L’économie numérique est actuellement le cheval de bataille de nombreuses économies africaines. Cette transformation en cours permet à divers acteurs de se démarquer. En RDC en particulier, les marges de manœuvre sont encore nombreuses.
Le groupe Orange a officiellement lancé les travaux de construction de son futur siège social en République démocratique du Congo (RDC), mercredi 16 avril 2025. Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, a assisté à cette cérémonie qui marque un ancrage durable de l’opérateur télécoms dans un marché riche d’opportunités. Cet investissement exprime en effet la confiance de la société dans le potentiel économique et numérique du pays, et ce, malgré un environnement des affaires régulièrement considéré comme complexe.
Le futur siège social d’Orange RDC, comprenant 8 étages et une superficie de 10 000 m², sera situé à Kinshasa, précisément sur l’avenue des Huileries en face du stade des Martyrs de la Pentecôte dans la commune de Lingwala. « La construction de ce siège ne se limite pas à un simple bâtiment ; bien plus, elle représente une avancée significative pour le développement technologique de la RDC. Ce siège offrira, je l’espère, un environnement de travail moderne et collaboratif, propice à l’innovation et à la création de nouveaux services qui bénéficieront à l’ensemble de la population congolaise », a déclaré Augustin Kibassa Maliba.
Évolution trimestrielle des parts du marché global entre T2-24 et T3-24 (Source : Arptc)
Avec 18,5 millions d’abonnés selon les dernières données de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc), Orange est le deuxième opérateur du pays derrière Vodacom qui en compte 22,5 millions, mais devant Airtel et Africell. Avec un total de 62,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration mobile de 65,8 % et 32,1 millions d’abonnés Internet mobile pour un taux de pénétration de 33,8 %, la RDC est un marché qui n’a pas révélé tous ses atouts.
La volonté du gouvernement de positionner la transformation numérique comme moteur de la croissance économique et sociale est également révélatrice des opportunités qu’Orange perçoit dans le pays. La société a en effet de la marge pour se positionner comme acteur de référence dans un ensemble de segments, notamment l’écosystème startup innovant en croissance, la numérisation des services publics et privés, le Cloud, le stockage de données, et la cybersécurité.
Évolution trimestrielle des parts de marché de la monnaie mobile par opérateur (Source : Arptc)
Le Mobile Money est aussi un levier important de croissance porteur de belles promesses pour l’opérateur télécoms. Avec un taux de pénétration de 26,7 %, Orange peut devenir un moteur de l’inclusion financière. Mais Orange ne pourra concrétiser toutes ces prévisions positives que si le gouvernement congolais poursuit résolument ses actions engagées en faveur du développement de l’économie numérique, notamment dans le secteur de la réglementation, du spectre de fréquences, des infrastructures, des licences nouvelles ou encore de l’accès aux appareils mobiles. Il faut également mentionner la nécessité d’une stabilité politique et sécuritaire dans le pays. Le futur siège social d’Orange en République démocratique du Congo devrait être achevé et livré en octobre 2027.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fidèle à son ambition de devenir un opérateur télécoms de référence dans ses différents marchés de présence en Afrique, le groupe Orange multiplie les actions fortes. L’entreprise, qui investit en conséquence dans les nouvelles technologies, met aussi un point d’honneur à renforcer sa relation avec les consommateurs.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a mené mardi 15 avril une vaste opération de service client de proximité dans les rues des 120 villes et villages de ses 17 marchés. Baptisée « My Customer, My Boss », l’initiative a mobilisé plus de 10 000 collaborateurs de toutes les fonctions. Ils sont allés à la rencontre directe de 15 000 clients. Inspirée d’une initiative lancée avec succès en Sierra Leone, cette démarche est présentée par OMEA comme une nouvelle étape dans la culture managériale de l’entreprise, destinée à faire de chaque salarié un acteur de la satisfaction client, quel que soit son rôle dans l’entreprise.
🌍 @orange mobilise +10 000 salariés, le même jour, dans 17 pays pour aller à la rencontre de 15 000 clients dans le cadre de l’initiative #MyCustomerMyBoss.https://t.co/mp1efIMaU8#ProudToBeOrange #OrangeEstLà pic.twitter.com/Phz4anVGl3
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) April 17, 2025
Brelotte Ba, le directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient, souligne à cet effet que « l’expérience client est l’affaire de tous. Chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence. Avec My Customer, My Boss, nous démontrons que notre engagement à servir est collectif, concret et tourné vers l’avenir en organisant pour la première fois, à l’échelle du continent, une mobilisation collective de cette ampleur ».
Afin de simplifier la collecte des données sur le terrain, Gofiled, une startup issue de l’Orange Digital Center de Tunisie, a développé une application mobile. Selon OMEA, cette collaboration illustre sa volonté de concilier innovation locale, impact sociétal et performance économique. Les données recueillies sur le terrain auprès des clients grand public, des entreprises, des utilisateurs d’Orange Money et des partenaires seront ensuite analysées et transformées en actions concrètes lors de hackathons internes organisés dans chaque pays. Elles contribueront au développement de solutions orientées vers une amélioration de l’expérience client.
Alors que la concurrence s’est renforcée progressivement au cours des trente dernières années sur le marché africain des télécoms, la qualité de service et l’expérience client ont gagné davantage en importance dans la stratégie de séduction et de fidélisation des consommateurs. En effet, les différents opérateurs télécoms sont coudes à coudes dans la couverture réseau, les nouvelles technologies réseau, l’offre de services innovants, la tarification incitative, etc. Le ressenti du client est aujourd’hui ce qui le convainc de partir ou de rester. Dans une note d’analyse, le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey & Company explique que l'expérience client est actuellement « le facteur de différenciation clé pour créer de la valeur dans les télécommunications. Nos recherches montrent que 73 % des cadres supérieurs des opérateurs télécoms la considèrent comme une priorité absolue ».
OMEA affirme que la mobilisation de ses cadres pour mener des missions de service client de proximité « est appelée à devenir un rendez-vous annuel. Elle s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience client afin d’évaluer leur satisfaction, comprendre leurs attentes et continuer d’améliorer les services qui leur sont destinés ».
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Le Maroc a entrepris depuis quelques années la numérisation de son patrimoine documentaire. Le projet devrait connaître des avancées majeures dans les mois à venir, avec l’objectif de préserver les archives nationales et de faciliter leur accès à tous.
Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ainsi que la Bibliothèque nationale du Maroc ont signé, mercredi 16 avril à Marrakech, une convention de partenariat. L'accord, intervenu en marge de la 3ᵉ édition du salon technologique Gitex Africa, a pour objectif la numérisation du fonds documentaire de la Bibliothèque nationale.
Signature d'une convention pour numériser le fonds de la Bibliothèque Nationale du Maroc. Objectif : rendre la culture plus accessible et inclusive grâce au numérique.https://t.co/x5TwNlMTvV #MarocDigital2030 #CultureNumérique pic.twitter.com/Kg0j9DnMgL
— La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (@Bnrm_officiel) April 16, 2025
La convention prévoit la numérisation des manuscrits anciens, des périodiques et des collections léguées conservés par la Bibliothèque nationale. Celle-ci conserve aujourd’hui un vaste patrimoine documentaire, constitué d’environ 700 000 livres et objets d'art, ainsi que de plus de 100 000 manuscrits. La convention comprend également la refonte du portail institutionnel, l’introduction du dépôt légal pour les ouvrages numériques, ainsi que l’intégration de la langue amazighe dans les services numériques proposés. Un programme informatique dédié aux personnes à besoins spécifiques sera également mis en place.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie Maroc Digital 2030 qui vise à accélérer la transformation numérique du pays, notamment à travers la modernisation des services publics. La Bibliothèque nationale, en tant que gardienne du patrimoine écrit et centre de rayonnement culturel, occupe une place centrale dans ce dispositif. Ce projet répond aussi aux orientations du roi Mohammed VI, qui appelle à faire du numérique un levier de développement humain, de savoir et d’inclusion sociale. Il vient compléter les chantiers de dématérialisation déjà engagés dans l’administration, la justice, l’éducation ou encore la santé.
Au-delà de l’aspect technique, les enjeux sont multiples : préserver durablement les œuvres littéraires et historiques du royaume contre les risques de dégradation ou de disparition, élargir l’accès aux ressources documentaires à tous les citoyens, y compris ceux vivant dans des zones éloignées, et offrir aux chercheurs des outils modernes de consultation. Ce projet vise également à accroître la visibilité internationale du patrimoine culturel marocain, en rendant ses trésors documentaires accessibles sur le web, dans une démarche de partage et de transmission des savoirs.
Samira Njoya
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À l’heure où l’économie numérique prend une place croissante dans les échanges mondiaux, les États africains s’efforcent de mieux encadrer les flux digitaux. Le Sénégal mise sur la fiscalité numérique comme levier de souveraineté et de mobilisation de ressources à l’ère des géants du web.
L’introduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée aux services numériques commence à produire des résultats concrets au Sénégal. Jean Koné, directeur général des Impôts et des Domaines (DGID), a annoncé que l’État a collecté plus d’un milliard de francs CFA, soit plus de 1,7 million de dollars en 2024 grâce à cette mesure. Cette déclaration a été faite le mardi 15 avril, lors de la conférence internationale sur la taxation de l’économie numérique en Afrique qui se tient à Dakar.
Encouragée par ces premiers résultats, l’administration fiscale entend intensifier ses efforts pour mobiliser encore plus de ressources dans les années à venir. « Nous allons déployer des stratégies et innover pour que chacun s’acquitte de la TVA numérique. Il est aussi question d’adapter notre système pour qu’il soit plus inclusif et efficace », a déclaré Jean Koné. À moyen terme, le gouvernement vise des recettes comprises entre 3 et 5 milliards FCFA, avec des perspectives allant jusqu’à 10 milliards.
Mise en place le 1er juillet 2024, cette taxe concerne les services proposés par des entreprises nationales ainsi que par des plateformes numériques étrangères actives au Sénégal. Contrairement à une imposition forfaitaire, la base imposable est calculée à partir du chiffre d’affaires réel des fournisseurs non-résidents, en fonction des contreparties reçues ou à recevoir. Cela permet de refléter plus fidèlement les revenus générés sur le marché sénégalais.
Le taux standard de la TVA au Sénégal est fixé à 18 %, avec une réduction spécifique de 10 % pour les secteurs en difficulté comme l’hôtellerie et la restauration, touchés par la pandémie de Covid-19. Sont notamment concernés par cette fiscalité les services de streaming, les abonnements logiciels (SaaS), le cloud computing, la publicité en ligne, les jeux téléchargeables et les applications mobiles payantes.
Si la mesure renforce les recettes de l’État, elle n’est pas sans conséquences pour les usagers. En taxant les plateformes sur la base de leurs revenus réels, les prix de certains services numériques pourraient augmenter, risquant d’exclure les populations les plus vulnérables. Le véritable défi pour les autorités sera donc de concilier efficacité fiscale et accessibilité numérique, afin que la transformation numérique ne se fasse pas au détriment de l’inclusion.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En 2023, quatre millions de postes étaient à pourvoir dans le secteur de la cybersécurité. Dans un contexte de pénurie mondiale des talents en cybersécurité, avec des besoins particulièrement marqués en Afrique, une collaboration stratégique voit le jour. Le Cyber Africa Forum (CAF), événement annuel de référence dédié à la transformation numérique et la cybersécurité en Afrique s’associe au HackerLab, une compétition de détection de talents, organisée par l'Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) du Bénin depuis 2017.
Alors qu’on observe une augmentation globale des offres d'emploi dans le secteur de la cybersécurité, l'étude de l'ISC2 en 2024 révèle que le volume de la main-d'œuvre en cybersécurité reste pratiquement inchangé en Afrique. À travers le HackerLab, le Bénin s'est positionné comme un acteur clé dans la détection des talents en cybersécurité en Afrique de l'Ouest, véritable enjeu de sécurité informatique dans la sous-région et au-delà. L'édition 2024 du HackerLab, qui avait pour thème « La zone industrielle », a rencontré un franc succès, avec 451 participants lors de la phase de qualification en ligne et 50 finalistes.
Reconnaissant le succès du HackerLab et la nécessité d'étendre son impact à l'échelle continentale pour combler le déficit de compétences, le Cyber Africa Forum s'engage dans ce partenariat stratégique. L'objectif primordial est de créer un tremplin pour les jeunes talents béninois et africains, en leur offrant une visibilité accrue et des opportunités de développement professionnel à l'échelle du continent.
Le HackerLab 2025, organisé conjointement par le CAF et l’ASIN, exploitera le format Capture the Flag (CTF), pour évaluer les compétences des participants dans un environnement simulé, autour du thème « Le Projet 403 : Évasion du Labyrinthe Numérique ».
« Notre collaboration avec le HackerLab est une réponse directe à l'impératif de renforcer la cybersécurité en Afrique face à la pénurie de professionnels qualifiés. Le succès du HackerLab au Bénin, avec une participation significative de jeunes talents, démontre le potentiel immense du continent. En unissant nos forces, nous ambitionnons de créer une plateforme encore plus impactante pour former et connecter la prochaine génération d'experts africains en cybersécurité », a déclaré Franck Kié, Commissaire Général du Forum.
Marc-André LOKO, Directeur Général de l’Agence des Systèmes d'Information et du Numérique souligne : « L'ASIN se réjouit de ce partenariat avec le Cyber Africa Forum. Le HackerLab a prouvé son rôle de révélateur de talents locaux en cybersécurité. Cette collaboration offre une opportunité unique d’éprouver les capacités techniques et la résilience de nos jeunes talents face aux différents challenges auxquels ils seront soumis. Notre ambition est de voir ces talents contribuer à la sécurité du cyberespace béninois et devenir des leaders en cybersécurité sur le continent. »
Le HackerLab 2025, qui se tiendra du 23 au 25 juin à Cotonou, en marge du Cyber Africa Forum 2025, est ouvert aux étudiants et à tous les passionnés de cybersécurité âgés d’au moins 15 ans. Les lauréats bénéficieront de prix substantiels, tels que des formations spécialisées, des certifications reconnues et des opportunités de stage au sein d'entreprises leaders de la cybersécurité.
Cette initiative conjointe représente donc un investissement crucial dans l'avenir numérique de l'Afrique. En formant et en valorisant les talents locaux en cybersécurité, le continent se dote des moyens nécessaires pour répondre aux cybermenaces croissantes et pour prospérer au sein de l'économie numérique mondiale. Plus de 80 participants finalistes sont attendus.
À propos du Cyber Africa Forum (CAF)
Fondé en 2020 par Franck Kié, Président de Ciberobs – Make Africa Safe - et Managing Partner de Ciberobs Consulting, le Cyber Africa Forum (CAF) est la plateforme d’influence et d’affaires des leaders et hauts dirigeants du secteur numérique en Afrique. En 4 ans, le CAF a réuni plus de 6 000 participants et plus de 100 partenaires et sponsors. Plus de 50 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie ont été représentés et plus de 500 rendez-vous d’affaires ont été organisés.
Pour en savoir plus sur le Cyber Africa Forum
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En février dernier, le gouvernement congolais a entamé des discussions avec la Russie en vue d’un partenariat dans le domaine de la transformation numérique. La formation de ressources humaines congolaises figurait parmi les axes de coopération envisagés.
Le gouvernement congolais va bénéficier de l’expertise russe pour doter les citoyens de compétences numériques. Un protocole d’accord a été signé, le mardi 15 avril à Marrakech, au Maroc, avec l’École des hautes études en sciences économiques (EHESE) de Moscou, en marge de la troisième édition du Gitex Africa qui prend fin le mercredi 16 avril.
« Pour former dans le cadre du numérique, on doit quand même bénéficier de l’expertise numérique. Le but de ce mémorandum est de pouvoir échanger et avancer d’expertise pour former les jeunes Congolais, parce que l’ambition, c’est de digitaliser toutes les sphères de notre administration. Et lorsqu’on parle de digitalisation, si on n’a pas les compétences nécessaires, c’est très difficile », a déclaré Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, aux micros de la chaîne de télévision RT.
Le gouvernement congolais a fait des compétences numériques un des trois piliers de sa stratégie de transformation numérique avec l’innovation et l’entreprenariat. C’est par exemple dans ce cadre que le pays s’est doté d’un Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA) avec l’appui de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). En mars, le pays a engagé les discussions pour être intégré au programme Give1project, qui vise à former 25 000 jeunes Africains aux compétences numériques avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de Microsoft et de la France. Un partenariat a également été mis en place avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, entre autres.
En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement congolais espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins nationaux et régionaux. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. L’institution de Bretton Woods évalue le taux de chômage des jeunes à environ 42 % au Congo, où près de la moitié de la population a moins de 18 ans.
Il convient toutefois de rappeler que les deux parties n’ont, pour l’heure, signé qu’un protocole d’accord, sans en dévoiler les modalités ni le calendrier de signature de l’accord proprement dit. Plusieurs aspects restent flous, notamment le nombre de bénéficiaires, les groupes d’âge ciblés, les critères de sélection et les types précis de compétences numériques qui seront enseignées. Il faudra donc attendre les développements ultérieurs pour évaluer pleinement l’impact et les perspectives réelles de ce potentiel partenariat.
Isaac K. Kassouwi
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La protection des données personnelles est un enjeu majeur pour les nations africaines. Dans cette optique, des autorités de régulation misent sur des coopérations pour mutualiser leurs efforts, renforcer la coopération et harmoniser leurs actions face aux défis croissants de la souveraineté numérique.
L’Autorité de protection des données à caractère personnel (APDP) du Bénin a annoncé, le mardi 15 avril, la signature d’un protocole de coopération avec son homologue malienne. L’initiative vise à renforcer les liens entre les deux institutions dans un contexte où les enjeux liés à la souveraineté numérique prennent de l’ampleur en Afrique de l’Ouest.
Concrètement, l’accord prévoit des échanges réguliers de bonnes pratiques, la mutualisation d’outils de travail, ainsi que la possibilité de traiter conjointement certaines plaintes ou opérations de vérification de conformité. Il inclut également l’élaboration de règles communes via des comités techniques ad hoc, l'organisation des commissions mixtes tous les deux ans ainsi que des sessions de formation partagées pour renforcer les capacités des équipes respectives.
Cette collaboration s’inscrit dans une dynamique continentale menée par le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), qui plaide pour l’harmonisation des normes de régulation numérique. Elle intervient alors que la protection des données personnelles devient une priorité stratégique pour les pays africains. D’après Africa Cybersecurity Magazine, 37 pays sur 54 disposent désormais d’une loi nationale en la matière, dont le Bénin et le Mali. Mais l’application concrète de ces législations reste un défi dans plusieurs États.
Avec cet accord, les deux pays entendent passer à une logique d’action conjointe face aux défis croissants de la régulation numérique. Dans un environnement marqué par la circulation transfrontalière des données, l’interopérabilité des cadres juridiques devient essentielle. Ce partenariat pourrait ainsi permettre une réponse plus harmonisée face aux menaces potentielles et participer à la construction d’un socle de confiance numérique robuste en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le commerce en ligne est en pleine croissance en Afrique. Les autorités mauriciennes ont ainsi décidé de mettre en place un cadre réglementaire pour protéger tous les acteurs intervenant dans le secteur.
Les vendeurs en ligne en République de Maurice devront bientôt se faire enregistrer, selon les premières orientations ressortant d’une récente réunion entre le ministre du Commerce, Michaël Sik Yuen et des associations de consommateurs. Cette mesure vise à mieux encadrer l’e-commerce et à lutter contre la multiplication des arnaques numériques, en assurant une traçabilité des vendeurs et une meilleure protection des acheteurs.
Le projet verra notamment l’établissement d’un registre officiel des vendeurs en ligne opérant à Maurice. Chaque commerçant en ligne devra obtenir une licence pour exercer légalement, et se conformer à un ensemble de normes définies. Ces obligations permettront de mieux encadrer l’activité et de distinguer les vendeurs conformes des acteurs illégaux.
Selon Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’Île Maurice (ACIM), « il suffit qu’une personne poste un produit [sur les réseaux sociaux, Ndlr], demande un paiement via un compte bancaire ou une application mobile, et le client ne reçoit jamais sa commande. Nous avons vu des cas aussi bien au niveau local qu’international ».
La première ébauche du registre sera produite dans quelques semaines, selon les propos attribués au ministre par les médias locaux. La mise en place d’un dispositif inclusif, souple et progressif facilitera la réussite du processus, et empêcher qu’une partie de l’économie numérique replonge dans l’informel.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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La fracture numérique reste particulièrement marquée à Madagascar. Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), à peine 20 % de la population a accès à Internet.
Le gouvernement malgache a lancé la semaine dernière une initiative visant à distribuer des appareils numériques comme des smartphones à la population dans le cadre du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar (DECIM). Doté d'une enveloppe de 24 millions de dollars, ce dispositif devrait favoriser l'adoption d'Internet et des services numériques à travers le pays.
En effet, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l’incapacité à acquérir un téléphone compatible avec Internet constitue l’un des principaux freins à l’adoption de cette technologie dans les zones déjà couvertes par le réseau. L’organisation explique que bien que de nombreux appareils soient désormais proposés à moins de 100 dollars, ce coût demeure inaccessible pour une large partie de la population.
À Madagascar, un smartphone coûtant 100 $ représente près de 20 % du revenu national brut (RNB) annuel par habitant, estimé à 510 $ selon les données les plus récentes de la Banque mondiale (2023). Même si l’on considère qu’un téléphone a une durée de vie moyenne de trois ans, son acquisition représente un coût important, surtout dans un contexte où les besoins essentiels restent nombreux et prioritaires.
Ainsi, le gouvernement malgache prévoit la distribution de 664 000 terminaux numériques connectés, parmi lesquels 400 000 seront prioritairement attribués aux femmes et aux filles. Cette initiative vise à réduire les inégalités d’accès aux technologies et à renforcer l’inclusion numérique et économique. Un guichet dédié à la « Vente de terminaux numériques avec accès à Internet » sera prochainement mis en place, avec des subventions ciblées, une ligne de crédit destinée aux distributeurs et aux institutions financières, une attention particulière portée aux zones enclavées, ainsi que la promotion du mobile money comme levier d’inclusion financière.
Cette initiative du gouvernement peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique présentées notamment dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028. L’exécutif cherche à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique notamment par le développement des télécommunications, l’e-gouvernement et l’inclusion numérique. Par exemple, les autorités tablent sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.
Toutefois, l’accès à un smartphone ne garantit pas une utilisation réelle de l’Internet et des services numériques même quand on suppose une couverture réseau préalable. « Parmi les utilisateurs actuels d'internet mobile, nombreux sont ceux qui souhaitent l'utiliser davantage, mais se heurtent à divers obstacles pour accroître leur usage. Les principaux freins incluent les préoccupations en matière de sécurité, l'accessibilité financière et l'expérience de connectivité. Le manque de pertinence perçue joue également un rôle », indique la GSMA dans son « The State of Mobile Internet Connectivity Report 2024 » publié en octobre 2024.
Il convient également de rappeler que le gouvernement malgache n’a pas annoncé de phases ultérieures pour ce programme, qui reste limité par rapport à une population estimée à 31,2 millions d’habitants. D’ailleurs, environ 80 % des Malgaches n’utilisent pas Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis des années, le Gabon accorde une place de choix au numérique. Le nouveau chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, souhaite poursuivre cette dynamique et hisser le pays au rang des leaders technologiques d’Afrique grâce à des réformes ambitieuses et des investissements ciblés.
Brice Clotaire Oligui Nguema (photo) a été élu président de la République gabonaise, le dimanche 13 avril, après avoir dirigé le pays en tant que président de la Transition depuis le coup d’État militaire d’août 2023. Dans son programme politique articulé autour de six grands piliers, le triptyque « logements, infrastructures de transport et numériques » constitue le troisième axe prioritaire, soulignant l’importance accordée au numérique dans la construction d’un Gabon moderne et prospère.
Conscient du rôle structurant du numérique dans le développement économique et social, le nouveau président en fait un levier de transformation. Il ambitionne de moderniser les infrastructures, de garantir un accès équitable à Internet et de positionner le Gabon comme un hub technologique en Afrique centrale.
L’un des axes majeurs de cette vision est l’accélération du déploiement de la fibre optique à travers le pays. L’objectif affiché est de généraliser la couverture haut débit, notamment dans les zones rurales encore mal desservies, afin de réduire la fracture numérique. La connectivité est perçue comme un droit fondamental : chaque Gabonais devra pouvoir accéder à une connexion rapide, fiable et à coût abordable, qu’il soit un citoyen, une administration ou une entreprise.
Selon les données de DataReportal, le Gabon comptait 1,84 million d’internautes au début de l’année 2025, soit un taux de pénétration de 71,9 %. Le gouvernement ambitionne de porter ce taux à 100 %, en renforçant les infrastructures et en assurant l’accessibilité des services numériques dans tout le pays.
Par ailleurs, la construction de datacenters nationaux figure parmi les priorités du gouvernement pour garantir la souveraineté numérique. Ces infrastructures stratégiques permettront de stocker localement les données sensibles de l’État et de soutenir le développement d’un écosystème numérique dynamique. La construction du premier centre de données a été confiée en 2023 à l’entreprise indienne Shapoorji-Pallonji.
Le soutien à l’entrepreneuriat numérique et à l’innovation locale constitue un autre chantier d’envergure. Le programme présidentiel prévoit la création de pôles d’innovation et d’incubateurs technologiques, à l’image du Centre Gabonais de l’Innovation, pour accompagner les start-up dans leur croissance. L’accès au financement, aux marchés publics et aux opportunités d’affaires sera facilité, tout comme la création d’espaces de coworking modernes, afin de stimuler l’innovation et les synergies entre acteurs de l’écosystème tech.
La numérisation de l’administration publique fait également partie des réformes prioritaires. En modernisant des institutions clés comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le gouvernement entend renforcer l’efficacité des services, la transparence dans la gestion des fonds publics et la satisfaction des usagers. Une plateforme numérique dédiée aux services publics devrait être lancée dès le premier semestre 2025, avec pour objectif de dématérialiser les démarches administratives et de lutter contre les lenteurs et la corruption.
Cette stratégie numérique s’inscrit dans une ambition plus large de refondation de l’État. Elle repose sur la mise en place d’outils de traçabilité des dépenses publiques, la rigueur dans la planification et l’exécution des projets, ainsi qu’une professionnalisation accrue de la fonction publique. Depuis près de cinq ans, le secteur numérique contribue à environ 5 % du PIB gabonais. Le gouvernement espère doubler cette part à moyen terme, en stimulant les investissements, l’innovation et la création d’emplois dans le secteur.
À l’échelle régionale, le Gabon fait figure de bon élève. En 2024, il affichait un indice d’adoption des TIC de 74,7 sur 100, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), se classant au 10e rang continental. En matière d’e-gouvernement, il occupe la 15e place africaine, avec un indice de développement de l’administration numérique de 0,5741, d’après les Nations unies.
À travers cette approche intégrée, Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite faire du numérique un pilier du renouveau gabonais. Son ambition est de bâtir un écosystème technologique souverain, innovant et inclusif, capable de générer une croissance durable, de créer des opportunités pour la jeunesse et de renforcer la transparence dans la gouvernance publique.
Samira Njoya
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Starlink s’apprête à pénétrer un marché somalien de l’Internet encore largement sous-exploité. À ce jour, ce marché est principalement desservi par des opérateurs télécoms locaux tels que Hormuud, Somtel, Amtel, SomLink, Golis et TeleSom.
L’Autorité nationale des communications de Somalie (NCA) a annoncé, le dimanche 13 avril, avoir attribué une licence d’exploitation au fournisseur d’accès à Internet par satellite Starlink. Les autorités somaliennes estiment que l’arrivée de la filiale de la société américaine SpaceX du milliardaire Elon Musk contribuera à renforcer la couverture Internet dans le pays, notamment dans les zones rurales où l’accès reste très limité.
On April 13, 2025, the National Communications Authority of Somalia (@SomaliaNCA) officially granted operational license approval to @Starlink for launching its services in Somalia. 1/5#Somalia #DigitalSomalia #Connectivity pic.twitter.com/sGDcIJBCzC
— NCA Somalia (@SomaliaNCA) April 13, 2025
« L’arrivée de Starlink en Somalie marque une étape importante dans nos efforts pour réduire la fracture numérique dans notre pays. Ce partenariat bénéficiera particulièrement aux populations et aux institutions des zones rurales, où l’accès à Internet est très limité », a déclaré Mustafa Yasin Sheikh (photo, à droite), directeur général de la NCA, lors de la cérémonie de signature de la licence.
Starlink s’appuie sur une constellation de satellites en orbite basse pour fournir ses services Internet. Cette technologie répond aux recommandations de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) pour une couverture universelle en Afrique subsaharienne. L'organisation rappelle que la région présente certains des terrains les plus complexes pour les réseaux terrestres, notamment des forêts tropicales, des déserts et des chaînes de montagnes. « Même dans les zones rurales et faiblement peuplées, le coût et la complexité du déploiement de réseaux mobiles ou filaires classiques renforcent la nécessité de solutions alternatives de connectivité », a ajouté la GSMA.
En 2023, près de la moitié des quelque 18,4 millions d’habitants de la Somalie n’étaient toujours pas couverts par un réseau 4G, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Les technologies 3G et 2G atteignaient respectivement 80 % et 90 % de la population. Malgré cela, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de seulement 27,6 %.
Malgré tout le potentiel que représente Starlink, sa contribution à la réduction de la fracture numérique en Somalie dépendra largement de l’accessibilité financière du service pour les populations. Si les tarifs spécifiques à la Somalie n’ont pas encore été communiqués, l’exemple du Kenya voisin donne un aperçu des coûts possibles : l’abonnement mensuel standard y est fixé à 6500 shillings kényans (environ 50 dollars), auxquels s’ajoute un kit de connexion vendu à 49 900 shillings.
Si les tarifs appliqués en Somalie s’alignent sur ceux pratiqués au Kenya, le service pourrait s’avérer coûteux pour la majorité des Somaliens. En effet, les 50 $ mensuels pour accéder au service dépassent le revenu national brut (RNB) par habitant mensuel du pays, estimé à 49,1 $ selon les données de la Banque mondiale. L’UIT recommande que les dépenses mensuelles en services Internet ne dépassent pas 2 % du RNB par habitant. Actuellement, les Somaliens consacrent en moyenne 5,3 % du RNB par habitant aux services vocaux et Internet mobiles, et jusqu’à 80 % pour l’Internet fixe.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En République démocratique du Congo (RDC), la numérisation des secteurs clés est au cœur du Plan national du numérique, qui arrive à échéance fin 2025. Le secteur électrique, pilier du développement socio-économique, n’échappe pas à cette dynamique de transformation.
La Société nationale d’électricité (SNEL), entreprise publique en charge de la production, de la transmission et de la distribution de l’électricité en RDC, a signé, le jeudi 10 avril à Kinshasa, un protocole d’accord avec la firme technologique chinoise Huawei. Cet accord vise la transformation numérique des services électriques du pays.
#RDC: Un protocole d'accord,a été signé, jeudi,entre la Société nationale d'électricité (SNEL) et la Société technologique chinoise Huawei pour la transformation numérique des services électriques en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de l'opérateur… pic.twitter.com/gNZbH4iDHf
— acp.cd (@acprdcongo) April 11, 2025
Selon l'Agence congolaise de presse, le partenariat repose sur quatre axes principaux. Le premier concerne l’extension de la capacité et de la couverture du réseau de fibre optique, afin de garantir une interconnexion plus fluide sur l’ensemble du territoire. Le deuxième axe porte sur la modernisation des infrastructures de distribution électrique, avec l’introduction de compteurs intelligents, de points de vente digitalisés et de systèmes de communication pour les équipes d’intervention sur le terrain.
Le troisième pilier prévoit le développement de centres de données performants et la mise en place d’un système de surveillance des lignes de transport ainsi que des postes de transformation. Enfin, le projet intègre des sous-stations intelligentes et des cabines de distribution innovantes, assorties de services numériques à forte valeur ajoutée.
Ce partenariat s’inscrit dans la vision du président Félix Antoine Tshisekedi de moderniser les infrastructures stratégiques du pays. Il répond également aux objectifs du Plan national du numérique horizon 2025, qui vise à renforcer les capacités techniques et numériques du secteur public congolais. À l’approche de la fin de ce plan, les autorités redoublent d’efforts pour numériser les entreprises publiques, améliorer la qualité des services et renforcer la transparence. Ce partenariat reflète l’intérêt croissant des entreprises technologiques, notamment chinoises, pour le marché congolais, où Huawei renforce progressivement sa présence à travers des projets structurants.
En misant sur l’extension du réseau de fibre optique, l’introduction de compteurs intelligents et le développement d’infrastructures numériques comme les centres de données, l’initiative ouvre la voie à une gestion plus intelligente et plus efficace de l’électricité. Elle pourrait également faciliter la prise de décision en temps réel, améliorer la transparence des services et jeter les bases d’un écosystème énergétique plus connecté.
Samira Njoya
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Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
Le Bénin numérise la commande publique dans un souci de bonne gouvernance
Le gouvernement béninois a validé la mise en place d’un système dématérialisé pour la commande publique, visant à renforcer la transparence, rationaliser les processus et réduire les risques de pratiques opaques. Cette initiative s'inscrit dans un contexte de transformation numérique, avec plus de 1000 services publics déjà numérisés depuis 2016. Le ministère du Numérique prévoit un budget de 29,03 milliards FCFA pour 2025 afin de soutenir ces efforts.
Le Bénin numérise la commande publique dans un souci de bonne gouvernance
Éducation coranique numérique : le Sénégal initie un partenariat avec Alef Education
Le Sénégal a officialisé un partenariat avec Alef Education, entreprise basée à Abou Dhabi, pour numériser l'enseignement dans les daaras, écoles coraniques traditionnelles. Ce projet, nommé « Sénégal Daara Digital Transformation », prévoit dès octobre 2025 le déploiement d'une plateforme d'apprentissage personnalisée, alimentée par l'intelligence artificielle, pour plus de 10 000 apprenants. Les matières concernées incluent l'arabe, les mathématiques et l'instruction islamique. Cette initiative s'inscrit dans la volonté du gouvernement sénégalais de moderniser l'éducation tout en respectant les valeurs culturelles et spirituelles du pays.
Éducation coranique numérique : le Sénégal initie un partenariat avec Alef Education
E-gouvernance : le Cameroun renforce son programme de numérisation des archives
Le Cameroun intensifie la numérisation de ses archives publiques pour moderniser la gestion documentaire et améliorer l'accès à l'information. Un groupe de travail interministériel, coordonné par le ministère de la Culture, a été créé pour superviser ce processus, visant à renforcer la souveraineté numérique et l'efficacité des services publics.
E-gouvernance : le Cameroun renforce son programme de numérisation des archives
L’Afrique crée un Conseil pour une IA éthique et structurée
Lors de la 20ᵉ session du comité de pilotage de Smart Africa à Kigali, l'alliance regroupant 40 pays africains a annoncé la création du Conseil africain de l'intelligence artificielle. Ce nouvel organe vise à coordonner le développement de l'IA sur le continent en établissant des cadres de gouvernance, en facilitant les collaborations public-privé et en veillant à une adoption éthique et inclusive. Il ambitionne également de renforcer les infrastructures numériques, de développer les compétences locales et de stimuler les investissements dans des secteurs clés tels que l'agriculture, la santé et l'éducation. Cette initiative intervient alors que l'IA pourrait ajouter jusqu'à 2900 milliards USD au PIB africain d'ici 2030, selon la GSMA.
L’Afrique crée un Conseil pour une IA éthique et structurée
Gestion foncière : le Ghana mise sur le numérique
Le Ghana a annoncé un projet de numérisation de sa gestion foncière, estimé à 165 millions USD. Actuellement, 90% des opérations de la Commission des terres sont effectuées manuellement, ce qui entraîne lenteur et inefficacité. Cette initiative vise à accélérer les processus d'arpentage et de cartographie, à faciliter la localisation des terrains, à réduire la paperasse et à améliorer la mobilisation des recettes de l'État. Soutenue par la FAO, cette transformation numérique devrait également renforcer la transparence et l'égalité entre les acteurs, tout en stimulant la croissance économique. Cependant, des défis financiers subsistent pour mobiliser les fonds nécessaires.
Gestion foncière : le Ghana mise sur le numérique
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
Samsung, un des leaders mondiaux du smartphone, a déployé un nouveau service de financement au Maroc pour renforcer sa croissance sur ce marché stratégique.
La filiale marocaine de Samsung Electronics a annoncé le lancement d’une solution de crédit à la consommation pour faciliter l’accès à ses produits dans le pays, notamment les smartphones. Baptisée « Samsung Finance+ », elle a été développée en partenariat avec Sofac, une entité spécialisée.
Dans le détail, Samsung souhaite rendre ses produits plus accessibles aux consommateurs marocains en proposant des paiements échelonnés, avec des mensualités à partir de 110 dirhams (environ 12 $) et des durées de financement pouvant aller jusqu'à 36 mois. Le service est disponible directement en magasin, via une application dédiée. En moins de 30 minutes, avec l’assistance d’un conseiller, le client peut demander un financement à Sofac. Si la requête est approuvée, il peut repartir avec le smartphone Samsung de son choix.
« Nous sommes heureux de lancer Samsung Finance+ au Maroc, en partenariat avec Sofac. [...] Ce service va permettre à un plus grand nombre de consommateurs marocains d’accéder à nos produits innovants. Il s’agit d’une étape importante pour rendre la technologie Samsung plus accessible » a déclaré Hyun Joong Kim, président de Samsung Electronics Maghreb Arab (Semag).
Ce lancement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à renforcer la présence de Samsung sur le marché marocain, tout en s’adaptant au pouvoir d’achat des consommateurs. Le recours à un acteur local comme Sofac permet également de s’appuyer sur une expertise nationale en matière de crédit à la consommation.
Le marché africain des smartphones montre des signes de repli. Selon le cabinet Canalys, les exportations de smartphones Samsung vers le continent ont reculé de 17% au quatrième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 3,5 millions d’unités. Avec ses 17% de parts de marché sur cette période, derrière les 49% de la firme chinoise Transsion, Samsung cherche à préserver sa compétitivité dans un contexte de contraction de la demande.
Cette initiative pourrait à terme, se répéter sur d’autres marchés africains où Samsung cherche à soutenir sa croissance. Le Maroc servirait alors de terrain d’expérimentation pour ce modèle de distribution, dans un contexte où le paiement comptant reste un obstacle majeur.
Toutefois, l’accès au crédit reste conditionné à l’évaluation du profil financier du client par Sofac, ce qui exclut une partie des consommateurs, notamment ceux évoluant dans l’informel ou sans historique bancaire. Un filtre qui pourrait freiner l’ambition d’inclusion portée par ce type de solution.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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