Confrontés à des limites structurelles en matière de couverture sanitaire, les Comores misent sur le numérique pour transformer la gestion de leurs campagnes vaccinales. Une approche destinée à renforcer la traçabilité et à optimiser l’allocation des moyens.

Le samedi 4 octobre, l’Union des Comores a lancé sa campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole en intégrant pour la première fois des outils numériques avancés. L’initiative, appuyée par l’OMS et des partenaires du Programme élargi de vaccination (PEV), est financée par l’Alliance du Vaccin Gavi.

« La digitalisation de nos outils est une innovation majeure. Elle nous permettra de disposer d’informations en temps réel pour prendre des décisions stratégiques et garantir le succès de la campagne », explique Chamsa Halidi, Coordinatrice du PEV aux Comores.

Concrètement, les agents de santé sont désormais équipés de mobiles intégrant la solution Open Data Kit (ODK), qui remplace les traditionnels formulaires papier. Les données sont saisies sur le terrain puis centralisées instantanément, alimentant des tableaux de bord interactifs et des cartes géospatiales. Ce dispositif permet d’évaluer la performance des équipes au jour le jour, d’identifier les zones mal couvertes et d’ajuster immédiatement les opérations. L’objectif est de vacciner plus de 101 330 enfants sur les trois îles : Ndzuwani, Ngazidja et Mwali.

L’initiative s’inscrit dans une dynamique régionale visant à réduire les inégalités d’accès aux soins et à renforcer les systèmes de santé par l’innovation. Elle intervient dans un contexte où les campagnes précédentes souffraient de retards dans le traitement des données, d’erreurs de saisie et d’une couverture inégale entre les îles. Les informations étaient alors souvent collectées sur papier, avec un suivi limité de la performance des équipes et une visibilité insuffisante pour les décideurs nationaux.

Grâce à ces outils numériques, le ministère de la Santé et ses partenaires espèrent renforcer la transparence, la redevabilité et l’efficacité des campagnes. Le suivi en temps réel devrait permettre de corriger rapidement les anomalies, d’assurer que tous les enfants soient vaccinés et d’optimiser la planification des interventions futures.

Au‑delà de la rougeole et de la rubéole, cette initiative jette les bases d’une numérisation durable des programmes de santé publique et pourrait servir de modèle pour d’autres États insulaires africains confrontés à des défis similaires en matière de suivi et de gestion sanitaire.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 06 octobre 2025 10:36 Written by

Le pays mise entre autres sur le numérique pour accélérer son développement socio-économique. Les autorités tablent sur une contribution du secteur de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.

Le gouvernement malgache a lancé, le jeudi 2 octobre, la première cohorte du programme « Skills4Job », destiné à doter les jeunes de compétences numériques clés pour mieux les préparer au marché du travail. Le programme a débuté avec 51 participants dans la ville portuaire de Toamasina et devrait progressivement s’étendre au reste du pays.

Selon Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, cette formation gratuite vise à fournir aux participants les outils essentiels pour relever les défis du monde numérique de demain.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique du pays, définies dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023–2028. Le gouvernement souhaite faire de Madagascar un acteur majeur de l’économie numérique africaine, notamment à travers le développement des télécommunications, de l’e-gouvernement et de l’inclusion numérique. Selon la Banque mondiale, environ 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030 pour accompagner la transformation numérique du continent.

En septembre, la ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Marie Marcelline Rasoloarisoa, avait indiqué l’objectif de former 40 000 personnes aux compétences numériques d’ici 2028. Par ailleurs, en février 2024, le pays avait signé une convention de partenariat avec les Émirats arabes unis pour former un million de jeunes aux nouvelles technologies.

À Madagascar, la situation de l’emploi des jeunes reste préoccupante. Plus de quatre Malgaches sur dix âgés de 18 à 35 ans déclaraient être au chômage et en recherche active d’emploi en 2024, selon Afrobarometer. La même source cite le manque de formation ou de préparation adéquate (30 %), le manque d’expérience (27 %) et l’inadéquation entre les qualifications scolaires et les exigences du marché (16 %) parmi les principaux obstacles à l’emploi.

 Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 06 octobre 2025 08:36 Written by

La transformation numérique engagée au Sénégal touche tous les secteurs, y compris l’éducation. L’objectif visé est de moderniser les infrastructures scolaires et de préparer les jeunes générations aux exigences d’une économie numérique compétitive.

Le ministère de l’Éducation nationale a procédé, le vendredi 3 octobre, au lancement officiel de « PLANETE 3 », une plateforme numérique destinée à moderniser la gestion des écoles et établissements scolaires. Conçue et développée par des ingénieurs locaux, elle ambitionne de mettre fin à un système éducatif jugé fragmenté et cloisonné.

« PLANETE 3 n’est pas une simple évolution technologique. Elle incarne une rupture fondamentale et symbolise le passage irréversible vers une société éducative vivante, fluide, participative et connectée », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy (photo), lors de la cérémonie de lancement à Dakar.

Concrètement, la plateforme offre à chaque acteur du système éducatif une interface personnalisée. Elle intègre des fonctionnalités de suivi en temps réel des absences, des notes et des bulletins, ainsi que des outils d’accompagnement à distance pour les élèves en difficulté, développés avec l’appui de l’UNICEF. Des tableaux de bord intelligents permettront en outre aux responsables éducatifs, jusqu’au ministre, de disposer d’une visibilité nationale sur l’ensemble du système.

Ce lancement s’inscrit dans la dynamique de la Stratégie nationale du numérique pour l’éducation 2025-2029, d’un coût estimé à 130 milliards de francs CFA (environ 233 millions USD), dévoilée en janvier. Cette feuille de route vise à moderniser l’école sénégalaise et à renforcer son attractivité. L’initiative intervient par ailleurs quelques jours après le lancement d’un vaste programme de formation de 105 000 enseignants au numérique et à l’intelligence artificielle, destiné à accompagner la mutation pédagogique du pays.

Pour les enseignants, PLANETE 3 promet un allègement des tâches administratives afin de libérer du temps pour l’innovation pédagogique. Les parents devraient également bénéficier d’une meilleure visibilité grâce aux notifications en temps réel, tandis que les élèves pourront être suivis de manière plus personnalisée, notamment en cas de difficultés scolaires. Pour l’administration, l’outil constitue un levier de pilotage et de prise de décision, contribuant à une gouvernance éducative plus efficace et inclusive.

Cependant, plusieurs défis subsistent pour garantir le succès de la plateforme. Les problèmes de connectivité, le manque d’équipements informatiques dans certains établissements et les risques de surcharge en période d’affluence devront être résolus pour assurer une utilisation fluide et équitable de l’outil à l’échelle nationale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 06 octobre 2025 08:04 Written by

L’Éthiopie a amorcé depuis 2023 la mise en place d’un système d’identité numérique à grande échelle. La Zambie entend s’appuyer sur cette expérience pour moderniser ses infrastructures, améliorer l’accès aux services publics et renforcer l’inclusion sociale et économique.

La Zambie et l’Éthiopie ont annoncé le jeudi 2 octobre la signature d'un protocole d’accord pour collaborer au déploiement de systèmes d’identité numérique nationaux. L’accord, conclu dans le cadre de la Commission permanente mixte de coopération entre les deux pays, vise à améliorer l’accès des citoyens aux services essentiels tout en renforçant la transparence et la responsabilité publique.

Le partenariat prévoit un transfert d’expertise de l’Éthiopie vers la Zambie, notamment en matière d’enrôlement biométrique, de normes ouvertes et de systèmes interopérables. La Zambie pourra ainsi s’appuyer sur l’expérience éthiopienne pour accélérer la modernisation de ses infrastructures d’identification.

L’Éthiopie a pris une longueur d’avance avec son programme national Fayda, lancé en 2023, qui ambitionne de fournir une identité numérique sécurisée à l’ensemble de la population. Plus de 25 millions de citoyens ont déjà été enrôlés, avec un objectif de 90 millions d’inscriptions d’ici 2027.

En Zambie, les efforts sont plus récents mais significatifs. Le pays a numérisé 81 % de ses anciennes cartes d’identité papier en seulement trois mois en 2024. Toutefois, des défis demeurent, notamment le faible taux d’enregistrement des naissances, estimé à 14 % en 2024, ce qui limite la couverture effective des systèmes d’identité.

Au-delà de l’amélioration des services publics, ce partenariat pourrait également stimuler l’inclusion financière et sociale. La Commission économique pour l’Afrique (UNECA) estime qu’un système d’identité numérique bien conçu pourrait générer une valeur équivalente à 3 à 7 % du PIB dans les pays africains, en réduisant les coûts administratifs et en facilitant l’intégration des citoyens dans l’économie formelle. Pour la Zambie comme pour l’Éthiopie, ce projet pourrait donc constituer un levier majeur de développement.

Cette coopération s’inscrit aussi dans la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui promeut des solutions numériques locales pour favoriser l’intégration régionale et le développement durable. En se dotant d’identités numériques interopérables, les deux pays posent les bases d’écosystèmes inclusifs capables de stimuler l’économie et de renforcer la confiance entre citoyens et institutions.

Si elle est menée à bien, l’initiative pourrait positionner la Zambie et l’Éthiopie à l’avant-garde de la transformation numérique en Afrique. Mais plusieurs défis persistent : assurer la protection des données personnelles, garantir l’interopérabilité entre plateformes, éviter l’exclusion des populations rurales ou peu connectées, et mobiliser des financements durables pour déployer et entretenir ces systèmes à grande échelle.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 03 octobre 2025 11:32 Written by

Pour accompagner les ambitions de transformation numérique, les autorités sénégalaises multiplient les initiatives de renforcement des capacités. En août dernier, une formation au numérique avait déjà été organisée à l’intention des députés.

Le ministère de l’Éducation nationale (MEN) du Sénégal a lancé officiellement, le mardi 30 septembre, un programme national de formation des enseignants au numérique et à l’intelligence artificielle (IA). Couplée à la remise d’ordinateurs aux élèves des séries scientifiques, cette initiative marque, selon les autorités, le démarrage opérationnel de la Stratégie du Numérique pour l’Éducation 2025–2029, d’un coût de 130 milliards de francs CFA (environ 233 millions USD), dévoilée en janvier.

Le programme est le fruit d’un accord de partenariat signé en mars 2025 entre le MEN et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il cible 105 000 enseignants et agents administratifs afin qu’ils puissent intégrer pleinement les outils numériques et l’IA dans leurs pratiques pédagogiques et administratives.

Entièrement en ligne, la formation devrait être accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone connecté à Internet. Elle intègre des contenus interactifs, des modules d’auto-apprentissage et des évaluations certifiantes. Elle doit permettre aux enseignants d’adapter leurs pratiques pédagogiques aux évolutions technologiques ; d’utiliser des ressources numériques pour enrichir l’apprentissage ; de sensibiliser les élèves aux enjeux du numérique et de l’IA ; de maîtriser les notions de cybersécurité et de protection des données dans le cadre scolaire.

« L’objectif final de cette initiative est d’intégrer les outils numériques au sein même de la salle de classe, non seulement pour moderniser l’enseignement, mais aussi pour créer un écosystème éducatif adapté aux exigences du XXIᵉ siècle. Ce programme ne se limite pas à la formation des enseignants : il s’agit d’un changement de paradigme qui permettra aux élèves sénégalais de ne pas être de simples consommateurs de technologies, mais d’en devenir les créateurs et innovateurs », avait alors déclaré le MEN.

La mise en œuvre effective de cette formation reste conditionnée par plusieurs facteurs. L’accès à un appareil compatible, le coût de la connexion, la maîtrise des outils numériques ou encore la couverture télécom demeurent autant d’obstacles. En 2023, près de 40 % des Sénégalais n’avaient pas accès à Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 03 octobre 2025 10:06 Written by

Comme de nombreux pays africains, le Sénégal fait de la transformation numérique une priorité pour son développement. Le gouvernement multiplie les efforts pour assurer la bonne mise en œuvre du « New Deal Technologique ».

Le jeudi 2 octobre, Ousmane Sonko (photo, au centre), Premier ministre du Sénégal, a procédé à l’installation officielle du Conseil national du numérique (CNN). Ce collège, composé de 20 experts issus du secteur public, du secteur privé et de la société civile, aura pour mission d’accompagner la transformation numérique du pays.

Selon le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, le CNN doit éclairer les décisions de l’État sur les grandes orientations technologiques, formuler des recommandations stratégiques pour les politiques publiques numériques, soutenir la mise en œuvre de projets structurants, encourager l’innovation et la création d’entreprises, renforcer une économie numérique créatrice d’emplois, et promouvoir l’inclusion numérique, la cybersécurité ainsi que la protection des données personnelles.

« Ce Conseil est appelé à jouer un rôle décisif dans la construction d’un Sénégal numérique inclusif, innovant et souverain, à l’horizon 2050 », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

La mise en place du Conseil national du numérique s’inscrit dans le cadre du « New Deal Technologique », lancé en février dernier. Ce plan, dont la mise en œuvre est estimée à 1105 milliards de francs CFA (environ 2 milliards de dollars), vise à établir le pays en tant que hub numérique régional et international d'ici 2034, renforçant ainsi sa position sur la scène technologique africaine. Le pays veut faire de l’innovation technologique un levier de son développement socio-économique, avec une contribution du secteur numérique à au moins 15 % du PIB au cours des dix prochaines années.

Les axes structurants du « New Deal Technologique » comprennent l’accès universel à Internet pour réduire la fracture numérique, la mise en place d’une identité numérique biométrique et la modernisation des services publics, le développement d’un cloud souverain pour sécuriser les données de l’État et des citoyens, la digitalisation de l’administration à travers l’e-ID, l’e-signature et l’e-paiement, ainsi que le renforcement des partenariats stratégiques afin de garantir une connectivité haut débit sur l’ensemble du territoire.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 03 octobre 2025 07:37 Written by

Face à la montée des nouvelles technologies, la formation spécialisée devient un enjeu crucial pour l’employabilité des jeunes en Tunisie. La nouvelle base de Sfax prépare les talents aux métiers du futur, alliant robotique, IoT et systèmes industriels intelligents.

Le gouvernorat de Sfax en Tunisie a inauguré le mardi 30 septembre une nouvelle base de formation spécialisée dans le domaine de l’industrie intelligente 4.0. Ce centre ambitionne de préparer les jeunes aux métiers liés à la transformation numérique de l’industrie et de renforcer leur employabilité sur un marché en pleine mutation.

Elyes Chérif, directeur général de l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP), a souligné que ce projet répond directement à l’évolution des besoins des entreprises tunisiennes, confrontées à l’automatisation et à la digitalisation croissante de leurs procédés. « L’objectif est d’outiller les jeunes avec des compétences pointues qui correspondent aux exigences de l’industrie 4.0 et de leur offrir de meilleures perspectives d’intégration professionnelle », a-t-il déclaré.

La nouvelle structure accueillera une première promotion de 13 apprenants, sélectionnés pour suivre des programmes axés sur l’automatisation, l’Internet des objets, la robotique et la maintenance des systèmes industriels intelligents. Ce laboratoire est le quatrième du genre en Tunisie, après ceux de Sidi Thabet (Ariana), Monastir et Sousse.

Le programme s’inscrit dans le cadre du programme « Takween », lancé en 2020, qui adopte une approche innovante de la formation professionnelle en alternance. Soutenu par la Suisse, il vise à renforcer l’employabilité des diplômés du supérieur, en particulier ceux issus de la formation professionnelle, et à aligner les compétences des jeunes Tunisiens sur les standards de la quatrième révolution industrielle.

Ce type d’initiative répond à un besoin urgent en Afrique. Selon les prévisions de la Banque africaine de développement, d’ici 2030, plus de 30 millions de jeunes Africains entreront chaque année sur le marché du travail. En Tunisie, pays à la population jeune et dont le tissu industriel est en pleine mutation, ces laboratoires visent à combler le déficit de compétences et à stimuler l’innovation locale.

Grâce à cette base, la Tunisie ambitionne de former un vivier de talents capable de relever les défis de la révolution numérique, de favoriser l’émergence de start-up technologiques et de contribuer au développement de l’industrie intelligente, tant au niveau national que régional.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 02 octobre 2025 10:35 Written by

La disponibilité de contenus numériques pertinents est l’un des principaux facteurs d’adoption et d’utilisation de l’Internet mobile. Au Ghana, environ 70 % de la population utilisaient Internet au début de l’année 2025, selon DataReportal.

Au Ghana, TikTok prévoit une formation pour renforcer les compétences des créateurs de contenus le 12 octobre. L’initiative a été révélée par Samuel Nartey George, ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, en début de semaine, lors d’une rencontre avec les membres de la New Media Association of Ghana, de la Ghana Bloggers Association et des créateurs de contenu indépendants.

Ciblant 120 créateurs de contenus, la formation sera dispensée par une équipe technique de TikTok venue d’Afrique du Sud. Elle portera sur l’optimisation de la plateforme afin d’améliorer leur engagement, leur portée et leur monétisation.

« C’est la première fois qu’un gouvernement au Ghana facilite un engagement direct de TikTok avec les créateurs locaux. La formation vous donnera des connaissances pratiques sur le fonctionnement des algorithmes, accroître votre engagement et monétiser efficacement », a déclaré Samuel Nartey George.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de soutenir l’industrie créative numérique en plein essor. Début septembre, la Ghana Commercial Bank (GCB) a proposé un mécanisme pour permettre aux créateurs de TikTok de recevoir leurs revenus de manière transparente et sécurisée. Grâce à son réseau étendu et à sa connectivité avec MasterCard, Visa, les portefeuilles mobile money et les comptes bancaires, la GCB se présente comme la passerelle de paiement la mieux placée pour faciliter les retraits et gérer les revenus issus des cadeaux aux créateurs.

Isaac K.  Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 02 octobre 2025 10:33 Written by

En Afrique, les start-up se multiplient et transforment peu à peu le paysage économique. Elles offrent aux jeunes de nouvelles perspectives et ouvrent des marchés encore inexplorés. Cependant, leur impact reste limité par le manque de financement, de compétences adaptées et d’infrastructures fiables.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), près de 27 millions de jeunes en Afrique subsaharienne étaient au chômage en 2023, soit un taux de 8,9 %. À cela s’ajoute le phénomène des NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), qui touche 62 millions de jeunes, soit environ un quart de la population âgée de 15 à 24 ans. Avec plus de 30 millions de nouveaux arrivants chaque année sur le marché du travail d’ici à 2030, la pression ne cesse de croître. Face à ces défis, les start-up technologiques se présentent comme un levier prometteur pour créer des emplois, stimuler l’innovation et offrir de nouvelles opportunités aux jeunes, tout en contribuant à la transformation numérique du continent.

L’impact réel des start-up : emplois créés et remontée des chiffres

Les données récentes confirment que les start-up africaines commencent à peser sur l’emploi. Le rapport « The African Tech Startups Funding Report 2022 » montre que les 633 jeunes pousses financées sur le continent employaient 34 201 personnes au moment de leur première levée de fonds, soit presque le double des effectifs recensés en 2021. En moyenne, les start-up financées comptaient 54 employés en 2022 contre 32 un an plus tôt, signe que l’écosystème gagne en solidité et en capacité d’absorption.

Le Nigeria illustre bien cette dynamique. Selon Partech, son écosystème start-up rassemblait à lui seul plus de 19 000 emplois directs en 2022, dont près de la moitié dans les fintechs. L’Égypte suivait de près avec 11 153 emplois recensés la même année dans 131 start-up financées, tandis que le Kenya et l’Afrique du Sud affichaient eux aussi des niveaux de création d’emplois significatifs. Ces données témoignent du fait que les start-up, en particulier dans les hubs numériques les plus dynamiques, contribuent déjà à absorber une partie de la main-d’œuvre jeune, souvent laissée en marge du secteur formel.

Défis persistants malgré les progrès

Malgré ces avancées, les obstacles restent importants. D’après le « Africa Tech Venture Capital Report 2023 » de Partech, quatre pays (Nigeria, Égypte, Kenya et Afrique du Sud) captaient plus de 80 % des financements levés sur le continent. Cette concentration exclut de nombreux jeunes entrepreneurs des écosystèmes encore émergents.

L’adéquation entre formation et besoins du marché pose également problème. La Banque mondiale souligne que beaucoup d’entreprises africaines identifient le déficit de compétences numériques comme un frein à leur croissance. Le think tank américain Brookings Institution estime que 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques d’ici à 2030, ce qui générera une demande de 650 millions de formations. La question de la durabilité reste aussi cruciale : les start-up, dépendantes des financements et des marchés, demeurent fragiles et souvent éphémères.

Un autre défi moins visible mais tout aussi crucial concerne l’inclusion. Le genre, la localité (zones rurales ou urbaines), l’accès au financement pour les jeunes sans réseaux ou sans garanties constituent des barrières sérieuses. Le soutien post-formation, la mise en relation avec les marchés, l’accompagnement en entrepreneuriat sont encore souvent insuffisants.

Vers une stratégie renforcée

Face à ces limites, la solution passe par l’investissement massif dans la formation et l’accompagnement. Des initiatives comme les Orange Digital Centers, les campus 42 ou encore le programme Andela cherchent à combler ce déficit en proposant des cursus pratiques et accessibles. Leur objectif est de rapprocher les compétences des jeunes des besoins réels des entreprises.

L’enjeu de l’inclusion reste tout aussi central. Les jeunes femmes, les habitants des zones rurales et ceux qui n’ont pas accès au financement demeurent souvent exclus des dynamiques entrepreneuriales. Sans politiques volontaristes pour élargir l’accès à l’innovation au-delà des grands hubs, le risque est de creuser encore davantage les inégalités.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 02 octobre 2025 08:18 Written by

Troisième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Égypte fait face à une urbanisation rapide et à une forte densité urbaine. La mise en place de villes intelligentes s’impose pour moderniser les services urbains, fluidifier la mobilité et soutenir un développement durable adapté aux besoins de sa population.

Le ministère du Logement et des Communautés urbaines a lancé, le mardi 30 septembre, la Stratégie nationale pour les villes intelligentes en Égypte. L’initiative vise à intégrer technologies avancées, durabilité et gouvernance citoyenne dans le développement des villes existantes et nouvelles à travers le pays.

« Cette stratégie constitue un changement transformateur dans l’agenda urbain de l’Égypte. Elle répond aux défis de l’urbanisation rapide, aux pressions climatiques et à la justice spatiale, tout en ouvrant de nouvelles opportunités de croissance économique et d’inclusion sociale. Le citoyen reste au cœur de cette démarche », a déclaré Manal Awad (photo), ministre du Développement local et ministre par intérim de l’Environnement, lors du lancement officiel.

La stratégie prévoit de moderniser les villes existantes en améliorant les infrastructures, les services et en restructurant les zones informelles. Parallèlement, elle envisage la création de nouvelles villes intelligentes pour faire face à la croissance démographique et favoriser l’innovation. Ces villes intelligentes combineront infrastructures connectées, transports intelligents, gestion optimisée de l’énergie et de l’eau, services publics numériques.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte régional où les villes africaines font face à une urbanisation rapide et à des défis numériques considérables. Selon l’ONU-Habitat, l’Afrique connaîtra un doublement de sa population urbaine d’ici 2050, rendant cruciale l’intégration des technologies intelligentes pour gérer la mobilité, l’énergie et les services publics. L’Égypte, avec sa population dense et concentrée majoritairement dans les zones urbaines, est confrontée à ces mêmes pressions et cherche à se positionner comme un pôle de smart cities en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Si elle est pleinement mise en œuvre, cette stratégie pourrait transformer la vie quotidienne des Égyptiens en rendant les villes plus efficaces, sûres et inclusives. Pour un pays de plus de 110 millions d’habitants, elle offre l’opportunité de réduire les congestions, améliorer l’accès aux services, stimuler l’emploi dans les secteurs du numérique et de l’urbanisme intelligent, tout en renforçant la résilience face aux défis climatiques.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 01 octobre 2025 11:55 Written by
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