Le marché des paiements mobiles connaît une croissance rapide en Afrique, révolutionnant l'accès aux services financiers. Des acteurs majeurs comme Orange Money sont au cœur de cette transformation numérique, en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins des populations.
Le mercredi 5 mars, lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) à Barcelone, Orange Money Burkina Faso a annoncé la mise à niveau de sa plateforme de services financiers mobiles avec Mobiquity® Pay X, une solution de nouvelle génération développée par Comviva. Cette évolution vise à renforcer l’innovation et à offrir une expérience utilisateur améliorée aux clients d’Orange Money dans le pays.
« Orange Money est l'un de nos principaux moteurs de croissance, contribuant de manière significative au développement économique et social au Burkina Faso. Nous sommes particulièrement impressionnés par l'architecture en microservices, la conception ouverte et la philosophie API-first de Mobiquity® Pay X, qui nous permettront d’étendre considérablement l’écosystème Orange Money dans la région et de fournir des services innovants à nos clients », a déclaré Christophe Baziemo, directeur général d'Orange Money Burkina Faso.
En Afrique de l'Ouest, le marché des services financiers mobiles connaît une forte expansion, portée par l’essor des paiements numériques et les initiatives des opérateurs pour renforcer l’inclusion financière. Selon les résultats financiers du Groupe Orange Côte d'Ivoire, dont fait partie Orange Burkina Faso, le groupe a terminé l'année 2024 avec un chiffre d'affaires consolidé de 1084,1 milliards FCFA (1,8 milliard $), en croissance de 6,6%. Cette performance est principalement alimentée par des secteurs clés, tels que la data mobile, Orange Money et la fibre, illustrant ainsi la demande croissante pour les services financiers mobiles dans la région.
La nouvelle plateforme, basée sur l'informatique en nuage, représente une solution de pointe offrant une suite complète de services de gestion de l'information, notamment pour l'argent numérique, les portefeuilles et les paiements. Son architecture robuste et évolutive garantit une expérience sécurisée et conviviale, tandis que la modularité améliorée permet une mise sur le marché accélérée de nouveaux services.
Avec plus de dix ans d’expertise dans les paiements numériques, Comviva a déployé sa plateforme Mobiquity® Pay dans plus de 60 projets répartis sur 45 pays. Cette modernisation devrait permettre à Orange Money Burkina Faso de lancer de nouveaux services plus rapidement, d’améliorer l’interopérabilité avec d’autres systèmes financiers et de renforcer la sécurité des transactions. À terme, l’initiative contribuera à dynamiser l’écosystème des paiements mobiles et à favoriser une inclusion financière accrue dans le pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Favoriser une zone de libre-échange entre les pays africains est au cœur des initiatives gouvernementales visant à renforcer l'intégration économique du continent. Cela passe par la mise en place de projets qui facilitent les échanges commerciaux et les transactions transfrontalières.
Le Global Finance & Technology Network (GFTN), une organisation fondée par l'Autorité monétaire de Singapour (MAS), a établi un partenariat avec les banques centrales du Ghana et du Rwanda pour lancer le projet Africa's Next-Gen Digital Payment Infrastructure, également connu sous le nom de « Project 54 ». L’initiative vise à déployer une infrastructure de paiement numérique de nouvelle génération, facilitant les transactions transfrontalières instantanées, sécurisées et à faible coût en Afrique. Le projet a été présenté le mardi 25 février lors du Forum Inclusive Fintech (IFF) à Kigali.
« En tant que gardiens du système financier, nous devons rester inébranlables dans notre mission de supprimer les barrières, d’autonomiser les entreprises et de créer des opportunités inclusives pour tous. Grâce à des initiatives comme celle-ci, nous façonnons l’avenir du paysage financier de l’Afrique », a déclaré John Rwangombwa, gouverneur de la Banque nationale du Rwanda.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui ambitionne de créer un marché unique à l’échelle du continent. Cependant, les coûts de transaction élevés et la lenteur des transferts de fonds constituent des freins majeurs. Selon un rapport de l'Institut d'étude de sécurité, en 2022, les envois de fonds vers l’Afrique ont atteint environ 100 milliards de dollars. Sur ce montant, 19,4 milliards de dollars ont été transférés en Afrique, ce qui souligne l'importance des flux financiers intracontinentaux.
Project 54 vise entre autres à faciliter les services de transferts d'argent entre les pays africains. L'initiative s’articule autour de trois piliers, à savoir : une infrastructure d'identité fiable qui garantit des identités numériques sûres, vérifiables et universelles qui facilitent les transactions financières transparentes ; un système de paiement interopérable qui crée une infrastructure normalisée permettant des transactions transfrontalières en temps réel au sein de l'écosystème financier africain ; et un cadre de passeports pour les licences des fintechs, permettant aux entreprises agréées dans l’un des deux pays d’opérer dans l’autre avec des exigences réglementaires allégées. Un accord a d'ailleurs été signé entre le Ghana et le Rwanda à cet effet.
Dans les prochains mois, les promoteurs du projet finaliseront la feuille de route, harmoniseront les approches réglementaires et lanceront des déploiements pilotes avant une adoption à grande échelle. Un modèle de tarification adapté aux transactions de différentes valeurs sera mis en place pour garantir la viabilité financière du système. De plus, les régulateurs, institutions financières, fintech et investisseurs seront impliqués dans la co-création d’un écosystème de paiement numérique durable.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Rwanda, JaliKoi veut se positionner comme une super-application polyvalente, combinant commodité, avantages financiers et opportunités de croissance pour les entreprises et les particuliers.
JaliKoi est une application développée par la fintech rwandaise Jali Finance. Lancée le lundi 24 février 2025 en marge de la deuxième édition du Forum fintech inclusif (IFF), elle vise à transformer l'expérience financière des particuliers et des entreprises en offrant une gamme complète de services intégrés. La start-up basée à Kigali est dirigée par Félix Nkundimana.
Big news!
— Jali Finance (@JaliFinance) February 26, 2025
While at the @inclusIFF, we officially launched Our Product, JaliKoi—your one-stop solution for all financial services!
Seamless purchases, utilities, and more—all in one place!
Read more in this article: https://t.co/TpnBFddkiz!#IFF2025 #Fintech #SuperApp pic.twitter.com/Z7O8mlXf1U
« Chaque entreprise propose sa propre plateforme numérique et les consommateurs sont obligés d'utiliser plusieurs canaux pour accéder aux services. Ce que nous avons fait, c'est centraliser tous les services numériques proposés par les différentes entreprises pour qu'ils soient accessibles via une seule plateforme, JaliKoi » a indiqué Frank Mugisha, directeur de la technologie chez Jali Finance.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android. Après la création d’un compte, les particuliers peuvent obtenir des financements pour des biens tels que des motos ou des véhicules, avec des taux d'intérêt abordables et des modalités de remboursement flexibles. À chaque transaction effectuée via l'application, les utilisateurs reçoivent un pourcentage de leur dépense sous forme de cashback, qu'ils peuvent utiliser pour régler d'autres factures ou effectuer de nouveaux achats.
De plus, JaliKoi permet de payer facilement les factures de services publics tels que le rechargement téléphonique, l'électricité et les abonnements TV, tout en accumulant des récompenses en cashback. En ce qui concerne les entreprises, la solution propose des programmes de fidélisation par cashback, des campagnes de vente liées à des causes sociales ou encore une plateforme d’e-commerce pour vendre leurs produits en ligne, élargissant ainsi leur portée et facilitant les transactions avec les clients.
« La fintech apporte agilité et innovation, tandis que les institutions financières apportent confiance et envergure. Ensemble, elles peuvent débloquer de nouvelles opportunités de croissance et d'inclusion », a déclaré Félix Nkundimana.
Malgré son potentiel, certains obstacles peuvent freiner sa croissance. Son succès dépendra entre autres de sa capacité à sensibiliser les utilisateurs, garantir une expérience fluide et sécurisée, et se différencier de la concurrence. Un partenariat avec des opérateurs télécoms et des banques pourrait renforcer son positionnement sur le marché.
Adoni Conrad Quenum
Editing : Feriol Bewa
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L’émirati Mashreq Bank prévoit de lancer en Égypte Mashreq NEO CORP, une plateforme numérique de services bancaires aux entreprises. L’initiative vise à renforcer le paysage bancaire digital du pays, en offrant aux clients un accès simplifié à une gamme complète de services, notamment la gestion de trésorerie, les paiements, les encaissements et les opérations commerciales internationales.
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Avec l'accélération de la transformation numérique en Afrique, les coopérations entre pays deviennent cruciales. Elles permettent de faciliter l'accès aux technologies, d'optimiser les ressources et d'encourager l'innovation.
La Banque du Ghana (BoG) et la Banque nationale du Rwanda (NBR) ont signé, le mardi 25 février, un protocole d’accord lors du Forum des technologies financières inclusives, récemment tenu au Rwanda. Cet accord vise à mettre en place un système de « passeports de licence », permettant aux fintech respectant les régulations de fonctionner librement dans les deux pays, facilitant ainsi leur expansion tout en réduisant les obstacles réglementaires.
Ghana and Rwanda Sign a Memorandum of Understanding (MOU) to Implement a Licence Passporting Framework and Cross-Border Payment Interoperability pic.twitter.com/wrqmW3NMOO
— Bank of Ghana (@thebankofghana) February 27, 2025
« La signature de ce mémorandum d’accord réaffirme notre engagement en faveur de la création d’un marché africain intégré. Il offre la possibilité d'améliorer les conditions de vie de nos citoyens et ouvre de nouvelles perspectives pour un environnement propice à l’innovation et à l’investissement dans les technologies financières, au bénéfice final de nos économies, en particulier des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) », a déclaré Johnson Asiama, ancien gouverneur adjoint de la Banque du Ghana.
Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’écosystème fintech en Afrique et à promouvoir l'intégration économique régionale. Le Rwanda, qui prévoit d'attirer 300 fintech d’ici 2029, de créer 7500 emplois directs et d'attirer 200 millions de dollars d'investissements, a récemment lancé une Stratégie nationale Fintech ainsi qu’un système national de paiement numérique. De son côté, le Ghana, acteur majeur dans le domaine des technologies financières, s’efforce d'optimiser ses infrastructures de paiement et d'encourager les initiatives innovantes.
En facilitant l'intégration des services financiers numériques, cet accord joue un rôle clé dans la concrétisation de la vision de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et dans l'accélération de la transformation numérique du continent. Alors que le secteur fintech connaît une expansion rapide, l'Afrique pourrait émerger en tant que hub mondial de la fintech, à condition de surmonter les défis liés à la numérisation et à l'inclusion financière. En 2024, les fintech africaines ont levé 1,034 milliard de dollars, représentant 47 % du total des fonds récoltés par les start-up du continent, contre 42 % en 2023, selon les données d’Africa: The Big Deal.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Tunisie comme ailleurs en Afrique, la transition vers une économie plus numérisée semble désormais irréversible. L’adoption croissante des paiements électroniques ouvre la voie à un écosystème financier plus inclusif, plus sécurisé et plus connecté au reste du monde.
En 2024, les transactions électroniques en Tunisie ont atteint 27 891 milliards de dinars (environ 8,8 milliards de dollars), enregistrant une croissance de 10,6 % par rapport aux 25 230 millions de dinars de l’année précédente. Ces chiffres ont été révélés par la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans son Bulletin des paiements 2024, publié le lundi 26 février. Cette progression témoigne de l’adoption croissante des solutions numériques pour les paiements, qu’il s’agisse de paiements mobiles, de transactions en ligne ou de l’usage accru des cartes bancaires.
L’évolution du secteur est également marquée par une hausse significative du nombre total de transactions, qui est passé de 149 millions à 163 millions, soit une augmentation de 9,4 % en un an. Ce dynamisme s’explique par l’amélioration des infrastructures numériques, l’essor des fintechs et la volonté des autorités d’encourager la dématérialisation des paiements afin de renforcer l’inclusion financière et de lutter contre l’économie informelle.
L'essor du paiement mobile, moteur de la transformation
Le paiement mobile s’impose désormais comme un levier essentiel de la numérisation des transactions en Tunisie. En 2024, 5,1 millions de transactions ont été effectuées via des portes-feuilles électroniques, représentant un volume de 1394 millions de dinars, soit une augmentation de 21,4 % par rapport à l’année précédente.
Les transactions mobiles se répartissent principalement entre les paiements chez les commerçants (49,4 %), les transferts d'argent entre utilisateurs (36,6 %) et les opérations de dépôt et retrait d’argent sur portes-feuilles. Cette tendance reflète l’adoption croissante des solutions de paiement numérique, notamment grâce à la multiplication des portes-feuilles électroniques actifs, qui atteignent désormais 368 595 comptes, gérés par 15 prestataires de services de paiement (PSP).
Une modernisation des paiements en cours
Pour accompagner cette transition numérique, la Banque Centrale de Tunisie met en place plusieurs initiatives visant à moderniser l’écosystème des paiements et à améliorer la sécurité des transactions. Parmi ces mesures, la plateforme TuniChèque vise à numériser les chèques, un moyen de paiement encore largement utilisé en Tunisie. Ce projet permet de réduire les risques de fraude et d’accélérer le traitement des paiements en remplaçant progressivement les chèques papier par des versions électroniques plus sécurisées.
En parallèle, la Tunisie adopte la norme SWIFT ISO 20022, qui standardise les échanges financiers à l’échelle internationale. Cette transition devrait faciliter l’intégration du pays aux flux monétaires mondiaux, renforcer la transparence des transactions et améliorer la communication entre les banques et les entreprises.
Une autre avancée majeure est l’adhésion de la Tunisie au PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System), un système panafricain de paiement et de règlement. Ce dispositif, développé sous l’égide de l’Union Africaine et de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), vise à faciliter les transactions entre les pays africains sans passer par des devises étrangères comme le dollar ou l’euro. Pour la Tunisie, cela signifie des coûts réduits pour les transferts interafricains et une meilleure intégration dans le marché continental.
Enfin, la Banque Centrale prévoit d’étendre le système Elyssa-RTGS aux opérations en devises. Ce projet vise à accélérer et sécuriser les paiements transfrontaliers en permettant des transactions en temps réel, un atout majeur pour les entreprises tunisiennes opérant à l’international.
Un essor des transactions électroniques en Afrique
La Tunisie s’inscrit dans une dynamique plus large observée sur l’ensemble du continent africain, où les transactions numériques connaissent une croissance exponentielle. Selon le rapport « State of Instant Payments in Africa » publié par AfricaNenda, les paiements instantanés ont atteint environ 1036 milliards de dollars en 2023, avec des perspectives de hausse continue.
Cette transformation est particulièrement visible en Afrique de l'Est et de l'Ouest, où les paiements mobiles dominent largement. Des pays comme le Kenya (avec M-Pesa), le Ghana et le Nigeria ont développé des infrastructures solides facilitant les transactions numériques. L’Afrique du Nord une tendance similaire avec la montée en puissance des fintechs et des solutions de paiement mobile.
L'essor des paiements électroniques en Afrique pourrait avoir des implications majeures pour le développement économique du continent. L’amélioration de l’inclusion financière permettra à un plus grand nombre de citoyens d’accéder aux services bancaires et de participer à l'économie formelle. De plus, la dématérialisation des paiements contribue à la transparence fiscale et à la lutte contre la corruption en réduisant l’usage du cash, souvent difficile à tracer.
L’un des principaux défis reste toutefois l’interopérabilité entre les différents systèmes de paiement. Actuellement, de nombreux services fonctionnent en vase clos, limitant la fluidité des transactions transfrontalières. Des initiatives comme le PAPSS et la mise en place de standards internationaux devraient progressivement lever ces obstacles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La fintech égyptienne Fawry, a annoncé cette semaine le lancement en partenariat avec Banque Misr et l'Egyptian Banks Company for Technology Advancement (EBC), d’un service permettant aux détenteurs de portefeuilles électroniques d'effectuer des dépôts et retraits d'espèces via son réseau de terminaux et point de vente.
Cette initiative vise à promouvoir l'inclusion financière en offrant un accès sécurisé et efficace aux services financiers pour une large partie de la population. Les transactions sont plafonnées à 4 000 EGP par opération.
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L’interopérabilité des paiements numériques s’impose comme un levier clé pour moderniser les systèmes financiers et renforcer l’inclusion bancaire. En connectant banques et fintechs, ces plateformes stimulent l’innovation dans le secteur financier.
Les Comores vont mettre en place une plateforme de commutation de paiements numériques interopérable. La mise en œuvre du projet a été confiée à PayLogic, une société marocaine spécialisée dans les solutions de paiement électronique, comme annoncé dans un communiqué de l’entreprise le dimanche 16 février. L’initiative marque une étape cruciale dans la modernisation de l'infrastructure financière du pays.
« Ce projet témoigne de notre dévouement à fournir des solutions innovantes qui transforment les écosystèmes financiers. En mettant en place un commutateur de paiement interopérable, nous contribuons à créer une infrastructure financière plus inclusive et plus efficace dans l’Union des Comores. Nous sommes ravis de travailler en partenariat avec les parties prenantes locales pour concrétiser cette vision », a déclaré Mohamed Mekouar, président exécutif de PayLogic.
La plateforme s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui au développement du secteur financier (PADSF) et vise à connecter les institutions financières, les banques et les prestataires de services de paiement, créant ainsi un écosystème de paiements numériques fluide et inclusif. Cette interopérabilité permettra aux utilisateurs de réaliser des transferts instantanés entre opérateurs mobiles, entre banques, ainsi qu'entre un opérateur mobile et un compte bancaire.
Elle s’inscrit également dans la politique de la Banque centrale des Comores, qui encourage activement l’inclusion financière. L’institution pousse notamment les banques locales à proposer l’ouverture gratuite de comptes bancaires aux particuliers et des transferts d’argent sans frais pour la diaspora. Cette mesure a déjà permis l’ouverture d’une centaine de comptes depuis début août, avec un objectif ambitieux de bancarisation atteignant 50 % d’ici fin 2025.
Grâce au commutateur interopérable de PayLogic, ces efforts pourraient être renforcés en facilitant l’accès aux services financiers numériques, y compris pour les populations rurales et la diaspora. La réduction de la dépendance aux espèces et l’amélioration de l’efficacité des transactions contribueront à une adoption plus large des services bancaires et de paiement en ligne.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le mobile money s'impose comme un levier essentiel de l'inclusion financière en Afrique, avec une adoption croissante portée par des solutions innovantes. Dans cette dynamique, Orange Money poursuit son expansion pour offrir des services toujours plus adaptés aux utilisateurs.
Orange Money, le service de transfert d'argent et de paiement mobile du groupe Orange, a officiellement inauguré son siège à Abidjan, le mardi 18 février. Cette implantation stratégique marque une nouvelle étape dans son engagement à faciliter l’accès aux services financiers mobiles en Afrique et au Moyen-Orient.
L’inauguration d’Orange Money Group à Abidjan témoigne de notre volonté de nous rapprocher toujours plus de nos marchés pour continuer de jouer ce rôle de pionnier que nous tenons depuis plus de 15 ans sur les services financiers en Afrique. @mamadou_bamba_ @aminatakn pic.twitter.com/oQat4loDny
— Jérôme Hénique (@jerome_henique) February 19, 2025
Selon Aminata Kane, directrice générale d'Orange Money Group, l'implantation du siège marque une étape clé dans la mission d’Orange de digitaliser les transactions et d’accompagner une clientèle en pleine croissance. De son côté, Jérôme Hénique, directeur exécutif d'Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA), souligne que cette initiative reflète la volonté d’Orange de renforcer sa proximité avec les marchés et de poursuivre son engagement dans les services financiers mobiles, un secteur où l’entreprise évolue depuis plus de 15 ans.
Depuis son lancement en 2008 en Côte d'Ivoire, Orange Money a connu une croissance exponentielle, atteignant 40 millions d'utilisateurs actifs mensuels en février 2025. Cette expansion s'inscrit dans un contexte régional favorable, où les services financiers mobiles jouent un rôle crucial dans l'inclusion financière. En 2023, les transactions via mobile money dans la zone UEMOA ont atteint 171 959,1 milliards FCFA (environ 275 milliards de dollars), soit une augmentation de 146,3% par rapport à l'année précédente. La Côte d'Ivoire, avec plus de 23 millions d'utilisateurs de services financiers mobiles en 2023, se positionne comme un acteur clé de cette dynamique.
L’implantation du siège d’Orange Money Group à Abidjan ouvre de nouvelles perspectives pour le marché ivoirien et la région. Elle permettra une plus grande proximité avec les utilisateurs et une meilleure réactivité face à leurs attentes. De plus, l’Afrique de l’Ouest est en passe de devenir un hub majeur du mobile money, dépassant progressivement l’Afrique de l’Est en matière de croissance et d’adoption des services financiers mobiles.
Dans cette dynamique, Orange Money continue d’innover. L’entreprise a élargi sa gamme de services, notamment avec le paiement par QR code, destiné aux marchands et aux utilisateurs finaux. Grâce à son partenariat avec Mastercard, elle a également lancé en 2024 une carte virtuelle accessible via les comptes mobiles dans sept pays, avec une ambition d’expansion à de nouveaux marchés en 2025.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement congolais veut accélérer l’inclusion financière en facilitant l’accès aux services financiers à toutes les couches de la population. Pour y parvenir, il mise sur les technologies numériques.
La République démocratique du Congo (RDC) veut numériser le secteur de la microfinance pour accélérer l’inclusion financière de la population. À cet effet, un contrat a été attribué le vendredi 14 février à un consortium composé de PAYCODE FINTECH Congo, BANKTECH Software Services et Hong-Kong Top Wise Communications.
Financée par le gouvernement et la Banque mondiale, l’initiative porte sur la fourniture de 10 000 terminaux de paiement électronique (TPE) aux institutions de microfinance (IMF) et aux coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC). Cela permettra notamment à ces institutions de se connecter au système de paiement électronique national de la Banque centrale du Congo.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du Projet Transforme, qui vise l’autonomisation des femmes entrepreneures et la mise à niveau des petites et moyennes entreprises (PME) pour la transformation économique et l’emploi. Selon la Stratégie nationale d’inclusion financière 2023-2028, le taux actuel d'inclusion financière en RDC était de 38,5 % à fin 2022. Le gouvernement congolais a pour objectif d'augmenter ce taux à 65 % d'ici 2028.
Les institutions de microfinance et les coopératives d’épargne et de crédit pourraient avoir à jouer un grand rôle dans l’atteinte de cet objectif. Fin 2022, la RDC comptait 78 COOPEC et 15 IMF. Ces deux types représentaient 86,1 % de l'ensemble des établissements de crédit en RDC à fin 2022 (108) et 32,4 % de l’ensemble des institutions financières (287). Par ailleurs, le portefeuille de crédit a enregistré une croissance de 21% en 2022 pour atteindre 283,5 millions $ contre 234,3 millions $ en 2021 et 168 millions $ en 2020. La mobilisation de l’épargne, quant à elle, est passée de 256,97 millions $ en 2020 à 333,76 millions $ en 2022, soit une croissance d’environ 30%.
Il convient de préciser que la capacité des institutions de microfinance et des coopératives d’épargne et de crédit à utiliser efficacement les terminaux distribués sera déterminante pour leur adoption. Par ailleurs, la Stratégie nationale d’inclusion financière souligne que leur couverture géographique reste inégale. Par exemple, les provinces de Kinshasa, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu concentrent à elles seules près de 70 % de ces institutions.
« En dépit de leur nombre plus important par rapport aux banques, les institutions de microfinance comptent moins de points d’exploitation (186) que les banques (445) et ne représentent qu’un faible pourcentage des actifs du secteur financier, soit environ 3 % », peut-on lire dans le document de la stratégie.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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