La start-up sud-africaine de technologie financière Street Wallet a récemment acquis Digitip, spécialisée dans le pourboire digital pour travailleurs informels. Cette opération permet à l’entreprise de renforcer sa présence au KwaZulu-Natal et d’offrir aux utilisateurs de Digitip des paiements plus rapides, des coûts réduits et une expérience optimisée, accélérant ainsi la digitalisation et l’inclusion financière dans l’économie informelle sud-africaine.

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L’évolution des paiements électroniques en Afrique du Sud a favorisé l’émergence d’initiatives destinées aux petites entreprises et commerçants. Parmi elles, Matt Putman figure parmi les entrepreneurs qui ont contribué à cette transformation.

Matt Putman (photo) est un entrepreneur sud-africain actif dans la finance numérique sur le continent. Il est le directeur général d’iKhokha, une entreprise de technologie financière qu’il a fondée avec Ramsay Daly et Clive Putman.

Fondée en 2012, iKhokha a pour objectif de renforcer l’inclusion financière et de faciliter la digitalisation des paiements pour les entrepreneurs, commerçants et petites entreprises en Afrique du Sud. L’entreprise propose des solutions d’acceptation de paiements électroniques accessibles, incluant un terminal mobile certifié par les principaux réseaux de cartes bancaires. Celui-ci permet aux commerçants de recevoir des paiements par carte, portefeuille électronique ou QR code.

En complément, iKhokha met à disposition plusieurs services : gestion de caisse, reporting, facturation, vente en ligne et microfinancement, tous intégrés à une application mobile unique. L’entreprise a également développé une offre d’avance de trésorerie visant à améliorer l’accès au crédit pour des acteurs économiques souvent exclus du système bancaire traditionnel.

En août 2025, iKhokha a été acquise par Nedbank pour un montant d’environ 94 millions de dollars. En outre, elle a maintenu son indépendance de gestion.

Matt Putman est diplômé de l’université du KwaZulu-Natal, où il a obtenu, en 2006, un bachelor en médias et communication. Sa carrière professionnelle a commencé en 2003 au Royaume-Uni, chez TMP Worldwide, une agence spécialisée dans la transformation numérique et sociale des marques employeurs, en tant que responsable de campagne. Entre 2006 et 2009, il a travaillé comme directeur marketing au sein de Mainline Property Brokers, une société immobilière.

Melchior Koba

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Il a construit son parcours entre la finance et l’entrepreneuriat. Ses initiatives l’ont conduit de l’investissement dans les infrastructures durables au développement de solutions de financement participatif en Afrique.

Batiana Ismaail Franck Nacro (photo) est un entrepreneur et un économiste burkinabè. Il est cofondateur et directeur général de Terra Invest Africa, une société de capital-investissement. Le 10 septembre, il a obtenu le deuxième prix Orange de l’entrepreneur social (POESAM 2025) au Burkina Faso.

Fondée en 2018, Terra Invest Africa intervient dans l’investissement, le financement et l’accompagnement de projets à impact économique, social et environnemental en Afrique. L’entreprise s’oriente particulièrement vers les infrastructures durables et écologiques.

Le projet présenté par l’entrepreneur au POESAM s’intitule Terra Biga, une plateforme de financement participatif fondée en 2022 par Terra Invest Africa. Elle met en relation organisations non gouvernementales, citoyens et membres de la diaspora avec des projets sociaux en Afrique. Elle intègre un outil de cartographie des initiatives et utilise l’intelligence artificielle pour renforcer la coordination et le suivi des financements.

La plateforme propose plusieurs modèles de participation : le don, l’investissement en capital et le capital-risque. Elle permet ainsi aux porteurs de projets de sélectionner le mode de financement correspondant à leurs besoins, tandis que les investisseurs peuvent diversifier leurs engagements.

En parallèle, Batiana Ismaail Franck Nacro est associé au cabinet Rosette Nacro Audit & Consulting, spécialisé en expertise comptable. Il est également cofondateur de l’école à but non lucratif Natahnaël-Laël, fondée en 2012. Cet établissement vise à offrir une éducation aux enfants de Talarghin, une commune du Burkina Faso dépourvue d’accès à l’eau courante et à l’électricité.

Il est diplômé de l’université de Montpellier où il a obtenu en 2018 un master en économie. Après des stages d’été à Bank of Africa et UBA Group, il a intégré en 2018 la Société financière de garantie interbancaire du Burkina Faso (SOFIGIB) en tant qu’analyste en recherche financière. Entre 2019 et 2020, il a poursuivi son parcours à Londres, comme analyste financier chez MotorK, une entreprise technologique active dans le secteur automobile.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Au Togo, les tontines passent de la sphère informelle à un cadre numérique plus sécurisé, entre autres grâce à la fintech Ollo Africa. Elle a récemment obtenu un agrément d’Établissement de Paiement auprès de la BCEAO.

Ohana Africa est une solution de technologies financières développée par la jeune pousse togolaise Ollo Africa. Avec son application mobile, elle permet d’organiser et de gérer les tontines en ligne. La solution a été lancée en août 2024 par Mawuna Koutonin, président-directeur général de la start-up.

L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5000 fois, selon les données de Play Store. L’utilisateur crée un compte et accède à un espace numérique où il peut lancer un groupe d’épargne, définir les règles de contribution, suivre les versements et planifier la redistribution des fonds. Chaque transaction est tracée, ce qui limite les risques de malentendus.

Le système intègre également des options de rappel et de notifications automatiques pour faciliter la discipline au sein du groupe. Il répond ainsi aux problématiques de fiabilité des tontines traditionnelles et de sécurité des fonds, de quoi réduire les litiges et à renforcer la confiance entre participants.

Au-delà de la gestion collective, l’application permet aux personnes peu familières avec les banques d’accéder à une solution d’épargne structurée, tout en ouvrant des perspectives d’intégration future avec d’autres services financiers digitaux. Elle se veut un outil pratique, simple d’utilisation et en phase avec les réalités locales.

Son déploiement s’inscrit dans la tendance croissante de la fintech en Afrique, où les applications mobiles contribuent à transformer des pratiques économiques traditionnelles en solutions digitales modernes. Outre le Togo, elle est présente au Nigeria et au Kenya.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Il développe des solutions numériques qui transforment l’accès aux services financiers et immobiliers pour les communautés internationales. Il propose une approche centrée sur la connectivité et l’efficacité des systèmes transfrontaliers.

Khalid Ashmawy (photo) est un entrepreneur égyptien et un informaticien. Il est le fondateur de Munify, une néobanque transfrontalière innovante destinée notamment à la diaspora égyptienne.

Fondée en janvier 2025, Munify propose une solution bancaire numérique complète, accessible depuis les États-Unis et le Moyen-Orient. La plateforme permet d’envoyer des fonds en temps réel à faible coût, grâce à une infrastructure propriétaire reliant directement les systèmes bancaires internationaux.

Les utilisateurs peuvent ouvrir un compte en dollars américains en quelques minutes, obtenir une carte de débit virtuelle et protéger leurs avoirs contre la volatilité de la livre égyptienne — une fonctionnalité précieuse dans un contexte économique instable.

La mission de Munify consiste à « simplifier et à améliorer les services financiers destinés aux entreprises en fournissant des solutions sécurisées, innovantes et évolutives qui favorisent la croissance et l’efficacité ». En septembre 2025, la néobanque a levé 3 millions de dollars avec le soutien d’Y Combinator, BYLD et Digital Currency Group.

Khalid Ashmawy est également cofondateur de Huspy. Fondée en 2019, cette société développe une super application pour le marché immobilier, permettant aux utilisateurs d’acheter, vendre, financer ou louer un logement en Europe et au Moyen-Orient.

Il est diplômé de l’Université allemande du Caire, où il a obtenu en 2010 une licence en informatique. Il détient aussi un master en informatique obtenu en 2011 à l’Université de Stuttgart, en Allemagne. Il a commencé sa carrière professionnelle en 2012 chez Microsoft aux États-Unis comme ingénieur logiciel, puis a travaillé de 2016 à 2019 comme responsable technique chez Uber.

Melchior Koba

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Ingénieur de formation et passionné par les solutions numériques, il construit son parcours entre innovation technologique et entrepreneuriat, en plaçant la création d’outils pratiques au centre de son engagement.

Cabrel Dji (photo) est un ingénieur en télécommunications et un entrepreneur technologique camerounais. Il est cofondateur et directeur général de FreemoPay, une start-up de technologie financière.

Fondée en 2021, FreemoPay développe une solution destinée aux petits commerçants pour faciliter la réception des paiements sans contrainte liée à la disponibilité de monnaie physique. L’application propose des services d’épargne, de paiement et de prêt. Sa mission est de moderniser et de sécuriser la gestion des tontines, grâce à une technologie innovante qui facilite la vie des Camerounais.

Concrètement, l’application permet de cotiser à distance et à tout moment. Les petites entreprises peuvent y inscrire et gérer les membres de leurs tontines, recevoir des notifications instantanées lors des versements et accéder à des rapports automatisés et détaillés.

Avant FreemoPay, Cabrel Dji avait lancé en 2019 IMOBBIS, une application destinée à simplifier la recherche de logement, qu’il a dirigée jusqu’en 2022. Il a également cofondé en 2021 ThêtaTECHS, un prestataire de services informatiques et technologiques, dont il a été directeur général jusqu’en 2022.

Il est diplômé de l’Université de Yaoundé I, où il a obtenu une licence en électronique, électrotechnique et automatique. Il a ensuite poursuivi sa formation à l’École nationale supérieure des postes et télécommunications du Cameroun, dont il est diplômé en télécommunications (2021) et en sécurité des réseaux et systèmes (2023).

Melchior Koba

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En Afrique, le développement des infrastructures de paiement devient un enjeu stratégique pour les échanges commerciaux. Certains entrepreneurs se positionnent pour créer des systèmes capables de connecter les marchés locaux aux flux financiers internationaux.

Lacina Pehon Coulibaly (photo) est un entrepreneur ivoirien. Il est le fondateur et le directeur général de ClaPay, une start-up de technologie financière qui développe une infrastructure de paiement visant à connecter l’Afrique à l’économie mondiale.

Fondée en 2019, ClaPay conçoit des technologies et infrastructures de paiement pour les entreprises et institutions souhaitant offrir une expérience sécurisée et accessible à leurs clients. La start-up propose un agrégateur de paiements permettant d’accepter des transactions partout en Afrique, sur des applications mobiles et web.

« Nous nous présentons sous forme de portefeuille électronique sur lequel on peut créer des comptes en plusieurs devises étrangères, envoyer, demander, recevoir et faire des paiements en ligne. La start-up propose en réalité un portefeuille électronique qui permet d’envoyer et de recevoir de l’argent sans frais, en utilisant les services de mobile money », expliquait Lacina Pehon Coulibaly en 2022.

La solution facilite le paiement pour les entreprises comme pour les particuliers. ClaPay, qui se concentre sur les marchés africains, est déjà présente dans dix pays, parmi lesquels la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, le Bénin et le Togo.

La start-up propose également des services d’audit informatique, de sécurité des systèmes et réseaux, ainsi que de sécurité électronique. Elle accompagne les entreprises dans leur intégration numérique, en développant des applications web et mobiles.

Lacina Pehon Coulibaly est docteur en droit bancaire, droit des affaires, finance et valeurs immobilières. Il a obtenu son diplôme en 2022 à l’Académie russe du travail et des relations sociales de Moscou, avec la mention très honorable et les félicitations du jury. Il a également reçu le prix de la meilleure thèse en droit à Moscou.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La fintech Kredete, spécialisée dans l’inclusion financière des immigrés africains, a annoncé le lundi 15 septembre avoir levé 22 millions $ en Série A. L’opération a été menée par AfricInvest, avec la participation de Partech et de Polymorphic Capital. Les fonds permettront à la start-up de financer son expansion au Canada, au Royaume-Uni et en Europe.

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Portée par l’essor fulgurant de la téléphonie mobile, l’Afrique a transformé le téléphone en véritable outil bancaire. Des millions de personnes auparavant exclues du système financier accèdent désormais à des services de transfert, d’épargne et de paiement. Une mutation profonde et discrète qui redessine les économies et bouscule les modèles traditionnels de la finance.

Depuis une quinzaine d’années, l’Afrique est au cœur d’une révolution financière déterminante : celle du Mobile Money. Ce système, qui permet d’envoyer, recevoir et stocker de l’argent à partir d’un simple téléphone portable, a radicalement transformé les usages financiers sur le continent. Alors que 57 % des Africains ne possédaient toujours aucun compte bancaire en 2021 selon le rapport « Digital Banking In Sub-Saharan Africa » de BPC et Fincog, le nombre de comptes Mobile Money a continué de prendre de l’ampleur.

Lancé au Kenya en 2007, le service comptait un peu plus de 57 millions d’abonnés en Afrique subsaharienne en 2012. Neuf ans plus tard, en 2021, ce chiffre avait grimpé à 621 millions d’utilisateurs. En 2024, l’Afrique a atteint 1,1 milliard de comptes Mobile Money enregistrés (53% du nombre mondial), représentant 81 milliards de transactions financières d’une valeur de 1,1 trillion de dollars (66% de la valeur mondiale), d’après les données de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).

En Afrique, le Mobile Money est devenu bien plus qu’un simple outil de transfert. Il est devenu une industrie à part entière génératrice de croissance, d’inclusion financière et d’opportunités socio-économiques. De Nairobi à Dakar, en passant par Abidjan et Lagos, le téléphone portable a transformé la manière dont des millions d’Africains accèdent aux services financiers, créant un impact mesurable sur le produit intérieur brut (PIB) et sur la vie quotidienne.

Un poids croissant dans le PIB africain

Le secteur de l’argent mobile ne se contente plus d’inclure les populations exclues du système bancaire traditionnel : il contribue massivement à l’économie. Selon les données de 2023, le PIB total des pays disposant de services de Mobile Money était supérieur de 720 milliards de dollars à ce qu’il aurait été sans cette innovation. En Afrique subsaharienne, berceau et épicentre de cette révolution, la contribution est passée de 150 milliards de dollars en 2022 à 190 milliards en 2023. Les écarts sont toutefois notables selon les zones.

1 contibution

Source: GSMA

« Le Mobile Money a eu un impact plus important sur le PIB des pays d'Afrique de l'Ouest que partout ailleurs sur le continent. Cela apparaît clairement lorsque l'on compare les pays d'Afrique subsaharienne. Au Bénin, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Sénégal et au Liberia, le Mobile Money a contribué à plus de 5 % du PIB. En Afrique de l'Est, le Mobile Money a contribué à plus de 5 % du PIB du Kenya, du Rwanda, de l'Ouganda et de la Tanzanie. Ailleurs en Afrique subsaharienne, la contribution du Mobile Money au PIB a été mitigée. En Afrique centrale, le Cameroun, le Congo et le Gabon ont chacun enregistré une contribution comprise entre 5 % et 8 %. En Afrique australe, où le Mobile Money est moins répandu, les contributions au PIB restent généralement inférieures à 5 %. À mesure que l'utilisation du Mobile Money se développe en Afrique subsaharienne, son impact sur le PIB national pourrait également augmenter ».

Des impacts socio-économiques tangibles

Au-delà des chiffres macroéconomiques, l’argent mobile a des répercussions directes sur la vie des populations. Au Mali, la start-up OKO, en partenariat avec Orange Money, a permis à plus de 41 000 agriculteurs de souscrire à une assurance indicielle contre les aléas climatiques. En Éthiopie, l’alliance entre Lersha, Telebirr et M-PESA propose prêts groupés et couvertures agricoles, renforçant la sécurité alimentaire. Le modèle pay-as-you-go (PAYG), qui permet d’acheter des kits solaires en payant par mobile, explose en Afrique de l’Est. Des pays comme le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie illustrent comment Mobile Money et énergies renouvelables forment un tandem pour l’électrification rurale. Selon la GSMA, le Mobile Money contribue à 15 des 17 Objectifs de Développement Durable, notamment la lutte contre la pauvreté, l’égalité des genres et l’accès à l’éducation.

Le Mobile Money permet aujourd’hui : d’épargner directement depuis son téléphone, d’accéder à du crédit, de souscrire à des assurances, de régler des factures, des frais scolaires ou des paiements marchands. Cette diversification transforme les téléphones en banques de poche, adaptées aux besoins d’une population souvent éloignée des agences bancaires. En 2024, toutes les régions africaines ont enregistré une progression de l’usage du Mobile Money.

Aperçu régional de la Croissance en Afrique (2024)

Région

Services actifs

Comptes enregistrés

Comptes actifs 30j

Transactions

Valeur des transactions

Afrique subsaharienne

N/A

1,1 milliard (+19%)

286 millions (+12%)

81 milliards (+22%)

1,1 trillion USD (+15%)

Afrique de l'Ouest

74

485 millions (+21%)

97 millions (+13%)

22 milliards (+15%)

357 milliards USD (+5%)

Afrique de l'Est

57

459 millions (+15%)

149 millions (+12%)

52 milliards (+25%)

649 milliards USD (+23%)

Afrique australe

15

27 millions (+19%)

4 millions (-20%)

543 millions (-9%)

6 milliards USD (+4%)

Afrique centrale

19

104 millions (+24%)

32 millions (+13%)

7 milliards (+22%)

83 milliards USD (+7%)

Afrique du Nord

13

25 millions (+24%)

3 millions (+44%)

262 millions (+63%)

10 milliards USD (+53%)

Source : Agence Ecofin

Les leaders du marché

Le succès enregistré par le Mobile Money au fil des années en Afrique a suscité un investissement croissant des opérateurs télécoms dans le service. Aujourd’hui, quelques leaders se démarquent clairement sur le marché.

Orange

Depuis son lancement en 2008 en Côte d'Ivoire, Orange Money a évolué pour devenir un acteur majeur de l’inclusion financière, atteignant 40 millions d’utilisateurs actifs et 164 milliards € de transactions en 2024. Le service qui est disponible dans les 16 marchés africains du groupe télécoms français revendique 25 millions de transactions par jour. Lors d’un atelier organisé le 15 avril 2025, dans le cadre du GITEX au Maroc, Jérôme Hénique, alors directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA), déclarait qu’Orange Money a vu sa valeur de transactions plus que doubler entre 2021 et 2024. Elle est passée de 46 milliards € à 164 milliards €. Le service enregistre jusqu’à 700 millions € transférés chaque mois, et des services financiers tels que le crédit et l’épargne avec Orange Bank Africa qui compte 1,7 million de clients en 2024 et en partenariat avec d’autres banques dans les pays où Orange Bank Africa n’est pas présent.

MTN 

En 2024, le groupe MTN a revendiqué plus de 63 millions d'utilisateurs actifs mensuels de son service MTN MoMo dans 14 de ses 16 marchés. Ceux-ci ont effectué plus de 20 milliards de transactions pour une valeur totale supérieure à 320 milliards de dollars américains, révèle l’entreprise télécoms. Comme son concurrent Orange Money, MTN MoMo permet notamment aux utilisateurs d'accéder à des services de paiement, de commerce électronique, d'assurance, de prêt et de transfert d'argent.

Airtel Africa

La branche du groupe de télécommunications indien Bharti Airtel revendiquait 38 millions de clients Airtel Money (+20,7 %) sur les 14 marchés africains en 2024. La solution qui propose des services d’envoi et retrait d’argent, de paiement par portefeuille électronique, des microcrédits, des services d'épargne et des transferts d'argent internationaux a généré un chiffre d'affaires de 837 millions de dollars en 2024. Soit une croissance de 32,8 % à taux de change constant par rapport aux 692 millions de dollars enregistrés en 2023.

Vodacom Group

La société a déclaré 87,7 millions de clients pour ses services financiers mobiles, y compris Safaricom, pour l’exercice financier 2024 clos en mars 2025. Les solutions VodaCash et M-Pesa, opérationnels à travers huit marchés africains, ont traité plus de 450,8 milliards de dollars de transactions sur l'année, soit une hausse de 18,3 %. Le chiffre d'affaires des services financiers a progressé de 17,6 % sur une base normalisée, représentant 11,6 % du chiffre d'affaires des services du Groupe. Safaricom a également enregistré un chiffre d'affaires de 22,6 milliards de rands dans le secteur des services financiers. Pour le M-Pesa en particulier, proposé par Safaricom au Kenya et en Ethiopie, le service a généré 161,1 milliards shillings kényans (1,2 milliard $) pour 37,1 millions d’utilisateurs.

Les obstacles à surmonter

Malgré l’impact considérable du Mobile Money sur l’économie africaine et les conditions de vie de millions de personnes, plusieurs défis freinent la pleine expression du potentiel transformateur du service.

L’écart persistant dans la possession de téléphones mobiles, prérequis pour l’utilisation des services financiers, avec 8% de femmes en moins que d’hommes propriétaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Cet écart varie selon les pays : l’Éthiopie affiche par exemple un niveau particulièrement bas (plus d’un tiers des femmes sans mobile).

La fracture de genre persiste aussi en matière de possession d’un compte Mobile Money dans plusieurs pays. GSMA révèle que la plupart des pays étudiés en 2023 n'ont constaté aucune amélioration du taux de détention de comptes bancaires par les femmes ni de leur écart de genre respectif en 2024. Pour certains, l'écart de genre stagne pour la troisième année consécutive. C'est le cas du Sénégal où la détention d'un compte bancaire est désormais quasi universelle pour les hommes, mais plus d'un quart des femmes n'en possèdent toujours pas. Une amélioration a été constatée au Nigeria, où l'écart entre les sexes est passé de 46 % à 41 %. En 2024, le taux de détention de comptes bancaires a augmenté tant chez les hommes que chez les femmes.

La faible littératie financière numérique fait que beaucoup d’utilisateurs maîtrisent mal les fonctionnalités avancées en Afrique. En 2024, des écarts entre les sexes existaient pour les transactions de base, telles que les dépôts, les retraits et les virements P2P, ainsi que pour les transactions liées à l'écosystème et les services financiers connexes, déplore GSMA.

Parmi tous les adultes ayant déjà utilisé l'argent mobile, les femmes de presque tous les pays étudiés étaient moins susceptibles d'avoir utilisé le Mobile Money. Au Sénégal, 5 % des femmes, contre 16 % des hommes, ont indiqué recevoir des salaires ou des rémunérations. Au Nigeria, un quart des femmes interrogées contre 41 % des hommes ont affirmé recevoir des paiements d'un client. Au Kenya, la moitié des femmes kenyanes interrogées avaient effectué un paiement marchand, contre deux tiers des hommes.

1 proportion

Source : GSMA

À mesure que l'écosystème financier mondial devient de plus en plus interconnecté, le risque de fraude s'est accru. Dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, l'usurpation d'identité, la fraude interne, la cyberfraude et la fraude par des agents ont eu un impact sur l'argent mobile. GSMA explique que chaque catégorie de menace peut être subdivisée en typologies plus précises, telles que l'ingénierie sociale, l'attaque de type « man-in-the-middle » et les logiciels malveillants, entre autres. La GSMA considère que de nombreux régulateurs soutiennent modérément la lutte contre la fraude liée à l'argent mobile. Elle affirme que plus de 70 % des fournisseurs de Mobile Money estiment que les autorités chargées de l’application de la loi sont inefficaces, faute de compétences techniques, de moyens suffisants et en raison de la corruption.

Une industrie appelée à peser davantage

L’argent mobile est désormais reconnu comme un moteur structurel du développement africain. Il ne s’agit plus seulement d’un outil d’inclusion, mais d’une industrie intégrée, capable de générer des revenus, d’accroître la résilience des ménages et de soutenir des secteurs stratégiques comme l’agriculture et l’énergie.

Avec plus d’un trillion de dollars de transactions enregistrées en 2024, le Mobile Money est devenu un pilier de l’économie numérique africaine. Son avenir reposera sur deux leviers clés : généraliser l’interopérabilité internationale, afin de fluidifier les transferts transfrontaliers directement entre opérateurs télécoms de régions différentes, et le renforcement de la confiance par la régulation et la lutte contre la fraude.

Muriel Edjo

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Après plusieurs années passées dans des institutions financières, elle se tourne vers l’entrepreneuriat. Son objectif est de permettre aux Kényans de financer plus facilement leurs projets.

Janet Kuteli (photo) est une entrepreneure kényane active dans le secteur financier en Afrique. Elle est fondatrice et directrice générale de Fortune Credit, une institution de microfinance basée à Nairobi.

Fondée en 2014, Fortune Credit vise à soutenir les populations marginalisées et les petits entrepreneurs exclus des banques traditionnelles, notamment dans le secteur informel, comme les conducteurs de taxi-moto. L’entreprise propose des services de crédit et d’assurance pour faciliter l’autonomisation économique des populations rurales du Kenya.

Fortune Credit s’appuie sur les données des plateformes de paiement mobile, telles que M-Pesa, pour évaluer le profil de crédit des emprunteurs et proposer des prêts adaptés aux besoins des travailleurs indépendants. Ce mécanisme permet à de nombreux conducteurs de moto d’obtenir un financement pour acquérir leur propre véhicule, faisant de leur outil de travail un actif durable.

L’institution offre également des prêts agricoles destinés aux petits exploitants, entrepreneurs et coopératives. Ces solutions de financement permettent l’achat d’intrants et d’équipements, ou le développement des activités agricoles.

Fortune Credit a été retenue parmi les dix finalistes de l’édition 2025 d’Africa’s Business Heroes. L’entreprise compte plus de 23 000 clients actifs, a octroyé plus de 40 000 prêts depuis sa création et collabore avec plus de vingt partenaires à l’international.

Janet Kuteli est diplômée de la Kenyatta University au Kenya, où elle a obtenu en 2001 un bachelor en comptabilité et en 2012 un master en administration des affaires. Elle a commencé sa carrière en 2007 à la Co-operative Bank of Kenya, où elle a occupé successivement les postes de directrice adjointe du département des microcrédits et de directrice des succursales d’Embakasi puis de Kawangware. Entre 2013 et 2014, elle a dirigé la succursale de la National Bank of Kenya à Kenyatta.

Melchior Koba

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