Orange Liberia affiche une volonté d’intensifier ses investissements sur un marché où la couverture réseau des zones rurales est encore largement perfectible. L’opérateur a lancé en avril un partenariat en ce sens avec le géant chinois ZTE.
Orange Liberia a annoncé un plan d’investissement de 200 millions USD sur les six prochaines années pour soutenir sa croissance dans le pays. Le but est d’améliorer la couverture réseau et la qualité des services, notamment dans les zones rurales encore mal desservies.
Cette annonce faite par le DG Jean Marius Yao en marge de l’inauguration du nouveau siège d’Orange baptisé « Icon 16 » la semaine dernière, marque une étape stratégique pour l’opérateur. « Il s'agit de bien plus qu'une simple installation d'entreprise. [...] Il s'agit d'un engagement audacieux en faveur de la vision numérique du Liberia et d'un symbole de foi en notre avenir » a aussi indiqué Abdullah Kamara, président de l'autorité des télécommunications du Liberia.
L’investissement survient à un moment où les revenus issus de la voix pour les opérateurs télécoms stagnent, voire baissent en Afrique. Orange cherche donc à stimuler la croissance via les services data et le mobile money, devenus des relais essentiels pour la rentabilité. Un réseau plus robuste permettra non seulement d’améliorer l’expérience client, mais aussi d'attirer de nouveaux abonnés et de favoriser l’adoption de services à forte valeur ajoutée.
Il fait également suite à l’initiative lancée en collaboration avec le chinois ZTE pour connecter les zones rurales du pays. Depuis l'acquisition de Cellcom en 2016, Orange Liberia s'est imposé comme un des principaux acteurs du secteur des télécommunications dans le pays avec Lonestar Cell MTN. Le pays comptait 1,84 million d’utilisateurs d’Internet au début de l’année 2025 pour un taux de pénétration de l’Internet de 32,4%, selon les données de DataReportal.
À terme, cette stratégie pourrait permettre à Orange de consolider ses positions face à la concurrence et de capter une part plus importante du marché libérien en pleine mutation numérique.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Avec l’essor du numérique, la 4G devient indispensable pour répondre aux besoins croissants en connectivité. En Centrafrique, elle ouvre la voie à de nouveaux usages, améliore la qualité de service et favorise l’accès à des services digitaux essentiels.
La filiale centrafricaine de l’opérateur télécoms Orange a officiellement lancé, le jeudi 15 mai, la commercialisation de la technologie mobile de quatrième génération (4G). Cette avancée technologique représente une étape clé pour l’opérateur, qui cherche à renforcer sa position sur un marché encore sous-équipé mais à fort potentiel numérique.
🚨🚨COMMUNIQUÉ DE PRESSE
— Orange Centrafrique (@OrangeRca) May 15, 2025
Nous annonçons le lancement officiel de la 4G en République Centrafricaine.🇨🇫 #OrangeAKeDa #4GAKeDa#Réseau #Connexion #RCA pic.twitter.com/EcMfqSEUww
« Ce lancement est le fruit de plusieurs années d’investissements, d’efforts techniques, humains et réglementaires. C’est un événement majeur pour le développement du numérique dans notre cher et beau pays », a déclaré Max Francisco, directeur général d'Orange Centrafrique.
Confrontée à la saturation progressive du réseau 3G, la filiale centrafricaine du groupe français avait amorcé dès 2021 une série d’investissements pour moderniser ses infrastructures et se conformer aux exigences réglementaires. Le nouveau service est désormais opérationnel à Bangui, Bouar, Berbérati et Bossangoa, avec une extension prévue à Bambari dans les mois à venir.
Avec un débit jusqu’à dix fois supérieur à la 3G, la 4G offre une expérience optimisée pour les appels vidéo, le télétravail, les jeux en ligne et les services cloud. Orange a aussi lancé une campagne de migration gratuite vers les cartes SIM compatibles 4G et renforcé ses offres data pour accompagner cette transition.
Le lancement de la 4G s’inscrit dans un partenariat public-privé signé en novembre 2024 entre Orange et le gouvernement centrafricain, via le ministère de l’Économie numérique. L’accord visait à accélérer le déploiement d’une couverture Internet haut débit à l’échelle nationale, dans une logique de soutien à la transformation numérique du pays.
Un marché à fort potentiel de croissance
Le marché télécoms centrafricain est partagé entre Orange, Moov Africa et Telecel. Selon les données de DataReportal (2024), le pays compte 2,1 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 839 000 utilisateurs d’Internet pour une population estimée à 5,4 millions d’habitants. Avec un taux de pénétration Internet de 15,5 %, le pays présente un fort potentiel de croissance pour les services numériques.
Dans ce contexte, Orange voit dans la 4G un levier stratégique pour diversifier ses services, capter de nouveaux segments comme les PME, les étudiants et les professionnels et soutenir la croissance des usages numériques dans un pays en quête de modernisation.
La 4G pourrait également favoriser l’essor de nouveaux services dans des domaines tels que l’éducation, la santé, la finance mobile ou encore l’administration électronique. Elle constitue également une opportunité pour les jeunes entrepreneurs et les start-up locales, qui pourront développer des solutions numériques adaptées aux réalités du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec la multiplication des services numériques, les besoins en connectivité augmentent considérablement. Sonatel et ses partenaires renforcent ainsi l’infrastructure régionale pour garantir une connectivité fiable et sécurisée.
L’opérateur sénégalais Sonatel, en partenariat avec Phase3 Telecom, a activé une nouvelle route de fibre optique terrestre de 3500 km reliant Lagos (Nigeria) à Dakar (Sénégal), en passant par le Bénin, le Togo et le Ghana. L’infrastructure vise à renforcer la connectivité régionale et à proposer une alternative terrestre aux câbles sous-marins, souvent vulnérables.
« Dakar est en train de devenir un centre de connectivité stratégique pour l’Afrique de l’Ouest. Avec cette voie, les clients bénéficient d’infrastructures diversifiées, d’une moindre latence et d’un accès fiable au contenu mondial », a déclaré El Hadji Maty Sene, directeur général de Sonatel Wholesale and International.
Ce corridor numérique offre une connectivité à faible latence, estimée à 32 millisecondes, et cible principalement les opérateurs télécoms, les fournisseurs de cloud, les plateformes de contenu, les institutions financières et les administrations publiques. L’infrastructure s’intègre au réseau Djoliba, lancé par Orange pour connecter plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et permet également d’accéder à des services hébergés localement comme AWS Wavelength à Dakar.
Ce déploiement intervient dans un contexte de vulnérabilité accrue des infrastructures numériques. En 2024, plusieurs pannes majeures ont touché les câbles sous-marins desservant l’Afrique de l’Ouest, perturbant les communications sur l’ensemble du continent. En reliant cinq pays d’importance économique, la nouvelle route terrestre permet d’assurer une redondance critique pour les flux de données et d'améliorer la résilience des réseaux.
Au-delà de la résilience technique, cette infrastructure s’inscrit dans les stratégies nationales de transformation numérique. Elle contribuera à améliorer la qualité de service Internet, à faciliter l’adoption des solutions cloud et à stimuler l’innovation locale. Phase3 et Sonatel affirment ainsi leur volonté de participer à la souveraineté numérique de la sous-région.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En février 2023, Orange Group a présenté son nouveau plan stratégique « Lead the Future », construit sur un nouveau modèle d’entreprise et guidé par la responsabilité et l’efficacité. La poursuite de cette vision en Afrique change de mains, mais reste toutefois entre celles d’un expert.
Le groupe télécoms français Orange annonce ce lundi 5 mai un changement majeur à la tête de sa branche Moyen-Orient et Afrique (Orange MEA). Yasser Shaker (photo), actuel président-directeur général d’Orange Egypt, en est désormais le patron. Il prendra officiellement fonction le 1er juillet 2025. Il remplacera Jérôme Hénique, nommé directeur exécutif et président-directeur général d’Orange France. Il rejoindra également le Conseil d’administration d’Orange MEA lors de sa prise de fonction officielle le 1er juin prochain.
Ingénieur en télécommunications diplômé de la Faculté d’ingénierie de l’université du Caire, également titulaire d’un MBA de l’École supérieure de commerce de Rennes, Yasser Shaker rejoindra le comité exécutif du groupe Orange. Christel Heydemann, la présidente-directrice générale de l’entreprise, croit fermement en ses compétences pour ses nouvelles fonctions. Elle a d’ailleurs affirmé que « sa vaste expérience et sa connaissance approfondie de la région seront essentielles pour poursuivre notre dynamique de croissance ».
Yasser Shaker poursuivra la mission héritée de son prédécesseur, faire d’Orange MEA un opérateur multi-service de haute facture. Aujourd’hui actif dans plusieurs segments à valeur ajoutée, notamment la data mobile, la finance mobile, la cybersécurité, l’accompagnement à l’innovation technologique et l’énergie, OMEA a été le principal contributeur de la croissance économique du groupe pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023.
PDG d’Orange Egypte depuis le 1er mai 2018, Yasser Shaker a débuté sa carrière dans le domaine des satellites. Depuis plus de 25 ans, il joue un rôle clé dans le secteur des technologies. Sous sa direction, le groupe Orange affirme que sa filiale égyptienne « a atteint des niveaux records de croissance et de profitabilité, et ce malgré un contexte macroéconomique difficile ». Avant de rejoindre Orange Egypte, Yasser Shaker occupait le poste de directeur de l’innovation technologique d’OMEA.
Muriel EDJO
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Les habitudes de consommation Internet ont évolué en Afrique au cours des cinq dernières années, avec l’essor de nouveaux services. L’exigence d’un service Internet de qualité est également de plus en plus fort. L’investissement dans les réseaux qui garantissent une expérience consommateur optimale devient indispensable.
Le gouvernement algérien prévoit d’éliminer progressivement le réseau cuivre d’ici fin 2027, au profit de la fibre optique, jugée plus performante. Cette ambition a été annoncée le mardi 29 avril par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki (photo), à l’occasion des cérémonies célébrant le franchissement du cap des 2 millions de foyers raccordés à la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH) en Algérie.
Cette décision intervient alors que le réseau cuivre, conçu à l’origine pour la téléphonie, ne répond plus aux exigences actuelles. Il est lent pour Internet et sensible aux pannes. La fibre optique, elle, transmet les données à la vitesse de la lumière, sans perte de qualité.
« Parmi ses bénéfices, la fibre optique offre des débits (montants et descendants) très supérieurs à ceux pouvant être proposés sur le réseau cuivre, de 100 Mbits/s à plusieurs Gbits/s, et permet une meilleure qualité de service que le réseau cuivre. Le télétravail, les visioconférences, l’e-éducation, la télémédecine et bien d’autres usages ont récemment accru la demande en débit », explique l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) de la France, où le réseau cuivre est en train d’être abandonné.
M. Zerrouki estime d’ailleurs que la généralisation de la fibre s’inscrit dans une approche visant à permettre aux start-up de développer des solutions numériques avancées, à accélérer la numérisation de l’administration et des services publics, à encourager l’innovation dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets et des big data, tout en renforçant l’inclusion financière grâce à la généralisation du paiement électronique et au développement de l’économie numérique.
Il convient toutefois de rappeler que, pour réussir la migration vers la fibre, le gouvernement algérien devra intensifier les investissements dans la couverture du réseau. Les deux millions de foyers connectés à la fibre optique ne représentent que 27 % des 7,4 millions de ménages recensés dans le pays. De plus, au 30 septembre 2024, l’Algérie comptait 2,6 millions d’abonnés ADSL (cuivre), représentant environ 44 % des 5,9 millions d’abonnés à l’Internet fixe recensés.
Par ailleurs, malgré ses nombreux avantages, l’adoption de la fibre optique peut être freinée par son coût. À titre d’exemple, Algérie Telecom propose trois offres ADSL : 10 mégabits par seconde (Mbps) à 1600 dinars (12,06 dollars) par mois, 15 Mbps à 2000 dinars, et 20 Mbps à 2150 dinars. En comparaison, l’offre de base en fibre optique démarre à 30 Mbps pour 2200 dinars par mois. L’opérateur propose également des débits plus élevés avec des forfaits à 60 Mbps pour 2400 dinars, 120 Mbps pour 2600 dinars, 240 Mbps pour 2800 dinars, et jusqu’à 1,2 Gbps pour 4200 dinars.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’économie numérique est actuellement le cheval de bataille de nombreuses économies africaines. Cette transformation en cours permet à divers acteurs de se démarquer. En RDC en particulier, les marges de manœuvre sont encore nombreuses.
Le groupe Orange a officiellement lancé les travaux de construction de son futur siège social en République démocratique du Congo (RDC), mercredi 16 avril 2025. Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, a assisté à cette cérémonie qui marque un ancrage durable de l’opérateur télécoms dans un marché riche d’opportunités. Cet investissement exprime en effet la confiance de la société dans le potentiel économique et numérique du pays, et ce, malgré un environnement des affaires régulièrement considéré comme complexe.
Le futur siège social d’Orange RDC, comprenant 8 étages et une superficie de 10 000 m², sera situé à Kinshasa, précisément sur l’avenue des Huileries en face du stade des Martyrs de la Pentecôte dans la commune de Lingwala. « La construction de ce siège ne se limite pas à un simple bâtiment ; bien plus, elle représente une avancée significative pour le développement technologique de la RDC. Ce siège offrira, je l’espère, un environnement de travail moderne et collaboratif, propice à l’innovation et à la création de nouveaux services qui bénéficieront à l’ensemble de la population congolaise », a déclaré Augustin Kibassa Maliba.
Évolution trimestrielle des parts du marché global entre T2-24 et T3-24 (Source : Arptc)
Avec 18,5 millions d’abonnés selon les dernières données de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc), Orange est le deuxième opérateur du pays derrière Vodacom qui en compte 22,5 millions, mais devant Airtel et Africell. Avec un total de 62,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration mobile de 65,8 % et 32,1 millions d’abonnés Internet mobile pour un taux de pénétration de 33,8 %, la RDC est un marché qui n’a pas révélé tous ses atouts.
La volonté du gouvernement de positionner la transformation numérique comme moteur de la croissance économique et sociale est également révélatrice des opportunités qu’Orange perçoit dans le pays. La société a en effet de la marge pour se positionner comme acteur de référence dans un ensemble de segments, notamment l’écosystème startup innovant en croissance, la numérisation des services publics et privés, le Cloud, le stockage de données, et la cybersécurité.
Évolution trimestrielle des parts de marché de la monnaie mobile par opérateur (Source : Arptc)
Le Mobile Money est aussi un levier important de croissance porteur de belles promesses pour l’opérateur télécoms. Avec un taux de pénétration de 26,7 %, Orange peut devenir un moteur de l’inclusion financière. Mais Orange ne pourra concrétiser toutes ces prévisions positives que si le gouvernement congolais poursuit résolument ses actions engagées en faveur du développement de l’économie numérique, notamment dans le secteur de la réglementation, du spectre de fréquences, des infrastructures, des licences nouvelles ou encore de l’accès aux appareils mobiles. Il faut également mentionner la nécessité d’une stabilité politique et sécuritaire dans le pays. Le futur siège social d’Orange en République démocratique du Congo devrait être achevé et livré en octobre 2027.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fidèle à son ambition de devenir un opérateur télécoms de référence dans ses différents marchés de présence en Afrique, le groupe Orange multiplie les actions fortes. L’entreprise, qui investit en conséquence dans les nouvelles technologies, met aussi un point d’honneur à renforcer sa relation avec les consommateurs.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a mené mardi 15 avril une vaste opération de service client de proximité dans les rues des 120 villes et villages de ses 17 marchés. Baptisée « My Customer, My Boss », l’initiative a mobilisé plus de 10 000 collaborateurs de toutes les fonctions. Ils sont allés à la rencontre directe de 15 000 clients. Inspirée d’une initiative lancée avec succès en Sierra Leone, cette démarche est présentée par OMEA comme une nouvelle étape dans la culture managériale de l’entreprise, destinée à faire de chaque salarié un acteur de la satisfaction client, quel que soit son rôle dans l’entreprise.
🌍 @orange mobilise +10 000 salariés, le même jour, dans 17 pays pour aller à la rencontre de 15 000 clients dans le cadre de l’initiative #MyCustomerMyBoss.https://t.co/mp1efIMaU8#ProudToBeOrange #OrangeEstLà pic.twitter.com/Phz4anVGl3
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) April 17, 2025
Brelotte Ba, le directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient, souligne à cet effet que « l’expérience client est l’affaire de tous. Chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence. Avec My Customer, My Boss, nous démontrons que notre engagement à servir est collectif, concret et tourné vers l’avenir en organisant pour la première fois, à l’échelle du continent, une mobilisation collective de cette ampleur ».
Afin de simplifier la collecte des données sur le terrain, Gofiled, une startup issue de l’Orange Digital Center de Tunisie, a développé une application mobile. Selon OMEA, cette collaboration illustre sa volonté de concilier innovation locale, impact sociétal et performance économique. Les données recueillies sur le terrain auprès des clients grand public, des entreprises, des utilisateurs d’Orange Money et des partenaires seront ensuite analysées et transformées en actions concrètes lors de hackathons internes organisés dans chaque pays. Elles contribueront au développement de solutions orientées vers une amélioration de l’expérience client.
Alors que la concurrence s’est renforcée progressivement au cours des trente dernières années sur le marché africain des télécoms, la qualité de service et l’expérience client ont gagné davantage en importance dans la stratégie de séduction et de fidélisation des consommateurs. En effet, les différents opérateurs télécoms sont coudes à coudes dans la couverture réseau, les nouvelles technologies réseau, l’offre de services innovants, la tarification incitative, etc. Le ressenti du client est aujourd’hui ce qui le convainc de partir ou de rester. Dans une note d’analyse, le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey & Company explique que l'expérience client est actuellement « le facteur de différenciation clé pour créer de la valeur dans les télécommunications. Nos recherches montrent que 73 % des cadres supérieurs des opérateurs télécoms la considèrent comme une priorité absolue ».
OMEA affirme que la mobilisation de ses cadres pour mener des missions de service client de proximité « est appelée à devenir un rendez-vous annuel. Elle s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience client afin d’évaluer leur satisfaction, comprendre leurs attentes et continuer d’améliorer les services qui leur sont destinés ».
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Depuis quatre ans, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale travaillent sur un projet pour permettre à leurs citoyens de communiquer en voyage sans changer de carte SIM. Il s'agit de favoriser une meilleure inclusion sous-régionale.
Les populations d’Afrique centrale pourraient prochainement bénéficier de l’itinérance gratuite (free roaming), leur permettant de communiquer librement entre les pays de la sous-région sans frais supplémentaires. Un délai de trois mois a été accordé aux différentes parties prenantes pour finaliser la mise en œuvre du projet d’itinérance communautaire.
Cette décision émane de la réunion des ministres des Télécommunications de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), tenue la semaine dernière à Bangui, en République centrafricaine. Lors de cette rencontre, les participants ont examiné les obstacles entravant la mise en œuvre de cette initiative, qui vise à « mettre fin aux disparités rencontrées dans les coûts d’itinérance, qui se traduisent par la cherté des communications et freinent le développement du secteur des télécommunications ».
En novembre 2021, les pays de la CEMAC ont signé des protocoles d’accord bilatéraux en vue de la mise en œuvre effective du Free Roaming. Toutefois, le projet accuse un retard considérable. En avril 2024, l'Assemblée des régulateurs des télécommunications de l'Afrique centrale (ARTAC) a révélé que seules deux connexions avaient été établies sur les 213 prévues. Ces liaisons concernent MTN Cameroon et MTN Congo d'une part, ainsi qu’Airtel Gabon et Orange Cameroun d'autre part.
Si les obstacles entravant la mise en œuvre du Free Roaming n’ont pas été explicités, les objectifs fixés par l’ARTAC pour un séminaire de 2024 dédié à l’accélération du processus permettent d’en identifier quelques-uns. Parmi eux figurent la lenteur dans la finalisation des procès-verbaux, y compris les accords tarifaires entre régulateurs, la signature retardée des contrats d’interconnexion et de roaming, d’éventuelles difficultés techniques et juridiques pour les parties impliquées, la question de la séparation entre les trafics roaming et international classique sur les liaisons d’interconnexion directe, ainsi que le choix de la technologie à adopter pour ces liaisons.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Un nouveau cycle de transformation du marché télécoms africain est en cours. Sous une pression croissante, seuls les opérateurs les plus décisifs et porteurs d’une vision ambitieuse pourront en tirer parti, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de croissance.
L’intelligence artificielle (IA) suscite un intérêt croissant dans divers secteurs d’activité en Afrique. La société américaine Google estime que son adoption pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars à l’économie du continent d’ici 2030. Dans le secteur des télécommunications en particulier, elle a le potentiel d’agir comme un catalyseur de croissance, un outil clé pour relever de nombreux défis et ouvrir de nouvelles perspectives. Ceci intervient dans un contexte de transformation profonde du marché, marqué par des défis opérationnels croissants (coûts de maintenance des réseaux, de l’énergie, des services marketing et commerciaux) et des mutations technologiques rapides.
Au cours des quinze dernières années, le marché a été le théâtre d’une consolidation accrue et de multiples cessions, reflétant les repositionnements stratégiques nécessaires des acteurs face à une concurrence féroce, une pression sur les marges et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. En 2014, Etisalat a réorganisé sa présence en cédant ses filiales à Maroc Telecom. En 2016, Orange a acquis la filiale de Millicom (Tigo) en République démocratique du Congo, ainsi que les filiales de Bharti Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, tout en se retirant du Kenya. En 2021, la cession de ses activités à l’État ghanéen a marqué la sortie totale de Millicom d’Afrique. Plusieurs opérations d’acquisitions, de cessions et de faillites se sont ainsi succédé au fil des ans, comme la vente des activités ghanéennes de Vodafone à Telecel Group en 2023 et le retrait de MTN Group de Guinée et de Guinée-Bissau en 2024.
Un tournant décisif
Aujourd’hui, l’IA est perçue par plusieurs acteurs des télécoms en Afrique comme une opportunité à exploiter pleinement. Elle promet une plus grande efficacité et une réduction des coûts. Lors du Northern Africa OTF organisé par Huawei lors du Mobile World Congress 2025 à Barcelone, en Espagne, Bruce Xun, président du service technique mondial de Huawei, a identifié l’IA comme un point d’inflexion majeur. Selon lui, elle permettra d’optimiser les opérations, d’améliorer la prise de décision et de créer de nouvelles sources de valeur, ouvrant la voie à des solutions télécoms innovantes et performantes à l’ère du numérique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’entreprise technologique chinoise soutient depuis plusieurs années la recherche et l’intégration de l’IA dans ses nouveaux services et infrastructures, notamment les tours télécoms qui adaptent leurs capacités à l’évolution du trafic télécoms.
Bruce Xun, President of Huawei Global Technical Service Department
Huawei n’est pas le seul à avoir perçu le potentiel transformateur de l’IA. Dans un entretien accordé à CIO Mag en 2024, Jocelyn Karakula, directeur de l’innovation technologique chez Orange Afrique Moyen-Orient (OMEA), a souligné que l’entreprise avait déjà adopté l’IA pour divers usages. « L’IA constitue un enjeu stratégique à part entière pour Orange, de par la capacité de ces technologies à accélérer la création de valeur et améliorer la performance dans de multiples domaines. Sur le plan des réseaux, essentiellement mobiles en Afrique, nous devons gérer des technologies multiples et de plus en plus complexes (2G, 3G, 4G et aujourd’hui 5G), dans des contextes énergétiques tendus dans de nombreux pays. Afin de garantir un fonctionnement optimal de ces réseaux, l’IA apporte des possibilités complémentaires qui permettent de garantir la qualité de service et d’expérience de nos clients », a-t-il expliqué.
Une étude publiée en 2024 par Nvidia révèle que près de 90 % des entreprises de télécommunications dans le monde utilisent l’IA, dont 48 % en phase pilote et 41 % en déploiement actif.
Un large panel d’usages
Dans plusieurs pays, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, MTN Group a fait de l’IA un pilier essentiel de son service client. Grâce au chatbot Zigi et à des assistants virtuels, l’entreprise a réduit le temps de traitement des demandes des clients et amélioré leur niveau de satisfaction. Vodacom, en collaboration avec Nvidia, développe une plateforme de gestion de réseau virtuel qui utilise l’IA pour faciliter les décisions relatives à l’amélioration des performances du réseau. Au Kenya, Safaricom a déployé le logiciel d’efficacité énergétique AVA de Nokia, qui utilise l’IA et des algorithmes d’apprentissage automatique pour automatiser l’arrêt des équipements inactifs pendant les périodes de faible utilisation, réduisant ainsi sa consommation d’énergie et ses coûts. Hicham Ennoure, vice-président directeur général de Moov Money Gabon, a récemment révélé à Barcelone que la modernisation rapide de la plateforme, associée à des stratégies marketing ciblées basées sur l’analyse des données, a permis à l’entreprise d’augmenter son nombre d’utilisateurs de 84 % et son chiffre d’affaires de 85 % en 2024.
Efficacité opérationnelle
Les grands cabinets de conseil en stratégie sont également optimistes quant à l’impact positif de l’IA dans les télécoms. McKinsey cite l’exemple d’un opérateur de télécommunications européen qui a augmenté les taux de conversion de ses campagnes marketing de 40 % tout en réduisant les coûts, grâce à l’utilisation de l’IA générative pour personnaliser le contenu. Un autre exemple est celui d’un opérateur latino-américain qui a augmenté la productivité de son service client de 25 % et amélioré la qualité de l’expérience client, avec l’espoir de réduire ses coûts de 15 à 20 %. « Notre expérience avec les clients indique que les opérateurs de télécommunications peuvent avoir un impact significatif sur l’EBITDA grâce à l’IA générative. Dans certains cas, les estimations montrent que les marges différentielles pourraient augmenter de 3 à 4 points de pourcentage en deux ans, et jusqu’à 8 à 10 points de pourcentage en cinq ans, en augmentant les revenus grâce à une meilleure gestion du cycle de vie client et en réduisant considérablement les coûts dans tous les domaines », affirme McKinsey.
Des défis à surmonter
Si l’IA offre des opportunités considérables, son adoption en Afrique n’est pas sans obstacle. IBM souligne que l’intégration de toute nouvelle technologie nécessite des investissements. Pour l’IA moderne, ces investissements sont coûteux, même s’ils promettent une rentabilité à long terme. Cependant, tous les opérateurs ne disposent pas de la capacité financière nécessaire pour opérer cette mutation. La société américaine note également que l’adoption de l’IA transforme les entreprises de multiples façons, exigeant que de nombreux employés, voire tous, acquièrent de nouvelles compétences pour intégrer les outils d’IA dans leur travail. Or, l’Afrique souffre encore d’une pénurie de techniciens spécialisés dans les technologies de pointe. Par ailleurs, les questions éthiques et réglementaires liées à l’utilisation de l’IA, notamment en matière de protection des données et de respect de la vie privée, nécessitent une attention particulière.
Pour surmonter ces défis, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) recommande une collaboration étroite entre les gouvernements, les opérateurs et les acteurs technologiques. Les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques favorisant l’innovation et l’investissement dans l’IA, tout en garantissant un cadre réglementaire équilibré. Les opérateurs, de leur côté, doivent investir dans la formation et le développement des compétences locales pour maximiser les bénéfices de cette technologie.
Muriel EDJO
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Porté par une croissance rapide du numérique, une population jeune et connectée, et des investissements massifs dans les infrastructures télécoms, le marché de l’Internet mobile se développe rapidement en Afrique.
D’ici 2030, le trafic mensuel de données par connexion mobile devrait presque quadrupler en Afrique subsaharienne, augmentant de près de 6 gigaoctets (Go). Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), cette croissance sera favorisée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de la couverture des réseaux de téléphonie mobile à haut débit, la demande croissante de contenus à forte intensité de données, tels que les jeux et le streaming vidéo.
La croissance du trafic mensuel de données mobile sera particulièrement forte au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Elle devrait être multipliée par six. Les pays comme l’Angola, le Tchad ou encore la Guinée équatoriale verraient le trafic de données mobile décupler. Toutefois, la consommation de données mobile dans la région devrait rester inférieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne qui atteindra 8 Go, en raison d'une plus faible pénétration de la 4G et de la 5G.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est la région d’Afrique subsaharienne où le trafic de données mobile devrait être le plus élevé d’ici 2030 (10,1 Go).
La croissance du trafic de données mobile en Afrique subsaharienne sera portée aussi par une plus grande utilisation des smartphones, indique GSMA. L’Association estime que le taux d’adoption du smartphone devrait passer de 51% en 2023 à 81% en 2030. La CEDEAO, une fois de plus, sera la région la plus dynamique du fait de sa réactivité à mettre en œuvre les actions nécessaires au développement du secteur télécoms. Son taux d’adoption du smartphone de 54%, enregistré en 2023, devrait passer à 83% en 2030.
A cet horizon, les cinq premiers marchés de l'Afrique subsaharienne pour les smartphones devraient être le Nigéria (230 millions de connexions), l'Afrique du Sud (140 millions), l'Éthiopie (97 millions), la Tanzanie (92 millions) et le Kenya (72 millions).
Taux d’adoption du smartphone
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
42% |
69% |
CEDEAO |
54% |
83% |
SADC |
53% |
81% |
CEA |
40% |
76% |
Ethiopie |
36% |
80% |
Le nombre de consommateurs des services de téléphonie mobile sera également le plus élevé dans la région CEDEAO.
Pénétration en % du nombre d’abonnés
Région |
2023 |
2030 |
CEEAC |
36% |
46% |
CEDEAO |
48% |
57% |
SADC |
43% |
51% |
CEA |
40% |
49% |
Ethiopie |
40% |
50% |
« D'ici 2030, la contribution économique des télécommunications mobiles atteindra 170 milliards de dollars en Afrique subsaharienne. Cette croissance proviendra principalement de l'expansion continue de l'écosystème du mobile et de ses retombées dans les autres secteurs d’activité, à mesure que ceux-ci bénéficient de plus en plus largement des gains de productivité et d'efficacité découlant de l'adoption des services mobiles », a soutenu GSMA. En 2023, la téléphonie mobile avait contribué à hauteur de 140 milliards $ à l’économie de l’Afrique subsaharienne.
Toutefois, pour que toutes les prévisions de la GSMA se concrétisent, les différents gouvernements d’Afrique subsaharienne devront prendre les mesures adéquates pour encourager l’investissement des opérateurs télécoms dans les réseaux. Dans le cas contraire, le volume d’argent consacré aux réseaux de téléphonie mobile connaîtra une courbe décroissante dès 2027, malgré des revenus relativement croissants.
Une attention particulière devra également être accordée à l’accessibilité du smartphone pour favoriser son adoption et faciliter l’accès des populations à Internet. GSMA recommande à cet effet d’éliminer les droits d'accises propres au secteur qui s'appliquent aux services de téléphonie mobile, notamment les droits de douane sur les téléphones portables, réduire les taux de TVA. Supprimer également les taxes forfaitaires à la consommation (taxes d'activation ou de numérotation, par exemple) qui contribuent à rendre ces services moins abordables.
Muriel Edjo
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Kaspersky et Smart Africa s’allient pour renforcer la cybersécurité en Afrique
Le marché des paiements mobiles connaît une croissance rapide en Afrique, révolutionnant l'accès aux services financiers. Des acteurs majeurs comme Orange Money sont au cœur de cette transformation numérique, en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins des populations.
Le mercredi 5 mars, lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) à Barcelone, Orange Money Burkina Faso a annoncé la mise à niveau de sa plateforme de services financiers mobiles avec Mobiquity® Pay X, une solution de nouvelle génération développée par Comviva. Cette évolution vise à renforcer l’innovation et à offrir une expérience utilisateur améliorée aux clients d’Orange Money dans le pays.
« Orange Money est l'un de nos principaux moteurs de croissance, contribuant de manière significative au développement économique et social au Burkina Faso. Nous sommes particulièrement impressionnés par l'architecture en microservices, la conception ouverte et la philosophie API-first de Mobiquity® Pay X, qui nous permettront d’étendre considérablement l’écosystème Orange Money dans la région et de fournir des services innovants à nos clients », a déclaré Christophe Baziemo, directeur général d'Orange Money Burkina Faso.
En Afrique de l'Ouest, le marché des services financiers mobiles connaît une forte expansion, portée par l’essor des paiements numériques et les initiatives des opérateurs pour renforcer l’inclusion financière. Selon les résultats financiers du Groupe Orange Côte d'Ivoire, dont fait partie Orange Burkina Faso, le groupe a terminé l'année 2024 avec un chiffre d'affaires consolidé de 1084,1 milliards FCFA (1,8 milliard $), en croissance de 6,6%. Cette performance est principalement alimentée par des secteurs clés, tels que la data mobile, Orange Money et la fibre, illustrant ainsi la demande croissante pour les services financiers mobiles dans la région.
La nouvelle plateforme, basée sur l'informatique en nuage, représente une solution de pointe offrant une suite complète de services de gestion de l'information, notamment pour l'argent numérique, les portefeuilles et les paiements. Son architecture robuste et évolutive garantit une expérience sécurisée et conviviale, tandis que la modularité améliorée permet une mise sur le marché accélérée de nouveaux services.
Avec plus de dix ans d’expertise dans les paiements numériques, Comviva a déployé sa plateforme Mobiquity® Pay dans plus de 60 projets répartis sur 45 pays. Cette modernisation devrait permettre à Orange Money Burkina Faso de lancer de nouveaux services plus rapidement, d’améliorer l’interopérabilité avec d’autres systèmes financiers et de renforcer la sécurité des transactions. À terme, l’initiative contribuera à dynamiser l’écosystème des paiements mobiles et à favoriser une inclusion financière accrue dans le pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange s’associe à Eutelsat pour fournir l’Internet par satellite en Afrique
L'Afrique, avec ses vastes territoires et sa population croissante, fait face à un besoin urgent de connectivité numérique. En dépit des progrès réalisés, de nombreuses régions restent exclues de l'accès à Internet, freinant ainsi leur inclusion économique et sociale dans un monde de plus en plus numérique.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et Eutelsat, une société française de satellites, ont annoncé le mardi 3 mars la signature d’un partenariat visant à accélérer le déploiement de l’Internet par satellite en Afrique et au Moyen-Orient. L’objectif est de réduire la fracture numérique dans ces régions en fournissant un accès haut débit fiable et abordable, notamment dans les zones blanches privées de connectivité.
[PR] @orangeafrica and @EutelsatGroup announce a strategic partnership to accelerate the deployment of satellite Internet in Africa and the Middle East: https://t.co/ZnrQ4h46Al#MWC25 @orange pic.twitter.com/5vg8ckAPg9
— Orange Group Press Office (@OrangeGroupPR) March 4, 2025
« Ce partenariat illustre notre engagement à connecter tous les territoires et à réduire la fracture numérique en Afrique et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, Orange sert plus de 160 millions de clients dans la région et poursuit son ambition de permettre l’accès au numérique pour tous », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Ce partenariat repose sur l'utilisation du satellite Eutelsat Konnect, une technologie avancée permettant des débits allant jusqu’à 100 Mbps en téléchargement. Les premiers déploiements concerneront des pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la République démocratique du Congo, avec l’objectif de s'étendre progressivement à l’ensemble de la région. Cette initiative devrait permettre de combler l’écart de connectivité dans des régions reculées, en fournissant des solutions adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises.
Cet accord s'inscrit dans une volonté commune de réduire la fracture numérique, en offrant un accès haut débit aux régions qui en sont actuellement privées. Selon le rapport « The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2024 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’Afrique subsaharienne est la région la moins connectée au monde où seulement 27 % de la population utilise des services d'internet mobile, ce qui laisse un écart de couverture de 13 % et un déficit d'utilisation de 60 %.
En combinant l’expertise d’Orange dans les télécommunications et l’innovation technologique d’Eutelsat dans le domaine du satellite, ce partenariat devrait permettre de proposer des offres adaptées aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, garantissant ainsi une connectivité sécurisée, fiable et performante. La complémentarité des offres de technologies fixes, mobiles et satellitaires permettra de connecter les territoires isolés et de répondre aux besoins croissants en accès Internet dans la région.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’Afrique et le Moyen-Orient, moteur clé de la hausse des revenus d’Orange en 2024
L’année dernière, Orange a confirmé une tendance qui se renforce dans le temps. La région OMEA devient une source de richesses non-négligeable. Le groupe français démontre que ses investissements massifs dans les marchés émergents portent leurs fruits.
Selon le groupe télécom français Orange, sa branche Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a été le principal contributeur de sa croissance pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023. Une grosse performance comparée à celles des autres marchés du groupe : +0,4% en France ; -2,1% en Europe ; -2,1% pour Orange Business.
OMEA a pesé pour près de 19% dans les 40 260 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistré par le groupe Orange. Avec un EBITDAaL (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement et après frais de location) en croissance de +13,1%, OMEA affiche une bonne santé financière. Une performance qui a été « portée par ses moteurs de croissance que sont la data mobile, le fixe haut débit, le B2B et Orange Money. Orange compte désormais plus de 160 millions de clients mobile et près de 40 millions de clients Orange Money sur le continent », explique le groupe Orange. Le chiffre d’affaires de la Data mobile a enregistré une croissance de 18,4% ; +19,5% pour le haut débit fixe ; +20,4% pour Orange Money et +12,5% pour le segment Business.
Plusieurs investissements engagés au cours de l’année dernière sont à l’origine des résultats positifs qu’OMEA présente dans l’ensemble. La branche africaine a en effet poursuivi l’extension de la couverture du réseau mobile, l’amélioration de la qualité de service, le développement du réseau de fibre optique, la diversification des services financiers sur mobile, la consolidation de ses offres business (cloud, cybersécurité, etc), l’introduction de la 5G dans plusieurs marchés comme le Sénégal, l’amélioration de sa stratégie commerciale avec la super App Max It.
Christel Heydemann (photo), la directrice générale du groupe Orange, a d’ailleurs soutenu que les succès enregistrés en 2024 donnent « la pleine mesure de l’exécution de notre plan stratégique Lead the Future ». Dévoilée en 2023, la stratégie est adossée sur quatre piliers, notamment accélérer la croissance d’OMEA à travers le renforcement de son ancrage local et sa position d’opérateur multi-service.
Pour l’année 2024, le groupe Orange se réjouit d’avoir pleinement atteint ses objectifs d’EBITDAaL, en croissance de 2,7% par rapport à 2023. En 2025, la société vise une croissance d’environ 3% et compte sur le dynamisme croissant d’OMEA pour y parvenir.
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Orange Money Group, filiale fintech d’Orange, prend ses quartiers à Abidjan
En Afrique, l’avènement de la 5G révolutionne le monde des télécommunications, offrant des débits ultra-rapides, une latence réduite, et une connectivité accrue. Cette technologie ouvre la voie à de nouveaux usages dans des secteurs clés, dont la Tunisie pourra désormais profiter pour accélérer sa transformation numérique.
Orange Tunisie a annoncé, le vendredi 14 février, le lancement officiel de la 5G, une technologie de pointe qui ouvre la voie à un accès au très haut débit. Cette avancée représente un tournant majeur dans le développement numérique du pays et positionne Orange Tunisie à l’avant-garde de l’innovation dans le secteur des télécommunications. La 5G répond ainsi aux besoins croissants en connectivité, tant pour les professionnels que pour les particuliers, et accompagne la transition numérique de la Tunisie.
La 5G Orange est là.🎉
— Orange Tunisie (@OrangeTN) February 13, 2025
Dès ce soir à minuit.⏳⚡#5G #OrangeTunisie pic.twitter.com/ef7D9CGLZI
« La 5G par Orange Tunisie se concrétise à travers une expérience client optimisée, avec des vitesses de téléchargement ultra-rapides, une latence minimale et une capacité de connexion accrue. Grâce à des débits 3 à 4 fois plus rapides que la 4G, la 5G répond aux besoins grandissants en connectivité », a déclaré l’opérateur dans un communiqué.
Parallèlement à ce lancement technologique majeur, Orange Tunisie introduit la MAXBOX 5G, un routeur WiFi 6 de dernière génération, conçu pour offrir une expérience optimale à domicile. Avec des performances inégalées, la MAXBOX 5G inclut une option Turbo, spécialement dédiée aux passionnés de gaming et de streaming, permettant ainsi aux utilisateurs de tirer pleinement parti des capacités de la 5G dans leur quotidien numérique.
Cette initiative s’accompagne également de la création d’un « Lab 5G », un espace d’expérimentation destiné à tester les applications de la 5G dans des secteurs clés tels que l’industrie 4.0, la santé, la culture et l’éducation. Ce laboratoire, ouvert aux entreprises, start-ups et universitaires, vise à encourager l’innovation collaborative et à explorer les possibilités offertes par la 5G dans la transformation numérique du pays.
Le lancement de la 5G par Orange Tunisie s'inscrit dans une stratégie plus large de développement numérique. Ce déploiement marque une étape importante pour le secteur des télécommunications en Tunisie, avec Orange Tunisie devenant le cinquième opérateur du groupe à commercialiser la 5G en Afrique et au Moyen-Orient. Le réseau 5G est déjà opérationnel sur 400 sites, couvrant plusieurs régions, et devrait continuer de s'étendre progressivement pour atteindre tous les gouvernorats du pays.
Un impact régional et continental
Ce lancement est également en phase avec les prévisions de l’Union africaine des télécommunications (UAT), qui, dans son rapport du 30 janvier dernier intitulé « Rapport sur la préparation à la 5G et les cas d'utilisation pertinents en Afrique », souligne le potentiel de la 5G pour transformer l’économie du continent. Selon le rapport, des applications comme l’agriculture intelligente, les soins de santé à distance et l’éducation en ligne pourraient être révolutionnées par la 5G, contribuant à améliorer la qualité de vie sur le continent.
La GSMA, l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile, va encore plus loin en estimant que les réseaux 5G devraient apporter une contribution économique de 26 milliards de dollars à l’Afrique d’ici 2030. Ce chiffre reflète l'énorme potentiel de la 5G pour stimuler des secteurs vitaux et soutenir la croissance économique à l’échelle continentale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Tunisie : lancement de l’appel d’offres pour l’attribution des licences 5G