Alors que quelques pays africains ont déjà lancé la 5G, l’Égypte se prépare à son tour à déployer cette technologie. L’appui de bailleurs internationaux reflète les enjeux stratégiques de cette transition vers une connectivité plus rapide et plus fiable.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé, le mercredi 28 mai, l’octroi d’un prêt syndiqué de 85 millions de dollars à l'opérateur télécoms Orange Egypt, en partenariat avec la Banque Misr. Cette enveloppe vise à soutenir l’acquisition d’une licence mobile 5G auprès de l’Autorité nationale de régulation des télécommunications et à financer le déploiement d’une infrastructure télécom de nouvelle génération à l’échelle nationale.
Le financement est structuré autour d’une contribution de 44,5 millions de dollars de la BERD et de 40 millions de dollars mobilisés par la succursale de la Banque Misr à Dubaï. « Nous sommes fiers de nous associer à la Banque Misr et à la BERD pour une initiative qui souligne la confiance internationale dans l’économie égyptienne et soutient notre vision de la progression du secteur des télécommunications. Grâce à des technologies telles que la 5G, nous visons à améliorer les services dans les domaines de l’éducation, des soins de santé et des villes intelligentes, en comblant la fracture numérique et en faisant progresser l’économie numérique de l’Égypte », a déclaré Mohamed Sayed, directeur financier d’Orange Egypt.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Digital Egypt 2030 », portée par le gouvernement égyptien. En janvier 2024, l’Autorité nationale de régulation des télécommunications a attribué des licences 5G à plusieurs opérateurs dont Orange Egypt, Vodafone Egypt et e& Egypt pour un montant global de 675 millions de dollars. Ces licences couvrent également le renouvellement des autorisations des générations précédentes pour une durée de 15 ans, sans ajout de nouvelles bandes de fréquences.
Grâce au soutien de la BERD et de la Banque Misr, Orange Egypt entend accélérer la mise en œuvre de la 5G et moderniser son réseau. Cette technologie promet d’améliorer considérablement l’expérience numérique des usagers à travers des vitesses accrues, une latence réduite et une meilleure fiabilité des connexions. Elle ouvre également la voie à des services innovants dans des secteurs clés, favorisant une transition numérique inclusive et contribuant à la réduction de plus de 1,74 million de tonnes d’émissions de CO₂ par an, conformément aux engagements climatiques de l’Égypte.
L’initiative intervient dans un contexte de forte demande en connectivité à haut débit. Selon le ministère des Technologies de l’information et de la communication, le pays comptait 83,07 millions d’utilisateurs d’Internet en juillet 2024, contre 76,59 millions un an plus tôt, soit une croissance annuelle de 8,46 %. Le nombre d’abonnés à l’Internet fixe atteint 11,23 millions, pour une population totale estimée à 112,71 millions d’habitants.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les start-up technologiques sont au cœur de la stratégie d’innovation du pays. En les connectant aux marchés mondiaux, le Maroc veut s’imposer comme hub digital en Afrique.
Le Technopark Maroc, incubateur d'entreprises technologiques, et Plug and Play, plateforme mondiale d’innovation, ont signé, le lundi 2 juin à Casablanca, une convention de partenariat pour le lancement d’un programme d’accélération de start-up marocaines. L’accord a été paraphé en présence de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, Amal El Fallah Seghrouchni, et bénéficie du soutien stratégique du ministère de l’Économie et des Finances.
(2)M. Aziz El Hachem, et de la Directrice Générale de Technopark Maroc, Mme Lamiae Benmakhlouf, à la signature du partenariat entre @Technopark et Plug and Play, plateforme d’innovation mondiale. pic.twitter.com/0fCjpgJiY4
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) June 2, 2025
Ce partenariat prévoit l’installation d’un accélérateur au sein du Technopark Casablanca, destiné à accompagner plus de 60 start-up marocaines à fort potentiel sur une période de deux ans. Le programme proposera un accompagnement intensif sur trois mois, axé sur la montée en compétences, l’accès à l’investissement, la connexion aux marchés internationaux et la préparation à l’internationalisation.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie numérique du pays, Maroc Digital 2030. La feuille de route prévoit la création de 3000 start-up d’ici 2030, dont 1000 d’ici 2026, ainsi que la réalisation de levées de fonds à hauteur de 7 milliards de dirhams (761 millions de dollars), en s’appuyant sur un écosystème dynamique et une synergie public-privé renforcée.
Selon le rapport Partech 2024, le Maroc occupe la 6ᵉ position en Afrique en termes de levées de fonds technologiques, avec 82 millions de dollars mobilisés, représentant 75 % des financements en Afrique du Nord et 36 % en Afrique francophone. Le programme Plug and Play vise à consolider cette dynamique en favorisant l’investissement, l’innovation locale et l’insertion des jeunes entreprises dans les réseaux technologiques mondiaux.
En installant un accélérateur de renommée mondiale au cœur du Technopark, ce projet devrait structurer l’accompagnement des jeunes entreprises innovantes, attirer les investissements étrangers et renforcer l’attractivité du pays pour les talents.
Présent dans plus de 60 pays, Plug and Play offre aux start-up marocaines un réseau international de plus de 550 partenaires corporates et technologiques, consolidant ainsi l’ambition du Royaume de devenir un acteur majeur de l’innovation sur le continent africain.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En quinze ans, les avancées technologiques ont remodelé de marché des télécoms et du numérique en Afrique, créant à la fois des opportunités et des défis. Cependant, l’inadaptation des régulations freine un essor harmonieux, limitant le plein potentiel du secteur et son impact économique.
En 2024, dix pays africains ont atteint le plus haut niveau de maturité réglementaire dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de la gouvernance numérique. Parmi eux, le Burkina Faso et le Sénégal ont rejoint la catégorie G3, aux côtés de plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Ce niveau correspond à un écosystème réglementaire propice aux investissements, à l’innovation et à l’accès universel. Sur sa plateforme https://app.gen5.digital/ consultée le 3 juin 2024, l'Union internationale des télécommunications (UIT) révèle qu'ils ne sont désormais qu’à quelques points du niveau G4, le plus élevé, qui caractérise une régulation intégrée, alignée sur des objectifs de développement économique et social.
Top10 des pays africains avec le meilleur écosystème de réglementation des TIC
N° |
Pays |
points 2024 |
Niveau 2024 |
points 2023 |
Niveau 2023 |
1 |
Kenya |
93 |
G4 |
71,91 |
G3 |
2 |
Nigeria |
92 |
G4 |
64,81 |
G2 |
3 |
Af. du Sud |
88 |
G4 |
69,29 |
G2 |
4 |
Malawi |
87,50 |
G4 |
59,57 |
G2 |
5 |
Egypte |
87 |
G4 |
69,29 |
G2 |
6 |
Rwanda |
85,67 |
G4 |
63,58 |
G2 |
7 |
Maroc |
85,50 |
G4 |
58,49 |
G2 |
8 |
Ouganda |
85 |
G4 |
55,56 |
G2 |
9 |
Burkina F. |
84 |
G3 |
48,77 |
G2 |
10 |
Sénégal |
82,67 |
G3 |
50 |
G2 |
Source : UIT
Dans son référentiel G5, l’UIT, classe 193 pays selon quatre niveaux de maturité réglementaire, évalués à travers 70 indicateurs regroupés en quatre piliers : gouvernance collaborative nationale ; principes de conception des politiques ; instruments de développement numérique ; agenda politique de l’économie numérique. L’indice, noté sur 100 points, distingue quatre niveaux de maturité réglementaire. G1 (limité) : 0-40 points – Marchés monopolistiques, approche autoritaire ; G2 (intermédiaire) : 40-70 points – Libéralisation partielle et privatisation ; G3 (avancé) : 70-85 points – Cadre favorable à l’innovation et à la concurrence ; G4 (leader) : 85-100 points – Régulation harmonieuse, moteur de transformation numérique.
Des progrès, mais pas assez
Entre 2023 et 2024, les pays africains ont accomplis des progrès significatifs dans leur régulation des TIC. La pandémie de Covid-19 a agi comme un catalyseur, révélant dès 2020 l’urgence de transformation numérique mais également les lacunes réglementaires à combler, notamment dans la révision de gestion du spectre et la fiscalité des services numériques.
Le résultat est visible aujourd’hui. La majorité des pays africains classés G1 et G2 en 2023 ont progressé vers le niveau G3. Seuls trois pays affichent encore un très faible niveau de maturité réglementaire, signe d’une dynamique positive.
Bien que cette évolution soit louable, elle est tout même encore en dessous des objectifs fixés par l’UIT : l’atteinte du niveau G4 par la majorité, pour une économie numérique au service du développement socioéconomique du continent. Pour y parvenir, il est impératif d’investir dans les capacités institutionnelles, de renforcer la coopération régionale, et d’adopter des politiques inclusives pour que le numérique profite à tous.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Classement des pays africains
N° |
Pays |
Point 2024 |
Niveau 2024 |
Point 2023 |
Niveau 2023 |
11 |
Libéria |
82,33 |
G3 |
41,82 |
G2 |
12 |
Botswana |
82 |
G3 |
55,09 |
G2 |
13 |
Tanzanie |
81,67 |
G3 |
55,25 |
G2 |
14 |
Ghana |
81 |
G3 |
64,20 |
G2 |
15 |
Maurice |
80,50 |
G3 |
62,81 |
G2 |
16 |
Seychelles |
79,50 |
G3 |
20.37 |
G1 |
17 |
Eswatini |
79 |
G3 |
48,92 |
G2 |
18 |
Zambie |
78,33 |
G3 |
49.07 |
G2 |
19 |
Guinée |
76,33 |
G3 |
33,80 |
G1 |
20 |
Tunisie |
75,83 |
G3 |
39,35 |
G1 |
21 |
Angola |
75,67 |
G3 |
28,55 |
G1 |
22 |
Cameroun |
75,67 |
G3 |
38,27 |
G1 |
23 |
Soudan |
75,50 |
G3 |
59.10 |
G2 |
24 |
Comores |
74,17 |
G3 |
30,56 |
G1 |
25 |
Cap-Vert |
74 |
G3 |
50 |
G2 |
26 |
Côte d'Iv. |
74 |
G3 |
50 |
G2 |
27 |
Gambie |
72,67 |
G3 |
41,36 |
G2 |
28 |
Sao Tomé-et-Principe |
72,67 |
G3 |
27,62 |
G1 |
29 |
Togo |
71,67 |
G3 |
43,83 |
G2 |
30 |
Lesotho |
70,50 |
G3 |
28,86 |
G1 |
31 |
Mozambique |
70,50 |
G3 |
22.22 |
G1 |
32 |
Zimbabwe |
70,33 |
G3 |
56,94 |
G2 |
33 |
Bénin |
70 |
G3 |
67,59 |
G2 |
34 |
RD Congo |
70 |
G3 |
41,82 |
G2 |
35 |
Namibie |
68,67 |
G2 |
34,88 |
G1 |
36 |
Niger |
68 |
G2 |
40,59 |
G2 |
37 |
Mali |
67 |
G2 |
44,91 |
G2 |
38 |
Algérie |
66 |
G2 |
50,93 |
G2 |
39 |
Mauritanie |
66 |
G2 |
44,29 |
G2 |
40 |
Gabon |
64 |
G2 |
29,78 |
G1 |
41 |
Sierra Leone |
61,17 |
G2 |
38,27 |
G1 |
42 |
Burundi |
60,67 |
G2 |
26,70 |
G1 |
43 |
Tchad |
58,67 |
G2 |
41,36 |
G2 |
44 |
RCA |
53,50 |
G2 |
26,54 |
G1 |
45 |
Soudan du Sud |
53,17 |
G2 |
||
46 |
Ethiopie |
52 |
G2 |
50,62 |
G2 |
47 |
Somalie |
50,50 |
G2 |
22.22 |
G1 |
48 |
Guinée-B. |
50,33 |
G2 |
26,85 |
G1 |
49 |
Guinée Eq. |
50 |
G2 |
17,59 |
G1 |
50 |
Érythrée |
14 |
G1 |
8.33 |
G1 |
51 |
Libye |
12,67 |
G1 |
3,70 |
G1 |
52 |
Djibouti |
4,50 |
G1 |
23.15 |
G1 |
Source : UIT
G1 ou limité : 0 à 40 points
G2 ou intermédiaire : 40 à 70 points
G3 ou avancé : 70 à 85 points
G3 ou leader : 85 à 100 points
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Accélérer la transformation numérique de l’administration reste un défi central pour la Tunisie. En ciblant la facturation électronique, les autorités veulent instaurer davantage de transparence, moderniser les échanges et renforcer l’efficacité fiscale.
Dans un communiqué publié le samedi 31 mai, la Direction générale des impôts (DGI) a exhorté l’ensemble des entreprises tunisiennes non encore enregistrées au système national de facturation électronique à régulariser leur situation sans tarder. Ce rappel intervient alors que les sanctions pour non-conformité entreront en vigueur dès juillet 2025, marquant une étape cruciale dans la réforme fiscale numérique du pays.
Cette obligation concerne un large éventail d’acteurs économiques, notamment les entreprises traitant avec l’État ou les collectivités locales, celles rattachées à la Direction des grandes entreprises (DGE), ainsi que les transactions interprofessionnelles de médicaments et d’hydrocarbures (hors commerce de détail). Pour se conformer, les entreprises doivent s’enregistrer via la plateforme Tunisie TradeNet (TTN), opérateur technique désigné pour le déploiement du système. L’objectif est double : assurer une meilleure traçabilité des opérations commerciales et simplifier les démarches fiscales grâce à un traitement automatisé des données.
Cette initiative s’inscrit dans un effort de modernisation du système fiscal tunisien, dicté par des impératifs internes et des engagements internationaux en matière de transparence et de bonne gouvernance. La numérisation de la facturation s’ajoute à une série de mesures mises en place pour lutter contre l’évasion fiscale, qui fait perdre à la Tunisie environ 3 milliards de dinars par an (environ 1 milliard de dollars). Elle traduit la volonté de l’État d’améliorer l’efficacité fiscale et de renforcer le contrôle des transactions commerciales.
À terme, l’adoption généralisée de la facturation électronique pourrait transformer en profondeur les rapports entre l’administration fiscale et les entreprises. Si elle est bien mise en œuvre, cette réforme contribuera à réduire la fraude, à fluidifier les contrôles et à restaurer la confiance dans le système fiscal tunisien.
Toutefois, la généralisation de la facturation électronique pourrait se heurter à certaines limites structurelles. En 2025, le taux d’accès à Internet en Tunisie atteint 84,9 %, marquant une progression de 5 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’établit à environ 136,5 %, indiquant que de nombreux Tunisiens possèdent plusieurs lignes.
Malgré ces chiffres encourageants, des disparités persistent, notamment dans les zones rurales et chez les petites entreprises, où l’usage des outils numériques reste faible. Ces écarts soulignent la nécessité d’un accompagnement renforcé, incluant des formations ciblées et un soutien technique, pour assurer l’inclusion de toutes les catégories d’acteurs économiques dans cette transition numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités égyptiennes ambitionnent d’accélérer le développement du pays à l’horizon 2030 en généralisant l’usage des TIC. Cette transformation touche l’ensemble des secteurs économiques, y compris l’éducation.
Le gouvernement égyptien souhaite accélérer l’intégration des technologies dans le système éducatif préuniversitaire. Mohamed Abdel Latif, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement technique, a discuté de cette question le vendredi 30 mai lors d’une réunion avec des représentants de Google et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Les échanges ont notamment porté sur le renforcement de la coopération en vue de déployer des modèles efficaces d’intégration technologique dans l’éducation. Il a également été question de réduire la charge de travail des enseignants et de gagner du temps grâce à une utilisation optimale de l’intelligence artificielle (IA).
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition de transformation numérique portée par le gouvernement égyptien à travers la stratégie « Digital Egypt 2030 ». L’exécutif entend faire du numérique un levier central du développement socio-économique, en misant sur le renforcement des TIC et la modernisation de l’infrastructure télécoms nationale. Dans ce sens, le pays vise une refonte complète de son système éducatif d’ici 2030, avec un passage à un modèle d’apprentissage centré sur les compétences et une expansion significative de l’enseignement numérique.
Le recours au numérique pour l’éducation est validé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Elle estime que la technologie offre deux grands types de possibilités. « Premièrement, elle peut améliorer l’enseignement en comblant les lacunes en matière de qualité, en multipliant les occasions de s’exercer, en augmentant le temps disponible et en personnalisant l’enseignement. Deuxièmement, elle peut engager les apprenants en variant la façon dont le contenu est représenté, en stimulant l’interaction et en incitant à la collaboration », peut-on lire dans le « Global Education Monitoring Report 2023 ».
Il convient de rappeler que si le gouvernement égyptien travaille déjà avec l’UNICEF et Google, les nouvelles pistes de collaboration évoquées en sont encore au stade des discussions. Aucun accord n’a été signé, ni même officiellement annoncé à ce jour. Par ailleurs, l’intégration des TIC dans le secteur éducatif pourrait se heurter à plusieurs obstacles. La réussite du processus dépend notamment de la disponibilité d’une connectivité fiable et de qualité dans les établissements scolaires. D’autres défis incluent les équipements des écoles, les compétences numériques des enseignants, la cybersécurité…
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
La RDC scelle un partenariat avec Huawei pour tester un modèle de village intelligent
La République démocratique du Congo a signé un partenariat avec Huawei pour lancer un projet pilote de village intelligent. Ce projet vise à améliorer les conditions de vie en milieu rural grâce à des technologies numériques intégrées, incluant l'accès à Internet haut débit, la formation aux compétences numériques et la numérisation des services publics locaux tels que l'état civil, la santé et l'éducation.
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Cybersécurité : l’Algérie s’allie à la Russie pour renforcer sa défense numérique
L'Algérie a signé un accord avec la société russe Positive Technologies pour renforcer sa cybersécurité. Ce partenariat prévoit des projets conjoints de recherche, le développement de solutions adaptées au contexte algérien et des programmes de formation pour renforcer les compétences locales. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique de l'Algérie et vise à protéger les infrastructures sensibles face à la recrudescence des cyberattaques.
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Togo : une nouvelle stratégie numérique en préparation pour la période 2025-2030
Le Togo élabore sa stratégie numérique « Togo Digital 2025-2030 » pour renforcer la couverture réseau, développer les compétences locales, améliorer la cybersécurité et soutenir les start-up. Cette initiative vise à consolider les acquis précédents et à faire du pays un hub technologique régional.
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République du Congo : vers un partenariat entre l’AUF et l’ANSSI sur la cybersécurité et l’IA
L'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI) de la République du Congo envisagent un partenariat pour renforcer la cybersécurité et l'intelligence artificielle. Ce projet vise à développer des formations techniques et éthiques, des ateliers de sensibilisation et à renforcer les synergies entre le monde académique et les institutions publiques.
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Le Ghana s'intéresse à une solution locale pour former un million de codeurs
Le Ghana envisage de collaborer avec TECHAiDE pour intégrer le dispositif hors ligne « Asanka » dans son programme visant à former un million de codeurs en quatre ans. Fonctionnant sans Internet, Asanka offre des contenus éducatifs variés et pourrait faciliter l'accès à la formation numérique, notamment en milieu rural.
Le Ghana s'intéresse à une solution locale pour former un million de codeurs
Officiellement estimé à 9,7 %, le chômage en Algérie touche particulièrement les jeunes. Pour y remédier, les autorités misent sur le numérique pour rapprocher formation et emploi grâce à l’échange de données.
L’Algérie renforce sa stratégie de transformation numérique en misant sur l’intégration des systèmes d’information publics. Le jeudi 29 mai, les ministères du Travail et de la Formation professionnelle ont signé une convention-cadre visant à interconnecter leurs plateformes numériques, afin d’aligner les politiques de formation et d’emploi.
Concrètement, la convention prévoit l’instauration d’un système intégré facilitant l’échange instantané et sécurisé de données entre les plateformes numériques des deux ministères. L’objectif est de développer des outils de planification et de prospective, et de renforcer la coordination entre la formation professionnelle et l’emploi, afin de répondre aux besoins du marché et de construire une économie moderne basée sur les compétences et des données précises.
Le ministre du Travail, Fayçal Bentaleb (photo, au centre), a souligné que cet accord s’inscrit dans les directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui prône une approche intégrée pour former des compétences adaptées aux besoins du marché du travail. Il a précisé que plus de 516 000 bénéficiaires de l’allocation chômage ont été orientés vers des formations courtes, dont 263 000 ont obtenu une certification professionnelle.
Ce partenariat s’inscrit également dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique, « Algérie Numérique 2030 », qui repose sur cinq axes fondamentaux : le développement des infrastructures numériques de base, la formation et le renforcement des compétences, et la gouvernance numérique. Le volet capital humain est au cœur de cette stratégie, visant à former et insérer les jeunes dans les métiers du numérique et des nouvelles technologies.
Une fois opérationnel, le partenariat devrait permettre une meilleure adéquation entre les formations proposées et les compétences recherchées sur le marché du travail. L’échange automatisé des données permettra d’orienter plus efficacement les jeunes vers des filières porteuses, tandis que les décideurs disposeront d’outils précis pour anticiper les besoins en main-d’œuvre qualifiée. À terme, cette interconnexion devrait contribuer à moderniser la gestion publique de l’emploi, à fluidifier l’insertion professionnelle et à accélérer la transition vers une économie fondée sur la connaissance.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités ghanéennes ont récemment lancé un programme visant à former un million de codeurs. L’accès au programme pourrait être limité par un manque d’accès à Internet.
Samuel Nartey George (photo, au centre), ministre ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, envisage une collaboration avec l’entreprise technologique locale TECHAiDE. Le ministre estime que le dispositif sans fil « Asanka », un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne, présenté le jeudi 29 mai, pourrait jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du programme gouvernemental de formation d’un million de codeurs sur quatre ans.
« Ce partenariat devrait avoir un impact significatif sur le secteur éducatif au Ghana ainsi que sur le programme "Un million de codeurs", qu’il contribuera à rendre plus accessible, efficace et économique », a indiqué le ministère de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le partenariat prévoit également la construction de laboratoires informatiques équipés du dispositif, permettant aux élèves d’y accéder.
Selon le site web de l’entreprise, le dispositif ne nécessite pas d’accès à Internet. Les utilisateurs s’y connectent via le Wi-Fi. Portable, il fonctionne avec seulement 5 watts et peut être alimenté par un chargeur USB, une batterie externe ou un panneau solaire. Il donne accès à des contenus variés : programmes scolaires ghanéens, sujets BECE (Basic Education Certificate Examination), sites éducatifs, vidéos, livres numériques, ressources éducatives de l’UNESCO et jeux interactifs.
L’adoption de ce dispositif pourrait simplifier l’accès à la formation en codage pour les bénéficiaires. Par exemple, ils n’auront plus à acheter des forfaits Internet, dans un contexte où les consommateurs se plaignent de la cherté croissante des services Internet. Le ministre a même convoqué les opérateurs télécoms sur la question pour ce 30 mai.
Pour l’instant, la collaboration n’en est qu’à une phase exploratoire. Si le ministre a manifesté son intérêt, aucun accord n’a encore été signé ni annoncé officiellement. TECHAiDE prévoit même de lancer un projet pilote pour tester et perfectionner sa solution, en vue d’une adoption à plus grande échelle et d’une intégration dans les programmes scolaires. Par ailleurs, l’utilisation du dispositif Asanka nécessite un terminal (ordinateur, tablette ou smartphone). L’accès à ces équipements, notamment en milieu rural, reste un obstacle potentiel qui pourrait freiner la diffusion et l’usage de la solution.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’heure où la sécurisation des données personnelles devient un enjeu crucial en Afrique, la RDC franchit une étape décisive avec le lancement de son passeport biométrique. Ce document apporte une réponse concrète aux défis croissants liés à la fraude et à la cybersécurité.
La République démocratique du Congo a lancé, le mardi 27 mai, son nouveau passeport biométrique conforme aux standards internationaux. Ce document, fruit d’une réforme portée par le gouvernement, s’inscrit dans une volonté plus large de sécuriser l’identité des citoyens tout en renforçant la souveraineté numérique du pays.
Disponible à partir du 5 juin, ce passeport intègre une puce électronique RFID sans contact contenant les données biométriques du titulaire. Il comprend également une page en polycarbonate ultra-résistante, ainsi que des éléments de sécurité visuelle tels que des hologrammes, des encres UV et des filigranes, rendant la falsification quasiment impossible. Le passeport passe de 32 à 38 pages, offrant une capacité accrue aux voyageurs fréquents.
Un outil contre la fraude et pour la souveraineté numérique
Selon la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, ce document est conforme à la norme 39794 de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), garantissant à la fois la libre circulation des citoyens congolais et la sécurité de leurs données personnelles.
En intégrant des technologies biométriques avancées, le nouveau passeport permet une identification fiable et immédiate. Il représente une barrière efficace contre la falsification de documents, le trafic d’identités et l’usurpation, dans un contexte régional où les menaces cyber se multiplient.
Une porte d’entrée vers la numérisation des services consulaires
Le lancement de ce passeport s’inscrit dans le Programme d’action du gouvernement 2024–2028, qui prévoit la numérisation progressive des services publics et l’intégration de technologies avancées dans les documents officiels. Les citoyens congolais pourront désormais déposer leur demande en ligne via le portail www.passeport.gouv.cd, avec paiement électronique ou auprès de la banque Equity BCDC. Des centres de capture biométrique sont en cours d’installation dans les chefs-lieux de province.
Cette transition vers un système numérisé vise à simplifier les démarches, à réduire les délais d’obtention et à fiabiliser les bases de données d’état civil, alors que près de 70 % des procédures liées aux documents de voyage sont encore réalisées hors ligne en RDC.
Vers une administration connectée et un écosystème de services numériques
À terme, ce passeport biométrique pourrait faciliter l’intégration numérique en donnant accès à des services gouvernementaux sécurisés, tels que les e-visas et l’obtention en ligne des documents d’état civil. Il permettrait également d’alimenter une base de données nationale interopérable, utile pour la planification sociale, la politique migratoire, ou encore l’amélioration des services frontaliers.
Pour concrétiser cette ambition, la RDC devra cependant s’appuyer sur un cadre juridique solide en matière de protection des données et mettre en place une infrastructure d’identification numérique fiable, interconnectée et respectueuse des droits des citoyens à l’ère de la transformation numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Cyber Africa Forum (CAF) tiendra sa cinquième édition les 24 et 25 juin 2025 à Cotonou, au Bénin. Organisé cette année avec le soutien du Ministère de l’Économie et des Finances ainsi que du Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, cet événement ayant rassemblé plus de 6000 participants ces 4 dernières années a dévoilé un programme ambitieux lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 23 mai à Abidjan.
Placée sous le thème central « Résilience des écosystèmes numériques : de la nécessité de changer de paradigme », sa 5e édition rassemblera plus de 4 ministres africains en charge du numérique, plus de trente dirigeants, une dizaine de startups du continent, ainsi que de nombreux acteurs clés de l’écosystème numérique africain.
La conférence de presse organisée le 23 mai à Abidjan a permis de présenter les grandes orientations de la 5ᵉ édition du Cyber Africa Forum (CAF), qui s’inscrit dans une dynamique de convergence régionale autour des enjeux stratégiques de la transformation numérique et de la cybersécurité sur le continent.
Placée sous le thème « Résilience des écosystèmes numériques : de la nécessité de changer de paradigme », cette édition mettra l’accent sur les solutions concrètes à déployer pour accélérer le développement du secteur numérique en Afrique. Elle soulignera également l’urgence de repenser les mécanismes de coopération entre acteurs publics et privés afin de bâtir une nouvelle dynamique continentale. Le programme s’annonce riche en temps forts, avec des conférences, des tables rondes, des rencontres d’affaires Business to Business (BtoB) et Business to Government (BtoG), ainsi que des sessions de networking ciblé.
À cette occasion, plusieurs acteurs ivoiriens prendront part à l’événement, dont L'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI), le Village des Technologies de l'Information et de la Biotechnologie (VITIB) et une délégation du Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation, conduite par le ministre Kalil Konaté.
Karen Diallo, Directrice de la Transformation Digitale au sein du ministère, a déclaré : « Nous voulons faire de la Côte d’Ivoire un champion de l’intelligence artificielle dans la région, et nous porterons cette ambition très haut au Bénin lors du CAF. »
La conférence de presse a également mis en avant le rôle central des startups dans la transformation numérique en Afrique. Huit startups membres du Ci20 – le collège d’entreprises de l’innovation en Côte d’Ivoire – participeront à l’édition 2025 du CAF afin de présenter leurs solutions et renforcer leur visibilité à l’échelle régionale dont la startup Djamo qui a récemment levé 17 millions de dollars.
Joseph Biley, co-fondateur du Ci20 et CEO de la startup JooL International, a déclaré : “L’ouverture régionale est essentielle pour structurer un marché numérique africain intégré. La participation du Ci20 au CAF 2025 à Cotonou a pour vocation de connecter nos startups à des réseaux d’affaires, des financeurs et des décideurs stratégiques. Le CAF est la définition même d’avancer ensemble. Nous nous associons au CAF pour voir ce qui se fait de meilleur au Bénin et pour montrer ce que nous avons d’excellent en Côte d’Ivoire”
La conférence de presse a mis en évidence les thématiques clés qui structurent cette 5ᵉ édition du Forum, notamment :
Enfin, L’Advisory Board du Cyber Africa Forum remettra 4 distinctions :
Face à une croissance et une sophistication des cybermenaces, Franck Kié, Commissaire Général du CAF, a insisté sur la nécessité d’un sursaut continental : « Certains pays ne perçoivent pas qu’ils sont encore des cibles des cybercriminels, ce qui entraîne un faible investissement dans la cybersécurité ».
« Il est temps de passer du plaidoyer à l’action », a-t-il ajouté.
En complément du programme officiel, plusieurs activités parallèles sont prévues : visites d’affaires au Bénin, masterclass thématiques et rencontres de networking, afin d’offrir aux participants les meilleures opportunités de collaboration et de visibilité.
Avec plus de 1 000 décideurs attendus, issus de l’ensemble du continent africain et d’ailleurs, le Cyber Africa Forum 2025 à Cotonou s’annonce comme un rendez-vous stratégique pour comprendre les enjeux de la révolution numérique en cours, nouer des alliances durables, et contribuer à l’émergence d’une Afrique numérique résiliente, innovante et souveraine.
À propos du Cyber Africa Forum (CAF)
Fondé en 2020 par Franck Kié, Président de Ciberobs – Make Africa Safe - et Managing Partner de Ciberobs Consulting, le Cyber Africa Forum (CAF) est la plateforme d’influence et d’affaires des leaders et hauts dirigeants du secteur numérique en Afrique. En 4 ans, le CAF a réuni plus de 6 000 participants et plus de 100 partenaires et sponsors. Plus de 50 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie ont été représentés et plus de 500 rendez-vous d’affaires ont été organisés. Pour en savoir plus sur le Cyber Africa Forum, consultez : https://www.cyberafricaforum.com/
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Face à la montée des enjeux technologiques, la formation et la cybersécurité deviennent des priorités stratégiques. Une nouvelle dynamique de collaboration se dessine entre institutions éducatives et acteurs de la sécurité numérique pour bâtir un avenir numérique résilient.
L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) – région Afrique centrale et Grands Lacs – et l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) du Congo envisagent un partenariat renforcé dans le domaine du numérique.
En marge du Salon Osiane de la tech à Brazzaville, André Alain Kiyindou, directeur régional de l’AUF, a rencontré Oboulas Conrad, directeur général de l’ANSSI. Les discussions ont porté sur plusieurs axes de coopération visant à soutenir la transition numérique du pays et à répondre aux nouveaux défis technologiques.
Parmi les priorités abordées figurent l’appropriation de l’intelligence artificielle (IA) par les jeunes générations, la sensibilisation à la cybercriminalité, ainsi que la mise en place de contenus adaptés à la formation professionnelle dans les domaines du numérique. Les deux parties se sont accordées sur l’importance de proposer une offre de formation pertinente, à la fois technique et éthique, pour accompagner les mutations du marché de l’emploi et garantir un usage responsable des technologies.
Cette initiative traduit une volonté commune de construire un écosystème numérique solide, inclusif et sécurisé. Elle répond également à l’ambition du Congo de développer une souveraineté numérique tout en consolidant ses capacités humaines dans les secteurs stratégiques liés aux TIC. Avec une population dont 76 % des habitants ont moins de 35 ans, selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitation de 2023, le Congo dispose d’un vivier important pour le développement du secteur numérique.
Cependant, le taux de chômage des jeunes âgés de 18 à 35 ans atteint 41 %, d'après une enquête d'Afrobarometer. Ce partenariat pourrait ainsi contribuer à une offre de formation adaptée, à la fois technique et éthique, afin d’accompagner les mutations du marché de l’emploi et garantir un usage responsable des technologies.
La rencontre entre l’AUF et l’ANSSI pourrait aboutir, dans les mois à venir, à des projets concrets, notamment la création de modules de formation conjoints, l'organisation d'ateliers de sensibilisation et le renforcement des synergies entre le monde académique et les institutions publiques en charge de la cybersécurité.
Samira Njoya
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Dans le cadre de leur stratégie de transformation numérique, les autorités libériennes entendent mettre les TIC au service de tous les secteurs de l’économie.
Le gouvernement libérien entend exploiter les technologies numériques pour élargir l’accès à l’assurance maladie des citoyens vulnérables. Un protocole d’accord a été signé à cet effet le mardi 27 mai entre l’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA), en collaboration avec le Registre national d’identification (NIR) et la Compagnie nationale d’assurance (NICOL). Le projet pilote, dont l’enrôlement débutera le 1er juillet, cible 5 000 personnes.
« Le protocole d’accord constitue un projet pilote qui offrira une couverture santé à des groupes souvent défavorisés, notamment les personnes en situation de handicap, les femmes et les jeunes sans emploi, les femmes enceintes sans soutien, ainsi que les enfants impliqués dans le commerce de rue », explique le régulateur télécoms dans un communiqué sur Facebook.
Selon les termes du protocole d’accord, la collaboration reposera sur les systèmes d’identification numérique fournis par le NIR pour assurer une vérification fiable des bénéficiaires et une gestion efficace des données. De son côté, la LTA assurera la supervision technologique afin de garantir la sécurité des communications et la qualité de la prestation des services.
Cette initiative s’inscrit dans l’engagement du président Joseph Nyuma Boakai, exprimé lors de son premier discours sur l’état de la nation, de lancer un régime national d’assurance maladie destiné à permettre aux personnes appartenant aux couches les plus défavorisées de notre société d’accéder à des soins de santé abordables. Abdullah Kamara, président par intérim de la LTA, a déclaré que les études menées dans d’autres pays ont montré que la technologie peut jouer un rôle de catalyseur dans ce domaine. Le pays est également engagé dans un processus de transformation numérique.
Il est important de souligner qu’il s’agit, pour l’instant, d’un projet pilote. S’il s’avère concluant, il permettra d’évaluer l’efficacité des processus d’enrôlement, la qualité des services fournis et les retours des bénéficiaires, afin d’affiner le dispositif et de préparer son éventuelle extension à plus grande échelle.
Cependant, la faible pénétration du numérique, en particulier en milieu rural, pourrait ralentir sa mise en œuvre. Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet au Liberia était de seulement 23,5 % en 2023. L’organisation indique également que 59 % des Libériens possédaient un téléphone mobile, sans préciser combien disposent effectivement d’un smartphone.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que la stratégie nationale de transformation numérique touche à sa fin, le Togo engage la rédaction d’un nouveau plan directeur. L’ambition est de faire du pays un hub régional du numérique, moteur d’innovation et de développement inclusif.
Le gouvernement togolais, à travers le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, a récemment lancé un processus de recrutement pour sélectionner un consultant chargé d’élaborer la prochaine stratégie numérique du pays. Baptisée « Togo Digital 2025-2030 », cette nouvelle feuille de route vise à actualiser le cadre stratégique mis en place en 2020, en intégrant les dernières évolutions technologiques ainsi que les priorités nationales émergentes.
Le futur document stratégique reposera sur une série de programmes et projets prioritaires visant à renforcer la numérisation des services publics, stimuler l’entrepreneuriat numérique, favoriser l’accès aux services digitaux pour les populations marginalisées et appuyer la croissance économique grâce à l’innovation.
Cette initiative traduit l’ambition du Togo de devenir un acteur numérique majeur en Afrique de l’Ouest, capable d’attirer des investissements dans les technologies de l'information et de la communication. En 2022, le secteur numérique représentait environ 4 % du PIB national, un chiffre en progression, mais encore en deçà de l'objectif qui est de 10 % dans les prochaines années.
Malgré les avancées, les défis restent importants. En 2023, selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le taux de pénétration d’Internet atteignait 84,72 %, avec plus de 7,8 millions d’abonnés mobiles sur une population estimée à 8,9 millions d’habitants. Toutefois, l’usage des services numériques reste inégal selon les régions et les catégories sociales.
La stratégie « Togo Digital 2025-2030 » devrait intégrer plusieurs axes majeurs, notamment l’amélioration de la couverture réseau, le développement des compétences numériques locales, le renforcement de la cybersécurité et le soutien à l’écosystème des start-up technologiques.
Elle viendra également consolider les acquis de la précédente stratégie, qui avait permis des avancées notables telles que la mise en service de la plateforme gouvernementale « e-Gouv », la création de centres de services numériques, ou encore l’adoption de textes législatifs structurants sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.
À travers cette nouvelle feuille de route, les autorités togolaises ambitionnent de dynamiser l’innovation, renforcer la souveraineté technologique et accélérer la transformation socio-économique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Soumise à une recrudescence de cyberattaques ces dernières années, l’Algérie s’emploie à renforcer sa résilience numérique. Le pays dispose d’une stratégie nationale dédiée et mise désormais sur des partenariats technologiques pour sécuriser durablement son espace numérique.
L’Entreprise publique économique Proxylan SPA, filiale du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST), a signé le dimanche 25 mai un protocole d’accord avec l’entreprise russe Positive Technologies, spécialisée dans les solutions de cybersécurité. L’objectif est de renforcer les capacités algériennes en matière de protection des systèmes d’information, alors que le pays intensifie ses efforts de numérisation dans les secteurs public et privé.
« Il s’agit d’un pas extrêmement positif pour le développement des programmes de cybersécurité au profit des entreprises et institutions algériennes dans tous les secteurs du numérique. Un tel partenariat illustre les liens forts entre l’Algérie et la Russie », a déclaré Idris Si-ahmed, directeur général de Proxylan.
Concrètement, l’accord prévoit la mise en place de projets conjoints axés sur la recherche, la conception de solutions de cybersécurité adaptées au contexte algérien, ainsi que le déploiement de programmes de formation destinés à renforcer les compétences locales. La coopération pourrait aussi s’étendre à d’autres domaines technologiques, comme les villes intelligentes, les systèmes gouvernementaux électroniques et les services numériques critiques, notamment bancaires.
Ce partenariat s’inscrit dans le prolongement de l’accord stratégique signé en 2023 entre les présidents Abdelmadjid Tebboune (Algérie) et Vladimir Poutine (Russie), qui vise à intensifier les relations bilatérales dans les secteurs d’avenir.
À travers cette initiative, l’Algérie cherche à se doter d’une infrastructure numérique souveraine, capable de soutenir sa transformation numérique en cours. Dans ce contexte, la cybersécurité devient un pilier stratégique, alors que les attaques informatiques ciblant les institutions et les entreprises se multiplient. Selon les données de Kaspersky, plus de 70 millions de cyberattaques ont visé l’Algérie, en partie alimentées par l’essor du télétravail et la généralisation de la connectivité. Cette situation accentue la nécessité de solutions adaptées et de compétences spécialisées pour protéger les infrastructures sensibles.
Du côté russe, Positive Technologies est considérée comme un leader du secteur. La société fondée en 2002 et cotée à la Bourse de Moscou compte parmi ses clients des entités sensibles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le partenariat avec l'Algérie pourrait permettre à Positive Technologies d’étendre sa présence en Afrique du Nord, tout en répondant à une demande croissante pour des solutions de cybersécurité adaptées aux contextes nationaux.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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