Elle se forme à la programmation pour en comprendre le fonctionnement et s’engage ensuite dans la création de solutions pratiques, avec l’idée de rendre les services numériques plus accessibles aux utilisateurs africains.

Mandisa Mjamba (photo) est une entrepreneure et ingénieure logicielle sud-africaine. Elle est cofondatrice de Paie, une start-up qui développe un portefeuille numérique adapté aux utilisateurs africains dans l’écosystème Web3.

Fondée en 2022, Paie permet le stockage, la gestion et le transfert d’actifs numériques tels que les stablecoins. Elle donne également accès aux applications décentralisées, aux services de finance décentralisée (DeFi) et aux places de marché NFT. L’application se positionne comme une solution d’inclusion financière en Afrique en proposant une alternative aux monnaies locales.

Paie fonctionne comme un portefeuille Web3, servant de coffre-fort numérique et d’identité dans l’écosystème décentralisé. Il permet les transactions sur blockchain, sans intermédiaire bancaire, tout en laissant à l’utilisateur le contrôle de ses clés privées. Des fonctionnalités de sécurité comme l’authentification à deux facteurs, le chiffrement SSL et la gestion des sessions sont intégrées pour protéger les avoirs des utilisateurs.

Avant Paie, Mandisa Mjamba a fondé en 2019 Vula Nova, où elle a occupé le poste de directrice générale jusqu’en 2023. Vula Nova est une société sud-africaine de développement de logiciels dirigée par des femmes. Elle a également cofondé Stulo, où elle a été directrice technique jusqu’en 2022, et Indoni Developers, une communauté de développeuses de logiciels en Afrique du Sud.

Mandisa Mjamba est diplômée de la Nelson Mandela University, où elle a obtenu en 2015 un bachelor en informatique. Elle commence sa carrière professionnelle la même année chez Munich Re, une entreprise d’assurance, comme analyste développeuse. L’année suivante, elle a occupé le même poste chez Sanlam, une entreprise financière.

Elle rejoint ensuite Yoco, une fintech, comme ingénieure logicielle. En 2019, elle devient directrice exécutive chez Relay Africa, une entreprise technologique zimbabwéenne spécialisée dans le développement de solutions numériques pour le secteur de la santé en Afrique.

Melchior Koba

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En Afrique, l’essor du mobile money fait que les paiements numériques sont fragmentés entre les différents opérateurs télécoms. Au Kenya, un tech entrepreneur a mis en place une solution capable d’agréger tous ces moyens de paiement.

Pesapal est une solution fintech développée par une jeune pousse kényane. Elle permet aux utilisateurs de payer des factures, acheter des billets d’avion, réserver des hôtels, ou encore effectuer des achats en ligne depuis un seul espace sécurisé. La start-up basée à Nairobi a été fondée en 2009 par Agosta Liko.

La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS, ainsi que sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois selon Play Store. L’utilisateur se crée un compte avec ses informations personnelles puis accède à l’univers de Pesapal, qui s’appuie sur une large intégration des systèmes de paiement les plus utilisés dans la région, tels que M-Pesa, Airtel Money, Visa et Mastercard, facilitant ainsi l’inclusion financière des utilisateurs, qu’ils soient bancarisés ou non.

Elle est agréée par la Banque centrale du Kenya en tant que prestataire de services de paiement, ce qui lui permet de cibler les PME et commerces de proximité, leur offrant une suite d’outils pour accepter les paiements électroniques via terminaux de point de vente (POS), tableaux de bord de gestion et d’intégration e-commerce.

Avec une présence en Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Zambie, Zimbabwe et Malawi, Pesapal entend étendre sa plateforme à d’autres marchés, tout en maintenant un modèle axé sur l’accessibilité. En combinant simplicité, diversité des moyens de paiement et mobilité, la start-up contribue à réduire la dépendance à l’argent liquide et à accélérer l’adoption du numérique dans les usages quotidiens sur tous les marchés où elle est présente.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa 

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Lulalend aide les PME sud-africaines à générer des flux de trésorerie

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Dans un contexte où l’accès au financement reste un défi pour les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique du Sud, une fintech locale propose une alternative digitale pour soutenir leur trésorerie.

Lulalend est une solution fintech développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle permet aux utilisateurs, en l’occurrence les petites et moyennes entreprises (PME), d’accéder à des lignes de crédit allant jusqu’à 5 millions de rands (environ 280 000 USD) en seulement 24 heures. La start-up basée à Cape Town a été fondée en 2014 par Neil Welman et Trevor Gosling.

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Neil Welman et Trevor Gosling, les promoteurs de Lulalend

En 2023, elle a levé un montant de 35 millions USD pour soutenir sa croissance. « Nous avons eu plus de temps pour réfléchir à la manière d'interagir avec nos clients et de comprendre leurs besoins et leurs problèmes, et nous avons finalement réalisé que l'accès au crédit n'était qu'un des aspects importants de notre activité. Nous avons donc décidé de créer notre propre banque numérique » a déclaré Trevor Gosling.

« De plus, nous savons que les entreprises ont besoin de gérer leurs flux de trésorerie. Nous avons donc élargi notre horizon, passant du simple accès au financement à la résolution des problèmes de trésorerie de bout en bout » a-t-il ajouté. La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android, où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, selon Play Store.

Après la création des comptes, Lulalend se base sur une évaluation algorithmique grâce aux données financières des entreprises pour leur fournir une ligne de crédit. Avec ces options, elle permet aux PME de mieux suivre leur trésorerie, de prévoir leurs besoins en financement et de se concentrer sur leur croissance. La start-up revendique plusieurs milliers de clients actifs à travers l’Afrique du Sud, dans des secteurs aussi variés que le commerce, les services, etc.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Alors que l'Afrique connaît une adoption massive des paiements électroniques, notamment via le mobile money, les cybermenaces évoluent tout aussi rapidement, exploitant souvent l’erreur humaine. Au Cyber Africa Forum 2025, experts et acteurs ont rappelé que face à une cybercriminalité de plus en plus rusée, la première ligne de défense reste l’utilisateur lui-même.

Au Cyber Africa Forum 2025, plusieurs experts ont souligné l’urgence de renforcer l’éducation des consommateurs, considérée comme la première ligne de défense contre les cybermenaces dans le secteur des paiements électroniques. La question a notamment été abordée le mercredi 25 juin, lors d’un panel intitulé « Sécurité des moyens de paiement : entre innovations et cybercriminalité ».

Participant au panel, Miguel Sossouhounto, directeur des études et des partenariats au Centre national d'identification numérique (CNIN) du Bénin, a expliqué que la plupart des cyberattaques actuelles reposent sur l’ingénierie sociale, une méthode qui consiste à exploiter l’incrédulité des utilisateurs pour obtenir des informations confidentielles.

Parmi les exemples cités : les faux dépôts d’argent suivis d’un appel urgent demandant un remboursement, le phishing via de faux sites web conçus pour voler les identifiants, ou encore le recours à des « mules », souvent manipulées à distance, pour réaliser des opérations financières frauduleuses à leur insu. Il a également mentionné des attaques plus sophistiquées, ciblant directement les systèmes techniques ou les bases de données des opérateurs, mais qui restent moins fréquentes.

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De son côté, Athina Niekou, directrice marketing de Wave Côte d’Ivoire, a expliqué que la fintech mise d’abord sur la simplicité de sa plateforme pour réduire le risque humain. « On est énormément dans l'éducation avec nos clients. Nos clients nous reconnaissent justement parce que sur le terrain on a énormément d'agents qui les éduquent. Même au travers de nos supports marketing, on fait passer des messages pour éduquer nos clients à sécuriser leurs comptes et avoir des réflexes plus intelligents », a-t-elle ajouté.

Cet appel au Cyber Africa 2025 intervient dans un contexte de recrudescence des fraudes sur les moyens de paiement électroniques comme le mobile money, dont l’adoption croissante favorise l’inclusion financière de la population. Cette tendance est confirmée par 84 % des professionnels de l'écosystème du mobile money interrogés par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) dans une récente étude.

Face à cette situation, informe Agence Ecofin, la GSMA recommande aux fournisseurs de mobile money de « mener de vastes campagnes de sensibilisation pour informer les clients sur les risques et les mesures de prévention ». Elle recommande également aux autorités publiques de rassembler les différentes parties prenantes afin de collaborer sur diverses initiatives, notamment les programmes de sensibilisation et le partage d’informations.

À titre d’exemple, la GSMA cite deux initiatives mises en œuvre en Ouganda en 2021 et 2023. La première, baptisée « Tonfera », a adopté une approche multicanale combinant radio, télévision, presse écrite et réseaux sociaux pour toucher une large audience à travers le pays. Ces campagnes ont permis d’enregistrer plusieurs résultats positifs, notamment : une baisse des cas de fraude, une hausse des signalements de tentatives, avec désormais plus de tentatives déjouées que de fraudes effectives (avec un ratio estimé à 60:40), ainsi qu’une meilleure autonomisation des consommateurs.

Au terme du panel, les participants se sont engagés à intensifier les initiatives d’éducation des consommateurs. Cependant, ils ont souligné que ces efforts ne porteront leurs fruits que s’ils s’accompagnent d’une coordination renforcée entre les acteurs publics et privés, ainsi que d’une véritable prise de conscience des consommateurs.

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Il a commencé sa carrière dans les télécommunications avant de rejoindre d'autres secteurs comme l’industrie et la finance. Il s’est ensuite tourné vers la création d’outils numériques liés aux besoins opérationnels des entreprises.

Amr Gamal (photo) est un entrepreneur technologique égyptien. Il est cofondateur et président-directeur général (PDG) d’Octane, une start-up égyptienne spécialisée dans la gestion digitale des paiements et des dépenses liées aux flottes de véhicules.

Fondée en 2022, Octane propose une plateforme digitale éponyme pour la gestion des dépenses liées aux flottes de véhicules, notamment le carburant, la maintenance, les pièces détachées, la petite caisse et les péages. La solution repose sur un portefeuille numérique fermé qui permet aux entreprises de regrouper tous leurs paiements liés à la mobilité dans un système centralisé, sécurisé et traçable.

La plateforme intègre des technologies avancées comme la carte à puce NFC, qui garantit que le paiement ne peut être effectué qu’à la station-service, réduisant ainsi les risques de fraude. Chaque transaction est accompagnée d’une photo obligatoire de la pompe, d’une notification instantanée en cas d’écart entre le montant payé et la consommation réelle, et d’une entrée manuelle du kilométrage pour un suivi précis de la consommation.

Octane donne accès à un vaste réseau de plus de 2400 stations-service. Elle fournit également des outils d’analytique en temps réel, des contrôles automatisés et des rapports détaillés pour optimiser les coûts, prévenir la fraude et améliorer la gestion des flottes. Récemment, la start-up a levé 5,2 millions de dollars pour accélérer son expansion au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, renforcer ses outils d’intelligence artificielle et intégrer de nouvelles fonctionnalités, comme la prise en charge des véhicules électriques.

Avant Octane, Amr Gamal a cofondé en 2010 TEDxCairo, un événement qui vise à rassembler une communauté d’acteurs du changement et à stimuler la réflexion et l’innovation à l’échelle locale et internationale.

L’entrepreneur est diplômé de l’université Ain Shams en Égypte, où il a obtenu en 2010 un bachelor en électronique et communications. Sa carrière professionnelle a commencé la même année chez Orange Egypt, où il a travaillé successivement comme ingénieur en qualité de service de transmission, ingénieur en qualité de service radio et analyse comparative, chef d’équipe en optimisation radiofréquence et chef d’équipe géomarketing.

En 2015, il rejoint l’entreprise manufacturière Procter & Gamble en tant que responsable des opérations de disponibilité et d’initiative pour le marché du Proche-Orient. En 2018, il devient chef d’équipe en marketing chez Vodafone. En 2022, il travaille comme directeur des opérations de FlapKap, une entreprise financière basée à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Face à un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, l’Algérie intensifie ses efforts pour encourager l’entrepreneuriat universitaire. En développant un réseau dense d’incubateurs, le pays vise à stimuler l’innovation et à diversifier son économie en misant sur les technologies et les start-up.

Le président de la Commission nationale de coordination et de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires, Ahmed Mir (photo), a réaffirmé le mardi 24 juin à Alger l’ambition du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de porter à 20 000 le nombre de start-up en Algérie à l’horizon 2029.

S’exprimant lors d’une journée parlementaire sur le rôle des incubateurs dans les universités, Ahmed Mir a indiqué que 124 incubateurs sont aujourd’hui actifs dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à travers le pays. Ce maillage a permis de mobiliser 60 000 étudiants dont les projets de fin d’études visent la création de start-up ou de micro-entreprises, ou font l’objet de demandes de brevets. À ce jour, 1600 micro-entreprises, 130 start-up et 1175 projets labellisés « innovants » ont vu le jour, en plus de 2800 brevets déposés auprès des autorités compétentes.

Cette dynamique s’inscrit dans un effort soutenu du secteur de l’Enseignement supérieur depuis trois ans, en vue d’ancrer l’entrepreneuriat dans la culture universitaire et de valoriser le potentiel des 250 000 diplômés formés chaque année, dont plus de 110 000 issus des filières techniques, scientifiques et numériques. Ces profils constituent un levier stratégique pour alimenter l’écosystème entrepreneurial du pays.

Cette effervescence entrepreneuriale présente une forte dimension sociale. Dans un pays où le chômage des jeunes reste élevé, la création de start-up et de micro-entreprises apparaît comme un levier essentiel pour l’insertion professionnelle et la réduction des tensions sociales. Cependant, malgré ces avancées encourageantes, plusieurs défis persistent, notamment en matière d’accès au financement, d’amélioration des infrastructures numériques et d’accompagnement réglementaire adéquat.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Il veut démocratiser l’accès aux services financiers pour les entreprises et renforcer l’inclusion sur le continent. Son objectif est d’offrir à chaque entreprise africaine les outils pour gérer ses paiements de manière simple, sécurisée et efficace, quel que soit le secteur d’activité. 

Yannick De Gonzague (photo) est un acteur ivoirien de la transformation numérique du secteur financier africain. Il est le fondateur et le directeur général de Vision Digital Finance, une plateforme qui facilite la collecte, la gestion et le transfert de fonds à l’échelle régionale et internationale. 

Fondée en 2024, Vision Digital Finance fonctionne comme un agrégateur de paiements. Elle permet aux entreprises de recevoir, transférer et gérer leurs flux financiers dans plus de douze pays africains. La plateforme propose plusieurs services : encaissement multicanal (mobile money, cartes bancaires, virements, QR codes), transferts internationaux, attribution d’IBAN virtuels personnalisés, tableau de bord de suivi et API pour automatiser la comptabilité et la gestion des transactions. 

Vision Digital Finance vise à répondre aux exigences opérationnelles des entreprises en assurant la traçabilité des flux et la sécurité des opérations. Elle prend en charge plus de six devises et offre plus de dix moyens de paiement pour couvrir divers besoins. 

Yannick De Gonzague est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en administration de réseaux et systèmes obtenu en 2008 à l’ESTEM au Maroc. Il commence sa carrière professionnelle en 2007 chez CodCom, une société informatique marocaine, où il occupe le poste de responsable du service client. En 2009, il rejoint Access Bank Côte d’Ivoire en tant que chargé de comptes pour les grandes entreprises. 

En 2012, il intègre la banque UBA comme responsable de centre de profit. En 2016, il devient responsable marketing et des partenariats chez NSIA Technologies, filiale technologique du groupe bancaire NSIA. Par la suite, il intervient chez Flutterwave, Wave Mobile Money et Clapay, où il occupe successivement les postes de responsable des opérations et des partenariats en Côte d’Ivoire, de directeur du développement commercial et de directeur des opérations. 

Melchior Koba

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Présente à Vivatech Paris en avril dernier, cette jeune pousse s’est distinguée par sa capacité à répondre aux défis d’interopérabilité, de coût et d’accessibilité qui freinent encore les paiements transfrontaliers en Afrique.

Lengo Pay est une solution fintech développée par une jeune pousse guinéenne. Elle permet aux utilisateurs d’effectuer des paiements, d’envoyer ou de recevoir de l’argent, de régler des factures ou de gérer un portefeuille digital sans barrière géographique. La start-up basée à Conakry a été fondée en 2024 par Thierno Ibrahim Diallo. Le mardi 24 juin, elle a annoncé son expansion au Maroc.

La solution ne dispose pas d’une application. Elle propose à travers son interface web une infrastructure technologique pensée pour connecter les portefeuilles mobiles, les banques et les commerçants. Lengo Pay mise sur une interface de programmation (API) robuste et évolutive, qui facilite l’intégration de ses services dans des applications tierces, notamment pour les commerçants, les plateformes e-commerce ou les institutions financières.

Au-delà de la technologie, la fintech affiche une ambition d’inclusion. Elle cible aussi bien les utilisateurs non bancarisés que les PME et travailleurs informels, en leur offrant une alternative aux circuits financiers traditionnels. Elle s’aligne ainsi avec les politiques publiques qui misent sur la finance numérique pour élargir l’accès aux services essentiels.

Notons que la solution est compatible avec plusieurs systèmes de paiement mobile déjà en circulation, ce qui la rend pertinente dans des environnements fragmentés où coexistent différents opérateurs.

En pleine phase de déploiement, Lengo Pay entend structurer son offre autour de cas d’usage concrets tels que les transferts de diaspora, les paiements transfrontaliers pour les commerçants ou encore la numérisation des paiements publics. Sa vision est de bâtir « une passerelle de paiement en ligne conçue pour répondre aux besoins variés du paysage commercial moderne ».

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Cette jeune pousse ambitionne de simplifier les transferts d’argent entre le Nigeria et le reste du continent africain. Avec le soutien d’amis et de sa famille, son fondateur a levé des fonds pour atteindre son objectif.

Hizo est une solution fintech développée par une jeune pousse nigériane éponyme. Elle permet aux utilisateurs d’envoyer de l’argent en quelques minutes vers plusieurs pays africains, à partir d’un simple portefeuille mobile. La start-up basée dans la ville d’Asaba, a été fondée en 2024 par Victor Chiedu. En juin 2025, elle a réussi un tour de table d’un montant de 100 000 USD pour développer sa technologie et accélérer sa croissance.

« Les transactions transfrontalières en Afrique sont généralement effectuées dans des devises étrangères telles que le dollar américain. Cela augmente les coûts et la complexité. Nous développons une plateforme par des Africains, pour les Africains, un système qui prend en charge les devises locales au-delà des frontières sans intermédiaires étrangers », a indiqué Victor Chiedu.

La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, selon les statistiques de Play Store. L’utilisateur crée son compte avec ses informations de base et effectue les vérifications KYC pour accéder aux services de la fintech. Il pourra ensuite commencer à envoyer et recevoir de l’argent de la part de ses amis, de sa famille ou encore de ses clients via son portefeuille numérique.

Les utilisateurs nigérians peuvent approvisionner leur portefeuille Hizo avec leurs cartes bancaires locales ou Flutterwave, puis transférer des fonds vers des comptes bancaires ou portefeuilles mobiles dans plusieurs pays, dont le Ghana, le Kenya, le Cameroun ou encore l’Afrique du Sud. Le processus est conçu pour être simple, sécurisé, et rapide, avec un support client actif pour résoudre les éventuels blocages.

Hizo se positionne sur le créneau des transferts intra-africains en s’adressant aux particuliers, commerçants et diasporas régionales qui souhaitent envoyer de l’argent sans passer par les canaux traditionnels, souvent longs et onéreux. Encore à la phase pilote, la fintech espère une forte croissance dans les mois à venir.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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L’intelligence artificielle s’impose peu à peu comme un levier de transformation des services publics africains. Si des solutions locales émergent dans la santé, l’éducation ou l’agriculture, leur déploiement à grande échelle reste conditionné par des investissements structurels et un cadre éthique clair. 

L’Afrique multiplie les initiatives d’IA pour moderniser ses services publics, notamment dans des secteurs stratégiques comme la santé, l’agriculture ou encore l’éducation. Selon le rapport « Governing in the Age of AI – Unlocking a New Era of Transformation in Africa », publié en avril 2025 par le Tony Blair Institute, l’IA peut accroître la productivité des États, améliorer la transparence et renforcer l’accès à des services essentiels à moindre coût. L’Afrique, qui ne représente encore que 1 % des investissements mondiaux en IA, pourrait tirer parti d’une approche ciblée, fondée sur des cas d’usage concrets et adaptés aux réalités locales. 

Santé : diagnostics low-cost et logistique intelligente 

En Afrique, les applications de l’IA dans le secteur de la santé se multiplient. Au Nigeria, la start-up Ubenwa a mis au point un algorithme capable d’analyser les pleurs des nouveau-nés pour détecter précocement des signes d’asphyxie, réduisant ainsi la mortalité néonatale dans les zones rurales. À Nairobi, Neural Labs teste NeuralSight, une plateforme d’analyse d’imagerie médicale basée sur l’IA qui permet de diagnostiquer plus de 20 pathologies respiratoires et mammaires à moindre coût. 

Agriculture : productivité augmentée à l’échelle des petits exploitants 

L’agritech africaine adopte massivement l’IA pour transformer les exploitations. Aerobotics, basée en Afrique du Sud, exploite drones et imagerie satellite pour détecter maladies et ravageurs avant qu’ils ne se propagent, contribuant à augmenter les rendements. Farmerline, au Ghana, a lancé Darli, un chatbot accessible via WhatsApp dans 27 langues africaines, délivrant des conseils agricoles adaptés. Lancé en mars 2024, ce service touche déjà 110 000 agriculteurs. Ces innovations facilitent l’accès à l’expertise agricole, aident à réduire les intrants et renforcent la résilience climatique. 

Éducation : assistance personnalisée pour pallier la pénurie d’enseignants 

Avec un déficit estimé à 15 millions d’enseignants sur le continent selon l’UNESCO, l’IA est perçue comme un outil d’appui précieux. SkillBridge, en Éthiopie, et M‑Shule, au Kenya, proposent des assistants intelligents qui guident les élèves via SMS ou application, avec un taux de précision de 87 % dans des exercices préparatoires. Afrilearn, de son côté, s’appuie sur un modèle « learn-and-earn » pour permettre aux élèves nigérians d’accéder gratuitement à des ressources pédagogiques enrichies et interactives. 

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Des stratégies nationales encore inégalement réparties 

À ce jour, environ 11 pays africains ont adopté une stratégie nationale d’intelligence artificielle, dont le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, la Tunisie et le Bénin. Selon l’indice AI Readiness Index 2023 de l’Université d’Oxford, la région Afrique subsaharienne obtient une note moyenne de 30,2 sur 100, loin derrière l’Asie de l’Est (52,6). Les principaux freins identifiés : manque d’infrastructures numériques, déficit de données de qualité et faibles capacités institutionnelles. 

À l’échelle continentale, l’Union africaine a adopté en 2024 une Stratégie africaine pour l’intelligence artificielle, qui encourage une IA responsable, inclusive et éthique. Ce cadre prévoit notamment le développement de standards de gouvernance des données, la mutualisation des infrastructures régionales et la promotion des innovations locales. 

L’IA africaine entre promesse locale et défis systémiques 

L’Afrique dispose aujourd’hui de cas d’usage tangibles d’IA à fort impact dans la santé, l’agriculture, l’éducation et la gestion publique. Des start-up suscitées démontrent la capacité du continent à innover localement. Pourtant, sans un effort structurant autour des infrastructures, de la formation des talents et de la gouvernance éthique, ces initiatives risquent de rester marginales. 

Le rapport du Tony Blair Institute propose en réponse la création d’un AI Financing Compact for Africa, visant à mutualiser les investissements pour les centres de données, les identités numériques et les programmes de formation certifiante. De son côté, le secteur privé, porté par les start-ups et les hubs technologiques, joue un rôle moteur dans le déploiement de solutions adaptées aux contextes africains. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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