L’IA révolutionne les modèles économiques et sociaux à travers le monde, offrant des solutions innovantes aux défis complexes. En Afrique, elle suscite de grands espoirs pour accélérer le développement durable, réduire les inégalités et stimuler l’innovation locale.
Le gouvernement congolais voit dans l’intelligence artificielle (IA) un levier stratégique pour accélérer son développement numérique et économique. Lors de la 3ᵉ édition de la Conférence africaine des start-up, tenue à Alger du jeudi 5 au samedi 7 décembre, Léon-Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique du Congo, a exposé la vision du pays en matière d’IA, axée sur l’innovation et la collaboration régionale et internationale.
Parmi les priorités majeures identifiées, l’amélioration de la recherche en IA occupe une place centrale. Pour répondre à ce défi, le Congo a lancé, en partenariat avec la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), le Centre Africain de Recherche en Intelligence Artificielle (CARIA). Situé à Brazzaville, ce centre se veut un catalyseur pour l’innovation et la coopération sud-sud dans des domaines tels que la vision par ordinateur, la robotique ou encore le calcul génétique.
Léon-Juste Ibombo a également mis en avant les initiatives du Congo pour orienter l’utilisation de l’IA vers le développement économique et social. Depuis près de sept ans, le pays récompense l’innovation numérique à travers le Prix Sassou-Nguesso, une initiative complétée par le programme Seeds for the Future, en collaboration avec Huawei, afin de promouvoir les start-up locales. En 2022, une loi spécifique sur la labellisation des start-up a été promulguée pour encourager leur croissance et attirer des investissements dans ce secteur stratégique.
Le Congo entend également jouer un rôle clé dans la formation et le développement des compétences locales en collaborant avec le Cameroun pour créer une université Inter-État sur le numérique. Ce projet stratégique vise à établir un lien solide entre les universités et les industries afin de promouvoir l’innovation et de soutenir les jeunes talents dans des domaines tels que l’IA et la robotique.
Outre la recherche et la formation, le pays ambitionne d’explorer le potentiel transformateur de l’IA dans des secteurs critiques tels que la santé, l’agriculture, les transports et la finance.
Tous ces projets s’inscrivent dans une dynamique continentale, où l’IA est perçue comme une technologie capable de répondre à des défis sociaux et économiques majeurs. Pour le continent, tirer parti de cette technologie constitue une occasion de combler le fossé numérique, de moderniser les économies et de renforcer les capacités locales. À en croire Olumide Balogun, directeur de Google pour l’Afrique de l’Ouest, l’intelligence artificielle pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars au produit intérieur brut de l’Afrique d’ici 2030.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Les TIC offrent un potentiel important pour stimuler la créativité et l’apprentissage dès le jeune âge. Pourtant, en Afrique, leur adoption dans l’éducation reste limitée, freinée par un manque de préparation et d’infrastructures adaptées.
SCHOOLAP, une plateforme numérique dédiée à l’éducation à distance, a annoncé, le vendredi 6 décembre, la signature d’un partenariat stratégique avec l’Union Nationale des Établissements Privés d’Enseignement Laïc (UNEPEL) au Burkina Faso. Ce projet ambitieux vise à moderniser plus de 1400 écoles privées laïques à travers le pays grâce à des solutions technologiques adaptées.
« Quelques écoles pilotes à Ouagadougou sont en cours d’activation avec la collecte des données, la formation des acteurs et la dotation de tablettes éducatives. Les premiers retours sont très positifs, notamment sur les outils dédiés aux directeurs d’école », précise SCHOOLAP dans un communiqué.
Ce projet s’inscrit dans un contexte continental marqué par une ambition renouvelée pour l’éducation. L’Union africaine a désigné 2024 comme « Année de l’éducation », incitant les pays à renforcer leurs efforts pour garantir une éducation inclusive et de qualité. Dans cette dynamique, la Stratégie d’éducation numérique de l’Union africaine (2023-2028) prévoit notamment le développement d’infrastructures numériques dans les écoles, avec pour objectif qu’au moins 50 % des établissements disposent d’une connectivité à haut débit d’ici 2027 et qu’un tiers des étudiants et tous les enseignants aient accès à des appareils numériques d’ici 2030.
Ce partenariat entre SCHOOLAP et l’UNEPEL marque une avancée importante pour le Burkina Faso, où les infrastructures éducatives numériques restent encore insuffisantes. En modernisant la gestion des écoles et en fournissant des outils pédagogiques adaptés, cette initiative contribue non seulement à améliorer l’enseignement, mais aussi à inscrire le pays dans une dynamique continentale tournée vers l’avenir de l’éducation en Afrique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’IA représente une opportunité majeure pour accélérer le développement technologique et économique en Afrique. Face à ses immenses potentialités, les pays du continent cherchent à unir leurs efforts pour définir des stratégies communes et maximiser son impact.
Les ministres africains du Numérique souhaitent mettre en place des politiques unifiées sur l’intelligence artificielle (IA) à l’échelle du continent. Cet appel a été formulé dans la « Déclaration ministérielle d’Alger sur le développement des start-up et de l’IA », adoptée lors de la 3e édition de la Conférence africaine des start-up, qui s’est tenue du jeudi 5 au samedi 7 décembre à Alger. Les 45 ministres ont souligné l’importance de renforcer la coopération entre les pays africains dans ce domaine en définissant un cadre réglementaire commun, adapté aux enjeux du développement numérique.
L’objectif de ces politiques est de créer un écosystème propice à l’innovation et au développement technologique en Afrique. Un cadre commun permettrait d’harmoniser les réglementations, de favoriser le partage des connaissances et de mobiliser des ressources pour des projets d’envergure. Il ouvrirait également la voie à des investissements stratégiques dans les infrastructures numériques, tout en créant des opportunités pour les start-up africaines sur les marchés régionaux et internationaux.
Toutefois, ces ambitions nécessitent de relever plusieurs défis, notamment le déficit en compétences spécialisées dans l’IA, les inégalités d’accès à la technologie entre zones rurales et urbaines, et l’insuffisance des infrastructures comme les centres de données et les réseaux à haut débit. En réponse, les ministres appellent à intensifier la formation, à multiplier les partenariats publics-privés et à garantir un accès équitable aux technologies sur tout le continent.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui promeut l’innovation et la transition numérique comme moteurs de développement socio-économique. L’IA se présente comme une innovation majeure qui pourrait contribuer à hauteur de 1200 milliards de dollars au PIB de l’Afrique d’ici 2030, selon le rapport « Africa Development Insights » du Programme des Nations unies pour le développement.
Une telle politique unifiée pourrait ainsi transformer le paysage numérique africain. Elle permettrait de créer un écosystème numérique intégré, de favoriser la coopération interafricaine, d’établir des partenariats stratégiques entre universités, centres de recherche et entreprises, et de positionner l’Afrique comme un acteur clé de l’intelligence artificielle à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Somalie s’engage activement dans le développement de ses infrastructures numériques pour répondre aux besoins croissants du marché. L’extension des centres de données verts devient ainsi une priorité pour soutenir l’économie numérique locale et mondiale.
Hormuud Telecom, l’un des principaux opérateurs de télécommunications en Somalie, a annoncé son intention de construire davantage de centres de données verts pour répondre aux besoins croissants de l’économie locale et mondiale en solutions d’intelligence artificielle (IA). Cette annonce, faite par le directeur général Ahmed Mohamud Yusuf (photo), marque une nouvelle étape dans l’engagement de l’entreprise envers des infrastructures numériques durables.
« La Somalie est l’un des pays les plus ensoleillés au monde, et nombre de nos centres de données fonctionnent déjà à l’énergie solaire pendant la journée. Nous opérons dans un environnement complexe avec des défis liés à la sécurité et aux infrastructures, mais notre pays regorge d’opportunités », a précisé Ahmed Mohamud Yusuf.
Cette ambition s’inscrit dans un contexte où la demande pour des solutions numériques durables et fiables ne cesse d’augmenter, tant au niveau local que mondial. Hormuud dispose actuellement de 11 centres de données avec une capacité combinée de 10 mégawattheures, dont jusqu’à 95 % de l’énergie provient de l’énergie solaire. La capacité des nouvelles installations sera ajustée en fonction de la demande, reflétant une approche flexible et durable.
En Afrique, les centres de données verts revêtent une importance capitale dans une région où les coupures d’électricité sont fréquentes et où les infrastructures énergétiques sont limitées. En misant sur l’énergie solaire, Hormuud offre non seulement une solution écologique mais également une résilience accrue face aux interruptions d’alimentation électrique, garantissant ainsi une continuité des services numériques essentiels pour le développement économique et social.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Paratus intensifie ses efforts pour améliorer l'accès à la connectivité haut débit en Afrique et répondre à la demande croissante sur le continent. L'entreprise s'engage à renforcer ses infrastructures numériques tout en diversifiant ses solutions technologiques dans la région.
Le fournisseur panafricain de connectivité à haut débit Paratus a annoncé, mercredi 4 décembre, le début des travaux d’une nouvelle route de fibre optique baptisée « SADC Highway » (Autoroute de la SADC). Ce projet vise à relier le Botswana, le Zimbabwe et la Zambie, tout en renforçant les infrastructures numériques dans la région.
« Ce projet témoigne de l’engagement de Paratus à diversifier l’économie du Botswana et à répondre aux besoins croissants en connectivité dans la région. La Route de la SADC, qui s’ajoute aux trois autres routes en fibre optique existantes, renforce notre position stratégique en Afrique australe. Elle est très attendue, comme en témoignent les nombreux opérateurs qui ont déjà manifesté leur intérêt pour nos services », a déclaré Shawn Bruwer, directeur général de Paratus Botswana.
Le projet prévoit un premier tronçon de 500 km, reliant Gaborone à Plumtree au Botswana, dont l’achèvement est prévu en février 2025. Une fois opérationnelle, la SADC Highway offrira une capacité de 11 térabits, renforçant les réseaux numériques au Zimbabwe et en Zambie tout en apportant une redondance essentielle aux routes déjà existantes via l’Afrique du Sud.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie continentale de Paratus, qui a récemment achevé le réseau BKF (Botswana Kalahari Fiber), une infrastructure de 840 km reliant Gaborone à la frontière namibienne. Ce projet, d’un coût de 70 millions de pulas (5,1 millions $), est déjà opérationnel.
Outre l’amélioration de la couverture des réseaux ruraux et la réduction des coûts par mégabit pour les petits fournisseurs, la Route de la SADC permettra une connexion directe au câble sous-marin Equiano en Namibie et au centre de données Teraco à Johannesburg. En offrant des temps de latence plus faibles et une capacité accrue, ce projet devrait jouer un rôle clé dans le développement économique et numérique de la région. Il devrait également garantir des revenus supplémentaires pour Paratus et les opérateurs locaux grâce à l’augmentation de la demande en connectivité et des services numériques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays d’Afrique du Nord cherche à accélérer sa transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. Il a prévu d’investir environ 25,8 millions $ dans les projets numériques au titre de l’exercice financier 2025.
Dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique, la Tunisie cherche à intensifier sa coopération avec la Chine. Le 5 décembre, Sofiene Hemissi (photo, à droite), ministre tunisien des Technologies de la communication, a rencontré Wang Song (photo, à gauche), vice-ministre chinois de l’Administration du cyberespace, lors d’une visite de deux jours en Tunisie.
Les discussions ont notamment porté sur des enjeux liés au développement des infrastructures de télécommunications et à l’intelligence artificielle, selon la presse locale. Les deux parties ont également fait le point sur l’état des programmes de coopération bilatérale dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, tout en explorant de nouvelles pistes de collaboration dans divers secteurs numériques.
Cette rencontre intervient dans un contexte où la Tunisie occupe la première place en Afrique du Nord et la troisième au niveau continental en matière d’administration électronique, d’après le rapport « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES). Le pays affiche un indice de 0,6935 sur 1, supérieur à la moyenne africaine de 0,4247, mais inférieur à la moyenne mondiale qui est de 0,6382. En matière de développement des TIC, le pays est classé 8e en Afrique sur 47 pays par l’Union internationale des télécommunications (UIT) avec un score de 77,2 sur 100.
En matière de cybersécurité, la Tunisie est classée dans la catégorie Tier 3, regroupant « des pays ayant obtenu un score global d’au moins 55/100, démontrant un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions initiées par le gouvernement ». Le pays est appelé à faire davantage d’efforts en ce qui concerne les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération.
La Chine, de son côté, est classée 35e mondiale en matière de développement de l’e-gouvernement avec un score EGDI de 0,8718. Pour le développement des TIC, l’UIT lui attribue un score de 85,8 sur 100. En ce qui concerne la cybersécurité, le pays est classé dans la catégorie Tier 2, regroupant « les pays ayant obtenu un score global d’au moins 85/100, en témoignant d’un engagement fort en matière de cybersécurité grâce à des actions coordonnées et pilotées par le gouvernement ».
Un renforcement de la collaboration avec la Chine dans le secteur du numérique pourrait accélérer la transformation numérique de la Tunisie, dont le gouvernement a fait un pilier du développement socioéconomique. Il faut toutefois rappeler qu’aucun nouvel accord n’a encore été annoncé ou signé entre les deux parties.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique est devenue un levier clé pour le développement économique et technologique des pays africains. À travers des partenariats stratégiques, des initiatives novatrices voient le jour pour renforcer les compétences locales et moderniser les infrastructures numériques.
La Chine va soutenir la Guinée dans la mise en place d'une académie de coopération numérique, destinée à former des talents locaux et à renforcer l’écosystème technologique national. C'est ce qui ressort de l’audience tenue le mardi 3 décembre entre Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, et une délégation chinoise conduite par Mao Shanshui (photo, à droite), troisième secrétaire à l’ambassade de Chine en Guinée.
𝗠𝗣𝗧𝗘𝗡 / 𝗔𝗨𝗗𝗜𝗘𝗡𝗖𝗘 𝗔𝗩𝗘𝗖 𝗟𝗔 𝗗𝗘́𝗟𝗘́𝗚𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗨 𝗚𝗢𝗨𝗩𝗘𝗥𝗡𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧 𝗖𝗛𝗜𝗡𝗢𝗜𝗦
— Rose Pola Pricemou (@rppola) December 4, 2024
Mardi 3 décembre 2024- en compagnie de mon cabinet, j’ai reçu en audience une délégation chinoise conduite par 𝙈𝙤𝙣𝙨𝙞𝙚𝙪𝙧 𝙈𝙖𝙤 𝙎𝙝𝙖𝙣𝙨𝙝𝙪𝙞, troisième… pic.twitter.com/JHm2oigcYT
Cette académie aura pour mission de dynamiser la transformation numérique en Guinée. Elle proposera des programmes de formation dans des secteurs stratégiques tels que l’intelligence artificielle, l’analyse de données et la cybersécurité, tout en soutenant les start-up locales pour favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat numérique.
La création de cette académie s’inscrit dans le cadre du partenariat sino-guinéen, marqué par l’achèvement de la dixième phase du programme d’assistance technique entre les deux pays. Ce programme a permis de moderniser les infrastructures de télécommunications, notamment grâce à l'installation de technologies de pointe et à l’amélioration des services de connectivité.
Au-delà de cette initiative, les discussions ont abouti à d'autres projets significatifs, tels que la construction de nouveaux centres de données pour accroître les capacités de stockage et de traitement de l'information. Un accent particulier a été mis sur le renforcement des compétences des Guinéens dans le domaine du numérique. Les deux parties ont également convenu d'intensifier leur collaboration pour accélérer le transfert de connaissances aux cadres guinéens et optimiser les performances des centres émetteurs, contribuant ainsi au développement des talents locaux et à la modernisation de l'écosystème numérique du pays.
Par ailleurs, un accord a été conclu pour la remise officielle de quatre centres émetteurs modernisés situés à Sonfonia, Labé, Kankan et Nzérékoré, marquant une étape décisive dans le renforcement des infrastructures de télécommunications du pays.
Ces projets s'inscrivent dans la feuille de route numérique de la Guinée, qui vise à positionner le pays comme un pôle technologique majeur en Afrique de l’Ouest. En plus d’améliorer la connectivité, ils permettront de créer de nouvelles opportunités économiques, de réduire la fracture numérique et de stimuler la compétitivité du pays sur la scène internationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique des systèmes de santé devient essentielle pour améliorer la qualité et l’efficacité des soins. Les technologies innovantes permettent de moderniser la gestion des données et d’optimiser les services aux patients.
La multinationale canadienne spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) YULCOM Technologies a été sélectionnée pour mettre en place un système d’information et de suivi des dossiers patients dans cinq hôpitaux au Togo. Ce projet, mené en collaboration avec le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, vise à numériser les processus hospitaliers pour renforcer l’efficacité et la transparence des soins médicaux.
« La numérisation des hôpitaux est essentielle pour améliorer la couverture sanitaire de tous les pays. Ce projet nous permettra de contribuer à digitaliser le parcours du patient et à établir le dossier de santé numérique au Togo », a déclaré Youmani Jérôme Lankoandé, PDG de YULCOM Technologies.
Le système d’information hospitalier (SIH) développé par YULCOM comportera des fonctionnalités clés, telles que la gestion des admissions, des diagnostics, des traitements et des prescriptions, ainsi que le suivi des patients après leur sortie. Il inclura également des outils avancés, comme des algorithmes décisionnels, des tableaux de bord interactifs, et une intégration avec la plateforme DHIS2 (un système open source de gestion de l’information de santé) pour un meilleur suivi des données sanitaires.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique continentale de transformation numérique des infrastructures de santé en Afrique, en réponse à une demande croissante de modernisation et d’efficacité dans la gestion des données médicales. Le Togo, qui a récemment lancé la construction d’un Centre national de santé digitale, place cette initiative au cœur de sa stratégie nationale de santé publique.
Le potentiel de croissance du marché mondial de la santé numérique est également un indicateur de l’importance de tels projets. Selon Fortune Business Insights, ce marché, estimé à 234,5 milliards de dollars en 2023, devrait atteindre 559,52 milliards de dollars d’ici 2027, confirmant ainsi l’intérêt croissant pour la numérisation des soins de santé à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
De nombreux pays s'efforcent aujourd'hui de moderniser leurs systèmes administratifs pour mieux répondre aux défis de la gestion des données et de l'identité. Ces efforts reposent sur l’adoption des technologies numériques pour renforcer l’efficacité et l’inclusion.
Le Cameroun s'engage dans une transformation majeure de son système d'état civil, avec un projet de loi récemment débattu à l'Assemblée nationale. Cette réforme ambitieuse vise à moderniser une législation de 2011 devenue inadaptée et à aligner le pays sur les normes numériques internationales. L’objectif est de créer un système plus efficace, inclusif et sécurisé pour gérer les données essentielles des citoyens.
Selon le quotidien public Cameroon Tribune, ce texte propose l’adoption des technologies numériques pour l’enregistrement des faits d’état civil, y compris les actes de naissance, de mariage et de décès. Une innovation clé est l’introduction d’un numéro d’identification personnel unique, attribué dès la naissance. Ce code à chiffres permettra aux citoyens d’accéder plus facilement à divers services administratifs liés à des domaines tels que le travail, la santé et l’éducation. Par ailleurs, la réforme prévoit l’allongement du délai de déclaration des naissances à 12 mois, une mesure destinée à inclure davantage de personnes dans le registre national.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte où la modernisation des services publics est une priorité pour le gouvernement camerounais. Malgré des efforts récents, le pays reste à la traîne en matière de gouvernance numérique. Selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES), le Cameroun se classe 155e sur 193 pays dans l'Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024, avec un score de 0,4294 sur 1. Cette situation reflète des défis importants liés à l’infrastructure numérique et à la connectivité, que ce projet ambitionne de surmonter.
Au-delà de la simplification administrative, la numérisation de l'état civil devrait avoir des répercussions positives sur le développement socio-économique du Cameroun. La centralisation des données dans un fichier national informatisé et sécurisé renforcera la transparence et la protection des données personnelles, tout en réduisant les risques de falsification ou de perte d'informations.
Samira Njoya
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La transformation numérique est devenue un enjeu clé pour moderniser les systèmes de santé à travers le monde, offrant des opportunités inédites pour améliorer les soins. Les collaborations internationales accélèrent cette transition, proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins locaux.
Le vice-Premier ministre libyen et ministre de la Santé, Ramadan Abou Janah (photo, à droite), et son homologue russe, Mikhaïl Mourachko (photo, au centre), ont officialisé, lundi 2 décembre, un accord de coopération visant à renforcer les relations bilatérales dans le secteur de la santé. Cette initiative repose sur l’intégration des technologies numériques pour moderniser le système de santé libyen.
Selon un communiqué de l’ambassade de Russie en Libye, l’accord prévoit une coopération accrue entre les deux pays dans l’organisation et la gestion des systèmes de santé, la formation professionnelle de courte durée, ainsi que la mise en œuvre des technologies numériques pour le système de santé. Le texte ajoute que cette collaboration inclut des activités conjointes telles que l’échange d’expertise, de données statistiques et analytiques, l’organisation de conférences médicales, et l’établissement de partenariats entre les organisations médicales, éducatives et scientifiques des deux nations.
Selon les données de la plateforme Statista, la Russie est actuellement le plus grand marché de l'industrie de la santé numérique dans le segment des traitements et soins numériques. Ce secteur connaît une forte dynamique, et les projections estiment que d'ici 2029, le volume du marché devrait atteindre 3706 millions d'euros. Cette expertise place la Russie dans une position idéale pour accompagner la Libye dans sa transformation numérique.
Pour la Libye, l’accord répond à la volonté du gouvernement de relancer son système de santé, gravement affecté par les conflits des dernières années. Grâce aux TIC, le pays espère améliorer l’accès et la qualité des soins. La Russie, pionnière dans l’utilisation de la télémédecine, propose des solutions innovantes qui pourraient être implémentées en Libye afin de fournir des soins à distance de manière efficace. En intégrant les technologies numériques dans son système de santé, la Libye vise à rationaliser la gestion des soins, améliorer la formation du personnel médical et moderniser les infrastructures sanitaires.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le secteur de la fintech connaît une croissance fulgurante à travers l’Afrique, ouvrant de nouvelles opportunités économiques et technologiques. Le Rwanda entend capitaliser sur cette dynamique pour positionner son économie comme un centre névralgique de l’innovation financière sur le continent.
Le Rwanda a dévoilé, le jeudi 28 novembre, une stratégie nationale de fintech pour une période de cinq ans. Cette feuille de route vise à développer un écosystème propice à l’innovation financière et à positionner le pays comme un centre financier régional.
« Cette stratégie ne représente pas seulement un document politique, mais aussi l’engagement de notre pays à positionner le Rwanda comme un centre de technologie financière de premier plan en Afrique. En 2014, nous n’avions que 3 entreprises fintech enregistrées ; aujourd’hui, nous comptons plus de 75 acteurs fintech actifs, au service de plus de 3 millions d’utilisateurs à travers le pays », a déclaré Paula Ingabire (photo), ministre des TIC et de l’Innovation.
En effet, depuis plusieurs années, le Rwanda investit massivement dans les TIC pour moderniser son économie et renforcer l’accès aux services financiers. Cette nouvelle stratégie s’inscrit donc dans la continuité de ces efforts, avec des résultats probants. Selon les sources officielles, le taux d’inclusion financière est passé de 93 % en 2020 à 96 % en 2023. Ces avancées témoignent d’une volonté affirmée de transformer le pays en un modèle d’économie numérique sur le continent.
Avec l’objectif d’accueillir 300 acteurs fintech d’ici 2029, de créer 7500 emplois directs et d’attirer 200 millions de dollars d’investissements, cette stratégie pourrait redéfinir l’économie rwandaise. Le gouvernement ambitionne ainsi d’atteindre un taux d’adoption de 80 % des services fintech, de se hisser parmi les 30 premiers pays de l’indice mondial de fintech et de devenir le principal hub technologique et financier en Afrique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Nigeria cible un taux de pénétration du haut débit de l’ordre de 70 % d’ici 2025. Au 31 octobre, ce taux était de 42,27 %, d’après le régulateur télécoms.
Galaxy Backbone (GBB), société publique nigériane spécialisée dans la fourniture de solutions et produits TIC, a annoncé le lundi 2 décembre la signature d’un accord de partenariat avec le fournisseur d’infrastructures numériques panafricain WIOCC. Les deux parties entendent combiner leurs atouts en matière d’infrastructures pour étendre l’accès au haut débit au Nigeria, où le taux de pénétration est de 42,27 %, selon les données officielles.
Press Release: GBB & WIOCC sign MOU to Boost Internet Connectivity Across Nigeria.#connectingorganisations #connectingpeople #fibreconnectivity #Digitalinfrastructure @WIOCC_ @FMCIDENigeria @Galaxybackbone @IbrahimAdeyanju pic.twitter.com/lw4r4ZrPxi
— Galaxy Backbone (@Galaxybackbone) December 2, 2024
Des statistiques de la Nigerian Communications Commission (NCC) datant de fin octobre 2024 montrent que le pays compte 91,57 millions d’utilisateurs du haut débit. De plus, le nombre d’abonnés aux services Internet s’élève à 134,78 millions sur une population estimée à 216 millions. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime dans son « The State of Mobile Internet Connectivity Report 2024 » que 120 millions de Nigérians n’utilisent pas du tout l’Internet.
« Ce partenariat améliorera la capacité d'adaptation, l'efficacité et la qualité des services pour les entreprises et les institutions gouvernementales. Il vise également à réduire la fracture numérique en étendant l'accès au haut débit dans les régions mal desservies et en favorisant des partenariats avec les opérateurs de réseaux mobiles (MNO) pour stimuler l'économie numérique du Nigeria », a déclaré GBB dans un communiqué.
Le partenariat entre Galaxy Backbone et WIOCC devrait contribuer à étendre la couverture du réseau haut débit au Nigeria. La plateforme « DataHub » de l’Union internationale des télécommunications (UIT) indique que les réseaux 3G, 4G et 5G couvrent respectivement 89,4 %, 84,2 % et 11,8 % de la population nigériane.
Cependant, il est important de rappeler que l'extension du réseau ne signifie pas automatiquement une adoption accrue des services. Plusieurs obstacles peuvent freiner les populations, d’après la GSMA. Il s'agit notamment du manque de sensibilisation à l’Internet mobile, du coût élevé des appareils et des données, du faible niveau d’alphabétisation et de compétences numériques, de la pertinence perçue des services, des préoccupations liées à la sécurité, des normes sociales ainsi que de l’expérience utilisateur offerte par la connectivité.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement ghanéen a fait de la transformation numérique un des piliers du développement socioéconomique du pays. L’exécutif multiplie donc les initiatives pour introduire les TIC dans tous les secteurs d'activité, dont l’éducation.
Le ministère de l’Éducation du Ghana a entamé une révision de sa politique des TIC dans l’éducation afin de l’actualiser et de répondre de manière adéquate aux nouveaux défis du secteur. L’initiative est soutenue par des partenaires stratégiques tels que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’ONG World Vision International.
Plus spécifiquement, la politique actualisée vise à améliorer les infrastructures TIC dans les écoles, renforcer les compétences numériques des enseignants et exploiter les TIC pour améliorer la gestion de l'éducation.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des réformes stratégiques lancées par le ministère de l'Éducation pour transformer l'enseignement et l'apprentissage, et améliorer les résultats scolaires, conformément au plan stratégique pour l'éducation (ESP 2018-2030). En ce qui concerne les TIC, l’exécutif cherche à encourager chez les enfants l'intérêt et les compétences nécessaires pour utiliser ces technologies. Accra veut également doter les apprenants du niveau préuniversitaire de compétences numériques, intégrer les TIC dans la gestion du système éducatif et transformer la formation des enseignants ainsi que l’enseignement supérieur à travers des dispositifs de formation technologique.
« Notre objectif est d'améliorer l'intégration des TIC dans le programme scolaire, l'enseignement et l'évaluation, afin de former des apprenants du 21e siècle dotés de compétences numériques dans notre système éducatif », a déclaré Peter Tettey, responsable de la politique des TIC dans l’éducation.
Le gouvernement ghanéen s’attend à ce que la mise en œuvre de la politique actualisée améliore significativement la prestation et la gestion de l'éducation au Ghana. Pour ce dernier volet, l’UNESCO estime que l’introduction des TIC « permet d’élargir l’éventail des données collectées sur les écoles et les élèves, et de les relier afin de produire des analyses précises des trajectoires d’apprentissage et des facteurs qui les influencent ». L’organisation ajoute que ces données peuvent être utilisées pour personnaliser l’apprentissage, suivre les enfants marginalisés et prévenir le désengagement ainsi que l’abandon scolaire précoce.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intégration des technologies numériques transforme progressivement la gestion du trafic routier, offrant des solutions innovantes pour fluidifier la circulation et renforcer la sécurité. En Afrique, ces initiatives prennent de l’ampleur, illustrant la volonté des pays de moderniser leurs infrastructures de transport.
Le ministre sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye (photo, à droite), a reçu, le vendredi 29 novembre, Terry HE (photo, à gauche), le président de Huawei Northern Africa (Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale). Les discussions ont porté sur la mise en œuvre d'un projet de numérisation du trafic routier, conçu pour fluidifier la circulation et renforcer la sécurité sur les routes du pays.
Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Monsieur Malick Ndiaye, a reçu, ce vendredi 29 novembre, deux importantes délégations : le Président de Huawei Afrique, Monsieur Hetao He, et le Directeur régional Afrique de l’Ouest de la Banque africaine de pic.twitter.com/nzVpE7Tn4C
— Ministère des Infrastructures et des Transports (@MITTA_SN) November 29, 2024
Lors de la rencontre, plusieurs ajustements ont été validés pour maximiser l’impact du projet. Un maillage intégral de la région de Dakar a été décidé, avec une répartition optimisée des dispositifs numériques pour une couverture efficace. Par ailleurs, le nombre de radars sera doublé, en ciblant particulièrement les zones interurbaines identifiées comme étant à haut risque d’accidents. Le projet inclut également la formation et l’immersion de 10 ingénieurs sénégalais, qui auront pour mission d'assurer la gestion autonome des plateformes et infrastructures numériques mises en place dans le cadre du projet.
Cette visite intervient un mois après la présentation, par Huawei, aux membres du gouvernement sénégalais, du système de transport intelligent et connecté conçu pour la ville de Dakar. Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie de transformation numérique en cours au Sénégal, visant à moderniser les infrastructures tout en intégrant des solutions technologiques innovantes pour relever les défis liés à la mobilité urbaine et nationale.
Le projet, dont la mise en œuvre est prévue dès l’année prochaine, ambitionne d’améliorer significativement la fluidité de la circulation, de réduire les accidents de manière notable et d’optimiser le contrôle des infractions routières. Par ailleurs, la formation d’ingénieurs sénégalais contribuera au renforcement des capacités technologiques nationales, garantissant la durabilité du projet tout en favorisant le développement de compétences locales dans des secteurs numériques stratégiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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