En s’attaquant aux failles des circuits de distribution traditionnels, il apporte une réponse technologique au problème d’acheminement quotidien des produits vers les petits détaillants.
Hazem Afify (photo) est un entrepreneur d’origine égyptienne installé à Dar es Salaam, en Tanzanie. Il est le fondateur et directeur général de Sumet, une entreprise technologique qui repense les circuits d’approvisionnement des produits de grande consommation vers les commerces de proximité.
Fondée en 2021, Sumet se positionne comme une plateforme dédiée aux produits de grande consommation (FMCG), conçue pour faciliter l’entrée sur le marché et la croissance des marques en Afrique. L’entreprise concentre ses efforts sur les marchés locaux, souvent informels, où les réseaux de distribution traditionnels peinent à desservir efficacement les petits détaillants.
Sa plateforme permet aux commerçants de commander, en quelques clics, une large gamme de produits issus de grandes marques. Elle leur donne accès à des livraisons rapides, parfois en moins de 24 heures dans certaines zones urbaines, réduisant ainsi les déplacements, les coûts logistiques et les risques de rupture de stock.
Pour les marques et les distributeurs, Sumet offre une visibilité précise sur les performances des produits dans les différents points de vente. La plateforme facilite le suivi des commandes et des flux de marchandises, permettant aux fabricants d’optimiser la planification des livraisons, d’ajuster leur présence sur le terrain et de mieux comprendre les besoins opérationnels des détaillants.
Parallèlement, Hazem Afify est cofondateur et directeur général de Global Business, une société d’exportation, d’importation et de distribution basée en Turquie. Fondée en 2015, l’entreprise opère principalement dans les secteurs des biens de grande consommation et des cosmétiques, avec des succursales en Tanzanie, notamment à Dar es Salaam et à Zanzibar.
Hazem Afify est diplômé de l’Université du Caire, en Égypte, où il a obtenu en 2007 une licence en ingénierie électronique et des communications (bachelor). Il commence sa carrière professionnelle en 2008 chez Mentor Graphics, une entreprise spécialisée dans la conception électronique assistée par ordinateur, où il occupe successivement les postes d’ingénieur marketing technique et de consultant en conception de circuits intégrés jusqu’en 2015.
Melchior Koba
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Pour combler le vide laissé par le retrait de Jumia Food du marché rwandais en 2019, un de ses employés a saisi l’opportunité de se lancer sur le segment. Sa start-up s’impose comme l’une des plus importantes du secteur.
Vuba Vuba est une application mobile développée par une jeune pousse rwandaise. Depuis 2020, année de son lancement par Albert Munyabugingo, elle vise à connecter les utilisateurs à une vaste gamme de restaurants, supermarchés et commerçants, avec des livraisons rapides jusqu’à moins d’une heure.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois, selon les données de Play Store. Elle s’appuie sur une logistique locale solide, optant pour des livreurs à moto pour assurer la distribution des commandes.
Au-delà de la simple livraison, Vuba Vuba représente une opportunité économique pour les acteurs locaux : elle permet aux établissements alimentaires et aux petits commerces de numériser leurs canaux de vente, d’élargir leur clientèle et d’accroître leurs volumes de commandes sans avoir à investir massivement dans leur propre infrastructure digitale.
Notez que l’application intègre un tracker qui signale au client si le livreur a récupéré le colis. Dès cet instant, il peut suivre en temps réel la livraison et reçoit une notification lorsque le livreur est proche. « Notre équipe travaille avec diligence pour assurer un traitement et une livraison rapides des commandes. Le délai de livraison estimé dépend de votre emplacement. En règle générale, vous pouvez vous attendre à ce que votre commande arrive dans les 45 minutes », indique la start-up.
Alors que l’e-commerce et les services numériques continuent de progresser en Afrique de l’Est, Vuba Vuba illustre comment une solution adaptée aux réalités locales peut stimuler l’inclusion numérique, favoriser l’entrepreneuriat et répondre à une demande croissante pour des services de livraison efficaces.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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En s’attaquant aux dysfonctionnements logistiques du secteur du bâtiment, il propose une approche technologique pensée pour sécuriser l’approvisionnement en matériaux. Son initiative entend répondre à un enjeu central pour les chantiers africains : la fiabilité des délais et des flux.
Yohann Behi (photo) est un entrepreneur ivoirien. Il est le directeur général de Blok, une marketplace d’approvisionnement en matériaux de construction destinée aux acteurs du secteur en Afrique. La plateforme a été fondée en 2023 avec Waly K. N’Diaye, qui en occupe le poste de directeur des opérations.
Blok se positionne comme une solution de commande et de livraison de matériaux de construction, conçue pour permettre aux quincailleries et aux constructeurs de recevoir leurs produits dans les délais, sans retards ni contraintes logistiques. La plateforme centralise l’offre de nombreux produits, permettant aux propriétaires de quincailleries de s’approvisionner en un seul endroit, à des prix présentés comme compétitifs par rapport au marché.
La solution s’adresse également aux constructeurs, pour lesquels la réception des matériaux dans des créneaux précis est déterminante pour le bon déroulement des chantiers. Blok assure la livraison soit directement en quincaillerie, soit sur les sites de construction.
La start-up indique que la majorité des produits proposés bénéficient de prix négociés, considérés comme inférieurs à ceux pratiqués sur le marché. Les paiements peuvent être effectués en espèces à la livraison ou via des solutions de mobile money, notamment Wave, Orange Money et MTN Money.
En parallèle de ses activités chez Blok, Yohann Behi est directeur général d’IODCI West Africa, une entreprise à capitaux ivoiriens spécialisée dans le négoce de matériaux de construction en Afrique de l’Ouest, ainsi que dans la distribution de peintures et de revêtements. La société dispose de franchises à Abidjan et à Cotonou, au Bénin.
Sur le plan académique, il est diplômé de l’École internationale du management responsable 3A à Lyon, où il a obtenu en 2010 un master en changement climatique et commerce durable. Il est également titulaire d’un master en commerce international et gestion de projet, obtenu en 2012 à l’ISC Paris.
Sa carrière professionnelle débute en 2010 chez Virtual Expo, une start-up française spécialisée dans l’accompagnement des porteurs de projets en business‑to‑business, où il occupe le poste d’assistant de projet marketing. En 2012, il devient responsable des comptes pour l’Afrique de l’Ouest chez Bolloré Africa Logistics.
En 2013, il rejoint le groupe PPG, spécialisé dans les peintures et revêtements. Il y occupe successivement les fonctions de développeur commercial, de responsable des ventes commerciales et des exportations en Afrique de l’Ouest, puis de responsable des grands comptes et des prescriptions. Entre 2020 et 2023, il exerce les fonctions de directeur commercial pour l’Afrique subsaharienne chez AGC Glass Europe, une entreprise spécialisée dans la production, la transformation et la distribution de verre plat destiné au secteur du bâtiment.
Melchior Koba
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Portés par l’essor du mobile et du commerce électronique, les paiements en ligne progressent rapidement en Afrique. Toutefois, l’accès à des moyens de paiement numériques sécurisés et interopérables reste limité pour une large part de la population, freinant encore la pleine inclusion financière.
Orange Money Group et Visa ont annoncé, vendredi 12 décembre à Casablanca, la conclusion d’un partenariat stratégique destiné à faciliter l’accès aux paiements en ligne et à renforcer l’inclusion financière en Afrique et au Moyen‑Orient. Cette collaboration vise à élargir l’usage des services financiers numériques, dans un contexte de forte progression du commerce électronique et des paiements dématérialisés sur le continent.
S’exprimant à l’occasion de cette annonce, le directeur général d’Orange Money Group, Thierry Millet, a souligné que ce partenariat constitue une étape clé dans la stratégie du groupe. « Désormais, particuliers comme entrepreneurs peuvent créer en quelques secondes leur carte Visa virtuelle et payer en ligne à l’international dans tout le réseau Visa. Cette première étape de notre partenariat stratégique rapproche Orange Money d’un objectif clair : devenir un moyen de paiement accepté partout, des grands sites marchands aux commerces de proximité », a‑t‑il expliqué.
Sur le plan opérationnel, le partenariat repose sur l’intégration d’une carte virtuelle Visa directement au sein de l’écosystème Orange Money, via l’application Max it. Les utilisateurs peuvent générer leur carte en quelques clics, l’alimenter depuis leur portefeuille mobile et régler des achats en ligne sur des sites locaux ou internationaux. Déployée dans un premier temps dans des marchés tests comme le Botswana, Madagascar et la Jordanie, la solution a récemment été introduite en Côte d’Ivoire et doit être étendue à d’autres pays, dont la Guinée, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo. Une version physique de la carte est également prévue afin de couvrir des usages plus larges.
Cette initiative intervient alors que l’Afrique s’impose comme l’un des principaux moteurs mondiaux du mobile money. D’après la GSMA, le continent comptait plus d’un milliard de comptes de monnaie mobile enregistrés en 2024 et concentrait plus de 70 % des transactions mondiales du secteur. Parallèlement, le commerce électronique connaît une croissance soutenue, portée par l’augmentation du taux de pénétration d’Internet et du smartphone, mais reste freiné par l’accès limité aux moyens de paiement en ligne internationaux. En s’appuyant sur le réseau d’acceptation mondial de Visa et la forte implantation locale d’Orange Money, le partenariat entend répondre à ce déficit structurel.
En combinant la forte présence locale d’Orange Money — avec plus de 45 millions de comptes actifs dans 17 pays africains — et le réseau d’acceptation international de Visa, le partenariat pourrait contribuer à réduire cette fracture. À terme, il est appelé à faciliter l’intégration de millions d’utilisateurs et de petites entreprises dans l’économie numérique, en leur offrant des outils de paiement adaptés aux exigences du commerce en ligne, tout en renforçant la dynamique d’inclusion financière sur le continent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans un monde urbain souvent hyper-connecté mais paradoxalement déconnecté socialement, Meetable propose une alternative originale : réconcilier modernité et lien humain par le biais de dîners partagés via ses plateformes web et mobile.
Meetable est une solution numérique développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle facilite l’organisation chaque semaine des repas collectifs qui réunissent six inconnus choisis selon leurs affinités de personnalité, centres d’intérêt et disponibilités. La start-up, basée dans la ville du Cap, a été lancée en 2025 par Sibs Qetu-Yates.
Le fonctionnement est simple : un utilisateur réserve en ligne un dîner (via l’application ou le site), paye un forfait, puis rejoint un groupe de six personnes autour d’un repas dans un restaurant partenaire. L’idée est de recréer les conditions d’une rencontre sociale authentique, loin des contraintes des réseaux sociaux ou des applications de rencontre traditionnelles.
« Les villes sont pleines de monde, mais la solitude est en hausse. Les adultes ont souvent du mal à se faire des amis après l'université, surtout s'ils viennent d'emménager dans une nouvelle ville ou s'ils travaillent à distance ou en hybride », explique Sibs Qetu-Yates. Et d’ajouter : « les applications de rencontre dominent le domaine des ‘’nouvelles rencontres’’, mais il existe très peu d'applications conçues uniquement pour l'amitié et les relations humaines ».
Depuis son lancement, Meetable revendique la mise en relation plus de 1000 personnes, et ses événements affichent souvent complet. L’initiative séduit particulièrement les citadins nouvellement arrivés en ville, les expatriés, les travailleurs à distance ou les personnes en transition. Ce sont autant de profils souvent en quête de repères et de sociabilité dans un environnement nouveau.
La start-up ne se limite pas à l’individuel puisqu’elle prépare une offre B2B, baptisée Meetable for Work, destinée aux entreprises souhaitant favoriser la cohésion entre employés répartis dans différentes villes. Le but est de recréer du lien, renforcer l’esprit d’équipe et lutter contre l’isolement au travail.
Dans un continent africain en pleine mutation, où la mobilité croissante et la migration vers les villes bouleversent les modes de vie, ce type de plateforme pourrait jouer un rôle important pour recréer du lien social et favoriser l’intégration de nouveaux arrivants.
Adoni Conrad Quenum
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L’Afrique devient une réserve stratégique de compétences tech, et des acteurs locaux se structurent pour connecter cette offre au marché global, avec professionnalisme et efficience. Bottomline Assist s’inscrit dans cette dynamique.
Bottomline Assist est une solution numérique développée par une start-up nigériane. Elle permet aux entreprises internationales désireuses d’accéder à des profils tech qualifiés, tels que les développeurs, les data scientists ou encore les équipes de support, à un coût compétitif.
La plateforme combine recrutement, sélection technique et gestion opérationnelle pour proposer un guichet unique de talents externalisés depuis l’Afrique de l’Ouest. Basée dans la ville de Lagos, la plateforme a été lancée en 2024 par Francis Adelore.
Le cœur de l’offre repose sur un processus de sélection exigeant : sourcing local, tests techniques et entretiens approfondis permettent d’identifier des profils opérationnels rapidement. Bottomline Assist complète ce pipeline par des services managés (contractualisation, paie, conformité locale et onboarding).
Pour les clients, l’intérêt est double : accès à des compétences de qualité et optimisation des coûts salariaux, tout en conservant un contrôle direct sur les équipes. Pour les talents locaux, la plateforme ouvre des opportunités d’emploi à l’international, souvent assorties de programmes de montée en compétences et d’accompagnement professionnel.
« Nous avons relevé le niveau d'exigence en matière d'externalisation des talents en Afrique, avec des critères plus stricts que la plupart des entreprises traditionnelles en termes de formation, d'expérience et de compétences en communication », explique Francis Adelore. Et d’ajouter : « parallèlement, nos clients bénéficient de tarifs 55 % plus abordables que ceux pratiqués par les grands acteurs mondiaux ; ce qui crée une situation gagnant-gagnant rare : les clients réalisent d'énormes économies tandis que les employés perçoivent des salaires bien supérieurs à ceux généralement proposés par les employeurs locaux ».
Bottomline Assist se positionne ainsi sur un segment en forte croissance. En effet, la demande mondiale pour des ressources tech compétitives continue d’augmenter, tandis que les entreprises cherchent des alternatives aux circuits traditionnels de recrutement. En offrant une combinaison de sourcing local et de services administratifs (payroll, conformité, gestion RH), la start-up facilite la mise en place de collaborations durables entre entreprises étrangères et talents africains.
Adoni Conrad Quenum
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Les autorités éthiopiennes entendent numériser l’ensemble des secteurs de l’économie pour accélérer le développement. En mai dernier, le ministère des Transports avait déjà déployé des solutions numériques en partenariat avec l’opérateur historique.
Le ministère éthiopien de l’Industrie a lancé, le mardi 2 décembre, une plateforme d’e‑commerce en partenariat avec l’opérateur historique Ethio Telecom. Dénommée « E-Tamirt », elle offre un système centralisé permettant aux industriels de s’approvisionner en matières premières, de se connecter avec les fournisseurs et de vendre leurs produits finis aux acheteurs, tant en Éthiopie que sur les marchés régionaux.
« "E‑Tamirt" jouera un rôle stratégique dans la transition du commerce de détail vers l’industrie manufacturière, en permettant aux produits locaux de concurrencer efficacement les produits importés », a déclaré Ethio Telecom dans un communiqué.
Le ministre de l’Industrie, Melaku Alebel, a indiqué que l’initiative comble les lacunes en matière d’approvisionnement et de distribution en offrant un canal numérique structuré pour les transactions industrielles. Il a ajouté que la nouvelle plateforme soutient les plans nationaux visant à renforcer la capacité de production, encourager l’innovation et renforcer une compétitivité durable.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique de l’Éthiopie. Fin novembre, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie à l’horizon 2030 pour poursuivre la digitalisation des services publics, moderniser l’économie et renforcer l’inclusion numérique. La GSMA estime que cette transformation peut générer une valeur ajoutée de 319 milliards ETB (≈2 milliards USD) à l’économie nationale d’ici 2028, notamment dans l’agriculture, le transport, la santé, l’administration publique, le commerce et l’industrie.
Le secteur industriel affiche à lui seul un potentiel de 108 milliards ETB, 180 000 emplois et des revenus fiscaux supplémentaires de 9 milliards ETB pour l’État. « Le sous‑secteur manufacturier en Éthiopie repose en grande partie sur l’agroalimentaire, et il existe un fort potentiel de croissance grâce à la diversification, à l’augmentation de la production industrielle, au renforcement de la R&D [recherche et développement, Ndlr] et à la promotion de la transformation locale et de la valeur ajoutée. De plus, les technologies numériques peuvent soutenir les plans du gouvernement visant à porter les exportations manufacturières de 13 % en 2019 à 48 % en 2030 », explique la GSMA.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Ghana, Gigmile se positionne comme une plateforme innovante alliant fintech et mobilité, destinée à répondre à un besoin crucial en Afrique : permettre aux travailleurs de l’économie informelle, livreurs, chauffeurs ou encore coursiers d’accéder facilement à un véhicule, sans les barrières traditionnelles du crédit ou de l’épargne préalable.
Gigmile est une solution numérique développée par une start-up ghanéenne. Elle propose un modèle de financement « lease-to-own » (location-achat en français) via son service phare Gamma Mobility.
Ce modèle est pensé pour s’adapter aux revenus fluctuants des « gig workers » : les versements sont modulables, alignés sur les revenus estimés, et le plan inclut souvent l’entretien, l’assurance et les documents nécessaires. La start-up, basée à Accra, a été fondée en 2022 par Kayode Adeyinka et Samuel Esiri.
« Grâce à des partenariats avec des équipementiers et des institutions financières, Gigmile propose des solutions de financement automobile avec option d'achat aux travailleurs informels défavorisés du secteur de la logistique et du transport », indique la jeune pousse.
Concrètement, un travailleur peut obtenir une moto, un tricycle, voire une voiture, utiliser ce véhicule pour des plateformes de livraison ou de transport, générer des revenus tout en remboursant progressivement son véhicule. Une fois le plan achevé, l’engin lui revient en propriété. Cette formule transforme un actif productif inaccessible en un outil d’inclusion économique.
Les chiffres récents témoignent de l’impact : plus de 10 000 véhicules déployés dans plusieurs villes, des milliers de travailleurs actifs, et plusieurs centaines de véhicules déjà acquis par leurs utilisateurs. Le taux de remboursement élevé et l’utilisation intensive des véhicules confirment la viabilité du modèle.
Au-delà de la mobilité, Gigmile entend structurer un socle d’inclusion financière et d’employabilité. En fournissant un accès à un actif productif, l’entreprise offre une alternative concrète à la précarité, ouvre la porte à l’entrepreneuriat, et soutient l’économie informelle, difficile à toucher avec les circuits bancaires classiques.
En résumé, Gigmile illustre comment une fintech africaine peut combiner technologie, financement inclusif et mobilité pour créer des opportunités durables. En démocratisant l’accès aux véhicules, elle réinvente l’accès au travail, à l’autonomie et à la dignité, des enjeux essentiels pour des millions de travailleurs à travers le continent.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Au Kenya, l’application iFunza ambitionne de s’imposer comme un outil d’accompagnement scolaire novateur. Elle entend renforcer la collaboration entre les enseignants et les parents pour suivre le parcours académique des élèves.
iFunza est une solution edtech développée par une start-up kényane. Grâce à cette plateforme web et mobile, les enseignants peuvent partager les résultats, devoirs et observations en temps réel, tandis que les parents accèdent facilement aux performances de leurs enfants, quel que soit leur lieu de résidence.
La start-up a été lancée en 2019 par Caroline Ndiangui et Martin Kariithi (photo).
Elle est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5000 fois, selon Play Store. Elle simplifie la communication entre l’école et la maison : les notifications automatiques informent les parents des devoirs, absences ou retards, et permettent aux enseignants d’envoyer des messages personnalisés pour alerter sur des difficultés ou féliciter les progrès. Le système de suivi centralisé offre une visibilité claire sur l’évolution scolaire, favorisant un accompagnement plus réactif et adapté de l’élève.
L’application est conçue pour fonctionner sur des smartphones modestes et consommer peu de données. Elle s’adresse aussi bien aux familles en milieu urbain qu’à celles des zones rurales. Dans un pays où l’accès à un ordinateur personnel reste limité, iFunza représente une alternative adaptée à la réalité locale.
Pour les établissements scolaires, elle permet de réduire les coûts administratifs liés à la gestion manuelle des bulletins, des convocations ou des communications parentales. Elle modernise l’administration scolaire et rationalise le suivi pédagogique en rendant les informations accessibles en ligne, rapidement et de manière sécurisée.
Dans un contexte où l’éducation et le suivi scolaire constituent des enjeux majeurs pour le développement, iFunza peut contribuer à améliorer la réussite scolaire, à renforcer la responsabilisation des acteurs (parents, enseignants, élèves) et à encourager un dialogue continu autour de l’apprentissage.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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L’application togolaise Edomatch bouscule les codes du recrutement traditionnel en offrant aux employeurs et aux demandeurs d’emploi une plateforme mobile simple, rapide et accessible.
Edomatch est une solution numérique qui permet à toute personne à la recherche d’un emploi (temps plein, temps partiel, ou mission ponctuelle) de postuler pour des propositions de travail en ligne sur sa plateforme web ou sur l’application mobile. Développée par la start-up togolaise éponyme, elle est basée à Lomé et a été lancée en 2024 par Chris Koehler.
« Notre mission est de simplifier et d'humaniser la recherche d'emploi tout en aidant les entreprises à trouver les talents exprimés de manière efficace », indique la jeune pousse.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 50 000 fois, selon les données de Play Store.
L’utilisateur peut créer un profil, consulter les offres disponibles et postuler en quelques clics. Pour les entreprises, la publication d’offres et la présélection des candidats se fait directement depuis l’application, ce qui simplifie grandement le processus de recrutement.
Edomatch se distingue également par sa large couverture des secteurs : du commerce à la logistique, en passant par les services, le BTP ou l’hôtellerie. Grâce à un système de géolocalisation, les candidats peuvent repérer les annonces près de chez eux, ce qui améliore l’employabilité locale et réduit les déplacements inutiles.
Une des forces de l’application est sa capacité à faciliter l’insertion professionnelle pour les jeunes, les personnes sans expérience ou issues de milieux défavorisés. Pour les entreprises, l’application représente un gain de temps et de ressources : plus besoin de publier sur plusieurs canaux, d’organiser de longues séances de tri de CV, ou de dépendre d’intermédiaires coûteux. Elles peuvent rapidement identifier des profils pertinents et accéder à des talents disponibles immédiatement.
Ainsi, en combinant une interface mobile accessible, une large base d’offres et une orientation vers l’inclusion, Edomatch semble capable de transformer durablement le marché de l’emploi au Togo. Dans un contexte d’économie informelle et de chômage élevé, l’application pourrait devenir un outil clé de l’insertion professionnelle, en rendant le recrutement plus transparent, plus efficace et plus équitable.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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