Les compétences numériques sont l’une des priorités des autorités zimbabwéennes. Au cours des derniers mois, elles se sont rapprochées de partenaires comme LinkedIn et les Émirats arabes unis.

Le gouvernement zimbabwéen souhaite approfondir sa coopération avec Huawei afin de développer les talents dans le numérique. C’était l’un des principaux points à l’ordre du jour lors des échanges le lundi 1er septembre, entre le président Emmerson Mnangagwa et des hauts responsables de la société technologique chinoise, dans le cadre d’une visite officielle en Chine.

Il est notamment prévu d’élargir les investissements dans les talents TIC et de mettre en place un centre de formation numérique. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation digitale à l’horizon 2030, dont l’un des trois piliers concerne le développement des compétences et le renforcement des capacités numériques. L’exécutif avait d’ailleurs identifié comme défis majeurs à la transformation digitale du pays le manque de compétences en TIC et le faible niveau de maîtrise du numérique.

Dans ce contexte, le Zimbabwe a multiplié les partenariats. En août 2024, le gouvernement a noué un accord exploratoire avec LinkedIn pour développer les compétences numériques des fonctionnaires et des jeunes via la plateforme « LinkedIn Learning ». En avril 2025, un programme visant à former 1,5 million de citoyens à la programmation et à l’intelligence artificielle a été lancé avec le soutien des Émirats arabes unis, dans le cadre du « Zimbabwe Digital Skills Program ».

Lors du lancement de ce programme, les autorités avaient affirmé vouloir poser « les bases d'une main-d’œuvre tournée vers l’avenir et maîtrisant les technologies de pointe ». La Banque mondiale estime que 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Le Zimbabwe, pour sa part, fait face à un taux élevé de chômage et de sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes, avec un taux de chômage estimé à 35 % en 2021.

Si Huawei affirme « rester déterminé à jouer un rôle central dans l’agenda de numérisation » du Zimbabwe, il convient toutefois de souligner qu’aucun nouvel accord formel n’a, pour l’instant, été signé ni même annoncé.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 04 septembre 2025 08:56 Written by

En Afrique, près de 60 % de la population vit en zone rurale, où l’accès à une éducation de qualité reste un défi majeur. Au Nigeria, un ambitieux projet de transformation numérique vise à réduire cette fracture et à faire entrer l’école publique dans l’ère numérique.

La Commission universelle de l’éducation de base (UBEC) du Nigeria et l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) ont signé, lundi 1ᵉʳ septembre à Abuja, un protocole d’accord pour lancer la mise en œuvre du programme national « Ordinateurs portables gratuits ». L’initiative ambitionne de fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.

« Cette initiative est plus qu’une simple technologie : c’est une promesse faite à chaque enfant nigérian — une promesse d’accès, d’équité et d’opportunités. En réduisant la fracture numérique, nous libérons un potentiel illimité et positionnons le Nigeria comme un leader de l’innovation éducative en Afrique », a déclaré Aisha Garba, secrétaire exécutive de l’UBEC.

Le protocole prévoit également la formation des enseignants, la création de pôles régionaux pour l’assemblage et la distribution des ordinateurs portables et tablettes, ainsi que le déploiement d’une infrastructure Internet hybride combinant la 5G, les réseaux de télécommunications locaux et la Constellation de satellites Starlink de l'américain SpaceX. L’objectif est de garantir un débit minimal de 50 Mbps pour les écoles, y compris dans les zones rurales les plus reculées.

L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation du système éducatif public au Nigeria, où moins d’une école primaire publique sur deux dispose aujourd’hui d’équipements numériques. À travers ce projet, le gouvernement ambitionne de doter 95 % des Nigérians de compétences numériques d’ici 2030, conformément aux priorités du programme Renewed Hope du président Bola Ahmed Tinubu.

Présentée comme le plus grand projet d’éducation numérique en Afrique, l’initiative pourrait renforcer l’inclusion numérique dans un pays où la fracture digitale persiste, tout en favorisant la souveraineté technologique grâce au développement d’infrastructures locales. Elle devrait également agir comme catalyseur pour la transformation éducative et économique.

Toutefois, sa réussite dépendra de la capacité à surmonter plusieurs défis, parmi lesquels l’accès inégal à l’internet haut débit, la pérennité du financement et la nécessité d’une formation adaptée des enseignants afin d’assurer une appropriation efficace des outils numériques.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 03 septembre 2025 08:11 Written by

Recapitaliser la société nationale La Poste et la projeter dans l’ère du numérique : tel est l’objectif du gouvernement sénégalais, qui entend moderniser ses services et repositionner l’entreprise au cœur de l’économie digitale et du e-commerce.

La Poste sénégalaise, opérateur public historique, a dévoilé le lundi 1ᵉʳ septembre un plan ambitieux visant à relancer ses activités et à renforcer son rôle d’acteur de référence. Présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko (photo), ce Conseil interministériel a mis l’accent sur la transformation numérique comme levier stratégique pour moderniser les services postaux, financiers et logistiques, tout en favorisant l’inclusion numérique et financière des citoyens.

Le plan prévoit notamment le déploiement d’un service national de messagerie électronique certifiée, offrant aux citoyens des adresses e-mail officielles sécurisées. Il inclut également la modernisation des services financiers via Postefinances, afin de renforcer l’inclusion bancaire et la fiabilité des transactions. Parallèlement, la création d’une banque postale, ouverte aux capitaux privés d’ici 2029, devrait permettre d’élargir l’offre de services financiers digitaux.

Le développement de solutions adaptées au e-commerce, tant au niveau national que transfrontalier, constitue l’un des piliers de ce plan. En partenariat avec les PME et les start-up locales, La Poste souhaite stimuler les services de livraison et fluidifier les transactions en ligne, afin de mieux répondre à la croissance rapide du commerce digital en Afrique. Une coopération étroite avec SENUM SA, le bras technique de l’État dans le numérique, est également prévue pour intégrer ces innovations dans les opérations quotidiennes du Groupe.

Cette stratégie s’inscrit dans un contexte marqué par un retard technologique et une concurrence croissante des services privés de livraison et de paiement. Le numérique est identifié comme le levier central pour moderniser les prestations, sécuriser les flux et restaurer la confiance des citoyens et des entreprises.

Elle intervient alors que le secteur du e-commerce en Afrique connaît une expansion rapide. Selon un rapport de TechCabal Insights, le marché africain devrait doubler en cinq ans, atteignant 113 milliards $ d’ici 2029, contre 55 milliards $ actuellement. Cette croissance est portée par le commerce mobile, l’adoption des super applications et la mise en œuvre du protocole sur le e-commerce de la ZLECAF. En modernisant ses infrastructures numériques, le Sénégal pourrait tirer parti de cette dynamique régionale pour renforcer sa compétitivité.

La modernisation et l’intégration du numérique dans les activités du Groupe SN La Poste devraient également permettre au Sénégal de dynamiser les échanges commerciaux grâce à des services de livraison fiables et accessibles. Cette transformation numérique est aussi susceptible de générer des emplois qualifiés et de soutenir le développement économique national. Toutefois, la réussite du projet dépendra de la mise en œuvre effective des mesures prévues, du soutien des parties prenantes et de la capacité à s’adapter aux évolutions rapides du paysage numérique africain.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 15:32 Written by

Le Japon affirme sa stratégie africaine en misant sur le capital humain et l’innovation technologique. La formation à l’IA couplée à des programmes dans la santé, la logistique et l’agriculture, traduit une volonté de bâtir une coopération plus durable.

Le Japon s’engage à former 30 000 experts en intelligence artificielle (IA) en Afrique au cours des trois prochaines années pour accélérer la numérisation de l’économie et créer des emplois sur le continent, a annoncé le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba (photo), le mercredi 20 août 2025.

« Le Japon avait pour objectif de soutenir la formation de 30 000 experts en intelligence artificielle au cours des trois prochaines années afin de promouvoir la numérisation et de créer des emplois », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’ouverture des travaux de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-9) qui se tient à Yokohama (40 km au Sud de Tokyo) jusqu’au vendredi 22 août.

M. Ishiba a également indiqué que le pays du Soleil Levant partagerait son expertise numérique afin de « co-créer des solutions » aux défis auxquels l'Afrique est confrontée.

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Selon des sources gouvernementales citées par l’agence de presse japonaise Kyodo News, Tokyo prévoit dans ce cadre de lancer des cours sur l'IA et la Data Science dans des établissements d'enseignement supérieur en Afrique, avec la coopération de Yutaka Matsuo, professeur à l'Ecole supérieure d'ingénierie rattachée à l'Université de Tokyo et expert japonais de premier plan en IA.

Ces cours seront proposés dans plusieurs dizaines d'universités dans plusieurs pays, dont le Kenya et l’Ouganda, et porteront principalement sur l’intégration de l’IA dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de l'agriculture et de la logistique, d’après ces mêmes sources.

Outre le développement de talents en IA, M. Ishiba a révélé que le Japon formera 300 000 personnes dans d’autres domaines, dont 35 000 dans le secteur de la santé et de la médecine, au cours des trois prochaines années.

Le Premier ministre japonais a par ailleurs proposé la création d'une « zone économique » reliant l'océan Indien à l'Afrique, qui « contribuera à l'intégration et au développement industriel de l'Afrique », tout en s’engageant à promouvoir le libre-échange et les investissements privés sur le continent.

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Se démarquer de la Chine

Il a également indiqué que le Japon accordera des prêts pouvant atteindre 5,5 milliards de dollars à plusieurs pays africains, en coordination avec la Banque africaine de développement (BAD) afin de promouvoir le développement durable de l'Afrique et de résoudre ses problèmes d'endettement.

L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et des institutions financières privées prévoient par ailleurs de débloquer 1,5 milliard de dollars d’investissements d’impact pour financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays africains et l’atteinte de certains objectifs de développement durable.

Contrairement à ce qui s’est passé lors des précédentes éditions de la TICAD, qui se tient chaque trois ans depuis 1993, le gouvernement japonais n’a pas annoncé cette année le montant total des fonds qui devraient être injectés dans les économies africaines durant les trois prochaines années en Afrique.

En se concentrant sur des investissements dans le capital humain, l’économie verte et l’amélioration des conditions de vie des populations en Afrique, le Japon cherche visiblement à se démarquer de son puissant rival chinois, qui a accru ces dernières années son influence sur le continent en déversant des fonds colossaux, souvent sous forme de prêts dédiés au financement des infrastructures qui ont contribué à l’endettement excessif de plusieurs pays.

Agence Ecofin rappelle que des dirigeants d'environ 50 pays africains participent à la TICAD-9, dont les présidents nigérian Bola Tinubu, sud-africain Cyril Ramaphosa et kényan William Ruto.

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 13:07 Written by

Les pays africains s’impliquent de plus en plus dans le déploiement de systèmes de paiement instantané interopérables. Ces initiatives visent à moderniser les services financiers, faciliter les transactions et renforcer l’inclusion financière à toutes les échelles.

L’Afrique connaît une transformation rapide de ses services financiers numériques, portée par l’essor du mobile money et des plateformes bancaires en ligne. Dans ce contexte, l’interopérabilité des paiements — qui permet d’effectuer des transactions entre différentes banques et opérateurs mobiles — apparaît comme un levier stratégique pour stimuler l’inclusion financière et faciliter le commerce régional.

Selon la Banque mondiale, environ 350 millions d’adultes en Afrique subsaharienne ne disposent pas de compte bancaire et demeurent exclus de l’économie formelle. Le mobile money a toutefois permis de combler une partie de ce fossé. En 2024, près d’un adulte sur deux, soit 44 %, détenait un compte mobile money, soit un écart de 15 points par rapport à la moyenne mondiale, selon le dernier rapport sur l’inclusion financière « Global Findex 2025 ».

Des avancées notables en Afrique

Plusieurs pays africains ont franchi des étapes importantes dans le développement de systèmes de paiement interopérables. Au Ghana, le système GhIPSS relie banques et opérateurs mobiles et traite depuis décembre 2022 en moyenne 17,9 millions de paiements instantanés par mois, impliquant plus de 55 institutions financières. Au Nigeria, la plateforme NIBSS a enregistré en 2023 des paiements interbancaires instantanés d’une valeur totale de 600 360 milliards de nairas (≈ 390 milliards USD). Au Kenya, le service M-Pesa illustre le rôle central du mobile money, puisqu’il représente près de 55 % du PIB national, selon une estimation de la Fintech Association of Kenya.

Plus récemment, la Sierra Leone, les Comores, la Somalie et l’Algérie ont annoncé la mise en place de systèmes nationaux de paiement interopérables, contribuant à la consolidation progressive de l’infrastructure financière du continent.

Ces initiatives soutiennent à la fois l’inclusion financière et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en facilitant les transactions transfrontalières à moindre coût. Le PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System) incarne cette dynamique : il permet aux banques centrales et institutions financières d’effectuer des paiements en temps réel dans les monnaies locales, réduisant ainsi les frais et délais tout en renforçant l’intégration économique. Selon la GSMA, la valeur des transactions mobile money en Afrique subsaharienne a atteint 190 milliards USD en 2023, soit 4,5 % du PIB régional, contre 150 milliards USD en 2022.

Des défis persistants à surmonter

Les systèmes de paiement instantané interopérables favorisent donc l’inclusion financière, réduisent les coûts de transfert, stimulent l’innovation dans les fintechs et l’e-commerce, et renforcent l’intégration régionale. Ils permettent également aux États de mieux contrôler les flux financiers et de sécuriser les transactions, consolidant ainsi leur souveraineté numérique.

Néanmoins, plusieurs défis persistent. La fracture numérique reste marquée, en particulier dans les zones rurales où la couverture et la qualité des réseaux internet demeurent insuffisantes. La cybersécurité constitue également un frein majeur, car les risques de fraude, de piratage ou de vol de données suscitent encore la méfiance. Enfin, l’absence d’un cadre réglementaire harmonisé ralentit l’adoption de solutions transfrontalières.

Pour exploiter pleinement ce potentiel, il est indispensable d’investir dans les infrastructures numériques, de renforcer la cybersécurité, de former les populations aux services financiers digitaux et d’avancer vers une régulation unifiée. Avec une pénétration des smartphones attendue à 87 % en Afrique subsaharienne d’ici 2030, ces initiatives rapprocheront des millions de personnes des services financiers modernes, soutiendront le commerce intra-africain et accéléreront la transition vers une économie numérique intégrée et durable.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 08:00 Written by

Il appartient à une génération d’entrepreneurs éthiopiens qui lient innovation et tradition. Son parcours illustre comment des pratiques locales peuvent trouver une nouvelle place dans l’économie numérique.

Alexander Hizikias (photo), économiste de formation et entrepreneur éthiopien, est cofondateur et directeur général d’eQub, une fintech créée en 2020 qui adapte au numérique la pratique traditionnelle des groupes d’épargne rotative, appelés « equb » en amharique, la langue nationale éthiopienne.

eQub propose une application mobile permettant d’organiser ces cercles d’épargne, de sécuriser les transactions et de réduire les risques liés à l’usage de liquidités. Elle vise à renforcer la gestion financière des participants et à élargir l’accès à des services pour des populations peu connectées aux circuits bancaires classiques.

L’application intègre les paiements par mobile money, automatise les contributions et assure un suivi transparent des opérations, renforçant ainsi la confiance entre membres. Elle introduit également un système de points donnant accès à des services financiers complémentaires, tels que des crédits ou des facilités de paiement.

« L’application eQub est la première application qui vous aide à puiser dans vos économies futures. Elle vous permet de configurer et de gérer vos groupes personnels en quelques clics. De plus, elle facilite les interactions avec vos collègues eQubers », explique l’entreprise.

Diplômé de l’université d’Addis-Abeba, où il a obtenu en 2016 un bachelor en économie, Alexander Hizikias a déjà multiplié les initiatives entrepreneuriales. Sa première entreprise, Alexander Hizikias Couture, spécialisée dans la conception et la fabrication de textiles, a été active entre 2016 et 2019. Cette même année, il a cofondé The Goat Cafe, une entreprise de café.

Melchior Koba

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Posted On mardi, 02 septembre 2025 07:18 Written by

Les autorités nigérianes ont fait du numérique l’un des piliers du développement socio-économique des prochaines années. Dans l’administration publique, il est notamment prévu de digitaliser l’ensemble des services.

Le gouvernement nigérian a organisé la semaine dernière une séance de formation destinée à 438 fonctionnaires issus de différents ministères, départements et agences. L’initiative, menée en partenariat avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), vise à soutenir la transformation numérique du pays, selon la presse locale.

William Scheffers, directeur chez TG Consulting, intervenant sur le thème « Stratégies de formation en technologies de l’information dans la transformation numérique gouvernementale », a affirmé que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient indispensables pour les responsables publics.

« Les gouvernements sont sous pression pour numériser les services et améliorer l’expérience des citoyens. La formation en TIC garantit que le personnel puisse exploiter, maintenir et innover avec de nouveaux systèmes. Les lacunes en compétences entraînent des inefficacités, des risques liés aux données et des investissements informatiques gaspillés. Des responsables formés s’adaptent plus facilement aux nouvelles politiques et aux besoins des citoyens », a-t-il expliqué.

L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme mensuel « DevsInGovernment », lancé en janvier 2024 pour accélérer l’économie numérique et renforcer l’inclusion numérique dans la prestation des services publics. Dès 2022, le gouvernement avait déjà annoncé un projet visant à former 500 000 fonctionnaires aux compétences numériques. Certains États mènent également leurs propres initiatives, à l’image du Benue, qui prévoit de former 40 000 agents publics.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime qu’il est devenu nécessaire d’investir dans le développement des compétences des fonctionnaires, car les technologies numériques ont le potentiel de transformer l’administration, en facilitant la mise en œuvre de services plus accessibles et efficaces.

« La réalisation d’un gouvernement numérique, où la technologie est appliquée à la conception des processus, des politiques et des services répondant aux besoins des usagers, nécessite l’adoption de nouvelles méthodes de travail et de nouvelles compétences au sein de l’administration publique. Les gouvernements doivent promouvoir les aptitudes, les attitudes et les connaissances permettant aux fonctionnaires d’évoluer dans un environnement numérique, en intégrant les technologies numériques pour créer de la valeur publique », peut-on lire dans le rapport « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », publié en février 2024. 

Isaac K. Kassouwi

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Posted On lundi, 01 septembre 2025 08:02 Written by

Le Sénégal a lancé en février le « New Deal Technologique », sa nouvelle stratégie nationale de transformation numérique. Cela comprend notamment la numérisation des services publics pour en améliorer l’efficacité.

Le gouvernement sénégalais, en partenariat avec l’Assemblée nationale et l’ONUDC, a tenu ces 5 derniers jours un atelier de formation numérique à l’intention des députés. L’initiative entre dans le cadre des actions engagées pour accélérer la transformation digitale de l’institution parlementaire.

Cet atelier stratégique vise à renforcer les compétences des parlementaires sur des thématiques clés telles que la transformation numérique, l’intelligence artificielle, la protection des données personnelles et la lutte contre la cybercriminalité. L’objectif est de leur fournir les connaissances nécessaires pour accompagner le pays dans sa marche vers la souveraineté numérique, conformément au New Deal Technologique, en élaborant des politiques publiques et des lois adaptées aux défis actuels.

En décembre 2024, l’Assemblée nationale avait déjà franchi une étape importante en adoptant un système de vote électronique reposant sur une plateforme capable d’enregistrer les suffrages en temps réel. Le président El Malick Ndiaye fait de la numérisation des services parlementaires une priorité. Le plan de modernisation prévoit notamment la création d’un site institutionnel interactif destiné aux députés et aux citoyens, ainsi que le lancement d’une chaîne de télévision parlementaire. Une équipe projet a été constituée pour piloter cette transformation.

Dans cette dynamique, M. Ndiaye a également reçu en mai dernier une délégation comprenant notamment les dirigeants de la société technologique Airudi, afin d’explorer des pistes de coopération dans les domaines de l’IA, de la transformation numérique et de la formation professionnelle. Ces efforts s’inscrivent dans un contexte où le paysage technologique des parlements connaît une mutation profonde, stimulée par la nécessité d’une plus grande efficacité, de plus de transparence et d’une meilleure participation citoyenne, selon le Rapport mondial 2024 sur l’e-Parlement de l’Union interparlementaire (UIP).

« Les systèmes classiques cloisonnés cèdent la place à des solutions plus intégrées et intelligentes, basées sur le cloud. L’IA, l’apprentissage automatique et le traitement du langage naturel révolutionnent tout, de la gestion documentaire à la cybersécurité. Ces technologies permettent aux parlements d’automatiser les tâches routinières, de mieux analyser les données et d’offrir des services plus réactifs aux parlementaires, au personnel et aux citoyens » souligne le rapport publié en octobre 2024.

Il faut toutefois rappeler que le processus de transformation numérique du Parlement sénégalais demeure encore embryonnaire. D’après l’UIP, les pays africains les plus avancés dans ce domaine sont l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Burundi, le Maroc et la République mauricienne, suivis de la Tunisie et du Malawi. Le rapport indique que l’Afrique subsaharienne reste largement sous-représentée parmi les parlements les plus performants, avec 50% de ses institutions classées parmi les 30 les moins avancées en matière de maturité numérique.

Cette situation est notamment liée à un manque d’initiatives de modernisation, à l’insuffisance des investissements dans les systèmes numériques et à l’absence de programmes ambitieux de transformation digitale.

Isaac K. Kassouwi

Edité par : Feriol Bewa

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Posted On dimanche, 31 août 2025 15:11 Written by

En mai 2025, les autorités mauriciennes ont présenté la stratégie nationale de transformation numérique. Plusieurs actions sont en train d’être mises en œuvre dans ce cadre.

Le gouvernement mauricien a mis en place un comité interministériel chargé de coordonner la mise en œuvre de sa stratégie nationale du numérique. La première réunion de ce nouvel organe s’est tenue le 26 août à Ébène, sous la houlette du ministère des Technologies de l’information, de la Communication et de l’Innovation (MITCI).

Le comité fait office de point de contact unique pour assurer la cohérence entre les différents ministères impliqués. Les discussions ont porté sur plusieurs chantiers prioritaires, dont la numérisation des écoles, la mise en place d’un système national d’alerte publique, le développement d’une plateforme de gestion des prestations sociales et la réduction des retards dans les prestations de services publics. Les autorités ont aussi souligné la nécessité de protéger les populations vulnérables contre les abus en ligne.

Cette initiative vise à accélérer la modernisation de l’administration mauricienne et à renforcer la capacité de l’État à offrir des services plus efficaces et inclusifs. Elle survient alors que les pays africains multiplient les programmes d’e-gouvernance pour améliorer la qualité de leurs services publics et soutenir leur transformation numérique.

En 2024, la République mauricienne s’est classée 76ᵉ mondial pour le développement de son administration en ligne, se plaçant en tête de l'Afrique de l'Est selon le département des affaires sociales des Nations unies. Elle occupe la 69ᵉ place mondiale et la 2e en Afrique pour sa préparation à l’IA, devant l'Afrique du Sud et le Maroc, d’après le cabinet britannique Oxford Insights. Sur le plan du développement des infrastructures numériques, l’Union internationale des télécommunications positionne le pays au 3ᵉ rang africain.

Si les projets avancent comme prévu, le pays insulaire pourrait renforcer sa position en matière de gouvernance numérique. Cette dynamique devrait aussi renforcer la confiance des citoyens dans l’administration numérique.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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Posted On samedi, 30 août 2025 09:13 Written by

A la croisée de l’Afrique et de l’océan Indien, Maurice façonne son avenir numérique. Vision stratégique, innovation et ouverture internationale en font aujourd’hui un laboratoire de transformation digitale à suivre de près.

Ces dernières années, l’île Maurice s’est affirmée comme un véritable modèle africain en matière de transformation numérique. Grâce à une combinaison efficace d’une stratégie cohérente, d’investissements massifs dans les infrastructures et d’un soutien constant à l’innovation, la nation insulaire s’est hissée parmi les pays africains les mieux préparés à la transition numérique.

Performances et classements internationaux

Cette dynamique se reflète dans plusieurs classements internationaux, qui mettent en évidence la maturité numérique de Maurice et son avance sur le continent. Dans son rapport 2024 sur l’E-Government Development Index, l’ONU place le pays au 76ᵉ rang mondial avec un score de 0,7506, confirmant son statut de leader en Afrique de l’Est. De son côté, l’AI Readiness Index 2024, qui évalue la capacité des gouvernements à exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle à travers trois dimensions — gouvernance, capacités technologiques et données disponibles — attribue à Maurice un score de 53,94. Le pays se classe ainsi 69ᵉ au niveau mondial, deuxième en Afrique et premier en Afrique subsaharienne, devançant des économies majeures de la région telles que l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Maroc et le Sénégal.

Enfin, l’ICT Development Index 2025 de l’Union internationale des télécommunications (UIT) positionne Maurice au 3ᵉ rang africain avec un score de 86,3 sur 100, preuve de la solidité de ses infrastructures numériques et de la vitalité de son écosystème technologique.

Une stratégie ambitieuse à l’horizon 2030

Ces performances découlent entre autres du plan national Digital Mauritius 2030, qui ambitionne de faire du pays une économie numérique inclusive et durable. Cette feuille de route repose sur cinq piliers : la gouvernance numérique, le développement des infrastructures TIC, l’innovation, la gestion des talents et la cybersécurité.

Dans ce cadre, Maurice a investi dans un réseau national de fibre optique, généralisé la couverture 4G LTE et amorcé le déploiement de la 5G, tout en s’équipant de centres de données de niveau Tier-4. Le lancement prochain de la 5G Advanced, qui a entamé la phase de test, devrait encore renforcer la capacité du pays à accueillir l’Internet des objets (IoT) et les services numériques de nouvelle génération.

Parallèlement, des mesures inclusives telles que la gratuité d’Internet mobile pour les jeunes Mauriciens âgés de 18 à 25 ans et les programmes de formation aux compétences numériques viennent consolider l’axe lié à la gestion des talents. Selon les chiffres de DataReportal, Maurice comptait 1,01 million d’utilisateurs d’Internet au début de l’année 2025, représentant un taux de pénétration de 79,5 %, contre 982 500 utilisateurs (75,5 %) en janvier 2024.

Des partenariats internationaux stratégiques

L’île Maurice s’appuie également sur de solides partenariats internationaux. Ses collaborations avec l’Inde, l’Union européenne ou encore le PNUD ont permis de développer des programmes d’alphabétisation numérique, de soutenir les start-up locales et de favoriser le transfert de technologies. Ces partenariats se traduisent aussi par un meilleur accès aux financements et aux innovations de pointe, renforçant l’écosystème numérique local et accélérant la mise en œuvre de la vision 2030.

En combinant une stratégie nationale ambitieuse, des infrastructures solides et une ouverture à la coopération internationale, Maurice s’impose comme une référence africaine en matière de transformation numérique. L’île ne se contente toutefois pas de ce leadership régional : elle ambitionne de rivaliser avec les économies numériques émergentes à l’échelle mondiale, tout en construisant un modèle inclusif et durable susceptible d’inspirer de nombreuses nations africaines.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 29 août 2025 02:35 Written by
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