Les technologies numériques transforment profondément l'agriculture en intervenant à chaque étape de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation. Il est donc essentiel d'accorder une attention particulière en multipliant les financements pour soutenir cette transformation.
Orange, en partenariat avec l'Union européenne et la Coopération allemande (GIZ), a récemment annoncé le lancement de « DigiGreen & Agri », un projet ambitieux visant à renforcer l'usage du numérique dans la filière cacao en Côte d’Ivoire.
Ce partenariat ambitieux bénéficie d´un financement conjoint de 7,6 millions d’euros et sera mis en œuvre sur une durée de 3 ans, avec pour objectif principal la création d'emplois pour la jeunesse dans l'agriculture numérique ou e-agriculture. L'accent est particulièrement mis sur les jeunes des zones rurales, les femmes, les filles, ainsi que les personnes en situation de handicap, à travers l'Orange Digital Center en Côte d'Ivoire.
« Les Orange Digital Centers sont des vecteurs essentiels de cette transformation, offrant un écosystème d'innovation gratuit et ouvert à tous, avec une attention particulière portée aux jeunes, aux femmes et aux personnes vulnérables. Ensemble, nous relevons le défi de construire un avenir numérique inclusif et respectueux de l'environnement, pour une économie plus durable et prospère », explique Jérôme Hénique, CEO Orange Afrique et Moyen Orient.
Le projet DigiGreen & Agri s'inscrit dans le cadre des efforts et de la volonté de l’Union européenne de renforcer les liens intelligents, propres et sécurisés dans le secteur du numérique, l'un des piliers de la Stratégie Global Gateway. Ladite stratégie a pour ambition de mobiliser jusqu'à 300 milliards d'euros pour développer des coopérations internationales dans les domaines du numérique, de l'énergie ou encore des transports.
En Côte d'Ivoire, la mise en œuvre du nouveau projet devrait contribuer à l'amélioration des compétences professionnelles, à la promotion de l'entrepreneuriat, à la modernisation et à l'innovation des filières de l'agriculture durable, de la transition bas-carbone et de la responsabilité sociale des entreprises. Le projet contribuera également à l'évolution de la filière cacao, qui contribue à 22 % du PIB et emploie 50 % de la main-d'œuvre active, mais ne reçoit que 5 % du financement bancaire.
Samira Njoya
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En janvier 2023, la fintech ghanéenne Zeepay a levé 10 millions $, ce qui a porté à 24,6 millions $ le total des fonds levés depuis son lancement en 2014. Elle veut continuer son expansion sur ses marchés et à capter de nouveaux capitaux.
La fintech ghanéenne Zeepay a réussi un tour de financement d’un montant inconnu auprès de sociétés d’investissements panafricaines telles que Africa50, Oikocredit, Injaro, Verdant Capital Hybrid Fund et I&P. L’annonce a été faite via un communiqué de presse publié le jeudi 4 avril. Les fonds contribueront à renforcer les opérations de Zeepay, en l’occurrence les services d’envois de fonds transfrontaliers et de mobile money, en Afrique et aux Caraïbes.
« Cette levée de fonds nous aidera grandement à achever notre campagne d’expansion dans le reste de l’Afrique. Notre plan à court et moyen terme est d’élargir nos services d’argent mobile à un minimum de dix pays supplémentaires au cours des deux prochaines années, en tirant parti des envois de fonds en partenariat avec MoneyGram, et nous sommes ravis de voir cette vision se concrétiser », a indiqué Andrew Takyi-Appiah, fondateur de la jeune pousse.
Spécialisée dans la gestion du règlement instantané d’envois de fonds vers des portefeuilles d’argent mobile en Afrique et aux Caraïbes pour le compte des principales organisations internationales de transfert d’argent (IMTO), Zeepay a été fondée en 2014. La fintech a déjà levé plus de 24 millions $ pour accélérer sa croissance sur ses marchés, notamment en Afrique et dans les Caraïbes. Elle est présente dans une vingtaine de pays dans le monde et grâce à sa technologie et ses divers partenariats, la fintech permet d'envoyer de l'argent à l'étranger via un portefeuille mobile vers plus de 150 pays en temps réel.
Pour rappel, la technologie financière est le segment le plus attractif du secteur technologique africain pour les investisseurs. En 2023, les jeunes opérant sur ce segment ont levé 852 millions $ et 1,9 milliard $ en 2022, selon les données de Partech Africa, une société d’investissement technologique ayant ses bureaux africains à Dakar (Sénégal) et à Nairobi (Kenya).
Adoni Conrad Quenum
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Les services financiers mobiles jouent un rôle essentiel dans le développement de l'inclusion numérique en Afrique, où une grande partie de la population n'a pas accès aux services bancaires traditionnels. Le numérique offre ainsi des opportunités de transformation significative dans ce domaine.
Le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac) va accompagner la République du Congo dans la mise en œuvre de la plateforme numérique de transactions financières CongoPay. Le directeur général du Gimac, Valentin Mbozo’o, l’a confirmé à l’issue d’une audience avec le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, le lundi 25 mars.
Dans le cadre de l'opérationnalisation de la plate-forme #CongoPay j'ai reçu en audience les Directeurs Généraux de @adencongobzv @Gimac et de @Exact-It https://t.co/eZbT5JM0Wf https://t.co/1vpSiP8mqM pic.twitter.com/ucjzLYtCUV
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) March 27, 2024
Dans le cadre de cette future collaboration, le Gimac s’engage à œuvrer pour l’opérabilité de la plateforme afin de permettre l’accessibilité à toutes les couches de la population. « En soutenant un projet de terminaison des paiements et des émissions, comme celui de CongoPay, il sera question de faire bénéficier plusieurs personnes de ces paiements digitaux, même les moins nanties et les plus fragilisées, indépendamment de leur pouvoir d’achat, de leur niveau de vie et de leur position dans la société », a expliqué Valentin Mbozo’o.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du cinquième pilier du Plan national de développement (PND) 2020-2026. L’objectif est d’aligner le Congo sur le développement de l’économie numérique, de permettre aux populations d’effectuer chaque jour des transferts d’argent simples grâce aux technologies de transactions électroniques.
La plateforme CongoPay, qui sera mise en œuvre par l’Agence de développement de l’économie numérique (Aden), a comme autre partenaire Mediasoft Lafayette, une société de services en ingénierie informatique implantée en Côte d'Ivoire. Cette plateforme nationale viendra en complément des services de transfert de la monnaie électronique déjà existants au Congo.
Une fois mise en œuvre, CongoPay devrait faciliter les échanges commerciaux et les transactions financières dans le pays. Elle contribuera également à améliorer l'efficacité de l'administration publique, facilitera l'inclusion financière en donnant accès aux services financiers de base, et favorisera la dématérialisation de la monnaie dans le pays.
Samira Njoya
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Le secteur technologique africain est en pleine croissance depuis une décennie. De plus en plus de véhicules d’investissement sont constitués sur le continent pour soutenir la croissance du secteur.
Le Fonds de Fonds Anava, un fonds de fonds mis en place en Tunisie pour soutenir l’initiative « Startup Tunisia », a annoncé le lundi 25 mars l’investissement d’un montant de 4 millions d’euros dans Janngo Capital Startup Fund (JCSF), un véhicule d’investissement axé sur la technologie en Afrique. Anava, d’une taille de 60 millions d’euros, est financé par la Banque mondiale, la Caisse des dépôts et consignations et la KFW.
L’objectif est d'investir dans environ 25 start-up en phase d'amorçage opérant dans la healthtech, la fintech et l’edtech en Afrique francophone, d’améliorer l'accès au marché et au capital pour les entreprises africaines et de contribuer à la création d’emplois durables à grande échelle, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes.
« Cet engagement contribue directement à investir au sein de start-up de premier plan en phase d’amorçage et à libérer un potentiel de croissance massif et un impact économique, social et environnemental positif en Tunisie et au-delà », explique Fatoumata Bâ, fondatrice et présidente exécutive de Janngo Capital.
Dans un contexte marqué par la chute des financements dans le secteur technologique en Afrique, les start-up du continent ont capté moins de capitaux en 2023 en comparaison à 2022. L’une des raisons qui explique cette chute des capitaux, selon le Programme des Nations unies pour le développement, est le fait que 89 % du capital-risque injecté dans l’écosystème technologique du continent est d'origine étrangère. Depuis le début de l’année, plusieurs fonds africains ont été lancés pour faciliter l’accès aux financements aux jeunes pousses du continent.
Pour rappel, les start-up africaines ont levé 1,8 milliard $ en 2023, en baisse de 40 % par rapport à 2022 où elles avaient levé 3 milliards $.
Adoni Conrad Quenum
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A travers cette prise de participation, l’IFC soutient indirectement des entreprises en phase de démarrage qui figurent parmi les moins financées d’Afrique. Cette initiative intervient dans un contexte marqué par une baisse de 36 %, à 3,2 milliards $, des levées de fonds des start-up africaines en 2023.
La Société financière internationale (IFC), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé le lundi 25 mars un investissement de 10,5 millions de dollars dans le fonds 4DX Ventures destiné aux entreprises technologiques en Afrique. Cet investissement a été réalisé par la nouvelle plateforme lancée en novembre 2022 par l’IFC pour renforcer les écosystèmes de capital-risque en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie centrale et au Pakistan.
Africa’s tech start-ups are making waves in fintech, climate tech, health tech, and other sectors. To support their growth, @IFC_org has invested in a tech-focused fund from 4DX Ventures.
— Sergio Pimenta (@SPimentaIFC) March 25, 2024
Learn more: ➡️https://t.co/gvVx5mprUx#IFCinAfrica #IFCinvests pic.twitter.com/L3HNxDBGj7
« En soutenant le développement d'écosystèmes technologiques dans les marchés émergents, la plateforme de capital-risque de l'IFC vise à améliorer l'accès aux services clés, à stimuler la compétitivité des entreprises et à promouvoir la création d'emplois grâce à la transformation numérique », a déclaré Mohamed Gouled, vice-président des industries à l'IFC.
L’investissement de l’IFC dans le fonds 4DX Ventures s’inscrit dans le cadre de l’engagement commun de soutenir les entrepreneurs technologiques dont les innovations aideront l'Afrique à faire un bond en avant dans des domaines critiques tels que le climat, les soins de santé, la fintech, le commerce électronique et l'éducation.
Il intervient dans un contexte marqué par une baisse de 36 % (d'après le cabinet d'études TechCabal Insights), à 3,2 milliards de dollars, des levées de fonds des start-up africaines en 2023. Selon les données de l’IFC, l'Afrique fait partie des régions les moins desservies par le capital-risque, ne recevant que 2 % du volume mondial des opérations de capital-risque au troisième trimestre de 2023.
Ainsi, cet investissement devrait davantage soutenir les entreprises africaines en phase de démarrage sur le continent. Elle permettra d'aider les start-up technologiques prometteuses à créer des entreprises transformatrices et à avoir un impact durable sur le développement du continent.
Samira Njoya
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Avec le recul des financements dans le secteur technologique en Afrique, les initiatives se sont multipliées sur le continent pour soutenir ce secteur en pleine croissance.
La société sud-africaine de capital-risque Conducive Capital a été lancée le mardi 6 mars à Johannesburg, en Afrique du Sud. Créé par Clive Butkow (photo, à gauche), fondateur et ancien PDG de Kalon Venture Partners, et Mitchan Adams (photo, à droite), cofondateur d'Ozow et président-directeur général d'Aions Creative Technology, la nouvelle entité investira dans les start-up en phase de démarrage et de croissance en Afrique du Sud et sur tout le continent.
Conducive Capital effectuera sa première levée de capitaux d’un montant de 15 millions $ en juillet prochain et aura 24 mois pour clôturer son fonds de plus de 50 millions $.
« Nous allons au-delà des investissements monétaires. En plus du financement, Conducive Capital s'engage à fournir un soutien complet, en offrant des conseils stratégiques, une expertise opérationnelle et un mentorat pour nourrir les start-up, en facilitant leur croissance pour en faire des leaders de l'industrie », a indiqué Mitchan Adams.
La création de cette entité intervient dans un contexte où les financements ont reculé dans l’écosystème technologique africain en 2023. Les initiatives se sont multipliées sur le continent avec la mise en place de plusieurs fonds comme Sawari Ventures pour les start-up d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ou encore Timbuktoo financé par le Programme des Nations unies pour le développement et des pays africains. La Banque africaine de développement a également approuvé une participation de 10,5 millions $ dans Seedstars Africa Ventures pour soutenir ses investissements dans les start-up d'Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, il faut souligner que si la nouvelle année a commencé timidement avec 77 millions $ levés par les jeunes pousses du continent en janvier 2024, d’après Africa : The Big Deal, une base de données sur le financement des start-up en Afrique qui prend en compte des transactions d’au moins 100 000 $, le montant a quasiment triplé en février atteignant 217 millions $. L’apport des nouvelles entités de capital-risque et la clôture du deuxième fonds africain de Partech à plus de 300 millions $ sont de bon augure pour l’écosystème technologique africain.
Adoni Conrad Quenum
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La numérisation de l'éducation en Afrique offre un potentiel considérable pour transformer les systèmes éducatifs et améliorer les résultats scolaires. Cependant, des défis persistent, tels que le manque d’infrastructure ainsi que la nécessité de former les enseignants à ces nouvelles technologies.
L’Union européenne (UE) a récemment octroyé une subvention d’environ 8,1 millions de rands (422 000 $) à L'université de Johannesburg (UJ) pour diriger le projet Pro-TELDE (Promotion de l'apprentissage assisté par la technologie et de l'éducation numérique) dans les collèges sud-africains d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP).
Financé par le programme Erasmus de l’Union européenne, le projet vise à exploiter les opportunités offertes par l'intelligence artificielle (IA) pour révolutionner l'éducation et favoriser un environnement d'apprentissage continu et d'innovation.
— University of Johannesburg (@go2uj) February 24, 2024
« Le projet Pro-TELDE reflète l'engagement de l'UJ à faire progresser l'éducation numérique et à autonomiser les éducateurs pour réussir à l'ère numérique, en favorisant un changement sociétal positif grâce à des initiatives éducatives transformatrices », a déclaré le professeur Tankiso Moloi, titulaire de la chaire de recherche 4IR à la Johannesburg Business School, UJ.
Le financement de l’Union européenne s'inscrit en droite ligne de l'engagement de l'UJ en faveur de l'éducation numérique. L'université a récemment fait des progrès considérables dans le domaine de l'IA, se classant au sixième rang des universités africaines pour ses contributions à la recherche en matière d'IA.
Ainsi, dans le cadre du projet, les éducateurs de l'enseignement et de la formation professionnels seront dotés des outils nécessaires pour naviguer et prospérer dans cette nouvelle ère. Un répertoire de ressources éducatives numériques validées, spécifiquement adaptées aux éducateurs sud-africains, sera également mis en ligne pour servir de phare de la connaissance et de l'innovation, leur offrant l'accès à une multitude d'informations et d'outils pour affiner leurs méthodes d'enseignement.
En fournissant aux éducateurs les outils et les connaissances nécessaires pour s'adapter aux progrès numériques et les intégrer dans leur pratique pédagogique, cette initiative cherche à ouvrir la voie à un avenir plus prometteur et technologiquement plus avancé pour le secteur de l'éducation en Afrique du Sud.
Samira Njoya
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Malgré la baisse des financements en 2023, le secteur technologique africain est toujours aussi attractif. Une société d’investissement vient de clôturer un fonds pour les jeunes pousses du continent.
La société d’investissement dans le secteur technologique Partech clôt son deuxième fonds africain, Partech Africa 2, à 280 millions d’euros (plus de 300 millions USD). L’annonce a été faite via un communiqué publié le lundi 19 février.
Partech investira entre 1 et 15 millions $ pour les tours d’amorçage jusqu’aux levées de fonds de série C et prévoit d’investir dans une vingtaine de start-up à travers le continent.
We are so excited to announce that our Partech Africa II Fund has reached its final close at its hard cap above $300 Million! 💰
— Partech (@PartechPartners) February 19, 2024
Read more in @ulonnaya 's article in @TechCrunch: https://t.co/hWcjOTzWSn pic.twitter.com/aEtKjmMhnQ
« Nous sommes reconnaissants du soutien et de l'engagement de nos investisseurs : presque tous les investisseurs du fonds 1 ont réinvesti et certains ont plus que doublé leur engagement. [...] Nous sommes également honorés d'obtenir le soutien d'une nouvelle série d'investisseurs stratégiques des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d'Afrique, et pour certains d'entre eux, il s'agit de leur premier engagement dans la technologie africaine », a indiqué Cyril Collon, associé général chez Partech.
La clôture du fonds intervient dans un contexte où les levées de fonds des jeunes pousses du continent ont reculé de 54% à 2,3 milliards $ en 2023, d’après le rapport « 2023 Africa Tech Venture Capital » publié en janvier 2024 par Partech Africa. Cette tendance baissière observée dans le secteur du capital-risque ne rend pas le secteur technologique africain moins attractif puisque les montants injectés sont toujours aussi importants et de nouveaux investisseurs rejoignent l’aventure africaine de Partech.
Dans la foulée, la société d’investissement a annoncé l’ouverture de son bureau nigérian dans la ville de Lagos au Nigeria. Sur le continent, elle était présente à Dakar au Sénégal et à Nairobi au Kenya. Par ailleurs, Partech Africa 2 a déjà investi dans trois jeunes pousses dont une plateforme immobilière en Égypte, une start-up d'orchestration des paiements en Afrique du Sud et une plateforme de commerce électronique au Sénégal.
Adoni Conrad Quenum
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Les cryptomonnaies ont le vent en poupe sur le continent. Elles favorisent l’inclusion financière et permettent d’effectuer diverses opérations.
La firme américaine de technologie financière Visa s’associe avec le fournisseur d’infrastructures Web3 Transak pour faciliter les retraits de cryptomonnaies en monnaies fiduciaires dans 30 pays d’Afrique, apprend-on d’un post publié le mardi 30 janvier sur le compte X de Transak. Les utilisateurs de Transak devront utiliser Visa Direct, une solution de transfert de fonds développée par Visa, pour effectuer cette transaction avec plus de 40 cryptomonnaies.
Transak X Visa 💳
— Transak (@Transak) January 30, 2024
Now, millions of users from over 145 countries 🌍 can enjoy the freedom of converting over 40+ Cryptos 🪙to Fiat and deposit funds directly to their @Visa debit cards with @Transak.#TransakXVisa pic.twitter.com/S1edudUDXm
« En permettant les retraits par cartes en temps réel via Visa Direct, Transak offre une expérience plus rapide, plus simple et plus connectée à ses utilisateurs, facilitant la conversion des soldes crypto en fiat, qui peuvent être dépensés sur plus de 130 millions de sites marchands où Visa est accepté », a indiqué Yanilsa Gonzalez-Ore, responsable de Visa Direct et de la préparation de l'écosystème mondial pour l'Amérique du Nord chez Visa.
Les populations africaines ont massivement investi dans les cryptomonnaies. Entre juillet 2022 et juin 2023, les transactions de cryptomonnaies en Afrique subsaharienne ont atteint un montant de 117,1 milliards $, d’après Chainalysis. D’après la même source, le Nigeria se positionne comme le leader de ce secteur avec 56,7 milliards $ générés sur la même période et se classe au deuxième rang mondial en matière d’indice d'adoption des cryptomonnaies.
« Nous pensons que ce partenariat est un point d'inflexion pour le Web3 dans son ensemble. Désormais, des millions de personnes à travers le monde disposent d'un moyen simple de convertir leurs actifs numériques en monnaie locale, en temps réel et de manière intuitive », a expliqué Sami Start, cofondateur de Transak.
Adoni Conrad Quenum
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La fintech nigériane multiplie les partenariats avec les solutions de paiement pour étoffer sa passerelle de paiement. En ce début d’année, elle s’allie avec une licorne africaine.
Interswitch Group, une jeune pousse nigériane opérant dans les technologies financières, a annoncé l’ajout du portefeuille OPay Wallet dans sa passerelle de paiement Interswitch Payment Gateway (IPG), apprend-on d’un communiqué de presse publié le lundi 21 janvier. Cette intégration offre aux utilisateurs d’IPG une méthode de paiement supplémentaire, en plus des cartes bancaires, de Quickteller, du code QR ou encore de l’USSD.
We're thrilled to roll out our pivotal integration with @OPay_NG through our #InterswitchPaymentGateway (IPG), which effectively enables OPay users to seamlessly make direct payments for goods and services on merchants' websites from their OPay Wallets.https://t.co/0IMfgELG7p pic.twitter.com/SxuZBysCdP
— Interswitch Group (@InterswitchGRP) January 22, 2024
« Grâce à notre dernière collaboration avec OPay, nous sommes ravis d'introduire une nouvelle dimension de commodité de paiement pour les utilisateurs et les commerçants. Ce partenariat reflète notre engagement à introduire des innovations qui améliorent l'expérience du paiement numérique, et nous sommes impatients de voir l'impact positif qu'il aura sur l'ensemble de l'écosystème de paiement », a indiqué Muyiwa Asagba, directeur général de Digital Commerce & Merchant Acquiring chez Interswitch.
Devenue une licorne en 2019 après l’acquisition de 20 % de ses actions par le géant américain Visa, la fintech nigériane s’impose comme l’un des leaders du paiement numérique sur le continent. En septembre dernier, elle s’est associée à la firme de Mountain View pour intégrer sa solution de paiement Google Pay à IPG. Avec ce partenariat, elle vient encore élargir son parterre de solutions de paiement pour faciliter le quotidien des utilisateurs.
Quant à OPay, elle est devenue une licorne en 2021 après la réussite d’un tour de table de 400 millions $. Depuis, la fintech fait son bonhomme de chemin dans l’univers des paiements mobiles en Afrique. Pour rappel, le secteur des technologies financières est le plus en vogue sur le continent. Les start-up opérant sur ce segment attirent les plus importants capitaux et parmi les licornes du continent, seul Jumia opère dans le commerce électronique.
Adoni Conrad Quenum
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A travers cette prise de participation, la BAD soutient indirectement des entreprises en phase de démarrage qui figurent parmi les moins financées d’Afrique. Cette initiative survient dans un contexte marqué par la baisse de 36 %, à 3,2 milliards $, des levées de fonds des start-up africaines en 2023.
Dans une démarche résolue en faveur de l'innovation et du développement économique sur le continent, la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le mercredi 17 janvier à Abidjan, une participation de 10,5 millions de dollars au capital de Seedstars Africa Ventures, a annoncé la BAD dans un communiqué. Cette initiative vise à soutenir financièrement le fonds de capital-risque dans ses investissements ciblés en faveur des entreprises d'Afrique subsaharienne innovantes à fort potentiel de croissance.
Ledit communiqué précise que la BAD a contribué à hauteur de 7 millions de dollars de ses ressources ordinaires, complétés par 3,5 millions de dollars provenant du programme Boost Africa de l'Union européenne. Cette injection de fonds permettra à Seedstars Africa Ventures de s'étendre sur le continent et d'attirer d'autres investisseurs, renforçant ainsi l'écosystème entrepreneurial en Afrique.
Seedstars Africa Ventures concentrera ses investissements, évalués à 75 millions de dollars, sur des start-up en phase d'amorçage et de démarrage. Avec des investissements initiaux d'environ 250 000 euros (272 000 USD), le fonds prévoit également des injections de capitaux supplémentaires pouvant atteindre 5 millions d'euros pour soutenir la croissance des entreprises. L'accent sera mis sur des secteurs cruciaux tels que l'inclusion financière, les technologies de la santé, l'énergie hors réseau prépayée, les plateformes de vente au détail, et les chaînes de valeur agroalimentaires.
L'initiative devrait contribuer à la création de plus de 9 000 emplois à temps plein, avec une attention particulière à la promotion de l'emploi féminin. Alignés sur les objectifs de Boost Africa, ces investissements stimuleront également les secteurs clés tels que l'agriculture, la santé, l'industrialisation et l'énergie hors réseau, consolidant ainsi les efforts de la BAD en faveur de la réduction de la pauvreté, du développement durable et de l'intégration régionale.
Samira Njoya
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Les financements en capital-risque dans l’écosystème technologique africaine ont chuté en 2023. Pour relancer ce secteur devenu crucial pour de nombreux pays du continent, le PNUD a mis en place une initiative de concert avec les dirigeants africains.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a annoncé, en présence d’un parterre de dirigeants africains, le mercredi 17 janvier, lors de la 24e réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le lancement d’un fonds d’un milliard $ axé sur les start-up africaines. Baptisé « Timbuktoo », l’objectif est de mobiliser et d’investir 1 milliard $ de capital catalyseur et commercial pour transformer 100 millions de moyens de subsistance et créer 10 millions de nouveaux emplois dignes.
Au #wef24, nous avons lancé avec les pays africains l'initiative audacieuse et ambitieuse timbuktoo, qui se positionne comme la plus grande facilité de financement au monde pour soutenir l'écosystème des startups africaines.https://t.co/WKX6QYDpXo#timbuktooDavos pic.twitter.com/Alp7T8mNqE
— ONU Développement (@pnudfr) January 17, 2024
« Timbuktoo est un nouveau modèle de développement. Nous rassemblons des acteurs clés pour agir sur tous les fronts en même temps. Qu’il s’agisse d’une législation favorable aux start-up, de la création de start-up de classe mondiale et de la réduction des risques de capital pour augmenter les investissements, jusqu’aux UniPods – University Innovation Pods – établis à travers l’Afrique, nous visons à combler les lacunes critiques et à soutenir l’écosystème des start-up. Cela permettra aux innovations de se développer et de bénéficier aux populations d’Afrique et d’ailleurs sur la planète », a indiqué Achim Steiner, administrateur du PNUD.
La création de ce fonds intervient dans un contexte où les financements dans l’écosystème technologique africain sont en baisse en 2023 de 40% à 1,8 milliard $, d’après les données de la plateforme spécialisée britannique CB Insights. C’est le montant le plus bas levé par les jeunes pousses du continent depuis 2020 et son milliard $. Bien que cette tendance baissière soit mondiale, l'institution onusienne s'intéresse au cas africain en raison, entre autres, de la faible valeur mondiale des jeunes pousses africaines (0,2 %), du fait que 89 % du capital-risque injecté dans l’écosystème technologique du continent est d'origine étrangère et de la concentration de la majorité des financements dans la tech sur le continent au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et en Egypte.
Timbuktoo veut redistribuer les cartes et permettre à tous les jeunes Africains opérant dans le secteur technologique de bénéficier des ressources nécessaires pour mener à bien leurs projets. S’exprimant sur le sujet, le président du Rwanda, Paul Kagame, affirme : « nous ne pouvons pas accepter qu'une autre génération de jeunes africains ne dispose pas des outils nécessaires pour atteindre leur plein potentiel. [...] Avec l’objectif d’un milliard $ fixé par Timbuktoo, nous pouvons créer davantage d’opportunités pour que la jeunesse africaine puisse mettre à profit son talent et sa créativité ». Il a annoncé dans la foulée une contribution de 3 millions $ pour lancer le Fonds d'innovation africain de Timbuktoo qui sera hébergé à Kigali, au Rwanda.
Adoni Conrad Quenum
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Malgré la baisse des investissements sur le continent dans le secteur, l’écosystème technologique africain est toujours aussi attrayant. De nouveaux investisseurs s’installent sur le continent pour booster les jeunes pousses innovantes.
BEI Monde, une branche de la Banque européenne d’investissement (BEI), a annoncé le mercredi 10 janvier un investissement de 30 millions $ dans le fonds de capital-risque Seedstars Africa Ventures I. Cette action est soutenue par le secrétariat de l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS) à travers le programme Boost Africa avec une enveloppe de 10 millions $ et par l'Union européenne à travers le Fonds fiduciaire ACP pour un montant de 20 millions $.
We signed an equity investment of $30m in Seedstars Africa Ventures I to support entrepreneurs in Africa.
— EIB Global (@EIBGlobal) January 10, 2024
Backed by the EU & the OACPS through the Boost Africa programme and the ACP Trust Fund, the fund will boost growth and job creation on the continent. https://t.co/3eN1Oc63r3 pic.twitter.com/7npjGiwlsK
L’objectif est de stimuler la croissance et la création d’emploi sur le continent en investissant dans des entités qui tirent parti des technologies numériques pour fournir des services essentiels et renforcer l’efficacité des entreprises.
« Il est essentiel d’encourager et de promouvoir l’innovation et la transformation numérique pour bâtir des économies fortes et durables. L’entrepreneuriat africain détient la clé de l’avenir du continent, par la création d’emplois, la réduction des inégalités et l’amélioration de la qualité de vie. La BEI, dans le cadre de l’Equipe Europe, s’est engagée à soutenir les entreprises africaines et nous sommes fiers du succès de Boost Africa et du Fonds fiduciaire ACP », a indiqué Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.
Dans un contexte où les levées de fonds réalisées par les jeunes pousses africaines ont baissé de 36 % à 3,2 milliards $ en 2023, selon le cabinet TechCabal Insights, l’établissement d’un nouvel acteur en capital-risque axé sur le continent noir est une bonne nouvelle. Les startupers peuvent se tourner vers cette nouvelle source de financement pour donner vie à leurs projets et/ou amorcer la phase de croissance de leur jeune pousse.
Par ailleurs, il faut souligner que la plupart des investisseurs opérant sur le continent sont attirés par les écosystèmes technologiques kényan, sud-africain, égyptien et nigérian. En 2023, les start-up de ces quatre pays ont réalisé 74,9% des tours de table sur le continent. Les quatre premières transactions réalisées par Seedstars Africa Ventures I confirment cette tendance puisque le fonds financera deux jeunes pousses kényanes (Poa! Internet et Shamba Pride), une nigériane (Beacon Power Services) et une française (Bizao) axée sur l’Afrique.
Adoni Conrad Quenum
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Les coûts des transactions financières sont très élevés sur le continent. Pour, entre autres, trouver une solution fiable à ce problème, certains se tournent vers la blockchain avec la bénédiction de la Banque centrale.
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a approuvé la semaine dernière le lancement le 27 février prochain d’un stablecoin — un cryptoactif promettant une valeur stable contre une monnaie officielle et qui représente un moyen alternatif de paiement — indexé sur le naira. Baptisé cNGN, le nouveau cryptoactif sera mis en place par l’Africa Stablecoin Consortium (ASC), un regroupement de banques et de fintech nigérianes, avec pour objectif de faire du naira une monnaie mondiale adaptée à l’ère du numérique.
« Le cNGN inaugure une nouvelle ère de fluidité financière, jetant un pont entre le naira nigérian et le marché mondial par le biais de la technologie blockchain. Soutenu à hauteur de 1:1 par les réserves de naira détenues dans les banques commerciales désignées, le Stablecoin cNGN transforme le Naira en un outil dynamique pour les envois de fonds, le commerce, les échanges et les investissements à l'échelle mondiale », a indiqué le communiqué de l'ASC.
Ce stablecoin voit le jour quelques deux années après le lancement par la CBN de l’eNaira. C’est une monnaie numérique de banque centrale lancée en octobre 2021 qui a pour but, entre autres, d’augmenter l’inclusion financière et de faciliter les transactions financières, en l’occurrence les envois de fonds transfrontaliers, et à réduire leur coût. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Dans un rapport intitulé « Nigeria’s eNaira, One year after » et publié en mai 2023 par le Fonds monétaire international, il a été prouvé que l’adoption de l’eNaira a été en deçà des espérances de la CBN.
Le cNGN vient ainsi combler, selon l’ASC, les lacunes de l’eNaira et contrairement à la monnaie numérique de banque centrale nigériane, il n’aura pas de portefeuille dédié. Il sera accessible sur certaines blockchains publiques comme d’autres cryptoactifs.
« Plus qu'une simple monnaie, le cNGN raccourcit les délais de règlement, permettant des paiements qui traversent le monde rapidement, à la vitesse d'un message texte et à une fraction du coût. [...] Cette avancée ouvre la voie à des transactions financières instantanées, connectant de manière transparente l'économie dynamique du Nigeria aux marchés internationaux et offrant une efficacité sans précédent dans les interactions financières nationales et mondiales », peut-on lire dans le communiqué.
Adoni Conrad Quenum
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