rachetée par Chari.co, une entreprise marocaine de commerce électronique qui offre aussi des services financiers.
Amidou Diarra est diplômé en marketing et communication et certifié en coaching et développement personnel. Il a commencé sa carrière professionnelle en 2016 chez Orange Côte d’Ivoire en tant que chargé de revue de presse. En 2018, il a rejoint l’entreprise énergétique Total Côte d’Ivoire comme responsable de station de ravitaillement.
Melchior Koba
Edité par M.F. Vahid Codjia
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L’intégration de l’IA comme outil peut aider l’Afrique à transformer ses défis en opportunités. Pour accompagner cette dynamique, Google renforce son engagement sur le continent à travers des initiatives en faveur de la recherche, de la formation et de l’innovation.
Google a récemment annoncé une série de soutiens financiers, techniques et communautaires à l’écosystème africain de l’intelligence artificielle. L’enveloppe globale estimée à 37 millions USD vise à renforcer la recherche, la formation de talents et les infrastructures. Elle inclut des financements antérieurs désormais rassemblés sous une même initiative.
Parmi les actions phares du géant américain, l'inauguration d’un centre communautaire de l’IA à Accra au Ghana. Ce nouvel espace servira de hub collaboratif pour la recherche, l’apprentissage et l’expérimentation autour de l’IA. Il accueillera des ateliers techniques, des événements interdisciplinaires et des échanges entre chercheurs, développeurs, entrepreneurs, étudiants et membres de la société civile.
Africa's AI future is bright! Today @samgeorgegh, Ghana's Minister of @mocghana joined us as we launched our AI Community Center in Accra & committed $37M in grants & support for research & innovation. #GoogleAfrica #AIForGood pic.twitter.com/BcMm3DByeA
— Google in Africa (@googleafrica) July 24, 2025
Sur le volet recherche, Google a réaffirmé son engagement dans le programme « AI: Food Security » doté de 25 millions USD. Celui-ci soutient des projets africains exploitant l’IA pour améliorer la sécurité alimentaire, anticiper les périodes de faim et renforcer la résilience agricole. En parallèle, 3 millions USD seront alloués au Masakhane African Languages AI Hub pour promouvoir des outils open source dans plus de 40 langues africaines.
En matière de formation, 100 000 bourses Google Career Certificate seront proposées à des étudiants ghanéens. Les modules couvriront l’IA, la cybersécurité, l’analyse de données et le développement logiciel. D’autres programmes de formation soutenus par Google.org seront déployés au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud, en partenariat avec des universités et des ONG locales.
Deux institutions universitaires africaines, à savoir l’Université de Pretoria et le Wits MIND Institute, recevront par ailleurs chacune un financement de 1 million USD pour appuyer les travaux de recherche. Enfin, la firme prévoit de soutenir plus de 100 start-up africaines spécialisées dans l’IA via un fonds catalytique. Ce mécanisme combinera financement philanthropique, capital-risque et appui technique, pour stimuler des innovations adaptées aux besoins locaux.
Ce nouvel engagement de Google survient alors que l’intelligence artificielle gagne en importance dans la transformation numérique de l’Afrique. Selon le cabinet PwC, cette technologie pourrait injecter jusqu’à 1200 milliards USD à l’économie continentale d’ici 2030, soit une hausse de 5,6% de son PIB. Un potentiel qui dépendra néanmoins de la capacité à structurer un écosystème local robuste, inclusif et durable.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
Avec l’accélération de la transformation numérique sur le continent, la demande en compétences numériques connaît également une forte croissance. Face à cet enjeu, les acteurs publics et privés multiplient les initiatives pour former les talents et répondre aux besoins du marché.
Le gouvernement gabonais veut dynamiser le fonctionnement de l’Institut africain d’informatique (IAI), basé à Libreville. L’exécutif entend redonner à cette institution panafricaine fondée en 1971 son statut de fer de lance de la formation d’ingénieurs informaticiens de haut niveau sur le continent.
Mark Alexandre Doumba (photo, à droite), ministre de l'Économie numérique, de la Digitalisation et de l'Innovation, a reçu ce mardi 22 juillet la direction de l’IAI pour faire un point complet sur la situation actuelle. Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre, dans la continuité de l'engagement pris par son prédécesseur, une refonte en profondeur de l’Institut.
« Si l’IAI a longtemps incarné l’excellence et l’innovation dans le domaine du numérique en Afrique, les difficultés structurelles et organisationnelles rencontrées ces dernières années ont ralenti son développement et son rayonnement », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur Facebook.
Parmi les priorités évoquées figurent la modernisation de l’offre de formation, la mise en place d’une nouvelle dynamique pédagogique et managériale, la réorganisation de la gouvernance ainsi que l’élaboration d’un plan de redressement structurant. Le ministre a également annoncé la convocation prochaine d’un conseil d’administration extraordinaire avec les États membres pour acter une relance concertée.
Cette volonté du gouvernement intervient dans un contexte de transformation numérique marqué par une demande croissante en compétences. Selon la Banque mondiale, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030, avec une forte concentration dans les services numériques. Ces opportunités exigeront des profils dotés de compétences intermédiaires ou avancées.
Pourtant, selon une étude de Talentum, une fintech spécialisée dans les ressources humaines, la plupart des pays africains forment encore moins de 5000 ingénieurs informaticiens par an, alors que la demande est souvent dix fois plus élevée. Cette pénurie de compétences techniques freine considérablement la progression de la transformation numérique sur le continent.
Il convient toutefois de rappeler que la relance de l’IAI reste pour l’instant une volonté politique forte, mais encore à concrétiser. Des interrogations subsistent quant à la pérennité du financement des réformes, à la capacité de l’institution à suivre le rythme rapide des évolutions technologiques, ainsi qu’à l’engagement effectif de l’ensemble des États membres. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Togo et du Congo.
Isaac K. Kassouwi
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Il combine technologie, accessibilité, données et qualité pédagogique pour accélérer la professionnalisation des jeunes et la transformation digitale des organisations sur le continent.
Lamine Barro (photo) est un entrepreneur ivoirien engagé dans l’éducation numérique en Afrique de l’Ouest. Il est le fondateur et directeur général d’Etudesk, une start-up qui contribue à la modernisation des services publics et à l’accélération de la transformation numérique en Afrique en fournissant des données fiables et des insights exploitables.
Fondée en 2016, Etudesk propose une plateforme qui centralise, structure et met à jour en temps réel des données socio-économiques et urbaines, permettant aux gouvernements, investisseurs et entreprises de prendre des décisions éclairées. L’entreprise développe également diverses solutions technologiques, principalement dans les domaines de l’éducation et de l’emploi.
Parmi ses solutions figure Etudesk LMS, une plateforme qui a pour objectif de renforcer les compétences des talents africains grâce à la technologie. Elle permet de créer, gérer et diffuser des contenus pédagogiques. Les entreprises, les institutions et les organismes de formation y conçoivent des programmes intégrant des vidéos, des quiz, des documents téléchargeables et des évaluations.
En mars 2025, l'entreprise a annoncé le déploiement d’une plateforme de données pour l'Agence Emploi Jeunes (AEJ) de Côte d'Ivoire. Cette plateforme intègre une fonctionnalité de diagnostic personnalisé basé sur l’IA, qui analyse le profil, les compétences et les aspirations de chaque jeune afin de générer des recommandations sur mesure.
Lamine Barro est aussi un cofondateur et le vice-président de #Ci20 (Côte d’Ivoire Innovation 20), une coalition d’entreprises technologiques. Il est membre du conseil scientifique de Mission Laïque Française, une association à but non lucratif qui crée et gère des écoles, collèges et lycées en France.
Lamine Barro est titulaire d’un bachelor en biologie obtenu en 2015 à l’université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo, en Côte d’Ivoire.
Melchior Koba
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Elle a choisi de concentrer ses efforts sur un secteur peu exploré : l’enseignement des langues africaines aux enfants. Son entreprise, Limu Lab, ambitionne de combler un vide éducatif tout en valorisant les cultures locales à travers la technologie.
Sifiso Danisa (photo) est une entrepreneure sud-africaine active dans le domaine de la technologie éducative. Elle est cofondatrice et directrice générale de Limu Lab, une start-up dédiée à l’enseignement des langues africaines aux enfants.
Fondée en 2020 par Sifiso Danisa et Sphumelele Sibeko, Limu Lab a pour objectif de rendre l’apprentissage des langues africaines plus attractif, accessible et moderne. La plateforme numérique qu’elle propose intègre des éléments tels que l’animation, la musique, la gamification et le storytelling, offrant une expérience d’apprentissage enrichissante.
L’idée de Limu Lab est née d’un besoin observé par Sifiso Danisa elle-même : le manque de ressources éducatives en langues vernaculaires pour la jeunesse africaine. Le projet vise à réduire le fossé culturel et linguistique entre les jeunes enfants et leur patrimoine linguistique. Le nom « Limu » est dérivé des langues nguni et swahili et signifie « langue », un clin d’œil à l’importance de préserver et transmettre les langues maternelles à travers le continent.
Limu Lab offre une application mobile compatible avec iOS et Android. Cette application propose une gamme variée de contenus interactifs : des histoires animées, des jeux éducatifs, des karaokés, des livres électroniques, des chansons et des activités manuelles. L’un des points forts de la plateforme est l’univers de personnages africains présentés dans des courts-métrages et des aventures pédagogiques, conçus pour que chaque enfant puisse s’y reconnaître.
La plateforme propose plusieurs langues, avec un contenu initial en anglais, afrikaans, isiZulu, sesotho, et des mises à jour régulières pour introduire d’autres langues africaines majeures.
Sifiso Danisa est diplômée de l’université d’Afrique du Sud, où elle a obtenu un bachelor en commerce en 2003. Elle détient également un master en gestion et administration des affaires, qu’elle a obtenu en 2020 à la GIBS Business School (Gordon Institute of Business Science).
Sa carrière a débuté en 2003 chez A.P. Moller - Maersk, une entreprise danoise spécialisée dans le transport et la logistique. Elle y a occupé plusieurs postes, dont celui de chargée de clientèle, avant de devenir cheffe d’équipe des services à la clientèle et spécialiste de l’amélioration des processus. Elle est restée au sein de l’entreprise jusqu’en 2014.
Melchior Koba
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OG IT Consulting, une entreprise française opérant dans la cybersécurité, a lancé en partenariat avec la Chanil Foundation un appel à candidatures pour la première cohorte du OG IT CyberLab. Il s’agit d’un programme de renforcement de compétences destiné aux jeunes filles au Bénin, et visant à favoriser l’émergence de solutions technologiques locales tout en promouvant l’inclusion des femmes dans le secteur. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 17 juillet 2025.
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Après avoir acquis une solide expérience dans diverses entreprises technologiques, il choisit de mettre son expertise au service des innovateurs. Il apporte son soutien aux start-up africaines, soucieuses de transformer le paysage technologique du continent et de s’imposer sur la scène internationale.
Zakaria Sabti (photo) est un entrepreneur et dirigeant technologique marocain. Il est le fondateur et le directeur général de Volund Ventures, une structure de type venture builder basée à Dubaï et active entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Depuis sa création en 2022, Volund Ventures s’est donné pour mission de positionner l’Afrique comme un acteur majeur de l’exportation de technologies innovantes, en soutenant la création, la croissance et l’internationalisation de start-up à fort impact. Elle se distingue en tant qu’accélérateur technologique et venture builder.
La structure s’attache à développer des start-up susceptibles de se faire une place sur la scène mondiale, en mettant l’accent sur l’innovation, la technologie et l’impact social. En tant que venture builder, elle repère les opportunités de marché, conçoit des idées de start-up, puis réunit les équipes, les ressources et les financements nécessaires pour transformer ces projets en entreprises viables.
L’accompagnement proposé par Volund Ventures est personnalisé, couvrant des domaines comme le développement logiciel (notamment à travers le no-code), la stratégie produit, le marketing digital, la structuration financière et l’accès à un réseau d’investisseurs et de partenaires internationaux. L’intelligence artificielle, la création de contenu numérique, la transformation digitale et l’exportation des innovations africaines vers les marchés mondiaux font partie des domaines privilégiés.
Parmi les start-up accompagnées par Volund Ventures, on trouve TwinLink, incubée également par Orange Fab. Cette entreprise permet aux sociétés de créer des versions numériques intelligentes d’elles-mêmes, capables de communiquer, écouter et assister les utilisateurs. TwinLink a été sélectionnée pour l’édition 2025 de Viva Technology, un événement majeur dans le domaine de l’innovation technologique, qui s’est tenu en juin. La start-up y a intégré l’AI Tech Trail qui met en avant les start-up les plus innovantes dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Avant de fonder Volund Ventures, Zakaria Sabti a créé Water Economic Technology (WET) en 2016, une start-up spécialisée dans la conception et la fabrication d’appareils permettant de maîtriser la consommation d’eau. Il en a été le directeur général jusqu’en 2017.
Zakaria Sabti est diplômé de la National School of Applied Sciences à Marrakech (Maroc), où il a obtenu en 2017 un master en technologie de l’information. Il détient aussi un doctorat en business intelligence et big data obtenu en 2024 à l’université Cadi Ayyad.
En 2017, l’entrepreneur a commencé à travailler chez KBM Consulting, une société informatique, où il était consultant en intelligence économique. En 2018, il a rejoint une entreprise de recrutement basée à Dubaï en tant que consultant en transformation de données et d’activités, avant d’en devenir directeur régional en 2019.
Entre 2019 et 2023, Zakaria Sabti a été partenaire chez TechnomaX Systems, une entreprise de services technologiques Microsoft également basée à Dubaï. Parallèlement, il a occupé le poste de directeur technique chez Hemicube, une entreprise spécialisée dans l’extraction d’informations exploitables à partir des données.
Melchior Koba
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Avec la transformation numérique qui s’accélère, les pays africains misent davantage sur le développement des compétences numériques de leurs populations. Ce savoir-faire devient essentiel pour saisir les opportunités d’emploi et d’innovation dans l’économie digitale.
Le gouvernement tchadien a annoncé une formation gratuite sur l’intelligence artificielle (IA) destinée à 2000 jeunes âgés de 15 à 35 ans, qui se tiendra du 4 au 14 août. L’initiative a été révélée le jeudi 10 juillet par Boukar Michel, ministre de l’Économie numérique, lors d’une conférence de presse à N’Djamena.
Sur son site web, l’Agence de développement des TIC (ADETIC), partenaire sur le projet, précise que « cette initiative vise à renforcer les capacités nationales dans le domaine stratégique de l’IA, en dotant les participants de compétences pratiques et théoriques sur les technologies émergentes, les enjeux éthiques et les opportunités de développement durable qu’offre l’intelligence artificielle ». Le programme est mis en œuvre avec d’autres partenaires comme la Chaire UNESCO pour l’Afrique centrale, la Banque mondiale, l’École nationale supérieure des TIC (ENASTIC) et Safitel Chad.
Cette initiative traduit une volonté des autorités tchadiennes de préparer la jeunesse aux métiers d’avenir dans un contexte de révolution numérique. Selon les données de la Banque mondiale, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Pour les autorités, cette formation représente une passerelle vers l’emploi, l’innovation et l’entrepreneuriat numérique avec la création de start-up.
Pour rappel, le Tchad comptait 20,7 millions d’habitants au début de l’année 2025, selon la plateforme DataReportal. La population est majoritairement jeune : 79,8 % a moins de 35 ans, et 38,7 % se situe dans la tranche des 13 à 34 ans, cœur de cible de la formation. Pourtant, cette jeunesse reste largement sous-employée. D’après la Banque mondiale, si le taux de chômage des jeunes était estimé à seulement 2 % en 2021, le taux d’inactivité atteint 62,3 %. De plus, 37,4 % des jeunes ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Malgré les opportunités que présente cette formation, plusieurs questions restent en suspens. Le mode d’organisation, qu’il soit en présentiel ou à distance, n’a pas encore été clairement défini. Dans le cas d’un déroulement en ligne, l’équipement numérique des bénéficiaires ainsi que leur capacité à disposer d’une connexion stable et abordable pourraient influencer leur participation effective. Par ailleurs, la durée de la formation soulève aussi des questions sur le niveau des modules proposés et la valeur réelle de la certification sur le marché de l’emploi tchadien et international. L’adaptation de ce programme au contexte local, ainsi que la possibilité d’organiser de nouvelles sessions pour toucher un public plus large, restent également à clarifier.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les innovations numériques transforment les systèmes éducatifs à travers le monde. Ces avancées technologiques ouvrent de nouvelles opportunités d’apprentissage, notamment dans les zones isolées, et renforcent la qualité de l’éducation.
Le ministère ghanéen de l’Éducation et l’initiative eLearning Africa ont signé, le mardi 8 juillet, un mémorandum d’accord visant à étendre l’accès aux plateformes d’apprentissage numérique à l’échelle nationale. Ce partenariat concrétise la volonté du gouvernement d’investir dans les infrastructures et l’innovation pédagogique pour améliorer la qualité de l’éducation. « Aujourd’hui marque un peu plus qu’un accord formel, il témoigne de l’engagement du Ghana à être à l’avant-garde de la transformation numérique éducative en Afrique. Depuis 2005, eLearning Africa est la première plateforme continentale d’innovation éducative », a déclaré le vice-ministre de l’Éducation, Clement Apaak.
Concrètement, l’accord prévoit le déploiement d’outils numériques modernes dans les établissements scolaires, en particulier dans les zones mal desservies, ainsi que le renforcement des compétences fondamentales des élèves. Il s’appuie sur l’expertise de la plateforme eLearning Africa, active depuis deux décennies en collaboration avec les gouvernements africains, pour fournir des contenus adaptés aux contextes locaux.
En parallèle, le Ghana s’est engagé à accueillir la 18ᵉ édition de la conférence eLearning Africa, du 3 au 5 juin 2026 à Accra. L’événement mettra en lumière les avancées du programme national et la stratégie éducative du pays à l’horizon 2030.
Cet accord intervient dans un contexte d’accélération de la transformation numérique de l’éducation au Ghana, mais reste freiné par des inégalités d’accès. Bien que le taux de pénétration de l’internet atteigne 69,9 %, plus de 30 % des Ghanéens restent hors ligne, et les établissements ruraux demeurent souvent sous-équipés.
Ces défis soulignent la nécessité d’un investissement accru dans les infrastructures numériques, la formation des enseignants et la dotation en équipements, conditions indispensables pour tirer pleinement parti des technologies éducatives, y compris de l’intelligence artificielle. À terme, cet accord pourrait favoriser une plus grande inclusion scolaire dans les zones reculées et consolider l’ambition du Ghana de se positionner comme un pôle d’innovation éducative numérique sur le continent africain, en capitalisant sur les opportunités offertes par l’EdTech pour réduire les inégalités, renforcer les apprentissages et préparer les jeunes aux métiers de demain.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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