Elle développe un dispositif qui transforme la mobilisation des compétences africaines à l’international. Son projet établit un lien direct entre expertise locale et besoins globaux.
Pearl D. Gakazi (photo) est une entrepreneure technologique ougandaise, fondatrice et directrice générale de Kolaborate, une start-up créée pour connecter les talents africains aux marchés mondiaux du numérique.
Fondée en 2022, Kolaborate développe une passerelle directe entre des entreprises situées partout dans le monde et des professionnels africains spécialisés dans la tech, la data, le design, le marketing digital ou la création de contenus. La plateforme permet à ces entreprises de composer des équipes sur mesure à distance, en s’appuyant sur des profils vérifiés, sélectionnés et accompagnés pour répondre à des besoins très concrets, qu’il s’agisse de développer un produit, de gérer des données ou de faire tourner des opérations digitales au quotidien.
Pour les talents, Kolaborate va au-delà de la mise en relation. La start-up a créé une académie et des parcours de formation destinés à aligner les compétences locales sur les standards internationaux, notamment dans les métiers les plus demandés du numérique. Les professionnels formés accèdent ensuite à des missions et emplois à distance offrant des rémunérations plus élevées que la majorité des opportunités locales, tout en restant basés dans leur pays.
Pour les entreprises, Kolaborate propose un modèle d’accompagnement qui associe flexibilité, qualité opérationnelle et maîtrise des coûts. En plus de son réseau de talents, la start-up développe des offres d’externalisation de processus métiers (BPO) centrées sur la gestion de données et les opérations digitales, afin de permettre aux organisations clientes de déléguer certaines tâches tout en maintenant un niveau de contrôle élevé. La plateforme repose sur des outils d’intelligence artificielle pour affiner la mise en relation, accélérer le recrutement et sécuriser la collaboration.
En parallèle de ses responsabilités chez Kolaborate, Pearl D. Gakazi est responsable du développement commercial de Prism Marketing Ltd, une agence ougandaise spécialisée dans le marketing et la vente.
Elle est diplômée de l’Université de Makerere où elle a obtenu en 2013 un bachelor en marketing. Elle est aussi titulaire d’un master en affaires, gestion, marketing et services de soutien connexes obtenu en 2016 à l’Université Heriot-Watt en Écosse.
Elle commence sa carrière professionnelle en 2010 comme superviseure des ventes de gros chez Fresh Cuts Uganda, une entreprise de transformation de la viande. En 2013, elle devient consultante commerciale en franchise chez RE/MAX Uganda, une entreprise immobilière. En 2017, elle rejoint le service de développement commercial de Yetu Credit Finance, active dans la microfinance. Entre 2020 et 2023, elle occupe un poste de conseillère commerciale chez Money Market Gurus, une entreprise financière.
Melchior Koba
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Il développe une technologie qui transforme la manière dont les producteurs gèrent leurs exploitations. Grâce à son entreprise, il propose une nouvelle approche des défis agricoles au Kenya.
Taita Ngetich (photo) est un entrepreneur kényan engagé dans le développement de technologies agricoles. Il est le fondateur et directeur général de Synnefa, une entreprise spécialisée dans les solutions numériques et matérielles pour les exploitations agricoles.
Fondée en 2014, Synnefa développe un écosystème destiné aux petits et moyens producteurs agricoles africains. L’entreprise conçoit des serres intelligentes, des capteurs connectés et un logiciel de gestion en ligne afin de faciliter la production, de réduire les risques liés au climat et à l’irrigation, d’optimiser l’usage de l’eau et de limiter les pertes après récolte.
L’entreprise propose une suite complète : des serres et séchoirs solaires intégrant les capteurs FarmShield, tous connectés à la plateforme logicielle FarmCloud. L’ensemble permet de suivre les conditions climatiques, les opérations culturales, les récoltes et les besoins d’irrigation, puis de mettre en relation les producteurs avec des acheteurs et des partenaires financiers.
Les serres de Synnefa protègent les cultures de la pluie, du vent et d’autres aléas, et offrent un rendement supérieur à celui d’un champ ouvert de même taille. FarmCloud, l’application de gestion, remplace les outils manuels de suivi. Elle centralise les données liées aux traitements, aux récoltes, aux stocks, aux parcelles, aux acheteurs et à certains éléments comptables, tout en générant des rapports de traçabilité.
FarmShield, système central de surveillance, agrège les données des capteurs FarmSpears. Il analyse les variations de température, d’humidité ou de luminosité et déclenche automatiquement des actions correctives lorsque les seuils définis sont dépassés.
En octobre 2025, Synnefa a obtenu une subvention de 300 000 dollars américains dans le cadre de l’initiative « Partnering for Green Growth and the Global Goals 2030 » (P4G) du World Resources Institute. Ce financement doit permettre le déploiement de séchoirs solaires connectés à l’Internet des objets dans plusieurs régions du Kenya.
Taita Ngetich est diplômé de l’Université de Nairobi où il a obtenu en 2016 un bachelor en génie mécanique et de fabrication. À Purdue University, aux États-Unis, il a obtenu en 2017 un diplôme en économie agricole, agriculture de précision et analyse de données. Entre 2017 et 2018, il a suivi un programme en leadership, entrepreneuriat, Internet des objets et machine learning au Massachusetts Institute of Technology. Il est également titulaire d’un master en administration des affaires obtenu en 2022 à l’Université de Warwick, en Angleterre.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Après un passage à l’Orange Digital Center, il passe du statut d’étudiant à celui de jeune professionnel opérationnel. Son chemin illustre l’impact concret d’une formation encadrée sur une carrière naissante.
Le Congolais Glody Kabamba (photo) est actuellement analyste SOC (Security Operations Center) au sein de Rawbank, en République démocratique du Congo. Il assure la surveillance, la détection et la réponse aux incidents de sécurité afin de protéger les systèmes d’information et les données de l’institution.
Titulaire d’une licence en informatique obtenue en 2024 à l’Université de Kinshasa, il s’est spécialisé en systèmes d’information et sécurité informatique. Son cursus lui a apporté des bases en programmation, bases de données, réseaux et analyse des systèmes. Cette formation l’oriente rapidement vers les métiers de la cybersécurité.
Avant d’intégrer les programmes d’Orange Digital Center, Glody Kabamba est sorti de l’université sans expérience professionnelle dans le numérique. Il souhaitait alors bâtir une carrière solide dans le domaine de la cybersécurité et devenir une référence dans ce secteur. « Je souhaitais intégrer une grande entreprise reconnue, telle qu’Orange ou Rawbank, afin de mettre en pratique mes compétences, relever des défis technologiques et contribuer activement à la protection des systèmes d’information », a-t-il déclaré à We Are Tech Africa.
Glody Kabamba découvre les formations d’Orange Digital Center par l’entremise d’amis. Il y voit une opportunité d’approfondir un domaine qui le passionne déjà, la cybersécurité, tout en bénéficiant de l’encadrement d’une structure reconnue.
En février 2025, il intègre l’ODC et suit plusieurs programmes jusqu’en septembre : « Google Cybersecurity », « AWS re/Start » et « IT Support ». Toutes ces formations sont le fruit d’un partenariat conclu entre l’ODC et la plateforme de formation en ligne Coursera en avril 2024.
Il explique que les parcours cybersécurité et IT Support se déroulent principalement en ligne, ce qui l’amène à développer une forte autonomie. Le programme AWS re/Start se distingue par un suivi en présentiel encadré par un coach, qui intervient régulièrement pour accompagner les apprenants.
Sur les conseils de ce coach, Glody Kabamba commence à publier ses projets sur LinkedIn afin de rendre visibles ses compétences auprès des recruteurs. Cette démarche accélère son entrée sur le marché. En octobre 2025, le responsable du département Sécurité de Rawbank le contacte et lui propose un premier poste dans la cybersécurité. Il rejoint la banque en tant qu’analyste SOC.
Après l’obtention de ses certifications, il reçoit d’autres sollicitations. « J’ai notamment été contacté par Huawei pour une collaboration, et j’ai également été sollicité en tant que consultant auprès du Cadastre Minier », indique-t-il.
Glody ne voit pas ses certifications comme un aboutissement, mais comme un point de départ vers une expertise plus poussée. Ses prochains objectifs incluent l’obtention de certifications internationales comme CISSP (professionnel certifié en sécurité des systèmes d’information) ou CEH (hacker éthique certifié), ainsi qu’une évolution vers des postes à plus grande responsabilité dans la définition et le pilotage de stratégies de sécurité avancées.
« À long terme, mon ambition est de devenir un expert reconnu en cybersécurité et de participer activement à la protection des infrastructures critiques en République démocratique du Congo et à l’international », ajoute-t-il.
Melchior Koba
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Son parcours montre comment l’acquisition de nouvelles compétences techniques peut modifier la place d’un professionnel dans une entreprise. Il illustre aussi la manière dont l’usage structuré des données influence les décisions et ouvre de nouvelles responsabilités.
Le Guinéen Thierno Hamidou Sow (photo) est programmeur analyste au sein d’E-CASH Guinée, une entreprise spécialisée dans le développement numérique. Diplômé d’une licence en génie logiciel obtenue en 2024 à l’université Kofi Annan de Guinée, il conçoit et maintient des outils numériques pour son entreprise, tout en utilisant régulièrement des ensembles de données dans ses projets.
En parcourant Facebook, il découvre une annonce de l’Orange Digital Center présentant une formation en analyse de données proposée en partenariat avec la plateforme Coursera. Ce programme, issu d’une collaboration annoncée en avril 2024, retient son attention. Il s’y inscrit, commence les cours le 1er juillet 2025 et obtient sa certification le 1er septembre.
« Avant la formation, j’utilisais des données dans mes projets, mais je n’avais pas une idée claire de leur exploitation optimale. La formation m’a permis de comprendre comment transformer des données brutes en informations exploitables, afin que les entreprises puissent prendre des décisions factuelles. J’ai acquis les compétences concrètes que je recherchais », explique-t-il dans une interview accordée à We Are Tech Africa.
À l’issue du parcours, il estime avoir acquis une compréhension pratique des processus permettant de convertir des données brutes en informations pertinentes pour les équipes métiers. « La certification m’a permis d’aller au-delà du simple développement informatique. J’analyse désormais les données générées par les applications afin de proposer des solutions basées sur les faits, mieux répondre aux besoins du marché et apporter davantage de valeur à l’entreprise », ajoute-t-il.
Une fois la certification obtenue, il la présente à sa hiérarchie et expose l’intérêt de l’analyse de données pour les activités de l’entreprise. Convaincue par l’utilité de ces compétences, la direction lui confie un premier projet portant sur des données marketing, afin d’aider le management à orienter ses décisions.
Les résultats obtenus sont considérés comme significatifs par l’entreprise, qui y voit un moyen d’améliorer son analyse du marché et de ses performances. En reconnaissance de ce travail, Thierno Hamidou Sow, alors développeur, est promu programmeur analyste, un poste qui associe développement logiciel et analyse de données pour répondre aux besoins opérationnels. Pour la suite, il prévoit de « poursuivre l’approfondissement de mes compétences en data science et intelligence artificielle, afin de mieux combiner développement et analyse de données ».
Melchior Koba
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Il se concentre sur les outils numériques capables d’automatiser des tâches complexes et d’améliorer l’accès aux technologies d’IA. Il développe une approche pensée pour des usages locaux et internationaux, avec l’objectif d’élargir les applications pratiques de l’intelligence artificielle.
Okechukwu Nwaozor (photo), jeune entrepreneur nigérian né en 2007 et autodidacte en programmation, s’impose comme l’un des nouveaux visages de l’intelligence artificielle en Afrique. Il est le fondateur et directeur général d’OkeyMeta, une entreprise technologique spécialisée dans l’IA générative et les modèles de langage.
Fondée en 2022, OkeyMeta est une plateforme conçue pour des usages africains et internationaux. Elle propose des modèles capables de traiter du texte, d’analyser des images, de produire du code et d’automatiser des tâches. Ces fonctions sont accessibles via des API intégrables à toute application connectée à Internet.
Le principal modèle de la plateforme, OkeyAI, est un modèle de langage multimodal décrit comme capable d’analyser plusieurs types de données et de s’adapter aux requêtes en temps réel. Il opère en arrière-plan : les utilisateurs passent par des interfaces de chat ou des API qui transmettent leurs demandes au modèle et renvoient une réponse en quelques millisecondes.
OkeyMeta permet de concevoir des assistants virtuels, des chatbots de service client, des outils de rédaction, des systèmes d’analyse documentaire ou des modules de génération d’images et de code, sans entraîner soi-même un modèle. La plateforme s’adresse aux développeurs, aux start-up et aux entreprises qui souhaitent intégrer des fonctions automatisées dans leurs services, comme la réponse aux courriels, l’aide à la décision ou la personnalisation de contenu.
La plateforme propose également une fonction « d'ajustement fin » (fine tuning), qui permet de créer une version personnalisée du modèle à partir des données d’une organisation ou d’un usage précis. L’utilisateur peut définir le nom du modèle, sa version, son ton et son domaine d’expertise, puis fournir des exemples de contenus qui guideront son adaptation.
En avril 2025, Okechukwu Nwaozor occupait un poste d’ingénieur logiciel chez OIC Hub, une entreprise informatique et centre de formation au Nigeria, qui organise aussi des ateliers, des événements et des conférences liés à la programmation et aux technologies numériques.
Melchior Koba
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Lingawa : Frank Akinwande Williams facilite l’apprentissage des langues africaines
En structurant un accès clair aux langues africaines, il change le cadre existant. Son travail ouvre un espace d’apprentissage structuré qui transforme la manière d’aborder ces langues.
Frank Akinwande Williams (photo) est un entrepreneur nigérian actif dans l’edtech et la culture numérique à Lagos. Il est cofondateur et directeur général de Lingawa, une plateforme en ligne dédiée à l’apprentissage des langues africaines.
Fondée en 2022 par Frank Akinwande Williams, Yvonne Williams et Uche Azinge, Lingawa (anciennement TopSet) propose des cours adaptés au rythme et aux disponibilités de chaque utilisateur, grâce à des horaires flexibles et à l’appui de tuteurs spécialisés. La plateforme mise sur une progression individualisée, permettant à chacun d’avancer à son propre rythme.
Les apprenants sont mis en relation avec un tuteur natif, sélectionné selon leurs objectifs, leur niveau et leur manière d’apprendre. Les tuteurs prennent le temps d’expliquer les notions, de vérifier la compréhension et de favoriser la répétition — une méthode particulièrement utile pour les débutants ou ceux qui souhaitent renouer avec leur langue d’origine. Lingawa propose actuellement des cours de yoruba et d’igbo.
La plateforme intègre également des contenus culturels dans le parcours d’apprentissage. Films, chansons, jeux et supports interactifs sont utilisés pour créer un environnement d’apprentissage ancré dans des usages familiers. L’objectif est de faciliter l’acquisition de réflexes linguistiques au fil des séances.
Lingawa met aussi à la disposition des utilisateurs une application mobile qui permet de réviser entre deux cours grâce à des flashcards, des jeux et des outils de suivi des progrès. Ce soutien complémentaire aide à maintenir un rythme régulier et à renforcer les acquis. La plateforme propose également des sessions d’immersion virtuelles, conçues pour pratiquer l’écoute et l’expression dans des situations proches du réel.
Frank Akinwande Williams est titulaire d’une licence (bachelor) en médecine obtenue en 2008 à l’université de Birmingham, en Angleterre. Il est également diplômé de l’université de York, où il a obtenu en 2012 une licence en économie et finance. Il est aussi titulaire d’un master en administration des finances obtenu en 2018 à la Harvard Business School, aux États-Unis.
Il commence sa carrière professionnelle en 2012 comme analyste en services bancaires d’investissement chez Morgan Stanley, au Royaume-Uni. En 2014, il rejoint Helios Investment Partners à Londres en tant qu’associé aux opérations de portefeuille et aux investissements. En 2018, il intègre Actis, un investisseur britannique, comme associé, avant de devenir directeur en 2020, un poste qu’il occupera jusqu’en 2022.
Melchior Koba
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Il explore de nouvelles approches dans le développement et la cybersécurité. Son travail illustre comment la formation et la maîtrise des technologies transforment les pratiques professionnelles.
Le Malien Ibrahim Hamadoun Macinanké (photo) est développeur full stack et technicien d’assistance et de maintenance informatique. Il est titulaire d’une licence en informatique de gestion obtenue en 2023 à l’École universitaire de technologie et de gestion au Mali. Il a également suivi, entre 2019 et 2020, un programme d’un an en sciences et technologies, mathématiques, physique, développement web et mobile à l’Université des sciences et technologies de Tianjin, en Chine.
Actuellement développeur web et administrateur de la plateforme d’e-learning Chamilo, il saisit chaque occasion pour renforcer ses compétences techniques. Il souhaite approfondir sa maîtrise du développement back-end moderne et clarifier les usages de l’intelligence artificielle dans les environnements professionnels.
Dans cette perspective, l’ancien gérant de cybercafé a rejoint l’Orange Digital Center (ODC), centre de formation en compétences numériques et de soutien à l’innovation de l’opérateur télécoms Orange. Il y suit une formation intitulée « Meta Back-End Developer », qu’il achève avec une certification en juillet 2025. Ce programme, découvert en début d’année grâce à sa veille technologique, résulte d’un partenariat signé en avril 2024 entre l’ODC et Coursera, plateforme internationale de formation en ligne.
Grâce à cette initiative, il a également obtenu en juin 2025 plusieurs certifications complémentaires, dont « L’IA pour tous », « Prompt Engineering Generative AI for Marketing & Advertising » et « Computer Networks and Network Security ». Ces parcours lui ont, selon ses mots, « permis de mieux comprendre les bonnes pratiques du développement professionnel, la gestion des bases de données et les principes fondamentaux de l’IA », a-t-il confié à la rédaction de We Are Tech Africa.
Ibrahim Hamadoun Macinanké précise avoir pu « appliquer immédiatement mes nouvelles connaissances dans mes projets personnels. J’ai amélioré la structure de mes applications, renforcé la sécurité du code back-end et perfectionné ma méthode de travail ». Il révèle par ailleurs travailler actuellement sur « un composant technologique et une application “made in Mali” qui sera parmi les solutions les plus bénéfiques pour les concitoyens ».
Il estime que l’ensemble de ces formations a eu un effet direct sur son niveau technique et sur ses compétences, y compris celles qu’il avait déjà consolidées auparavant, et qu’elles orienteront ses futurs projets.
Malgré les certifications obtenues, Ibrahim Hamadoun Macinanké prévoit de poursuivre sa formation en ligne, de contribuer à des projets collaboratifs et de s’impliquer dans des communautés de développeurs et de cybersécurité. « Mon objectif est de devenir un développeur full stack back-end spécialisé en cybersécurité, capable de créer des applications performantes et sécurisées au service de l’éducation et de l’innovation technologique. »
Melchior Koba
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En avril 2024, Orange Digital Center a annoncé un partenariat avec Coursera pour offrir aux jeunes Africains des formations gratuites dans le numérique. Ce Guinéen fait partie des lauréats qui ont réussi à décrocher un emploi dès l’obtention de leur certification.
Le Guinéen Mamadou Alpha Baldé (photo) est actuellement assistant ingénieur technico-commercial au sein de l’entreprise informatique Hestia SARL à Conakry. Son travail principal consiste à développer des logiciels. Cet emploi, il l’a décroché grâce à une diversification stratégique de ses compétences.
Initialement formé en développement mobile et web à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, c’est sa certification en cybersécurité, obtenue en août 2025, qui lui a ouvert les portes d’un univers professionnel qu’il juge plus stimulant, en raison de l’envergure des projets.
Avant cette certification, il n’avait aucune expérience professionnelle. Soucieux d’apprendre et de mieux gagner sa vie, Mamadou Alpha Baldé a choisi, en attendant la cérémonie de remise de son diplôme de licence prévue en décembre 2025, d’intégrer l’Orange Digital Center (ODC), le centre de formation numérique de l’opérateur Orange. Il y a suivi un programme de six mois intitulé « Parcours Google Cybersécurité », fruit d’un partenariat signé en avril 2024 entre ODC et Coursera. Il a découvert cette opportunité via la page Facebook de l’Orange Digital Center.
« Mon expérience d’apprentissage a été très enrichissante. Le contenu était bien structuré et facile à suivre, la plateforme Coursera était intuitive et agréable à utiliser. J’ai également apprécié l’accompagnement et les échanges avec la communauté, qui m’ont permis de mieux comprendre certains concepts et d’approfondir mes connaissances en cybersécurité », explique-t-il dans un entretien accordé à We Are Tech.
Durant ce parcours, Mamadou Alpha Baldé dit avoir découvert la sécurité cloud et la sécurité web, des compétences qu’il applique désormais à tous ses projets, professionnels comme personnels. « Je me charge personnellement de la sécurisation de tous mes serveurs en utilisant des outils étudiés durant le programme. S’il y a quelqu’un d’autre dans mon système, je reçois des alertes, par mail et SMS. C’est ce que j’ai appris dans la formation. »
Bien qu’il ait été présenté à son nouvel employeur par une entreprise avec laquelle il avait collaboré, Mamadou Alpha Baldé estime que ce sont son parcours académique, sa certification et ses réalisations qui ont fait la différence. « Lorsque je suis venu, je me suis présenté, j’ai montré mes certificats et mes projets. Ils m’ont directement retenu, le jour même après la présentation. »
Séduit par l’univers de la cybersécurité, qu’il juge passionnant, Mamadou Alpha Baldé souhaite poursuivre ses apprentissages dans ce domaine. Il nourrit même une ambition claire : « devenir un entrepreneur et créer mes propres systèmes ».
Melchior Koba
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Face à un écosystème numérique encore en construction, il met en place une solution qui réunit offre et demande. Il propose un canal qui recompose le parcours de commande et de réception des produits, avec un fonctionnement proche des modèles internationaux, mais adapté aux usages congolais.
Yves Kalonda (photo) est un entrepreneur spécialisé dans le développement de solutions de commerce électronique adaptées aux réalités de la République démocratique du Congo. Il est le fondateur et directeur général de Yoteh, une plateforme pensée pour faciliter l’achat en ligne dans le pays.
Lancée en février 2025, Yoteh (mot swahili signifiant « tout ») est accessible depuis un site web et via une application mobile disponible sur l’App Store. La plateforme propose plusieurs catégories de produits, notamment des articles de mode pour hommes et femmes, ainsi que des équipements électroniques.
Lors d’un échange avec We Are Tech Africa, Yves Kalonda explique que chaque article mis en vente fait l’objet d’un contrôle de qualité minutieux avant d’être validé. L’entreprise dispose d’un entrepôt en Chine, depuis lequel les produits sont expédiés vers Kinshasa, en sept à dix jours, grâce à des transitaires partenaires. Les frais sont à la charge des clients.
Yves Kalonda a participé au programme d’accélération Orange Fab en RDC. Il indique que cette expérience lui a « ouvert les yeux sur des concepts encore non maîtrisés : la préparation d’un pitch deck et ce qu’il doit contenir ou non. En gros, Orange Fab nous a permis d’apprendre les bases d’une start-up et comment la structurer ».
Sans budget marketing, Yoteh enregistre aujourd’hui 100 nouveaux utilisateurs mensuels, avec un taux de conversion de 15 à 20 %. D’ici 2028, la start-up prévoit d’étendre ses livraisons vers la Côte d’Ivoire, le Congo, le Gabon et l’Angola. « Pour l’instant, nous restons concentrés sur la RDC. Nous voulons d’abord impacter notre propre pays. Par ailleurs, d’ici un an, nous prévoyons de créer notre propre agence de transport afin de minimiser les coûts d’expédition de colis », explique son fondateur.
Avant Yoteh, Yves Kalonda a lancé en 2019 Akili-Shop, une marque spécialisée dans la vente de lunettes. Le nom s’inspire du mot swahili « Akili », qui signifie « intelligence » ou « sagesse ». Il en est le directeur général.
Il est diplômé de l’Institut supérieur d’informatique, programmation et analyse en RDC, où il a obtenu une licence en administration de base de données en 2016. Entre 2017 et 2019, il a travaillé comme administrateur de vente chez Orange RDC.
Melchior Koba
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Il propose une approche différente du règlement des achats au Maroc. Il permet aux particuliers de maîtriser leurs dépenses, facilitant ainsi l’accès aux biens et services dont ils ont besoin.
Brahim Zaid (photo) est un entrepreneur marocain spécialisé dans l’innovation financière. Il est le fondateur et directeur général d’Alya, une solution marocaine de paiement fractionné qui permet d’acheter immédiatement et de régler plus tard, en 2, 3 ou 4 mensualités.
Fondée en 2022, Alya se positionne comme un outil destiné à étaler le règlement des achats sur plusieurs mois. L’objectif est de permettre aux utilisateurs d’accéder à un bien ou un service sans avancer la totalité du montant, tout en répartissant le paiement pour mieux organiser leurs dépenses.
Alya s’appuie sur un système de paiement échelonné sans intérêts ni frais additionnels. L’utilisateur connaît dès le départ le montant total et l’échéancier exact. Ce fonctionnement limite les risques liés aux coûts d’endettement et répond aux interrogations fréquentes autour des solutions de crédit.
Alya est agréée par Bank Al-Maghrib et respecte les normes de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel. La solution est également intégrée au Centre monétique interbancaire (CIM), ce qui renforce son cadre de fonctionnement.
Brahim Zaid est titulaire d’un bachelor en économie et finance obtenu en 2014 à l’université de Melbourne, en Australie. Il est aussi diplômé de l’université de Sydney, où il a obtenu en 2016 un master en gestion.
Il démarre sa carrière professionnelle en 2012 comme président de la Melbourne Microfinance Initiative. En 2015, il devient adjoint aux finances et aux opérations chez CliniCloud, une entreprise spécialisée dans les technologies appliquées à la santé. L’année suivante, il est consultant étudiant chez Deloitte à Sydney, avant de rejoindre Artesian en tant qu’analyste en capital-risque.
De retour au Maroc, il intègre Boston Consulting Group, une société de conseil aux entreprises, en 2019 comme associé. En 2020, il rejoint Southbridge A&I, une société marocaine de conseil en stratégie, en tant que consultant sénior. Entre 2021 et 2023, il travaille en indépendant comme consultant en stratégie.
Melchior Koba
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Il développe des solutions numériques qui réorganisent la manière dont les échanges commerciaux sont menés. Ses outils visent à répondre aux besoins spécifiques du marché éthiopien en s’appuyant sur la technologie.
Ezedin Kamil (photo) développe depuis plusieurs années des outils numériques destinés à structurer les échanges commerciaux en Éthiopie et à l’étranger. Il est le fondateur et directeur général de Tina Mart, une place de marché en ligne dédiée à l’achat et à la vente de produits de consommation courante.
Créée en 2024, Tina Mart fonctionne comme une plateforme de commerce en ligne reliant vendeurs et acheteurs. Accessible via un site web et une application mobile, elle opère à la fois en B2C (entre commerçants et particuliers) et en B2B (entre entreprises). Son modèle permet au grand public comme aux entreprises de trouver ou de proposer des produits dans différentes catégories.
Les utilisateurs y accèdent pour des besoins quotidiens tels que l’alimentation, l’habillement, les accessoires, les articles électroniques ou d’autres biens destinés à un usage domestique ou professionnel.
La plateforme propose régulièrement des remises et offres promotionnelles pour fidéliser les acheteurs. Les vendeurs disposent d’une vitrine numérique pour présenter leurs produits, gérer leurs commandes et bénéficier de la visibilité croissante du service.
En parallèle, Ezedin Kamil est directeur général d’Ibex Technologies and Promotion Plc, fondée en 2024. L’entreprise conçoit des outils numériques, dont iCard, un service permettant de créer des cartes de visite numériques personnalisées, adaptées à l’identité des marques.
Avant cela, il avait lancé en 2019 Icon Africa, une entreprise d’ingénierie informatique qu’il a dirigée jusqu’en 2022. Il a ensuite cofondé Melekiya en Turquie, une plateforme sociale mettant en relation des fournisseurs de services et de produits avec leurs clients. En 2023, il a fondé HEX LABS, une entreprise technologique éthiopienne, où il a occupé le poste de directeur général adjoint jusqu’en mai 2025.
Ezedin Kamil est diplômé de l’université d’Addis-Abeba, où il a obtenu en 2021 une licence en ingénierie. Il est également titulaire d’une licence en ingénierie logicielle obtenue en 2023 à l’Istanbul Zaim University en Turquie.
Melchior Koba
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Il développe des initiatives qui transforment la manière dont les jeunes apprennent à utiliser les technologies. Ses projets ouvrent de nouvelles possibilités pour expérimenter, créer et développer des solutions concrètes.
Dodji Honou (photo) travaille depuis plusieurs années à la mise en place de fablabs en Afrique de l’Ouest. Installé en Côte d’Ivoire, il est cofondateur et directeur général de HFabLab, un laboratoire de fabrication numérique dont la mission est de développer l’apprentissage par la pratique auprès des jeunes, qu’ils soient ou non scolarisés, ou francophones.
Fondé en 2021, HFabLab offre un espace où chacun peut imaginer, fabriquer et améliorer des objets utiles au quotidien. L’initiative vise à transformer des idées en prototypes, à tester de nouvelles approches et à développer des projets répondant à des besoins concrets. Le laboratoire développe une offre éducative centrée sur des expériences pratiques. Les participants y découvrent des outils de fabrication numérique et apprennent à les utiliser pour concevoir et réaliser leurs propres projets.
HFabLab organise des ateliers destinés à un large public, des plus jeunes aux adultes. Ces sessions sont structurées selon le niveau des participants, qu’il s’agisse d’une initiation ou d’un perfectionnement. Le laboratoire propose des formations en robotique, pilotage de drones, découpe laser, électronique, programmation, objets connectés et impression 3D.
Parallèlement à HFabLab, Dodji Honou est également cofondateur et directeur général de H-Venture, une entreprise technologique ivoirienne. Il est président du Forum 2040, un laboratoire d’idées consacré à l’avenir des écosystèmes apprenants en Côte d’Ivoire, et occupe le poste de vice-président du Réseau francophone des fablabs d’Afrique de l’Ouest (ReFFAO). Au sein de JokkoLabs, il intervient comme spécialiste des makerspaces et fablabs.
Avant H-Venture et HFabLab, il a cofondé Digitek Plus en 2016, qu’il a dirigée jusqu’en 2019. Cette structure fournit des services technologiques aux micro et petites entreprises du secteur informel et propose des formations en informatique destinées aux jeunes sortis trop tôt du système éducatif formel.
Dodji Honou est diplômé de l’École libre africaine des technologies et des sciences appliquées (ELATSA) au Togo, où il a obtenu en 2009 une licence en gestion marketing et communication. Entre 2012 et 2015, il a été directeur exécutif du laboratoire togolais Woelab à Lomé. Parallèlement, de 2013 à 2014, il a travaillé comme médiateur fablab et animateur multimédia au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Melchior Koba
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En observant les limites des outils de paiement disponibles, il a choisi d’en repenser l’usage. Il a conçu une interface qui réorganise la relation aux services de transfert d’argent.
Casimir Akuete Domlan (photo) est un entrepreneur togolais spécialisé dans le développement de solutions de technologie financière. Il est le directeur général de LeGombo, une fintech qu’il a fondée avec Attisso Luz Koumedzro.
Lancée en 2020 sous le nom d’eGo Transfert, LeGombo permet d’envoyer, de recevoir et de gérer de l’argent depuis une application ou une interface en ligne. La plateforme propose une manière d’exécuter ses transactions quotidiennes en contournant les contraintes récurrentes associées aux opérateurs ou aux systèmes de paiement établis.
La start-up repose sur une application et une interface web qui regroupent les opérations de l’utilisateur. Il s’agit d’un système qui relie l’utilisateur aux services financiers nécessaires (mobile money, cartes et autres moyens de paiement) afin d’exécuter ses opérations. Au-delà de l’envoi et de la réception d’argent, LeGombo offre des solutions de paiement en ligne. Les utilisateurs peuvent générer une carte virtuelle utilisable sur les plateformes de commerce en ligne et sur les services numériques. En octobre 2025, la société a étendu ses activités au Bénin et au Burkina Faso.
Casimir Akuete Domlan est titulaire d’une licence en architecture des logiciels obtenue en 2017 à l’École supérieure de gestion, d’informatique et de sciences (ESGIS) au Togo. Il détient également un certificat de manager d’unité opérationnelle délivré en 2021 par Ascencia Business School en France.
Entre 2017 et 2018, il a été community manager de l’ONG ASMADE, une organisation burkinabè engagée dans l’amélioration des conditions de vie et de travail. Il exerçait en parallèle comme community manager et informaticien pour Orange au Burkina Faso. En 2021, il a effectué un stage en gestion de projet innovant au sein de Togo Invest Corporation S.A.
En 2020, il a remporté le premier prix OpenHack organisé par NunyaLab et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En 2022, il a obtenu le premier prix des Togo Digital Awards dans la catégorie « réalisation de l’année ».
Melchior Koba
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L’essor de l’intelligence artificielle crée un besoin d’apprentissage clair et structuré. Cet entrepreneur égyptien s’attache à définir une méthode afin d’intégrer ces outils dans les pratiques courantes.
Nabil Khalifa (photo) est un entrepreneur égyptien installé entre Chicago et Le Caire. Il est cofondateur et directeur général de Meska AI, une structure qui vise à rendre l’intelligence artificielle accessible aux individus et aux organisations en associant formation, accompagnement stratégique et organisation d’événements, afin d’ancrer une pratique concrète de l’IA.
Fondée en 2024, Meska AI se positionne comme un partenaire pour les professionnels désireux d’utiliser l’intelligence artificielle sans disposer d’une expertise technique préalable. L’objectif est de transmettre des compétences en IA, d’apporter un appui méthodologique et de proposer des solutions adaptées aux besoins de formation et d’intégration de ces technologies.
La formation constitue un volet central de l’activité de Meska AI, avec des diplômes et des parcours conçus autour de l’usage des copilotes et des outils d’IA. Ces programmes portent à la fois sur l’acquisition de compétences opérationnelles et sur l’évolution des pratiques professionnelles.
En parallèle des cours en présentiel ou en ligne, Meska AI organise des événements et des retraites dédiés à l’IA, combinant apprentissage, échanges et mise en réseau. L’entreprise propose aussi des services de consultation et d’implémentation aux organisations souhaitant définir une stratégie IA, sélectionner des outils pertinents ou structurer leurs usages.
En dehors de Meska AI, Nabil Khalifa est directeur des investissements de ZeroCarb LYFE, une entreprise américaine de restauration. Il est également cofondateur et directeur général de Sigma Fit, une entreprise de mode. Son parcours entrepreneurial a débuté en 2015 avec Menidy, une plateforme de commerce électronique dédiée aux produits artisanaux égyptiens. En 2016, il a cofondé Hive Analytics, une agence spécialisée dans le marketing à la performance.
Nabil Khalifa est diplômé de l’Institute of Aviation Engineering and Technology en Égypte, où il a obtenu en 2013 un bachelor en ingénierie mécanique. Entre 2014 et 2015, il a travaillé comme ingénieur de mesure dans le cadre d’opérations de forage chez Schlumberger, une entreprise technologique américaine active dans le secteur de l’énergie.
Melchior Koba
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