Au Nigeria, la fintech Karsa se présente comme une porte d’entrée vers le système bancaire américain. C’est un moyen simple, sécurisé et rentable de recevoir, épargner et dépenser des dollars, tout en profitant du potentiel des stablecoins.
Karsa est une solution développée pour une fintech nigériane éponyme. Elle propose aux Nigérians une solution bancaire virtuelle en dollars américains, avec un compte USD entièrement numérique et une carte Visa virtuelle. La start-up a été lancée en 2024 par Shahryar Hasnani et Dale Wilson.
« Au Nigeria, transférer de l'argent à l'international revient encore à utiliser une douzaine d'outils différents. Vous êtes payé via une application, vous convertissez votre argent via une autre, vous placez vos économies dans une troisième, et vous ne pouvez toujours pas dépenser facilement ces dollars », a déclaré Shahryar Hasnani à Disrupt Africa. Et d’ajouter : « il n'existe pas de solution simple et fiable pour gérer son argent à l'international, en particulier pour les travailleurs à distance, les freelances et tous ceux qui souhaitent conserver des dollars américains ».
La solution dispose d’une application mobile, accessible sur iOS et sur Android où elle a été téléchargée plus d’un millier de fois, selon les données de Play Store. Grâce à Karsa, les utilisateurs peuvent non seulement recevoir des paiements en dollars (par exemple depuis des marketplaces comme Upwork ou Fiverr), mais également envoyer des fonds vers n’importe quel compte bancaire dans le monde, avec des frais réduits. Le service vise à rendre plus fluide la mobilité financière pour les travailleurs internationaux, les freelances et toute personne ayant des revenus ou des obligations en devise étrangère.
La fintech permet également d’épargner en dollars tout en générant un rendement. Le site annonce un taux d’intérêt de 4 à 5 %, lié à des rendements sur des instruments « US Treasury yield ». Cette fonctionnalité permet aux utilisateurs de protéger leur épargne contre la volatilité du naira tout en bénéficiant d’un rendement attractif en dollars.
En matière de dépenses, Karsa indique que les utilisateurs pourront payer avec une carte Visa virtuelle à l’international, avec des frais parmi les plus compétitifs. La « roadmap » de la fintech prévoit aussi le lancement d’une carte physique à l’avenir.
Au Nigeria, où l’adoption des stablecoins est déjà très élevée, l’offre de Karsa pourrait séduire les utilisateurs souhaitant un refuge sécurisé et liquide dans une monnaie forte.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Au Ghana, Soko Job a mis en place une plateforme de recrutement basée sur l’IA. Le but est de soutenir les chercheurs d’emploi dans leur quête de job et aussi les employeurs à la recherche de bons profils d’employés.
Soko Job est une solution numérique développée par une jeune pousse ghanéenne éponyme. Elle permet d’accélérer le processus d'embauche pour les employeurs et à simplifier la recherche d’emploi pour les candidats. La solution a été lancé en 2024 et est dirigée par Roberta Mensah.
« Nous avons créé Soko Job parce que nous pensons que trouver un emploi ou des talents ne devrait pas être un processus long et pénible. Notre objectif est de devenir un catalyseur d'opportunités économiques au Ghana en permettant une mise en relation rapide et précise entre les talents et les opportunités », a déclaré Roberta Mensah à Disrupt Africa.
Accessible via son site Web, elle permet aux chercheurs d’emploi de créer un profil, de télécharger leur CV ou de saisir directement leurs informations dans la plateforme. L’outil d’IA intégrée analyse ensuite ces données pour fournir des recommandations personnalisées et proposer des emplois pertinents, adaptés aux compétences et aux ambitions de l’utilisateur.
Pour les entreprises, Soko Job offre d’autres types de fonctionnalités. En plus de publier des offres d’emploi, elles peuvent utiliser un système de filtrage automatique via des questions de présélection générées par l’IA. Grâce à un système de suivi des candidats (ATS) intégré à l’interface de messagerie de la plateforme, les recruteurs peuvent gérer le cycle de recrutement directement dans l’outil, de la réception des candidatures à l’évaluation.
Durant la phase pilote, Soko Job a déjà permis à plusieurs entreprises ghanéennes de pourvoir des postes techniques et opérationnels. Par ailleurs, la plateforme assure la confidentialité des données : les informations personnelles restent privées tant que le candidat ne les partage pas, et seuls les employeurs vérifiés peuvent publier des annonces ou inviter des talents à postuler.
Adoni Conrad Quenum
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Grâce à sa plateforme web, Kidolé facilite le pilotage des campagnes publicitaires
Au Togo, Kidolé ambitionne de devenir une référence continentale dans l’out-of-home digitalisé. C’est avec cette vision que deux jeunes Togolais se sont lancés dans l’aventure.
Kidolé est une solution numérique développée par une jeune pousse togolaise. Elle propose une plateforme web qui simplifie le pilotage des campagnes publicitaires « out-of-home » (OOH) en Afrique. La start-up, basée à Lomé, a été lancée en 2024 par Edem Fiadjoe et Koami Rummenigge Aziabou.
Concrètement, cette solution met à disposition un inventaire d’emplacements — affiches, panneaux et façades — accessible 24h/24 via une carte interactive. Les utilisateurs filtrent selon la ville, le type de support, le budget ou l’audience. Une fois sélectionnés, les panneaux peuvent être réservés et payés directement en ligne.
La plateforme intègre également des outils d’analyse en temps réel : taux d’occupation, performance des emplacements, tendances de prix. Cette approche « data-driven » permet d’optimiser les investissements médias et de garantir davantage de rentabilité. Grâce à Kidolé, régies publicitaires, agences média et annonceurs peuvent réserver, suivre et analyser leurs emplacements publicitaires via un tableau de bord centralisé.
Le secteur de la publicité extérieure en Afrique souffre de processus manuels lourds et d’une faible mesure des performances. Kidolé répond à ces lacunes en « digitalisant » le processus complet, de la réservation à la diffusion, en passant par la mesure. Grâce à la centralisation et à l’automatisation, l’entreprise permet aux annonceurs de gagner du temps et de piloter leurs budgets plus efficacement.
En normalisant la gestion des espaces publicitaires et en améliorant la visibilité de l’inventaire pour les annonceurs, la jeune pousse crée de nouvelles synergies entre supports physiques et médias digitaux. Outre les panneaux, la plateforme pourrait élargir ses fonctionnalités à la connectivité d’affichages, aux campagnes multi-canaux, voire à l’intégration de capteurs d’audience. Un des défis majeurs sera d’étendre la couverture géographique et l’inventaire tout en maintenant la fiabilité des données et services.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Togo : Cookeza commercialise en ligne des packs prêts à cuisiner
Au Nigeria, Juicyway veut s’imposer comme une fintech de référence. Elle est soutenue par une équipe issue de la banque, de la finance de change et des technologies de paiement.
Juicyway est une solution fintech développée par une jeune pousse nigériane éponyme. Elle permet tant aux particuliers qu’aux entreprises d’envoyer, de recevoir et de détenir des devises étrangères via une seule plateforme. La start-up a été fondée en 2021 par Ife Johnson, Justin Ziegler et Idris Ibrahim.
La solution répond aux contraintes souvent rencontrées en Afrique, notamment l’accès difficile à la liquidité en $, les taux de change défavorables et les délais longs pour les paiements internationaux. Elle dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois, selon les statistiques de Play Store.
« Nous avons identifié un manque évident en matière de plateforme de change et de paiement axée sur le B2B [business-to-business, Ndlr], capable d'offrir des comptes en dollars américains au nom des entreprises pour les créances internationales, de fournir des conversions de devises compétitives par l'intermédiaire de fournisseurs de liquidités réglementés et de permettre des règlements rapides à l'aide de stablecoins et de rails fiduciaires », a indiqué Ife Johnson à Disrupt Africa.
Concrètement, Juicyway permet d’ouvrir des comptes multidevises (naira, dollar américain, dollar canadien, livre sterling, euro, etc.) et même des portefeuilles de cryptomonnaie ; de recevoir des paiements internationaux via des comptes en dollar américain ou dollar canadien à votre nom, ce qui simplifie la facturation à l’étranger et aussi d’envoyer des fonds ou de convertir des devises à des taux compétitifs, et ce directement dans l’application.
L’entreprise se distingue par l’intégration d’infrastructures de paiement, de conversion de devises et de stablecoins, pour faciliter les échanges internationaux. Elle revendique un volume d’échanges déjà supérieur à 1 milliard $ et une base de plus de 12 000 clients entreprise. Juicyway se positionne donc comme une plateforme unique pour fluidifier les transferts internationaux, la réception de devises étrangères et la gestion multidevise, un pas important pour la digitalisation des paiements en Afrique.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Tunisie : WildyNess propose des circuits touristiques via sa plateforme
Au Togo, Cookeza veut s’imposer comme un acteur innovant de la foodtech en proposant des packs prêts à cuisiner 100 % locaux. Elle cible les citadins pressés et soucieux de maintenir un lien avec leur patrimoine culinaire.
Cookeza est une plateforme de commerce en ligne développée par une start-up togolaise éponyme. Elle commercialise en ligne des coffrets composés d’ingrédients frais, lavés, découpés et assaisonnés, permettant de préparer rapidement des plats africains authentiques. La start-up, basée à Lomé, a été fondée en 2024 par Duphanie Amadou.
« Cookeza est née d'un constat simple : les familles africaines modernes manquent de temps pour cuisiner, mais ne veulent pas sacrifier la qualité ni oublier leurs racines culinaires. Nous travaillons directement avec des producteurs locaux pour garantir la fraîcheur et la qualité de nos ingrédients, tout en soutenant l'économie locale », indique la jeune pousse sur son site Internet.
Le modèle de la solution s’appuie sur l’e-commerce et la logistique urbaine pour réduire le temps de préparation en cuisine. En effet, via sa plateforme numérique, Cookeza permet au client de choisir un pack de recettes (par exemple des plats togolais typiques) livré à domicile ou via un point-retrait, avec tous les ingrédients nécessaires et les instructions de préparation. Les ingrédients sont sourcés localement, ce qui soutient les producteurs togolais et assure une fraîcheur maximale.
La jeune pousse répond au besoin de gagner du temps tout en conservant l’authenticité des saveurs africaines. De plus, en valorisant les ingrédients locaux, elle contribue à dynamiser la chaîne de valeur agricole et alimentaire au Togo.
Cookeza ne dispose pas encore d’une application mobile. Pour accéder aux produits, il faut passer par le navigateur et se rendre sur sa plateforme en ligne. Via ce canal, l’utilisateur peut passer commande et recevoir ses produits.
Notons que la foodtech propose également des abonnements pour les restaurants, les cantines ou encore les entreprises. Un abonnement mensuel fixé à 40 000 FCFA (environ 70,7 $) est également proposé.
Avec une vingtaine de recettes disponibles, Cookeza envisage d’étendre son offre, de diversifier ses canaux de distribution (abonnements, supermarchés), voire de s’étendre dans la sous-région ouest-africaine. Le défi sera de maintenir la qualité tout en optimisant la logistique et l’échelle, et de s’imposer dans un secteur où la concurrence de la restauration rapide et des plats préparés est forte.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Tunisie : WildyNess propose des circuits touristiques via sa plateforme
Opérant dans le secteur touristique, cette jeune pousse tunisienne prévoit d’étendre ses activités vers l’Algérie, l’Arabie saoudite, Oman et les Émirats arabes unis. Elle a récemment réussi une levée de fonds qui devrait lui permettre d’atteindre ces objectifs.
WildyNess est une solution numérique développée par une start-up tunisienne. Elle propose des circuits et des expériences « authentiques » de voyage en Tunisie, en collaboration avec des micro-entrepreneurs locaux.
La start-up, basée à Tunis, a été créée en 2021 par Achraf Aouadi et Rym Bourguiba. Elle a récemment annoncé la réussite d’un tour de table d’un montant non divulgué pour, entre autres, développer sa technologie et soutenir sa croissance.
« Cet investissement confirme notre thèse : l'avenir du voyage ne réside pas dans le volume, mais dans l'authenticité et l'impact. Le fait d'avoir généré 300 000 dollars américains de ventes organiques prouve que les voyageurs recherchent désespérément des liens authentiques, et non des attractions génériques », a indiqué Achraf Aouadi.
La solution ne dispose pas d’une application mobile. Il faut directement se rendre sur la plateforme pour découvrir les divers circuits et les expériences proposés par la start-up. A travers les images, l’utilisateur peut voir la région proposée pour l’éventuel trip, le tarif, la durée ou encore quelques photos pour se faire une idée de ce que comporte le circuit ou l’expérience.
WildyNess conçoit des circuits mettant l’humain, la communauté et l’authenticité au cœur de l’expérience. Par exemple, la plupart des expériences sont tournées vers le tourisme durable avec la valorisation des produits artisanaux et l’implication des communautés locales pour garantir une immersion culturelle totale.
Elle cherche à s’affirmer comme un acteur tunisien innovant dans le secteur du tourisme artisanal et durable. « L’avenir du voyage ne réside pas dans le volume, mais dans l’authenticité et l’impact. Les voyageurs recherchent de vraies rencontres, pas des attractions standardisées », a déclaré M. Aouadi.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Justyol commercialise en ligne des articles de mode en provenance de Turquie
Au Cameroun, cette start-up opérant dans les technologies financières se positionne comme une solution innovante qui vise à rendre le paiement échelonné accessible à un public plus large.
MoloMoloPay est une solution fintech développée par une jeune pousse camerounaise éponyme. Elle permet aux utilisateurs de « réserver un produit, puis d’épargner progressivement jusqu’à pouvoir le récupérer ». La start-up, qui a des sièges sociaux à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Douala au Cameroun et à Maurice, a été lancée en 2023 par Oussoumanou Sehou (photo).
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois, selon les données de Play Store. Pour accéder aux services proposés, l’utilisateur installe l’application, s’inscrit en quelques minutes, choisit un objectif (smartphone, électroménager, moto…) puis effectue des versements réguliers selon son rythme. Une fois l’objectif atteint, l’article est disponible.

Ce modèle répond à des besoins spécifiques comme un fort usage du mobile money (Orange Money, MTN MoMo…), et une population jeune peu équipée mais désireuse d’accéder à des biens durables. L’application s’intègre à ces moyens de paiement et revendique +5000 produits dans +100 catégories via ses points partenaires, plus de 250 000 utilisateurs actifs et plus de 10 milliards FCFA (environ 17,6 millions $) de chiffre d’affaires depuis son lancement.
L’émergence de MoloMoloPay intervient dans un contexte où les solutions de paiement numérique se multiplient, mais où le modèle « acheter maintenant, payer plus tard » reste peu démocratisé. En s’orientant vers un système d’épargne intégrée plutôt que de crédit, l’application réduit les risques pour l’utilisateur et élargit l’accès au « paiement échelonné » à ceux qui n’ont pas accès aux solutions bancaires classiques.
Pour les commerçants partenaires, cela ouvre un nouveau canal de distribution. Leurs produits deviennent accessibles à une plus large clientèle, sans avance de fonds jusqu’au versement complet.
Les défis restent néanmoins nombreux : maintenir la discipline d’épargne, assurer la logistique de livraison des articles, et gagner la confiance des utilisateurs dans un environnement numérique encore en développement.
Adoni Conrad Quenum
Au Cameroun, une jeune pousse propose une réponse numérique à l’un des défis majeurs du système éducatif : l’orientation des lycéens et des jeunes diplômés. L’aventure a commencé à l’Université Inter-État Congo-Cameroun basée à Sangmélima, au Cameroun.
Laboussole est une solution numérique développée par une start-up camerounaise éponyme. Avec sa plateforme en ligne, elle permet aux utilisateurs d’effectuer leurs choix d’études, de filières, ou de carrière. L’interface s’adresse non seulement aux lycéens mais aussi aux jeunes en reconversion ou aux professionnels cherchant à se réorienter. La start-up, basée dans la ville de Sangmélima, a été fondée en 2024 par Wilfried Mbeyo’o Nna (photo).
« De nombreux étudiants choisissent des filières qui ne correspondent ni à leurs compétences ni aux besoins du marché faute de conseils adéquats, ce qui aggrave le problème du chômage. Notre objectif est de les aider à faire des choix éclairés pour exploiter pleinement leurs talents », explique son fondateur.
En se connectant à cette plateforme, les jeunes pourront explorer des fiches métiers et des formations locales ou internationales, profiter de conseils personnalisés et de mentorat professionnel ou encore accéder à des modules de formation en ligne ciblés, notamment dans les métiers du numérique.
Ce dispositif intervient dans un contexte où l’orientation scolaire, universitaire et professionnelle en Afrique, et au Cameroun en particulier, reste fragile. En offrant un outil digital, Laboussole vise à combler ce manque et à professionnaliser le choix d’orientation.
Depuis son lancement officiel, la plateforme a déjà convaincu plusieurs milliers d’utilisateurs. Selon M. Mbeyo’o Nna, l’objectif est d’atteindre 10 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année 2025 et de s’étendre dans la région de l’Afrique centrale. Notons que la plateforme est accessible au Cameroun et en République du Congo.
Pour les jeunes Camerounais, cette solution constitue un nouvel outil de repère dans un paysage académique et professionnel complexe. Pour l’écosystème éducatif, elle représente une innovation susceptible de renforcer les synergies entre orientation, formation et insertion.
Adoni Conrad Quenum
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RDC : via sa plateforme, Fondigne connecte investisseurs et entrepreneurs
En République démocratique du Congo, Fondigne se positionne comme un pont numérique entre porteurs de projets, investisseurs et mentors. En 2025, la start-up a participé à Vivatech en France et au salon Osiane en République du Congo.
Fondigne est une plateforme numérique développée par une jeune pousse congolaise éponyme. Lancée en mars 2025 par Rama Djuma (photo) pour répondre à l’accès au capital et au conseil, l’un des maillons faibles de l’écosystème entrepreneurial local, elle ambitionne de transformer l’innovation en opportunité d’investissement concrète.
Sur Fondigne, les start-up et entrepreneurs publient leurs projets, les investisseurs identifient des opportunités, et les experts ou anciens entrepreneurs interviennent comme mentors pour accompagner la structuration des dossiers. Par exemple, la rubrique « Devenir mentor » invite les profils expérimentés à soutenir activement la maturation des jeunes entreprises tout en participant au développement économique du pays.
Le fonctionnement repose sur une logique de marketplace. D’un côté, les entrepreneurs en quête de financement et de visibilité et de l’autre, les investisseurs et mentors à la recherche de projets à fort potentiel. Cette approche permet notamment de pallier le manque de connectivité entre l’offre (investisseurs) et la demande (entrepreneurs) dans un pays où les structures d’accompagnement restent encore embryonnaires.
La start-up pourrait contribuer à structurer l’écosystème, à professionnaliser les levées de fonds et à encourager les investisseurs à s’engager sur des dossiers locaux. Son succès dépendra toutefois de la capacité de Fondigne à attirer non seulement des utilisateurs mais aussi des capitaux d’envergure, à générer des retours suffisamment tangibles pour les investisseurs, et à instaurer une gouvernance de confiance.
Rappelons que l’écosystème des start-up en Afrique centrale est celui qui attire le moins de capitaux sur le continent. Selon les données de Partech Africa, une plateforme qui consigne les opérations de levées de fonds en Afrique de plus de 100 000 $, les start-up de la RDC ont attiré 2 millions $ en 2024 et 1 million $ en 2023.
Adoni Conrad Quenum
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Zambie : Caantin utilise l’IA pour le recouvrement des dettes
En juin 2025, la jeune pousse a levé 4 millions $ pour accélérer le développement de son infrastructure et préparer son expansion internationale.
Caantin est une solution fintech zambienne lancée en 2025 par Njavwa Mutambo (photo). Elle utilise l'intelligence artificielle (IA) pour déployer des agents vocaux, SMS et WhatsApp automatisés qui gèrent l'intégralité du flux de recouvrement. Grâce à ce modèle, la société revendique une amélioration des taux de récupération allant de 18 à 22 %, tout en réduisant les coûts de recouvrement jusqu’à 60 %.
« Considérez cela comme le remplacement des agents de recouvrement humains par une IA qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, améliore les taux de recouvrement et réduit les coûts. [...] Les composeurs traditionnels sont manuels et coûteux. Les agents humains sont incohérents et ne sont pas évolutifs », a déclaré Njavwa Mutambo à Disrupt Africa.
Le fonctionnement s’appuie sur une infrastructure IA capable de gérer plus d’un million d’appels par jour. Concrètement, elle remplace les centres de contact classiques, équipés de nombreux agents humains par des bots IA actifs 24/7, capables de comprendre plusieurs langues africaines, d’émettre des relances, de proposer des plans de paiement, et d’intégrer des systèmes de paiement.
En automatisant ce processus, Caantin permet non seulement d’optimiser les recouvrements mais aussi d’améliorer l’expérience du débiteur, en utilisant des approches plus personnalisées et respectueuses. « Nous nous développerons au Royaume-Uni et en Afrique du Sud au premier trimestre de l'année prochaine, et explorerons également des partenariats stratégiques avec des fintech plus importantes », a souligné M. Mutambo.
À l’heure où la digitalisation des services financiers gagne du terrain en Afrique, le modèle de Caantin ouvre la voie à une nouvelle génération de solutions IA pour les institutions financières.
Adoni Conrad Quenum
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Au Nigeria, la filiale fintech du groupe Stanbic IBTC Holdings PLC, rebaptisée Zest Payments en 2023, s’impose comme un acteur clé pour simplifier les paiements des entreprises et des particuliers.
Zest est une solution fintech développée par le groupe Stanbic IBTC Holdings PLC. Elle propose une plateforme « multi-rail » qui agrège différents modes de paiement : cartes bancaires, transferts, USSD, QRcode, wallets mobiles, tout en offrant un tableau de bord unique pour suivre les flux. La start-up, basée dans la ville de Lagos, a été lancée en 2023 par Stanley Jacob (photo).
« Aujourd'hui, les entreprises ne doivent pas seulement accepter les paiements, elles doivent également offrir une expérience rapide, fluide et évolutive », explique Stanley Jacob.
Pour les entreprises de toute taille, Zest déploie des solutions adaptées. Par exemple, dans le secteur de l’énergie, un client exploitant plus de 100 stations-service peut surveiller en temps réel les transactions, les lier à l’inventaire et adjoindre un programme de fidélité. Dans le secteur portuaire, la collecte des paiements devient traçable et alignée avec les volumes élevés d’opérations logistiques.
« Pour les petites et moyennes entreprises et les organisations corporatives africaines, les paiements orchestrés sont devenus une infrastructure essentielle à leur survie, et non plus seulement un avantage concurrentiel », a déclaré Ifeoluwa Adekunle-Yusuf, vice-présidente des produits et de l'ingénierie chez Zest.
Du côté des particuliers et des petits marchands, l’entreprise met à disposition un « storefront » (un magasin d'applications) gratuit intégrable dans sa plateforme, permettant de gérer catalogue, ventes en ligne et paiements de façon fluide, sans dépendre d’une banque spécifique.
En résumé, Zest contribue à améliorer l’accessibilité, la rapidité et la transparence des paiements au Nigeria pour les entreprises comme pour les individus, et accompagne la transformation digitale d’un marché en pleine expansion.
Adoni Conrad Quenum
Edité par M.F. Vahid Codjia
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Kuunda propose des prêts numériques aux petites entreprises africaines
En Afrique du Sud, une start-up combine accessibilité, technologies innovantes et données pour optimiser le recrutement. Elle permet aux entreprises de gagner du temps et aux chercheurs d’emploi d’accéder plus facilement à des opportunités.
eJoobi est une solution numérique développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle s’appuie sur l’intelligence artificielle pour fluidifier la mise en relation entre demandeurs d’emploi et recruteurs. La start-up fondée en 2016 par Simangele Mphahlele, cherche à réduire les barrières que rencontrent les candidats dans la recherche d’emploi, tout en offrant aux entreprises un outil performant pour le recrutement.
« Nous sommes une entreprise spécialisée dans les technologies RH, qui propose un logiciel de recrutement basé sur l'intelligence artificielle, mettant en relation les demandeurs d'emploi et les employeurs/recruteurs/équipes de recherche de talents. Notre technologie repose sur les SMS, WhatsApp et USSD. Les employeurs peuvent publier des offres d'emploi via un portail dédié, par SMS et via WhatsApp, et les demandeurs d'emploi peuvent recevoir des alertes par SMS » indique la start-up sur LinkedIn.
La technologie d'eJoobi repose sur un moteur d’auto-matching. Les spécifications de poste sont automatiquement comparées aux profils des candidats, ce qui permet d’identifier rapidement les mieux adaptés. Pour les recruteurs, la plateforme propose des fonctions de présélection automatique, d’envoi d’offres via SMS ou WhatsApp, et un tableau de bord d’analyse du pipeline de candidatures.
Du côté des demandeurs d’emploi, la solution permet de postuler ou de créer un CV via WhatsApp ou SMS, et ambitionne de réduire de jusqu’à 70 % les coûts liés à la recherche d’emploi. Cette stratégie illustre une volonté d’inclusion, particulièrement pertinente dans un contexte africain où le taux de chômage reste élevé dans plusieurs pays.
L’usage de l’IA et des canaux mobiles renforce la rapidité des correspondances entre offres et profils, et permet aux recruteurs de constituer plus efficacement des viviers de talents.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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La fintech Kuunda se positionne progressivement dans l’infrastructure financière africaine. Elle a développée plusieurs solutions pour soutenir le crédit sur ses marchés cibles.
Kuunda est une fintech sud-africaine fondée en 2018 par Andrew Milne. Elle permet aux particuliers et aux entreprises d’accéder à des prêts numériques via ses solutions Hapa Cash et Kazi Cash. Plus tôt ce mois d’octobre, elle a annoncé la réussite d’un tour de table d’un montant de 7,5 millions USD pour soutenir sa croissance en Afrique.
Hapa Cash est un service de liquidité transactionnelle immédiate destiné à satisfaire les besoins financiers des agents ou consommateurs, comme les achats de recharge airtime, les transferts mobile money ou encore la flotte électronique (e-float) pour. De son côté, Kazi Cash est un produit de financement de croissance pour micro-marchands, proposant des prêts à terme, le financement de stock, les avances sur trésorerie ou encore le crédit-carburant.
« Nous facilitons l'accès au financement pour la classe productive africaine, à savoir les agents, les commerçants et les petites entreprises qui constituent l'épine dorsale de ces économies, tout en aidant les consommateurs à renforcer leur résilience en leur permettant d'accéder au crédit lorsqu'ils en ont le plus besoin », a expliqué Andrew Milne.
La fintech mise sur un modèle B2B2C, en s’appuyant sur des partenaires (opérateurs de mobile money, banques, fintechs, etc.) déjà implantés sur les marchés émergents. Elle table aussi sur un scoring comportemental et transactionnel dynamique, permis par des algorithmes propriétaires qui évaluent en temps réel la solvabilité des agents et des micro-entrepreneurs.
Elle bâtit ainsi des solutions intégrées (embedded finance) pour permettre à sa clientèle de disposer de liquidités en temps réel et de financements adaptés à son développement. En facilitant l’accès à la trésorerie, notamment pour les acteurs de première ligne comment les agents de mobile money, les petits marchands, etc., Kuunda contribue à débloquer des chaînes de valeur dans les économies informelles, d'améliorer l’efficacité des transactions et de soutenir l’inclusion financière.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Au Togo, une jeune pousse rêve de révolutionner le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Elle combine main-d’œuvre qualifiée, matériels de chantier et appui technique via sa solution numérique.
Edolé est une solution numérique développée par une start-up basée à Lomé au Togo et fondée en 2020 par Kodjo Aïd Otou. Elle permet à un entrepreneur de réserver en quelques clics un ouvrier, un engin, ou de faire une demande de devis, via ses plateformes web et mobile qui évaluent et cataloguent les ressources avant de les mettre à disposition.
Pour les maîtres d’ouvrage, entreprises BTP et particuliers, Edolé permet de réduire les délais, favorise une meilleure gestion des ressources et efface les lourdeurs administratives. La solution joue le rôle de « pont numérique » entre l’offre (ouvriers, matériels, etc.) et la demande (chantiers) sur un marché traditionnel souvent informel. « Entre entrepreneurs à la recherche d’ouvriers fiables, artisans sous-employés, et matériel souvent immobilisé, l’industrie de la construction africaine manque d’un pont solide entre l’offre et la demande. Ce pont, nous l’avons construit » indique la jeune pousse sur sa plateforme.
Côté impact, la start-up indique avoir déjà déployé plusieurs milliers de travailleurs et machines via sa plateforme, et vise à étendre ses services hors du Togo vers la sous-région ouest-africaine. Elle revendique plus de 5000 utilisateurs, plus de 500 ouvriers, plus d’une soixantaine de projets réalisés et plus de 8000 emplois directs et indirects créés. Par ailleurs, l’application mobile est accessible sur iOS, ainsi que sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, selon les données de Play Store.
La trajectoire d’Edolé Africa répond à la transformation numérique des métiers du bâtiment en Afrique. En numérisant l’accès aux ressources, elle contribue à professionnaliser un secteur clé de l’économie, tout en générant de l’emploi.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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