La transformation numérique des services publics est l’une des priorités du gouvernement algérien. Tous les secteurs sont concernés, notamment l’enseignement supérieur, où les efforts de modernisation avancent rapidement.
Le ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a procédé, le mardi 8 avril à Alger, au lancement officiel de la plateforme « Study in Algeria ». Destinée aux étudiants étrangers souhaitant poursuivre leurs études en Algérie, cette interface numérique s’inscrit dans une démarche de modernisation du système universitaire et de renforcement de son ouverture à l’international.
« Nous lançons aujourd’hui une nouvelle étape dans le processus de modernisation de l’enseignement supérieur et de son ouverture sur le monde. L’Algérie est aujourd’hui perçue comme une destination attractive pour les étudiants étrangers, grâce à la dynamique internationale que nous avons enclenchée, mais aussi aux efforts engagés pour moderniser notre système d’enseignement et en améliorer la qualité », a déclaré Kamel Baddari.
Accessible à l’adresse https://studyinalgeria.mesrs.dz, la plateforme permet aux étudiants étrangers de consulter l’ensemble de l’offre de formation disponible en Algérie, de s’informer sur les conditions d’admission, de soumettre leur dossier en ligne et de suivre en temps réel l’état de leur candidature. Elle regroupe également des informations pratiques sur les démarches administratives, les conditions de vie dans le pays, ainsi qu’une présentation des établissements universitaires et centres de recherche. Des rubriques spécifiques ont été prévues pour les ambassades, les services de coopération, ainsi que pour les étudiants déjà inscrits dans le système universitaire algérien.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du décret présidentiel de février, qui fixe les modalités d’admission des étudiants étrangers dans les établissements algériens, et du plan d’action quinquennal (2024 - 2029) pour le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce plan met l’accent sur la numérisation de l’enseignement supérieur et sur le développement de la coopération académique à l’échelle régionale et internationale.
Le lancement de la plateforme « Study in Algeria » marque une avancée décisive dans la numérisation de l’enseignement supérieur en Algérie. Elle vise à renforcer l’attractivité académique du pays, à faciliter les échanges entre institutions et à positionner l’Algérie comme une destination universitaire de référence. En offrant un accès transparent et centralisé aux services universitaires, elle contribuera à accroître la visibilité des universités algériennes.
Samira Njoya
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La modernisation des services publics est au cœur du programme gouvernemental de la Mauritanie. Des initiatives émergent pour renforcer l’efficience des administrations et rapprocher les citoyens des services numériques.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, accompagné de ses homologues des ministères de la Transformation numérique et des Transports, a présidé, lundi 7 avril à Nouakchott, la cérémonie de lancement d’un système numérisé de gestion du trafic routier. Ce dispositif, désormais interconnecté à l’application gouvernementale « Khadamaty », vise à simplifier le suivi des infractions, le paiement des amendes et le dépôt des réclamations en ligne.
S’exprimant sur les avantages de cette innovation, le ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration a souligné que ce système réduira les contraintes administratives, éliminera les injustices et offrira aux citoyens plus de flexibilité. Grâce à des applications intelligentes, ils pourront consulter facilement les infractions commises par leurs véhicules et régler les amendes, sans subir de longues interruptions ou immobilisations de leurs véhicules.
Le système est le fruit d’une collaboration entre la direction générale de la sûreté nationale et le ministère de la Transformation numérique. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle « Mon Ambition pour la Patrie », portée par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette initiative vise à établir une administration moderne, fondée sur les technologies numériques, l’ouverture et la transparence, tout en plaçant le citoyen au centre des préoccupations de l’État. Parmi les actions déjà réalisées figure le lancement récent du paiement des casiers judiciaires en ligne.
Cette réforme intervient à un moment crucial où les indicateurs mondiaux montrent que la Mauritanie accuse encore un retard important. En 2024, le pays occupait le 165ᵉ rang dans l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, bien en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382). Concernant les services en ligne, la Mauritanie reste à un stade embryonnaire, avec un score de 0,1688, loin des moyennes africaine (0,3862) et mondiale (0,5754).
Au-delà de la simplification administrative, ce système devrait aussi contribuer à une meilleure prévention des accidents, à responsabiliser les conducteurs et à améliorer la gestion des services publics liés à la circulation. Le dispositif repose sur une plateforme numérique avancée, couplée à des caméras de surveillance, offrant un contrôle renforcé du trafic et une discipline routière accrue.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’instar de nombreux pays africains, le Cameroun a lancé la numérisation de ses archives nationales. Ce projet, qui progresse à un rythme modéré, devrait connaître un nouvel élan grâce à des initiatives récentes visant à accélérer cette transition numérique essentielle pour la gestion publique.
Le Cameroun poursuit son programme de numérisation des archives publiques, une initiative lancée il y a plusieurs années pour moderniser la gestion documentaire et faciliter l'accès à l'information. Dans ce cadre, un groupe de travail interministériel sur l'e-government a récemment été constitué pour coordonner et accélérer les efforts de numérisation au sein de l'administration publique. Cette annonce a été faite lors d'une réunion tenue le mercredi 2 avril à Yaoundé.
Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, souligne que cette initiative reflète « la volonté ferme du gouvernement d’opérer une transition numérique sécurisée, structurée et stratégique de l’administration publique ». Elle insiste sur l'importance de l'archivage numérique comme levier pour renforcer la souveraineté nationale sur les données et améliorer l'efficacité des services publics.
Le groupe de travail interministériel sur l'e-government, récemment créé, rassemble une trentaine d’administrations et d’experts chargés de superviser la numérisation des archives nationales. Sous la coordination du ministère de la Culture, ce groupe a pour mission de conduire des enquêtes de terrain, de définir les lignes directrices pour l'archivage numérique et de structurer une base de données accessible et sécurisée. Il devra également assurer l’interopérabilité des systèmes et garantir que la gestion des archives soit conforme aux standards internationaux de gouvernance électronique.
L'initiative s'inscrit dans une dynamique de réforme ambitieuse, visant à transformer l'administration publique pour qu'elle soit plus réactive, transparente et mieux à même de répondre aux besoins des citoyens. Elle s'intègre également dans un effort plus large pour optimiser la gestion de l’information et garantir une meilleure sécurité des données, des éléments essentiels pour la bonne gouvernance et le développement du pays.
L’archivage numérique des dossiers de l’État devrait offrir de nombreux avantages, notamment une meilleure transparence des administrations publiques au Cameroun, une réduction des risques liés à la perte de données et un accès facilité aux informations publiques pour les citoyens. De plus, une gestion efficace des archives devrait permettre une meilleure traçabilité des décisions administratives, renforçant la responsabilité de l’État tout en réduisant les coûts de gestion liés aux archives physiques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle transforme le monde du sport à grande vitesse. En Afrique, elle ouvre des perspectives inédites pour moderniser le secteur, améliorer les performances des acteurs et stimuler l’économie, notamment à l’approche de grands événements continentaux.
L’Afrique se prépare à accueillir plusieurs compétitions majeures dans les prochaines années : la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc, les Jeux olympiques de la jeunesse 2026 au Sénégal et la Coupe du monde 2030, organisée en partie au Maroc. Ces événements d’envergure internationale ne sont pas uniquement des vitrines sportives ; ils représentent également des opportunités stratégiques de développement économique et technologique.
Dans son rapport publié en mars 2025, intitulé « Intelligence artificielle et sport en Afrique », la multinationale de conseil en gestion et technologie BearingPoint met en lumière le rôle croissant de l’IA dans l’organisation et la valorisation des événements sportifs sur le continent. L’IA s’impose comme un outil d’optimisation, de modernisation et de création de valeur à grande échelle.
Une organisation optimisée grâce à l’IA
Selon le rapport, l’intelligence artificielle peut révolutionner la gestion des événements sportifs en Afrique, en optimisant plusieurs aspects clés. Elle facilite la planification logistique, la gestion des foules et la sécurité, tout en améliorant la billetterie et la prévision des flux de visiteurs. Pour les athlètes, l’IA optimise les performances grâce à l’analyse des données de jeu, à la prévention des blessures, à la personnalisation des entraînements et au suivi de la condition physique. Du côté des spectateurs, elle améliore l’expérience en personnalisant les offres, en optimisant la diffusion des contenus et en proposant des solutions d’accessibilité renforcées.
L’intégration de ces technologies à chaque étape de l’organisation des événements sportifs permettrait de dynamiser l’économie locale, d’optimiser la gestion des ressources et de renforcer l’attractivité internationale du continent.
Des retombées économiques mesurables
Les retombées économiques des événements sportifs sont également stratégiques. L’exemple de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, ayant généré environ 130 000 emplois et rapporté 385 millions de dollars, ou celui de la CAN 2019 en Égypte avec 83 millions de dollars de recettes, illustre le potentiel de ces événements. L’IA pourrait maximiser ces retombées en affinant les prévisions de demande et en optimisant l’efficacité des services.
Cette tendance s’inscrit dans une dynamique mondiale. D’après une étude de Mordor Intelligence, le marché de l’IA dans l’industrie du sport devrait croître de 5,93 milliards de dollars en 2024 à 20,94 milliards de dollars en 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 28,69 %. Cette progression témoigne de l’intérêt croissant pour ces technologies au sein de l’industrie sportive.
En Afrique, un écosystème dynamique lié à la SportsTech émerge, à la croisée du sport et de l’innovation. En 2023, les investissements dans ce domaine ont atteint 5,3 millions de dollars sur le continent. L’IA y est exploitée pour la détection de talents, l’amélioration des performances, la prévention des blessures et la gestion des infrastructures. Ce mouvement, porté par des start-up, des incubateurs et des institutions sportives, pourrait devenir un levier de croissance durable.
Des défis à ne pas négliger
Toutefois, des défis subsistent, freinant l’exploitation complète de l’IA dans le secteur sportif en Afrique. Le manque d’infrastructures numériques solides, les investissements insuffisants, la pénurie de compétences spécialisées et l’absence de cadre réglementaire clair pour la gestion des données personnelles constituent des obstacles majeurs. Pour que l’IA puisse atteindre son plein potentiel sur le continent, une collaboration renforcée entre les secteurs public et privé est indispensable. Cela inclut la mise en place d’infrastructures adaptées, le développement des compétences locales et l’élaboration de politiques réglementaires adaptées.
En intégrant l’IA à chaque étape de la préparation et de l’organisation, les événements sportifs en Afrique peuvent devenir des catalyseurs de transformation numérique. Plus qu’un simple outil technique, l’intelligence artificielle se positionne comme un levier stratégique de modernisation et d’attractivité pour le continent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’intelligence artificielle (IA) offre à l’Afrique une opportunité unique d’accélérer sa transformation numérique et de dynamiser des secteurs clés. Bien exploitée, elle pourrait stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité et générer des milliards de dollars pour l’économie africaine.
Smart Africa, une alliance regroupant 40 pays africains chargés de piloter l’agenda numérique du continent, a annoncé, le jeudi 3 avril, la création du Conseil africain de l’intelligence artificielle. Cette décision, prise lors de la 20ᵉ session du comité de pilotage de l’organisation à Kigali, vise à structurer le développement de l’IA en instaurant des cadres de gouvernance et en stimulant les investissements.
« Dans une décision historique, le comité de pilotage a approuvé en principe la création du Conseil Africain de l'Intelligence Artificielle, un organe dédié qui conduira la coordination continentale sur les piliers critiques de l'IA, y compris l’infrastructure informatique, la gestion des données, le développement des compétences, les applications industrielles et la gouvernance », indique le communiqué final de la réunion.
Ce conseil accompagnera les États africains en définissant des cadres communs pour l’IA, en facilitant les collaborations public-privé et en veillant à une adoption éthique et inclusive. Il devra également accélérer la mise en place d’infrastructures numériques et la formation de talents locaux, afin de maximiser les retombées économiques et sociales de cette technologie. À terme, l’IA pourrait transformer des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et l’éducation, où des solutions basées sur l’apprentissage automatique et le traitement des données commencent à émerger.
Cette initiative intervient alors que les pays africains cherchent à exploiter l’IA pour stimuler leur croissance. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’IA pourrait ajouter jusqu’à 2900 milliards de dollars au PIB du continent d’ici 2030, soit une augmentation moyenne de 3 % par an. Cependant, le développement de l’IA en Afrique reste limité par un manque de coordination, des infrastructures insuffisantes et une réglementation encore émergente.
Le Conseil africain de l’IA ambitionne de combler ces lacunes en établissant un cadre commun pour attirer les investissements et favoriser des solutions adaptées aux réalités locales. Il devra aussi aider les pays à relever des défis majeurs tels que l’insuffisance des infrastructures de calcul, le déficit de compétences spécialisées et les questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux défis de la modernisation, de nombreux pays misent sur la transformation numérique pour améliorer l’accès aux services publics. La numérisation des documents officiels, notamment les diplômes, devient une priorité pour renforcer l’efficacité administrative.
Le gouvernement mauritanien élabore un dispositif innovant pour numériser les diplômes, dans le but de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité. Les contours de ce projet ont été discutés lors d’une réunion, mercredi 2 avril, au ministère de l’Éducation nationale et de la Réforme du système éducatif. Cette rencontre, présidée par la ministre Houda Mint Babah (photo), s’est tenue en présence du ministre de la Transformation numérique, Ahmed Salem Bede. L’objectif principal est de lier directement les diplômes à l’état civil afin de garantir leur traçabilité et de simplifier l’accès des citoyens.
Concrètement, ce dispositif permettra aux diplômés de récupérer leurs certificats certifiés via l’application « Houwiyeti » (Mon Identité), une plateforme numérique dédiée aux services publics. Déjà utilisée pour l’obtention d’extraits de naissance et de passeports, cette application offrira désormais un accès simplifié aux diplômes, notamment au baccalauréat et aux certificats de l’enseignement préparatoire. En supprimant les déplacements entre les différentes administrations, ce système vise à réduire les délais et à simplifier les démarches.
Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste de transformation numérique initié par le gouvernement. L’année dernière, la Mauritanie a annoncé un investissement de 30 millions de dollars pour moderniser son infrastructure numérique et développer des solutions innovantes dans les services publics. Cependant, malgré ces efforts, le pays affiche un retard important en matière de digitalisation de l’administration. En 2024, la Mauritanie occupait la 165ᵉ place mondiale à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, bien en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).
En intégrant les diplômes dans son registre numérique, le gouvernement entend non seulement simplifier l’accès aux documents officiels, mais aussi lutter contre la falsification et renforcer la fiabilité des certifications. Cette transformation est essentielle pour améliorer la transparence, accroître l’efficacité des services administratifs et faciliter l’insertion des diplômés sur le marché du travail, tant au niveau national qu’international.
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La plateforme chinoise TikTok attire de plus en plus d’utilisateurs sur le continent. La sécurité des millions d’utilisateurs quotidiens devient un sujet majeur de préoccupation pour les autorités.
TikTok a annoncé avoir supprimé 8 millions de vidéos non conformes aux règles de la communauté en Afrique subsaharienne au quatrième trimestre 2024, une augmentation par rapport aux 7,5 millions du trimestre précédent. Cette hausse illustre les efforts accrus de modération sur le continent, alors que plusieurs pays continuent de critiquer la plateforme pour son manque de contrôle sur les contenus diffusés. En Afrique du Nord, 7 millions de vidéos ont été supprimées au second semestre 2024.
Ces chiffres ont été dévoilés lors du deuxième sommet annuel africain pour un Internet plus sûr, qui s’est tenu la semaine dernière au Cap, en Afrique du Sud. L’événement a réuni des représentants gouvernementaux, des régulateurs et des acteurs de l’industrie venus de plusieurs pays, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Éthiopie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Kenya. Les discussions ont porté sur la sécurité en ligne, la modération des contenus et l’élaboration de politiques numériques adaptées aux réalités africaines.
« Des milliards de personnes viennent sur TikTok chaque jour pour créer, partager et se connecter. Nous faisons évoluer continuellement nos politiques et pratiques afin de sécuriser notre plateforme, permettant ainsi à notre communauté de découvrir et de faire ce qu’elle aime », a déclaré Helena Lersch, vice-présidente des politiques publiques chez TikTok.
Ces derniers mois, plusieurs pays africains ont pris des mesures à l’encontre de la plateforme. Au Sénégal, TikTok a été bloqué en août 2023, les autorités l’accusant d’être un canal pour la diffusion de messages haineux et subversifs menaçant la stabilité nationale. Avant son rétablissement en février 2024, le gouvernement avait exigé des garanties sur la modération des contenus jugés contraires aux valeurs nationales et aux bonnes mœurs.
En Somalie, le gouvernement a suspendu TikTok en août 2023, dénonçant son utilisation pour la diffusion de contenus violents et de fausses informations. Au Soudan du Sud, en janvier 2025, TikTok a été suspendu pendant une semaine à la suite de la publication de vidéos graphiques montrant des violences contre des ressortissants sud-soudanais au Soudan. « La montée de la violence liée aux contenus sur les réseaux sociaux au Soudan du Sud souligne la nécessité d'une approche équilibrée qui traite les causes profondes de l'incitation en ligne tout en protégeant les droits de la population », a déclaré Napoleon Adok Gai, directeur général du régulateur des communications sud-soudanais.
Au Kenya, en avril 2024, tandis que le Parlement examinait une proposition de suspension de TikTok pour sa supposée utilisation à des fins de propagande, de fraude et de diffusion de contenus à caractère sexuel, le gouvernement a opté pour une approche de co-régulation. Des débats similaires sur la régulation de TikTok ont également eu lieu au Maroc, en République démocratique du Congo (RDC) et au Burkina Faso.
Cependant, malgré ces efforts de modération et les chiffres impressionnants de suppression de vidéos, des limites subsistent quant à l’efficacité des mesures prises. Une enquête de la BBC, publiée le 3 mars 2024, a mis en lumière de graves dérives, notamment l'exposition de jeunes utilisateurs à des contenus sexuels explicites, dont la plateforme profiterait indirectement. Par ailleurs, un rapport publié en juillet 2024 par la fondation Mozilla et AI Forensics a révélé que TikTok Lite, une version allégée de l’application utilisée dans les pays en développement, souffre de failles de sécurité, favorisant la diffusion de contenus inappropriés.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Sur le continent africain, où les infrastructures météo sont limitées, des prévisions fiables sont essentielles. Elles aident à anticiper les risques climatiques, à sécuriser l’agriculture, à gérer les ressources en eau et à mieux planifier les activités économiques.
Google a récemment annoncé l'intégration de nouvelles prévisions de précipitations à court terme pour l'ensemble de l'Afrique dans son moteur de recherche. Cette initiative vise à améliorer l'accès à des informations météorologiques précises et quasi instantanées, notamment dans les régions où les infrastructures de surveillance sont insuffisantes.
Selon le communiqué de Google, ces prévisions sont rendues possibles grâce aux avancées du modèle de prévision immédiate MetNet, développé par Google Research. Ce système combine des données satellitaires et des observations au sol pour fournir des prévisions de précipitations avec une résolution de 5 kilomètres, mises à jour toutes les 15 minutes pour les 12 heures à venir. L'intégration directe dans les résultats de recherche Google permet aux utilisateurs africains d'accéder facilement à des informations précises en temps réel.
Le déploiement de cette technologie intervient dans un contexte où l'Afrique est l'un des continents les moins couverts par les radars météorologiques, avec seulement une quarantaine de stations radar, contre près de 300 en Amérique du Nord. Cette carence en infrastructures rend les modèles traditionnels peu fiables sur le continent. MetNet, un système basé sur l’intelligence artificielle, fournit des prévisions précises sans nécessiter de radars terrestres. Ce projet a été partiellement développé par Google Research Africa, avec la contribution d'experts locaux à Accra et Nairobi, afin de l'adapter aux réalités spécifiques du terrain.
Pour les petits agriculteurs, cette innovation représente une avancée majeure. L'agriculture, essentielle pour les économies africaines, emploie environ 60 % de la population active et contribue de 30 % à 60 % du PIB dans certains pays. Les petits exploitants, qui représentent près de 60 % des exploitations en Afrique subsaharienne, sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.
Grâce à des prévisions météorologiques plus précises, ces exploitants pourront mieux planifier les semis, les récoltes et d'autres activités agricoles, réduisant ainsi les risques climatiques et améliorant leurs rendements. Cette technologie contribuera également à renforcer la résilience des communautés rurales face aux effets du changement climatique, en leur fournissant les outils nécessaires pour s'adapter aux conditions météorologiques changeantes.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La lutte contre le chômage est au cœur des ambitions du gouvernement du Sénégal. Dans ce cadre, des initiatives sont mises en œuvre pour faciliter la recherche d’emploi par les citoyens en quête d'opportunités professionnelles.
Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye (photo), a procédé, le lundi 1er avril, au lancement officiel de la plateforme numérique « Tabax Sénégal », destinée aux chercheurs d'emploi, aux entrepreneurs et aux investisseurs. L’initiative vise à répondre aux défis de l’emploi, de l’entrepreneuriat et du financement de projet.
Nous lançons officiellement ce 1er avril 2025 la plateforme numérique https://t.co/JVQBszPcHP, un outil innovant au cœur de notre stratégie nationale pour l’emploi, l’entrepreneuriat et l’investissement.
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) April 1, 2025
Cette initiative rassemble candidats à l’emploi, porteurs de projets et… pic.twitter.com/2V48Ywrcvy
La plateforme Tabax Sénégal permet de mettre en relation les demandeurs d'emploi avec des opportunités professionnelles correspondant à leurs compétences. Elle propose également un accompagnement pour les porteurs de projets en facilitant l'accès à des financements et à des partenariats stratégiques. Enfin, les investisseurs y trouveront une vitrine d'initiatives à fort potentiel de croissance, favorisant ainsi un environnement propice au développement économique du Sénégal.
Tabax Sénégal offre un profil personnalisé à chaque utilisateur, une mise en relation simplifiée entre les acteurs, des opportunités d'affaires, un espace interactif pour le suivi des projets et des candidatures, ainsi qu’une certification des compétences. La plateforme permet à chaque Sénégalais d'intégrer son curriculum vitae (CV) dans une base de données d’offres et de recherches d'emplois, en toute équité et transparence.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’emploi, l’entrepreneuriat et l’investissement. Elle intervient dans un contexte marqué par une légère hausse du chômage dans le pays. Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le taux de chômage au Sénégal a atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024, contre 19,5 % à la même période en 2023, soit une hausse de 0,8 point de pourcentage.
Avec plus de 200 000 à 300 000 jeunes arrivant sur le marché de l'emploi chaque année, l’accès à des emplois stables constitue un enjeu majeur. La numérisation des services d'emploi devrait permettre de fluidifier les recrutements et d'améliorer l'adéquation entre l'offre et la demande. Par ailleurs, la plateforme ambitionne de mobiliser des financements locaux et internationaux pour soutenir l'entrepreneuriat.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays a l’un des écosystèmes de start-up les plus développés d’Afrique de l’Est, selon StartupBlink. La capitale Kampala abrite des entreprises comme Tugende, SafeBoda, Numida ou Rocket Health.
Les start-up ougandaises pourraient bientôt être exonérées du paiement de l’impôt sur le revenu au cours des trois premières années. Cette initiative, qui fait partie des amendements proposés par le gouvernement au projet de loi sur l'impôt sur le revenu de 2025, a été révélée la semaine dernière. Elle pourrait contribuer à accélérer le développement de l’écosystème national des start-up.
Selon les autorités, cette mesure vise à encourager l'entrepreneuriat, à soutenir les petites et moyennes entreprises et à stimuler l'innovation. Avant cela, le gouvernement avait déjà mis en place plusieurs initiatives en faveur des start-up, notamment le National ICT Initiatives Support Program, conçu pour aider les innovateurs TIC ougandais à surmonter les obstacles à leur insertion sur les marchés local et international.
Dans cette dynamique, l’État a également construit le Centre national d'innovation en TIC, offrant une connexion Internet stable et un espace de travail dédié aux entrepreneurs du secteur. En complément, des initiatives portées par des acteurs privés, tels que les opérateurs télécoms et des accélérateurs comme Stanbic Business Incubator, Innovation Village, Hive Collab ou encore Outbox Hub, contribuent également au développement de l’écosystème entrepreneurial du pays.
Pour le moment, l’Ouganda se classe à la 3e place en Afrique de l’Est et à la 95e place mondiale, selon le « Global Startup Ecosystem Index » 2024 de StartupBlink. Le principal écosystème est celui de la capitale Kampala, qui occupe la 368e place sur 1000 villes dans le monde, avec des start-up comme Tugende, SafeBoda, Numida ou Rocket Health.
Toutefois, StartupBlink recommande une diversification de l’écosystème des start-up en Ouganda, actuellement trop centré sur Kampala. Encourager l’émergence d’autres pôles régionaux permettrait d’accélérer le développement du secteur. L’organisation souligne également la nécessité de renforcer les synergies entre les différents acteurs afin d’éviter une fragmentation qui limiterait le potentiel du pays. Enfin, elle préconise l’instauration d’un cadre réglementaire adapté et de mesures incitatives pour attirer davantage d’investissements et stimuler la croissance des start-up. Par exemple, l’écosystème national n’a attiré que 10,6 millions de dollars d’investissements en 2023, soit une baisse de 60,4 % par rapport aux 26,8 millions de dollars enregistrés en 2022.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les menaces cybercriminelles sont en croissance à travers le monde, selon plusieurs entreprises mondiales spécialisées dans la cybersécurité. Au-delà des attaques aux systèmes informatiques et d’informations, l’imprudence des utilisateurs du numérique profite également grandement aux cybercriminels.
À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont des espaces incontournables d’échange, mais aussi de risques. Une étude récente de Kaspersky révèle que la recherche de validation en ligne rend de nombreux utilisateurs vulnérables au harcèlement, aux arnaques et aux manipulations. Près de 45 % des millennials (regroupe les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990) affirment partager des événements majeurs de leur vie – promotions, déménagements, ruptures – sur leurs communautés en ligne avant même d’en informer leurs proches. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par Kaspersky le 1er avril.
Selon l’étude, 55 % des personnes interrogées estiment quant à elles que les relations en personne restent plus authentiques, soulignant ainsi une dépendance aux interactions numériques. Cette exposition excessive aux plateformes numériques n’est pas sans conséquences. Plus de 70 % des millennials ne vérifient pas systématiquement l'identité de leurs interlocuteurs en ligne, et 64 % ont déjà interagi avec des individus mal intentionnés. De plus, 14 % admettent avoir utilisé un faux nom ou profil, illustrant une banalisation de l'anonymat en ligne.
« Il y a un besoin profond de validation sociale chez cette génération qui a grandi avec le numérique, mais la quête de reconnaissance en ligne peut brouiller les repères. Lorsqu’un post bien pensé génère un flot de réactions positives, il devient tentant de privilégier cette gratification immédiate au détriment d’échanges authentiques et profonds », analyse Ruth Guest, spécialiste des comportements numériques.
Une vulnérabilité accrue en Afrique
Si ces tendances sont observées à l'échelle mondiale, leur impact est encore plus marqué en Afrique. Le continent connaît une adoption massive des réseaux sociaux, portée par l’essor des smartphones, l’amélioration de la connectivité Internet et l’essor de la jeunesse. Selon une étude de Meltwater et We Are Social, en 2024, l’Afrique comptabilisait près de 276,2 millions d’utilisateurs sur les réseaux sociaux.
Le rapport de Kaspersky intervient dans un contexte où les cybermenaces en Afrique sont en forte augmentation. Selon INTERPOL, les escroqueries en ligne, l'usurpation d'identité et l'ingénierie sociale sont devenues des préoccupations majeures. Les cybercriminels exploitent les informations figurant sur les comptes personnels de médias sociaux pour mener des attaques par ingénierie sociale plus efficaces et accéder aux systèmes en vue de déployer des rançongiciels.
L’absence de sensibilisation et le manque de régulations adaptées dans plusieurs pays africains exposent davantage les internautes aux attaques cybercriminelles. INTERPOL signale notamment que les réseaux sociaux sont de plus en plus exploités pour des fraudes, des arnaques sentimentales et des campagnes de désinformation ciblant les populations vulnérables.
Vers une utilisation plus sécurisée des réseaux sociaux
Le rapport met en avant plusieurs recommandations pour réduire les risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. Il est essentiel de vérifier l’identité des interlocuteurs et de ne pas accepter de demandes d’amis ou d’interactions sans s’assurer de leur authenticité. La protection des informations personnelles passe par une limitation de la diffusion de données sensibles sur les plateformes publiques. L’adoption de mots de passe forts, avec des combinaisons complexes et uniques pour chaque compte, est également recommandée. Enfin, il est crucial de se méfier des liens et messages suspects envoyés par des inconnus, car ils peuvent être à l’origine de tentatives d’hameçonnage.
« La facilité avec laquelle nous échangeons en ligne nous fait parfois oublier les précautions essentielles. Vérifier les identités, limiter l’accès aux informations personnelles et apprendre à repérer les signaux d’alerte sont aujourd’hui des réflexes indispensables pour évoluer sereinement sur internet », souligne Marc Rivero, chercheur en cybersécurité chez Kaspersky.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités ghanéennes multiplient les initiatives en faveur de la coopération numérique. Le pays s’est récemment rapproché de l’Allemagne, de l’Italie et de la Turquie.
Le gouvernement ghanéen explore les opportunités de partenariat avec la société technologique américaine Meta Platforms (Meta) dans le domaine du numérique. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre, la semaine dernière, entre Samuel Nartey George (photo, à droite), ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, et Kojo Boakye, vice-président des politiques publiques pour l'Afrique, le Moyen-Orient et la Turquie chez Meta.
Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur la manière dont Meta pourrait accompagner la croissance numérique du pays, notamment en matière d’inclusion numérique, d’innovation et de cybersécurité. « Fort de son expertise en intelligence artificielle (IA) et en technologies modernes, ainsi que de la popularité de ses plateformes Facebook, Instagram et WhatsApp au Ghana, Meta pourrait collaborer avec le gouvernement sur des initiatives similaires à celles menées dans d’autres pays », a déclaré le ministère de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation dans un communiqué publié le vendredi 28 mars.
Cette rencontre est intervenue le même jour que celle avec Ecobank Ghana, où les échanges étaient centrés sur la promotion de l'inclusion numérique, la technologie financière et l’innovation. Cela témoigne de l’importance que le gouvernement ghanéen accorde à la coopération pour atteindre ses objectifs. Rien qu’en mars, le ministre a discuté de coopération dans le domaine du numérique avec l’Allemagne, l’Italie, la Turquie, Israël, la société de fibre CSquared, Deloitte, l’Organisation régionale africaine de communication par satellite (RASCOM), l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)…
Rappelons qu’en 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur 1 à l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place mondiale sur 193 nations. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084.
Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire, notamment sur le plan du développement des capacités. Meta peut soutenir les ambitions de transformation numérique du gouvernement ghanéen et est même ouvert à le faire. Toutefois, les discussions ne sont encore qu’au début, sans qu’aucun accord n’ait été signé ni même annoncé. De plus, à ce stade, aucun projet concret n’a encore été spécifié.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement congolais. Pour atteindre ses objectifs, l’exécutif doit s’assurer de la sécurité du cyberspace national.
En République du Congo, le gouvernement a alloué un budget de 800 millions FCFA (environ 1,3 million USD) aux opérations de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI). C’est ce qu’a indiqué Léon Juste Ibombo, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, lors d’une audience la semaine dernière avec le DG de l’organisme nommé en février, Oboulhas Tsahat Conrad Onésime.
Ce budget permettra à l'ANSSI de déployer ses infrastructures, de recruter du personnel qualifié et de concevoir des stratégies de cybersécurité adaptées. L'objectif est de renforcer la protection des systèmes d'information face aux cybermenaces croissantes, garantissant ainsi la sécurité des données et la confiance dans l'écosystème numérique national.
Placée sous la tutelle de la présidence de la République et administrée par le ministère de l’Économie numérique, l’Agence est chargée de superviser et coordonner la cybersécurité nationale, de gérer les incidents et menaces numériques, de répondre aux cyberattaques et d’assurer la protection des infrastructures numériques du pays.
Plusieurs défis se posent à elle, notamment le besoin de former des experts en cybersécurité, de sensibiliser les institutions et le grand public aux enjeux de la sécurité informatique, et de renforcer la coordination entre les acteurs concernés. Selon l’édition 2024 du « Global Cybersecurity Index » de l’Union internationale des télécommunications, la République du Congo figure dans la catégorie Tier 4, avec un score de 27,61 sur 100, soulignant l’ampleur des efforts encore nécessaires pour améliorer sa cybersécurité.
Adoni Conrad Quenum
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Les autorités mauritaniennes intensifient leurs efforts pour accélérer la transformation numérique et dynamiser le développement socioéconomique du pays. Cette modernisation s’étend à tous les secteurs, y compris la justice.
Les citoyens mauritaniens pourront désormais demander et obtenir leur casier judiciaire en ligne. Le gouvernement a annoncé le vendredi 28 mars avoir digitalisé le processus afin de simplifier les démarches administratives, améliorer la rapidité du traitement des demandes et renforcer la transparence des procédures judiciaires.
Selon le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration, le processus est accessible via l’application Houwiyeti et le portail Khidmati, disponibles sur Play Store et App Store. « Le portail Khidmati permet aux citoyens d'accéder aux services publics digitalisés et d’effectuer leurs démarches en ligne, en toute sécurité, à partir de n’importe quel smartphone ou ordinateur disponible sur le marché mauritanien », a ajouté le ministère.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement mauritanien de rapprocher l’administration des citoyens grâce à la transformation numérique. Le 27 mars, le ministère de la Transformation numérique annonçait le lancement d’une plateforme numérique pour faciliter les processus de création et de gestion des partis politiques. La veille, les autorités avaient déjà rencontré les acteurs du secteur de l’assurance pour intégrer leurs services à la plateforme nationale de services numériques en cours de développement.
Pour soutenir cette ambition, le gouvernement mauritanien a lancé en janvier dernier un projet baptisé « Digital-Y », financé à hauteur de 4 millions d’euros (environ 4,3 millions $) et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet a pour but d’intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social.
Il convient toutefois de rappeler que l’ambition du gouvernement mauritanien de rapprocher l’administration de la population via le numérique pourrait être freinée par des obstacles comme le manque de compétences numériques, ainsi que l’accès limité à Internet ou à des appareils compatibles. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’environ 55,6 % des 5 millions de Mauritaniens en 2023 n’utilisaient pas Internet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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