Face à l’accélération de la digitalisation et à la multiplication des services en ligne, l’Algérie renforce son cadre juridique pour sécuriser les échanges numériques et soutenir l’innovation, tout en préparant le terrain à une économie digitale plus intégrée et fiable.
Le gouvernement algérien a approuvé, le dimanche 2 novembre, un projet de loi définissant les règles générales encadrant les services de confiance pour les transactions électroniques et l’identification numérique. Cette initiative vise à accompagner la digitalisation croissante des services administratifs, économiques et financiers, tout en renforçant la sécurité des échanges en ligne.
Examiné en Conseil des ministres, le texte établit un cadre global pour la confiance numérique. Il actualise la législation de 2015 sur la signature et la certification électroniques, devenue obsolète face aux évolutions technologiques. La nouvelle loi confère une valeur juridique équivalente aux documents électroniques — signature, cachet et horodatage — par rapport aux documents physiques.
Cette réforme intervient dans un contexte de forte expansion du numérique. En début d’année 2025, l’Algérie comptait environ 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration proche de 77 %. Pour le gouvernement, cette dynamique appelle un environnement légal plus robuste, garantissant la fiabilité des transactions et la protection des données personnelles.
Le projet introduit également un cadre national d’identification numérique adossé à la carte d’identité biométrique. Ce système permettra de centraliser et de sécuriser les identités des citoyens pour les démarches en ligne, simplifiant l’accès aux services publics et assurant la reconnaissance légale des transactions numériques. Il constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de numérisation, qui vise à moderniser l’administration, à renforcer la transparence et à lutter contre la corruption.
Au-delà de la mise à jour du cadre législatif, cette loi devrait impulser une nouvelle dynamique en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises, en simplifiant les procédures administratives et en stimulant les investissements dans l’économie numérique. Elle devrait aussi permettre à l’Algérie de mieux tirer parti de son important potentiel numérique, avec plus de 55 millions de connexions mobiles — soit près de 116 % de la population — et un taux d’équipement numérique en forte croissance.
Samira Njoya
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Fin septembre, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Maroc a lancé un hub digital en partenariat avec le PNUD. Doté d’un financement de 38 millions USD, il vise à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et les pays africains.
Le Gabon souhaite renforcer sa coopération bilatérale avec le Maroc dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et du développement des compétences digitales. À cet effet, Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche), ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, a effectué une visite de travail au royaume chérifien le lundi 3 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec son homologue Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite).
M. Doumba a exprimé la volonté du Gabon de s’inspirer de l’expérience marocaine et de développer un partenariat dans l’innovation numérique et la formation des compétences. Les deux parties ont convenu de lancer des programmes concrets, notamment dans la formation à l’IA et à l’analyse de données, ainsi que dans le renforcement de l’apprentissage à distance via les plateformes numériques marocaines.
Au cours des discussions, Mme El Fallah Seghrouchni a mis en avant des programmes de formation tels que « JobInTech », ainsi que les initiatives nationales visant à familiariser les enfants avec le numérique et l’IA. Elle a également invité le Gabon à participer au prochain salon GITEX Africa organisé au Maroc.
Ce rapprochement intervient alors que le gouvernement gabonais ambitionne de faire du numérique un pilier central de son développement socio-économique et de réduire sa dépendance aux ressources extractives. En 2025, Libreville a déjà multiplié les partenariats avec des pays comme la Turquie, le Botswana ou l’Arabie saoudite pour concrétiser cette ambition. Le Maroc est perçu comme un modèle africain en matière de transformation numérique.
Ce leadership est d’ailleurs reconnu par le PNUD, avec qui le royaume a lancé en septembre dernier la plateforme « Digital Morocco for Sustainable Development (D4SD Hub) », destinée à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et africains. Le Maroc se classe 90ᵉ mondial et 4ᵉ en Afrique à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,6841 sur 1, supérieur aux moyennes régionale et mondiale. Le pays a également adopté en septembre 2023 sa stratégie « Digital Morocco 2030 », qui vise à consolider ses acquis et à accélérer son développement social et économique à l’horizon 2030.
Pour sa part, le Gabon se classe 121ᵉ mondial à l’EGDI, avec un score global de 0,5741. Le pays enregistre une bonne performance dans les infrastructures télécoms (0,8263), mais reste en retrait dans les services en ligne (0,3188) et le capital humain (0,5772).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Djibouti entend renforcer sa préparation face aux catastrophes et moderniser ses systèmes d’alerte précoce. Une évaluation approfondie de ses capacités numériques s’avère nécessaire pour guider les réformes, améliorer la coordination et sécuriser les infrastructures critiques.
Le gouvernement de Djibouti, à travers le Secrétariat exécutif de gestion des risques et des catastrophes (SEGRC), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’appui de la China International Development Cooperation Agency (CIDCA), a lancé le dimanche 2 novembre un appel à candidatures pour le recrutement d’un consultant international spécialisé en transformation numérique appliquée à la gestion des risques et aux systèmes d’alerte précoce.
Le PNUD recrute 1⃣consultant intl pr évaluer la préparat° numérique de #Djibouti en matière de gestion des risques & alerte précoce.
— PNUD Djibouti - UNDP Djibouti (@PNUDDjibouti) November 2, 2025
Objectif: renforcer gouvernance digitale, interopérabilité & résilience face aux catastrophes climatiques.
📅10 Nov. 2025: https://t.co/xDEeRbVyFZ pic.twitter.com/yjTfbs5sxF
Le consultant recruté accompagnera le SEGRC dans l’évaluation de la préparation numérique du pays en matière de réduction et de gestion des catastrophes. Sa mission, prévue de novembre 2025 à février 2026, consistera à formuler des recommandations techniques et stratégiques pour améliorer la gouvernance digitale et renforcer les capacités institutionnelles liées à la résilience nationale.
Parmi les objectifs prioritaires figurent l’intégration de technologies avancées de traitement et d’analyse de données – notamment le Big Data, l’intelligence artificielle et l’interopérabilité entre plateformes – ainsi que l’optimisation des infrastructures et des salles de crise nationales. Le consultant contribuera également à l’élaboration de protocoles opérationnels normalisés (SOPs) et au développement de modules de formation destinés aux opérateurs et agents publics.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Tailored Intelligence for Actionable Early Warning Systems » (TIAEWS), conçu pour renforcer la résilience nationale face aux catastrophes. Le projet vise à moderniser le système de gestion des risques en intégrant des technologies avancées de collecte et d’analyse, à améliorer la coordination interinstitutionnelle et à fournir des alertes précoces plus fiables et opérationnelles pour protéger les populations et les infrastructures critiques.
Le poste est ouvert aux professionnels disposant d’une solide expérience dans le domaine de la transformation numérique appliquée à la gestion des risques. Le candidat sélectionné devra livrer plusieurs résultats clés, dont une analyse de la posture numérique actuelle, une feuille de route stratégique pour la modernisation des systèmes d’alerte précoce et des recommandations de politiques publiques.
La date limite de candidature est fixée au 10 novembre, via le portail des Nations unies : www.ungm.org/Public/Notice/283067
Samira Njoya
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Le Maroc mise sur l’IA comme moteur de développement, en investissant dans les infrastructures, la formation des jeunes et des partenariats stratégiques. Pour en tirer pleinement parti, le pays veille à encadrer son usage afin de garantir sécurité, confiance et efficacité dans le secteur numérique.
Le Maroc s’apprête à doter son écosystème numérique d’un cadre juridique structurant avec la future loi-cadre « Digital X.0 », actuellement à l’examen au secrétariat général du gouvernement. Présentée récemment par Amal El Fallah Seghrouchni (photo), ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, elle prévoit l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les usages publics et privés, tout en assurant une gouvernance rigoureuse de la donnée et des algorithmes.
Au cœur du texte figurent trois axes stratégiques : la gouvernance des données, l’identité numérique et l’interopérabilité. « Digital X.0 » établit les principes régissant la circulation et la protection des données, conformément à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.
Il introduit notamment une identité numérique sectorielle, limitant l’accès aux informations strictement nécessaires selon les domaines d’activité, et une interopérabilité basée sur le consentement traçable, garantissant que tout échange d’informations entre administrations ou acteurs privés soit explicitement autorisé par les usagers. La cybersécurité constitue l’un des piliers du dispositif, visant à instaurer un climat de confiance numérique sans alourdir les mécanismes de contrôle.
Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique « Maroc Digital 2030 », qui fait de l’intelligence artificielle un levier essentiel du développement économique et de la modernisation de l’administration. Depuis plusieurs années, le royaume investit massivement dans les infrastructures numériques, le déploiement de services publics digitalisés et le soutien à la recherche appliquée dans le domaine des technologies émergentes.
Récemment, le pays a renforcé cette dynamique à travers un partenariat stratégique avec la start-up française Mistral AI, pour créer un laboratoire dédié aux modèles linguistiques multilingues (arabe, amazighe, langues africaines). Dans le même esprit, le gouvernement a lancé un programme national visant à former 200 000 jeunes aux compétences numériques et à l’intelligence artificielle, afin de bâtir un capital humain capable d’accompagner cette transition et de stimuler l’innovation locale.
Avec la loi-cadre « Digital X.0 », le Maroc entend renforcer sa souveraineté numérique, structurer un écosystème compétitif d’intelligence artificielle et promouvoir une innovation responsable. Ce cadre vise à accélérer la modernisation digitale de l’administration et à optimiser la qualité et l’efficacité des services publics grâce aux technologies avancées.
Samira Njoya
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En principe, la dématérialisation doit faciliter l’accès aux services publics. En pratique, elle peut accentuer l’exclusion de ceux qui n’ont déjà pas accès aux services télécoms, notamment Internet.
Le gouvernement burkinabè a décidé d’équiper les agences postales à travers le pays d’espaces d’assistance destinés à faciliter l’accès des citoyens aux services publics dématérialisés. L’exécutif entend ainsi tirer parti du maillage national de La Poste Burkina Faso (La Poste BF) pour en faire un levier de l’inclusion numérique et financière.
L’initiative découle du Conseil des ministres du jeudi 30 octobre, qui a approuvé par décret un contrat-plan entre l’État et La Poste BF. Celui-ci prévoit la transformation progressive des agences postales en « Maisons des citoyens », appelées « Zama Tchè ». Dans le cadre du contrat-plan 2026–2030, l’État et La Poste BF cofinanceront la construction et l’équipement de vingt « Zama Tchè », pour un coût total estimé à 5,5 milliards FCFA (environ 9,7 millions de dollars).
Selon le gouvernement, cette démarche s’inscrit dans son engagement à accélérer la dématérialisation des procédures et services publics. L’exécutif ambitionne de digitaliser l’administration afin de la rendre plus accessible, transparente et efficace. L’accès inclusif aux services publics figure d’ailleurs parmi les douze chantiers numériques prioritaires du pays à l’horizon 2030, avec pour objectif de garantir un accès équitable aux services numériques, y compris dans les zones rurales.
Pour accéder à ces services, les populations doivent toutefois disposer d’un accès à Internet, d’un équipement connecté et de compétences numériques de base ; des conditions encore loin d’être généralisées. Par exemple, en 2023, 83 % des Burkinabè n’utilisaient pas Internet, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Face à cette fracture, La Poste propose actuellement un réseau de 129 agences réparties sur tout le territoire.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La société poursuit sa croissance dans un contexte de transformation numérique et d’adoption des services télécoms. Le chiffre d’affaires du groupe est par exemple passé de 1016,5 milliards FCFA en 2023 à 1084,1 milliards FCFA en 2024.
Le chiffre d’affaires du Groupe Orange Côte d’Ivoire a atteint 875,7 milliards FCFA, soit environ 1,6 milliard $, au troisième trimestre de l’année 2025. Cela représente une augmentation de 9,9% comparativement au chiffre d’affaires à la même période en 2024. L’information émane des résultats financiers consolidés de l’entreprise publiés en octobre 2025.
« La performance du chiffre d’affaires d’Orange Côte d’Ivoire repose principalement sur la data mobile et la fibre, portés par la croissance des bases d’abonnés et la hausse des usages numériques », peut-on lire dans le document.
Le document révèle que Orange Liberia « poursuit sa progression positive, stimulée par l’amélioration de la qualité réseau et l’application efficace du prix plancher ». Orange Burkina Faso, quant à lui, affiche une croissance soutenue par la progression continue de ses services mobiles, l’essor du mobile money et l’expansion de la fibre optique dans le pays.
Outre le chiffre d’affaires, la plupart des indicateurs sont également en hausse. Par exemple, le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, après charges locatives (EBITDAaL) a crû de 7,8% pour atteindre 305,3 milliards FCFA au 3e trimestre de 2025. Le résultat net est passé à 118,8 milliards FCFA contre 118,6 à la même période en 2024.
Adoni Conrad Quenum (Agence Ecofin)
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Les autorités zambiennes ont fait de la transformation numérique un pilier du développement socio-économique au cours des prochaines années. Cette transformation touche tous les secteurs de l’économie, dont l’agriculture.
Le gouvernement zambien a lancé cette semaine une initiative de formation des agents agricoles aux compétences numériques, dans le cadre de sa stratégie de modernisation du secteur. Le pays entend s’appuyer sur la digitalisation de l’agriculture pour atteindre ses objectifs de production fixés à 10 millions de tonnes de maïs, 1 million de tonnes de blé et 1 million de tonnes de soja par an d’ici 2031.
Selon le ministère de l’Agriculture, le programme vise à doter les agents de vulgarisation agricole de compétences numériques essentielles. Ces derniers pourront ainsi collecter des données en temps réel, enregistrer les agriculteurs, surveiller les ravageurs et les maladies, et fournir des informations actualisées aux producteurs à travers tout le pays. L’Autorité zambienne des TIC (ZICTA) soutient l’initiative en équipant les agents de tablettes intégrant des applications agricoles.
La formation fait partie des réponses qui ont suivi une étude réalisée par la ZICTA en 2022 sur l’état des lieux de l’adoption des TIC dans les différents secteurs. Dans le secteur agricole, l’étude a mis en évidence plusieurs faiblesses telles que le manque d’accès aux équipements TIC, la faible connectivité et le niveau limité de culture numérique parmi les agents agricoles. Le régulateur télécoms a déjà distribué 550 tablettes à des agents de vulgarisation agricole répartis dans vingt districts en 2024.
Le lancement de cette formation intervient environ deux semaines après que les autorités zambiennes ont sollicité le soutien de la Banque mondiale pour renforcer les compétences numériques de la main-d’œuvre nationale, notamment dans les secteurs minier et agricole. Lors de la cérémonie de la formation, le ministre de l’Agriculture, Reuben Mtolo, a mis en avant les autres innovations technologiques déjà mises en œuvre par son département.
Il s’agit notamment du Système d’information sur le marché agroalimentaire, qui fournit aux producteurs des données actualisées sur les prix et les marchés ; du système électronique de bons du Programme de soutien aux intrants agricoles ; ainsi que de la plateforme nationale unique électronique (Zambia Electronic Single Window), facilitant les demandes en ligne de permis d’importation et d’exportation pour les agriculteurs et les entreprises du secteur.
« Ces innovations contribuent à rendre l’agriculture en Zambie plus efficace, plus transparente et plus inclusive. Nous utilisons la technologie pour autonomiser les agriculteurs et préparer un secteur résilient et tourné vers l’avenir », a déclaré le ministre.
Dans son rapport « Driving Digitalisation of the Economy in Zambia: Leveraging Policy Reforms » publié en octobre 2024, la GSMA souligne que la technologie numérique favorise l’agriculture de précision, l’accès à une information ciblée et une meilleure connexion aux marchés. Selon l’organisation, l’adoption de ces outils pourrait augmenter les rendements de 10,5 % à 20 %, les profits jusqu’à 23 %, et générer une valeur ajoutée potentielle d’un milliard de kwachas (45,5 millions), soit 0,14 % du PIB, ainsi que 300 000 emplois et 250 millions de kwachas de recettes fiscales d’ici 2028.
Pour rappel, le secteur agricole représente 23 % des emplois du pays, mais ne contribue qu’à 3 % du PIB, selon les données de la Zambia Statistics Agency (ZamStats) citées par la GSMA.
Isaac K. Kassouwi (Agence Ecofin)
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Face à la montée en puissance des réseaux sociaux et à l’influence grandissante des créateurs de contenu, l’Algérie veut mieux encadrer l’activité des grandes plateformes numériques et renforcer sa souveraineté dans l’espace numérique.
Le gouvernement algérien, via l’Assemblée populaire nationale (APN), examine actuellement un nouveau projet de loi visant à encadrer strictement les grandes plateformes numériques. L’initiative, déposée par le député Bouhali Abdelbasset, cible les services majeurs tels que TikTok, Facebook, YouTube et Instagram, afin de les placer sous un contrôle légal direct sur le sol algérien.
Le projet de loi impose aux grandes plateformes — celles dépassant un million d’utilisateurs ou un certain seuil de revenus en Algérie — d’ouvrir un bureau local, de désigner un représentant légal et de stocker les données des utilisateurs sur le territoire national ou dans des centres agréés. Ces entreprises devront également retirer tout contenu illicite dans un délai de 24 heures après notification et soumettre des rapports semestriels sur leurs actions de conformité.
Sur le plan des objectifs, trois axes structurent l’initiative : la préservation des valeurs religieuses et sociales, la protection des enfants et des adolescents contre les contenus préjudiciables, et le renforcement de la souveraineté numérique de l’Algérie. Le projet prévoit en outre la création d’une Autorité nationale de régulation de l’espace numérique, rattachée à la Présidence, avec le pouvoir de sanctionner les manquements via des amendes, des mesures de blocage ou des poursuites pénales.
La stratégie s’inscrit dans un contexte où le digital s’impose massivement. Début 2025, l’Algérie comptait 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration de 76,9 % de la population. Cette forte présence en ligne se traduit par l’essor des réseaux sociaux et des influenceurs, qui jouent un rôle croissant dans la diffusion de contenus et des tendances de consommation. Parallèlement, cette montée en puissance s’accompagne de préoccupations sur la diffusion de contenus extrémistes ou contraires aux normes sociales, poussant le gouvernement à envisager un cadre légal plus strict, à l’instar de pays comme l’Allemagne ou la Turquie.
Si elle venait à être adoptée, cette loi pourrait profondément transformer le paysage numérique algérien en responsabilisant les grandes plateformes internationales et en renforçant la traçabilité ainsi que la protection des données. Elle offrirait également aux autorités un cadre d’intervention face aux contenus jugés nuisibles, tout en encourageant l’émergence de solutions et de plateformes locales adaptées au contexte national.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En août 2025, le pays a révélé une feuille de route en douze chantiers pour accélérer la transformation numérique nationale d’ici 2030. L’IA figure parmi ces chantiers, aux côtés de l’amélioration de la connectivité, de la digitalisation des services et d’autres initiatives stratégiques.
Le Burkina Faso a lancé une campagne nationale d’information, de sensibilisation et de formation sur les enjeux et opportunités liés à l’intelligence artificielle (IA). Le coup d’envoi a été donné à Ouagadougou le mardi 28 octobre, avec une conférence inaugurale portant sur la contribution pratique de l’IA au développement du pays.
Les échanges ont notamment porté sur la souveraineté numérique, considérée comme un enjeu majeur pour permettre au Burkina Faso de maîtriser ses propres outils technologiques et de réduire sa dépendance extérieure. Les intervenants ont également insisté sur la nécessité d’une intégration responsable de l’IA au sein de l’administration publique, soutenue par un cadre éthique, juridique et sécuritaire solide. Ils ont appelé à une meilleure coordination institutionnelle afin d’éviter la prolifération d’initiatives dispersées, ainsi qu’au renforcement de la culture numérique pour doter les citoyens et agents publics des compétences requises.
« La souveraineté, ce n’est plus seulement défendre nos frontières physiques. C’est aussi garantir notre capacité à décider, à innover et à nous protéger dans l’espace numérique. C’est la capacité de conserver la maîtrise de notre destin technologique », a déclaré Aminata Zerbo/Sabane, ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques.
Selon la ministre, l’ambition du Burkina Faso est d’intégrer l’IA dans tous les secteurs d’activité, en tenant compte des réalités nationales, en s’appuyant sur l’expertise locale et en mettant l’innovation au service du développement socio-économique et du bien-être des populations. La généralisation de l’adoption et de l’usage de l’IA fait d’ailleurs partie des principaux chantiers de transformation numérique des autorités.
Les Nations unies reconnaissent l’IA comme un catalyseur pour les services publics, capable d’accroître la productivité et l’efficacité. Dans son « E-Government Survey 2024 », le Département des affaires économiques et sociales (DAES) souligne que les technologies d’IA peuvent améliorer le fonctionnement du secteur public en automatisant certaines tâches administratives, en renforçant l’efficacité et en éliminant retards et redondances. Il explique que l’IA peut être utilisée à de multiples fins, notamment pour détecter des défauts, classer des données ou formuler des recommandations.
Cependant, le DAES rappelle que les risques potentiels liés à l’adoption de l’IA sont tout aussi considérables que ses avantages. Il souligne que les implications éthiques, sécuritaires et sociales de cette technologie doivent être abordées avec une grande prudence. Il cite les biais de données comme l’un des principaux enjeux éthiques liés à l’adoption de l’IA : « Les algorithmes d’IA reposent intrinsèquement sur les données, c’est-à-dire qu’ils dépendent fortement des ensembles de données accumulées pour produire leurs résultats. Par conséquent, tout biais présent dans ces données peut entraîner une mauvaise représentation ou une sous-représentation de certains groupes. Ce problème devient particulièrement préoccupant lorsque les gouvernements utilisent l’IA pour élaborer des politiques publiques destinées à bénéficier à l’ensemble de la population, y compris aux groupes marginalisés ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Engagé depuis plusieurs années dans sa transformation numérique, Madagascar confie désormais la conduite de ce projet stratégique à un nouveau ministre. Le jeune expert est appelé à faire ses preuves pour moderniser l’administration et renforcer la connectivité du pays.
Mahefa Andriamampiadana (photo) est désormais ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar. Il a été nommé le mardi 28 octobre dans le cadre de la formation du gouvernement dit de la Refondation, composé de 29 ministres. Il succède à Tahina Razafindramalo, qui occupait ce poste depuis plusieurs années et avait lancé plusieurs chantiers structurants pour la modernisation numérique du pays.
Les données disponibles sur le nouveau ministre restent limitées, ce qui suggère qu’il demeure peu connu du grand public au niveau national. Certaines sources indiquent cependant qu’il a exercé dans plusieurs fonctions clés du secteur privé et technologique. Il aurait été cadre supérieur en stratégie des technologies de l’information chez Exo-S, où il a occupé ce poste pendant trois ans et six mois. Il a également travaillé chez Microsoft 365, Skyone Télévision et Radio Général, ainsi que Compurweb et Communication Network Corporation, cumulant des expériences allant de la gestion opérationnelle à la direction générale.
Sa nomination intervient dans un contexte où Madagascar s’emploie à renforcer son infrastructure numérique et à rendre Internet plus accessible. Malgré les progrès réalisés, le pays demeure confronté à un coût d’accès à Internet parmi les plus élevés de la région, et à une connectivité encore limitée dans les zones rurales. Le coût de l’accès à Internet mobile représente encore 15,5 % du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant, bien au-delà de la recommandation de l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui préconise un seuil de 2 % du RNB mensuel par habitant.
Le nouveau ministre devra poursuivre les chantiers engagés, dont l’extension du réseau de fibre optique, la dématérialisation des services publics, la mise en place de l’identité numérique et la modernisation des services postaux.
Pour relever ces défis, Mahefa Andriamampiadana devra s’appuyer sur un écosystème dynamique associant le secteur privé, les opérateurs télécoms, les start-up locales et les partenaires techniques internationaux. La réussite de la transformation digitale du pays dépendra de cette collaboration.
Samira Njoya
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En Afrique, l’e-commerce connaît un essor rapide porté par une population jeune et connectée. La Mauritanie, qui peine encore à exploiter pleinement ce potentiel, veut combler son retard et capitaliser sur ce marché en pleine expansion.
Le gouvernement mauritanien, via le ministère de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’administration, appuyé par la Coopération allemande (GIZ), a officiellement validé le mardi 28 octobre sa Stratégie nationale de commerce électronique 2026–2030. Le document marque une étape décisive dans la mise en place d’un commerce digital plus inclusif, durable et compétitif.
La feuille de route prévoit, entre autres, de faciliter l’accès des femmes entrepreneures aux marchés en ligne, de favoriser la création d’emplois pour les jeunes à travers le freelancing et les plateformes numériques, d’intégrer les petits commerçants dans l’économie formelle par la numérisation, et d’améliorer les recettes fiscales de l’État par une meilleure traçabilité des transactions. Ces ambitions reposent sur un marché encore émergent, où le taux de pénétration d’Internet atteint 37,4 % en 2025.
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de transformation numérique accélérée, alors que le marché africain du commerce électronique devrait croître de 105 % d’ici 2030, passant de 55 à 112,73 milliards de dollars selon les estimations de TechCabal Insights. La Mauritanie entend tirer parti de cette dynamique pour stimuler sa compétitivité et positionner son économie dans les chaînes de valeur régionales du numérique.
Cependant, la réussite de la mise en œuvre dépendra de la capacité du pays à surmonter plusieurs défis structurels, dont une couverture mobile et Internet encore inégale, une forte dépendance aux paiements en espèces et un faible taux de bancarisation. Selon la CNUCED, l’inclusion financière en Mauritanie demeure limitée à 20,9 %, avec des disparités notables entre les genres (15,5 % pour les femmes) et les jeunes (13,1 %).
La stratégie ambitionne ainsi de créer un environnement propice à l’essor du commerce électronique national. Elle pourra aider à renforcer l’inclusion numérique, élargir l’accès aux plateformes numériques pour les acteurs économiques marginalisés, améliorer la transparence des flux financiers et accroître les recettes publiques grâce à la formalisation des échanges. À terme, elle vise à permettre à la Mauritanie de bâtir un écosystème e-commerce structuré, compétitif et porteur de croissance durable.
Samira Njoya
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Les autorités tanzaniennes misent sur l’intégration des TIC pour accélérer le développement socio-économique. Cette transformation numérique touche à tous les secteurs, dont l’éducation.
Lors d’une rencontre avec le Tanzania Editors Forum à Dar es Salaam, le mardi 21 octobre, le vice-recteur de l’Université de Dar es Salaam (UDSM), William A. L. Anangisye, a présenté le programme « Higher Education for Economic Transformation » (HEET) comme une nouvelle étape pour l’enseignement supérieur. Déjà mis en œuvre à plus de 80 %, le HEET fait de la digitalisation des cursus universitaires un levier stratégique de compétitivité.
Le projet a franchi une étape majeure avec la mise en ligne de plus de 1000 cours numériques, accessibles à 39 000 étudiants sur les campus de Dar es Salaam, Lindi, Kagera et Zanzibar. Cette offre repose sur une infrastructure à très haut débit de 10 Gbps, installée pour soutenir les plateformes d’apprentissage hybrides et renforcer les capacités d’enseignement à distance. Le coordinateur adjoint du programme, Liberato Haule, a expliqué que cette infrastructure modernise les espaces d’apprentissage et renforce les partenariats entre universités et entreprises.
Le HEET, soutenu par des financements publics et privés, vise à rapprocher universités et entreprises dans le développement de contenus pédagogiques axés sur les compétences numériques, l’ingénierie et l’innovation. Le président du Tanzania Editors Forum, Deodatus Balile, a salué une initiative qui « établit une référence nationale en matière de transformation éducative ».
Ce tournant intervient alors que la Banque mondiale signale que seulement 9 % des jeunes accèdent à l’enseignement supérieur en Afrique. En dotant ses universités d’outils technologiques performants, la Tanzanie espère devenir un pôle régional de formation et d’innovation, visant à articuler durablement enseignement, emploi et industrie.
Félicien Houindo Lokossou (Agence Ecofin)
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Face à l’essor du numérique et à la vitalité de son écosystème entrepreneurial, le Maroc mise sur l’innovation et l’accompagnement des jeunes talents pour renforcer la création d’entreprises digitales et stimuler la croissance économique.
L’Agence de Développement du Digital (ADD) et l’Association de Gestion du Centre des Très Petites Entreprises Solidaires (CTPES) ont signé, le lundi 27 octobre, une convention de partenariat à Salé. L’accord vise à promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat digital inclusif dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, à travers l’Incubateur Digital Solidaire (IDS).
🚀 𝐒𝐢𝐠𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐞𝐧 𝐟𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐮𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐝𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥 𝐢𝐧𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐟
— Agence de Développement du Digital-ADD (@ADD_MAROC) October 27, 2025
L’Agence de Développement du Digital et l’Association de Gestion du Centre des Très Petites Entreprises… pic.twitter.com/jF5mbexxfc
Dans le cadre de ce partenariat, les deux institutions prévoient de mutualiser leurs ressources et leurs expertises pour soutenir les porteurs de projets à fort potentiel. Elles entendent garantir l’accès aux infrastructures de l’IDS, notamment son FabLab, offrir un appui technique et stratégique aux startups digitales, renforcer les capacités par des formations ciblées et intégrer les projets accompagnés dans les dispositifs numériques et plateformes développés par l’ADD.
Cette collaboration s’inscrit dans la continuité de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui trace la feuille de route du Royaume en matière de transformation numérique. Le plan ambitionne la création de 3000 start-up labellisées d’ici 2030, la mobilisation de 7 milliards de dirhams (environ 758 millions USD) de financements et la génération de 240 000 emplois directs dans le secteur. Il vise également à porter les exportations numériques à 40 milliards de dirhams à l’horizon 2030, contre 13,4 milliards de dirhams enregistrés au premier trimestre de l’année en cours.
Le partenariat intervient dans un contexte entrepreneurial dynamique. Dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, 6399 entreprises ont été créées au cours des sept premiers mois de 2024, selon l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Au niveau national, l’écosystème start-up marocain est également en progression. Le pays se classe désormais 88ᵉ au rang mondial et 9ᵉ en Afrique pour son écosystème de start-up, avec une croissance estimée à +23 % en 2025 selon le Global Startup Ecosystem Index 2025 du cabinet de conseil américain StartupBlink.
Au-delà du soutien à l’entrepreneuriat, cette convention marque une étape importante dans la territorialisation de la politique nationale du numérique. En rapprochant les dispositifs d’accompagnement des jeunes porteurs de projets et des acteurs locaux, elle entend renforcer l’inclusion numérique, favoriser la création de valeur et encourager l’émergence d’un tissu entrepreneurial régional capable de contribuer durablement à la croissance économique du Maroc.
Samira Njoya
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Déterminée à concrétiser ses ambitions numériques d’ici cinq ans, l’Algérie renforce sa gouvernance digitale. La mise en place d’un comité scientifique traduit une volonté de coordonner efficacement les efforts publics et privés autour d’une même vision.
Le gouvernement algérien a inauguré, jeudi 23 octobre à Alger, le Comité scientifique et technique du Haut‑Commissariat à la numérisation (CSTHCN), organe consultatif chargé d’orienter les politiques numériques nationales. La cérémonie a été animée par Meriem Benmouloud (photo, à gauche), haut-commissaire à la numérisation, qui a présenté cette instance comme une nouvelle étape dans le processus de transformation numérique du pays, engagé dans une démarche progressive et structurée vers la vision « Algérie Numérique 2030 ».
Les quinze membres du Comité, dont trois issus de la diaspora, rassemblent des experts reconnus dans les domaines de la numérisation, des technologies de l’information, de l’intelligence artificielle, des mathématiques, de l’économie et des transactions financières. Le Comité est chargé d’appuyer le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de sa stratégie numérique. Ses missions portent notamment sur la formulation de recommandations, l’évaluation des projets législatifs et réglementaires relatifs à la digitalisation, ainsi que la production d’études et de rapports prospectifs destinés à anticiper les mutations technologiques et leurs retombées économiques.
La mise en place de ce comité constitue le dernier jalon dans le processus de parachèvement de la création du Haut-Commissariat à la numérisation, lancé en 2023 pour piloter la transformation numérique du pays. Deux ans plus tard, la stratégie nationale « Algérie Numérique 2030 » est finalisée et sera mise en œuvre très prochainement, concrétisant ainsi la vision du gouvernement. Elle prévoit notamment de former 500 000 spécialistes TIC, de connecter l’ensemble des institutions publiques et de porter la contribution de l’économie numérique à 20 % du PIB d’ici 2030.
Le numérique occupe une place stratégique croissante dans l’économie algérienne. Bien que le potentiel soit important, les analyses pointent un décalage entre les investissements lourds et les retombées économiques concrètes, ce qui explique l’importance d’un pilotage renforcé. Grâce à ce Comité, l’Algérie espère accélérer la mise en œuvre de ses politiques numériques, améliorer l’efficacité des services publics, favoriser l’inclusion numérique et libérer la valeur économique du secteur digital.
Samira Njoya
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