Avec ce partenariat stratégique, le Sénégal se donne les moyens de transformer ses zones industrielles en centres de compétitivité numérique. L’objectif est d’intégrer des solutions innovantes et durables pour renforcer la productivité, l’efficacité énergétique et l’attractivité du secteur industriel.
Le pays ambitionne de faire de ses zones industrielles des moteurs de transformation numérique. Le lundi 28 avril 2025, l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI) et Orange Business Sénégal, filiale B2B du groupe SONATEL, ont signé une convention de partenariat stratégique visant à équiper les pôles industriels du pays de services digitaux de nouvelle génération.
Nous venons de sceller un partenariat stratégique avec l’APROSI pour accompagner la transformation numérique de l’industrie sénégalaise, en phase avec l'Agenda de Transformation Économique 2050.
— Groupe Sonatel (@GroupeSonatel) April 28, 2025
Ensemble, nous posons les bases d’une industrie digitale, où connectivité, data, IoT… pic.twitter.com/KBjNYEyOes
L’alliance vise à transformer les sites industriels en plateformes intelligentes, connectées, durables et compétitives, à même de répondre aux exigences de l’industrie 4.0. Orange Business apportera son expertise sur des volets clés comme la fibre optique, les réseaux privés, les services cloud et la cybersécurité. Cet accord va encore plus loin. Il prévoit également le déploiement de solutions de gestion énergétique intelligente, d’éclairage public connecté, de sécurité et de mobilité au sein des sites industriels.
Le partenariat inclut aussi un accompagnement des entreprises dans leur transition numérique. Des cas d’usage concrets autour de l’Internet des Objets (IoT), de la blockchain, de l’intelligence artificielle (IA) ou encore de la maintenance prédictive seront proposés pour moderniser les outils de production. Un comité stratégique ainsi qu’un dispositif de suivi-évaluation seront mis en place pour assurer la bonne exécution des projets.
Ce chantier s’inscrit dans la dynamique de l’Agenda de Transformation Économique Sénégal 2050, qui place le numérique au cœur des leviers de croissance et de compétitivité du pays. Il répond également à un contexte régional marqué par une concurrence accrue entre les pays d’Afrique de l’Ouest pour attirer les investissements industriels. Dans cette bataille stratégique, le développement de zones industrielles connectées et performantes pourrait offrir au Sénégal un avantage déterminant.
Le secteur industriel pèse environ 25 % du PIB sénégalais. En l’outillant avec des technologies de pointe, le pays espère améliorer sa productivité, fluidifier la logistique, optimiser la consommation énergétique et renforcer la traçabilité des chaînes de valeur. Le numérique devient ainsi un levier stratégique pour bâtir une industrie plus résiliente, plus compétitive et tournée vers l’avenir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement algérien multiplie les initiatives en faveur de la numérisation de l’éducation. Pour l’année scolaire 2024-2025, l’exécutif avait prévu de doter 1700 écoles primaires de tablettes.
Le gouvernement algérien veut doter la moitié des écoles primaires du pays en tablettes électroniques avant le début de la prochaine rentrée scolaire de septembre 2025. Le projet a été révélé le samedi 26 avril par Amara Ghalem, directeur des systèmes d'information au ministère de l'Éducation nationale. C’était en marge de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation.
Ainsi, environ 10 000 établissements sont ciblés par cette initiative puisque l’Algérie compte environ 20 000 écoles primaires. À ce jour, 3270 écoles ont été équipées de tablettes électroniques à l'échelle nationale, selon M. Ghalem.
La distribution de tablettes numériques dans les écoles s’inscrit dans le cadre de la numérisation du secteur, qui fait partie de l’ambition du gouvernement de développer la « société de l’information » à travers les infrastructures, les moyens de télécommunications et l’utilisation généralisée des TIC dans tous les secteurs de l’économie. L’exécutif veut faire de l’école algérienne un modèle de modernisation et d’innovation grâce aux outils numériques. Des plateformes numériques ont été déployées, notamment pour les enseignants, les parents d’élèves, l’évaluation des acquis et la prise de rendez-vous pour l'authentification des diplômes.
Les tablettes pourraient être utilisées dans la gestion des écoles. Elles permettront également aux élèves et aux enseignants des écoles primaires d’accéder à des ressources éducatives en ligne, d’effectuer des recherches, d’apprendre et de communiquer. Cette initiative pourrait améliorer la qualité de l’éducation et les performances scolaires à l’échelle nationale.
Malgré les opportunités offertes par la numérisation, il faudrait que le gouvernement algérien soit en mesure de distribuer les tablettes dans le délai imparti. Par exemple, pour l’année scolaire 2024-2025 en cours, l’exécutif avait prévu de distribuer des tablettes à 1700 écoles primaires afin de porter le nombre d’établissements équipés à 5000. À ce jour, 3270 écoles ont été couvertes. Par ailleurs, certaines écoles restent encore exclues du programme. Une seule tablette par établissement peut s’avérer insuffisante pour répondre aux besoins pédagogiques. L’efficacité de cette initiative dépend également de la disponibilité d’une connexion Internet fiable dans les établissements, ainsi que des compétences numériques des enseignants et des élèves pour exploiter pleinement ces outils.
D’ailleurs, au cours de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation, plusieurs défis ont été soulignés. Les participants ont notamment souligné qu’il fallait sensibiliser « aux risques de cybersécurité pour garantir un environnement numérique sûr au sein des établissements éducatifs et développer une nouvelle version du système d'information du secteur en adéquation avec les exigences de la transformation numérique du pays et les aspirations de la communauté éducative », a relayé Algérie Presse Service (APS).
Isaac K. Kassouwi
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Parmi les chantiers stratégiques engagés par le Sénégal, la santé numérique s’impose comme une priorité. Un an après le lancement du PAENS, les résultats sont jugés encourageants avec plusieurs projets déjà opérationnels.
Le Sénégal a lancé six projets majeurs pour accélérer la numérisation de son système de santé, a annoncé, lundi 28 avril, Ibrahima Khaliloulah Dia, directeur de la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de la santé (CSSDOS). Cette initiative vise à transformer la gouvernance sanitaire du pays en s’appuyant sur des solutions technologiques innovantes.
Les projets concernent la mise en œuvre du dossier patient informatisé, le développement de la télémédecine, la création d’un Système d’information hospitalier (SIH), d’un Système d’information géographique en santé (SIGS), ainsi que la numérisation de la gestion des médicaments et des activités communautaires. Un sixième axe, consacré à la gouvernance numérique, vient structurer l’ensemble.
« À ce jour, deux hôpitaux, un centre de santé et un poste de santé utilisent le dossier patient numérique, totalisant plus de 127 000 patients enregistrés, plus de 355 000 prestations financières et plus de 66 000 actes médicaux », a précisé Ibrahima Khaliloulah Dia.
Ces avancées s’inscrivent dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique au Sénégal (PAENS), en cohérence avec la stratégie numérique nationale, le New Deal Technologique. La santé y occupe une place centrale, au même titre que l’éducation et l’administration. L’objectif est double : renforcer l’accès équitable aux soins et positionner le pays comme un leader régional en matière de santé numérique.
À l’horizon 2034, les autorités visent notamment une couverture santé entièrement numérisée, un recours accru à la télémédecine pour limiter les évacuations coûteuses, ainsi qu’une prise de décision fondée sur des données fiables et en temps réel. Selon les objectifs fixés par la CSSDOS, d’ici la fin de l’année, 20 % des centres de santé devront adopter le dossier médical numérique, 30 % des structures sanitaires seront connectées à Internet, et 1,5 million de Sénégalais, dont 50 % de femmes, disposeront d’un espace de santé numérique sécurisé. Par ailleurs, 2000 actes de télémédecine réglementés devront être réalisés.
Samira Njoya
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Cotonou, capitale économique du Bénin, s'apprête à devenir l'épicentre de la cybersécurité et de la transformation numérique en Afrique, en accueillant l'édition 2025 du Cyber Africa Forum (CAF). Fort de quatre éditions ayant rassemblé plus de 6 000 participants venus de plus de 54 pays, dont des hauts dirigeants, CEO, RSSI et DSI, le CAF confirme sa position de plateforme d’affaires et d'échanges sur les enjeux cruciaux du numérique en Afrique. Ce choix stratégique, de délocaliser l'événement après quatre éditions réussies en Côte d’Ivoire, illustre une ambition panafricaine grandissante et une volonté délibérée de renforcer les collaborations régionales.
A Cotonou, l'Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) du Bénin, le Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) et l'Association Club des Décideurs des Systèmes d'Information (Club DSI) du Bénin, appellent à de nouvelles coopérations transnationales. Ils encouragent l’exploration de nouvelles approches pour renforcer la cybersécurité, accélérer le développement du secteur du numérique et promouvoir l’intelligence artificielle à l’échelle régionale. Dans cet élan, ils donnent rendez-vous aux leaders technologiques, startups, banques et investisseurs les 24 et 25 juin à Cotonou pour échanger lors de la 5e édition du Cyber Africa Forum (CAF).
Dans un contexte où la digitalisation des services publics devient un levier essentiel de performance des États, de transparence et de proximité avec les citoyens, le Bénin se positionne comme l’un des pays les plus dynamiques sur le continent. Classé parmi les dix nations africaines les plus engagées dans le domaine numérique, le pays affiche aujourd’hui un taux de digitalisation des services publics supérieur à 70 %.
Cette dynamique est le fruit du travail de plusieurs acteurs. Elle repose notamment sur l’action déterminante de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), qui pilote depuis plusieurs années des projets structurants touchant aussi bien aux infrastructures numériques, à la cybersécurité qu’aux services publics dématérialisés. Plus de 1000 services sont aujourd’hui accessibles via le Portail National des Services Publics dont 220 totalement dématérialisés, facilitant ainsi les démarches administratives des citoyens et des entreprises.
Marc-André LOKO, Directeur Général de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), réaffirme clairement l’ambition du Bénin de s’imposer comme un acteur clé du numérique en Afrique, en s’appuyant sur une transformation technologique résolument collaborative. « Le pays s’impose progressivement comme l’un des hubs technologiques les plus prometteurs du continent. Le CAF 2025 représente une opportunité unique de connecter les acteurs stratégiques qui façonneront l’Afrique numérique de demain, et nous avons hâte d’échanger avec eux », a-t-il déclaré.
Cybersécurité, IA et souveraineté numérique : l’Afrique à l’heure du basculement
Quatre ans après les premières mobilisations continentales, les cybermenaces continuent de s’intensifier en Afrique, avec une progression annuelle estimée à près de 40 % et des pertes évaluées à 4 milliards de dollars rien qu’en 2023. Malgré les efforts engagés, les réponses actuelles peinent à contenir la montée en puissance des attaques, alors même que le numérique devient un pilier de la transformation des économies africaines.
Parallèlement, l’essor rapide de l’intelligence artificielle reconfigure en profondeur le paysage technologique du continent. Si cette révolution ouvre des perspectives inédites en matière de santé, d’éducation, de gouvernance ou de productivité, elle introduit également de nouveaux risques systémiques. Vulnérabilités des données, asymétrie technologique, dépendances numériques : les menaces évoluent plus vite que les capacités de défense. Face à cette réalité, un constat s’impose : les approches fragmentées et réactives ont atteint leurs limites.
Pour sa cinquième édition, le Cyber Africa Forum (CAF) lance un appel clair : il est temps d’opérer un changement de paradigme, fondé sur des stratégies de cybersécurité structurées, mutualisées et pleinement intégrées aux politiques de développement. Car il ne s’agit plus seulement de se protéger, mais de garantir les conditions d’un numérique africain souverain, inclusif et durable.
Ce défi est d’autant plus pressant que, selon Cybersecurity Ventures, les pertes mondiales liées à la cybercriminalité pourraient atteindre 10,5 trillions de dollars par an d’ici la fin de l’année 2025. L’Afrique ne peut rester à l’écart de cette mobilisation globale. Elle a aujourd’hui la responsabilité de faire de la cybersécurité non pas un frein, mais un catalyseur de développement économique et de souveraineté numérique.
M. Ouanilo Medegan FAGLA, Directeur Général du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN), a déclaré : “Face à l’essor numérique africain, la cybersécurité n’est plus une option, mais la pierre angulaire de notre souveraineté. Ignorer ce défi, c’est brader notre avenir digital avant même qu’il n’éclose.”
Investir dans le numérique africain : une priorité toujours aussi stratégique
Sur un continent où l’économie numérique est en pleine croissance — avec des projections estimant sa valeur à 712 milliards de dollars d’ici 2050 — l’enjeu du financement devient central. Infrastructures, formation, innovation technologique : les besoins sont considérables et exigent une mobilisation sans précédent des ressources publiques et privées. Le renforcement des investissements n’est plus une option, mais un impératif stratégique.
Fabrice DAKO, Président du Club DSI Bénin a déclaré : “ Les modèles actuels montrent leurs limites face à des risques de plus en plus systémiques : cybermenaces, dépendances technologiques, instabilités géopolitiques ou encore crises climatiques. Pour bâtir une résilience numérique durable en Afrique, nous devons investir dès maintenant dans des infrastructures robustes, une formation adaptée et des solutions technologiques souveraines. Cela passe inévitablement par un engagement fort en matière de financement.”
Avec plus de 1 000 participants attendus, le Cyber Africa Forum 2025 se positionne comme une plateforme stratégique de haut niveau, propice aux échanges décisifs, aux négociations et à la structuration de projets d’envergure. Des thématiques majeures y seront débattues. En rassemblant décideurs politiques, partenaires financiers et acteurs du numérique, le forum entend contribuer activement à la création d’un écosystème robuste, capable de porter l’Afrique vers une nouvelle ère de souveraineté et de compétitivité numérique.
À propos du Cyber Africa Forum (CAF)
Fondé en 2020 par Franck Kié, Président de Ciberobs – Make Africa Safe - et Managing Partner de Ciberobs Consulting, le Cyber Africa Forum (CAF) est la plateforme d’influence et d’affaires des leaders et hauts dirigeants du secteur numérique en Afrique. En 4 ans, le CAF a réuni plus de 6 000 participants et plus de 100 partenaires et sponsors. Plus de 50 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie ont été représentés et plus de 500 rendez-vous d’affaires ont été organisés. Pour en savoir plus : https://www.cyberafricaforum.com/
Retrouvez les actualités du Cyber Africa Forum (CAF) sur les réseaux sociaux :
Le gouvernement congolais accorde une attention particulière à la cybersécurité dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. À cet égard, un budget de 1,3 million de dollars a été attribué à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information pour l’année 2025.
L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE) a signé un protocole d’accord avec l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) le vendredi 25 avril. Les deux parties entendent conjuguer leurs efforts pour renforcer la sécurité des réseaux et du cyberespace national.
Ce protocole vise à optimiser la gestion des incidents de cybersécurité et à encourager le partage d’informations entre les deux institutions. Il inclut notamment l’échange sécurisé d’informations sur les incidents et menaces émergentes, la coordination des actions face aux incidents touchant les opérateurs télécoms, la création d’un comité paritaire pour une concertation continue, ainsi que le renforcement des capacités techniques et le développement de protocoles d’intervention conjoints.
« Ce partenariat s’est inscrit dans une vision plus large : celle d’un Congo numérique, résilient et souverain. Il a témoigné de notre engagement commun à construire un espace numérique de confiance, condition sine qua non du développement de notre économie numérique », a déclaré Louis-Marc Sakala (photo, à droite), directeur général de l’ARPCE. C’est d’ailleurs dans cette optique que le gouvernement a attribué un budget de 1,3 million de dollars aux activités de l’ANSSI en 2025. En octobre 2024, l’exécutif avait déjà organisé un séminaire de formation sur la cybersécurité à l’endroit des corps judiciaires et de répression.
Pour le moment, le Congo est classé comme un pays de quatrième zone en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». La catégorie Tier 4 regroupe des « pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100, montrant un engagement de base en matière de cybersécurité ». Le pays se débrouille bien dans les volets de cadre législatif et de coopération. Toutefois, il doit redoubler d’efforts en ce qui concerne les mesures techniques, l’organisation et le développement des capacités, avec des scores respectifs de 0,3/20, 3,9/20 et 0,72/20.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour répondre aux nouveaux enjeux de cybersécurité, le gouvernement ivoirien a entrepris une réforme de son arsenal juridique numérique, marquée par une redéfinition des compétences en matière de sécurité des systèmes d’information.
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le jeudi 24 avril, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2024-950 du 30 octobre 2024 relative à la sécurisation de l’espace numérique. Présenté par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté, ce texte modernise le cadre juridique des échanges électroniques et renforce les dispositifs de cybersécurité en Côte d’Ivoire.
Le changement principal porte sur l’abrogation de l’article 50 de la loi n°2013-546, qui confiait à l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC (ARTCI) la responsabilité de la sécurité des réseaux, de l’audit et de la certification des systèmes d’information, ainsi que de la délivrance des certificats électroniques. Désormais, ces prérogatives sont transférées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), organisme spécialisé dans la cybersécurité.
En parallèle, les articles 3 et 17 de l’ordonnance n°2017-500, relatifs aux échanges électroniques entre les citoyens et les administrations, sont modifiés pour remplacer les références à l’ARTCI par celles à « l’organisme compétent », désignant l’ANSSI.
L’ANSSI est désormais chargée d’assurer la protection des réseaux et des systèmes d’information de l’État et des infrastructures critiques, de coordonner les réponses aux incidents de cybersécurité, de réaliser des audits de sécurité, de certifier les systèmes d’information, ainsi que de délivrer des certificats électroniques aux acteurs établis en Côte d’Ivoire. Elle a également pour mission de sensibiliser les administrations et les opérateurs économiques aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité.
Ce transfert de responsabilités vise à mieux protéger l’espace numérique ivoirien en s’appuyant sur un acteur dédié et techniquement spécialisé. Il s’agit également d’assurer une meilleure interconnexion des systèmes d’information publics, dans un cadre garantissant la transparence, la neutralité technologique et la sécurité. La ratification de cette ordonnance ouvre ainsi la voie à la mise en œuvre de politiques publiques numériques renforcées, dans un environnement juridique plus cohérent et aligné sur les standards internationaux en matière de cybersécurité.
Samira Njoya
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Côte d’Ivoire : le VITIB recherche 311 millions $ pour accélérer son développement
Depuis sa création en 2004, le VITIB poursuit son ambition de faire de la Côte d'Ivoire un acteur majeur dans l'innovation technologique. Aujourd'hui, il intensifie ses efforts pour attirer des investissements stratégiques et devenir un véritable pôle technologique en Afrique de l'Ouest.
Le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), installé à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, intensifie ses démarches pour lever 180 milliards de francs CFA, soit 311 millions de dollars, destinés à financer son plan de développement à l’horizon 2028. L’objectif est de transformer sa zone franche en un hub technologique intégré, moteur d’innovation et de croissance en Afrique de l’Ouest.
Dans cette perspective, une délégation du VITIB s’est récemment rendue en Inde pour rencontrer investisseurs et partenaires potentiels. Les échanges ont porté sur les opportunités d’investissement dans le parc, l’extension des infrastructures, les modalités de partenariat industriel et financier, ainsi que l’intégration de solutions technologiques innovantes. Parmi les acteurs rencontrés figurent notamment AXL, OKAYA Group et des représentants de l’Exim Bank of India.
« L’Inde occupe une place particulière dans l’histoire du VITIB. Peu après sa création, le premier parc technologique de la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un soutien financier déterminant grâce à un prêt de l’Exim Bank of India, qui a permis la construction d’infrastructures clés. En hommage à ce partenariat, une partie du parc technologique a été baptisée Mahatma Gandhi », rappelle le VITIB dans un communiqué.
S’étendant sur plus de 600 hectares, le VITIB est structuré en trois zones : production, administration et résidentielle. Il accueille des entreprises innovantes dans les secteurs des technologies de l’information et de la biotechnologie. Il offre un environnement fiscal attractif, avec une exonération d’impôts durant les cinq premières années d’activité, suivie d’un taux réduit, ainsi que des infrastructures modernes telles que des datacenters, une connexion en fibre optique et un guichet unique facilitant l’implantation des entreprises.
Son plan stratégique vise à créer 40 000 emplois qualifiés et à attirer 1000 milliards de francs CFA d’investissements directs étrangers. Le VITIB aspire ainsi à positionner la Côte d’Ivoire comme la vitrine technologique de l’Afrique de l’Ouest, en développant un écosystème favorable à l’innovation et à la compétitivité.
Ce roadshow en Inde s’inscrit dans une démarche plus large visant à promouvoir le parc technologique, à attirer de nouveaux acteurs des secteurs technologique et biotechnologique, et à explorer de nouveaux mécanismes de financement. En s’appuyant sur son partenariat historique avec l’Inde, le VITIB cherche à donner une nouvelle impulsion à son projet et à faire de Grand-Bassam un centre d’innovation incontournable en Afrique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
Nilesat et RASCOM s’associent pour accélérer le développement du secteur spatial africain
Nilesat, opérateur égyptien de satellites, et RASCOM, organisation panafricaine de communications par satellite, ont signé un accord pour développer le secteur spatial africain. Leur partenariat vise à mutualiser infrastructures, expertise et services dans la commercialisation, la formation et l’innovation satellitaires, renforçant ainsi la connectivité et les compétences techniques sur le continent.
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Rwanda : vers un système de santé entièrement numérique d'ici 2025
Le Rwanda prévoit de numériser entièrement son système de santé d’ici fin 2025 via la plateforme e-Ubuzima, supprimant les dossiers papier. Ce projet vise à améliorer l’accès et la qualité des soins, malgré des défis liés à la connectivité Internet et à la formation numérique du personnel médical, notamment en zones rurales.
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Transformation numérique : le Sénégal veut renforcer les capacités des fonctionnaires
Le gouvernement sénégalais envisage de lancer une plateforme nationale d’e-learning pour renforcer les compétences numériques de ses 130 000 agents publics. Cette initiative, inscrite dans le « New Deal Technologique », vise à moderniser l’administration en développant une culture digitale proactive et en intégrant des outils numériques avancés, y compris l’intelligence artificielle. Elle s’appuie sur les recommandations de l’OCDE pour accompagner la transformation numérique du pays.
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La RDC en quête de l’expertise tunisienne pour moderniser son écosystème numérique
La RDC cherche à renforcer son écosystème numérique en s'inspirant de l’expertise tunisienne. Le ministre congolais du Numérique, en visite en Tunisie, explore des partenariats dans les TIC, l'innovation et la gouvernance numérique, avec des projets comme la création d’un Technopark à Kinshasa pour dynamiser la transformation digitale du pays.
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Le Bénin lance une application pour faciliter l’accès aux services de Justice
Le Bénin a lancé « Justice.bj », une application mobile visant à simplifier l’accès aux services judiciaires. Disponible sur iOS et Android, elle offre une base de données juridiques, un annuaire des juridictions, des informations pratiques et un outil de vérification de documents via QR code. Elle cible le grand public, les juristes et les étudiants en droit.
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Le gouvernement rwandais place la numérisation du secteur de la santé parmi ses priorités. L’objectif est d’améliorer l'efficacité du système tout en offrant des services de santé plus accessibles et de meilleure qualité.
Le Rwanda prévoit d’éliminer les dossiers médicaux physiques dans tous ses établissements de santé publique au profit de la plateforme numérique e-Ubuzima d’ici la fin de l’année 2025. Cette initiative vise à moderniser le système de santé en permettant la synchronisation des données des patients à travers tous les centres de santé du pays. Ainsi, les professionnels de la santé et les patients auront un accès en temps réel aux informations médicales, améliorant ainsi la qualité des soins.
Développée dans le cadre du programme national de transformation numérique, e-Ubuzima représente une avancée majeure dans la modernisation du secteur. Ce système inclut une application mobile permettant aux patients de localiser les établissements de santé, de choisir leur médecin et de prendre rendez-vous directement via leur téléphone. Actuellement, e-Ubuzima est déployé dans 15 districts du pays, couvrant plus de 60 hôpitaux de district, 500 centres de santé et des milliers de postes de santé communautaires.
Cependant, plusieurs obstacles demeurent pour garantir une adoption nationale réussie. Selon Data Reportal, en janvier 2025, le nombre d’utilisateurs d’Internet au Rwanda était de 4,93 millions, soit un taux de pénétration de 34,2 %. Bien que le taux de possession de téléphones mobiles soit élevé, à environ 97,8 %, selon l'Autorité de régulation des services publics du Rwanda (RURA), la connectivité Internet reste limitée, ce qui représente un défi pour le déploiement uniforme de la plateforme e-Ubuzima à l’échelle nationale.
De plus, la mise en œuvre de ce système exige que chaque centre de santé soit équipé d’au moins 25 ordinateurs et d'une connexion Internet stable, ce qui demeure un obstacle important dans certaines régions du pays. Par ailleurs, la culture numérique des professionnels de santé plus âgés reste un autre défi. Beaucoup d’entre eux manquent de compétences informatiques et nécessiteront donc des programmes de formation adaptés pour garantir une adoption fluide de la technologie.
En dépit de ces défis, le gouvernement rwandais continue de mettre en place des solutions pour pallier les difficultés d’accès. Le Rwanda prévoit de lancer un hôpital virtuel basé sur la télémédecine, permettant aux patients de consulter des médecins à distance via une plateforme en ligne. Ce modèle innovant vise à compenser la rareté des médecins dans certaines zones rurales et à faciliter l'accès aux soins. Le gouvernement envisage également de distribuer des smartphones aux agents de santé des zones rurales d’ici juin 2025, facilitant ainsi l’utilisation des outils numériques pour la gestion des soins et la communication.
Samira Njoya
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Tout comme de nombreux pays africains, la Mauritanie multiplie les efforts de coopération pour sa transformation numérique. Le pays s’est récemment rapproché du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne.
Le gouvernement mauritanien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre, le jeudi 24 avril, entre Ahmed Salem Bede (photo, a droite), ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, et une délégation de l’Union européenne menée par Joaquín Tasso Vilallonga, ambassadeur de l’Union européenne en Mauritanie.
Au cours des discussions, l’accent a été mis sur la transformation numérique dans le secteur de la santé et la modernisation de l’administration. Cette rencontre peut s’inscrire dans le cadre des efforts de coopération du gouvernement mauritanien pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation numérique 2022-2025, qui vise à faire du numérique un véritable levier de développement socioéconomique. Au cours des derniers mois, le gouvernement s’est notamment rapproché de l’Union internationale des télécommunications, des Nations Unies, du Sénégal, de l’Algérie, d’Oman, du Japon et de l’Allemagne.
En janvier dernier, le gouvernement mauritanien a lancé un projet baptisé Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet a pour but d’intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social.
Si les discussions aboutissent, l’Union européenne pourrait soutenir la Mauritanie à travers sa stratégie d’investissement Global Gateway, qui ambitionne de favoriser la double transition numérique et écologique et d’offrir des connexions fiables et pérennes aux pays partenaires. L’Union européenne accompagne plusieurs initiatives, dont la construction d’un centre de données à Nouakchott et la liaison du pays à un nouveau câble sous-marin en fibre optique. La Banque européenne d’investissement finance ce dernier projet à hauteur de 25 millions d’euros, soit environ 16,4 millions de dollars.
À ce jour, la Mauritanie occupe la 165e position sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement établi par les Nations Unies en 2024. Son score de 0,3491 sur 1 reste inférieur aux moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382), traduisant des défis persistants en matière de numérisation des services publics.
Il convient toutefois de rappeler que le renforcement de la coopération entre l’Union européenne et la Mauritanie, notamment dans les domaines de la santé numérique et de la modernisation de l’administration, n’en est pour le moment qu’au stade des discussions. Aucun nouvel accord n’a été signé ni même annoncé entre les deux parties. Il faudra donc attendre de futurs développements pour pouvoir se prononcer sur les perspectives et l’impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
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Dans un contexte où la méconnaissance du droit freine souvent l’accès à la justice, cette solution numérique se veut un pont entre les citoyens et le système judiciaire, offrant des contenus fiables, accessibles et actualisés. Elle se positionne comme un outil d’inclusion juridique.
Les autorités béninoises ont lancé cette semaine une application mobile pour faciliter l’accès aux services de la Justice. Baptisé « Justice.bj », elle a été conçue pour simplifier les démarches administratives et renforcer l’accès à l’information juridique.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, selon Play Store. Elle embarque plusieurs fonctionnalités dont une base de données juridiques regroupant lois, décrets, codes et procédures en vigueur au Bénin, un annuaire des juridictions du pays ainsi que des informations pratiques sur diverses démarches administratives et judiciaires. L’application intègre aussi un outil de scannage qui permet de vérifier l’authenticité de documents administratifs grâce au code QR.
Justice.bj cible à la fois le grand public, les juristes, les étudiants en droit et les professionnels de la justice. Depuis son interface, il est possible de consulter un code de loi, s’informer sur ses droits ou connaître la juridiction compétente pour son litige, sans avoir besoin d’un accompagnement immédiat. Elle met également en avant un volet d’éducation juridique populaire, avec des articles explicatifs afin de rendre le langage du droit plus compréhensible pour tous.
Toutefois, si les textes juridiques ou les guides ne sont pas mis à jour régulièrement, cela peut entraîner la diffusion d’informations obsolètes ou inexactes. Par ailleurs, malgré les efforts de vulgarisation, le droit demeure un domaine technique. Certains contenus restent difficilement accessibles aux personnes non formées, ce qui restreint leur autonomie réelle dans la compréhension de leurs droits.
De plus, bien que l’application vise à démocratiser l’accès au droit, son utilisation reste conditionnée à la possession d’un smartphone et à une connexion Internet. Une partie de la population béninoise, notamment les habitants des zones rurales ou les personnes âgées, pourrait ainsi en être exclue. À titre d’exemple, au début de l’année 2025, le Bénin comptait 4,71 millions d’utilisateurs d’Internet, soit un taux de pénétration de 32,2%, selon les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Face aux défis structurels de son administration, le Tchad veut faire du numérique un moteur de modernisation. En quête de solutions concrètes, le gouvernement se tourne vers des partenaires.
Le Tchad accélère sa stratégie de numérisation et compte sur un accompagnement renforcé de la Banque mondiale pour moderniser ses services publics. En marge des Assemblées de printemps à Washington, le ministre d’État Tahir Hamid Nguilin a échangé, le jeudi 24 avril, à cet effet avec Michel Rogy, directeur régional de la transformation numérique à la Banque mondiale, et Jana Kunicova, directrice sectorielle pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Lors de cet échange, le ministre tchadien a insisté sur l’urgence de moderniser les régies financières, d’améliorer la connectivité et de s’appuyer sur les technologies numériques pour rendre l’administration plus accessible, efficace et transparente. Les priorités identifiées par le gouvernement incluent la numérisation de l’état civil, la digitalisation des cursus scolaires, le développement de l’e-learning et la promotion de l’innovation locale.
Cette ambition s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la transformation numérique, déjà financé par la Banque mondiale. Lancé il y a six mois, le projet a atteint un taux de décaissement de 8 %, salué comme un signal positif par l’institution. La Banque mondiale a réaffirmé son intérêt à aller au-delà de l’e-procurement en soutenant la mise en place d’une plateforme intégrée des services publics.
Pourtant, pour accélérer cette dynamique, un accompagnement technique approfondi reste incontournable. Le Tchad se heurte à plusieurs obstacles, dont une connectivité hétérogène, un déficit de compétences numériques et des infrastructures encore fragiles. L’appui de la Banque mondiale pourrait ainsi favoriser l’émergence d’un écosystème numérique structuré, inclusif et pérenne, conçu pour améliorer l’accès aux services publics et optimiser la gouvernance.
D’après le rapport The ICT Development Index 2024 publié par l’Union internationale des télécommunications, seuls 12,2 % des Tchadiens ont accès à Internet, une situation marquée par une fracture numérique importante entre les villes et les campagnes. De plus, le pays affiche un indice de développement des infrastructures numériques particulièrement bas, avec un score de 0,1194 sur 1. Dans ce contexte, le soutien de la Banque mondiale pourrait contribuer à bâtir un écosystème numérique cohérent, inclusif et durable, au service des citoyens et d’une gouvernance plus efficace.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains multiplient les initiatives de coopération pour accélérer le développement du secteur spatial continental. L’Agence spatiale africaine (AfSA) a été inaugurée au Caire, en Égypte, le 20 avril.
L’Organisation régionale africaine de communications par satellite (RASCOM) a signé, le mercredi 23 avril, un protocole d’accord avec Nilesat, l’opérateur national de satellites égyptien. Les deux parties démontrent ainsi leur volonté de collaborer davantage pour accélérer le développement du secteur spatial africain.
Les principaux axes de collaboration portent sur la commercialisation des capacités satellitaires, la formation, l’innovation et la recherche. Les deux parties s’engagent à mutualiser leurs expertises, plateformes, applications et infrastructures satellitaires. Un contrat de prestation de services marketing a également été conclu entre elles.
« Ce partenariat marque une convergence stratégique de nos objectifs communs : stimuler l’innovation, favoriser le partage des connaissances et faire progresser les services satellitaires dans la région. Ensemble, nous visons à offrir une connectivité renforcée et à promouvoir le développement des compétences dans le secteur spatial », a déclaré Hesham Lotfy Sallam, directeur commercial chez Nilesat.
La mise en place de ce partenariat survient peu après le lancement de l’Agence spatiale africaine (AfSA), destinée à structurer les initiatives spatiales du continent. L’agence est dédiée à la collecte, à l’analyse et au partage des données spatiales, au service du développement durable du continent. Cette dynamique de coopération illustre la montée en puissance du secteur spatial africain, avec une multiplication des initiatives nationales. En mars dernier, le Botswana a lancé BOTSAT-1, son premier satellite. Dix-sept autres pays du continent ont également déjà mis des satellites en orbite. L’Égypte est en tête de liste avec 14 engins, suivie de l’Afrique du Sud (13) et du Nigeria (7).
L’Afrique cherche à renforcer sa position sur le marché spatial mondial, dont la croissance s’accélère. Selon des données récemment citées par le gouvernement sénégalais, le marché mondial devrait excéder 737 milliards de dollars dans la prochaine décennie. Space in Africa indique que la valeur du marché africain était estimée à 22,6 milliards de dollars en 2024.
Au-delà de ces perspectives économiques, les technologies spatiales apportent des avancées stratégiques dans l’agriculture de précision, la gestion des ressources naturelles, la surveillance environnementale et les télécommunications. Pour ce dernier volet, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que les satellites ont le potentiel d’assurer une couverture universelle en Afrique, où une grande partie de la population est encore privée des services de téléphonie mobile et de l’Internet.
Isaac K. Kassouwi
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L’intelligence artificielle s’impose comme un levier majeur de transformation à l’échelle mondiale. Dans ce contexte, les partenariats internationaux se multiplient. Le Rwanda, engagé dans le développement de son écosystème IA, mise sur la coopération pour accélérer sa stratégie nationale.
Le Rwanda a signé, le mercredi 23 avril, un protocole d’accord tripartite avec les Centres pour la quatrième révolution industrielle (C4IR) des Émirats arabes unis et de la Malaisie, en marge de la Dubai AI Week 2025. Cet accord, conclu par l’ambassadeur John Mirenge au nom du gouvernement rwandais, marque une avancée majeure dans la coopération internationale en matière d’intelligence artificielle.
Ce partenariat vise à consolider la dynamique enclenchée par le programme de bourses d’IA et à approfondir les synergies entre les trois pays. Il favorisera des initiatives communes autour des cadres de gouvernance, du développement des compétences et de l’innovation technologique, avec un accent sur des approches éthiques, inclusives et durables.
Cet accord intervient peu après que Kigali a accueilli le premier Sommet mondial sur l’intelligence artificielle en Afrique. L’événement, qui a réuni experts, gouvernements et partenaires privés, a mis en lumière les ambitions du Rwanda en matière d’IA et son rôle croissant dans les débats sur la gouvernance technologique mondiale.
Depuis 2022, le Rwanda dispose de son propre Centre pour la quatrième révolution industrielle, développé en partenariat avec le Forum économique mondial. Il pilote des projets d’IA et conçoit des cadres réglementaires adaptés. Un plan ambitieux visant à développer 50 applications d’intelligence artificielle en quatre ans a d’ailleurs été lancé ce mois-ci, avec l’objectif d’accélérer la transformation numérique de secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, la finance et l’administration publique. Ce programme s’inscrit dans la stratégie nationale de développement du numérique, en lien avec la Vision 2050 du pays.
Ce rapprochement pourrait aussi permettre au Rwanda de bénéficier de l’expérience avancée des Émirats arabes unis, qui ont déjà intégré l’IA dans plusieurs services gouvernementaux, et de l’expertise malaisienne en matière d’innovation technologique appliquée à l’industrie. Il s’agit pour Kigali d’un levier stratégique pour accélérer le développement de son propre écosystème d’intelligence artificielle, tout en consolidant sa position sur la scène technologique mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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