La Tanzanie engage une nouvelle phase de sa transition numérique, portée par des investissements massifs dans les infrastructures et les services digitaux. La nomination d’Angellah Kairuki intervient au cœur de cette dynamique, confiant à une nouvelle dirigeante la poursuite de projets structurants.
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a formé, lundi 17 novembre 2025, un nouveau gouvernement composé de 27 ministres et 29 vice-ministres. Parmi eux figure Angellah Kairuki (photo), nommée ministre de la Communication et des Technologies de l’Information, en remplacement de Jerry William Silaa, en poste depuis un an. Cette nomination intervient alors que la Tanzanie met en œuvre son Cadre stratégique de l’économie numérique 2024‑2034, visant à moderniser les services publics et à renforcer la souveraineté numérique du pays.
Angellah Kairuki dispose d’un parcours ministériel dense. Elle a dirigé le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, et a été successivement ministre d’État à la Présidence, ministre des Mines, puis vice-ministre chargée des Terres, de l’Habitat et des Affaires constitutionnelles et juridiques. Cette expérience lui confère une solide maîtrise des dossiers institutionnels et des projets à fort impact économique et social.
À son arrivée au ministère, Angellah Kairuki prend en main plusieurs projets structurants déjà engagés par le gouvernement. La dorsale nationale de télécommunications (NICTBB), qui couvre actuellement 78 % du territoire, fait l’objet d’une nouvelle phase d’extension financée à hauteur de 73 milliards de shillings tanzaniens (environ 30 millions USD) pour connecter les districts encore non desservis. Le gouvernement supervise également la construction de deux centres de données publics : l’un à Dodoma, déjà en phase d’équipement, et un second à Zanzibar, porté par l’e-Government Authority (eGA). Un Centre national de cybersécurité, annoncé en 2024, doit compléter ces infrastructures afin de renforcer la surveillance et la protection des systèmes critiques.
La ministre devra également poursuivre la mise en œuvre de la plateforme nationale d’identification numérique, qui compte déjà plus de 24 millions d’enrôlements, ainsi que le programme pilote d’adressage physique dans les municipalités de Dodoma et Arusha. Ces projets s’inscrivent dans une dynamique où le secteur des technologies de l’information et de la communication contribue officiellement à environ 1,6 % du PIB tanzanien, et joue un rôle stratégique dans la modernisation de l’administration et le renforcement de l’attractivité économique du pays.
Samira Njoya
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