En scellant un partenariat avec Alibaba Cloud, le Sénégal entend ériger les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 en levier d’accélération de sa transformation numérique, alliant souveraineté technologique, innovation locale et formation de talents.
Le gouvernement sénégalais a annoncé, le lundi 28 juillet, la signature d’un protocole d’accord à Hangzhou avec le chinois Alibaba Cloud. L’initiative vise à doter les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) prévus à Dakar en 2026 d’une infrastructure cloud sécurisée, performante et souveraine, tout en posant les bases d’un écosystème numérique pérenne au Sénégal.
« C’est la première fois que la technologie Cloud de classe mondiale va accompagner un événement olympique en Afrique. À travers notre infrastructure Cloud éprouvée et nos capacités en matière d’intelligence artificielle, notre ambition est de délivrer une expérience digitale efficiente, sécurisée et innovante pour les athlètes, les organisateurs et les spectateurs en général », a affirmé Selina Yuan (photo, au centre), vice-présidente du groupe Alibaba et présidente d'Alibaba Cloud Intelligence International.
Selon les termes de l’accord, un investissement initial de 5 millions USD sera mobilisé pour le déploiement de la solution hybride Apsara Stack d’Alibaba Cloud. Celle-ci permettra l’hébergement local des données dans le respect des normes internationales. Le partenariat prévoit également la formation de 200 ingénieurs cloud, la création d’un centre d’excellence technologique, ainsi que la mise en œuvre de services numériques pour les JOJ, incluant la billetterie, le e-transport et la diffusion en direct. Après l’événement, l’infrastructure devrait évoluer vers un cloud public national destiné à soutenir les services publics et le secteur privé.
Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique enclenchée par la visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine en juin 2025. Il s’intègre pleinement au « New Deal Technologique », la stratégie nationale qui vise à renforcer la souveraineté numérique du Sénégal en misant sur l’innovation, l’infrastructure locale et la formation. L’accord marque aussi une nouvelle étape dans le renforcement des liens technologiques entre Dakar et Pékin.
Avec cette initiative, les autorités sénégalaises ambitionnent non seulement d’ériger les JOJ en tremplin technologique, mais aussi de consolider leur stratégie de souveraineté numérique. La montée en compétence locale, à travers la formation de 1000 jeunes via Alibaba Cloud Academy, et le développement d’une infrastructure solide devraient permettre au Sénégal d’accélérer sa transformation numérique tout en stimulant l’innovation et l’emploi qualifié.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement nigérian et Google poursuivent leur collaboration dans le cadre de la stratégie nationale pour le numérique. L’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’éducation numérique figurent parmi les priorités mises en avant lors d’échanges récents.
L’Agence nationale pour le développement des technologies de l'information (NITDA) et la société technologique Google ont réaffirmé, vendredi 25 juillet, leur volonté commune de faire du Nigeria un acteur de premier plan dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de la cybersécurité en Afrique de l’Ouest. La déclaration a été faite à l’issue d’une série de réunions stratégiques tenues à Abuja entre le directeur général de la NITDA, Kashifu Inuwa, et Marcus Jadotte, vice-président des affaires gouvernementales et des politiques publiques (cloud) chez Google.
Les discussions ont porté sur les axes clés de la transformation numérique du pays notamment l'adoption de l’IA dans les services publics, la modernisation du système éducatif à travers des outils numériques, le renforcement de la cybersécurité nationale et la promotion de l’innovation locale. Google a réitéré son soutien aux priorités du gouvernement, notamment dans le déploiement d’infrastructures cloud et la réduction des coûts technologiques pour les institutions publiques.
Ces échanges interviennent alors que Google vient d’annoncer un investissement de 37 millions de dollars pour soutenir le développement de l’IA en Afrique. L’enveloppe servira à financer la recherche, la formation, les infrastructures et le développement de solutions IA adaptées aux besoins du continent. L’entreprise a également récemment inauguré un centre communautaire dédié à l’IA à Accra, au Ghana, marquant ainsi son ambition d’ancrer durablement son action en Afrique subsaharienne.
Le renforcement de la coopération entre le Nigeria et Google autour de l’intelligence artificielle s’inscrit dans un contexte où le pays accélère ses initiatives pour structurer un écosystème numérique robuste. Abuja mise notamment sur son programme « 3MTT » (Three Million Technical Talent) pour former des millions de jeunes aux compétences numériques de demain, y compris en IA. En soutenant ces efforts, Google pourrait non seulement accompagner la montée en compétences locales, mais aussi soutenir l’émergence de solutions locales capables de répondre aux défis économiques et sociaux du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis quelques années, les opérateurs télécoms africains développent une activité de crédits financiers en faveur de leurs abonnés. Orange s’est lancé sur ce segment en 2020, en Côte d’Ivoire.
L’opérateur télécoms Orange a annoncé que 340 000 personnes ont eu recours aux prêts Tik Tak en 2024. L’information a été dévoilée dans son rapport de Responsabilité́ sociétale d’entreprise 2024. « En 2024, plus de 340 000 clients ont pu bénéficier d'un prêt Tik Tak, leur permettant de financer leur activité́, d’agrandir leurs locaux ou investir dans du matériel » lit-on dans le document.

Les prêts Tik Tak sont une solution de financement simple et pratique accessible aux utilisateurs d’Orange Money, leur permettant d'emprunter de l'argent rapidement. Ces prêts sont soutenus par Orange Bank Africa, mais l’opérateur recourt à d’autres banques dans les pays où cette dernière n’est pas présente.
Chaque utilisateur dispose d’une possibilité d’emprunt calculée via la super application d’Orange, Max It. « Grâce à l’intelligence artificielle et aux données Orange Money, les utilisateurs peuvent désormais connaitre instantanément leur capacité d’emprunt avant de faire une demande » explique le rapport.
Dans la formule classique, l’utilisateur peut prêter entre 5000 FCFA (environ 9 USD) et 50 000 FCFA. Il existe des abonnés Tik Tak Plus et Tik Tak Prestige qui peuvent prêter respectivement jusqu’à 500 000 FCFA et 1 million FCFA. Les commerçants représentent 35% des utilisateurs du service, suivis des personnes exerçant une activité́ spécialisée (métiers de la santé, artisanat, services, etc.) avec 22%, à égalité avec les fonctionnaires et les enseignants. Les agriculteurs et les pêcheurs ferment la marche avec 9%.
Au-delà des chiffres, le service Tik Tak s’impose progressivement comme outil de soutien à la résilience économique des populations. Pour de nombreux utilisateurs, ce microcrédit permet de faire face à des dépenses urgentes, mais aussi de renforcer leur productivité. « Grâce à un prêt Tik Tak de 300 000 FCFA, j’ai pu acheter mon stock et relancer mon activité́ après une période difficile » a indiqué Aubin, commerçant en Côte d’Ivoire.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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L’intégration de l’IA comme outil peut aider l’Afrique à transformer ses défis en opportunités. Pour accompagner cette dynamique, Google renforce son engagement sur le continent à travers des initiatives en faveur de la recherche, de la formation et de l’innovation.
Google a récemment annoncé une série de soutiens financiers, techniques et communautaires à l’écosystème africain de l’intelligence artificielle. L’enveloppe globale estimée à 37 millions USD vise à renforcer la recherche, la formation de talents et les infrastructures. Elle inclut des financements antérieurs désormais rassemblés sous une même initiative.
Parmi les actions phares du géant américain, l'inauguration d’un centre communautaire de l’IA à Accra au Ghana. Ce nouvel espace servira de hub collaboratif pour la recherche, l’apprentissage et l’expérimentation autour de l’IA. Il accueillera des ateliers techniques, des événements interdisciplinaires et des échanges entre chercheurs, développeurs, entrepreneurs, étudiants et membres de la société civile.
Africa's AI future is bright! Today @samgeorgegh, Ghana's Minister of @mocghana joined us as we launched our AI Community Center in Accra & committed $37M in grants & support for research & innovation. #GoogleAfrica #AIForGood pic.twitter.com/BcMm3DByeA
— Google in Africa (@googleafrica) July 24, 2025
Sur le volet recherche, Google a réaffirmé son engagement dans le programme « AI: Food Security » doté de 25 millions USD. Celui-ci soutient des projets africains exploitant l’IA pour améliorer la sécurité alimentaire, anticiper les périodes de faim et renforcer la résilience agricole. En parallèle, 3 millions USD seront alloués au Masakhane African Languages AI Hub pour promouvoir des outils open source dans plus de 40 langues africaines.
En matière de formation, 100 000 bourses Google Career Certificate seront proposées à des étudiants ghanéens. Les modules couvriront l’IA, la cybersécurité, l’analyse de données et le développement logiciel. D’autres programmes de formation soutenus par Google.org seront déployés au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud, en partenariat avec des universités et des ONG locales.
Deux institutions universitaires africaines, à savoir l’Université de Pretoria et le Wits MIND Institute, recevront par ailleurs chacune un financement de 1 million USD pour appuyer les travaux de recherche. Enfin, la firme prévoit de soutenir plus de 100 start-up africaines spécialisées dans l’IA via un fonds catalytique. Ce mécanisme combinera financement philanthropique, capital-risque et appui technique, pour stimuler des innovations adaptées aux besoins locaux.
Ce nouvel engagement de Google survient alors que l’intelligence artificielle gagne en importance dans la transformation numérique de l’Afrique. Selon le cabinet PwC, cette technologie pourrait injecter jusqu’à 1200 milliards USD à l’économie continentale d’ici 2030, soit une hausse de 5,6% de son PIB. Un potentiel qui dépendra néanmoins de la capacité à structurer un écosystème local robuste, inclusif et durable.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
La RDC lance une solution numérique d’émission et de vérification des diplômes
La RDC a lancé e-Diplôme, une plateforme numérique sécurisée via blockchain pour authentifier les diplômes d’État. Accessible sur www.schoolap.cd, elle vise à lutter contre la fraude, moderniser l’éducation, renforcer la transparence et faciliter la vérification en ligne. Cette initiative s’inscrit dans les efforts de numérisation et de souveraineté numérique du pays.
L’Algérie choisit le numérique pour optimiser la gestion des projets publics
L’Algérie va lancer un portail numérique et un système d’information centralisé pour suivre en temps réel les projets d’infrastructure. L’objectif est d’améliorer la performance, la transparence et la maîtrise des coûts grâce à des outils de reporting automatisés. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de numérisation de la commande publique face aux retards et surcoûts fréquents.
Le Maroc signe avec Onepoint pour la création d’un centre d’excellence en IA et data
Le Maroc a signé un accord avec la société française Onepoint pour créer un centre d’excellence en intelligence artificielle à Casablanca-Settat. L’initiative, soutenue par plusieurs ministères, prévoit 500 emplois qualifiés en quatre ans. Elle vise à renforcer l’innovation, soutenir les PME industrielles et positionner le Maroc comme hub numérique stratégique en Afrique du Nord.
Relance de l’Institut africain d’informatique : le Gabon montre le chemin
Le Gabon veut relancer l’Institut africain d’informatique (IAI) de Libreville, longtemps moteur de la formation numérique en Afrique. Le gouvernement entend moderniser l’offre pédagogique, réorganiser la gouvernance et mobiliser les États membres pour une relance durable. Ce projet s’inscrit dans un contexte de forte demande en compétences numériques, encore insuffisamment couvertes sur le continent.
Le Malawi subventionne la production de contenus numériques locaux
Le Malawi a octroyé 63,4 millions de kwachas (environ 36 700 euros) à cinq créateurs pour stimuler la production de contenus numériques locaux. Cette initiative vise à valoriser la culture nationale et à encourager l’adoption d’Internet, encore faible dans le pays. Mais d'autres défis subsistent, comme l'accès aux appareils, le coût des données et les compétences numériques.
Dans le cadre de sa transformation numérique, le Liberia franchit une nouvelle étape avec l’appui de partenaires stratégiques du secteur privé. Cette alliance vise à rendre l’administration fiscale plus efficace et plus transparente.
La Liberia Revenue Authority (LRA), instance nationale en charge des impôts, a acté le mercredi 23 juillet un accord avec Orange Money Liberia et Ecobank, pour un système numérique permettant aux citoyens de s’acquitter de leurs impôts et frais publics directement via leur téléphone mobile.
« En quelques clics sur leur téléphone portable, les citoyens peuvent désormais remplir leurs obligations civiques, ce qui leur permet d'économiser du temps, de l'argent et des efforts. [...] Nous sommes ravis de nous associer à la LRA et à Ecobank pour contribuer à la modernisation du système fiscal libérien » a indiqué Maxwell Dodd, PDG d'Orange Money Liberia.
Concrètement, les contribuables peuvent désormais effectuer leurs paiements fiscaux à partir du code USSD *144#, sans besoin de connexion internet. En saisissant leur numéro d’identification fiscale (TIN), le montant dû et la nature du paiement, ils reçoivent instantanément une confirmation par SMS. Le service couvre déjà 18 ministères et agences gouvernementales, et une formation des agents publics a été organisée pour en assurer le déploiement effectif.
L’initiative vise à faciliter le paiement des taxes, notamment pour les populations éloignées des centres urbains, à accroître la transparence et la traçabilité des recettes publiques. Il faut souligner qu’elle favorise l’inclusion financière, car accessible à toute personne disposant d’un téléphone mobile.
À moyen terme, cette plateforme pourrait contribuer à élargir l’assiette fiscale, accroître les recettes de l’État et améliorer l'efficacité administrative. Le Liberia s’inscrit ainsi dans une dynamique régionale où la finance mobile devient un levier de transformation des services publics. À plus long terme, ce modèle de partenariat public-privé pourrait inspirer d’autres pays d’Afrique de l’Ouest dans leur transition vers une gouvernance plus numérique, inclusive et connectée aux réalités du terrain.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Confrontées à des obstacles structurels tels que le manque de financement, l’accès limité au marché ou le déficit de compétences, de nombreuses PME sud-africaines peinent à se développer dans les TIC. Samsung intensifie son programme d’appui pour mieux répondre à ces enjeux.
L’entreprise sud-coréenne spécialisée dans les produits électroniques Samsung a annoncé, lundi 21 juillet, le lancement prochain d’une nouvelle phase de son programme d’investissement équivalent en titres (EEIP), en partenariat avec le ministère sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC). Ce programme vise à renforcer le soutien aux PME noires dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, avec une attention particulière portée aux start-up émergentes et aux femmes entrepreneures.
« C’est notre façon de contribuer à façonner l’avenir numérique de l’Afrique du Sud en aidant les entrepreneurs de TIC à prospérer, alors que nous approfondissons notre engagement et notre collaboration avec le DTIC [...] Nous comprenons également à quel point l’esprit d’entreprise contribue à la création d’emplois, au développement communautaire, à l’innovation et à la croissance économique », a déclaré Nicky Beukes, directeur du projet EEIP chez Samsung South Africa.
Lancé en 2019, le programme s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement (NDP) à l’horizon 2030 et de la politique d’autonomisation économique des Noirs (B-BBEE). Il repose sur un engagement financier de 280 millions de rands (environ 15,9 millions de dollars) et entend atténuer plusieurs freins structurels rencontrés par les petites entreprises, notamment l’accès au capital, le manque de compétences techniques, les difficultés d’intégration au marché et l’exposition aux risques numériques.
Pour cette troisième phase, Samsung élargit les critères d’éligibilité afin d’inclure davantage de start-up en phase de démarrage, tout en renforçant l’implication des femmes dans les filières technologiques. Cette évolution marque une volonté de favoriser un écosystème numérique plus représentatif et de stimuler le potentiel d’innovation au sein des segments encore sous-représentés.
Le dispositif prévoit, entre autres, des sessions de formation intensive, du mentorat, un appui au développement managérial et des subventions ciblées pour accompagner la croissance des entreprises soutenues. Plusieurs PME bénéficiaires ont, ces dernières années, pu se positionner dans les services de réparation ou les centres technologiques. À travers ce programme, Samsung entend contribuer activement à l’émergence d’une économie numérique résiliente et inclusive en Afrique du Sud.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Après plusieurs années de transformation et de consolidation, une nouvelle page s’ouvre pour le groupe Sonatel. La direction change, mais reste entre des mains familières, portées par l’expérience, la stabilité et une vision.
Le conseil d’administration de Sonatel a annoncé le jeudi 24 juillet un changement majeur à la tête du groupe télécoms sénégalais. Brelotte BA (photo), actuellement directeur général adjoint d’Orange Moyen-Orient et Afrique (OMEA), a été nommé directeur général du Groupe Sonatel. Il prendra officiellement ses fonctions le 1er août, en remplacement de Sékou Dramé, dont le mandat arrive à échéance le 31 juillet.
Ingénieur diplômé de l’École Polytechnique de Paris et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, Brelotte BA rejoindra la direction du groupe avec une solide expérience de 24 ans dans le secteur des télécommunications, dont une grande partie s’est déroulée au sein du groupe Sonatel. Son parcours illustre une expertise pointue des marchés africains et une maîtrise stratégique des enjeux liés à la transformation numérique sur le continent.
Le Conseil d’administration a salué les réalisations de Sékou Dramé, qui a dirigé Sonatel depuis 2018, et exprimé sa confiance en Brelotte BA pour assurer la continuité du développement du groupe. Il poursuivra les objectifs de croissance de Sonatel, acteur majeur du secteur télécom en Afrique de l’Ouest. Présent dans plusieurs segments à forte valeur ajoutée, le groupe est un pilier stratégique du développement numérique régional.
En 2024, Sonatel a confirmé sa solidité financière avec un chiffre d’affaires consolidé de 1 776,4 milliards de FCFA, en progression de 9,6 % par rapport à l’exercice précédent. Cette performance témoigne de la résilience du groupe dans un contexte marqué par la numérisation accélérée des économies africaines.
Depuis 2003, Brelotte BA a occupé des postes clés dans différentes filiales du groupe dont contrôleur de gestion à Sonatel, directeur général d’Orange Bissau, Orange Guinée, Orange Mali et Orange Niger. Il a également exercé des fonctions centrales, notamment comme directeur des opérateurs et des relations internationales du groupe Sonatel.
Ce parcours opérationnel et régional fait de lui un profil unanimement reconnu au sein du groupe Orange. À la tête de Sonatel, il aura pour mission de renforcer la performance de l’entreprise, de stimuler l’innovation locale et de maintenir la dynamique de croissance dans un contexte de transformation accélérée.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En 2016, Orange a conclu une opération avec Cellcom pour pénétrer le marché libérien des télécoms. Depuis lors, la firme française s’est imposée comme l’un des principaux opérateurs du pays.
Orange Liberia a investi plus de 250 millions USD entre 2016, année d’acquisition de l’opérateur Cellcom, et juillet 2025. Cet investissement dévoilé la semaine dernière lors de l’édition 2025 du Liberia Technology Summit, a couvert les segments des infrastructures numériques, de l'inclusion financière et de l'éducation technologique. Il a permis à l’opérateur de mieux se positionner sur le marché de ce pays ouest-africain.
« Nous ne sommes pas seulement témoins de la transformation du Liberia. Nous sommes fiers d'être des partenaires actifs de la construction d'une nation numérique où l'innovation est le moteur du développement et où personne n'est laissé pour compte » a déclaré Zayzay Mulbah, représentant le PDG Jean Marius Yao.
Cette déclaration survient quelques mois après l’annonce en mai d’un investissement de 200 millions USD sur les six prochaines années pour, entre autres, améliorer la couverture réseau et la qualité des services, notamment dans les zones rurales encore mal desservies. Sur le plan de l’inclusion financière, l’opérateur télécoms s’est engagé à soutenir les autorités à travers son service Orange Money.
« Au Liberia, nous sommes engagés dans le programme de dématérialisation des paiements du gouvernement pour soutenir tous les secteurs de l’économie dans la transition vers le numérique. Orange Money Liberia a en outre noué un partenariat stratégique pour contribuer à la stratégie d’inclusion financière de la Banque centrale du Liberia » peut-on lire dans son rapport de Responsabilité́ sociétale d’entreprise 2024.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Avec l’accélération de la transformation numérique sur le continent, la demande en compétences numériques connaît également une forte croissance. Face à cet enjeu, les acteurs publics et privés multiplient les initiatives pour former les talents et répondre aux besoins du marché.
Le gouvernement gabonais veut dynamiser le fonctionnement de l’Institut africain d’informatique (IAI), basé à Libreville. L’exécutif entend redonner à cette institution panafricaine fondée en 1971 son statut de fer de lance de la formation d’ingénieurs informaticiens de haut niveau sur le continent.
Mark Alexandre Doumba (photo, à droite), ministre de l'Économie numérique, de la Digitalisation et de l'Innovation, a reçu ce mardi 22 juillet la direction de l’IAI pour faire un point complet sur la situation actuelle. Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre, dans la continuité de l'engagement pris par son prédécesseur, une refonte en profondeur de l’Institut.
« Si l’IAI a longtemps incarné l’excellence et l’innovation dans le domaine du numérique en Afrique, les difficultés structurelles et organisationnelles rencontrées ces dernières années ont ralenti son développement et son rayonnement », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur Facebook.
Parmi les priorités évoquées figurent la modernisation de l’offre de formation, la mise en place d’une nouvelle dynamique pédagogique et managériale, la réorganisation de la gouvernance ainsi que l’élaboration d’un plan de redressement structurant. Le ministre a également annoncé la convocation prochaine d’un conseil d’administration extraordinaire avec les États membres pour acter une relance concertée.
Cette volonté du gouvernement intervient dans un contexte de transformation numérique marqué par une demande croissante en compétences. Selon la Banque mondiale, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030, avec une forte concentration dans les services numériques. Ces opportunités exigeront des profils dotés de compétences intermédiaires ou avancées.
Pourtant, selon une étude de Talentum, une fintech spécialisée dans les ressources humaines, la plupart des pays africains forment encore moins de 5000 ingénieurs informaticiens par an, alors que la demande est souvent dix fois plus élevée. Cette pénurie de compétences techniques freine considérablement la progression de la transformation numérique sur le continent.
Il convient toutefois de rappeler que la relance de l’IAI reste pour l’instant une volonté politique forte, mais encore à concrétiser. Des interrogations subsistent quant à la pérennité du financement des réformes, à la capacité de l’institution à suivre le rythme rapide des évolutions technologiques, ainsi qu’à l’engagement effectif de l’ensemble des États membres. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Togo et du Congo.
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de sa stratégie numérique, le Maroc ambitionne de former 20 000 talents tech d’ici 2026, et 45 000 à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, le royaume multiplie les partenariats, dont le dernier en date avec la société française Onepoint.
Le gouvernement marocain a signé le mardi 22 juillet, un accord de partenariat avec la société française Onepoint spécialisée dans la transformation numérique des entreprises et organisations. L’initiative vise la création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle et data dans la région de Casablanca-Settat.
Le protocole d’accord, paraphé par les ministères de la Transition numérique, de l’Industrie et du Commerce, de l’Investissement, ainsi que par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), prévoit la création de 500 emplois qualifiés sur quatre ans dans les domaines de l’IA, du big data et des intergiciels (middleware).
Ce partenariat avec Onepoint vise également à renforcer les capacités nationales en matière d’innovation, à moderniser les services publics et à accompagner la transformation numérique des PME industrielles. L’enjeu est de consolider la souveraineté technologique du royaume, en s’appuyant sur un écosystème local de compétences, conformément aux ambitions de la stratégie « Maroc Digital 2030 ».
Ces derniers mois, plusieurs projets structurants ont conforté cette trajectoire. En juin, l’Américain Oracle a annoncé l’ouverture à Casablanca d’un centre de recherche dédié à l’IA et à la cybersécurité, avec la promesse de 1000 emplois qualifiés. D’autres partenariats ont été scellés avec des géants comme Naver, Nokia ou Cisco, confirmant l’attractivité croissante du Maroc auprès des acteurs majeurs du numérique mondial.
Casablanca-Settat, un pôle technologique en construction
Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, cet accord illustre la confiance croissante des leaders technologiques mondiaux envers le Maroc, notamment grâce à ses infrastructures, ses compétences humaines et son environnement d’affaires jugé favorable. Le choix de la région Casablanca-Settat pour abriter le centre vise également à renforcer son attractivité en tant que pôle technologique majeur.
Ce centre d’excellence se veut aussi une opportunité pour les ingénieurs marocains de participer à des projets d'envergure internationale, tout en développant des solutions locales à fort impact pour les citoyens. Du côté de Onepoint, le groupe voit dans ce partenariat une occasion d’ancrer son expertise en Afrique du Nord et d’accompagner la transition numérique du continent.
Samira Njoya
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Confrontée au changement climatique, l’Afrique voit émerger des start-up qui développent des solutions technologiques ancrées localement. De l’agriculture à la gestion urbaine, ces innovations renforcent la résilience du continent.
Sécheresses prolongées, inondations récurrentes, baisse des rendements agricoles… L’Afrique est en première ligne face au changement climatique. Alors que les approches classiques peinent à répondre à l’urgence, la technologie s’invite peu à peu dans les stratégies d’adaptation. Derrière cette dynamique, une ambition : concevoir des outils résilients, localement pertinents, et capables d’anticiper les chocs.
Selon le rapport « State of the Climate in Africa 2023 » de l’Organisation météorologique mondiale (WMO), les pays africains perdent chaque année entre 2 % et 5 % de leur PIB à cause du changement climatique, un coût économique lié aux catastrophes climatiques et à la dégradation des rendements agricoles.
Des innovations enracinées dans les réalités locales
Face à ces bouleversements, une nouvelle génération d’entrepreneurs africains développe des solutions technologiques à la fois accessibles, durables et parfaitement adaptées aux réalités locales. Dans l’agriculture, des initiatives concrètes émergent. Au Kenya, la start-up SunCulture propose un système d’irrigation solaire intelligent qui combine pompes autonomes et données météo locales. Au Nigeria, Zenvus utilise l’intelligence artificielle pour analyser l’humidité des sols et améliorer les pratiques agricoles. L’objectif est de produire davantage avec moins d’eau, sur des terres de plus en plus fragilisées par la variabilité climatique.
Les technologies s’invitent aussi dans les villes. À Accra, des capteurs couplés à des données satellites permettent de cartographier en temps réel les zones à risque d’inondation. Ailleurs, des plateformes africaines testent l’usage de l’IA pour simuler des scénarios climatiques, soutenir les décisions d’aménagement ou déclencher des alertes précoces.
D’autres jeunes pousses, à travers le continent, comme AgriPredict en Zambie, Aerobotics en Afrique du Sud ou encore d.light, développent également des solutions innovantes pour accompagner la résilience climatique.
La climate-tech, nouveau moteur de l’investissement en Afrique
Ce foisonnement d’initiatives locales reflète un tournant plus large. Selon Africa: The Big Deal, une plateforme d'information en ligne qui suit et analyse le financement des start-up en Afrique,la climate-tech est devenue en 2024 le premier secteur de financement du capital-risque en Afrique, dépassant la fintech. Sur les six premiers mois de l’année, les start-up africaines spécialisées dans les technologies climatiques ont levé 325 millions de dollars, soit 45 % des 721 millions investis dans la tech sur le continent, un record historique. À titre de comparaison, la fintech n’a attiré que 158 millions de dollars, soit 22 % du total.
Des freins persistants malgré le potentiel
Malgré cette effervescence, le potentiel reste encore loin d’être pleinement exploité. Les innovations se concentrent majoritairement dans des pôles urbains technologiques comme Nairobi, Lagos ou Le Cap, tandis que les zones rurales, pourtant parmi les plus exposées aux risques climatiques, demeurent à la marge. Les équipements connectés restent onéreux, les données locales souvent fragmentaires, et les financements privés, bien qu’en croissance, demeurent en deçà des besoins. La Banque africaine de développement estime que l’Afrique devra mobiliser 277 milliards USD par an d’ici 2030 pour répondre à ses besoins d’adaptation climatique.
À cela s’ajoute la complexité même du secteur. Comme le souligne Africa: The Big Deal, la Climate Tech englobe un large éventail de cas d'utilisation plutôt qu'un secteur singulier, ce qui nécessite des niveaux supplémentaires de suivi des investissements.
Pour permettre une montée en puissance efficace, il est essentiel de développer les compétences locales, d’intensifier l’implantation des infrastructures numériques, d’organiser les données climatiques et de les intégrer pleinement dans les stratégies et décisions publiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Malawi cherche à généraliser l’usage du numérique alors que 82 % des Malawites n’utilisent pas encore Internet. Parmi les facteurs à prendre en compte figure la disponibilité de contenus en ligne utiles et pertinents pour les populations locales.
Le Fonds du service universel (USF) du Malawi a attribué des subventions d’une valeur totale de 63,4 millions de kwachas malawites (36 700 $) à cinq créateurs de contenus numériques. L’initiative vise, selon les autorités, à encourager la création et la croissance de contenus locaux afin de refléter les réalités malawites et valoriser le développement du pays.
« L’USF identifie les lacunes dans le secteur des communications, et l’une des plus critiques est l’absence de contenus locaux riches, pertinents et engageants. C’est pour cela que nous avons lancé l’Initiative de développement de contenus numériques locaux, afin de permettre aux Malawites de créer et d’accéder à des contenus qui reflètent leur histoire et leur culture », a déclaré Daud Suleman, directeur général de l’Autorité de régulation des communications du Malawi (MACRA).
Au-delà de la valorisation culturelle, cette initiative a de quoi stimuler l’adoption d’Internet dans le pays. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), les taux d’adoption d’Internet mobile sont généralement plus élevés dans les marchés où l’écosystème numérique est dynamique et propose des contenus et services en ligne localisés, adaptés aux besoins des utilisateurs.
Parfois, la simple disponibilité d’un service dans la langue locale suffit à favoriser son utilisation. Dans d’autres cas, la demande se concentre sur des contenus répondant à des besoins spécifiques, comme les transferts d’argent, l’agriculture ou encore la santé. Par exemple, la plateforme « Mobile Connectivity Index » de la GSMA a donné un score 25 sur 100 au Malawi en ce qui concerne la pertinence des contenus produits par rapport à la population.
Pour rappel, le taux de pénétration d’Internet au Malawi était de 18 % en 2023, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Toutefois, la disponibilité de contenus locaux, bien qu’essentielle, ne saurait à elle seule suffire à connecter les 82 % de la population encore exclus du monde numérique. D’autres facteurs d’adoption entrent en jeu, notamment l’accessibilité financière des appareils compatibles, le coût des forfaits Internet, les compétences numériques de base, ainsi que la couverture et la qualité du réseau.
Isaac K. Kassouwi
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La modernisation de l'administration en Algérie fait partie des priorités de la stratégie numérique 2030, en cours de finalisation. Dans ce cadre, les travaux publics amorcent leur transition pour améliorer la gestion, le suivi et l'efficacité des projets d'infrastructure.
Le ministère algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base prévoit le lancement prochain d’un portail numérique et d’un système d’information centralisé pour le suivi des projets d’infrastructure à travers le pays. L’annonce a été faite le samedi 19 juillet à Alger par le ministre Lakhdar Rekhroukh (photo), à l’occasion d’une journée d’étude sur l’efficacité des dépenses publiques dans le secteur.
« Ce système constituera un véritable tableau de bord facilitant la prise de décisions instantanées, afin d’améliorer la performance dans la réalisation », a déclaré le ministre. Il a précisé que la plateforme numérique permettra de suivre avec précision chaque étape des projets, aussi bien au niveau central que local, en offrant une vision globale en temps réel sur l’état d’avancement des travaux.
Concrètement, les deux outils numériques permettront de détecter rapidement les retards ou les dépassements de coûts, tout en fournissant des données exploitables aux différents niveaux de décision. Ce système sera accessible aux responsables administratifs, aux ingénieurs de projet, aux organes de contrôle financier, ainsi qu’aux parties prenantes locales, afin d'assurer un pilotage plus efficace et plus transparent des projets.
La démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de numérisation de la commande publique, amorcée depuis plusieurs années en Algérie. Elle intervient dans un contexte où le secteur des infrastructures fait face à de multiples défis, notamment des retards chroniques, des hausses imprévues des coûts, et une faible transparence dans le suivi des projets. Ces problèmes freinent la performance des investissements publics et pèsent sur le budget de l’État.
La plateforme développée par la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), bras technique du Trésor public, intègre des indicateurs de performance, des outils de reporting automatisés et permet de lier les dépenses aux progrès réels sur le terrain.
En rendant l’information accessible de manière centralisée et instantanée, le système numérique devrait permettre de mieux maîtriser les coûts, respecter les délais et renforcer la transparence dans l’utilisation des fonds publics. Il s’agit également de poser les bases d’une gouvernance plus efficace des investissements et d’améliorer la qualité globale des infrastructures livrées.
Samira Njoya
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