Le secteur des télécommunications en RDC est en pleine modernisation. Pour assurer son développement global, le pays peut compter sur des partenaires stratégiques tels que la Banque mondiale, qui joue un rôle clé dans l'accompagnement de cette transformation.
La Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale dédiée à l'aide au développement dans le secteur privé, a annoncé son soutien à la République démocratique du Congo (RDC) pour renforcer son secteur des télécommunications. Cette décision a été communiquée lors d’une audience, le mardi 8 septembre, entre le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), et Mary Porter Peschka (photo, à droite), directrice régionale de la SFI pour l'Afrique de l’Est.
J'ai rencontré SE Augustin Kibassa Maliba, Ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de #RDC afin d'exprimer notre soutien au secteur des télécom pour améliorer le climat d'investissement & attirer ➕d'investissements dans l'infra numérique, dont la connectivité rurale pic.twitter.com/JdoEgVLTMf
— Mary Porter Peschka (@MPPeschka) October 8, 2024
« Nous avons échangé avec son excellence monsieur le ministre sur la volonté de notre groupe, la Société financière internationale, d'accompagner le gouvernement congolais dans l'essor du secteur des télécommunications. Le secteur des télécommunications est d'une importance capitale aussi bien pour la RDC que pour notre groupe », a déclaré Mary Porter Peschka.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Plan national du numérique de la RDC lancé en 2019, où le développement du secteur des télécommunications est une priorité. Le pays a déjà commencé à ressentir les effets positifs de cette dynamique, avec une augmentation de 6,4 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, passant de 49,8 millions en 2022 à 56,2 millions en décembre 2023, d’après l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo. En parallèle, les revenus du marché de la téléphonie mobile en RDC ont atteint 11,898 milliards FCFA (19,9 millions $) en juillet 2023, marquant une hausse de 9,7 % par rapport à l’année précédente.
L’appui de la SFI en RDC se concentrera sur plusieurs axes stratégiques, notamment dans le renforcement des compétences numériques, le développement et la modernisation des infrastructures numériques entre autres. L’objectif global est de créer un environnement propice à l’innovation et à l'investissement, en attirant de nouveaux acteurs du secteur privé tout en stimulant la compétitivité des entreprises locales.
Samira Njoya
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Avec un score de 24,4 à l’indice d’adoption des TIC de l’Union internationale des télécommunications, le Burundi cherche des solutions pour suivre la cadence de la transformation numérique en cours sur le continent. Il s'est tourné, entre autres, vers la Zambie en ce qui concerne l’Internet.
Le Burundi et la Zambie vont se connecter par un câble sous-marin de fibre optique. Un protocole d’accord a été signé en marge du sommet Digital Government Africa qui s’est tenu début octobre à Lusaka, en Zambie. L’infrastructure reliera le district de Mpulungu, dans la province du Nord de la Zambie, à la province de Makamba, au sud du Burundi via le lac Tanganyika.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté des deux pays d’améliorer la qualité de l’Internet. Depuis 2021, la Zambie a investi 58 millions $ dans les infrastructures numériques pour une faible amélioration du taux de pénétration d’Internet. Selon les données de DataReportal, il est passé de 29,4 % en janvier 2021 à 31,2 % en janvier 2024. Les autorités comptent continuer les investissements dans le but d’atteindre les objectifs fixés dans la « National Digital Transformation Strategy 2023–2027 ».
De son côté, le Burundi suit la cadence de la transformation numérique en cours sur le continent. D’après les données de DataReportal, le taux de pénétration d’Internet dans le pays est de 10,2 % au début de l’année 2023. En septembre dernier, les autorités locales ont lancé un projet visant à combler la fracture numérique d'ici 2028. Baptisé Projet d’appui aux fondations de l’économie numérique (PAFEN), il est financé à hauteur de 92 millions $ par la Banque mondiale.
Par ailleurs, il faut souligner que la connexion du Burundi à la Zambie permettra au Burundi de rejoindre un ensemble de pays déjà interconnectés par fibre optique. Ce sont l'Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, la Tanzanie et le Zimbabwe.
Adoni Conrad Quenum
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Malgré l'instabilité économique, le marché des téléphones mobiles en Afrique est en pleine expansion. Ce marché est dominé par des marques étrangères qui se partagent des parts inégales.
Le fabricant chinois de téléphones mobiles Transsion, propriétaire des marques Tecno, Itel et Infinix, continue de dominer le marché africain des téléphones portables. Au premier trimestre 2024, Transsion a expédié 9,5 millions d'unités sur le continent, selon un rapport publié en juin par le cabinet d’études de marché Canalys.
Avec une part de marché de 52 %, cette domination est largement attribuée à la stratégie de Transsion, qui cible principalement les modèles d'entrée de gamme, répondant ainsi aux besoins changeants des consommateurs africains. Les marques de l'entreprise, Tecno, Infinix et Itel, se sont concentrées sur les téléphones à très bas prix, généralement vendus à moins de 100 dollars, capturant ainsi le segment des consommateurs à faible revenu.
Pour le premier trimestre 2023, Transsion occupait cette position de leader avec 7 millions d'unités expédiées, enregistrant ainsi une progression de 36 % sur un an. La société est suivie par Samsung, qui a écoulé 3,8 millions d'unités, mais a vu ses expéditions diminuer de 14 % sur la même période. En troisième position, Xiaomi enregistre une croissance remarquable de 115 %, augmentant sa part de marché de 6 % à 11 % au premier trimestre 2024 avec 1,9 million d’unités. Les marques Realme, Oppo et d'autres acteurs se partagent le reste du marché.
Le marché africain des smartphones a globalement enregistré une croissance robuste au premier trimestre 2024, avec une augmentation de 24 % en glissement annuel, atteignant 18,2 millions d'unités expédiées contre 14,7 millions l'année précédente. Les prévisions tablent sur une croissance modérée de 4 % d’ici la fin de 2024.
« D’ici 2025, la pénétration de la 4G devrait atteindre près de 75 % des expéditions, soutenue par diverses initiatives des gouvernements régionaux et des opérateurs télécoms. Actuellement, l'Afrique affiche le taux de pénétration des téléphones mobiles le plus élevé au monde, avec 46 %. Cependant, le passage progressif aux smartphones devrait continuer d’alimenter cette croissance », a expliqué Manish Pravinkumar, consultant principal chez Canalys à Dubaï.
Samira Njoya
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Téléphones mobiles : Orange a collecté 479 853 déchets en Afrique en 2023
Le secteur mondial des télécoms expérimente actuellement plusieurs actions destinées à garantir la rentabilité des investissements tout en protégeant l’environnement. Mais atteindre cet équilibre exige de nombreux préalables, notamment des usines de recyclage.
Le groupe télécoms Orange a annoncé la collecte de 479 853 déchets de mobiles en 2023, au Moyen-Orient en Afrique. Ce volume représente 24 % des terminaux vendus par l’entreprise française dans la région. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie d'Orange visant à renforcer son engagement envers une économie circulaire, adaptée aux particularités de chacun de ses marchés.
L'entreprise a déclaré que d'ici 2025, ses réseaux et centres de données utiliseront davantage d'équipements reconditionnés, un effort soutenu par son programme OSCAR. Ce dernier vise à encourager la réutilisation des appareils pour réduire les émissions de CO2 et intègre également des pratiques durables pour la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques. Un choix qui aura certainement un impact bénéfique sur les dépenses en équipements de l’entreprise.
Depuis 2010, Orange collabore avec Emmaüs International et les Ateliers du Bocage, une entreprise spécialisée dans l'emploi social et solidaire, pour ouvrir des ateliers de collecte de déchets de mobiles en Afrique. En 2023, ce partenariat a permis de récupérer l'équivalent de 264 000 mobiles à l'état de déchet dans les ateliers du Burkina Faso, du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, où ces appareils sont recyclés.
L'an dernier, Orange a étendu ses efforts de recyclage en Egypte en signant un partenariat stratégique avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Ce partenariat prévoit l'ouverture d'une usine de pointe dédiée au reconditionnement de dispositifs électroniques. Ce projet, qui soutient l'objectif d'Orange de réduire l'impact environnemental lié au cycle de vie de ses produits, contribue également à la création d'emplois locaux et à la formation de compétences spécialisées.
De plus, cette usine jouera un rôle clé dans la promotion de l'inclusion numérique, en proposant des téléphones reconditionnés à des prix plus accessibles pour les populations à revenus modestes. Selon une note d'analyse de marché du cabinet Custom Market Insights, le marché des téléphones mobiles remis à neuf et d'occasion au Moyen-Orient et en Afrique était estimé à 5,33 milliards de dollars en 2021 et pourrait atteindre près de 12,39 milliards de dollars d'ici 2030, avec un taux de croissance annuel composé de 10,01 % de 2022 à 2030, porté par la demande croissante en Internet mobile.
Muriel EDJO
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Orange revendique 10 000 sites télécoms convertis au solaire en Afrique
La transition énergétique est une priorité pour le groupe télécoms Orange, qui s’est fixé des objectifs ambitieux pour réduire l’impact environnemental et climatique de ses activités. Sur ses 17 marchés en Afrique et au Moyen-Orient, diverses initiatives sont en cours pour les atteindre.
Orange Middle East and Africa (OMEA) a déjà converti 10 000 sites télécoms et une vingtaine de centres de données à l’énergie solaire. Cette transition s'inscrit dans une stratégie visant à renforcer la résilience de ses infrastructures télécoms face à l'instabilité énergétique, tout en assurant la continuité du service pour garantir une rentabilité soutenue.
Jean-Michel Canto, Chief Climate Officer d’OMEA, souligne que « la solarisation fait désormais partie des configurations standard pour les nouveaux sites, avec une augmentation de 11 % du nombre de sites solaires chaque année ». Au Liberia, où le taux d'électrification est de 12 %, Jabateh Dweh Charles, Power Manager Operations chez Orange Liberia, indique que « grâce à la solarisation de 77 % de nos sites, nous avons réduit notre empreinte carbone et notre consommation de carburant de 25 % en 2023 par rapport à 2022 ».
Dans son rapport de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) 2023 intitulé « Graines du changement », OMEA affirme avoir intensifié ses efforts, augmentant de plus de 70 % l’utilisation des énergies renouvelables dans ses opérations par rapport à 2022. Cela a permis de porter la part des énergies renouvelables à 32,8 % de sa consommation énergétique totale, marquant une hausse de 6 points par rapport à l’année précédente.
OMEA privilégie autant que possible la solarisation de ses sites et collabore étroitement avec ses partenaires énergétiques (ESCO – Energy Service Company), une approche bénéfique pour son capital opérationnel. En 2022, Alioune Ndiaye, président du conseil d’administration d’OMEA, notait que l'alimentation en énergie solaire permet à l’entreprise d’économiser jusqu’à 55 millions de litres de carburant par an, un volume qui croît en même temps que la solarisation de ses infrastructures télécoms.
Les investissements d’OMEA dans l’énergie solaire s’inscrivent dans les ambitions de ses plans stratégiques « Lead the Future » et « Net Zéro Carbone » à l’horizon 2040. L’entreprise vise à réduire sa consommation d’énergie et à augmenter l’usage des énergies renouvelables pour faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2025, avec un objectif de réduction de 45 % d’ici 2030.
Dorothée Vignalou, directrice financière d’OMEA, réaffirme cet engagement : « nous avons toujours placé les enjeux environnementaux et énergétiques au cœur de notre stratégie régionale, reconnaissant leur importance cruciale. Les crises récentes ont renforcé notre détermination à assurer une gestion durable tout en répondant aux défis spécifiques des communautés locales ».
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La demande croissante en connectivité, stockage et traitement de données en Afrique illustre l'accélération de la transformation numérique sur le continent. Pour répondre aux besoins des entreprises et des gouvernements, des investissements majeurs dans les infrastructures numériques sont en cours.
Open Access Data Centres (OADC), filiale du fournisseur d’infrastructure numérique WIOCC spécialisée dans les centres de données, a procédé le mercredi 14 août à la mise en service de sa première installation en RDC, en partenariat avec la société locale Texaf. OADC Texaf Digital - Kinshasa est un centre de données Tier 3 à accès ouvert neutre vis-à-vis des opérateurs. Il est équipé d’une capacité informatique de 2 MW et d’un espace blanc de 1 500 m2 pour plus de 550 racks.
« OADC Texaf Digital - Kinshasa est essentiel pour stimuler de nombreux secteurs de l’économie de la RDC, créer des écosystèmes numériques riches et dynamiques, et fournir aux réseaux de distribution de contenu et aux fournisseurs de contenu cloud l’accès à un emplacement de peering de qualité dans le pays », a déclaré Mohammed Bouhelal, directeur général d’OADC Texaf Digital.
C’est en juillet 2023 que WIOCC et Texaf ont signé un pacte d’actionnaires pour la construction d’un centre de données à Kinshasa. L’initiative cadre avec l’expansion de l’infrastructure numérique de WIOCC en Afrique. L’entreprise exploite déjà six centres de données de base à travers le continent et plus de 30 centres de données Edge (petites installations de périphérie) en Afrique du Sud. Elle revendique également 200 000 km de systèmes de fibre sous-marins et 75 000 km de fibre terrestre. En juin dernier, elle a obtenu un financement de 41 millions $ pour soutenir ses investissements.
Cette nouvelle installation vient renforcer l’infrastructure numérique du pays. Elle répondra aux besoins actuels et futurs des points d’échange Internet, des fournisseurs de contenu, des opérateurs de cloud, des transporteurs de données, des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d’accès Internet (FAI) en RDC. Elle intervient dans un contexte marqué par une forte demande en services numériques et en connectivité à haut débit de la part des particuliers, des entreprises et des administrations.
Isaac K. Kassouwi
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Le secteur des télécommunications est florissant au Gabon, qui souhaite devenir un hub en matière de TIC. Dans ses objectifs, le pays est accompagné par des partenaires, dont le soutien est essentiel pour la réalisation de ses ambitions.
La Poste SA du Gabon, une entreprise publique qui a pour missions d'assurer entre autres le service universel du courrier, et la société équato-guinéenne Inverfin ont signé, mercredi 24 juillet, un protocole d’accord visant à étendre l'accès à Internet dans la zone des trois frontières, située au carrefour du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Cameroun. Le partenariat est parrainé par le ministère de la Communication.
« La Poste SA, reconnue pour son expertise dans la couverture des zones blanches, mettra son savoir-faire au service d'Inverfin afin de connecter cette région stratégique, permettant ainsi de réduire la fracture numérique », a indiqué le ministère de la Communication.
La signature du partenariat est l’aboutissement de pourparlers entre les parties, qui ont débuté en mai dernier lors d’une visite d’Inverfin à Libreville. La société s’était alors proposée de financer 100 % des projets que La Poste SA souhaite concrétiser dans le domaine du numérique, le long de la zone des trois frontières. Ils avaient également exprimé un intérêt pour soutenir le Groupement d’intérêt économique (GIE) Poste Télédiffusion Services Universels, créé en février, dans la couverture en réseau télécoms des zones blanches sur l’ensemble du territoire national.
Le partenariat intervient alors que le Gabon multiplie les initiatives pour améliorer la connectivité dans le pays. Cette mission est notamment portée par le GIE Poste Télédiffusion Services Universels, qui s’engage à améliorer l’accès aux services téléphoniques et Internet dans les zones rurales à moindre coût. L’objectif est de réduire la fracture numérique en offrant une couverture réseau plus étendue.
La collaboration devrait ainsi permettre à la Poste gabonaise, dont le niveau de développement demeure faible selon l’indice intégré pour le développement postal (2IPD) 2023 de l’Union postale universelle, de se rapprocher de son objectif. Elle permettrait également aux 30 % de la population encore privée d’accès aux services audiovisuels, téléphoniques et Internet d’en bénéficier.
Samira Njoya
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Présent dans sept pays africain depuis son lancement en 2015, Groupe Vivendi Africa continue son expansion sur le continent.
Le fournisseur de service Internet à haut débit par fibre optique Groupe Vivendi Africa (GVA) a officiellement lancé son réseau FTTH (fiber to the home) CanalBox en Ouganda le mercredi 10 juillet. Il s'agit du huitième marché africain de la société après le Gabon, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Rwanda, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (RDC). Kampala est la 13e ville du continent à bénéficier desdits services.
CANALBOX FIBER INTERNET OFFICIALLY LAUNCHES IN KAMPALA, UGANDA
— CanalBox Uganda (@CanalBoxUG) July 11, 2024
At the Serena Conference Centre, Group Vivendi Africa (GVA Uganda) officially launched our CanalBox fiber internet network in our 13th city, Kampala, making Uganda the 8th African country that CanalBox is operational… pic.twitter.com/02mHp1s25a
« Avec 50 milliards de shillings ougandais [13,5 millions $, Ndlr] investis jusqu'à présent, GVA a réussi à poser des câbles en fibre optique à travers Kampala, avec une infrastructure actuellement capable de connecter une zone totale couvrant 140 000 foyers à Kampala, avec l'objectif de développer notre réseau pour couvrir une zone capable de connecter jusqu'à 500 000 personnes en 4 ans », a déclaré Julius Kayoboke, directeur général de GVA Uganda.
L'avènement de CanalBox en Ouganda devrait contribuer à renforcer la concurrence sur un marché de l'Internet dominé par les opérateurs télécoms. Ce renforcement de la concurrence devrait aboutir à une amélioration de la qualité des services fournis aux consommateurs et à une réduction des coûts dans un contexte de transformation numérique accélérée marquée par une demande sans cesse croissante en connectivité à haut débit. Le pays compte 27,7 millions d'internautes pour un taux de pénétration de 61% selon les dernières données de la Commission ougandaise des communications (UCC).
« L'Internet a transformé les sociétés d'une manière sans précédent, façonnant la façon dont nous vivons, travaillons et interagissons les uns avec les autres par la communication, la diffusion de l'information, les transactions commerciales, l'éducation et l'amélioration des prestations de services », a déclaré Thomas Tayebwa, vice-président du Parlement ougandais, présent à la cérémonie de lancement.
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement nigérian multiplie les initiatives pour généraliser l’accès aux services télécoms dans le pays. L’exécutif travaille avec le secteur privé et les partenaires internationaux pour déployer 95 000 km de fibre optique dans tout le pays.
La Nigerian Communications Commission (NCC) entend réduire à 20% le taux de Nigérians non connecté dans les zones rurales d’ici 2027, contre 61% actuellement. C’est ce qu’a révélé Aminu Maida (photo), vice-président exécutif du régulateur, lors de la 6e édition du Forum d'assistance à la mise en œuvre des politiques qui s’est tenu à Lagos le mercredi 10 juillet.
« Nous créerons un environnement favorable à l'innovation, assurerons des infrastructures solides, débloquerons les investissements dans les secteurs critiques et stimulerons la croissance économique », a déclaré M. Maida.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des actions engagées par le gouvernement nigérian pour généraliser l’accès des populations aux services de télécommunications. Il prévoit par exemple de déployer 95 000 km de fibre optique pour couvrir l’ensemble du territoire, en partenariat avec la Banque mondiale et l’Union européenne. L’exécutif explore également la solution satellitaire pour couvrir l’ensemble du pays, par le biais de l’opérateur national (NIGCOMSAT) ou des opérateurs privés (Starlink…).
Pour rappel, le Nigeria comptait 219,3 millions d'abonnés aux services de téléphonie mobile et 163,8 millions d’abonnés Internet au 31 mars, selon les statistiques officielles. Toutefois, les chiffres réels devraient être moins importants étant donné que certains Nigérians possèdent plusieurs cartes SIM qui sont comptées chacune comme un abonné. D’ailleurs, la Nigerian Communications Commission (NCC) avait révélé en 2022 que près de 35 millions de Nigérians n’avaient pas accès aux services télécoms.
Isaac K. Kassouwi
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Selon la Broadband Commission, l'utilisation d'Internet a augmenté pour atteindre environ 67 % de la population mondiale en 2023, contre 54 % en 2019. La connectivité universelle n’est pas encore une réalité, mais les diverses organisations mettent en place des solutions à cette fin.
L’Association internationale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) a annoncé le mercredi 10 juillet le lancement d’une coalition pour faciliter l’accès aux téléphones portables utilisant Internet. Baptisé GSMA Handset Affordability Coalition, son objectif est de permettre aux populations les plus pauvres du monde, environ 3 milliards de personnes, de maximiser leur potentiel dans l'économie numérique mondiale.
La nouvelle coalition est composée des principaux opérateurs mondiaux de téléphonie mobile, des fournisseurs, des acteurs de l'écosystème des téléphones portables, des organisations internationales et des institutions financières comme le groupe de la Banque mondiale ou encore l'Union internationale des télécommunications (UIT).
« Le mobile a aidé des milliards de personnes dans le monde à jouer un rôle actif dans notre monde de plus en plus numérique, mais le coût d'entrée peut encore être trop élevé pour de nombreuses personnes à faibles revenus. En élaborant des solutions créatives pour mettre l'Internet mobile à la portée de ceux qui en ont le plus besoin, nous sommes convaincus que nous pouvons faire de réels progrès pour combler le fossé de l'utilisation et aider des millions de personnes à maximiser leur potentiel en se connectant », a indiqué Mats Granryd, directeur général de la GSMA.
Selon la GSMA, environ 3 milliards de personnes, soit 38% de la population mondiale, vivent dans des zones couvertes par Internet mais ne l’utilisent pas pour diverses raisons. Le manque de compétences numériques et de contenu pertinent, les problèmes de sécurité en ligne, d'accès à Internet et d'accessibilité des téléphones mobiles utilisant Internet sont, entre autres, des raisons qui sous-tendent le déficit d’utilisation d’Internet.
Par ailleurs, il faut souligner que l'Union internationale des télécommunications justifie le retard du haut débit fixe en Afrique par la préférence des populations pour les téléphones mobiles. Elles jugent ce moyen plus flexible et moins cher. En effet, le prix de 2 gigabits sur le continent s’est établi à 4,5% du revenu national brut mensuel par habitant en 2023, loin des 14,8% du prix du haut débit fixe, selon le rapport « The State of Broadband 2024 : Leveraging AI for Universal Connectivity » publié en juin 2024 la Broadband Commission, un organisme spécial de l’UIT.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique suit son cours sur le continent. Elle nécessite l’amélioration de la couverture Internet et l’acquisition de compétences numériques par les populations.
Le ministère algérien de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a signé un accord de partenariat avec la société publique Algérie Télécom. Dévoilée le jeudi 4 juillet, la collaboration vise à connecter toutes les écoles primaires de l’Algérie.
Plus précisément, l’opérateur historique fournira aux établissements scolaires concernés de la connectivité Internet à haut débit et des services de téléphonie fixe. Une priorité sera donnée aux écoles situées dans les communes à faibles revenus, apprend-on.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des efforts engagés par le gouvernement algérien pour développer la « société de l’information » à travers les infrastructures, les moyens de télécommunications et l’utilisation généralisée des TIC dans tous les secteurs de l’économie. En mai dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a instruit la mise en œuvre de mesures visant à améliorer la qualité et la couverture des services Internet à travers le pays.
Ce partenariat devrait créer « un environnement éducatif plus performant à travers l’ensemble du territoire national ». L’initiative permettra notamment aux élèves et aux enseignants des écoles primaires d’Algérie d’accéder à des ressources éducatives en ligne, d’effectuer des recherches, d’apprendre et de communiquer plus efficacement. Les écoliers pourraient également être initiés à des compétences numériques dès le bas âge.
Isaac K. Kassouwi
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Proposant des débits plus importants et une latence réduite, la 5G continue de s’étendre sur le continent africain. La Tunisie rejoindra d’ici peu la liste des pays où cette technologie est disponible.
Le ministère tunisien des Technologies de la communication a annoncé le dimanche 30 juin le lancement d'un avis d’appel d’offres pour l’attribution de licences d’exploitation de la 5G. Les opérateurs télécoms intéressés par la fourniture commerciale de la technologie de cinquième génération en Tunisie devront déposer leurs dossiers auprès du ministère entre le 3 juillet et le 2 septembre.
Le lancement de l’avis d’appel d’offres fait suite à l’approbation de la feuille de route de lancement de la 5G par le gouvernement le 13 juin dernier. Selon cette feuille de route, chacun des opérateurs télécoms tunisiens aura droit à 5 MHz duplexés dans la bande 700 MHz, 100 MHz (TDD) dans la bande 3,5 GHz. Trois blocs de 20 MHz seront disponibles sur demande des opérateurs. D’autres bandes de fréquences 5G seront annoncées dans des phases ultérieures de déploiement. La licence aura une validité de 15 ans. Son coût n’a pas encore été dévoilé.
Selon le ministère, le déploiement de la 5G s’inscrit dans le cadre de « la stratégie de l’Etat tunisien relative à l’aménagement numérique du territoire national visant à développer l’infrastructure numérique, à généraliser la couverture très haut débit sur l’ensemble du territoire national ». Le gouvernement cherche également à accélérer la numérisation de l’administration, sécuriser le cyberespace national, garantir la souveraineté numérique et instaurer un climat de confiance numérique indispensable à la réalisation des projets de digitalisation.
La 5G devrait faciliter de nouvelles applications de la technologie mobile. Dans une consultation publique sur l’ultra haut débit réalisé par l’Instance nationale des télécommunications (INT) en 2021, le fournisseur de services Internet Conect Tunisie a indiqué que les performances de la technologie 5G pourraient soutenir le développement des cas d’usages suivants : l’IoT (Industrie 4.0, Agriculture 3.0, Smart Homes, Smart Cities…), le streaming de vidéo dans les véhicules automobiles, les échanges de données durant les grands évènements sportifs et culturels, les véhicules autoguidés et les jeux en ligne.
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement congolais veut renforcer l’infrastructure télécoms nationale et connecter toute la population aux services télécoms. Une route de fibre optique de 620 km entre Kinshasa et Muanda a été inaugurée en mars 2023.
La société congolaise de fibre optique (SOCOF SA) a signé un accord de partenariat avec l’Agence de pilotage de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) le mercredi 26 juin. La durée de cette collaboration est d'une année renouvelable. Elle porte sur le déploiement de la fibre optique le long des routes à travers la République démocratique du Congo (RDC).
Heureux d'avoir présidé ce jour, la cérémonie de signature du protocole d'accord entre la Société Congolaise de Fibre optique (#SOCOF) et l'Agence de Pilotage de Coordination et de Suivi des conventions de collaboration (#APCSC) pour la mise en place des fourreaux et de fibre… pic.twitter.com/Hf9FKWrSGH
— Augustin Kibassa Maliba (@Kibassa_Maliba) June 26, 2024
« Avec l'accompagnement et l'autorisation du chef de l'Etat, nous avons pu convaincre les différentes entités appelées à déployer les infrastructures de transport à pouvoir associer à ces infrastructures l'autoroute de l'information. La charge a été donnée à la SOCOF d'être l'unité de gestion de projet dans les infrastructures des données qui seront déployées par l'APCSC. Et donc, toutes les infrastructures qui seront déployées dans le pays seront dotées en même temps de la fibre », a déclaré Freddy-David Lukaso, conseiller spécial du chef de l'Etat aux postes, télécommunications et NTIC.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. Une route de fibre optique longue de 620 km entre Kinshasa et Muanda a été inaugurée en mars 2023 pour renforcer l’infrastructure TIC nationale. De plus, l’exécutif travaille sur l’opérationnalisation du fonds de service universel afin de connecter chaque Congolais « où qu’il se trouve » sur le territoire national.
Le projet devrait contribuer à améliorer l’accès des populations aux services de télécommunications et, par ricochet, aux services numériques publics ou privés. Selon les statistiques de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la RDC comptait 28,9 millions d'abonnés Internet mobile au 3e trimestre 2023 pour un taux de pénétration de 30,4 %. Le parc d’abonnés à la téléphonie mobile était de 56,1 millions.
Isaac K. Kassouwi
En juillet 2023, Sonatel est devenu le premier opérateur sénégalais à acquérir la licence 5G pour près de 57 millions $. En mars 2024, elle a annoncé le lancement de l’ultra haut débit commercial exclusivement pour les clients résidentiels et entreprises.
La société télécoms sénégalaise Sonatel (Orange) a annoncé le samedi 8 juin le lancement de ses offres mobiles 5G. L’opérateur promet à ses abonnés « des vitesses de téléchargement et streaming instantanées, ainsi qu’une réactivité accrue pour les applications en temps réel, telles que les jeux en ligne, la réalité virtuelle, la télémédecine, l’e-éducation et bien d’autres ».
Pour avoir accès au service, les abonnés de Sonatel devront s’équiper d’appareils compatibles avec la 5G et se retrouver dans les zones déjà couvertes. Le réseau 5G de Sonatel couvre actuellement les villes de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Louga, avec 176 sites déployés. L’entreprise entend étendre la couverture du réseau mobile de dernière génération à toute la région de Dakar d’ici la fin de cette année 2024.
C’est en mars dernier que Sonatel a annoncé le lancement des services commerciaux 5G au Sénégal, presqu’en même temps que son concurrent Saga Africa Holding Limited (Free). Toutefois, les premières offres de l’opérateur historique se limitaient à la 5G fixe pour les clients résidentiels et entreprises. Le 21 mai, Sékou Dramé, directeur général de la société, a annoncé le lancement des offres mobiles 5G commerciales pour le 1er juin.
Le lancement de la 5G mobile de Sonatel devrait permettre de démocratiser le service sur un marché télécoms sénégalais dominé par les consommateurs mobiles. Cela devrait également permettre à la société de renforcer sa position de leader sur le marché, en particulier sur le segment de l’Internet. Elle revendique d’ailleurs le statut de « premier Opérateur 5G au Sénégal et à date le seul à proposer des services 5G ».
Selon les données de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Sonatel détenait une part de 65,2% sur un marché de l’Internet fort de 19,8 millions d’abonnés au 31 décembre 2023. Sur le marché de la téléphonie mobile, l’opérateur comptait 12,6 millions d’abonnés, soit une part de marché de 56,4%.
Isaac K. Kassouwi
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