Le Togo ambitionne de numériser l’ensemble de ses services publics dans les prochaines années afin de simplifier les démarches et d’améliorer l’accès pour tous les citoyens. L’ajout de nouvelles procédures en ligne confirme l’avancée de cette transformation.

Le Togo poursuit la modernisation de son administration en ajoutant trois démarches supplémentaires au portail national service-public.gouv.tg. Les citoyens peuvent désormais effectuer en ligne la renonciation ou réintégration à la nationalité togolaise, ainsi que la modification du patronyme ou du matronyme.

Ces téléprocédures, portées par le ministère de la Justice et des Droits humains, s’inscrivent dans un mouvement méthodique de modernisation. La plateforme permet désormais de réaliser tout le parcours à distance : dépôt de dossier, suivi en temps réel du traitement et réception des décisions. Cette évolution est rendue possible par la consolidation du guichet unique numérique, conçu pour centraliser les services administratifs et améliorer l’accessibilité pour l’ensemble des citoyens.

Ce déploiement intervient dans un contexte où le Togo accélère la digitalisation de ses démarches administratives. Ces derniers mois, le portail national a ajouté plusieurs services majeurs, dont la demande de certificat de nationalité, le renouvellement de passeport, la carte de séjour, le casier judiciaire, le permis de construire ou encore diverses formalités. Avec ces ajouts successifs, la plateforme consolide désormais 101 services désormais accessibles en ligne.

L’intégration de ces trois nouvelles démarches répond à des enjeux clés : réduire les déplacements des usagers, renforcer la transparence des procédures, raccourcir les délais d’instruction et améliorer l’efficacité du service public. Elle participe aussi à une plus grande inclusion administrative en permettant aux citoyens, y compris ceux éloignés des centres urbains, d’accéder aux démarches essentielles sans contrainte géographique.

Cette accélération de la transformation numérique intervient dans un contexte où le pays s’emploie à combler un important déficit en matière de digitalisation des services publics. Le rapport 2024 de l’ONU sur l’E-Government Development Index (EGDI) attribuait au Togo un score de 0,3920, le positionnant à la 161ᵉ place sur 193. Un classement qui met en lumière l’ampleur des défis à relever. Les avancées enregistrées ces derniers mois témoignent ainsi de la détermination des autorités à moderniser l’action publique, à renforcer l’accessibilité des démarches et à inscrire durablement l’administration togolaise dans l’ère du numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 02 décembre 2025 12:43 Written by

En Afrique de l’Ouest, les PME peinent à accéder efficacement aux marchés régionaux. Le numérique s’impose comme une solution pour simplifier la logistique, renforcer la traçabilité et l’intégration commerciale.

La Côte d’Ivoire a lancé, lundi 1er décembre à Abidjan, le projet Tradepost, un dispositif destiné à moderniser la logistique postale et à faciliter le commerce transfrontalier dans l’espace CEDEAO. Portée conjointement par l’Union postale universelle (UPU), la Poste de Côte d’Ivoire et la Conférence des postes des États de l’Afrique de l’Ouest (CPEAO), l’initiative marque une nouvelle étape dans l’intégration économique régionale et dans la digitalisation des services postaux.

Représentant le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, le directeur de cabinet Assoua Raymond a souligné que Tradepost permettra « d’accélérer les procédures douanières grâce à la dématérialisation, de réduire les coûts logistiques et les délais de livraison, tout en offrant une traçabilité complète des envois ». Selon lui, ce dispositif constitue « un instrument stratégique pour connecter les PME ivoiriennes aux marchés africains et internationaux ».

En pratique, Tradepost entend digitaliser et harmoniser les processus liés aux échanges commerciaux : déclaration et traitement des colis, suivi, formalités douanières, ainsi que connexion à des plateformes d’e‑commerce régionales ou internationales. Cette modernisation vise à lever plusieurs obstacles qui freinent encore le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest, parmi lesquels la fragmentation réglementaire, les coûts logistiques élevés, la lenteur des procédures et la faible intégration des écosystèmes numériques.

Ce lancement s’inscrit dans un contexte où les échanges numériques progressent rapidement en Afrique de l’Ouest, soutenus par une hausse de la connectivité, la digitalisation croissante des services publics et la montée en puissance des plateformes de commerce en ligne. La Côte d’Ivoire se distingue particulièrement dans la progression du commerce en ligne. Avec une croissance annuelle composée de 11,3 % attendue d’ici 2027, le marché, déjà valorisé à plus de 280 milliards FCFA (495,5 millions USD) en 2023 selon les acteurs du commerce électronique ivoirien.

En renforçant la traçabilité des colis et en harmonisant les procédures, le projet devrait réduire les obstacles au commerce transfrontalier, améliorer l’accès aux marchés pour les artisans, agriculteurs et jeunes entrepreneurs, et favoriser un écosystème e‑commerce plus transparent et performant dans l’espace CEDEAO. Cette approche fondée sur les données permettra également d’identifier les goulots d’étranglement, d’orienter les investissements et de soutenir durablement l’intégration économique et numérique régionale.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 02 décembre 2025 10:00 Written by

Leader du marché télécoms sierra-léonais, Orange multiplie les investissements pour améliorer son infrastructure. L’entreprise a récemment annoncé avoir investi 50 millions USD pour moderniser son réseau.

Orange Sierra Leone a procédé le samedi 29 novembre à l’inauguration d’un centre de données dans la ville de Bo, au sud du pays. L’infrastructure, dont la construction a coûté 23 millions d’euros (26,7 millions USD), est une réplique exacte du principal datacenter de l’entreprise dans la capitale, Freetown. Elle servira de site de secours en cas de sinistre afin que les urgences, les pannes ou les catastrophes naturelles ne perturbent pas les services numériques à l’échelle nationale.

« Stratégiquement situé dans le sud du pays, le nouveau centre contribue à étendre l’infrastructure numérique aux communautés rurales et régionales, en particulier dans les corridors sud et est, notamment vers Makeni, Kono et Kenema. Il permettra une meilleure répartition du trafic réseau et améliorera la connectivité dans les zones mal desservies », a précisé l’opérateur dans un communiqué publié sur sa page Facebook le dimanche 30 novembre.

La construction de ce centre de données de secours intervient dans un contexte où la capitale Freetown reste exposée aux risques de glissements de terrain, comme celui survenu en 2017, et où le pays est régulièrement confronté à des inondations.

Le lancement de cette infrastructure s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique, dans un pays où les services télécoms sont devenus omniprésents pour les entreprises, les particuliers et l’administration publique. « L’Internet est devenu un outil indispensable dans notre vie quotidienne. Si la connexion venait à être interrompue, chacun réaliserait combien nous en dépendons », avait déclaré Salima Bah, ministre des Communications, de la Technologie et de l’Innovation, après une brève interruption des services en août 2024. Elle avait ajouté que le gouvernement et les entreprises avaient engagé d’importants investissements pour éviter que cela ne se reproduise.

En plus de ce datacenter, Orange Sierra Leone exploite 616 sites télécoms dans le pays, dont 40 récemment déployés et 70 % alimentés par des sources d’énergie verte. La société a également investi 50 millions USD pour moderniser l’ensemble de son réseau, désormais entièrement compatible 4G et 5G.

Ces efforts d’amélioration de la qualité et de la disponibilité du service devraient conférer des avantages concurrentiels à l’opérateur, selon la GSMA. L’organisation souligne « qu'une bonne qualité de service peut améliorer l’expérience numérique et créer de nouvelles opportunités pour les individus et la communauté au sens large ». Fin décembre 2024, Orange Sierra Leone déclarait 3,04 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, pour une part de marché de 51 %, dans un pays où elle concurrence Africell et QCell.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 02 décembre 2025 06:38 Written by

Au Lesotho, près de la moitié des jeunes restent sans emploi, un défi majeur pour l’insertion socio-professionnelle. Le gouvernement mise sur le numérique pour favoriser l’accès aux compétences, développer l’employabilité et créer de nouvelles opportunités économiques pour la jeunesse.

Le ministère du Genre, de la Jeunesse et du Développement social du Lesotho a lancé, mercredi 26 novembre à Maseru, la plateforme Youth Agency Marketplace (YOMA) en partenariat avec l’UNICEF. Cette initiative vise à réduire les obstacles qui freinent l’insertion professionnelle des jeunes, notamment l’accès limité à la formation, aux compétences numériques et aux opportunités de marché.

YOMA est une plateforme numérique panafricaine qui permet aux jeunes d’acquérir des compétences, de bénéficier de mentorat et d’accéder à des opportunités économiques. Elle propose des parcours allant de la formation de base à la mise en relation avec des entreprises, des ONG ou des institutions. Les utilisateurs peuvent également réaliser des « missions à impact » social ou environnemental, récompensées par des jetons numériques, échangeables contre des biens ou services comme des crédits téléphoniques ou des cours supplémentaires.

Toutes les activités réalisées sur la plateforme sont enregistrées dans un CV numérique vérifiable, destiné à renforcer la visibilité et la crédibilité des jeunes auprès de potentiels employeurs. Alignée sur les standards internationaux de développement des compétences, YOMA adopte une approche individualisée : les opportunités proposées sont adaptées au profil, aux objectifs et au potentiel de chaque utilisateur, en lien avec les besoins du marché.

Selon les autorités, le lancement de YOMA s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’autonomiser la jeunesse à travers des solutions numériques accessibles. L’enjeu est de taille dans un pays où les jeunes représentent une proportion importante des chômeurs. Les données officielles estiment le taux de chômage des 15–35 ans à près de 50 %, l’un des plus élevés d’Afrique australe.

Au Lesotho, YOMA devrait permettre d’améliorer l’employabilité, de stimuler l’auto-entrepreneuriat, de faciliter l’accès à des formations certifiantes, et d’ouvrir des opportunités de revenus via les missions rémunérées. La plateforme vise aussi à renforcer les compétences numériques dans un pays où les jeunes manquent encore d’outils pour s’insérer dans une économie de plus en plus digitalisée.

Cependant, plusieurs défis pourraient freiner l’adoption du dispositif. Selon DataReportal, seulement 48 % de la population du Lesotho utilisaient Internet au début de 2025, et le coût de la data reste élevé par rapport au revenu moyen. En zones rurales, la couverture mobile reste instable, ce qui limite l’accès régulier à une plateforme entièrement numérique. La réussite de YOMA dépendra donc de l’amélioration de la connectivité, de la réduction des coûts d’accès et d’efforts accrus de sensibilisation pour encourager les jeunes à s’approprier l’outil.

Avec son lancement au Lesotho, YOMA s’ajoute aux déploiements déjà engagés depuis 2020 dans plusieurs pays africains, notamment le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ce partenariat avec l’UNICEF permet au pays de s’appuyer sur un modèle éprouvé pour élargir l’accès des jeunes à la formation, aux opportunités économiques et à l’entrepreneuriat.

Samira Njoya

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Posted On lundi, 01 décembre 2025 14:02 Written by

L’Algérie se tourne résolument vers le numérique avec l’ambition d’augmenter sa contribution au PIB et de moderniser ses services publics d’ici 2030. La mise en place de nouvelles plateformes électroniques représente un axe central de cette stratégie.

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud (photo, à gauche), a officiellement lancé, jeudi 27 novembre à Alger, la plateforme électronique nationale de déclaration de perte de documents. Présentée comme un pilier de la transformation numérique de l’administration, cette innovation vise à moderniser les procédures, alléger les formalités pour les citoyens et renforcer l’efficacité des services de sécurité publique.

Développée par les ingénieurs de la DGSN, la plateforme permet à tout citoyen de déclarer en ligne la perte, le vol ou la destruction d’un document officiel (carte d’identité, passeport, permis de conduire, etc.) et d’obtenir immédiatement une attestation électronique certifiée. Accessible 24h/24 via le site de la police, elle prend en charge la saisie et le suivi des demandes, intègre des mécanismes automatiques de vérification pour limiter les abus et constitue une base de données centralisée permettant d’identifier les déclarations multiples. Le dispositif est également conçu pour faciliter l’accès des personnes à besoins spécifiques et des habitants des zones éloignées.

Selon la DGSN, cette plateforme répond à un besoin réel. En 2024, 1,3 million de déclarations de perte ont été enregistrées, auxquelles s’ajoutent 1,5 million supplémentaires depuis le début de l’année 2025. Ce volume croissant justifie la bascule vers un système numérique capable de fluidifier les procédures, réduire les délais de traitement et alléger la charge administrative des services de police.

Cette avancée s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique portée au plus haut niveau de l’État. L’Algérie ambitionne de porter la contribution du secteur numérique à 20 % de son PIB, un objectif qui repose sur la généralisation des services publics en ligne, la modernisation des infrastructures techniques et le soutien à l’innovation locale. Le lancement de cette plateforme renforce une dynamique déjà illustrée par l’introduction du permis biométrique, de la carte grise électronique et de nouveaux services sécurisés de la DGSN.

Au-delà de l’efficacité, le dispositif pourrait améliorer l’accessibilité administrative, notamment pour les populations éloignées ou vulnérables, en permettant d’effectuer les démarches à distance, de réduire les déplacements et d’amoindrir les coûts liés à l’impression des documents. Cependant, pour que la réforme tienne toutes ses promesses, plusieurs défis demeurent : garantir la sécurité des données personnelles, assurer la fiabilité des vérifications pour éviter fraudes et abus, sensibiliser les citoyens à l’usage de l’outil numérique, et maintenir un accompagnement technique et institutionnel durable.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 01 décembre 2025 08:22 Written by

Avec l’essor du numérique chez les jeunes, la Zambie mise sur une stratégie nationale pour prévenir les risques en ligne. Le pays entend désormais garantir aux enfants un accès plus sûr et responsable à Internet.

Le gouvernement zambien a lancé, lundi 24 novembre, la Stratégie nationale de protection de l’enfance en ligne (2025–2029). Ce document constitue une feuille de route visant à renforcer la sécurité numérique des enfants à travers le pays et à créer un environnement en ligne plus sûr pour les jeunes utilisateurs.

Dotée d’un budget de 1,8 million USD, la stratégie repose sur plusieurs axes, à savoir : le renforcement de la coordination nationale des politiques, le développement des compétences numériques, la sensibilisation des enfants et des parents, et la promotion d’une collaboration structurée entre les acteurs publics, privés et les organisations de la société civile.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’accès à Internet progresse rapidement en Afrique, en particulier chez les plus jeunes. Selon l’UNICEF, les enfants africains comptent parmi les populations dont l’accès au numérique augmente le plus rapidement au monde, les exposant à des risques croissants tels que la cyberintimidation, la désinformation, l’exploitation en ligne et les contenus préjudiciables.

Ces enjeux ont conduit l’UNICEF et la GSMA à créer, en octobre 2025, l’Africa Taskforce on Child Online Protection (COP), une plateforme panafricaine destinée à harmoniser les efforts de protection, à renforcer la coopération entre États et à promouvoir des normes communes de sécurité numérique à l’échelle du continent. En Zambie, bien que les données nationales les plus récentes sur l’usage d’Internet par les enfants restent limitées, les autorités reconnaissent une hausse continue de la connectivité chez les jeunes, ce qui rend urgent le déploiement de mécanismes de prévention, d’accompagnement et de régulation.

Avec cette stratégie, la Zambie rejoint d’autres pays africains ayant déjà engagé des politiques nationales structurées dans ce domaine, tels que le Nigeria et le Ghana, qui ont adopté ces dernières années des cadres juridiques et des programmes gouvernementaux dédiés à la cybersécurité des enfants.

Si elle est pleinement mise en œuvre, la stratégie devrait réduire les risques liés à l’exposition des mineurs aux dangers numériques et renforcer la confiance des familles et des établissements scolaires dans l’usage d’Internet. Toutefois, elle devra également être accompagnée d’un cadre législatif adapté pour garantir un environnement numérique sûr, inclusif et protecteur pour les jeunes.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 28 novembre 2025 15:53 Written by

Face à un chômage des jeunes qui avoisine 60 %, le pays mise sur la transformation digitale de l’enseignement technique pour moderniser les formations et aligner davantage les compétences des apprenants sur les besoins réels du marché du travail.

La Guinée a procédé, mardi 25 novembre, à la validation de sa Stratégie nationale de transformation digitale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP), lors d’un atelier organisé à Conakry par le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Estimée à 300 milliards GNF (34,5 millions USD), cette stratégie vise à moderniser en profondeur le système national de formation technique et professionnelle.

Elle s’appuie sur les Objectifs de développement durable, notamment l’ODD 4 consacré à l’éducation de qualité, et ambitionne de faire de l’ETFP un pilier de l’employabilité et de l’entrepreneuriat. Ses priorités portent sur la modernisation des formations, l’adaptation des curricula aux besoins réels du marché du travail, le renforcement des infrastructures numériques, l’amélioration de la connectivité et la réduction du déficit de compétences chez les enseignants.

Selon le ministère, les 300 milliards GNF serviront à développer les infrastructures numériques, équiper les établissements, former les enseignants et déployer des plateformes d’apprentissage en ligne. Le plan s’inscrit dans une vision à l’horizon 2035, axée sur la construction d’un écosystème numérique robuste capable de soutenir durablement l’enseignement technique. Sur le plan régional, la Guinée participe à l’initiative panafricaine de digitalisation de l’ETFP, visant à harmoniser les approches et à mutualiser financements et expertises entre États et partenaires.

Cette validation intervient alors que le marché du travail africain connaît une transformation rapide sous l’effet de la numérisation. Les études internationales montrent une forte croissance des métiers liés au numérique dont la demande devrait augmenter d’ici 2030. Le rapport « Foresight Africa 2025–2030 » du think tank américain Brookings Institution estime qu’à cet horizon, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne. Il anticipe également jusqu’à 650 millions d’opportunités de formation, représentant un marché potentiel de 130 milliards USD.

La mise en œuvre effective de la stratégie dépendra toutefois de plusieurs facteurs, notamment la mobilisation des financements nécessaires, la qualité de la gouvernance, la capacité à former des enseignants aux outils numériques, ainsi que la disponibilité d’infrastructures essentielles (électricité fiable et internet haut débit), en particulier dans les zones rurales.

Si elle est pleinement réalisée, la stratégie permettra d’améliorer l’accès aux formations qualifiantes, de moderniser les filières techniques, d’accroître l’employabilité des jeunes et de renforcer la compétitivité du pays dans une économie où les compétences numériques sont devenues indispensables. Un enjeu crucial en Guinée, où le chômage des jeunes reste particulièrement élevé, estimé à près de 60 % selon des données nationales consolidées.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 28 novembre 2025 10:02 Written by

Avec la montée rapide de la connectivité en Afrique, les enfants accèdent de plus en plus tôt au numérique. Mais cette exposition accrue s’accompagne de risques majeurs (cyberintimidation, harcèlement, exploitation) qui imposent de renforcer sans délai leur protection en ligne.

Junior Achievement (JA) Africa, branche régionale de l’une des plus anciennes organisations mondiales dédiées à l’éducation économique et à l’employabilité des jeunes, a annoncé le mercredi 26 novembre le lancement d’un programme d’alphabétisation numérique et de sécurité en ligne au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud. L’initiative, financée à hauteur de 1,5 million USD par Google.org, le bras philanthropique de Google, vise à former d’ici 2027 250 000 enfants, 6000 enseignants et 8000 parents et soignants afin de renforcer la protection des plus jeunes dans un environnement numérique en rapide expansion.

« Alors que la connectivité numérique devient le fondement de la vie moderne en Afrique, nos enfants doivent être équipés non seulement pour participer, mais aussi pour être protégés », a déclaré Simi Nwogugu, directrice générale de JA Africa. « Grâce au financement de Google.org, nous aidons les jeunes à transformer l’accès en opportunités, en construisant une génération de citoyens numériques intelligents, sûrs et respectueux. »

Le programme repose sur Be Internet Awesome, le dispositif éducatif de Google qui enseigne la sécurité numérique, la protection de la vie privée, la lutte contre la cyberintimidation et la citoyenneté digitale, notamment via la plateforme ludique Interland. Il sera déployé à travers des ateliers scolaires, des formations d’enseignants et des actions communautaires, y compris dans les zones rurales sous-desservies. L’initiative s’inscrit dans les cadres nationaux de protection de l’enfance et d’intégration des TIC dans l’éducation au Ghana, au Nigeria et au Kenya.

Le lancement de ce programme intervient alors que l’exposition des mineurs aux risques numériques augmente avec l’essor de la connectivité sur le continent. Selon la GSMA, 18 % des enfants âgés de 5 à 7 ans en Afrique subsaharienne utilisent déjà l’Internet mobile. De son côté, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet toutes les demi-secondes, illustrant la rapidité avec laquelle les jeunes accèdent au numérique. Pourtant, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé une stratégie nationale de protection de l’enfance en ligne, tandis que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient engagé aucune démarche en ce sens.

À terme, le projet pourrait contribuer à poser les bases de standards communs de protection de l’enfance en ligne sur le continent, grâce à la collaboration annoncée avec les ministères de l’Éducation, des TIC et des Communications. Il sera amplifié par des campagnes de sensibilisation, la production de contenus numériques et des événements phares tels que la Journée de l’Internet plus sûr 2026, afin de toucher un public élargi.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 27 novembre 2025 14:31 Written by

Ce recul s’explique notamment, d’après le gouvernement, par la réduction des financements extérieurs de 12,22 %. Néanmoins, le pays maintient ses ambitions en matière de transformation digitale, en visant un accès élargi aux services numériques et une inclusion renforcée sur l’ensemble du territoire.

La ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou (photo), a présenté le mardi 25 novembre devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale une enveloppe prévisionnelle de 27,2 milliards FCFA (48 millions de dollars) pour l’exercice 2026. Le montant proposé affiche une baisse de 6,32 % par rapport aux 29,034 milliards FCFA alloués en 2025.

Les prévisions budgétaires pour 2026 comprennent des dépenses de fonctionnement de 9,7 milliards FCFA et des dépenses en capital de 17,4 milliards FCFA. Le budget est réparti sur trois programmes principaux. Le programme Pilotage et soutien bénéficie de 2,1 milliards FCFA pour améliorer la performance des services du ministère et soutenir les secteurs du numérique, de la digitalisation et des médias. Le programme Numérique, doté de 12,3 milliards FCFA, a pour ambition de promouvoir la transformation digitale. Enfin, le programme Médias, avec une enveloppe de 12,6 milliards FCFA, vise à moderniser le paysage audiovisuel et la presse, à faciliter l’accès des citoyens à une information de qualité, à moderniser les médias publics et à poursuivre le projet de Télévision numérique terrestre (TNT).

Plusieurs chantiers stratégiques sont mis en avant dans ces divers programmes, parmi lesquels l’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans les administrations et les secteurs prioritaires. La réduction de la fracture numérique reste un axe central, avec la poursuite des initiatives visant à assurer la couverture haut débit sur l’ensemble du territoire. Il est également prévu le renforcement de l’accès aux équipements et le soutien à la montée en compétences des populations.

Le projet inclut par ailleurs la structuration de l’École des métiers du numérique, destinée à former des profils spécialisés tels que développeurs, administrateurs réseau, experts en cybersécurité ou analystes data, afin de soutenir l’émergence d’une main‑d’œuvre qualifiée et compétitive.

Ces projets viendront compléter plusieurs autres réalisés au cours de l’année, notamment le déploiement du haut et très haut débit sur tout le territoire (phase 2), le lancement de l’initiative SMART GOUV pour la digitalisation de l’administration, ainsi que la transformation numérique des collectivités locales. Selon un rapport de la GSMA, l’économie numérique soutenue par la téléphonie mobile et les services digitaux pourrait générer 1200 milliards FCFA additionnels pour le PIB béninois d’ici 2028, créer plus de 300 000 emplois et augmenter les recettes fiscales de 150 milliards FCFA.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 27 novembre 2025 06:10 Written by

Alors que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt et un pays africains figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.

La Mauritanie a participé la semaine dernière au premier exercice arabe de cybersécurité organisé à Doha, au Qatar. L’initiative, qui a réuni 21 pays, s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les autorités mauritaniennes pour renforcer la sécurité numérique dans le pays.

« Cet exercice vise à renforcer la coopération arabe dans le domaine de la cybersécurité, à développer la préparation technique et administrative des pays participants pour faire face aux cyberattaques et gérer les crises numériques. Il constitue également une étape importante vers la construction d’un espace numérique arabe plus sûr et plus efficace », a indiqué le ministère de la Transition numérique dans un communiqué publié le mardi 25 novembre sur sa page Facebook.

La cybersécurité figure désormais parmi les axes majeurs de coopération internationale de la Mauritanie, comme souligné récemment avec les États-Unis. Ces dernières années, le pays s’est doté d’une Stratégie nationale de sécurité numérique 2022-2026, articulée autour de six objectifs stratégiques couvrant la gouvernance, la protection des infrastructures critiques, la lutte contre la cybercriminalité, la sensibilisation et le développement des compétences, ainsi que la coopération nationale et internationale.

En avril 2024, les autorités ont également créé, par décret, l’Agence nationale de cybersécurité et de certification électronique (ANCCE). Sa mission consiste, entre autres, à protéger le cyberespace national et à améliorer la gouvernance de la cybersécurité. Cette création s’inscrit dans la continuité des avancées réalisées, notamment la ratification en 2023 de la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.

Ces efforts répondent à un contexte continental et mondial marqué par une transformation numérique accélérée, accompagnée d’une recrudescence des menaces cybernétiques. En janvier dernier, le gouvernement a lancé le projet Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros (4,6 millions USD) en partenariat avec la coopération allemande. L’initiative vise à intégrer davantage les outils numériques dans la gestion publique pour moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services publics ont déjà été numérisés depuis le début de l’année, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la justice.

Toutefois, l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne que les pays doivent investir massivement dans la cybersécurité pour tirer pleinement profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans son Indice global de cybersécurité 2024, l’organisation classe la Mauritanie au quatrième et avant-dernier niveau. Le pays affiche une bonne performance dans le pilier du cadre législatif, mais doit intensifier ses efforts dans les volets organisationnels, techniques, de développement des capacités et de coopération.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 27 novembre 2025 06:05 Written by
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