La société américaine de paiement numérique PayPal a annoncé, la semaine passée, son engagement de 100 millions de dollars pour renforcer les paiements et soutenir les start-up, les marchands et les consommateurs en Afrique et au Moyen-Orient. L’investissement prévoit des prises de participation, des acquisitions et le déploiement de technologies, visant à faciliter l’accès au commerce transfrontalier, à améliorer l’infrastructure locale et à soutenir l’innovation régionale.
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Il transforme la manière dont les investisseurs accèdent au marché immobilier en Afrique. Ses initiatives introduisent de nouvelles pratiques qui repensent la propriété et l’investissement.
Trevor Kimani (photo) est un entrepreneur kényan actif dans les secteurs de la fintech et de l’immobilier. Il est cofondateur et directeur général d’alphabloQ, une plateforme visant à faciliter l’innovation immobilière en Afrique.
Fondée en 2022 par Trevor Kimani et John Mbui, alphabloQ est une plateforme kényane qui permet d’investir dans des actifs numériques tels que l’immobilier, les obligations et l’or. Elle offre la possibilité d’acquérir des fractions de propriétés génératrices de revenus, réduisant ainsi les barrières financières classiques à l’investissement immobilier.
Les utilisateurs de la plateforme peuvent acheter des jetons numériques représentant des parts de biens immobiliers, d’obligations ou de l’or, tandis que les investisseurs reçoivent des revenus mensuels issus des loyers et peuvent bénéficier de plus-values en cas d’appréciation des actifs.
La start-up convertit les biens physiques en tokens numériques via la blockchain, ce qui permet une propriété fractionnée et une liquidité accrue. Ces jetons peuvent également servir de garantie pour obtenir des prêts, offrant une marge de manœuvre financière aux investisseurs.
Trevor Kimani est également vice-président d’Anvil Shield Group, une entreprise financière, et directeur de Saladin Properties, une société immobilière spécialisée dans l’achat et le développement de terrains et d’unités résidentielles.
Il est diplômé de l’Université de Kent en Angleterre, où il a obtenu en 2012 un Bachelor en administration des affaires. Il est également titulaire d’un Master en administration des affaires obtenu en 2018 à la United States International University-Africa (USIU-Africa), basée à Nairobi.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2010 chez Anglian Windows, une entreprise britannique spécialisée dans la rénovation résidentielle, en tant que responsable commercial. Entre 2012 et 2017, il a travaillé chez Ngao Credit, une fintech kényane, où il a occupé successivement les postes d’assistant administratif, de directeur adjoint de la succursale de Nairobi, de directeur de la succursale de Mombasa et de directeur général adjoint.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’innovation occupe une place centrale dans la transformation des services aux entreprises africaines. À travers son parcours, cet Ougandais illustre comment les solutions technologiques deviennent essentielles aux activités économiques.
Francis Nkurunungi (photo) est un entrepreneur technologique ougandais. Il est le directeur général de Xente, une entreprise de technologie financière qu’il a fondée en 2014 avec Allan Rwakatungu et Kenneth Legesi.
Xente a été créée pour simplifier et numériser les opérations financières dans le segment B2B (business to business). La société s’adresse aux petites et moyennes entreprises, aux grandes entreprises et aux institutions qui souhaitent centraliser et automatiser leurs transactions dans un contexte de numérisation croissante du continent.
La plateforme Xente permet de gérer l’ensemble de la chaîne de paiement d’une entreprise. Elle intègre le règlement des fournisseurs et partenaires, la collecte de fonds auprès des clients, le stockage sécurisé de documents financiers, l’édition et le contrôle de cartes de paiement virtuelles en partenariat avec VISA, ainsi que la gestion de la conformité réglementaire grâce à des outils d’automatisation. Elle relie et harmonise les paiements mobiles, bancaires et numériques.
Avant Xente, Francis Nkurunungi avait fondé en 2009 Francom Solutions, une société spécialisée dans le développement de logiciels et de solutions web et logicielles, qu’il a dirigée jusqu’en 2018. En 2019, il a créé Cognative Insights, une entreprise de développement logiciel destinée aux organisations et aux sociétés.
Il est titulaire d’un master en administration des affaires obtenu à l’Edinburgh Business School de Heriot-Watt University en Écosse. Sa carrière a débuté en 2012 chez BetPawa, une entreprise de paris en Ouganda, où il a occupé les postes de responsable du développement de la clientèle puis de directeur technique en 2014.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a agréé, le vendredi 26 septembre, Djogana Pay en tant que quatrième établissement de monnaie électronique en Côte d’Ivoire. L’entreprise propose un portefeuille numérique baptisé Peya Pay, qui permet à ses utilisateurs de déposer et de transférer de l’argent sans frais. Les retraits sont soumis à une commission fixée à 0,5 % du montant.
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La fintech Trust Wallet a dévoilé, le jeudi 25 septembre, Trust Moon, son programme accélérateur Web3, destiné à aider les projets à croître et à toucher ses 210 millions d’utilisateurs. Soutenu par Binance, YZi Labs, BNB Chain, Polygon, AWS et MoonPay, Trust Moon offre des services de distribution, de mentorat, de financement et d’accès anticipé aux innovations pour les utilisateurs du token TWT.
Les start-up Web3 intéressées peuvent postuler ici.
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La start-up sud-africaine de technologie financière Street Wallet a récemment acquis Digitip, spécialisée dans le pourboire digital pour travailleurs informels. Cette opération permet à l’entreprise de renforcer sa présence au KwaZulu-Natal et d’offrir aux utilisateurs de Digitip des paiements plus rapides, des coûts réduits et une expérience optimisée, accélérant ainsi la digitalisation et l’inclusion financière dans l’économie informelle sud-africaine.
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L’évolution des paiements électroniques en Afrique du Sud a favorisé l’émergence d’initiatives destinées aux petites entreprises et commerçants. Parmi elles, Matt Putman figure parmi les entrepreneurs qui ont contribué à cette transformation.
Matt Putman (photo) est un entrepreneur sud-africain actif dans la finance numérique sur le continent. Il est le directeur général d’iKhokha, une entreprise de technologie financière qu’il a fondée avec Ramsay Daly et Clive Putman.
Fondée en 2012, iKhokha a pour objectif de renforcer l’inclusion financière et de faciliter la digitalisation des paiements pour les entrepreneurs, commerçants et petites entreprises en Afrique du Sud. L’entreprise propose des solutions d’acceptation de paiements électroniques accessibles, incluant un terminal mobile certifié par les principaux réseaux de cartes bancaires. Celui-ci permet aux commerçants de recevoir des paiements par carte, portefeuille électronique ou QR code.
En complément, iKhokha met à disposition plusieurs services : gestion de caisse, reporting, facturation, vente en ligne et microfinancement, tous intégrés à une application mobile unique. L’entreprise a également développé une offre d’avance de trésorerie visant à améliorer l’accès au crédit pour des acteurs économiques souvent exclus du système bancaire traditionnel.
En août 2025, iKhokha a été acquise par Nedbank pour un montant d’environ 94 millions de dollars. En outre, elle a maintenu son indépendance de gestion.
Matt Putman est diplômé de l’université du KwaZulu-Natal, où il a obtenu, en 2006, un bachelor en médias et communication. Sa carrière professionnelle a commencé en 2003 au Royaume-Uni, chez TMP Worldwide, une agence spécialisée dans la transformation numérique et sociale des marques employeurs, en tant que responsable de campagne. Entre 2006 et 2009, il a travaillé comme directeur marketing au sein de Mainline Property Brokers, une société immobilière.
Melchior Koba
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Il a construit son parcours entre la finance et l’entrepreneuriat. Ses initiatives l’ont conduit de l’investissement dans les infrastructures durables au développement de solutions de financement participatif en Afrique.
Batiana Ismaail Franck Nacro (photo) est un entrepreneur et un économiste burkinabè. Il est cofondateur et directeur général de Terra Invest Africa, une société de capital-investissement. Le 10 septembre, il a obtenu le deuxième prix Orange de l’entrepreneur social (POESAM 2025) au Burkina Faso.
Fondée en 2018, Terra Invest Africa intervient dans l’investissement, le financement et l’accompagnement de projets à impact économique, social et environnemental en Afrique. L’entreprise s’oriente particulièrement vers les infrastructures durables et écologiques.
Le projet présenté par l’entrepreneur au POESAM s’intitule Terra Biga, une plateforme de financement participatif fondée en 2022 par Terra Invest Africa. Elle met en relation organisations non gouvernementales, citoyens et membres de la diaspora avec des projets sociaux en Afrique. Elle intègre un outil de cartographie des initiatives et utilise l’intelligence artificielle pour renforcer la coordination et le suivi des financements.
La plateforme propose plusieurs modèles de participation : le don, l’investissement en capital et le capital-risque. Elle permet ainsi aux porteurs de projets de sélectionner le mode de financement correspondant à leurs besoins, tandis que les investisseurs peuvent diversifier leurs engagements.
En parallèle, Batiana Ismaail Franck Nacro est associé au cabinet Rosette Nacro Audit & Consulting, spécialisé en expertise comptable. Il est également cofondateur de l’école à but non lucratif Natahnaël-Laël, fondée en 2012. Cet établissement vise à offrir une éducation aux enfants de Talarghin, une commune du Burkina Faso dépourvue d’accès à l’eau courante et à l’électricité.
Il est diplômé de l’université de Montpellier où il a obtenu en 2018 un master en économie. Après des stages d’été à Bank of Africa et UBA Group, il a intégré en 2018 la Société financière de garantie interbancaire du Burkina Faso (SOFIGIB) en tant qu’analyste en recherche financière. Entre 2019 et 2020, il a poursuivi son parcours à Londres, comme analyste financier chez MotorK, une entreprise technologique active dans le secteur automobile.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Togo, les tontines passent de la sphère informelle à un cadre numérique plus sécurisé, entre autres grâce à la fintech Ollo Africa. Elle a récemment obtenu un agrément d’Établissement de Paiement auprès de la BCEAO.
Ohana Africa est une solution de technologies financières développée par la jeune pousse togolaise Ollo Africa. Avec son application mobile, elle permet d’organiser et de gérer les tontines en ligne. La solution a été lancée en août 2024 par Mawuna Koutonin, président-directeur général de la start-up.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5000 fois, selon les données de Play Store. L’utilisateur crée un compte et accède à un espace numérique où il peut lancer un groupe d’épargne, définir les règles de contribution, suivre les versements et planifier la redistribution des fonds. Chaque transaction est tracée, ce qui limite les risques de malentendus.
Le système intègre également des options de rappel et de notifications automatiques pour faciliter la discipline au sein du groupe. Il répond ainsi aux problématiques de fiabilité des tontines traditionnelles et de sécurité des fonds, de quoi réduire les litiges et à renforcer la confiance entre participants.
Au-delà de la gestion collective, l’application permet aux personnes peu familières avec les banques d’accéder à une solution d’épargne structurée, tout en ouvrant des perspectives d’intégration future avec d’autres services financiers digitaux. Elle se veut un outil pratique, simple d’utilisation et en phase avec les réalités locales.
Son déploiement s’inscrit dans la tendance croissante de la fintech en Afrique, où les applications mobiles contribuent à transformer des pratiques économiques traditionnelles en solutions digitales modernes. Outre le Togo, elle est présente au Nigeria et au Kenya.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Il développe des solutions numériques qui transforment l’accès aux services financiers et immobiliers pour les communautés internationales. Il propose une approche centrée sur la connectivité et l’efficacité des systèmes transfrontaliers.
Khalid Ashmawy (photo) est un entrepreneur égyptien et un informaticien. Il est le fondateur de Munify, une néobanque transfrontalière innovante destinée notamment à la diaspora égyptienne.
Fondée en janvier 2025, Munify propose une solution bancaire numérique complète, accessible depuis les États-Unis et le Moyen-Orient. La plateforme permet d’envoyer des fonds en temps réel à faible coût, grâce à une infrastructure propriétaire reliant directement les systèmes bancaires internationaux.
Les utilisateurs peuvent ouvrir un compte en dollars américains en quelques minutes, obtenir une carte de débit virtuelle et protéger leurs avoirs contre la volatilité de la livre égyptienne — une fonctionnalité précieuse dans un contexte économique instable.
La mission de Munify consiste à « simplifier et à améliorer les services financiers destinés aux entreprises en fournissant des solutions sécurisées, innovantes et évolutives qui favorisent la croissance et l’efficacité ». En septembre 2025, la néobanque a levé 3 millions de dollars avec le soutien d’Y Combinator, BYLD et Digital Currency Group.
Khalid Ashmawy est également cofondateur de Huspy. Fondée en 2019, cette société développe une super application pour le marché immobilier, permettant aux utilisateurs d’acheter, vendre, financer ou louer un logement en Europe et au Moyen-Orient.
Il est diplômé de l’Université allemande du Caire, où il a obtenu en 2010 une licence en informatique. Il détient aussi un master en informatique obtenu en 2011 à l’Université de Stuttgart, en Allemagne. Il a commencé sa carrière professionnelle en 2012 chez Microsoft aux États-Unis comme ingénieur logiciel, puis a travaillé de 2016 à 2019 comme responsable technique chez Uber.
Melchior Koba
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