La République de Maurice a entamé depuis près de 4 ans sa transformation numérique. Pour réussir cette digitalisation, le gouvernement collabore avec des partenaires stratégiques capables de le soutenir techniquement.
La République de Maurice et l’Inde souhaitent intensifier leur partenariat en matière de technologies de l’information, de la communication (TIC) et l’innovation. Le sujet a été au coeur des discussions le mercredi 15 janvier, lors d’une rencontre à Ebène entre le ministre mauricien des TIC, le Dr. Avinash Ramtohul, et le Haut-Commissaire indien à Maurice, Anurag Srivastava.
Selon le ministre, les échanges ont porté sur les domaines de collaboration possibles, compte tenu des liens culturels et historiques qui unissent les 2 pays. « Maurice a beaucoup à apprendre du processus de numérisation réussi de l’Inde » a-t-il déclaré, en soulignant les opportunités offertes par ce partenariat stratégique.
La rencontre s’inscrit dans la continuité de relations déjà fructueuses entre les 2 pays. En 2023, elles avaient signé un protocole d’accord pour développer, lancer et exploiter un satellite d’observation de la Terre pour Maurice. 10 ans plus tôt, l’Inde avait également joué un rôle clé dans la construction de la « Cybertour d’Ébène » dans l’Etat insulaire, rebaptisée Tour Shri Atal Bihari Vajpayee en 2019 en hommage à l’ancien Premier ministre indien. Ce projet réalisé par des entreprises indiennes, avait été financé par une ligne de crédit de 100 millions USD accordée par New Delhi.
Le renforcement de cette collaboration pourrait permettre à la République mauricienne de tirer parti de l’expertise technologique mondialement reconnue de l’Inde. Selon le rapport « Digital Public Infrastructure of India - Accelerating India's Digital Inclusion » publié par Nasscom et Arthur D. Little, l’infrastructure numérique publique indienne (India Stack) pourrait à elle seule représenter entre 2,9% et 4,2% du PIB indien dans les années à venir, contre 0,9% en 2022.
S’inscrivant dans cette dynamique, Maurice a érigé les TIC en 3e pilier de son économie, contribuant à hauteur de 5,7% à son PIB.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
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Le gouvernement malien multiplie les initiatives en faveur de la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En novembre dernier, l’exécutif a dévoilé un plan stratégique national de santé numérique d’une valeur de 35 millions $.
Le ministère malien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration a annoncé le jeudi 16 janvier le lancement du Système intégré de gestion des dossiers judiciaires (SIG-DJ). La plateforme devrait permettre de faciliter l’accès de la population à des services judiciaires comme l’obtention du casier judiciaire, du certificat de nationalité et d’autres documents.
« Ces services viennent non seulement alléger les démarches administratives, mais aussi renforcer l’accessibilité et l’équité des services publics, en particulier pour les populations des zones éloignées », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Au-delà du secteur judiciaire, le gouvernement malien veut digitaliser tous les services publics afin de garantir une administration transparente, efficace et au service de tous les usagers. L’exécutif ambitionne notamment de bâtir un Mali numérique fort et résilient avec le numérique comme un levier de la croissance économique, de la modernisation et de la prospérité.
Il faut cependant rappeler que l’adoption des services numériques au Mali dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’accès des populations aux services télécoms et à des appareils compatibles. Par exemple, 53 % de la population malienne était couverte par le réseau mobile 4G en 2024, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). En matière d’adoption, la même source estime le taux de pénétration de l’Internet à 33,1 %, contre 67,3 % pour la téléphonie mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l'aube d'une transformation numérique majeure, le Gabon mise sur des solutions technologiques innovantes pour moderniser ses services publics. L’objectif est d’affirmer son leadership régional en e-gouvernance et de simplifier l’accès aux démarches administratives tout en renforçant la transparence.
Le Gabon va lancer une plateforme numérique des services publics dès le premier semestre 2025. Cette initiative, annoncée lors du deuxième Comité de pilotage (Copil) tenu le mercredi 15 janvier à Libreville, vise à moderniser l’administration et à rendre les démarches administratives accessibles en ligne pour tous les citoyens.
« On va mettre une priorité sur le système des paiements digitaux, le système national d’identité digitale ainsi que la mise en œuvre d’une plateforme de services publics. Le but recherché est que, où que vous soyez dans le monde, vous puissiez être en contact avec les services publics en temps réel », a expliqué le général Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information.
La plateforme s’inscrit dans le cadre du programme « Gabon digital », lancé en novembre dernier et soutenu par un financement initial de 44 milliards FCFA (environ 72,4 millions de dollars) de la Banque mondiale. Cette avancée intervient alors que le Gabon cherche à consolider son leadership en matière d’e-gouvernance en Afrique. Selon le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », publié par les Nations unies, le Gabon continue de se distinguer par ses initiatives numériques, malgré un recul dans le classement continental, où il est passé de la 11ᵉ place en 2022 à la 15ᵉ en 2024. Le pays reste néanmoins un leader en Afrique centrale dans ce domaine.
Le futur portail permettra aux citoyens gabonais d’effectuer leurs démarches administratives en ligne de manière sécurisée, optimisant ainsi le traitement des données et réduisant les déplacements. Avec des secteurs prioritaires comme la santé (e-santé), les paiements digitaux et l’identité numérique, ce projet ambitionne de moderniser les services publics tout en renforçant leur efficacité et leur transparence.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à l'accélération de la transformation numérique, le modèle traditionnel de la poste est devenu obsolète. Pour s'adapter à cette nouvelle réalité et rester compétitive, La Poste du Mali s’est engagée dans une stratégie de transformation et de relance.
La Poste du Mali envisage de lancer « Post Wari », une plateforme de services financiers numériques dans le cadre de la diversification de ses activités. L’initiative fait partie des projets explicités par le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration dans le Bulletin de l’actualité gouvernementale n°249, du vendredi 10 janvier, consacré au bilan de l’exercice 2024 et aux perspectives pour 2025.
Il s’agit d’une plateforme d’émission et de gestion de monnaie électronique accessible par mobile (application et SMS) et le web (tablettes et ordinateurs). « Cette plateforme devra servir à moyen terme de guichet unique de paiement des services de l’Etat », a déclaré le ministère.
A travers cette plateforme, La Poste du Mali veut « saisir l’opportunité du numérique » dans un contexte d’adoption croissante des services d’argent mobile. Selon l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes (AMRTP), le nombre de comptes mobile money dans le pays est passé de 6,2 millions en 2018 à 16,9 millions en 2023, en hausse de 172,6%. Le régulateur télécoms souligne que le taux d’inclusion financière est passé de 47% en 2016 à 72,3% en 2023, grâce notamment à la technologie mobile, dont la contribution s’élève à 55,9%.
Bien que le lancement de « Post Wari » ait été annoncé parmi les perspectives pour 2025, aucune information supplémentaire n’a été communiquée concernant la date de mise en service effective ou l’état d’avancement du développement de la plateforme. De plus, La Poste devra faire face à la concurrence accrue sur un segment dominé par les opérateurs télécoms comme Orange. Fin 2023, Orange Money comptait 13,1 millions d’abonnés pour une part de marché de 78%, d’après les statistiques officielles.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique dans le secteur éducatif est devenue une priorité pour de nombreux pays, cherchant à moderniser leurs systèmes scolaires et à préparer les jeunes générations aux défis de l'avenir.
La Mauritanie souhaite réformer son système éducatif en y intégrant le numérique. Dans ce cadre, le ministère de l’Éducation et de la Réforme du système éducatif a organisé, le mercredi 15 janvier, un atelier réunissant les acteurs clés pour élaborer une feuille de route nationale pour la transformation numérique de l’éducation.
Selon Yahya Boba Taleb, secrétaire général du ministère de l’Éducation, cet atelier avait pour but d'élaborer un plan de développement de l’éducation, dont les résultats poseront des jalons clairs pour une éducation moderne. Les actions et initiatives qui en découleront devraient poser les bases d’une réforme durable et adaptée aux enjeux actuels.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de transformation numérique en cours dans le pays. Elle intervient quelques mois après que la Mauritanie a rejoint le Programme d’éducation numérique de la Fondation FIFA, devenant le premier pays en Afrique à participer à ce programme. Le projet vise à former 10 000 enfants mauritaniens âgés de 6 à 12 ans sur une période de trois ans dans des domaines tels que le codage, la robotique et l'alphabétisation numérique.
Si la Mauritanie parvient à finaliser cette feuille de route, celle-ci aura pour objectif d’intégrer la technologie de manière cohérente et inclusive dans le système éducatif. Elle sera conçue pour améliorer l’accès, la qualité et l’équité dans l’éducation, en s’appuyant sur les meilleures pratiques internationales. La transformation numérique, désormais perçue comme une nécessité, sera au cœur de ce processus pour offrir une éducation adaptée aux enjeux du XXIe siècle, y compris pour les élèves des zones rurales, souvent moins accessibles aux ressources éducatives modernes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Dans un contexte marqué par l’essor rapide des technologies de l’information et de la communication, les partenariats régionaux et internationaux jouent un rôle clé pour garantir une croissance inclusive, stimuler l’innovation et renforcer la compétitivité des économies sur la scène mondiale.
La Fédération des Services de Mauritanie et l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication (OPTIC) du Sénégal ont signé un mémorandum d’entente le lundi 13 janvier, lors de la visite officielle du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, en Mauritanie. Cet accord vise à renforcer les relations entre les deux pays dans le domaine du numérique et à promouvoir une intégration économique durable.
« Cette convention vise à structurer et à intensifier les partenariats d’affaires et la collaboration entre nos écosystèmes numériques pour accélérer la transformation numérique dans nos pays », a déclaré Mbagnick Diop, le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’une volonté commune de développer les secteurs privés du numérique en Mauritanie et au Sénégal. Il prévoit la mise en œuvre de plusieurs actions concrètes, notamment par la promotion conjointe d'événements et d'activités phares du secteur numérique, l’organisation de forums et de rencontres B2B entre les secteurs privés du numérique et les autres domaines en quête de numérisation, ainsi que la mise en place d’un cadre d'échange pour harmoniser les positions dans le dialogue public-privé sur des questions cruciales liées au développement du numérique, comme le capital humain, le financement ou la recherche et développement.
Cette coopération devrait permettre d’accélérer la transition numérique des deux pays, tout en favorisant l’émergence de nouvelles opportunités économiques et sociales. Alors que le Sénégal cherche à se positionner comme un hub technologique avec des initiatives stratégiques comme le « New Deal Technologique », la Mauritanie intensifie ses efforts pour moderniser ses infrastructures numériques et son administration.
Cette synergie entre deux nations voisines pourrait inspirer d’autres partenariats en Afrique de l’Ouest et renforcer le rôle de la région dans l’économie numérique africaine, dont la valeur devrait atteindre 180 milliards de dollars d’ici 2025, selon un rapport de Google et de la Société financière internationale (SFI).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Congo a entamé une transformation numérique ambitieuse depuis quelques années, marquée par des projets structurants. Pour réussir cette transition, des acteurs engagés sont essentiels pour piloter et accompagner les initiatives visant à moderniser le pays et renforcer son inclusion numérique.
Le gouvernement du Congo-Brazzaville a procédé le samedi 11 janvier à un remaniement ministériel. Parmi les figures maintenues à leurs postes, on retrouve Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique. Cette reconduction confirme la volonté de poursuivre la dynamique engagée depuis 2015 pour faire du numérique un levier de transformation économique et sociale.
Un bilan marqué par des réalisations majeures
Depuis sa nomination, Léon Juste Ibombo a piloté des initiatives ambitieuses visant à moderniser les infrastructures numériques et à améliorer l’inclusion technologique. Sous son impulsion, plusieurs projets d’envergure ont vu le jour. La construction du Backbone national a renforcé la connectivité Internet dans tout le pays. Le lancement du « Caria Tech Village », un parc technologique, a stimulé l’innovation et attiré des investissements dans le numérique. La numérisation des services publics, notamment avec l’introduction du permis de conduire numérique, a modernisé les processus administratifs.
Le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique, financé par la Banque mondiale, a permis d’améliorer l’accès à Internet, y compris dans les zones rurales. Ces réalisations ont également conduit au déploiement de la fibre optique et à l’introduction de la 4G et de la 5G, faisant du Congo le premier pays de la sous-région à adopter cette technologie avancée.
Des défis et des priorités stratégiques
Malgré ces avancées, plusieurs chantiers restent à réaliser pour consolider les acquis. L’élaboration d’une Stratégie nationale de l’intelligence artificielle (IA) figure parmi les priorités, intégrant des solutions adaptées aux besoins locaux. La création d’un portail e-gouvernement, centralisant les services administratifs en ligne, constitue un autre objectif crucial. Par ailleurs, l’amélioration de la recherche en IA est essentielle pour renforcer les capacités scientifiques du pays dans des domaines stratégiques.
Une vision pour un Congo connecté et inclusif
Le ministre travaille également à la mise en place d’un écosystème de start-up dynamique, avec des programmes dédiés aux jeunes entrepreneurs dans le secteur technologique. Des initiatives pour réduire la fracture numérique, telles que l’accès à Internet dans les écoles et les communautés isolées, sont au cœur de ses priorités.
Ces efforts témoignent d’une vision stratégique pour positionner le Congo comme un acteur incontournable de l’économie numérique en Afrique centrale. En 2024, Léon Juste Ibombo a figuré dans le classement annuel des 50 personnalités qui font la tech en Afrique, établi par notre site. Ce classement met en lumière les figures les plus influentes dans le domaine du numérique sur le continent, soulignant ainsi le rôle central qu’il joue dans cette transformation.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi: Congo : les ambitions du gouvernement pour le développement de l’IA
La transformation numérique occupe une place centrale dans les plans de développement socioéconomique des autorités maliennes. Pour concrétiser ces ambitions, le gouvernement met l’accent sur le renforcement de la sécurité du cyberespace national.
Le gouvernement malien envisage d’adopter la stratégie nationale de cybersécurité en 2025. L’initiative fait partie des projets explicités par le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration dans le Bulletin de l’actualité gouvernementale n°249 du vendredi 10 janvier consacré au bilan de l’exercice 2024 et aux perspectives pour 2025.
« La cybersécurité est une préoccupation majeure dans le monde entier, car la sophistication des cyber-attaques et les dommages financiers causés aux pays ont augmenté à un rythme exponentiel. En effet, le rythme rapide de l’innovation dans le secteur des TIC se traduit par l’insuffisance des dispositifs législatifs et réglementaires en matière de cybersécurité », peut-on lire dans le projet de document de la stratégie nationale de cybersécurité, dont le gouvernement a lancé la validation en janvier 2024.
L’adoption de la stratégie nationale de cybersécurité s’avère nécessaire dans un contexte où le gouvernement malien ambitionne de bâtir un Mali numérique fort et résilient avec le numérique comme un levier de la croissance économique, de la modernisation et de la prospérité. La stratégie vise à améliorer la gouvernance de la cybersécurité, à renforcer la coopération internationale et à promouvoir une culture de cybersécurité à travers l’information, la formation et la recherche. Elle prévoit également des mesures pour protéger les infrastructures sensibles, notamment par l’établissement de normes et de référentiels de sécurité.
Par ailleurs, le pays est classé dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur 5 en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cette catégorie regroupe « les pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100 en démontrant un engagement de base en matière de cybersécurité, avec des actions gouvernementales visant à évaluer, établir ou mettre en œuvre certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées dans au moins un domaine ».
Cependant, il est important de rappeler que l’adoption de cette stratégie demeure au stade de projet. Par ailleurs, son adoption seule ne suffit pas : il est impératif de mettre en œuvre les actions qu’elle prévoit. L’UIT souligne que le Mali affiche des performances relativement solides dans le domaine des mesures législatives, avec un score de 12,36 sur 20 dans ce pilier. Néanmoins, des efforts considérables restent à fournir dans les autres domaines : les mesures techniques (4,56 sur 20), organisationnelles (2,9 sur 20), le développement des capacités (0,79 sur 20) et la coopération (8,87 sur 20).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les collaborations internationales dans le numérique sont essentielles pour favoriser l’innovation et partager les savoir-faire. En unissant leurs forces, les pays stimulent le développement technologique, créent des opportunités économiques et renforcent leur compétitivité sur la scène globale.
La Tunisie et l’Inde souhaitent collaborer davantage dans le domaine technologique. Cette ambition a été au centre des discussions de la cinquième réunion du comité mixte tuniso-indien pour la coopération scientifique et technologique, tenue le mercredi 8 janvier au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à Tunis.
Lors de cette rencontre, les deux pays ont convenu de lancer un appel à projets visant à financer des initiatives communes axées sur des thématiques prioritaires telles que l’innovation environnementale, la santé électronique (e-Health) et la technologie géospatiale. Ces projets intégreront des acteurs économiques et sociaux, et seront accompagnés d’ateliers conjoints pour encourager les échanges et la collaboration entre les chercheurs tunisiens et indiens.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’accord de coopération scientifique signé en 1995, ainsi que du partenariat établi en 2020 pour la création d’un Centre tuniso-indien d’innovation dans le domaine des TIC.
La collaboration entre les deux pays présente des avantages mutuels. L’Inde, reconnue pour son expertise dans le numérique et les technologies géospatiales, pourrait offrir à la Tunisie une occasion précieuse de tirer parti de son savoir-faire tout en renforçant les capacités locales en matière de recherche et d’innovation. Pour l’Inde, ce partenariat stratégique représente une opportunité d’élargir ses liens avec l’Afrique du Nord et d’accroître son influence dans des domaines technologiques clés, notamment les centres d’innovation et l’usage des drones.
Par ailleurs, la Tunisie figure parmi les pays africains les plus dynamiques en matière de développement numérique. Selon le rapport « The ICT Development Index 2024 » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le pays occupe la 8ᵉ place en Afrique, avec un score de 77,2 sur 100, témoignant de ses avancées significatives dans le secteur des TIC.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Le gouvernement tunisien considère la numérisation des services comme une solution clé pour simplifier les démarches administratives, réduire les délais de traitement et renforcer la transparence dans ses interactions avec les citoyens.
Le ministre tunisien des Transports, Rachid Amri, a confirmé, le lundi 13 janvier, au micro d’une radio privée, le lancement prochain d’une application nationale de véhicule de transport avec chauffeur (VTC). Le projet en cours d’élaboration vise à proposer un service de transport de qualité, accessible et mieux encadré, répondant aux attentes des citoyens.
Selon le ministre, cette application, entièrement développée localement, garantira la disponibilité des taxis, des prix raisonnables et un service de qualité. Contrairement aux plateformes existantes, les tarifs seront plafonnés à une fois et demie la valeur du compteur traditionnel, afin d’éviter les excès tarifaires qui pèsent sur les citoyens.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte de revendications de la part des chauffeurs de taxis individuels, qui demandent une revalorisation de la taxe au compteur, actuellement fixée à 900 millimes, pour la porter à deux dinars (0,62 USD). Cette augmentation, jugée nécessaire, vise à couvrir les charges fixes liées à leur activité, lesquelles ont considérablement augmenté ces dernières années.
Au-delà de la régulation des tarifs et du service, cette application s’inscrit pleinement dans les objectifs du gouvernement tunisien en matière de transformation numérique et de modernisation des services publics. Le pays se distingue déjà en étant leader en Afrique du Nord et troisième sur le continent en matière d’administration électronique, selon le rapport « E-Government Survey 2024 » des Nations unies (UN DESA). Avec un indice de 0,6935 sur 1, la Tunisie surpasse largement la moyenne africaine de 0,4247, illustrant ses avancées dans la numérisation des services.
La nouvelle plateforme qui sera opérationnelle d’ici la fin du premier semestre 2025 promet également de valoriser les compétences locales en matière de développement technologique, tout en créant un cadre équitable pour les chauffeurs et plus accessible pour les usagers. Elle devrait contribuer à améliorer le quotidien des citoyens tout en renforçant l’économie numérique nationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Les deux royaumes ont déjà signé un protocole d’accord en décembre. Ils ont convenu de soutenir la recherche, l’innovation et l’adoption de technologies avancées dans le domaine de l’e-gouvernement, tout en échangeant les meilleures pratiques et en renforçant les capacités spécialisées.
Le Maroc veut renforcer sa coopération avec l’Arabie saoudite notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA), de la transformation numérique et de la réforme de l’administration. La question a été abordée la semaine dernière lors d’une réunion de travail entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Sami bin Abdullah bin Othman Al-Saleh (photo, à droite), ambassadeur de l’Arabie saoudite au Maroc.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement marocain pour la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de transformation numérique, « Digital Maroc 2030 », lancée officiellement en septembre. Un protocole d’accord a déjà été signé en décembre avec l’Arabie saoudite pour renforcer la coopération en ce qui concerne l’e-gouvernement. Le royaume chérifien s’était également rapproché du Portugal et de l’Estonie, ce dernier étant considéré comme l’un des champions mondiaux en matière de transformation numérique.
L’Arabie saoudite se classe sixième mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement du département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES). Le royaume affiche un score de 0,9602 sur 1. Pour les sous-indices des services en ligne et de l’infrastructure télécoms, le pays affiche des scores respectifs de 0,9900 et 0,9841. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité, ayant validé tous les cinq piliers composant l’indice de cybersécurité.
Le Maroc occupe la 4e place en Afrique et la 90e au niveau mondial dans le domaine de l’e-gouvernement, avec un score de 0,6841 sur 1. Le royaume dépasse les moyennes de l’Afrique du Nord (0,5776), de l’Afrique (0,4247) et même du monde (0,6382). Cependant, des efforts restent nécessaires, notamment pour renforcer le développement du capital humain et améliorer les services en ligne. En matière de cybersécurité, le Maroc se distingue également comme un modèle à suivre. Néanmoins, il doit intensifier ses actions en matière de renforcement des mesures et de développement des capacités.
Les efforts de coopération du gouvernement marocain pourraient accélérer la réalisation de l’ambition des autorités de positionner le royaume chérifien comme un hub numérique, contribuant ainsi à accélérer le développement social et économique d’ici 2030. Le gouvernement vise une contribution du secteur numérique estimée à 100 milliards de dirhams marocains (10 milliards USD) à cette échéance. Cependant, il est important de souligner que ces discussions en sont encore à un stade préliminaire. Même pour le protocole d’accord signé en décembre 2024, aucun calendrier précis n’a encore été communiqué concernant sa mise en œuvre.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La digitalisation des services publics est un moteur clé de l'efficacité administrative. Avec des solutions technologiques, les gouvernements facilitent l'accès aux services essentiels et réduisent les délais des procédures administratives, améliorant ainsi l'expérience des citoyens.
La Côte d’Ivoire va franchir une nouvelle étape dans la modernisation de ses services publics avec l’ouverture prochaine du premier centre de services digital de proximité pour le transport routier. L'initiative vise à simplifier et accélérer les démarches administratives qui ont cours dans ce secteur.
Le centre, qui sera ouvert cette année 2025, proposera plusieurs services dont un espace de self-service équipé de bornes interactives permettant aux usagers d’effectuer leurs démarches de manière autonome. Un service assisté sera également fourni, avec des agents disponibles pour les accompagner dans les procédures. Enfin, l’accès sera possible 24h/24 et 7j/7, permettant de bénéficier des services à tout moment. Il sera possible d’y obtenir des documents administratifs liés au transport routier, comme la carte grise, le permis de conduire, la carte de transporteur, etc.
Ce nouveau centre s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de dématérialisation des démarches administratives dans le secteur du transport, soutenue par le récent déploiement d’une plateforme numérique accessible via www.eservices.cgi.ci, ainsi que sur les stores mobiles. La plateforme vise à réduire les déplacements des usagers en leur offrant un canal d’échanges direct et efficace avec l’administration des transports.
« Situé dans le Mall Cosmos à Yopougon, le nouveau centre fonctionnera conformément au nouveau manuel des procédures édicté par le ministère des Transports, garantissant ainsi le respect des normes et directives en vigueur » informe Quipux Afrique SA, l’entreprise responsable de la mise en œuvre du projet.
Cette initiative reflète la volonté du gouvernement ivoirien d’offrir des services publics modernes, efficaces et accessibles, tout en renforçant la transparence et la qualité des procédures administratives. Elle constitue également un tournant dans l’utilisation locale des technologies numériques pour répondre aux besoins des citoyens.
Cependant, malgré ses progrès, la Côte d’Ivoire doit encore rattraper un retard en matière de digitalisation des services publics. Selon le rapport des Nations Unies sur le développement numérique des administrations publiques, le pays occupait la 120ᵉ position mondiale en 2022 sur ce segment, avant de reculer au 124ᵉ rang en 2024. Ces chiffres indiquent qu’il reste des efforts à fournir pour améliorer la compétitivité numérique du pays et renforcer l’efficacité de son administration.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
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La biométrie d’iris s’impose comme une solution innovante pour renforcer l’identification numérique. Exploitant les motifs uniques de l’œil, elle garantit une reconnaissance fiable et sécurisée. Cette technologie répond aux défis d’inclusion et de fiabilité des systèmes d’identification modernes.
La Commission nationale de gestion de l’identité du Nigeria (NIMC) envisage d’ajouter la reconnaissance d’iris à son système d’identification numérique (NIN). Cette technologie biométrique, qui analyse les motifs uniques de l’iris humain pour identifier une personne, vise à améliorer l’inclusivité du système, notamment pour les citoyens ayant des limitations physiques qui rendent l’enregistrement par empreintes digitales difficile.
« Nous explorons l’utilisation de la technologie de reconnaissance de l’iris pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées », a déclaré Abisoye Coker-Odusote (photo), directrice générale du NIMC, lors d’une bourse de journalisme sur l’infrastructure publique numérique tenue récemment à Abuja. Elle a précisé que cette innovation s’ajoute aux efforts du NIMC pour moderniser le système d’identification, le rendant accessible à tous et en phase avec les standards technologiques mondiaux.
La biométrie d’iris n’est pas une technologie nouvelle, mais son adoption en Afrique reste limitée. L’Ouganda, par exemple, a récemment annoncé son intention d’intégrer cette modalité dans sa carte d’identité biométrique de nouvelle génération. En Afrique du Sud, cette technologie est utilisée dans certains secteurs comme la sécurité et l’accès aux infrastructures sensibles. Cependant, son intégration dans des systèmes nationaux d’identification reste rare en raison des coûts élevés et des défis techniques associés à sa mise en œuvre à grande échelle.
Au Nigeria, Cette initiative s’inscrit dans un cadre de réformes plus vaste visant à moderniser la gestion de l’identité nationale. Elle coïncide avec une extension de deux ans du soutien financier de la Banque mondiale au programme d’identification numérique du pays, portant l’objectif à 180 millions d’identifiants numériques délivrés. En parallèle, le NIMC travaille avec ses partenaires pour renforcer l’interopérabilité entre les agences gouvernementales, facilitant ainsi l’accès aux services sans multiplier les démarches administratives.
Si cette technologie est mise en œuvre, elle pourrait résoudre certains problèmes persistants liés à l’inclusion. En effet, une évaluation rapide de l’inclusion des personnes handicapées au Nigéria, publiée par la Banque mondiale en 2018, a révélé que de nombreux Nigérians âgés ou handicapés rencontrent des obstacles majeurs pour obtenir leur NIN, les privant de services essentiels comme la téléphonie mobile ou les services bancaires. L’ajout de la reconnaissance d’iris pourrait représenter une avancée significative en réduisant ces barrières, tout en posant un jalon important pour d’autres pays africains qui envisagent d’améliorer leurs systèmes d’identification.
Avec cette initiative, le Nigeria pourrait non seulement résoudre des problèmes d’accessibilité, mais également renforcer son leadership dans l’adoption de technologies de pointe pour la gestion de l’identité en Afrique.
Samira Njoya
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Le gouvernement gambien veut accélérer la transformation numérique du pays. L’exécutif s’est déjà rapproché de la société technologique émiratie Presight en mai 2024.
Le ministère des Communications et de l’Économie numérique de Gambie s’est associé à la Kalp Foundation, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la création d’infrastructures publiques numériques (DPI) basées sur la blockchain. Cette collaboration aboutira à une plateforme décentralisée dénommée « Gambia One », visant à sécuriser les échanges de données, rationaliser les opérations gouvernementales et numériser les services critiques.
« Ensemble, nous exploiterons la puissance du DPI basé sur la blockchain pour fournir des solutions innovantes et centrées sur les citoyens qui s’alignent sur les normes mondiales de confiance, de transparence et de responsabilité », a déclaré Lamin Jabbi, ministre gambien des Communications et de l’Économie numérique. La collaboration inclut également des initiatives de renforcement des capacités destinées aux dirigeants gouvernementaux, ainsi que des programmes de formation axés sur l’écosystème blockchain et les technologies connexes pour les jeunes Gambiens.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement gambien « d’exploiter la technologie, les solutions et services numériques pour garantir l’inclusion numérique en connectant les non-connectés et les sous-connectés, créer des emplois et développer l’économie ». C’est dans ce cadre que la Gambie s’est rapprochée de la société technologique émiratie Presight en mai 2024. En 2023, le pays avait déjà rejoint l’Alliance Smart Africa, qui promeut l’utilisation des TIC pour accélérer le développement économique et social en Afrique.
Pour le moment, la Gambie se classe 164e sur 193 pays selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 mesuré par le Département des affaires sociales et économiques des Nations unies (DAES). Le pays affiche un score de 0,2552 sur 1, bien en dessous des moyennes en Afrique de l’Ouest (0,3957), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
Il est important de souligner que le calendrier de mise en service de la plateforme reste inconnu à ce jour, tout comme les détails précis sur la nature de l’accord conclu entre les deux parties. Ce qui est certain, c’est que l’adoption des services dépendra de l’accès de la population à Internet et à des appareils compatibles. Selon DataReportal, la Gambie comptait 1,5 million d’abonnés à Internet au début de l’année 2024, soit un taux de pénétration de 54,2 %.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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