Engagé dans la mise en œuvre de sa stratégie d’intelligence artificielle, le Bénin explore de nouvelles passerelles entre culture et technologie. L’objectif est de permettre à chaque citoyen d’interagir avec le numérique dans sa propre langue.
Le gouvernement du Bénin a officiellement lancé, le lundi 10 novembre à Cotonou, le projet « JaimeMaLangue », une initiative innovante qui vise à intégrer les langues béninoises dans l’écosystème de l’intelligence artificielle. Portée par l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) en partenariat avec l’Institut IIDiA, cette initiative place la culture et la technologie au service de l’inclusion linguistique.
🇧🇯 Lancement officiel ce lundi 10 novembre 2025 à Cotonou du projet « JaimeMaLangue », un projet inédit qui allie inclusion, culture et technologie. L'ambition est de donner aux langues béninoises une existence numérique et doter le Bénin d'une intelligence artificielle pro(...) pic.twitter.com/OmcyvopDw0
— Gouvernement du Bénin 🇧🇯 (@gouvbenin) November 10, 2025
Lancée sous le thème « Le Bénin parle au futur », l’initiative marque le début d’un vaste chantier national pour la collecte de voix. Les citoyens sont invités à participer via la plateforme jaimemalangue.bj, où ils peuvent enregistrer des phrases dans leur langue maternelle. Ces données, ensuite validées par un comité d’experts, constitueront une base nationale d’entraînement pour des modèles d’intelligence artificielle capables de comprendre et de reproduire les langues locales. La phase pilote débute avec le fongbé, avant d’être étendue à d’autres langues comme le yoruba ou le baatonu.
Cette initiative nationale s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale d’intelligence artificielle et de mégadonnées adoptée en janvier 2023. Le but est d’exploiter les atouts qu’offre l’IA dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’agriculture ou encore le tourisme, et de positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA dans la sous-région ouest-africaine.
Au-delà de l’innovation technologique, « JaimeMaLangue » traduit la volonté du Bénin d’affirmer sa position parmi les pays africains pionniers dans la promotion d’un numérique inclusif et culturellement ancré. Ce projet fait suite à plusieurs initiatives récentes, dont le déploiement du Dictionnaire des langues béninoises en juillet, et illustre la convergence entre identité culturelle et transformation digitale.
En créant une intelligence artificielle capable de comprendre les langues locales, le pays espère non seulement renforcer la participation citoyenne, mais aussi rendre les services numériques plus accessibles à tous, indépendamment de la langue parlée.
Samira Njoya
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Après le lancement en juillet du Code du Numérique pour structurer son écosystème numérique, Djibouti souhaite désormais renforcer l’innovation et attirer les talents, aussi bien locaux qu’internationaux.
La ministre déléguée chargée de l’Économie numérique et de l’Innovation, Mariam Hamadou Ali (photo, à droite), a présenté le dimanche 9 novembre, à l’Assemblée nationale, le projet de loi « Startup Act Djibouti », visant à faciliter la création d’entreprises technologiques et à encourager l’emploi des jeunes. Après des discussions approfondies, le projet a reçu un avis favorable et des propositions d’amendements pour examen en séance plénière.
Sous la présidence de l’honorable Ileya Ismaël Guedi, la commission de la production et des échanges élargie à la #Commission du Développement social et de la Protection de l’Environnement, présidée par l’honorable Kamil Houmed, a examiné ce dimanche 09 novembre 2025 pic.twitter.com/5UieSOHuyy
— Assemblée Nationale de Djibouti (@ANDjibouti) November 9, 2025
La « Startup Act Djibouti » prévoit plusieurs mesures destinées à soutenir les entrepreneurs et attirer les investisseurs. Elle introduit le label « Djibouti Startup », destiné à identifier et valoriser les jeunes entreprises innovantes, tout en offrant des incitations fiscales et financières adaptées à leurs besoins.
La loi propose également un Fonds national de fonds pour renforcer le capital-risque et faciliter l’accès au financement des start-up, tout en envisageant un guichet douanier simplifié pour les entreprises technologiques. Elle prévoit en outre un « Visa Startup » pour attirer des talents internationaux et une plateforme numérique unifiée, « Djibouti Startup », qui servira de portail d’accompagnement et de suivi pour toutes les start-up du pays.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Vision Djibouti 2035, qui place l’innovation et la transformation numérique au cœur de la stratégie nationale. Il intervient dans un écosystème où les start-up se multiplient rapidement mais peinent encore à être accompagnées et financées. Il traduit la volonté du gouvernement de faire de Djibouti un hub régional de l’entrepreneuriat et de valoriser le potentiel créatif de sa jeunesse.
Une fois adopté, le texte sera suivi de décrets d’application précisant les modalités concrètes de mise en œuvre, notamment pour l’attribution du label, la gestion du fonds d’investissement et les conditions d’éligibilité au visa. Pour la ministre Mariam Hamadou Ali, cette loi dépasse le simple cadre réglementaire : elle constitue un signal fort en faveur des jeunes entrepreneurs et des investisseurs.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les collaborations interétatiques sont devenues indispensables pour accélérer le développement du numérique en Afrique. Dans cette dynamique, le Gabon intensifie ses initiatives bilatérales afin de renforcer la connectivité et d’approfondir l’intégration numérique régionale.
Le Gabon et la Guinée équatoriale poursuivent leur rapprochement dans le domaine du numérique. Le ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark-Alexandre Doumba, a effectué le dimanche 9 novembre une mission officielle en Guinée équatoriale, où il a rencontré son homologue, Honorato Evita Oma, afin d’examiner les projets communs destinés à renforcer la connectivité entre les deux pays.
Les deux délégations ont réalisé une visite conjointe des sites techniques de Mongomo (Guinée équatoriale) et d’Oyem (Gabon), situés de part et d’autre de la frontière. Cette mission visait à évaluer l’état d’avancement des infrastructures existantes — antennes, fibre optique et équipements de télécommunication — en vue de renforcer l’interconnexion numérique transfrontalière.
Les échanges bilatéraux ont permis d’avancer vers la signature prochaine d’accords portant sur trois axes majeurs : l’interconnexion de la fibre optique, la mise en place d’un roaming gratuit entre les deux pays et la coordination des fréquences aux frontières pour garantir une connectivité plus fluide et plus stable. Ces initiatives visent à faciliter la communication, réduire les coûts d’accès aux services numériques et renforcer la coopération technique entre les opérateurs.
Cette rencontre intervient après la visite de Mark-Alexandre Doumba au Maroc, début novembre, où il avait discuté avec les autorités marocaines du renforcement des compétences numériques et du développement de l’intelligence artificielle. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération bilatérale, traduisant la volonté du Gabon de bâtir un écosystème numérique connecté et compétitif à l’échelle régionale.
En s’interconnectant avec la Guinée équatoriale, le Gabon franchit une nouvelle étape vers une intégration numérique sous-régionale fondée sur la connectivité, la formation et l’innovation. Cette avancée pourrait favoriser l’émergence de nouveaux partenariats technologiques en Afrique centrale, notamment dans les télécommunications, la cybersécurité et les services numériques.
Selon les données 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gabon affiche un indice de développement des TIC de 76,1 sur 100, l’un des plus élevés d’Afrique centrale, contre 45,5 sur 100 pour la Guinée équatoriale, soulignant le potentiel de complémentarité entre les deux pays dans le domaine du numérique.
Samira Njoya
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Le Sénégal a déjà numérisé plusieurs services publics essentiels à la facilitation des échanges commerciaux et à l’amélioration de l’administration. L’interconnexion des systèmes informatiques est cruciale pour éviter les doublons et assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs.
Le Port autonome de Dakar (PAD) et la Direction générale des douanes (DGD) ont annoncé le lancement, à partir du 2 janvier 2026, de la phase pilote de l’échange électronique des Bons à Délivrer (BADs) via le Guichet unique portuaire électronique (GUPE). Cette étape vise à renforcer la transparence et l’efficacité de la chaîne logistique en fluidifiant les opérations d’enlèvement des marchandises.
Le dispositif permettra d’interconnecter les systèmes informatiques de l’ensemble des acteurs portuaires afin d’assurer un traitement automatique et quasi instantané des BADs. Jusqu’ici, bien que partiellement numérisé, le Bon à Délivrer — document clé qui autorise la sortie des marchandises — restait dépendant de validations manuelles et d’échanges techniques déconnectés, sources de lenteurs et de risques d’erreurs.
L’interconnexion des systèmes vient ainsi finaliser le processus de dématérialisation engagé ces dernières années par le Port autonome de Dakar. L’initiative découle du protocole d’échanges de données informatisées PAD/DGD/DPW/GAINDE 2000, signé le 3 juin 2025, qui consacre l’interopérabilité entre les systèmes portuaires et douaniers. Elle s’inscrit également dans la modernisation numérique de la chaîne logistique sénégalaise, amorcée avec l’arrivée de la plateforme Orbus Infinity en février 2024.
Acteur stratégique du commerce extérieur, le PAD génère à lui seul près de 95 % des recettes douanières nationales (soit environ 25 % du budget de l’État) et occupe une place centrale dans l’économie sénégalaise. Grâce à cette interconnexion, le port espère réduire significativement les délais de traitement, améliorer la traçabilité des opérations et sécuriser davantage les flux de marchandises. L’échange électronique des BADs devrait également alléger les charges administratives des opérateurs et offrir une meilleure visibilité et traçabilité sur l’ensemble des opérations portuaires.
Samira Njoya
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Sur le segment de la maintenance des infrastructures sous-marines, Orange cherche à s’imposer comme l’un des leaders en Afrique. Dans ce cadre, la multinationale a effectué de nouveaux investissements importants pour soutenir ses ambitions.
Le groupe français de télécommunications Orange muscle ses capacités d’intervention en mer avec la construction de deux nouveaux navires câbliers dédiés à la maintenance des infrastructures sous-marines en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. C’est Orange Marine, sa filiale spécialisée, qui a annoncé l'information le lundi 3 octobre.
Didier Dillard, le président d'Orange Marine et d'Elettra Tlc, explique cet investissement stratégique : « Le vieillissement de la flotte de câbliers est une préoccupation majeure pour tous les acteurs de l'industrie des câbles sous-marins. La construction de ces nouveaux navires permettra à Orange Marine et à Elettra de disposer de la flotte la plus moderne au monde, au service de tous nos clients à l'échelle mondiale, avec un impact environnemental optimisé ».
Pour l’Afrique en particulier, l'apport projeté de ces deux navires est très concret : accélérer les réparations et sécuriser les connexions Internet côtières, régulièrement mises à l’épreuve par les aléas naturels et le vieillissement des équipements. La quasi-totalité du trafic Internet du continent transite par des câbles de fibre optique posés au fond des mers, qui lorsqu'ils se cassent ou se détériorent, ralentissent des pays entiers. L’actualité récente l’a encore rappelé : en mars 2024, plusieurs câbles au large d’Abidjan (WACS, ACE, MainOne, SAT-3) ont été endommagés, provoquant des pannes massives en Afrique de l’Ouest et du Centre, avec des rétablissements étalés sur plusieurs semaines selon les systèmes.
Davantage de moyens de maintenance, mieux répartis et plus modernes, se traduisent mécaniquement par des délais de réparation plus courts et donc moins de pertes dans les revenus financiers générés par le segment data pour Orange.
Plus verts, plus précis, plus efficaces
Copies modernes du Sophie Germain déployé en 2023, les deux navires dont la construction a été confiée au chantier naval sri-lankais Colombo Dockyard, devraient officiellement entrer en service en 2028 et 2029. Ils seront capables à la fois d’entretenir les systèmes existants et de poser des segments à jusqu’à 1000 km de profondeur. Ils remplaceront le Léon Thévenin lancé en 1983 et basé en Afrique du Sud, et l'Antonio Meucci lancé en 1987, basé en Italie, actuellement chargés de la maintenance des câbles dans l'Atlantique, l'océan Indien, la Méditerranée, la mer Noire et la mer Rouge.
Ils seront plus verts, avec une réduction annoncée de 20 % des émissions de CO₂ par rapport aux navires actuels, grâce à une coque profilée optimisée pour les réparations et réduisant la consommation de carburant de 25 %, une propulsion hybride (diesel + batteries), des propulseurs principaux Azipod pour une maniabilité et une fiabilité accrues, et le branchement électrique à quai pour limiter l’empreinte carbone. Chaque navire embarquera un robot sous-marin télécommandé conçu par Orange Marine pour couper, inspecter et enfouir rapidement les câbles.
Autant d’améliorations qui, appliquées aux côtes africaines, réduiront le temps d’indisponibilité des services internet essentiels aux banques, administrations, plateformes de paiement, e-santé, etc. Orange possède par ailleurs deux navires câbliers et un navire de reconnaissance (levés hydrographiques) via Orange Marine et sa filiale italienne Elettra TLC.
« Leader mondial des infrastructures numériques, Orange gère plus de 450 000 km de câbles sous-marins reliant tous les continents. Cet investissement stratégique dans notre flotte de câbliers sera essentiel pour garantir la résilience et la sécurité de l’Internet mondial », a déclaré Michaël Trabbia, DG d’Orange Wholesale. Le signal envoyé par l’opérateur télécoms est clair : la résilience n’est plus un « plus », mais un standard à atteindre. L’Afrique doit être mieux servie, et plus vite.
Muriel EDJO
Edité par : Feriol Bewa
Face aux lenteurs administratives et aux limites du système judiciaire traditionnel, le Malawi opte pour la numérisation afin d’améliorer la gestion des dossiers, réduire les coûts et rapprocher la justice des citoyens.
Le pouvoir judiciaire du Malawi a procédé, le lundi 3 novembre à Blantyre, au lancement d’une politique et d’un laboratoire en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Réalisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’initiative vise à moderniser les procédures judiciaires, renforcer l’accès à la justice et consolider l’État de droit.
La nouvelle politique établit un cadre de transformation numérique axé sur la gouvernance, la sécurité, le renforcement des capacités et la résilience institutionnelle. Quant au laboratoire TIC, il servira de centre d’innovation et de formation pour les juges, magistrats et personnels judiciaires, leur permettant de renforcer leurs compétences numériques et d’expérimenter des solutions technologiques adaptées au contexte local.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts menés depuis 2024 pour numériser les services de justice. Avec l’appui du PNUD, vingt sites pilotes d’audiences virtuelles ont été mis en place pour relier tribunaux, prisons et commissariats. Cette innovation a permis de réduire les coûts administratifs d’environ 375 millions de kwachas malawites (environ 216 600 USD) en quinze mois, tout en facilitant l’accès à la justice, notamment pour les survivants de violences sexuelles et sexistes qui peuvent désormais témoigner à distance.
La mise en œuvre de cette politique devrait accélérer la transformation numérique du secteur judiciaire malawite, améliorer la transparence et l’efficacité des services rendus, et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration de la justice. Le Malawi rejoint ainsi d’autres pays africains engagés dans la modernisation numérique de la justice, à l’instar du Rwanda, du Kenya ou du Ghana, qui ont introduit des plateformes en ligne, des audiences virtuelles ou des procédures dématérialisées pour réduire les délais et faciliter l’accès à la justice.
Samira Njoya
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En 2022, le Kenya a lancé un plan directeur numérique sur dix ans pour améliorer l’accès des citoyens aux services grâce aux technologies numériques. Des partenariats avec des pays pionniers en matière de numérique, comme le Danemark, sont jugés indispensables pour atteindre les objectifs fixés.
Le secrétaire du Cabinet kényan chargé de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique, William Kabogo Gitau (photo, à droite), et l’ambassadeur du Danemark au Kenya, Stephan Schønemann (photo, à gauche), ont signé, le jeudi 6 novembre à Nairobi, un protocole d’accord visant à renforcer la coopération bilatérale dans le numérique. L’accord porte sur la modernisation des services publics, l’échange de connaissances et le développement de services numériques centrés sur le citoyen.
A significant milestone in our digital transformation journey was achieved today as we formalised a new partnership with the Government of Denmark through the signing of a Memorandum of Understanding.
— Hon. William Kabogo (@honkabogo) November 6, 2025
The MoU was signed on behalf of Denmark by H.E. Stephan Schønemann, the… pic.twitter.com/L8rD1MUCqN
« Cette collaboration stratégique permettra de créer des opportunités communes dans des domaines tels que les infrastructures publiques numériques, les cadres d’interopérabilité, le renforcement des capacités, le dialogue politique, les échanges de connaissances et les forums d’experts entre nos deux nations », a déclaré William Kabogo sur le réseau X.
Le Kenya s’est imposé ces dernières années comme l’un des pôles numériques les plus dynamiques d’Afrique. À travers son Digital Master Plan 2022–2032, le pays ambitionne de déployer 1 450 centres numériques communautaires et de dématérialiser l’ensemble des services publics. Ces efforts ont déjà permis d’améliorer son classement dans le domaine de l’e-gouvernance. Selon le rapport E-Government Development Index 2024 des Nations unies, le Kenya obtient un score de 0,6314 sur 1, se classant 109ᵉ sur 193 pays.
De son côté, le Danemark figure au premier rang mondial du même indice, avec un score de 0,9847, confirmant son statut de référence internationale en matière de gouvernance numérique. Sa stratégie nationale de numérisation 2022–2026 met l’accent sur la cybersécurité, l’interopérabilité des données et l’amélioration de la relation entre l’État et les citoyens grâce à des plateformes unifiées et inclusives.
Cette nouvelle entente intervient quelques mois après la signature, en mars, d’un premier protocole d’accord entre les deux pays, axé sur la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle témoigne du renforcement progressif du partenariat stratégique entre Nairobi et Copenhague autour du développement technologique et de la transformation numérique.
La mise en œuvre de ce nouveau partenariat devrait être bénéfique pour les deux pays, tous deux engagés dans une quête de leadership mondial dans le numérique. Pour le Kenya, elle devrait favoriser le transfert de savoir-faire, renforcer les capacités institutionnelles et améliorer la performance des services publics. Le Danemark pourrait également y trouver une opportunité de mettre en valeur son expertise en matière de gouvernance numérique et de renforcer sa coopération technologique avec l’Afrique, dans une logique de partenariats inclusifs et durables.
Samira Njoya
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Coopération numérique : le Nigeria et le Danemark signent un protocole d’accord
Comme de nombreux pays africains, l’Égypte mise sur la transformation numérique pour soutenir son développement socioéconomique futur. Le pays ambitionne, par exemple, de porter la part des TIC dans le PIB à 7,7 % d’ici 2030.
L’Institut des technologies de l’information de l’Égypte (ITI) a signé, le mercredi 5 novembre, un protocole d’accord avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et plusieurs entreprises multinationales, dont Capgemini, le Deloitte Innovation Hub (DIH) et Vodafone Intelligent Solutions (VOIS). Cette collaboration vise à lancer une initiative nationale de formation des jeunes talents à ServiceNow afin de renforcer leurs compétences techniques et de les préparer aux marchés du travail local et international.
« Première du genre en Égypte, cette initiative offre une formation reconnue à l’international sur ServiceNow, une plateforme de transformation numérique utilisée par les organisations pour gérer leurs services dans les domaines des technologies de l’information, des ressources humaines et des opérations. Cette plateforme est réputée pour sa capacité à améliorer l’efficacité des performances, à rationaliser les flux de travail et à réduire les coûts, en intégrant divers systèmes au sein d’un environnement numérique unifié », a déclaré le ministère égyptien des TIC dans un communiqué.
Selon les termes du protocole d’accord, Capgemini, DIH et VOIS participeront à la sélection des meilleurs diplômés, à la fourniture d’un appui technique et consultatif afin d’aligner la formation sur les exigences du marché, ainsi qu’à l’embauche des candidats les plus performants. La GIZ Égypte fournira les licences internationales et les ressources pédagogiques certifiées pour ServiceNow, tandis que l’ITI concevra et mettra en œuvre des programmes de qualification spécialisés fondés sur les cursus technologiques les plus récents.
Le renforcement des capacités des citoyens constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de transformation numérique. Le ministère des TIC estime qu’une « société numérique ne peut être bâtie sans disposer du niveau, de l’expertise et du nombre adéquats de ressources humaines capables de porter cette mission ».
La stratégie des autorités en la matière s’articule autour de la littératie numérique, de programmes de formation technologique intermédiaire, de programmes avancés de formation technologique destinés à préparer une génération de techniciens compétitifs sur le marché du travail, ainsi que de l’attribution d’un master professionnel spécialisé à plusieurs milliers d’apprenants chaque année, à travers l’initiative Digital Egypt Builders (DEBI), mise en œuvre en partenariat avec de grandes entreprises technologiques et des universités internationales.
Par exemple, en avril, le ministère des TIC a signé un protocole d’accord avec Microsoft pour former et certifier 100 000 personnes, notamment de jeunes professionnels et des informaticiens issus des ministères et des unités chargées de la transformation numérique. Un accord similaire a été conclu avec IBM sur une période de cinq ans. En février, un protocole d’accord a déjà été signé avec Cisco pour améliorer les compétences numériques d’environ 250 000 stagiaires au cours des cinq prochaines années.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités nigérianes misent sur les TIC pour stimuler la croissance et moderniser les services publics. Cette transformation numérique s’étend à tous les secteurs, y compris celui de l’éducation.
Le ministère fédéral de l’Éducation du Nigeria a annoncé le déploiement de la version améliorée du Réseau nigérian de recherche et d’éducation (NgREN) et son intégration à la plateforme TERAS (Tertiary Education, Research, Applications and Services). Selon les autorités, l’initiative vise à renforcer la connectivité numérique, la collaboration en matière de recherche et l’innovation au sein de l’enseignement supérieur nigérian.
M. Alausa a expliqué que le nouveau NgREN servira de réseau éducatif national à haut débit reliant les universités, les instituts de recherche, les écoles polytechniques et les collèges d’éducation sur une plateforme commune. Cette plateforme prend en charge l’apprentissage en ligne, l’informatique en nuage, les services de recherche, les systèmes de détection de plagiat, des bibliothèques numériques, des programmes d’alphabétisation numérique, des infrastructures de calcul haute performance et des outils d’analyse institutionnelle.
Le ministre a annoncé que la phase pilote de l’intégration débutera en 2025 dans plusieurs universités, écoles polytechniques et collèges d’éducation choisis dans chacune des zones géopolitiques du pays. Le Nigeria ambitionne de connecter toutes les institutions d’enseignement supérieur d’ici 2026.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif en général au Nigeria. Par exemple, le 30 octobre, M. Alausa avait présenté un programme national de distribution de tablettes dans toutes les écoles publiques afin de généraliser l’éducation numérique d’ici 2027. En septembre, la Commission pour l’éducation de base universelle (UBEC) avait signé un accord avec l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) pour fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le marché des VTC en Afrique reste largement ouvert et offre aux start-up de belles opportunités pour structurer la mobilité urbaine et moderniser les services de transport. Plusieurs acteurs déjà établis cherchent à étendre leurs services dans des villes où l’offre reste encore limitée.
La super‑application panafricaine Gozem a officiellement lancé ses activités le mercredi 5 novembre à Brazzaville. Cette initiative marque une étape clé dans sa stratégie d’expansion en Afrique francophone. Déjà présente au Togo, au Bénin, au Gabon et au Cameroun, l’application entend désormais répondre aux besoins de mobilité de la population congolaise grâce à son modèle numérique.
Via son application mobile, les habitants de Brazzaville peuvent désormais commander divers types de trajets, notamment des taxis géolocalisés « verts », des véhicules haut de gamme climatisés ou encore des courses à l’heure. Le modèle de Gozem s’inscrit dans une logique d’impact social. Les chauffeurs partenaires, désignés « Champions », bénéficient d’une intégration à la plateforme, leur donnant accès à de nouvelles sources de revenus et à des outils numériques (géolocalisation, traçabilité, paiement digital).
Ce lancement intervient dans un contexte où la digitalisation des services de mobilité au Congo‑Brazzaville est encore à ses débuts et répond à une demande croissante d’efficacité, de sécurité et de modernisation. Grâce à une levée de fonds de 30 millions $ en série B, combinant equity et dette, orchestrée par des investisseurs tels que SAS Shipping Agencies Services Sàrl (filiale du groupe MSC) et Al Mada Ventures, Gozem dispose de ressources solides pour financer sa croissance, renforcer sa flotte de véhicules et activer de nouveaux services financiers et logistiques.
Sur le plan de la concurrence, Gozem arrive à un moment opportun. L’application Yango, lancée à Brazzaville il y a quelques années, a cessé ses activités, laissant un vide dans l’offre structurée de transport numérique dans la capitale congolaise. L’absence actuelle d’un acteur numérique structurant offre à Gozem une fenêtre d’opportunité pour se positionner comme leader, à condition de bien adapter son offre aux spécificités locales. Toutefois, l’entreprise devra relever des défis non‑négligeables, notamment l’adhésion des conducteurs informels au nouveau modèle, le respect de la réglementation locale, la sensibilisation des usagers et l’instauration d’un service de qualité et fiable.
L’installation de Gozem à Brazzaville pourrait produire plusieurs retombées positives : amélioration de la qualité et de la traçabilité des trajets (via géolocalisation et paiement sans espèces), nouvelles opportunités économiques pour les chauffeurs partenaires, structuration progressive du secteur informel de la mobilité et effet catalyseur pour l’écosystème digital local. Au‑delà de la mobilité, cette expansion traduit l’ambition de Gozem de devenir une « Super App africaine », intégrant progressivement des services de livraison, de paiement mobile et de fintech, et participant ainsi au dynamisme économique et numérique de la région.
Samira Njoya
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Engagée dans la transformation digitale du Liberia, Orange s’emploie à réduire la fracture numérique et à promouvoir l’entrepreneuriat technologique. Le partenariat conclu avec le PNUD s’inscrit dans cette ambition de bâtir un écosystème numérique inclusif et durable.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et Orange Liberia ont signé, le mercredi 5 novembre, un protocole d’entente. L’initiative vise à promouvoir l’inclusion numérique et à renforcer les compétences technologiques des jeunes au Liberia.
@UNDPLiberia & @Orange_Liberia digital Center = a bold step for digital inclusion! MOU signed today🤝
— UNDP Liberia (@UNDPLiberia) November 5, 2025
We’re teaming up to:
🌐Boost digital skills
🚀 Support startups
🏡 Reach rural communities
🌍 Strengthen Liberia’s digital economy
Together for a more connected, inclusive future pic.twitter.com/cMM8EyZlCV
Dans le cadre de cette collaboration, les deux institutions entendent mettre en commun leurs ressources et expertises afin d’élargir les opportunités de formation numérique et d’entrepreneuriat technologique. L’initiative prévoit le développement de programmes de formation, de mentorat et d’accompagnement de start-up, en vue de favoriser la création d’un écosystème numérique libérien inclusif et durable. Il s’agira notamment d’appuyer la création d’entreprises innovantes, de renforcer la littératie numérique et de promouvoir la connectivité dans les communautés rurales.
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte national de transformation numérique, alors que le gouvernement libérien ambitionne de faire du numérique un levier de croissance économique et d’inclusion sociale. En parallèle, le secteur privé joue un rôle moteur dans cette dynamique. Orange Liberia a annoncé cette année un plan d’investissement de 200 millions USD sur les six prochaines années pour renforcer sa couverture réseau et améliorer la qualité de ses services, notamment dans les zones rurales encore mal desservies. Cet engagement financier traduit la volonté de l’opérateur de soutenir la connectivité et de contribuer activement à la réduction de la fracture numérique.
L’accord avec le PNUD intervient également dans la continuité des initiatives déjà menées par Orange dans le pays. En octobre 2020, l’entreprise avait inauguré à Monrovia l’Orange Digital Center, un hub technologique dédié à la formation des jeunes, à l’innovation et à l’entrepreneuriat numérique. Ce nouvel engagement vient donc étendre cette coopération, en lui conférant une portée nationale et en ciblant plus particulièrement les communautés rurales et les start-up locales.
En misant sur la jeunesse et la connectivité, ce partenariat est susceptible de stimuler l’économie numérique du Liberia, en favorisant la création d’emplois, le développement d’entreprises locales et l’émergence d’une génération de talents numériques aptes à porter la transformation numérique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Le gouvernement sénégalais mise sur le numérique pour diversifier son économie et stimuler l’innovation. Le Parc des Technologies Numériques (PTN) s’impose comme l’un des projets phares de cette stratégie, destiné à renforcer l’écosystème numérique tout en soutenant le développement du secteur privé.
Le Parc des technologies numériques (PTN), futur centre névralgique de l’innovation à Diamniadio, ouvrira ses portes au secteur numérique sénégalais dès mars 2026. L’annonce a été faite le lundi 3 novembre par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, à l’occasion d’une visite de travail qui marque la relance officielle des travaux de cette infrastructure stratégique.
Parc des Technologies Numériques
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) November 3, 2025
𝐋𝐞 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐀𝐜𝐭𝐞 𝐥𝐞 𝐑𝐞𝐝𝐞́𝐦𝐚𝐫𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐄𝐱𝐢𝐠𝐞 𝐮𝐧 𝐄𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐅𝐞𝐫𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐑𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐃𝐞́𝐥𝐚𝐢𝐬.
Dans le cadre de la mise en œuvre du New Deal… pic.twitter.com/NHTPoReTis
Érigé sur une superficie de 12,5 hectares pour sa première phase, le PTN se veut une véritable cité numérique intégrée. Il abritera trois tours dédiées aux entreprises technologiques, un centre de recherche et d’innovation, un incubateur de start-up, un centre de production audiovisuelle ainsi qu’un espace de formation destiné à renforcer les compétences locales dans les métiers du numérique. Le ministre a insisté sur la nécessité de respecter le calendrier, tout en confiant au Bureau Opérationnel de Coordination et de Suivi (BOCS) la mission de superviser rigoureusement l’avancement des travaux.
Lancé initialement dans le cadre du programme « Sénégal Numérique 2025 », le chantier avait été interrompu en raison de contraintes techniques et administratives. Sa relance s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, une stratégie nationale visant à accélérer la transformation numérique du pays, avec pour objectif la création de 150 000 emplois directs et la labellisation de plus de 500 start-up d’ici 2034, selon le ministère du Numérique. Le site, situé à proximité du pôle urbain de Diamniadio et des principales infrastructures nationales, participe à une stratégie de développement territorial équilibré.
Avec le PTN, le gouvernement entend structurer un écosystème dynamique autour de la recherche, de la formation et de l’innovation, tout en favorisant les synergies entre acteurs publics, privés et académiques. Cet espace de collaboration devrait également attirer les investissements étrangers dans les technologies émergentes et renforcer la compétitivité du pays dans l’économie numérique régionale.
Samira Njoya
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Face à l’accélération de la digitalisation et à la multiplication des services en ligne, l’Algérie renforce son cadre juridique pour sécuriser les échanges numériques et soutenir l’innovation, tout en préparant le terrain à une économie digitale plus intégrée et fiable.
Le gouvernement algérien a approuvé, le dimanche 2 novembre, un projet de loi définissant les règles générales encadrant les services de confiance pour les transactions électroniques et l’identification numérique. Cette initiative vise à accompagner la digitalisation croissante des services administratifs, économiques et financiers, tout en renforçant la sécurité des échanges en ligne.
Examiné en Conseil des ministres, le texte établit un cadre global pour la confiance numérique. Il actualise la législation de 2015 sur la signature et la certification électroniques, devenue obsolète face aux évolutions technologiques. La nouvelle loi confère une valeur juridique équivalente aux documents électroniques — signature, cachet et horodatage — par rapport aux documents physiques.
Cette réforme intervient dans un contexte de forte expansion du numérique. En début d’année 2025, l’Algérie comptait environ 36,2 millions d’internautes, soit un taux de pénétration proche de 77 %. Pour le gouvernement, cette dynamique appelle un environnement légal plus robuste, garantissant la fiabilité des transactions et la protection des données personnelles.
Le projet introduit également un cadre national d’identification numérique adossé à la carte d’identité biométrique. Ce système permettra de centraliser et de sécuriser les identités des citoyens pour les démarches en ligne, simplifiant l’accès aux services publics et assurant la reconnaissance légale des transactions numériques. Il constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de numérisation, qui vise à moderniser l’administration, à renforcer la transparence et à lutter contre la corruption.
Au-delà de la mise à jour du cadre législatif, cette loi devrait impulser une nouvelle dynamique en renforçant la confiance des citoyens et des entreprises, en simplifiant les procédures administratives et en stimulant les investissements dans l’économie numérique. Elle devrait aussi permettre à l’Algérie de mieux tirer parti de son important potentiel numérique, avec plus de 55 millions de connexions mobiles — soit près de 116 % de la population — et un taux d’équipement numérique en forte croissance.
Samira Njoya
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Fin septembre, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Maroc a lancé un hub digital en partenariat avec le PNUD. Doté d’un financement de 38 millions USD, il vise à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et les pays africains.
Le Gabon souhaite renforcer sa coopération bilatérale avec le Maroc dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et du développement des compétences digitales. À cet effet, Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche), ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, a effectué une visite de travail au royaume chérifien le lundi 3 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec son homologue Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite).
M. Doumba a exprimé la volonté du Gabon de s’inspirer de l’expérience marocaine et de développer un partenariat dans l’innovation numérique et la formation des compétences. Les deux parties ont convenu de lancer des programmes concrets, notamment dans la formation à l’IA et à l’analyse de données, ainsi que dans le renforcement de l’apprentissage à distance via les plateformes numériques marocaines.
Au cours des discussions, Mme El Fallah Seghrouchni a mis en avant des programmes de formation tels que « JobInTech », ainsi que les initiatives nationales visant à familiariser les enfants avec le numérique et l’IA. Elle a également invité le Gabon à participer au prochain salon GITEX Africa organisé au Maroc.
Ce rapprochement intervient alors que le gouvernement gabonais ambitionne de faire du numérique un pilier central de son développement socio-économique et de réduire sa dépendance aux ressources extractives. En 2025, Libreville a déjà multiplié les partenariats avec des pays comme la Turquie, le Botswana ou l’Arabie saoudite pour concrétiser cette ambition. Le Maroc est perçu comme un modèle africain en matière de transformation numérique.
Ce leadership est d’ailleurs reconnu par le PNUD, avec qui le royaume a lancé en septembre dernier la plateforme « Digital Morocco for Sustainable Development (D4SD Hub) », destinée à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et africains. Le Maroc se classe 90ᵉ mondial et 4ᵉ en Afrique à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,6841 sur 1, supérieur aux moyennes régionale et mondiale. Le pays a également adopté en septembre 2023 sa stratégie « Digital Morocco 2030 », qui vise à consolider ses acquis et à accélérer son développement social et économique à l’horizon 2030.
Pour sa part, le Gabon se classe 121ᵉ mondial à l’EGDI, avec un score global de 0,5741. Le pays enregistre une bonne performance dans les infrastructures télécoms (0,8263), mais reste en retrait dans les services en ligne (0,3188) et le capital humain (0,5772).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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