Le pays multiplie les échanges avec Huawei. En mars dernier, les deux parties avaient déjà discuté d’un projet de datacenter national et de solutions d’e-gouvernement.
Le gouvernement guinéen veut renforcer sa coopération avec la société technologique chinoise Huawei pour accélérer sa transformation numérique. La question était au cœur des discussions le mercredi 7 mai lorsque Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu en audience une délégation de Huawei Guinée.
Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur le développement d’un cloud souverain pour la Guinée, la numérisation de l’administration publique, le renforcement de la cybersécurité nationale, ainsi que la mise en place de programmes de formation et de transfert de compétences au profit de la jeunesse guinéenne.
Le gouvernement guinéen continue de renforcer sa coopération avec Huawei. En mars 2025, en marge du Mobile World Congress de Barcelone, la ministre Pricemou avait déjà échangé avec les représentants de l’entreprise autour du projet de datacenter national et des solutions d’e-gouvernement. Une rencontre antérieure, en décembre 2024, avait permis d’aborder d’autres priorités, notamment le déploiement de la 5G, l’extension du réseau national de fibre optique, le développement de services numériques dans des secteurs stratégiques, ainsi que la formation et le transfert de compétences au profit des acteurs locaux.
Cette intensification des échanges avec Huawei s’inscrit dans la volonté du gouvernement guinéen de développer le partenariat public-privé pour atteindre ses objectifs de transformation numérique. Les autorités estiment que cette approche permet de mitiger les investissements colossaux qu’exigent ces projets. L’exécutif « veut collaborer avec des partenaires innovants pour accélérer l’inclusion numérique et faire du digital un levier de développement économique et social ».
Le partenariat avec Huawei, l’un des leaders mondiaux des technologies, pourrait jouer un rôle déterminant dans l’accélération de la transformation numérique en Guinée. D’après le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant ainsi au 29e rang en Afrique. En 2022, ce score était de 0,2955.
Il convient toutefois de préciser qu’aucun accord officiel n’a été signé ni annoncé pour le moment entre les deux parties. Il faudra donc suivre les développements à venir pour mieux apprécier la portée réelle de cette collaboration et son impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec la multiplication des services numériques, les besoins en connectivité augmentent considérablement. Sonatel et ses partenaires renforcent ainsi l’infrastructure régionale pour garantir une connectivité fiable et sécurisée.
L’opérateur sénégalais Sonatel, en partenariat avec Phase3 Telecom, a activé une nouvelle route de fibre optique terrestre de 3500 km reliant Lagos (Nigeria) à Dakar (Sénégal), en passant par le Bénin, le Togo et le Ghana. L’infrastructure vise à renforcer la connectivité régionale et à proposer une alternative terrestre aux câbles sous-marins, souvent vulnérables.
« Dakar est en train de devenir un centre de connectivité stratégique pour l’Afrique de l’Ouest. Avec cette voie, les clients bénéficient d’infrastructures diversifiées, d’une moindre latence et d’un accès fiable au contenu mondial », a déclaré El Hadji Maty Sene, directeur général de Sonatel Wholesale and International.
Ce corridor numérique offre une connectivité à faible latence, estimée à 32 millisecondes, et cible principalement les opérateurs télécoms, les fournisseurs de cloud, les plateformes de contenu, les institutions financières et les administrations publiques. L’infrastructure s’intègre au réseau Djoliba, lancé par Orange pour connecter plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et permet également d’accéder à des services hébergés localement comme AWS Wavelength à Dakar.
Ce déploiement intervient dans un contexte de vulnérabilité accrue des infrastructures numériques. En 2024, plusieurs pannes majeures ont touché les câbles sous-marins desservant l’Afrique de l’Ouest, perturbant les communications sur l’ensemble du continent. En reliant cinq pays d’importance économique, la nouvelle route terrestre permet d’assurer une redondance critique pour les flux de données et d'améliorer la résilience des réseaux.
Au-delà de la résilience technique, cette infrastructure s’inscrit dans les stratégies nationales de transformation numérique. Elle contribuera à améliorer la qualité de service Internet, à faciliter l’adoption des solutions cloud et à stimuler l’innovation locale. Phase3 et Sonatel affirment ainsi leur volonté de participer à la souveraineté numérique de la sous-région.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que la digitalisation s’accélère, les États nigérians multiplient les initiatives pour renforcer les compétences numériques de leurs citoyens. Par exemple, l’État de Benue s’est engagé en mars dernier à former 40 000 fonctionnaires au numérique.
Le gouvernement de l’État de Zamfara, au Nigeria, a signé un accord avec la société Oracle pour développer les compétences numériques des jeunes et des professionnels. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l’État.
Le partenariat sera mis en œuvre par l’Agence de développement des technologies de l’information de Zamfara (ZITDA), en collaboration avec Oracle Academy et Oracle University. Il prévoit un accès gratuit à des cours en ligne, des certifications professionnelles et plus de 200 heures de formation dans des domaines clés comme le cloud, l’intelligence artificielle, la science des données et le développement APEX.
« Ce que nous faisons aujourd’hui dépasse la simple technologie : il s’agit de redonner espoir, de créer des opportunités et d’ouvrir les portes de l’avenir. En investissant dans l’éducation numérique et l’innovation, nous offrons de véritables alternatives à la pauvreté, au chômage et au désespoir », a déclaré Dauda Lawal, gouverneur de l’État de Zamfara.
En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement de Zamfara espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Sierra Leone, l’accès au financement reste un obstacle majeur pour de nombreux petits commerçants et travailleurs informels. En lançant un nouveau service de microcrédit mobile, Orange entend jouer un rôle accru dans l’inclusion financière du pays.
Orange Mobile Finance Sierra Leone (OMFSL) a lancé le jeudi 8 mai « Kwik Moni Loan », un service de microcrédit numérique destiné aux agents et commerçants utilisant Orange Money. Ce nouveau produit financier permet aux utilisateurs d’accéder instantanément à des prêts via leur portefeuille mobile Orange Money, en composant simplement le #145# pour les agents et le #146# pour les commerçants.
David Mansaray, PDG d’OMFSL, a déclaré que ce service, disponible 24h/24 et 7j/7, offre un accès rapide et pratique au fonds de roulement pour divers professionnels, notamment les commerçantes, les chauffeurs de taxi et les propriétaires de magasins. Cette initiative vise à faciliter le développement des activités sans les contraintes des procédures de prêt traditionnelles.
Le lancement de « Kwik Moni Loan » s’inscrit dans une stratégie plus large d’Orange visant à renforcer l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest. En 2020, Orange avait déjà introduit « Orange Money Lajor » en Sierra Leone, un service de microcrédit destiné aux clients d’Orange Money, en partenariat avec Empire Solution. Par ailleurs, Orange Bank Africa, la banque digitale du groupe, a été lancée en Côte d’Ivoire en 2020 pour offrir des services d’épargne et de crédit accessibles via mobile, avec pour objectif de s’étendre à d’autres pays de la région.
Avec cette nouvelle initiative, Orange Mobile Finance Sierra Leone espère renforcer l’inclusion financière en facilitant l’accès rapide au crédit pour les petits commerçants et agents locaux. En leur offrant des solutions adaptées à leurs besoins réels, ce service vise à soutenir l’entrepreneuriat, améliorer la résilience économique des populations non bancarisées et stimuler l’activité commerciale à l’échelle nationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En avril dernier, le gouvernement algérien a révélé son intention de fournir des tablettes à la moitié des écoles primaires avant la prochaine rentrée. Cette initiative s’inscrit dans le programme de numérisation du secteur éducatif.
En Algérie, l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE)prévoit de produire deux millions de tablettes électroniques en 2025 pour équiper 8800 établissements éducatifs. C’est ce qu’a révélé Mohamed Abbes Bourassi, PDG de la société, le mercredi 7 mai, dans une déclaration à l’Algérie Presse Service (APS), en marge de la réouverture du showroom de l'entreprise à Alger.
Cette initiative devrait permettre de soutenir le gouvernement dans son ambition de généralisation de l’usage des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation nationale. Par exemple, l’exécutif a prévu d’équiper la moitié des écoles primaires du pays en tablettes électroniques pour la prochaine rentrée scolaire. Ces appareils pourraient être utilisés dans la gestion des écoles. Ils pourraient également faciliter l’accès des élèves et des enseignants à des ressources éducatives en ligne, les recherches, l’apprentissage et la communication.
Dans des propos rapportés par l’APS, Mohammed Seghir Sadaoui, ministre de l'Éducation nationale, a déclaré que le projet vise à « alléger le cartable des élèves, mais surtout améliorer les conditions de scolarisation et la qualité de l'enseignement, et les adapter aux progrès numériques ». À terme, le gouvernement algérien veut faire de l’école algérienne un modèle de modernisation et d’innovation grâce aux outils numériques. Des plateformes numériques ont été déployées à cet effet, notamment pour les enseignants, les parents d’élèves, l’évaluation des acquis et la prise de rendez-vous pour l'authentification des diplômes.
L’ENIE n’a pas encore communiqué de calendrier précis pour le démarrage de la production des tablettes électroniques. Cela suscite des interrogations quant à la capacité de l’entreprise à livrer les appareils à temps pour la rentrée scolaire de septembre 2025, conformément aux engagements pris par le gouvernement.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis 2024, le Sénégal impose une TVA sur les services numériques pour élargir son assiette fiscale. Alors que la plupart des plateformes n’avaient pas encore déclaré leur conformité, Google devient le premier géant du web à franchir cette étape.
À compter du 1er juin 2025, Google appliquera une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18 % à l’ensemble de ses services numériques destinés aux utilisateurs situés au Sénégal. Une annonce qui marque un tournant décisif dans la mise en œuvre de la fiscalité numérique instaurée par le gouvernement sénégalais.
Concrètement, l’entreprise américaine exigera désormais de ses clients professionnels qu’ils fournissent leurs informations fiscales locales, notamment le numéro d’identification national des entreprises et associations (NINEA) ou le numéro du registre de commerce, afin de générer des factures conformes au Code général des impôts. Cette mesure concerne l’ensemble des services numériques proposés par Google, comme Google Ads, Google Cloud, les abonnements logiciels ou encore les plateformes de streaming.
Cette évolution fait suite à l’entrée en vigueur, en juillet 2024, d’un nouveau régime fiscal imposant la TVA sur les prestations de services numériques fournies par des entreprises étrangères non établies sur le territoire national. Jusqu’ici, peu de multinationales du numérique avaient officialisé leur conformité. En se pliant à cette exigence, Google devient ainsi l’un des premiers géants du secteur à franchir le pas, envoyant un signal fort aux autres acteurs encore en retrait.
Selon la direction générale des impôts et des domaines (DGID), cette TVA numérique a déjà permis de collecter plus de 1 milliard FCFA (environ 1,7 million de dollars) au cours de sa première année d’application. À moyen terme, l’État ambitionne de porter ces recettes à 10 milliards FCFA, dans le cadre de sa stratégie de modernisation fiscale et d’élargissement de l’assiette du numérique.
La conformité de Google, en tant que leader mondial des services numériques, représente donc une étape cruciale pour le succès de cette réforme. Elle devrait non seulement contribuer à accroître les recettes fiscales, mais aussi renforcer l’équité entre entreprises locales et multinationales opérant en ligne.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique s’accélère au Nigeria, ouvrant de nouvelles perspectives pour les prestataires de solutions technologiques. Galaxy Backbone entend tirer parti de cette dynamique pour s’imposer comme un acteur clé de la numérisation des administrations publiques et des entreprises.
Galaxy Backbone poursuit ses démarches pour élargir sa base de clients parmi les institutions fédérales nigérianes. L’entreprise publique nigériane a récemment effectué une visite au Service des douanes du Nigeria (NCS) à Abuja, afin d’explorer les possibilités de collaboration technologique dans le cadre de la transformation numérique engagée par la douane.
« Nous savons que les Douanes sont actuellement en pleine transformation dans le cadre du Projet de Modernisation du Commerce (TMP). En tant qu’agence qui fournit l’infrastructure TIC de base au gouvernement fédéral, nous sommes ici pour explorer comment nous pouvons apporter de la valeur à vos opérations. Du stockage cloud sécurisé à des mécanismes de protection des données robustes, Galaxy Backbone dispose des capacités nécessaires pour soutenir vos besoins numériques croissants », a déclaré Ifeatu Anafulu, responsable marketing et intelligence économique chez Galaxy Backbone.
Cette prospection s’inscrit dans le cadre de la mission de Galaxy Backbone d’être le fournisseur d'infrastructures, d'applications et de services TIC partagés pour tous les ministères et institutions du gouvernement fédéral dans un contexte de transformation numérique accélérée. L’entreprise a par exemple signé un accord en novembre 2024 pour renforcer l’infrastructure numérique de l’État de Bauchi. Elle s’était déjà engagée en juillet 2024 à soutenir la transformation numérique de l’État d’Enugu. La société s’est également vu confier la connexion des secrétariats des gouvernements locaux à Internet.
Si la collaboration se concrétise, l’appui de Galaxy Backbone pourrait accélérer la transformation numérique des Douanes nigérianes. Abdullahi Maiwada, assistant contrôleur des douanes, a reconnu que « des partenariats avec des organisations comme Galaxy Backbone sont essentiels pour garantir la fiabilité, la scalabilité et la sécurité de l’infrastructure numérique des Douanes ». Il s’est même dit optimiste quant aux opportunités de collaboration, notamment en matière de stockage sécurisé des données, d’hébergement de plateformes et de connectivité haut débit pour le Nigeria Customs Broadcasting Network (NCBN).
À ce stade, aucun accord n’a été signé ni annoncé entre les deux parties. Il faudra donc attendre des développements ultérieurs pour mieux cerner les perspectives et l’impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le secteur halieutique au Maroc joue un rôle clé dans l’économie nationale. Il est donc urgent de moderniser cette filière stratégique par le numérique, qui représente un levier essentiel pour améliorer l’efficacité des circuits de distribution.
Le Maroc a investi 34 millions de dirhams (environ 3,6 millions de dollars) pour numériser les ventes aux enchères dans 45 marchés de gros, dans le cadre de sa stratégie de modernisation du secteur halieutique. Cette initiative, portée par le secrétariat d’État chargé de la Pêche maritime, vise à renforcer la transparence des transactions, à améliorer la traçabilité des produits et à optimiser leur distribution sur le marché national.
L’annonce a été faite le mardi 6 mai devant la Chambre des conseillers par la secrétaire d’État Zakia Driouich, qui a précisé que la numérisation concerne l’ensemble des documents utilisés dans ces structures. Elle permettra notamment un meilleur suivi des flux de produits de la mer et contribuera à la lutte contre les pratiques informelles, encore répandues dans certains circuits de commercialisation.
Cet investissement s’inscrit dans la continuité de la stratégie Halieutis, lancée en 2009, qui vise à faire du Maroc une plateforme halieutique compétitive et durable. En plus de sa contribution à la sécurité alimentaire, la filière génère environ 2,3 % du PIB national, avec 220 000 emplois directs et plus de 500 000 emplois indirects. En 2024, la production nationale a atteint 1,42 million de tonnes, pour une valeur estimée à 16,3 milliards de dirhams, consolidant la position du royaume parmi les principaux exportateurs mondiaux de produits de la mer transformés et congelés.
Au-delà de la simple dématérialisation des procédures, cette numérisation ouvre la voie à une transformation plus large du secteur. En automatisant les processus de vente, le gouvernement espère non seulement améliorer l'efficacité opérationnelle des marchés de gros, mais aussi poser les bases d'une interconnexion des différents maillons de la chaîne de valeur, de la capture à la distribution finale. À terme, cette approche pourrait faciliter l’intégration de nouvelles technologies, telles que les systèmes de traçabilité en temps réel, les plateformes de gestion logistique ou encore les outils de veille sur les prix et les volumes commercialisés.
À ce jour, seuls 45 marchés de gros sur les 70 existants ont été couverts par cette opération. Le chantier reste donc ouvert, laissant entrevoir de nouvelles phases d’investissement pour généraliser la numérisation à l’ensemble du territoire, notamment dans les points de débarquement et les villages de pêcheurs.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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We Are Tech est fier d’annoncer que son rédacteur en chef, Muriel Edjo, interviendra désormais régulièrement dans le podcast Mon Carnet, animé par le spécialiste canadien des technologies Bruno Guglielminetti. Cette nouvelle collaboration vise à faire rayonner l’actualité technologique du continent africain auprès d’une audience francophone mondiale.
Dans un format d’environ 10 minutes, Muriel Edjo interviendra chaque mois, pour présenter les initiatives, innovations, startups et tendances les plus marquantes de la scène tech africaine. Les échanges, enregistrés via Zoom, permettront de plonger dans l’effervescence numérique d’un continent en pleine transformation.
Bruno Guglielminetti, figure incontournable du journalisme tech francophone, est le producteur et animateur de Mon Carnet, un podcast et blogue hebdomadaire suivi par plus de 193 000 abonnés. Avec son bulletin quotidien “120 secondes de tech”, ce sont plus de 1,3 million de francophones qui sont rejoints chaque semaine.
Depuis près de neuf ans, Mon Carnet décrypte l’actualité numérique avec rigueur, dans la lignée d’un parcours de plus de 30 ans dans les médias tech, notamment à Radio-Canada, La Presse, LCN, Le Devoir ou encore BFM Business.
« Nous sommes ravis de cette collaboration qui permet à la tech africaine d’avoir une voix dans l’un des rendez-vous médiatiques les plus suivis de la francophonie numérique », déclare Muriel Edjo. « Ce partenariat est aussi une reconnaissance de l’effervescence et du dynamisme de l’innovation sur notre continent. »
Avec cette nouvelle rubrique, Mon Carnet s’ouvre davantage à l’international, et We Are Tech poursuit sa mission : mettre en lumière les talents, les innovations et les défis technologiques de l’Afrique contemporaine.
À propos de We Are Tech
We Are Tech est un média spécialisé dans l’actualité des technologies émergentes en Afrique. Il met en lumière les start-ups, les tendances, les figures inspirantes et les politiques publiques qui transforment le paysage numérique africain.
À propos de Bruno Guglielminetti
Journaliste, producteur et animateur, Bruno Guglielminetti couvre l’actualité numérique depuis plus de 30 ans. Mon Carnet, son podcast hebdomadaire lancé en 2016, est aujourd’hui une référence incontournable de l’information tech francophone.
Les pays africains misent de plus en plus sur les données géospatiales pour planifier leur développement. Avec le lancement de son Géoportail national, le Togo rejoint cette dynamique en plaçant la donnée au cœur de sa stratégie territoriale.
Loin d’être un simple catalogue cartographique, le Géoportail national du Togo, lancé le mardi 6 mai, marque une étape décisive dans la construction d’un État fondé sur l’intelligence des données. En centralisant plus de 800 couches d’informations géospatiales, cette plateforme numérique redéfinit les outils de pilotage de l’action publique, la transparence de la gouvernance et l’implication citoyenne.
Développée sous l’impulsion du ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, cette plateforme est l’un des systèmes les plus complets d’Afrique de l’Ouest, fruit d’un travail collaboratif impliquant 23 ministères et 550 collectivités locales. Elle recense déjà 1,2 million d’actifs et plus de 75 000 kilomètres de réseaux cartographiés.
Selon Cina Lawson, ministre de l'Économie numérique et de la Transformation Digitale, la plateforme présente trois principaux atouts : « elle facilite la coordination des politiques publiques, améliore la redevabilité grâce à un meilleur accès à l’information, et stimule l’innovation en rendant les données accessibles à tous ».
Le dispositif repose sur deux portails distincts : geoportail.gouv.tg pour les institutions et geodata.gouv.tg pour le grand public. Ces interfaces permettent d’examiner les disparités régionales, d’orienter les choix d’investissement et d’instaurer une culture de gestion fondée sur l’analyse factuelle. Les données disponibles couvrent des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’énergie. Cette diversité offre un puissant outil d’aide à la décision pour cibler les besoins, prévenir les risques et mieux répartir les ressources.
Grâce à cette nouvelle plateforme, le Togo se positionne comme un pionnier régional des données ouvertes et de la modernisation de la gouvernance. Au-delà de l’amélioration de l’administration, cette initiative vise à renforcer l’attractivité du pays auprès des partenaires techniques et financiers.
À noter que le Sénégal a également lancé en avril dernier son propre géoportail national, GéoSénégal, dans le cadre de son Plan national de géomatique. Une dynamique se dessine ainsi en Afrique de l’Ouest, où la cartographie intelligente s’impose comme un pilier de l’action publique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En novembre 2024, le Gabon a lancé son ambitieux programme « Gabon Digital », avec l’objectif de positionner le pays comme un hub numérique en Afrique centrale. La poursuite de cette vision change de mains, mais reste entre celles d’un expert.
Deux jours après son investiture en tant que quatrième président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguéma a dévoilé, le mardi 5 mai, la composition du premier gouvernement de son mandat de sept ans. Parmi les principales nominations figure celle de Mark Alexandre Doumba (photo), au poste de ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation. Il succède au général de Brigade Bonjean Rodrigue Mbanza, qui occupait ce portefeuille dans le précédent gouvernement de transition.
Avant cette nomination, Mark Alexandre Doumba avait brièvement occupé le poste de ministre de l’Économie et des Participations. Son repositionnement à la tête d’un ministère aussi stratégique témoigne de la volonté des autorités de renforcer la modernisation du pays à travers l’innovation et les technologies.
Âgé de 38 ans, Mark Alexandre Doumba est reconnu comme un entrepreneur aguerri et un stratège de la finance digitale. Fondateur du groupe ClikAfrik et de la néobanque ClikPay, il a fait de l’inclusion financière par le numérique l’un de ses principaux combats. Il a notamment contribué à la création du Guichet numérique de l’investissement, une plateforme ayant facilité la formalisation de plusieurs dizaines de milliers de TPE et PME gabonaises. Il est diplômé de la George Washington University, de la London School of Economics et de la Harvard Kennedy School.
Le nouveau ministre hérite d’un portefeuille dense, avec plusieurs chantiers prioritaires, notamment la relance du backbone national en fibre optique, la construction des centres de données souverains et la modernisation des services publics par le numérique. Ces projets figurent parmi les priorités de la feuille de route du président de la transition.
Mark Alexandre Doumba devra également impulser un nouveau souffle au Centre gabonais de l’innovation et concrétiser le projet de technopôle numérique et industriel, destiné à faire de Libreville un véritable hub régional de l’innovation. Grâce à son approche pragmatique et son expertise en transformation numérique et en partenariats stratégiques, il pourrait jouer un rôle clé dans l’essor du Gabon comme acteur majeur de l’innovation en Afrique centrale.
Samira Njoya
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Le gouvernement capverdien ambitionne de faire du pays une économie numérisée d’ici 2030. Pour y parvenir, il mise sur des investissements dans des infrastructures technologiques afin de former les talents locaux et renforcer la main-d’œuvre nationale.
Le Cap-Vert a officiellement inauguré, le lundi 5 mai, le TechPark CV, un centre technologique régional conçu pour stimuler l’innovation et la transformation numérique dans l’archipel et au-delà. Financé à hauteur de 45,59 millions d’euros (soit 51,7 millions de dollars) par la Banque africaine de développement (BAD), ce projet marque une étape stratégique pour le pays, qui ambitionne de devenir un hub technologique en Afrique de l’Ouest.
« Le TechPark CV est un environnement accueillant où des innovateurs d'origines et de cultures différentes peuvent collaborer et prospérer ensemble. Grâce à ce projet, nous ne construisons pas seulement un centre numérique ; nous favorisons une communauté où la technologie stimule la croissance économique et le développement durable pour le Cap-Vert et nos partenaires internationaux », a déclaré Carlos Monteiro, président de TechPark CV.
Le parc s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification économique et dans le cadre de la stratégie de développement de l’économie numérique du Cap-Vert à l’horizon 2030. L’investissement représente près de 2 % du PIB national, témoignant de l’importance accordée au numérique dans le modèle de croissance du pays.
Des infrastructures aux normes internationales
Le parc technologique est équipé de centres de données, d’espaces de coworking, d’un centre de formation, d’un centre d’affaires et d’un centre de conférence, le tout connecté par une infrastructure haut débit. Son statut de Zone économique spéciale pour les technologies (ZEET) offre des incitations fiscales attractives : exonération de TVA, allègement des droits d’importation et un taux d’impôt sur les sociétés réduit à 2,5 %.
Déployé sur deux campus à Praia (île de Santiago) et à Mindelo (île de São Vicente), TechPark CV héberge déjà 23 entreprises et pourra accueillir jusqu’à 1500 professionnels. Il aspire à devenir un pôle d’innovation, de formation et d’expérimentation, tout en attirant des investissements étrangers.
Des ambitions régionales et inclusives
En plus d’attirer des entreprises locales et internationales, TechPark CV se positionne comme un moteur du développement de secteurs technologiques clés tels que l’intelligence artificielle, la blockchain, la fintech, le big data et l’Internet des objets (IoT). Le Cap-Vert entend également renforcer sa coopération régionale à travers un partenariat avec la CEDEAO, afin de contribuer à l’essor de l’innovation numérique en Afrique de l’Ouest.
Le projet place l’intégration des talents locaux au cœur de sa stratégie. Il favorise les partenariats avec les institutions universitaires et entend créer des opportunités d’emploi pour la jeunesse capverdienne, contribuant ainsi au développement du capital humain et au renforcement de l’économie nationale.
Samira Njoya
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En février 2023, Orange Group a présenté son nouveau plan stratégique « Lead the Future », construit sur un nouveau modèle d’entreprise et guidé par la responsabilité et l’efficacité. La poursuite de cette vision en Afrique change de mains, mais reste toutefois entre celles d’un expert.
Le groupe télécoms français Orange annonce ce lundi 5 mai un changement majeur à la tête de sa branche Moyen-Orient et Afrique (Orange MEA). Yasser Shaker (photo), actuel président-directeur général d’Orange Egypt, en est désormais le patron. Il prendra officiellement fonction le 1er juillet 2025. Il remplacera Jérôme Hénique, nommé directeur exécutif et président-directeur général d’Orange France. Il rejoindra également le Conseil d’administration d’Orange MEA lors de sa prise de fonction officielle le 1er juin prochain.
Ingénieur en télécommunications diplômé de la Faculté d’ingénierie de l’université du Caire, également titulaire d’un MBA de l’École supérieure de commerce de Rennes, Yasser Shaker rejoindra le comité exécutif du groupe Orange. Christel Heydemann, la présidente-directrice générale de l’entreprise, croit fermement en ses compétences pour ses nouvelles fonctions. Elle a d’ailleurs affirmé que « sa vaste expérience et sa connaissance approfondie de la région seront essentielles pour poursuivre notre dynamique de croissance ».
Yasser Shaker poursuivra la mission héritée de son prédécesseur, faire d’Orange MEA un opérateur multi-service de haute facture. Aujourd’hui actif dans plusieurs segments à valeur ajoutée, notamment la data mobile, la finance mobile, la cybersécurité, l’accompagnement à l’innovation technologique et l’énergie, OMEA a été le principal contributeur de la croissance économique du groupe pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023.
PDG d’Orange Egypte depuis le 1er mai 2018, Yasser Shaker a débuté sa carrière dans le domaine des satellites. Depuis plus de 25 ans, il joue un rôle clé dans le secteur des technologies. Sous sa direction, le groupe Orange affirme que sa filiale égyptienne « a atteint des niveaux records de croissance et de profitabilité, et ce malgré un contexte macroéconomique difficile ». Avant de rejoindre Orange Egypte, Yasser Shaker occupait le poste de directeur de l’innovation technologique d’OMEA.
Muriel EDJO
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Grâce au succès de son système de paiement unifié, l'Inde a enregistré une forte croissance des paiements numériques. Aujourd’hui, l'Inde s'affirme comme un acteur majeur dans l’accompagnement des nations souhaitant déployer des solutions de paiement numérique efficaces.
L’Inde s’engage à mettre son expertise en infrastructure publique numérique au service de l’Angola. L’information a été rendue publique le vendredi 3 mai, à l’issue d’une rencontre à New Delhi entre le président angolais, João Lourenço (photo, à gauche), en visite officielle, et le Premier ministre indien, Narendra Modi (photo, à droite). L’initiative vise à améliorer la gouvernance électronique et à faciliter l'accès aux services publics pour les citoyens angolais.
Selon un communiqué conjoint, l’Inde a « approuvé une ligne de crédit de 200 millions de dollars pour la défense de l'Angola et collaborera dans les domaines de l'infrastructure publique numérique, de l'espace et des soins de santé ». Ce partenariat vise à introduire en Angola le modèle indien d’infrastructure publique numérique (DPI), un système interopérable permettant de numériser les services administratifs, de favoriser l’inclusion financière et de connecter les citoyens à des services essentiels.
Cette collaboration pourrait permettre à l’Angola de déployer des identités numériques, des plateformes de paiements électroniques ou encore des registres sociaux unifiés. Elle prévoit également une coopération dans le domaine spatial ainsi que des formations aux compétences numériques.
L’annonce s’inscrit dans un contexte de rapprochement stratégique entre les deux pays, qui célèbrent cette année 40 ans de relations diplomatiques. Elle illustre aussi l’ambition de l’Inde de renforcer sa présence technologique sur le continent africain. L'Inde a déjà mis en œuvre des systèmes similaires en Afrique, notamment via sa plateforme d'identité numérique MOSIP (Modular Open Source Identity Platform). Des pays tels que le Maroc, la Sierra Leone, la Guinée et l'Éthiopie ont adopté ou sont en phase de déploiement de cette solution. Par ailleurs, l'Inde collabore avec plusieurs pays africains pour développer des systèmes de paiement numérique inspirés de son interface UPI (Unified Payments Interface), avec des discussions avancées notamment avec le Rwanda.
À terme, ce partenariat pourrait accélérer la modernisation des services gouvernementaux angolais, améliorer l’efficacité administrative et stimuler l’innovation locale. Un appui stratégique pour l’Angola, qui cherche à renforcer sa position dans les classements internationaux de gouvernance numérique. Selon les Nations unies, le pays se classe actuellement 156e sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024, avec un score de 0,4149, en dessous de la moyenne africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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