Au Cameroun, cette start-up opérant dans les technologies financières se positionne comme une solution innovante qui vise à rendre le paiement échelonné accessible à un public plus large.
MoloMoloPay est une solution fintech développée par une jeune pousse camerounaise éponyme. Elle permet aux utilisateurs de « réserver un produit, puis d’épargner progressivement jusqu’à pouvoir le récupérer ». La start-up, qui a des sièges sociaux à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Douala au Cameroun et à Maurice, a été lancée en 2023 par Oussoumanou Sehou (photo).
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois, selon les données de Play Store. Pour accéder aux services proposés, l’utilisateur installe l’application, s’inscrit en quelques minutes, choisit un objectif (smartphone, électroménager, moto…) puis effectue des versements réguliers selon son rythme. Une fois l’objectif atteint, l’article est disponible.

Ce modèle répond à des besoins spécifiques comme un fort usage du mobile money (Orange Money, MTN MoMo…), et une population jeune peu équipée mais désireuse d’accéder à des biens durables. L’application s’intègre à ces moyens de paiement et revendique +5000 produits dans +100 catégories via ses points partenaires, plus de 250 000 utilisateurs actifs et plus de 10 milliards FCFA (environ 17,6 millions $) de chiffre d’affaires depuis son lancement.
L’émergence de MoloMoloPay intervient dans un contexte où les solutions de paiement numérique se multiplient, mais où le modèle « acheter maintenant, payer plus tard » reste peu démocratisé. En s’orientant vers un système d’épargne intégrée plutôt que de crédit, l’application réduit les risques pour l’utilisateur et élargit l’accès au « paiement échelonné » à ceux qui n’ont pas accès aux solutions bancaires classiques.
Pour les commerçants partenaires, cela ouvre un nouveau canal de distribution. Leurs produits deviennent accessibles à une plus large clientèle, sans avance de fonds jusqu’au versement complet.
Les défis restent néanmoins nombreux : maintenir la discipline d’épargne, assurer la logistique de livraison des articles, et gagner la confiance des utilisateurs dans un environnement numérique encore en développement.
Adoni Conrad Quenum
Dans un secteur où les transactions restent souvent manuelles, il propose une alternative numérique. Sa solution simplifie l’échange d’argent pour les acteurs de l’économie informelle.
Kosta Scholiadis (photo) est un entrepreneur sud-africain actif dans le secteur des technologies financières. Il est le fondateur et le directeur général de Street Wallet, une start-up qui conçoit des solutions de paiement destinées à l’économie informelle.
Fondée en 2021, Street Wallet propose une plateforme de paiement et de gestion des encaissements conçue pour simplifier les transactions quotidiennes. Elle permet aux utilisateurs d’accepter des paiements, d’effectuer des versements et de recevoir leur argent sans complexité technique. L’objectif est d’offrir un outil clair et efficace pour améliorer la gestion de la trésorerie et soutenir l’activité des petits commerçants.
La solution s’adresse principalement aux vendeurs de rue, gardiens de parking, commerces de proximité et structures multisites souhaitant accélérer leurs encaissements et mieux fidéliser leur clientèle. Les paiements se font par QR code, utilisable aussi bien par le client que par le commerçant. Street Wallet garantit la disponibilité des fonds dès le lendemain, renforçant ainsi la stabilité financière des utilisateurs.
En août 2025, la start-up a levé 350 000 dollars pour étendre sa présence du Cap et de Durban à Johannesburg d’ici la fin de l’année. Un mois plus tard, elle a acquis Digitip, une plateforme spécialisée dans les pourboires numériques pour les travailleurs informels.
Avant Street Wallet, Kosta Scholiadis a lancé Sportnet, une base de données panafricaine dédiée au football et à la détection de jeunes talents. En 2016, il avait fondé en Afrique du Sud Total Football Academy, un centre de formation pour jeunes footballeurs.
Diplômé de l’université du Cap, il y a obtenu en 2022 un bachelor en modélisation financière et évaluation d’actifs. Entre 2019 et 2020, il a travaillé comme data analyst chez eGaming SA et a été l’entraîneur principal du club de football Goal50 United FC, évoluant en troisième division sud-africaine. De novembre 2021 à juillet 2025, il a occupé le poste de responsable produit chez AirPortr, une plateforme technologique londonienne spécialisée dans la gestion des bagages pour les compagnies aériennes.
Melchior Koba
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AfricInvest Fund IV prend une participation minoritaire significative dans Arrow Holding, groupe régional de technologies RH (Ressources Humaines) et d’intérim actif en Afrique et au Moyen-Orient. L’investissement financera la transformation digitale, le lancement d’un hub d’intelligence artificielle, et des acquisitions pour bâtir une plateforme panafricaine de staffing, favorisant mobilité des talents, emploi formel et bonnes pratiques de conformité.
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Le fonds First Circle Capital obtient 6 millions de dollars (3,4 milliards de FCFA) de la Société financière internationale pour soutenir des fintech en phase de pré-amorçage et d’amorçage à travers l’Afrique. L'objectif est de constituer un portefeuille de 24 entreprises, avec appui opérationnel et préparation aux Series A. Le fonds a déjà réalisé 15 investissements sur huit marchés africains, 30 % des entreprises étant dirigées ou cofondées par des femmes.
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La néobanque et application financière britannique Revolut confie la direction de ses opérations au Maroc à Yacine Faqir (photo), ex‑vice‑président Produits et Solutions chez Mastercard pour l’Afrique du Nord et francophone.
Sa mission en tant que PDG dans le pays est d’obtenir les premières licences, de lancer l’activité comme opérateur de paiement, puis de viser une licence bancaire sous deux ans. Cette nomination s’inscrit dans la stratégie d’expansion africaine de la fintech.
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L’entreprise de technologie financière Platnova dévoile Platnova Business, une plateforme tout-en-un pour les entreprises. La solution propose des comptes en dollars, plus de 30 portefeuilles multidevises, des liens de paiement, des factures, des cartes virtuelles et physiques, une gestion des dépenses et une API (Application Programming Interface) pour intégrer les paiements et les automatisations. Les utilisateurs peuvent ouvrir des comptes au nom de leur entreprise et piloter leurs équipes depuis un tableau de bord unique.
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Face aux défis d’une agriculture encore peu digitalisée, il propose une solution technologique conçue pour les réalités du terrain. Son initiative ouvre de nouvelles perspectives à des millions d’agriculteurs.
Mahmoud Shoo (photo) est un entrepreneur tanzanien, fondateur et directeur général de Bizy Tech, une entreprise spécialisée dans la digitalisation des chaînes de valeur agricoles et l’inclusion financière en Afrique de l’Est.
Fondée en 2015, Bizy Tech développe des solutions logicielles destinées à améliorer la transparence des processus agricoles et à renforcer les liens commerciaux entre producteurs, coopératives, commerçants et institutions financières. L’entreprise œuvre à structurer les échanges et à faciliter l’accès des acteurs du secteur à des services numériques adaptés.
Au cœur de l’offre de Bizy Tech se trouve Kilimo BaNDO, une plateforme numérique qui relie les agriculteurs aux fournisseurs d’intrants, aux marchés, aux services financiers et aux experts agricoles. Conçue pour fonctionner même sur des téléphones mobiles basiques, cette solution soutient une production plus efficace et aide les agriculteurs à stabiliser leurs revenus saison après saison.
Bizy Tech a également mis en place Kilimo Data Hub, une autre plateforme numérique destinée aux petits exploitants et aux PME agricoles. Elle compte plus de trois millions d’agriculteurs inscrits et aide à réduire les coûts d’intrants, à bénéficier de livraisons rapides d’engrais subventionnés et à accéder à des services financiers adaptés à leurs besoins.
En 2018, Mahmoud Shoo a fondé Digital Mobile Africa, qu’il a dirigée jusqu’en 2020. Cette entreprise proposait des outils numériques destinés aux négociants et agro-entrepreneurs pour faciliter les opérations d’achat et de vente d’intrants, de machines et de produits agricoles.
Mahmoud Shoo est titulaire d’un bachelor en comptabilité et finance obtenu en 2010 au College of Business Education en Tanzanie.
Melchior Koba
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En République démocratique du Congo, Fondigne se positionne comme un pont numérique entre porteurs de projets, investisseurs et mentors. En 2025, la start-up a participé à Vivatech en France et au salon Osiane en République du Congo.
Fondigne est une plateforme numérique développée par une jeune pousse congolaise éponyme. Lancée en mars 2025 par Rama Djuma (photo) pour répondre à l’accès au capital et au conseil, l’un des maillons faibles de l’écosystème entrepreneurial local, elle ambitionne de transformer l’innovation en opportunité d’investissement concrète.
Sur Fondigne, les start-up et entrepreneurs publient leurs projets, les investisseurs identifient des opportunités, et les experts ou anciens entrepreneurs interviennent comme mentors pour accompagner la structuration des dossiers. Par exemple, la rubrique « Devenir mentor » invite les profils expérimentés à soutenir activement la maturation des jeunes entreprises tout en participant au développement économique du pays.
Le fonctionnement repose sur une logique de marketplace. D’un côté, les entrepreneurs en quête de financement et de visibilité et de l’autre, les investisseurs et mentors à la recherche de projets à fort potentiel. Cette approche permet notamment de pallier le manque de connectivité entre l’offre (investisseurs) et la demande (entrepreneurs) dans un pays où les structures d’accompagnement restent encore embryonnaires.
La start-up pourrait contribuer à structurer l’écosystème, à professionnaliser les levées de fonds et à encourager les investisseurs à s’engager sur des dossiers locaux. Son succès dépendra toutefois de la capacité de Fondigne à attirer non seulement des utilisateurs mais aussi des capitaux d’envergure, à générer des retours suffisamment tangibles pour les investisseurs, et à instaurer une gouvernance de confiance.
Rappelons que l’écosystème des start-up en Afrique centrale est celui qui attire le moins de capitaux sur le continent. Selon les données de Partech Africa, une plateforme qui consigne les opérations de levées de fonds en Afrique de plus de 100 000 $, les start-up de la RDC ont attiré 2 millions $ en 2024 et 1 million $ en 2023.
Adoni Conrad Quenum
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Zambie : Caantin utilise l’IA pour le recouvrement des dettes
En juin 2025, la jeune pousse a levé 4 millions $ pour accélérer le développement de son infrastructure et préparer son expansion internationale.
Caantin est une solution fintech zambienne lancée en 2025 par Njavwa Mutambo (photo). Elle utilise l'intelligence artificielle (IA) pour déployer des agents vocaux, SMS et WhatsApp automatisés qui gèrent l'intégralité du flux de recouvrement. Grâce à ce modèle, la société revendique une amélioration des taux de récupération allant de 18 à 22 %, tout en réduisant les coûts de recouvrement jusqu’à 60 %.
« Considérez cela comme le remplacement des agents de recouvrement humains par une IA qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, améliore les taux de recouvrement et réduit les coûts. [...] Les composeurs traditionnels sont manuels et coûteux. Les agents humains sont incohérents et ne sont pas évolutifs », a déclaré Njavwa Mutambo à Disrupt Africa.
Le fonctionnement s’appuie sur une infrastructure IA capable de gérer plus d’un million d’appels par jour. Concrètement, elle remplace les centres de contact classiques, équipés de nombreux agents humains par des bots IA actifs 24/7, capables de comprendre plusieurs langues africaines, d’émettre des relances, de proposer des plans de paiement, et d’intégrer des systèmes de paiement.
En automatisant ce processus, Caantin permet non seulement d’optimiser les recouvrements mais aussi d’améliorer l’expérience du débiteur, en utilisant des approches plus personnalisées et respectueuses. « Nous nous développerons au Royaume-Uni et en Afrique du Sud au premier trimestre de l'année prochaine, et explorerons également des partenariats stratégiques avec des fintech plus importantes », a souligné M. Mutambo.
À l’heure où la digitalisation des services financiers gagne du terrain en Afrique, le modèle de Caantin ouvre la voie à une nouvelle génération de solutions IA pour les institutions financières.
Adoni Conrad Quenum
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La fintech sud-africaine SME Snapshot dévoile une version enrichie de sa plateforme pour aider les petites entreprises à accéder plus facilement au financement. Le nouvel outil intègre un tableau de bord complet et un « Business Health Checklist », permettant aux petites et moyennes entreprises d’évaluer leur préparation à la levée de fonds et d’améliorer leur gestion stratégique.
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