Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.

Coopération numérique : le Sénégal courtise les leaders chinois de la tech

Le Sénégal, dans le cadre de son « New Deal Technologique », cherche à renforcer sa transformation numérique via une visite de haut niveau en Chine. La délégation, conduite par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre chargé des TIC Alioune Sall, a rencontré des géants comme Alibaba, BrainCo et CHINT pour nouer des partenariats dans la 5G, la fibre, l’IA et le cloud. L’objectif est de soutenir les start‑up, de transférer les compétences et de construire des infrastructures numériques stratégiques, entre autres pour les Jeux olympiques de la jeunesse qui se dérouleront à Dakar en 2026.

Numérisation fiscale : le Burundi s’appuie sur la coopération régionale pour avancer 

Le Burundi mise sur la coopération régionale et internationale pour accélérer la numérisation de son système fiscal. En novembre 2024, il a joint la Communauté est-africaine sur les réseaux TIC, et en février 2025, a entamé des discussions avec la SFI/IFC pour financer des projets TIC. Classé 46ᵉ sur 47 en développement des TIC (score 24,4/100), le pays bénéficie d’un projet PAFEN de 92 M$ soutenu par la Banque mondiale. Cette stratégie vise à moderniser l’administration fiscale, améliorer le recouvrement des impôts et stimuler la croissance économique via un numérique inclusif.

Le Mali renforce son système de protection de l’enfance grâce à une technologie de l’UNICEF

Le Mali a déployé en juin 2025 CPIMS+/Primero, une solution numérique de l’UNICEF destinée à renforcer la protection de l’enfance. Ce système centralise et sécurise les dossiers des enfants vulnérables, améliore la coordination entre professionnels, évite les doublons et assure une traçabilité complète des interventions. Lancé quelques semaines après un protocole d’accord signé en mai, il modernise la gestion des cas et s’inscrit dans une dynamique régionale.

A Luanda, le Gabon renforce ses alliances pour accélérer sa transformation numérique

Le Gabon renforce sa transformation numérique à Luanda, lors du 17ᵉ Sommet USA‑Afrique (23 juin). Le président Oligui Nguema a noué des partenariats avec le président botswanais, pour s’inspirer de la digitalisation bostwanaise, et avec Cybastion, pour construire un data center national et former 1000 jeunes Gabonais au numérique. Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie numérique « Gabon Digital » qui ambitionne d’accroître la contribution du numérique au PIB de 5% à 10‑12% d’ici fin 2025. 

Algérie : cap sur 20 000 start-up d’ici 2029 grâce à l’université

Le gouvernement algérien vise la création de 20 000 start‑up d’ici 2029, avec l’université comme pilier central de cette stratégie. Un partenariat entre ministère, universités et incubateurs permet de domicilier des start‑up sur les campus, allège les démarches, soutient la R&D, l’IA et la deep tech, et mobilise la diaspora pour bâtir un écosystème national compétitif.

Posted On samedi, 28 juin 2025 10:15 Written by

L’identité constitue un pilier essentiel de la transformation numérique, une priorité stratégique pour le gouvernement congolais. Dans ce cadre, l’exécutif a engagé l’an dernier des démarches avec la société Trident pour concrétiser cette ambition.

La société singapourienne Trident Digital Tech Holdings Ltd. a annoncé, le mercredi 25 juin dans un communiqué, la signature d’un accord définitif de partenariat avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. Ce contrat ouvre la voie au déploiement national de « DRCPass », le futur système d'identification numérique du pays.

« Au cours des derniers mois, nos équipes ont travaillé main dans la main avec le gouvernement de la RDC pour préparer ce moment. Nous félicitons les dirigeants de la République d'avoir embrassé un avenir numérique et nous nous réjouissons de soutenir un déploiement national que d'autres pays d'Afrique ne manqueront pas d'imiter », a déclaré Soon Huat Lim (photo, à gauche), fondateur et PDG de Trident.

Dans le cadre de cet accord, Trident devient le fournisseur exclusif de la solution nationale e-KYC (electronic Know Your Customer), une technologie de vérification d’identité numérique basée sur le Web 3.0. Celle-ci permet de centraliser et de sécuriser l’identité numérique des citoyens. Le système donnera également aux Congolais un accès simplifié aux services à travers une application unique, Tridentity, liée à leur carte nationale d’identité.

Quatre cas d’utilisation prioritaires sont prévus : l’enregistrement des cartes SIM, l’accès simplifié aux plateformes administratives via un guichet unique, l’octroi de permis de paiement numérique, et la mise en place d’un identifiant citoyen numérique sécurisé.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité du cadre de collaboration établi en décembre 2024 entre Trident et le cabinet du président, dans le cadre d’un programme national visant à numériser l’administration et renforcer la souveraineté numérique de la RDC.

Avec près de 60 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et une population de plus en plus connectée, la RDC espère amorcer une transition vers une gouvernance numérique plus efficace, inclusive et tournée vers l’avenir grâce à DRCPass. L’objectif est de renforcer la transparence des services publics, réduire la fraude, favoriser l’inclusion financière et poser les bases d’une économie numérique formelle. Il pourrait également contribuer à la modernisation de l’état civil, à l'amélioration de la couverture sociale et à l'accès facilité aux services bancaires et à l’éducation en ligne.

Cependant, le succès de cette transformation dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’adhésion des populations rurales, la protection des données personnelles, la cybersécurité, ainsi que la capacité des infrastructures numériques à supporter un tel système à grande échelle.

Selon le ministère chargé du Numérique, un test pilote restreint est prévu prochainement afin de garantir la robustesse et la sécurité du système. Une campagne de communication nationale sera également lancée pour sensibiliser la population avant toute phase de déploiement.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

La RDC se rapproche de la mise en œuvre de son système d'identification numérique

La RDC s’associe à Trident pour développer un système d’e-gouvernance

Posted On vendredi, 27 juin 2025 08:06 Written by

Dans un environnement connecté en pleine évolution, les décisions économiques et politiques influencent directement l’accès aux services numériques. Les taxes appliquées aux appels, à l’Internet et aux transactions pèsent sur les utilisateurs et limitent l’inclusion de tous.

La République démocratique du Congo (RDC) impose à ses services mobiles une fiscalité sectorielle lourde, répercutée sur le prix des services de voix, de data et de mobile money. Selon le rapport « Mobile Sector Taxation : Comparative Fiscal Burden in DRC » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) publié en juin 2025, cette pression fiscale limite l’accès aux services numériques, freine l’inclusion financière et nuit à la transformation digitale du pays.

Le document recense plusieurs prélèvements spécifiques. Les revenus issus de la vente de services mobiles sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 16 %, à laquelle s’ajoute un droit d’accise de 10 %. Sont également imposées une contribution de 2 % au fonds de service universel, prélevée sur le chiffre d’affaires, ainsi qu’une redevance RAM de 3,6 %, destinée à financer la connectivité Internet dans les établissements universitaires. Bien que la taxe dédiée au mobile money ait été levée, ces opérations restent soumises à la TVA et au droit d’accise, ce qui en augmente le coût.

Répercussions sur l’accès aux services

L’addition de ces taxes alourdit le prix final pour les utilisateurs, en particulier ceux dont les revenus sont les plus bas. Cette situation affecte notamment les populations rurales, les jeunes et les femmes, pour qui les services mobiles représentent un levier essentiel d’accès à l’information, à l’éducation et aux services financiers. La GSMA souligne que cette pression fiscale limite la diffusion des outils numériques auprès des groupes les plus exposés à l’exclusion.

Les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT) confirment ce constat. En 2024, le coût moyen des services mobiles en RDC représentait 16,4 % du revenu national brut par habitant, alors que l’UIT fixe à 2 % le seuil d’abordabilité. Cet écart s’explique notamment par la structure fiscale du secteur, qui pèse sur les opérateurs et les consommateurs.

Recommandations et perspectives

Face à ce diagnostic, la GSMA recommande une révision de la politique fiscale appliquée aux services mobiles. Elle suggère de ramener le droit d’accise à 3 %, de réduire le nombre de prélèvements spécifiques et de simplifier les mécanismes de perception afin de renforcer l’investissement et d’améliorer la conformité des acteurs du secteur. L’organisation préconise aussi l’exonération des petites transactions de mobile money pour en favoriser l’usage auprès des ménages à faibles revenus.

En 2018, l’Association affirmait que « la réforme fiscale du secteur conduirait à un développement considérable de la pénétration et de l’utilisation des services mobiles, au sein notamment des catégories de population à faibles revenus. Cette croissance est également susceptible d’accroître le PIB et les recettes fiscales du gouvernement à moyen terme ». Dans son rapport « Promouvoir la transformation numérique des économies africaines », la GSMA estime qu’en réduisant ou supprimant diverses taxes que payent les acteurs, le prix de l’Internet mobile pourrait baisser de 13 % d’une année sur l’autre, d’ici 2028.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Algérie : cap sur 20 000 start-up d’ici 2029 grâce à l’université

Posted On vendredi, 27 juin 2025 07:38 Written by

Portée par l’innovation numérique et une demande mondiale en plein essor, l’apiculture africaine connaît une croissance rapide. Mais pour s’imposer durablement à l’échelle internationale, le secteur doit encore surmonter de nombreux obstacles.

Bien qu’encore considérée comme une filière mineure dans de nombreux pays africains, l’apiculture joue un rôle économique, social et environnemental de plus en plus important sur le continent. En 2023, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé la production mondiale de miel à 1,894 million de tonnes, l’Afrique affichant le taux de croissance le plus élevé. Avec un volume de production annuel de 223 000 tonnes en 2023, l’Afrique représente 12 % de la production mondiale de miel. Ce chiffre marque une progression notable : en 2013, la part de l’Afrique était d’environ 10 % avec 155 000 tonnes produites.

Selon le rapport « Technologies et solutions numériques pour l’apiculture », publié par la FAO en mai 2025, cette production peut encore augmenter tout comme le gain financier pour l’Afrique grâce à l’adoption de nouvelles approches faisant la part belle à la technologie pour améliorer la gestion des colonies, assurer la traçabilité des produits et accéder à de nouveaux débouchés.

Des outils connectés pour une apiculture de précision 

Dans certains pays, la transformation numérique du secteur est déjà en cours via des applications adaptées aux réalités locales. Au Burkina Faso, la start-up Smart-Apic a mis au point une plateforme qui permet de surveiller les ruches à distance à l’aide de capteurs connectés et d’une application mobile. Les données collectées (poids, température, humidité, comportement des abeilles) facilitent la détection précoce des maladies, optimisent les récoltes et réduisent les pertes.

En Ethiopie, Abiye Tadeos, via sa start-up Anabi Agritech Solutions, propose des services d’apiculture intelligente basés sur l’Internet des objets (IoT), permettant de suivre en temps réel l’état des ruches, même dans les zones rurales reculées.

Ces innovations numériques, souvent développées par des start-up locales, ont pour objectif principal l’augmentation de la productivité tout en allégeant la pénibilité du travail.

Traçabilité, blockchain et accès aux marchés internationaux 

L’un des principaux défis de l’apiculture africaine reste la valorisation du miel sur les marchés formels et à l’export. La traçabilité, désormais facilitée par les applications mobiles et la blockchain, devient un atout commercial majeur. Elle garantit la lutte contre la contrefaçon qui déprécie la valeur du produit auprès des consommateurs. D’après la FAO, l’intégration de la blockchain dans la chaîne de valeur apicole atteste de l’origine, de la pureté et de la qualité du miel, des critères de plus en plus recherchés par les marchés internationaux et les labels bio.

La numérisation favorise également l’accès à l’information sur les prix, la demande et les tendances du marché grâce à des plateformes d’échange ou des groupes WhatsApp et Telegram, ajoute la FAO. Les petits producteurs peuvent ainsi mieux négocier et limiter leur dépendance vis-à-vis des intermédiaires souvent coûteux.

Renforcement des capacités et inclusion numérique 

L’adoption des technologies numériques dépasse les seuls outils de production : plateformes d’information, applications de formation et les réseaux sociaux professionnels jouent un rôle déterminant dans le renforcement des compétences des apiculteurs. Elles facilitent l’accès à l’expertise, la diffusion des bonnes pratiques et encouragent la création de communautés d’entraide, essentielles pour renforcer la résilience du secteur face aux aléas climatiques et sanitaires.

Cependant, l’adoption de ces innovations reste freinée par le coût des équipements, le manque d’accès au crédit et la faible maîtrise des outils numériques dans certaines zones rurales. Les experts de la FAO recommandent de privilégier des solutions simples, abordables et adaptées au contexte local, ainsi que développer des programmes de formation spécifiquement destinés aux femmes et aux jeunes.

Perspectives et enjeux pour les acteurs économiques

Selon Global Market Insights, le marché mondial de l’apiculture a dépassé 10,5 milliards de dollars en 2024 et devrait croître de 4,2 % par an jusqu’en 2034, tiré par la demande de produits naturels, de miel bio et de solutions de pollinisation pour l’agriculture durable. Dans ce contexte, la croissance rapide de la production africaine, qui représente déjà 12 % du volume mondial, place le continent en position stratégique pour capter une part croissante de ce marché, à condition d’investir intelligemment dans la numérisation, la certification et la formation des acteurs de la filière.

Pour les investisseurs, les ONG et les pouvoirs publics, l’enjeu est de faciliter l’accès aux technologies, de renforcer les infrastructures numériques et de promouvoir des modèles d’apiculture durable et inclusive. Des initiatives comme Smart-Apic ou Anabi Agritech Solutions illustrent le potentiel de l’innovation locale pour transformer durablement la filière, à condition d’être soutenues par des politiques publiques ambitieuses et des financements adéquats.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

IA et Deepfake : l’Afrique face aux défis de la désinformation numérique

Posted On jeudi, 26 juin 2025 10:24 Written by

En Guinée, le secteur du jeu vidéo commence à susciter un intérêt stratégique. Des initiatives émergent pour structurer ce domaine et en exploiter les retombées économiques.

La première édition du tournoi national « FIFA Champions Guinée 2025 » se tiendra les 27 et 28 juin, au Chapiteau By Issa, à Conakry. L’événement, consacré au jeu vidéo EA Sports FC 25, réunira 32 joueurs issus de toutes les régions du pays. À travers cette compétition, les organisateurs entendent favoriser l’accès à l’e-sport et accompagner l’essor du numérique en Guinée.

La Guinée s’intéresse au gaming, notamment parce qu’il constitue un vecteur d’insertion professionnelle et de valorisation des talents numériques. Les organisateurs ambitionnent de structurer l’écosystème du jeu vidéo, de créer une base de données des meilleurs joueurs, de les former et de les accompagner vers des carrières numériques, mais aussi de connecter la jeunesse guinéenne à un marché mondial en pleine croissance.

Selon un rapport de l’éditeur africain de jeux vidéo Carry1st et du cabinet d’étude de marché spécialisé Newzoo, le marché du jeu vidéo sur le continent africain a atteint 1,8 milliard de dollars en 2024, enregistrant une hausse de 12,4 % par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, la progression a été plus modérée, avec une croissance de 2,1 % sur la même période. Ces données montrent le potentiel du secteur en Afrique, ouvrant de réelles opportunités pour la jeunesse, notamment en Guinée.

Cependant, la Guinée doit relever plusieurs défis pour garantir le succès de cette opportunité. Le gaming professionnel repose sur l’Internet fixe à haut débit pour ses performances, sa stabilité et sa capacité à supporter de gros volumes de données, essentiels pour une expérience fluide et compétitive. Or, l’accès à Internet fixe reste limité et coûteux en Guinée.

D’après les données de l’Union internationale des télécommunications, le coût de l’Internet fixe représentait en 2024 près de 7,29 % du revenu national brut mensuel par habitant, un taux bien supérieur au seuil d’abordabilité de 2 % recommandé au niveau international. Ce niveau de tarification freine l’adoption du haut débit et limite les usages liés au numérique avancé.

Pour tenter de répondre à ces contraintes, les autorités guinéennes ont, en décembre 2024, quadruplé la capacité du backbone national de fibre optique, passant de 50 à 200 gigaoctets. Cependant, cette amélioration technique devra être suivie d’une baisse effective des coûts et d’une extension de la couverture sur l’ensemble du territoire pour permettre à la jeunesse guinéenne de pleinement saisir les opportunités du gaming et du numérique.

Melchior Koba

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

IA en Afrique : des usages innovants face à des défis structurels

Posted On jeudi, 26 juin 2025 09:06 Written by

Face à un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, l’Algérie intensifie ses efforts pour encourager l’entrepreneuriat universitaire. En développant un réseau dense d’incubateurs, le pays vise à stimuler l’innovation et à diversifier son économie en misant sur les technologies et les start-up.

Le président de la Commission nationale de coordination et de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires, Ahmed Mir (photo), a réaffirmé le mardi 24 juin à Alger l’ambition du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de porter à 20 000 le nombre de start-up en Algérie à l’horizon 2029.

S’exprimant lors d’une journée parlementaire sur le rôle des incubateurs dans les universités, Ahmed Mir a indiqué que 124 incubateurs sont aujourd’hui actifs dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à travers le pays. Ce maillage a permis de mobiliser 60 000 étudiants dont les projets de fin d’études visent la création de start-up ou de micro-entreprises, ou font l’objet de demandes de brevets. À ce jour, 1600 micro-entreprises, 130 start-up et 1175 projets labellisés « innovants » ont vu le jour, en plus de 2800 brevets déposés auprès des autorités compétentes.

Cette dynamique s’inscrit dans un effort soutenu du secteur de l’Enseignement supérieur depuis trois ans, en vue d’ancrer l’entrepreneuriat dans la culture universitaire et de valoriser le potentiel des 250 000 diplômés formés chaque année, dont plus de 110 000 issus des filières techniques, scientifiques et numériques. Ces profils constituent un levier stratégique pour alimenter l’écosystème entrepreneurial du pays.

Cette effervescence entrepreneuriale présente une forte dimension sociale. Dans un pays où le chômage des jeunes reste élevé, la création de start-up et de micro-entreprises apparaît comme un levier essentiel pour l’insertion professionnelle et la réduction des tensions sociales. Cependant, malgré ces avancées encourageantes, plusieurs défis persistent, notamment en matière d’accès au financement, d’amélioration des infrastructures numériques et d’accompagnement réglementaire adéquat.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

L'Algérie supprime diverses taxes pour soutenir l’innovation numérique en 2025

Posted On jeudi, 26 juin 2025 05:57 Written by

Déterminé à faire du numérique un levier de développement, le Gabon active sa diplomatie économique. L’exécutif mise sur des partenariats ciblés pour accélérer sa transition digitale et atteindre ses ambitions.

En marge du 17ᵉ Sommet des Affaires États-Unis Afrique, qui se tient depuis lundi 23 juin à Luanda, en Angola, le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema (photo), intensifie les échanges diplomatiques et économiques. L’objectif est de consolider des partenariats bilatéraux et d’impulser une nouvelle dynamique dans la stratégie numérique du pays.

Le chef de l’État s’est notamment entretenu avec son homologue botswanais, Duma Boko (photo, à droite), dont le pays est cité en exemple pour ses avancées en matière de digitalisation de l’administration et de gestion des finances publiques. Séduit par ce modèle, Oligui Nguema envisage de s’en inspirer pour réformer l’appareil administratif gabonais. Par ailleurs, il a rencontré Thierry Wandji, président-directeur général du groupe américain Cybastion, spécialisé dans la cybersécurité. L’entreprise propose de concevoir un data center national et de former 1000 jeunes Gabonais aux métiers du numérique, un projet qui répond directement à l’ambition nationale de faire du Gabon un pôle technologique en Afrique centrale.

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte de transformation économique. Pour réduire sa dépendance aux ressources extractives, le Gabon mise sur la diversification et place le numérique au cœur de sa stratégie. Le secteur représente aujourd’hui environ 5 % du PIB, mais les autorités ambitionnent de porter cette part à 10 à 12 % d’ici fin 2025, dans le cadre du programme intitulé « Gabon Digital ». Ce projet, soutenu à hauteur de 44 milliards FCFA (environ 72,4 millions de dollars) par la Banque mondiale, prévoit notamment le développement des infrastructures, l’amélioration de l’accès à Internet et la modernisation des services publics.

En s’appuyant sur des partenariats africains et internationaux, le Gabon cherche à accélérer sa transition numérique, renforcer la souveraineté technologique du pays et offrir de nouvelles perspectives d’emploi aux jeunes. Le véritable enjeu résidera désormais dans la mise en œuvre effective de ces engagements et leur traduction concrète dans la vie quotidienne des citoyens.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

 Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques

Posted On mercredi, 25 juin 2025 12:15 Written by

En raison de son retard technologique, l’Afrique fait face à de multiples menaces pesant sur sa sécurité, son économie et son développement. Dépendant fortement de l’innovation étrangère, le continent subit aussi ses effets pervers, faute d’investissements conséquents dans la réglementation, la recherche, l’innovation et la formation des compétences.

Depuis 2020, l’Afrique observe de manière active l’accélération des innovations en matière d’intelligence artificielle. Après les modèles générateurs de texte qui ont marqué les esprits, sont venus les générateurs d’images, puis ceux de vidéos. Lors du Google I/O 2025, tenu les 20 et 21 mai en Californie, Google a dévoilé Veo 3, son dernier outil d’IA capable de produire des vidéos haute définition avec un son naturel et réaliste. Une nette amélioration par rapport à son prédécesseur, Veo 2.

« Nous entrons dans une nouvelle ère de créativité », a déclaré Josh Woodward, vice-président de Google Labs et Gemini, lors de la présentation de Veo 3, mettant en avant la possibilité de générer des vidéos « ultra-réalistes ».

Cette innovation place Google en concurrence directe avec d’autres acteurs du secteur, comme Synthesia (création de vidéos avec avatars réalistes), HeyGen (doublage multilingue avec avatars personnalisés), Runway (outils créatifs avancés) ou encore Kling AI (génération de vidéos haute qualité).

Ces outils séduisent les créateurs de contenu, les cinéastes et les professionnels des médias en Afrique. Mais ils révèlent surtout le degré de sophistication inquiétante qu'atteindront les deepfakes, dont la qualité ne cesse de croître. L’Afrique n’est plus épargnée par cette menace, ces hypertrucages étant désormais utilisés à des fins variées, souvent malveillantes.

Dans un monde où il est possible de manipuler voix, gestes et visages avec une précision déconcertante, la question n’est plus de savoir si les sociétés africaines seront touchées par cette révolution numérique, mais si elles peuvent y faire face.

Une nouvelle ère de l’illusion

Les deepfakes  contraction de deep learning et fake  sont des contenus vidéo, audio ou images modifiés ou générés par intelligence artificielle, conçus pour paraître authentiques. Grâce aux progrès de l’IA générative, il est désormais possible de faire dire ou faire n’importe quoi à n’importe qui, avec un réalisme déconcertant. Si ces technologies offrent des perspectives créatives (cinéma, éducation, jeux vidéo), elles constituent aussi un puissant outil de désinformation, particulièrement redoutable dans des contextes de fragilité institutionnelle et de littératie numérique inégale.

Dans une tribune, Raphael Nkolwoudou Afane, docteur en droit et juriste spécialisé en droit du numérique, souligne que la prolifération des deepfakes pourrait avoir des conséquences déstabilisatrices en Afrique. Le continent présente en effet un mélange de vulnérabilités propice à la diffusion et à l’impact des contenus manipulés.

« Les deepfakes tirent leur efficacité de notre tendance à accorder une crédibilité instinctive à ce qui est visible ou audible. Cette confiance dans l’image, héritée de siècles où la représentation visuelle équivalait à une preuve d’authenticité, est aujourd’hui ébranlée par des technologies capables de fabriquer des réalités convaincantes. Le cerveau humain, peu entraîné à distinguer une supercherie numérique d’un contenu authentique, devient une cible facile pour ces illusions sophistiquées », explique-t-il.

Il soutient que les deepfakes pourraient perturber des secteurs clés : « Prenons l’exemple de la finance : une vidéo truquée montrant un PDG tenant des propos compromettants pourrait faire s’effondrer les cours boursiers ou déclencher des paniques bancaires. En Afrique, où les marchés sont parfois plus sensibles aux rumeurs, l’impact serait dévastateur. Dans un contexte où la confiance envers les institutions est fragile et où les réseaux sociaux dominent la diffusion de l’information, les deepfakes menacent directement la stabilité démocratique. Une désinformation ciblée, exploitant les clivages existants, pourrait ébranler des nations entières. »

Les deepfakes risquent ainsi de provoquer une crise de confiance majeure envers les représentants de l’autorité publique, les leaders d’opinion et les institutions elles-mêmes.

Les sociétés africaines particulièrement exposées

En Afrique, les réseaux sociaux tels que Facebook, TikTok, Messenger et Instagram figurent aujourd’hui parmi les principaux canaux d’information. Ces plateformes facilitent la diffusion massive de contenus, souvent bien au-delà de leur zone d’origine, et amplifient la viralité de certaines informations, parfois sans vérification préalable.

Sous la présidence de Donald Trump, les mécanismes de vérification en place sur X (anciennement Twitter) et Facebook ont été affaiblis, au nom de la liberté d’expression, ce qui s'est traduit par un assouplissement des politiques de modération.

En l’absence d’une régulation claire des réseaux sociaux dans les pays africains sans pour autant entraver la liberté d’expression –, le risque de prolifération des deepfakes s’accroît. Certains États ont pris des mesures pour y remédier : en 2022, l’Ouganda a ainsi révisé sa loi sur l’utilisation abusive des ordinateurs, initialement adoptée en 2011. La nouvelle version pénalise la diffusion de fausses informations, notamment les deepfakes, tout en interdisant l’accès non autorisé aux données et le partage d’informations sensibles concernant les enfants.

Selon le Digital Report 2025, le nombre total d’utilisateurs des réseaux sociaux s’élevait à 5,31 milliards de personnes en février. L’Afrique représentait 561 millions de ces utilisateurs de réseaux sociaux d’après Statista.

Les réseaux sociaux les plus utilisés en Afrique en 2025.

294,1 millions sur Facebook,

104,5 millions sur Messenger,

189,3 millions sur TikTok,

91,1 millions sur Instagram,

27,8 millions sur X.

Source : Digital Report 2025

Il est à noter qu’une même personne peut être inscrite sur plusieurs plateformes.

Des outils et des lois encore trop timides

En juillet 2024, l’Union africaine (UA) s’est dotée d’une Stratégie continentale sur l’intelligence artificielle pour la période 2025-2030. Son objectif est de mettre l’IA au service du développement et de la prospérité de l’Afrique. Le Dr Amani Abou-Zeid, commissaire à l’Infrastructure et à l’Énergie de l’UA, explique qu’elle « s’aligne sur les aspirations de l’UA en matière de développement inclusif ainsi que sur ses valeurs fondamentales. Guidée par les principes d’éthique, d’inclusion, de diversité, de droits de l’homme, de dignité humaine, de bien-être des populations, de paix et de prospérité, elle priorise le développement et l’adaptation des systèmes d’IA au contexte africain ».

Cette stratégie propose une approche inclusive, centrée sur l’Afrique et axée sur le développement, articulée autour de cinq domaines d’intervention : exploiter pleinement les avantages de l’IA, renforcer les capacités en matière d’IA, minimiser les risques, stimuler les investissements, favoriser la coopération. Elle définit une vision commune et identifie les interventions clés pour permettre au continent de tirer parti du potentiel de l’IA tout en relevant les défis sociétaux, éthiques, sécuritaires et juridiques liés à ses transformations.

Cependant, malgré l’existence de cette politique continentale destinée à inspirer les pays africains et à accélérer leur mobilisation face aux enjeux croissants de l’IA, la réalité sur le terrain reste contrastée. Chaque État, confronté à ses propres défis de développement et maître de ses priorités, avance à son rythme. Ainsi, la préparation du continent face aux risques de l’IA, notamment ses dérives comme les deepfakes, demeure insuffisante.

Selon l’UA, entre 2018 et 2023, six pays – l’Algérie, le Bénin, l’Égypte, Maurice, le Rwanda et le Sénégal – ont élaboré des stratégies nationales dédiées à l’IA. D’autres, comme l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, la Mauritanie, le Maroc, le Nigeria, l’Ouganda, la Tanzanie et la Tunisie, ont pris des mesures significatives pour définir des politiques et créer des institutions dédiées au développement de l’IA. Cependant, l’indice de préparation à l’IA (AIPI) du Fonds monétaire international (FMI) révèle que près de 80 % des pays africains restent sous-équipés, que ce soit en termes de réglementation, de compétences humaines ou d’innovation.

L’Union européenne est mieux lotie avec son règlement (UE) 2024/1689 du parlement européen et du conseil du 13 juin 2024 établissant des règles harmonisées concernant l’intelligence artificielle. Il régit entre autres la mise sur le marché, la mise en service et l’utilisation de systèmes d’IA dans l’Union et précise certaines pratiques interdites. Il y a aussi le règlement général sur la protection des données (RGPD) qui intègre des sanctions pour tout producteur de deepfake qui a recours à la voix ou encore à l’image des personnes sans leur consentement car ces attributs sont considérés comme des données à caractère personnel. Le RGPD peut s’appliquer même si le contenu relève de la liberté d’expression ou artistique. Dans certains pays, le code pénal a été mis à jour pour adresser les questions d’IA. En France par exemple, le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement est sanctionné d’un an de prison et d’une amende 15 000 euros. Cette somme passe à deux ans de prison et 60 000 euros d’amende pour le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement.

Investir à la hauteur des enjeux

Sur le plan technologique, les initiatives locales visant à développer des outils de détection des deepfakes ou à renforcer les capacités des institutions en cybersécurité restent rares. La sensibilisation aux contenus manipulés demeure, quant à elle, marginale. Consciente de ces défis, l’Union africaine (UA) formule plusieurs recommandations dans sa stratégie continentale sur l’intelligence artificielle. Au-delà d’une législation sur l’usage éthique de la technologie et de ses dérivés, l’organisation souligne l’urgence d’investir davantage dans la recherche et le développement, de soutenir l’innovation sur le continent et de renforcer les compétences humaines. Ces mesures devraient permettre l’émergence de solutions de détection des deepfakes, mais aussi le développement d’outils d’IA propices à la croissance des divers secteurs économiques africains.

Les perspectives économiques sont significatives : une étude de McKinsey estime que l’IA générative pourrait augmenter la productivité de 40 % et ajouter entre 2200 et 4400 milliards de dollars par an à l’économie mondiale. Si l’Afrique parvient à capter ne serait-ce que 5 % de cette opportunité, cela représenterait un gain annuel de 110 à 220 milliards de dollars pour son PIB. Une utilisation judicieuse de l’IA pourrait également jouer un rôle clé dans l’industrialisation, la création d’emplois, l’amélioration des services publics, de la santé et de l’éducation, ainsi que dans la gestion des crises climatiques. En optimisant la prévention et la réponse aux sécheresses, cyclones et incendies de forêt, cette technologie pourrait sauver des vies et réduire considérablement les coûts liés à ces catastrophes.

L’écosystème africain de l’IA montre déjà des signes de dynamisme : selon l’UA, plus de 2400 organisations travaillent sur l’innovation en matière d’intelligence artificielle sur le continent, dont 41 % sont des start-up actives dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation, le droit et l’assurance. La sécurité serait aussi bienvenue.

4crdb bank

Face à la prolifération des deepfakes, l’Afrique ne peut se contenter d’un rôle passif. La bataille pour la vérité numérique est indissociable des enjeux de souveraineté, de stabilité démocratique et de confiance citoyenne. Il ne s’agit pas de rejeter les progrès de l’IA, mais d’en encadrer les usages et d’en prévenir les risques.

Muriel Edjo

Lire aussi:

IA en Afrique : des usages innovants face à des défis structurels 

Posted On mercredi, 25 juin 2025 12:09 Written by

Grâce à un protocole d’accord signé en mai 2025 avec l’UNICEF, le Mali explore se tourne pour mieux identifier, suivre et accompagner les enfants en situation de vulnérabilité.

Le gouvernement malien a annoncé le dimanche 22 juin le déploiement de la solution CPIMS+/Primero, un système numérique destiné à renforcer la gestion des cas de protection de l’enfance. Ceci survient quelques semaines après la signature en mai 2025 d’un protocole d’accord entre le ministère chargé de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille et ses partenaires techniques, notamment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

Développé par l’UNICEF avec le soutien de divers partenaires, CPIMS+/Primero (Child Protection Information Management System Plus) permet de centraliser, sécuriser et coordonner les informations sur les enfants victimes de violences, de négligence ou d’abus. Grâce à cette plateforme, chaque enfant suivi dispose d’un dossier électronique consultable par les professionnels autorisés, de la première alerte jusqu’à la résolution du cas.

Le déploiement de cette solution répond au besoin de modernisation du système de protection de l’enfance au Mali, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, sociaux et économiques. CPIMS+/Primero facilite le travail des services sociaux en évitant les doublons, en améliorant la coordination entre les acteurs et en garantissant une traçabilité des interventions.

Après le Bénin qui a déployé la solution plus tôt en février 2025, le Mali rejoint ainsi une dynamique régionale en faveur de l’utilisation du numérique pour la protection des droits des enfants. À terme, cette plateforme pourrait servir de socle pour l’élaboration de politiques publiques basées sur des données fiables.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

Lire aussi:

Le Mali dévoile deux nouvelles solutions pour renforcer l’e-gouvernement

Posted On mercredi, 25 juin 2025 08:54 Written by

Oracle, Naver, Nokia, Cisco… Les grands noms de la tech se succèdent pour poser leurs valises au Maroc. En quelques années, le royaume est devenu un pôle numérique stratégique en Afrique, porté par une vision politique claire, une stabilité attractive et des infrastructures en plein essor. 

La semaine dernière, la société d’informatique américaine Oracle a annoncé l’ouverture d’un centre de recherche et développement (R&D) à Casablanca, avec à la clé la création de 1 000 emplois hautement qualifiés. Ce centre sera dédié aux solutions cloud, à l’intelligence artificielle (IA) et à la cybersécurité. Le géant américain n’est pas seul à investir. Quelques jours plus tôt, le Coréen Naver, leader asiatique des technologies numériques, avait lui aussi révélé son intention de créer un centre de données d’IA de nouvelle génération. 

1 oracle

Ces annonces illustrent une tendance de fond : le Maroc s’impose comme une plateforme incontournable pour les multinationales désireuses d’étendre leur présence en Afrique. Nokia a lancé fin 2024 un centre d’innovation à Salé. Cisco, Jumia, Atos, Huawei ou encore IBM ont renforcé leurs activités dans le royaume, séduits par un environnement favorable et mature pour les activités numériques. 

Une stratégie d’attractivité affirmée 

Le Maroc mise d’abord sur sa position géographique stratégique, à la croisée de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient. Mais c’est surtout la qualité de ses infrastructures numériques qui attire les investisseurs. Le pays compte plus de 20 data centers, l’un des réseaux les plus denses du continent. Il s’est engagé dans la construction de deux régions cloud publiques avec Oracle, une première en Afrique du Nord. Cette dynamique s’inscrit dans une politique ambitieuse de souveraineté numérique et de localisation des données. 

La connectivité du royaume est un autre atout majeur. Selon le rapport Digital 2025 Morocco (DataReportal), le pays comptait 35,3 millions d’utilisateurs Internet début 2025, soit 92,2 % de la population totale. Le Maroc est aussi relié à plus d’une dizaine de câbles sous-marins à haut débit, dont le câble 2Africa, l’un des plus vastes projets d’infrastructure numérique au monde. 

Un environnement propice à l’investissement 

Le cadre fiscal figure parmi les leviers utilisés pour séduire les entreprises. La Loi de Finances marocaine prévoit des exonérations ou des réductions d’impôts pour les sociétés installées dans les zones d’accélération industrielle ou technologique, comme Casanearshore, Technopolis ou Tanger Med. 

Le pays s’appuie également sur un capital humain de plus en plus qualifié. Environ 10 000 ingénieurs en technologies de l’information sont formés chaque année, grâce à des partenariats entre universités et entreprises comme Huawei ou IBM, qui déploient des programmes de certification et d’incubation. 

Enfin, la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 » affiche des ambitions claires : générer 150 000 emplois liés au numérique, numériser la majorité des services publics et positionner le pays comme plateforme technologique régionale. Le renforcement du cadre réglementaire (cybersécurité, e-gouvernement, protection des données) vient consolider un climat de confiance pour les investisseurs. 

Une dynamique qui pourrait faire du royaume un acteur clé de la souveraineté numérique africaine et un moteur des innovations technologiques à l’échelle du continent. Selon le dernier classement du site web financier Insider Monkey, le royaume est le pays le plus avancé technologiquement sur le continent africain. Avec un score total de 208, le pays occupe la première place de ce classement de 15 pays. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le sud-coréen Naver choisit le Maroc pour son hub IA en Afrique

Digital Maroc 2030 : l’ambition du royaume dans le numérique 

Posted On mercredi, 25 juin 2025 08:34 Written by
Page 2 sur 149

Please publish modules in offcanvas position.