Alors que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt et un pays africains figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.
La Mauritanie a participé la semaine dernière au premier exercice arabe de cybersécurité organisé à Doha, au Qatar. L’initiative, qui a réuni 21 pays, s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les autorités mauritaniennes pour renforcer la sécurité numérique dans le pays.
« Cet exercice vise à renforcer la coopération arabe dans le domaine de la cybersécurité, à développer la préparation technique et administrative des pays participants pour faire face aux cyberattaques et gérer les crises numériques. Il constitue également une étape importante vers la construction d’un espace numérique arabe plus sûr et plus efficace », a indiqué le ministère de la Transition numérique dans un communiqué publié le mardi 25 novembre sur sa page Facebook.
La cybersécurité figure désormais parmi les axes majeurs de coopération internationale de la Mauritanie, comme souligné récemment avec les États-Unis. Ces dernières années, le pays s’est doté d’une Stratégie nationale de sécurité numérique 2022-2026, articulée autour de six objectifs stratégiques couvrant la gouvernance, la protection des infrastructures critiques, la lutte contre la cybercriminalité, la sensibilisation et le développement des compétences, ainsi que la coopération nationale et internationale.
En avril 2024, les autorités ont également créé, par décret, l’Agence nationale de cybersécurité et de certification électronique (ANCCE). Sa mission consiste, entre autres, à protéger le cyberespace national et à améliorer la gouvernance de la cybersécurité. Cette création s’inscrit dans la continuité des avancées réalisées, notamment la ratification en 2023 de la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.
Ces efforts répondent à un contexte continental et mondial marqué par une transformation numérique accélérée, accompagnée d’une recrudescence des menaces cybernétiques. En janvier dernier, le gouvernement a lancé le projet Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros (4,6 millions USD) en partenariat avec la coopération allemande. L’initiative vise à intégrer davantage les outils numériques dans la gestion publique pour moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services publics ont déjà été numérisés depuis le début de l’année, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la justice.
Toutefois, l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne que les pays doivent investir massivement dans la cybersécurité pour tirer pleinement profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans son Indice global de cybersécurité 2024, l’organisation classe la Mauritanie au quatrième et avant-dernier niveau. Le pays affiche une bonne performance dans le pilier du cadre législatif, mais doit intensifier ses efforts dans les volets organisationnels, techniques, de développement des capacités et de coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec l’essor des technologies numériques, La Poste ivoirienne se voit confrontée à un défi majeur : celui de s’adapter à un environnement de plus en plus digitalisé. Cette adaptation passe par la mise en place de nouvelles solutions tech capables de moderniser ses services et de sécuriser les échanges.
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect (groupe Bahreïn) et Post Connect (groupe Egypt Post) ont signé, le lundi 24 novembre à Berne en suisse, au siège de l’Union postale universelle (UPU), un mémorandum d’entente (MoU) destiné à accélérer la transformation numérique de l’opérateur postal ivoirien. À travers ce partenariat, les trois acteurs prévoient de déployer des technologies numériques sécurisées et évolutives, destinées à améliorer l’efficacité des services et la qualité de l’expérience client.
Communiqué de presse
— La Poste de Côte d'Ivoire (@posteciv) November 24, 2025
⁰⁰Abidjan, Côte d’Ivoire – 24 novembre 2025
La Poste de Côte d’Ivoire, Beyon Connect et Post Connect s’allient pour contribuer à l’accélération de la transformation numérique du pays
Ce matin à Berne (Suisse), au siège de l’Union Postale Universelle… pic.twitter.com/qNfqXWRypQ
« Cette signature marque une étape décisive dans la modernisation de La Poste de Côte d’Ivoire et dans notre mission d’opérateur membre de l’écosystème national de transformation numérique. Avec nos partenaires Post Connect et Beyon Connect, nous allons déployer des solutions innovantes qui simplifieront la vie des citoyens et renforceront l’efficacité des institutions », a déclaré Isaac Gnamba-Yao, le directeur général de La Poste de Côte d’Ivoire.
Le MoU prévoit une phase pilote de six mois pour tester deux solutions clés : OneID et OneBox. OneID est un système d’identité numérique vérifiée permettant l’authentification fiable des usagers et la validation de documents officiels tels que cartes d’identité ou passeports. OneBox, quant à elle, est une plateforme d’échanges sécurisés, facilitant la communication dématérialisée entre citoyens, administrations et entreprises, tout en garantissant la confidentialité et l’intégrité des informations.
L’expérimentation portera ainsi sur la vérification d’identités, la validation ou la signature électronique de documents, ainsi que sur l’échange sécurisé de données administratives. Ces technologies, pouvant être déployées en cloud ou installées directement sur les infrastructures de la Poste, ont été conçues pour s’intégrer aux systèmes existants sans perturber les opérations.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de modernisation du secteur postal ivoirien. Depuis plusieurs années, La Poste de Côte d’Ivoire cherche à adapter son modèle aux mutations numériques, dans un contexte où la digitalisation des services devient un impératif aussi bien pour améliorer l’efficacité opérationnelle que pour maintenir son rôle d’acteur essentiel de service public.
L’État ivoirien a d’ailleurs inscrit la modernisation postale parmi ses priorités. Pour l’exercice 2026, le ministère de la Transition numérique dispose d’un budget de 83,2 milliards FCFA (145,9 millions de dollars américains), dont 46 milliards FCFA spécifiquement affectés au Programme 2 consacré au développement de l’économie numérique et à la mise à niveau du service postal.
La réussite de la phase pilote dépendra néanmoins de plusieurs facteurs, notamment la capacité de la Poste à intégrer ces outils dans ses processus internes, l’adhésion des utilisateurs, ainsi que l’appui des autorités de régulation. Si la mise en œuvre est concluante, le partenariat devrait contribuer à améliorer l’accès des citoyens à des services numériques plus efficaces, à renforcer la sécurité et la fiabilité des procédures administratives dématérialisées, et à favoriser l’inclusion numérique dans tout le pays grâce au vaste réseau de La Poste.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour réussir sa nouvelle stratégie numérique, le Sénégal mise sur des partenariats solides avec des acteurs expérimentés, capables de l’accompagner dans ses ambitions de transformation.
Le Sénégal et l’Azerbaïdjan envisagent de renforcer leur coopération dans le domaine du numérique. Le mardi 25 novembre, en marge de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (CMDT), le ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a rencontré Farid Osmanov, président de l’Innovation and Digital Development Agency (IDDA), l’agence publique en charge du développement numérique et de l’innovation technologique en Azerbaïdjan, pour examiner des pistes de collaboration technologique.
Rencontre entre le MCTN et l’IAAD d’Azerbaïdjan : vers une coopération numérique renforcée
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) November 25, 2025
En marge de la CMDT-25, le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique Alioune SALL a rencontré M. Farid Osmanov, pic.twitter.com/KsUaSSX50U
Au cours des échanges, Farid Osmanov a présenté plusieurs solutions développées par l’agence, dont la super-application MyGov, utilisée par plus de 2 millions de citoyens, ainsi que la stratégie azerbaïdjanaise intégrant IA, cybersécurité et identité numérique. Il a également évoqué Digital Bridge, un dispositif d’interconnexion entre plateformes publiques et entreprises, notamment les banques.
Le ministre Alioune Sall a, de son côté, rappelé les priorités du Sénégal en matière de transformation digitale, notamment la modernisation des services de l’État, le développement de nouveaux services numériques et l’amélioration des infrastructures. Les deux parties ont convenu d’avancer vers un cadre de partenariat formalisé portant sur l’administration numérique, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
La réunion intervient dans un contexte où Dakar comme Bakou accélèrent leurs chantiers digitaux. Le New Deal technologique, lancé en février 2025, prévoit environ 1,7 milliard de dollars d’investissements pour moderniser l’administration et soutenir l’économie numérique sénégalaise. En Azerbaïdjan, l’IDDA pilote la stratégie nationale de développement digital et multiplie les déploiements de solutions publiques.
Une coopération structurée offrirait des avantages aux deux pays. Le Sénégal pourrait tirer profit de l’expérience azerbaïdjanaise en numérisation de l’administration, en identité numérique et dans plusieurs autres domaines, d’autant que l’Azerbaïdjan figure parmi les pays avancés en matière d’e-gouvernance, avec un indice de 0,7607 sur 1 selon les Nations unies. Pour sa part, un partenariat avec le Sénégal permettrait à l’Azerbaïdjan de renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest et de valoriser ses solutions numériques sur un marché en croissance.
Samira Njoya
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Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Les autorités ont récemment rencontré la Banque mondiale pour renforcer leur partenariat dans ce sens.
Le Ghana explore des opportunités de coopération dans le numérique avec la Pologne. La question était au cœur des discussions lors d’une réunion bilatérale entre les deux parties la semaine dernière, en marge de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (WTDC-25). Organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’édition 2025 se tient du lundi 17 au vendredi 28 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Dans un communiqué publié le samedi 22 novembre sur sa page Facebook, le ministère ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation a précisé que la rencontre a porté sur l’exploration de partenariats potentiels dans les domaines spécifiques de la cybersécurité, l’e-gouvernance, le développement des compétences numériques, les infrastructures TIC et l’innovation.
Selon le ministère, cette rencontre souligne l’engagement du Ghana à tirer parti de partenariats internationaux pour accélérer son agenda de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le pays s’est notamment rapproché des Émirats arabes unis, de Singapour, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. La plupart de ces pays font partie des leaders mondiaux en matière de transformation numérique. Cela intervient alors que la GSMA estime que le numérique pourrait générer une valeur ajoutée de 40 milliards de cedis ghanéens (environ 3,6 milliards de dollars) à l’économie nationale d’ici 2029.
En 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place sur 193. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084. La Pologne, de son côté, s’est classée 37e mondiale avec un score de 0,8648 sur 1.
Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire sur le plan du développement des capacités. La Pologne, quant à elle, est classée dans le deuxième palier, celui juste en dessous de celui des modèles à suivre.
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement ivoirien ambitionne de moderniser les services publics et de développer un écosystème d’innovation performant. La collaboration avec des partenaires expérimentés apparaît essentielle pour accélérer ces ambitions.
Le directeur de cabinet du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Raymond Assoua, a reçu le lundi 24 novembre, à Abidjan, une délégation de la Fondation Skolkovo conduite par l’ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire, Alexey Saltykov. Cette rencontre s’inscrit dans un programme de coopération destiné à renforcer les échanges entre la Côte d’Ivoire et la Russie dans les secteurs du numérique, de l’innovation technologique et du développement d’écosystèmes innovants.
Les discussions ont porté sur plusieurs axes stratégiques, notamment le développement de technopoles, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les secteurs publics et privés, ainsi que l’accélération de la digitalisation des services administratifs. La mission russe a également présenté l’expertise de Skolkovo dans la conception d’écosystèmes d’innovation, un modèle susceptible d’inspirer les ambitions ivoiriennes en matière de villes technologiques.
Au cours de la réunion, des pistes de collaboration concrètes ont été identifiées entre la Fondation Skolkovo et le VITIB, le parc technologique ivoirien basé à Grand-Bassam. Le directeur général du VITIB a exposé les infrastructures existantes ainsi que les projets en cours, ouvrant la voie à de futures initiatives communes dans l’incubation de start-up, la recherche appliquée ou encore le déploiement de solutions numériques souveraines.
La visite intervient au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale ivoirienne d’un budget de 83,27 milliards FCFA (environ 146 millions USD) pour 2026, pour soutenir la transformation numérique du pays. Ce financement vise notamment la modernisation du secteur postal, la mise en œuvre du service universel des communications électroniques et le développement de l’économie numérique.
La Fondation Skolkovo est l’un des principaux pôles d’innovation de Russie, spécialisée dans l’accompagnement de start-up technologiques, le développement de technopoles et la recherche en IA via son partenariat avec l’Institut Skoltech. Son expertise pourrait appuyer la Côte d’Ivoire dans la formation de talents et la mise en place de projets pilotes en innovation et services numériques.
Pour l’heure, aucun accord formel n’a encore été annoncé. Toutefois, la délégation effectuera une visite du VITIB ce mardi 25 novembre afin de poursuivre les échanges techniques et d’explorer plus en profondeur les opportunités de partenariats.
Samira Njoya
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Le gouvernement botswanais ancre le numérique au cœur de sa transformation. De nouveaux projets annoncés visent à renforcer l’accès aux services numériques, moderniser les infrastructures et soutenir l’innovation dans tous les secteurs de l’économie.
Un an après sa nomination à la tête du ministère des Communications et de l’Innovation du Botswana, David Tshere (photo, à gauche) a présenté le jeudi 20 novembre les grandes lignes de sa feuille de route. Il a souligné l’ambition du gouvernement de faire de la transformation numérique un moteur de croissance, d’inclusion et de compétitivité pour le pays.
Parmi les annonces phares, le ministre a révélé une réduction significative des coûts d’Internet et des données mobiles, visant à rendre l’accès au numérique plus abordable pour les citoyens et les entreprises. Il a également présenté un plan d’extension de l’infrastructure de fibre optique vers les zones rurales et mal desservies, pour accroître la connectivité nationale et favoriser l’inclusion numérique.
Le ministre Tshere a confirmé la mise en service imminente du centre de données Digital Delta, dont l’ouverture officielle est programmée pour le mardi 25 novembre à Gaborone. Cette installation de pointe a pour objectif de renforcer les capacités numériques nationales, héberger des services cloud critiques et soutenir les applications gouvernementales et privées dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’éducation, la santé et l’administration publique.
Cette feuille de route s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, incluant la plateforme gouvernementale 1Gov, en expansion, et la mise en place d’une législation numérique progressive couvrant la cybersécurité, la protection des données et l’innovation technologique. Le Botswana prévoit également de commercialiser les données du satellite BOTSAT-1, destinées à soutenir l’agriculture, l’environnement et les infrastructures intelligentes.
Les résultats des initiatives précédentes confirment les progrès du pays. Selon l’édition 2025 du rapport « Measuring Digital Development – ICT Development Index » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Botswana se classe 6ᵉ en Afrique avec un indice de 82,1 sur 100, reflétant la progression de l’utilisation des TIC et le développement d’un écosystème numérique solide. En matière de pénétration en ligne, DataReportal estime que 2,09 millions d’individus utilisaient Internet au Botswana à la fin 2025, soit une pénétration de 81,4 %.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Mauritanie a lancé un vaste chantier de modernisation de ses services publics, pour les rendre plus accessibles et efficaces grâce au numérique. Plusieurs plateformes ont été récemment mises en ligne, facilitant l’accès aux informations, aux démarches administratives et aux services essentiels pour les citoyens.
Le gouvernement mauritanien a inauguré le lundi 24 novembre un portail numérique dédié au Journal Officiel, désormais accessible gratuitement au public. L’initiative vise à moderniser l’accès aux textes juridiques, à renforcer la transparence de l’information publique et à faciliter la consultation des lois en vigueur, regroupant plus de 30 000 textes législatifs et réglementaires authentifiés.
Ce nouveau portail centralise toutes les éditions du Journal Officiel depuis 1959, ainsi qu’une sélection de lois, décrets, conventions internationales et autres textes réglementaires. Disponible en arabe et en français, il intègre un moteur de recherche avancé permettant aux professionnels du droit, investisseurs, chercheurs, administrations et citoyens d’accéder rapidement aux versions authentifiées et mises à jour.
Le Journal Officiel constitue la principale source légale attestant de l’existence, de l’entrée en vigueur et de l’authenticité des textes publiés par l’État. Sa numérisation répond à un besoin croissant de moderniser les procédures, de réduire les délais de diffusion et de favoriser un accès simplifié au droit dans un contexte de transformation numérique accélérée.
Le projet s’inscrit dans le Programme régional d’intégration numérique en Afrique de l’Ouest (WARDIP – Mauritanie), financé par la Banque mondiale, qui vise à soutenir la modernisation administrative du pays. Le projet comprend également un programme de formation destiné aux cadres du Secrétariat général du gouvernement, incluant l’archivage numérique, la gestion des bases de données juridiques et la mise à jour des codes, afin de garantir la fiabilité et la pérennité de la plateforme.
Outre la numérisation du Journal Officiel, le WARDIP prévoit la mise en place d’un référentiel d’interopérabilité des services publics, le développement d’un cloud gouvernemental, l’amélioration de l’accès au haut débit, ainsi qu’un appui à l’innovation et aux start-up. Ces actions visent à créer un environnement propice à la numérisation des services publics et au développement économique.
L’ouverture du portail du Journal Officiel devrait permettre d’améliorer l’accès au droit pour les citoyens et les juridictions, de renforcer la transparence de l’action publique, de sécuriser l’environnement réglementaire des investisseurs et de consolider l’État de droit. En offrant un dépôt juridique complet de plus de 30 000 textes authentifiés couvrant plus de six décennies, cette plateforme constitue une étape majeure dans la modernisation du système juridique mauritanien et dans l’alignement du pays sur les meilleures pratiques internationales en matière de gouvernance numérique.
Samira Njoya
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Dans sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement gabonais veut digitaliser l’ensemble des paiements dans le pays. Cela concerne notamment la collecte des recettes publiques, alors qu’un budget de 7233,3 milliards FCFA est prévu pour 2026.
Le gouvernement gabonais veut digitaliser les paiements pour le service de demande de visa en ligne (e‑visa). La question était à l’ordre du jour lors d’une rencontre le vendredi 21 novembre entre Mark Alexandre Doumba (photo, au centre), ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, et les opérateurs Airtel Money, Moov Money et Clikpay Money.
Selon le ministère, l’activation du paiement électronique est une « étape essentielle pour offrir un service entièrement digitalisé, plus rapide, plus fluide et plus transparent ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités gabonaises. Libreville cherche à faire du numérique un pilier central de son développement socioéconomique et à réduire sa dépendance aux ressources extractives. Le pays s’est par exemple doté en septembre dernier d’un cadre légal afin d’encadrer et d’accélérer la transformation numérique de son administration.
Dans le cadre de cette transformation, la digitalisation des paiements et autres transactions financières occupe une place centrale. Fin octobre, le pays avait déjà lancé la phase pilote de la digitalisation des caisses sociales et fiscales, avec un lancement officiel prévu pour janvier 2026. Plus tôt cette année, le pays s’était déjà rapproché de la société américaine Visa pour développer des solutions numériques visant à moderniser la collecte des taxes, automatiser les décaissements de fonds et déployer une identité digitale sécurisée.
Les autorités gabonaises estiment que la digitalisation des paiements est bénéfique pour l’État, « car elle permettra de réduire les coûts et les délais associés aux procédures administratives, d’améliorer la qualité des services publics et de renforcer la confiance des citoyens dans l’administration publique ». Elles ajoutent que cela contribuera également au développement économique du pays en facilitant les transactions et les échanges, ce qui peut attirer les investissements et créer des emplois.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique accélérée entraîne une forte demande en capacités de centres de données à travers l’Afrique. L’offre restant limitée, les opérateurs télécoms se positionnent pour y répondre, en lançant des infrastructures capables de soutenir cloud, IA et services des entreprises.
La société de télécommunications Orange Maroc a inauguré le mercredi 19 novembre à Casablanca son nouveau data center de dernière génération, « Orange Tech ». Avec une capacité initiale de 1,5 MW, cette infrastructure vise à répondre à la demande croissante en hébergement, services cloud et cybersécurité, tout en soutenant la stratégie nationale de souveraineté numérique.
« Grâce à cette nouvelle infrastructure, Orange Maroc renforce sa position de partenaire de confiance auprès des entreprises et des administrations, en fournissant au pays des infrastructures critiques au cœur de sa transformation numérique », a déclaré l’opérateur sur X.
Orange Maroc franchit une nouvelle étape dans son engagement au service de la souveraineté numérique du Royaume avec l’inauguration de son Data Center de nouvelle génération « Orange Tech ».
— Orange Maroc (@OrangeMaroc) November 19, 2025
En présence du gouverneur de la Province de Nouaceur, M. Jalal Benhayoun et de… pic.twitter.com/iGZ1qFUEA9
Conçu sur une emprise de 15 000 m², Orange Tech combine redondance opérationnelle et performance environnementale. La salle technique est conçue pour être conforme aux standards UPTIME, et le site est équipé de plus de 1000 panneaux solaires (≈700 kWc) pour favoriser l’autoconsommation et réduire l’empreinte carbone des services hébergés. L’infrastructure est pensée pour supporter des charges d’hébergement, des workloads cloud et des services à haute exigence de disponibilité, y compris des usages liés à l’IA et des applications critiques pour les entreprises et administrations.
Ce lancement s’inscrit pleinement dans les ambitions nationales portées par « Maroc Digital 2030 » et le « Nouveau Modèle de Développement », qui placent la souveraineté numérique, l’extension des infrastructures et la montée en compétences au centre des priorités. Il intervient également dans un contexte d’accélération stratégique pour l’opérateur, qui a récemment annoncé des avancées sur la 5G, l’intelligence artificielle et le renforcement de son portefeuille de services B2B.
Pour les entreprises et administrations clientes d’Orange, ce data center devrait apporter une meilleure résilience des services, une sécurisation renforcée des données localisées au Maroc, ainsi qu’une amélioration significative des performances. Il ouvre aussi l’accès à de nouveaux usages numériques dont le cloud souverain, l’IA locale et l’hébergement critique à haute disponibilité.
Au-delà de ses fonctions techniques, Orange Tech s’inscrit dans un contexte africain où la demande en capacités de centres de données reste largement insatisfaite. À la mi-2023, le continent ne représentait encore que moins de 2 % de l’offre mondiale de centres de données de colocation, concentrée surtout en Afrique du Sud, selon le rapport « Data Centres in Africa Focus » d’Oxford Business Group.
Samira Njoya
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Face aux défis liés à la fraude et à la gestion des recettes portuaires, la Somalie rend obligatoire l’ECTN, système électronique de suivi des marchandises déjà adopté dans plus de vingt pays africains.
La Somalie renforce sa gouvernance portuaire avec l’entrée en vigueur du caractère obligatoire de l’Electronic Cargo Tracking Note (ECTN). Depuis fin septembre, ce dispositif, introduit en février 2023, est obligatoire pour toutes les importations et exportations transitant par les ports du pays, conformément à un avis du ministère des Ports et des Transports maritimes.
Désormais, les importateurs doivent obtenir un ECTN via la plateforme officielle ctnsomalia.com avant toute opération de chargement ou de déchargement, et le numéro doit figurer sur le connaissement. Toute marchandise dépourvue de certificat électronique valide sera rejetée. Le gouvernement avertit que les contrevenants s’exposent à des amendes, à la saisie des biens, à la suspension de licences ou à des poursuites pénales selon la législation en vigueur.
Conçu pour améliorer la transparence des flux commerciaux, renforcer la sécurité maritime et lutter contre la fraude, l’ECTN joue aussi un rôle de recentralisation stratégique. Il met fin à la gestion exclusive que le Somaliland, le Puntland et le Jubbaland exerçaient sur les recettes portuaires, jusque-là perçues sans supervision directe du gouvernement fédéral.
Bien que l’ECTN soit en place depuis 2023, son application demeurait partielle et variable selon les ports. Sa généralisation inscrit la Somalie dans une dynamique continentale, plus de 24 pays africains imposant déjà ce type de certificat électronique pour réduire les pertes fiscales et améliorer le contrôle douanier.
En rendant l’ECTN incontournable, la Somalie veut uniformiser la gestion portuaire, combler les failles de traçabilité et reprendre la maîtrise de circuits commerciaux longtemps fragmentés. Une mesure d’autant plus stratégique que les ports somaliens assurent l’entrée de près de 95 % des biens consommés dans le pays et constituent l’une des principales sources de recettes publiques non fiscales, essentielles au financement de l’État.
Samira Njoya
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La transformation numérique est une priorité pour le développement dans plusieurs pays africains. Pour y parvenir, ils misent sur la coopération régionale et internationale.
Premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir le Transform Africa Summit (TAS), du mercredi 12 au vendredi 14 novembre 2025, la Guinée en a profité pour renforcer ses partenariats en matière de transformation numérique. Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a signé plusieurs accords dans le cadre de l’ambition gouvernementale de faire du numérique un levier de développement socio-économique.
Le premier accord a été conclu avec le Sénégal, représenté par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Il vise à renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine des TIC, à travers le partage d’expériences, l’interconnexion des infrastructures et la mise en synergie d’initiatives numériques communes.
Un protocole d’accord a été signé entre le Secrétariat de l’Alliance Smart Africa, le MPTEN et le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il porte sur l’implantation de la Smart Africa Digital Academy (SADA) en Guinée, qui permettra de former une nouvelle génération de talents guinéens dotés de compétences numériques de pointe, en lien avec des institutions nationales telles que la Simandou Academy. Un autre accord a été signé avec la société technologique suisse RealTyme SA pour accompagner la modernisation et la sécurisation des systèmes numériques publics.
« À travers ces partenariats multiples, le MPTEN [ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ndlr] affirme sa volonté de bâtir une transformation numérique durable, portée par la coopération régionale, l’innovation, et un capital humain formé pour relever les défis technologiques de demain », a déclaré le ministère dans un communiqué le jeudi 20 novembre.
Lors du TAS, le gouvernement guinéen a également lancé, le 13 novembre, le troisième pilier du programme Simandou 2040. Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion. Les autorités visent une contribution du numérique à hauteur de 20 % du PIB d’ici 2040, contre environ 5 % actuellement.
Selon le rapport des Nations unies « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée obtient un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant au 29ᵉ rang en Afrique. En matière de cybersécurité, le pays figure dans le troisième niveau de performance de l’UIT. Il présente de bons résultats dans les domaines des mesures légales et organisationnelles, avec des scores respectifs de 16,27 et 14,38 sur 20. En revanche, des efforts restent nécessaires pour améliorer les mesures techniques, le renforcement des capacités et la coopération. Le score global du pays s’établit à 56,39 sur 100.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités africaines cherchent à accélérer l’adoption des services télécoms dans le cadre de la transformation numérique en cours sur le continent. En Namibie, environ 35,6 % de la population n’utilisait pas Internet au début de l’année 2025.
Le gouvernement namibien ambitionne de connecter plus de 9000 citoyens à la 4G dans le cadre de la première phase du Fonds du service universel (USF), qui vise à généraliser l’accès aux services de télécommunications dans le pays. Cet objectif a été révélé cette semaine lors de la mise en service de la première tour télécoms du programme dans le village d’Epinga, dans la région d’Ohangwena, au nord du pays, en partenariat avec l’opérateur MTC.
Outre Ohangwena, cette première phase cible les communautés mal desservies des régions de Kavango Ouest, Kavango Est, Kunene et Oshikoto, avec pour objectif d’atteindre au moins 80 % de couverture haut débit dans ces zones. Environ 10 300 personnes supplémentaires devraient bénéficier de services 4G améliorés.
« Dans la mise en œuvre de la phase 1, nous déployons plusieurs types de pylônes, notamment des tours en treillis de 60 m, des mâts haubanés de 80 m et 120 m, tous dotés de capacités de charge robustes. Cela garantit leur stabilité structurelle et leur adaptabilité aux innovations futures », a expliqué Licky Erastus, directeur général de MTC.
Selon l’Autorité de régulation des communications de Namibie (CRAN), 360 000 Namibiens, soit environ 12 % de la population, n’étaient pas couverts par le réseau 4G en février 2024. À cela s’ajoutent 339 établissements scolaires et 50 structures de santé. Pour la 3G, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estimait le taux de couverture à 89 % en 2023. La 2G, quant à elle, couvrait déjà 100 % de la population.
Lancé en février 2025, l’USF dispose d’un investissement de base de 145 millions de dollars namibiens (environ 8,4 millions USD), financé par des subventions gouvernementales et une redevance de 0,5 % sur les revenus des opérateurs télécoms. Si le déploiement du réseau rapproche l’infrastructure des populations, l’adoption effective des services dépend encore de plusieurs facteurs : l’accès aux appareils compatibles, le coût des services et le niveau de compétences numériques.
Selon DataReportal, la Namibie comptait 2,67 millions d’abonnés à la téléphonie mobile début 2025, pour un taux de pénétration de 87,1 %. Le nombre d’utilisateurs d’Internet s’élevait à 1,97 million, soit un taux de 64,4 %.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Sénégal, l’innovation technologique prend de l’ampleur et les start-up deviennent un moteur de création d’emplois et d’attractivité économique. Pour exploiter pleinement ce potentiel, un cadre opérationnel structuré et des dispositifs d’accompagnement sont désormais essentiels.
Le gouvernement du Sénégal procède, ce jeudi 20 novembre, au lancement du dispositif « Écosystème Startup », qui concrétise la loi n°2020-01, dite Startup Act, adoptée en janvier 2020. Cette initiative vise à soutenir les start-up sénégalaises, favoriser l’innovation, faciliter l’accès au financement et renforcer l’accompagnement public.
Le dispositif comprend notamment un label « Écosystème Startup » et un guichet unique en ligne pour simplifier la labellisation et l’accès aux services. Plus de 500 start-up devraient être labellisées, avec pour objectif la création de 150 000 emplois directs d’ici 2034. Le programme met également en place des passerelles entre investisseurs, incubateurs, partenaires techniques et jeunes entreprises innovantes, ainsi que des outils de suivi-évaluation permettant de mesurer l’impact réel des initiatives.
Ce lancement s’inscrit dans le cadre du New Deal technologique et de la Vision Sénégal 2050, qui placent l’innovation et le numérique au cœur de la stratégie de développement. Les start-up labellisées bénéficient d’un ensemble concret de mesures de soutien, comprenant des programmes de formation et de renforcement des capacités, des régimes douaniers privilégiés pour l’importation de matériel, des incitations fiscales spécifiques, des accès prioritaires à la commande publique et des opportunités de financement adaptées.
Grâce à ce lancement, le Sénégal dispose désormais d’un cadre opérationnel et mesurable, orienté vers l’impact. Le dispositif Écosystème Startup devrait stimuler l’innovation locale, attirer talents et capitaux étrangers, et renforcer la compétitivité du pays en Afrique. Selon StartupBlink, un organisme international qui classe et analyse les écosystèmes de start-up à l’échelle mondiale, le Sénégal compte 48 start-up de premier plan en novembre 2025, se classant 92ᵉ mondialement et parmi les leaders en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
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Selon l’UIT, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé l’adoption de stratégies nationales de protection de l’enfance en ligne. L’organisation ajoute que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient entrepris aucune démarche en ce sens.
Les autorités tunisiennes ont lancé, le mercredi 19 novembre 2025, une Charte nationale pour renforcer les capacités des familles afin de garantir un environnement numérique sûr pour l’enfant. Portée par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, et le ministère des Technologies de la communication, l’initiative est également appuyée par l’implication des opérateurs télécoms, des fournisseurs d’accès à Internet, des médias publics et de l’ensemble des acteurs du secteur.
Dans son allocution, Asma Jabri, ministre de la Famille, a souligné que la famille constitue « la première ligne de défense de l’enfant ». Il faut donc lui donner les outils nécessaires pour interagir correctement et en toute sécurité avec les technologies de l’information, à travers la sensibilisation, la formation et l’accompagnement. Elle pourra ainsi suivre les évolutions technologiques et exercer une surveillance positive et responsable de l’usage du numérique par leurs propres enfants.
Cette initiative intervient dans un contexte où les enfants se connectent de plus en plus à Internet, aussi bien pour le divertissement que pour l’apprentissage. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondes. En Tunisie, Sofiene Hemissi, ministre des Technologies de la communication, a récemment révélé que les mineurs âgés de 12 à 16 ans passent en moyenne huit heures par jour en ligne.
En octobre dernier, lors d’un colloque organisé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec les ministères de la Défense nationale et des Technologies de la communication, M. Hemissi avait souligné l’aggravation des menaces cybernétiques visant les mineurs en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Il a indiqué que les dangers ne se limitent plus à l’accès à du contenu immoral, mais incluent désormais l’inculcation d’informations historiques, religieuses et civilisationnelles erronées.
Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà lancé en 2024 un Plan d’action national pour la prévention et la réponse à la violence à l’égard des enfants en ligne, en partenariat avec l’UNICEF. « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place centrale dans la vie quotidienne des enfants. Si leur accès offre de nombreux avantages éducatifs et sociaux, ces technologies peuvent également exposer les enfants à des risques et causer des préjudices. De plus, ces risques et préjudices peuvent circuler entre les environnements numériques et physiques, les risques en ligne pouvant se transformer en préjudices hors ligne et vice-versa », avait alors déclaré l’organisation onusienne.
Par ailleurs, la GSMA, en partenariat avec l’UNICEF, a lancé fin octobre 2025 un groupe de travail pour protéger les enfants en ligne. Cette plateforme multipartite vise à diriger, coordonner et faire progresser les efforts de protection des enfants en ligne à travers l’Afrique, tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour assurer leur sécurité sur Internet. Le groupe comprend notamment de grands opérateurs télécoms du continent, dont Orange, présent en Tunisie.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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