En Afrique, l’avènement de la 5G révolutionne le monde des télécommunications, offrant des débits ultra-rapides, une latence réduite, et une connectivité accrue. Cette technologie ouvre la voie à de nouveaux usages dans des secteurs clés, dont la Tunisie pourra désormais profiter pour accélérer sa transformation numérique.
Orange Tunisie a annoncé, le vendredi 14 février, le lancement officiel de la 5G, une technologie de pointe qui ouvre la voie à un accès au très haut débit. Cette avancée représente un tournant majeur dans le développement numérique du pays et positionne Orange Tunisie à l’avant-garde de l’innovation dans le secteur des télécommunications. La 5G répond ainsi aux besoins croissants en connectivité, tant pour les professionnels que pour les particuliers, et accompagne la transition numérique de la Tunisie.
La 5G Orange est là.🎉
— Orange Tunisie (@OrangeTN) February 13, 2025
Dès ce soir à minuit.⏳⚡#5G #OrangeTunisie pic.twitter.com/ef7D9CGLZI
« La 5G par Orange Tunisie se concrétise à travers une expérience client optimisée, avec des vitesses de téléchargement ultra-rapides, une latence minimale et une capacité de connexion accrue. Grâce à des débits 3 à 4 fois plus rapides que la 4G, la 5G répond aux besoins grandissants en connectivité », a déclaré l’opérateur dans un communiqué.
Parallèlement à ce lancement technologique majeur, Orange Tunisie introduit la MAXBOX 5G, un routeur WiFi 6 de dernière génération, conçu pour offrir une expérience optimale à domicile. Avec des performances inégalées, la MAXBOX 5G inclut une option Turbo, spécialement dédiée aux passionnés de gaming et de streaming, permettant ainsi aux utilisateurs de tirer pleinement parti des capacités de la 5G dans leur quotidien numérique.
Cette initiative s’accompagne également de la création d’un « Lab 5G », un espace d’expérimentation destiné à tester les applications de la 5G dans des secteurs clés tels que l’industrie 4.0, la santé, la culture et l’éducation. Ce laboratoire, ouvert aux entreprises, start-ups et universitaires, vise à encourager l’innovation collaborative et à explorer les possibilités offertes par la 5G dans la transformation numérique du pays.
Le lancement de la 5G par Orange Tunisie s'inscrit dans une stratégie plus large de développement numérique. Ce déploiement marque une étape importante pour le secteur des télécommunications en Tunisie, avec Orange Tunisie devenant le cinquième opérateur du groupe à commercialiser la 5G en Afrique et au Moyen-Orient. Le réseau 5G est déjà opérationnel sur 400 sites, couvrant plusieurs régions, et devrait continuer de s'étendre progressivement pour atteindre tous les gouvernorats du pays.
Un impact régional et continental
Ce lancement est également en phase avec les prévisions de l’Union africaine des télécommunications (UAT), qui, dans son rapport du 30 janvier dernier intitulé « Rapport sur la préparation à la 5G et les cas d'utilisation pertinents en Afrique », souligne le potentiel de la 5G pour transformer l’économie du continent. Selon le rapport, des applications comme l’agriculture intelligente, les soins de santé à distance et l’éducation en ligne pourraient être révolutionnées par la 5G, contribuant à améliorer la qualité de vie sur le continent.
La GSMA, l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile, va encore plus loin en estimant que les réseaux 5G devraient apporter une contribution économique de 26 milliards de dollars à l’Afrique d’ici 2030. Ce chiffre reflète l'énorme potentiel de la 5G pour stimuler des secteurs vitaux et soutenir la croissance économique à l’échelle continentale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Tunisie : lancement de l’appel d’offres pour l’attribution des licences 5G
Dans un contexte mondial où le numérique devient un levier essentiel pour le développement économique et social, le gouvernement libérien investit pour garantir un accès Internet de qualité pour tous. Cela inclut aussi des coûts plus abordables.
L’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) veut moderniser le Liberia Internet Exchange Point (LIXP), le seul point d’échange Internet du pays (IXP). Le régulateur a acquis la semaine dernière un nouvel ensemble d'équipements d’une valeur de 39 000 $ dans le cadre de cette initiative qui peut contribuer à améliorer la qualité de l’Internet dans le pays.
« L'objectif principal d'un IXP est d'améliorer l'efficacité du routage Internet en permettant une interconnexion directe entre les réseaux. Cela peut contribuer à réduire la latence, diminuer les coûts de bande passante, améliorer les performances du réseau et renforcer la fiabilité et la résilience globales d'Internet », a déclaré le régulateur télécoms dans un communiqué publié sur Facebook.
Une connexion Internet de meilleure qualité peut favoriser la mise en œuvre du programme « Digital Fast Track », conçu pour accélérer la transformation numérique au Liberia. Ce programme met l’accent sur l’amélioration des infrastructures et des services numériques. Par ailleurs, le gouvernement considère l’infrastructure numérique comme un élément essentiel à l’atteinte des objectifs de développement national.
Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Liberia 47ᵉ sur 54 pays africains en matière de déploiement de l’e-gouvernement, avec un score de 0,2513 sur 1. Le pays affiche un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) moyen, « reflétant une croissance constante de l’intégration numérique en dépit de divers défis ». De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays 36ᵉ sur 47 en Afrique en ce qui concerne le développement des TIC, avec un score de 37,1 sur 100.
Cependant, au-delà du point d’échange Internet, le Liberia accuse encore d’importants déficits en infrastructures numériques, malgré les efforts du gouvernement pour y remédier. Le pays ne dispose que d’un seul câble sous-marin à fibre optique, fréquemment sujet à des coupures, ce qui perturbe régulièrement l’accès à Internet. Selon Datacenterplatform, il ne compte qu’un seul centre de données. Par ailleurs, le DAES attribue au Liberia un score de 0,1238 sur 1 pour l’indice des infrastructures télécoms, un composant clé de l’EGDI.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Liberia : plusieurs e-services annoncés par le ministère du Commerce
Pour la nouvelle année, les ambitions du gouvernement en matière d’économie numérique sont grandes. Améliorer et étendre la connectivité à haut débit est l’un de ses objectifs prioritaires. Au-delà de la fibre optique, l’adoption d’autres technologies n’est pas exclu pour y parvenir.
La Guinée se rapproche d’un projet ambitieux visant à renforcer sa souveraineté numérique et ses capacités technologiques. Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu le vendredi 24 janvier une délégation du groupe AirSAT Technologie, une entreprise chinoise spécialisée dans les solutions satellitaires commerciales. Les échanges ont porté sur une potentielle collaboration pour le lancement d’un satellite dédié à l’amélioration des infrastructures numériques guinéennes.
𝐌𝐏𝐓𝐄𝐍 / 𝐔𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢𝐭𝐞 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧 - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐀𝐢𝐫𝐬𝐚𝐭.
— Rose Pola Pricemou (@rppola) January 25, 2025
𝑪𝒐𝒏𝒂𝒌𝒓𝒚, 24 𝒋𝒂𝒏𝒗𝒊𝒆𝒓 2025, j'ai reçu en audience une délégation du groupe 𝐀𝐢𝐫𝐒𝐀𝐓 𝐓𝐞𝐜𝐡𝐧𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞, conduite par 𝑫𝒓 𝑨𝒏𝒕𝒐𝒊𝒏𝒆… pic.twitter.com/UbgHzOgDNt
Selon un communiqué du ministère des Postes, ce projet de satellite ambitionne de faciliter la transmission de données à grande échelle, tout en jetant les bases d’un transfert de compétences technologiques dans le domaine de l’aéronautique. En outre, il est prévu de former des ingénieurs locaux afin qu’ils soient en mesure de gérer les différents processus liés à l’exploitation et à la maintenance des technologies satellitaires.
Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la souveraineté numérique. Un tel projet pourrait marquer un tournant pour la Guinée, en la dotant d’un outil essentiel pour moderniser ses télécommunications et réduire sa dépendance vis-à-vis des infrastructures étrangères. D’après le Rapport Annuel 2023 de Space in Africa sur l’industrie spatiale africaine, cette dernière représentait une valeur de 19,49 milliards de dollars en 2021, avec une projection de croissance de 16 % d’ici 2026, pour atteindre 22,64 milliards de dollars.
En poursuivant cette ambition, la Guinée pourrait rejoindre les pays africains qui misent sur les technologies spatiales pour soutenir leur développement. À ce jour, près de quinze pays africains ont déjà investi plus de 4,71 milliards de dollars dans 58 projets de satellites. Des nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya utilisent déjà leurs capacités satellitaires pour améliorer la connectivité Internet, suivre les changements climatiques, ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Satellite : Augustin Kibassa discute avec Thales Alenia Space ...
Avec plus de 120 millions d’habitants, le potentiel numérique de l’Éthiopie est immense. Le pays s’attèle à élargir l’accès à Internet, moderniser ses infrastructures et adopter des solutions technologiques innovantes pour combler la fracture numérique et accélérer l’inclusion économique et sociale.
L’Éthiopie travaille pour accélérer le développement de l’Internet et réduire la fracture numérique. Lors de l’ouverture de la conférence sur le développement de l’Internet (IDC), le lundi 20 janvier, Belete Molla (photo), ministre de l’Innovation et de la Technologie, a souligné la volonté du gouvernement de bâtir un écosystème numérique inclusif et dynamique pour tous les citoyens.
Au cœur de cette vision se trouve la stratégie Digital Ethiopia 2030, qui servira de feuille de route pour moderniser les infrastructures Internet, sensibiliser à l’importance de la culture numérique et encourager une utilisation responsable des technologies. Le gouvernement entend également travailler en étroite collaboration avec les pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) afin d’améliorer la connectivité dans les zones reculées et d’assurer un accès équitable et sécurisé à Internet.
Cette ambition s’appuie sur des réalisations significatives déjà accomplies. La couverture 4G atteint désormais 34,8 % de la population, tandis que les services 5G sont disponibles dans 14 villes. Le pays compte actuellement 80,5 millions d’abonnés mobiles et 45 millions d’utilisateurs de haut débit. De plus, des solutions innovantes comme Telebirr, un service de paiement mobile avec 51,54 millions d’utilisateurs, illustrent le potentiel du numérique pour favoriser l’inclusion financière et transformer les transactions économiques.
Selon le rapport « Digital Economy Ethiopia Report de la GSMA, » la connectivité devrait encore progresser dans les prochaines années, avec plus de 50 millions d’Éthiopiens connectés à Internet mobile d’ici 2028, soit presque le double des chiffres actuels. Cette augmentation de la connectivité pourrait ajouter environ 2,5 milliards de dollars au secteur agricole et 2 milliards de dollars à l’industrie manufacturière d’ici 2028. Ces avancées devraient permettre à l’Éthiopie de consolider son rôle de moteur de la transformation numérique dans la région de l’IGAD tout en générant des bénéfices économiques et sociaux durables pour ses citoyens.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Ethiopie : contribution numérique au PIB estimée à 10,8 milliards $ d’ici 2028 (GSMA)
L’économie numérique africaine, en pleine expansion, est essentielle au développement du continent. Cependant, les interruptions volontaires d’Internet et des réseaux sociaux par les gouvernements freinent cette dynamique, avec des conséquences économiques et sociales majeures.
Les coupures d’Internet et les restrictions d’accès aux plateformes numériques ont coûté à l’Afrique subsaharienne 1,56 milliard de dollars en 2024, selon le rapport Global Cost of Internet Shutdowns publié par la plateforme spécialisée britannique Top10VPN. Ce document met en lumière l’impact économique des fermetures intentionnelles d’Internet, des blocages de réseaux sociaux et des ralentissements délibérés du débit. Au niveau mondial, ces arrêts décidés par les gouvernements ont engendré une perte totale de 7,69 milliards de dollars en 2024, soulignant une tendance alarmante aux atteintes numériques.
Une baisse par rapport à 2023, mais des pertes persistantes
En Afrique subsaharienne, les pertes de 2024 représentent une légère diminution par rapport aux 1,74 milliard de dollars enregistrés en 2023. Toutefois, les coupures continuent d’affecter massivement la région, totalisant 32 938 heures d’interruptions et impactant 111,2 millions d’internautes. Ces perturbations, souvent ordonnées dans des contextes de troubles politiques ou de conflits, freinent le développement économique et aggravent l’instabilité sociale dans des pays déjà vulnérables.
Les pays les plus touchés
Le Soudan arrive en tête des pays africains les plus touchés en Afrique subsaharienne, avec une perte de 1,12 milliard de dollars (soit 71,8 % des pertes totales de la région). Ces interruptions, visant principalement à contenir des manifestations ou à limiter la diffusion d’informations, ont affecté 23,4 millions de personnes sur une durée record de 12 707 heures. En Éthiopie, les coupures ont entraîné une perte de 211,2 millions de dollars, bien que seulement 3,3 millions d’utilisateurs aient été touchés sur 4 680 heures. Le Kenya, quant à lui, a subi des pertes de 75 millions de dollars, affectant 22,7 millions de personnes pendant 511 heures.
Les interruptions ciblent fréquemment les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook, Twitter, Instagram ou WhatsApp, outils essentiels pour la communication, le commerce et l’information. Dans certains cas, les gouvernements recourent à des ralentissements intentionnels, rendant l’accès aux contenus multimédias ou aux diffusions en direct pratiquement impossible.
Comment ces pertes sont-elles calculées ?
Le rapport de Top10VPN explique que les coûts économiques des coupures sont calculés à l’aide de l’outil Netblocks Cost of Shutdown Tool, basé sur la méthodologie de la Brookings Institution avec un modèle spécialisé utilisé pour l’Afrique subsaharienne. Les pertes sont estimées en fonction du PIB numérique de chaque région, de la durée des interruptions et du nombre d’internautes affectés. Les données proviennent de sources fiables telles que la Banque mondiale et des gouvernements. Les restrictions de plateformes sociales, bien que spécifiques, sont évaluées en fonction du nombre total d’internautes d’une région, car elles perturbent l’accès de tous, indépendamment de l’utilisation active des plateformes bloquées.
Un frein à la transformation numérique en Afrique
Ces pertes massives illustrent les conséquences des coupures d’Internet sur le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Alors que la région investit dans la transformation numérique pour rattraper son retard, ces interruptions délibérées freinent l’innovation et la compétitivité.
Selon le rapport, « Ces dommages sont à la fois directs, en termes de coût économique et humain, et indirects, dans la mesure où ils obligent les gens à utiliser des VPN dangereux pour tenter de contourner les restrictions injustes qui leur sont imposées ». Ces interruptions provoquent également un manque à gagner pour les opérateurs télécoms, les entreprises dépendant du numérique et les particuliers, freinant ainsi le potentiel de croissance dans un monde de plus en plus connecté.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
L’Intelligence Artificielle se répand dans presque tous les secteurs d'activité. Elle offre de nombreux avantages pour l’Afrique, mais l’intégration limitée des langues du continent freine son adoption complète.
Orange s’engage à améliorer la représentation des langues africaines dans les systèmes d’Intelligence Artificielle (IA). Le groupe télécoms français a annoncé, mercredi 27 novembre, la signature d’un partenariat à cet effet avec OpenAI et Meta. Le lancement du projet, prévu pour le premier semestre 2025, vise à développer des intelligences artificielles capables de reconnaître et d’interagir avec les langues africaines.
Les langues d’Afrique de l’Ouest, telles que le wolof et le pulaar, seront les premières à être intégrées dans le projet. Elles seront incorporées dans les technologies Whisper d’OpenAI et Llama de Meta, deux modèles d’IA spécialisés dans la reconnaissance et la traduction linguistique.
Les modèles d’IA actuels sont majoritairement formés avec des données en anglais, ce qui limite la prise en charge des langues africaines. En raison de la rareté des données disponibles, ces langues sont sous-représentées dans les bases de données utilisées pour entraîner les IA. Pour y remédier, Orange fournira les données de ses applications locales, notamment dans les services clients, afin d’améliorer le traitement des langues africaines par les IA.
L’un des objectifs est de permettre aux utilisateurs d’Orange d’interagir avec le service client dans leur langue maternelle, rendant ainsi l’expérience utilisateur plus fluide et accessible. Les progrès réalisés durant la collaboration ne bénéficieront pas seulement aux services d’Orange, puisque les modèles développés seront également mis à disposition pour des projets non commerciaux, notamment dans les secteurs de la santé publique et de l’éducation.
En parallèle, Orange a signé un accord avec OpenAI pour accéder directement aux derniers modèles d’intelligence artificielle du groupe, disposant d'un traitement et d'un hébergement des données en Europe.
Servan Ahougnon
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La chine veut coopérer avec l’Ethiopie dans le domaine de l’économie numérique
Les autorités somaliennes veulent renforcer l’infrastructure numérique. Le régulateur télécoms travaillent avec la Société financière internationale (SFI) pour développer un nouveau cadre réglementaire pour les câbles sous-marins à fibre optique.
Le gouvernement somalien travaille sur l’élaboration d’une politique unifiée de déploiement de la fibre optique pour coordonner et faciliter l’installation de cette infrastructure, ainsi que son extension à travers le pays. Le ministère des Communications et des Technologies a organisé une consultation publique les dimanche 17 et lundi 18 novembre pour recueillir les avis et les contributions des différentes parties prenantes.
« La politique unifiée de déploiement de la fibre optique vise à guider les entreprises de télécommunications nationales vers une collaboration pour l’installation et l’expansion des câbles de fibre optique. Cette initiative permettra de réduire les coûts associés au déploiement et à l’extension des infrastructures de fibre optique, tout en favorisant la croissance de l’économie numérique moderne et l’interconnexion nationale », a déclaré le ministère dans un communiqué publié le dimanche 17 novembre sur sa page Facebook.
Dans son rapport « Digital Economy Diagnostic – Somalia » publié en mars 2024, la Banque mondiale a souligné que le réseau domestique de fibre optique du pays reste largement sous-développé et fragmenté. Elle relève que seuls des segments isolés ont été déployés par des opérateurs sous-régionaux, tandis que les liaisons transfrontalières demeurent faibles. Malgré la connexion de la Somalie à cinq câbles sous-marins internationaux et l’arrivée prévue d’un sixième en 2025, cette infrastructure déficiente entrave une répartition équitable de la capacité disponible.
« L’absence d’un réseau de dorsale robuste empêche la distribution de la capacité internationale à travers le pays, ce qui entraîne un accès inégal au haut débit, une qualité de réseau hétérogène, une redondance limitée et freine la concurrence sur le marché », peut-on lire dans le rapport de l’institution de Bretton Woods.
La densification du réseau national de fibre optique, qui devrait résulter de la mise en œuvre de la politique, peut donc contribuer à améliorer la qualité et la couverture de l’Internet en Somalie. Toutefois, des défis subsistent, comme l’a souligné la Banque mondiale, et ils pourraient freiner l’adoption d’Internet, qui affichait un taux de pénétration de seulement 27,6 % début 2024, d’après DataReportal. Parmi ces obstacles figurent l’accès limité à des appareils abordables et compatibles avec le haut débit, le manque de services attractifs basés sur les données, l’insuffisance de contenu local pertinent, ainsi que le déficit de compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi :
Le Malawi numérise son Parlement avec le système « e-Chamber »
Les technologies satellitaires deviennent un levier stratégique pour les nations cherchant à accélérer leur développement numérique. Dans ce contexte, l’accès à des technologies avancées est crucial pour répondre aux besoins croissants en connectivité.
Augustin Kibassa, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), a visité les installations du fabricant de satellites Thales Alenia Space, jeudi 14 novembre, en France. Il a discuté avec des dirigeants de la société européenne et s’y est imprégné des différentes étapes de fabrication des satellites, de la conception jusqu'à la mise en orbite. Cette démarche s'inscrit dans la vision du gouvernement congolais de développer des capacités satellitaires pour répondre à ses divers besoins.
En mission de service à Monaco, S.E Augustin Kibassa s'est rendu le 14 nov. à Cannes, ville située à près de 60km de Monaco pour une réunion de travail avec les responsables de Thales Alenia Space, société spécialisée dans la construction des satellites, partenaire de #Monacosat. pic.twitter.com/UkRScOrQJQ
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 15, 2024
La visite chez Thales Alenia Space intervient deux jours après la signature d’un protocole d’accord entre la RDC et l’opérateur satellite Monacosat le 12 novembre. Ce partenariat stratégique traduit l’ambition de la RDC de se doter d'une capacité Internet renforcée, issues de diverses technologies télécoms, destinée à renforcer la fourniture de services télécoms de qualité sur toute l’étendue du pays, même dans les zones les plus reculées.
Bien qu’aucune information n’ait été dévoilée par le ministère des PT-NTIC sur l’objectif stratégique de la visite chez Thales Alenia Space, celle-ci laisse tout de même transparaître des possibilités de réponse quant à certaines questions de surveillance du territoire exprimées par la RDC dans le passé. En 2022, le gouvernement congolais avait manifesté le désir d’acquérir un satellite d’observation de la Terre sur fonds propres d’une valeur de 100 millions de dollars. Un appel d'offres avait d’ailleurs été lancé à cet effet en novembre par le ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique.
Que ce soit pour les télécommunications ou l’observation de la Terre, le satellite s’impose comme une technologie de forte valeur. Pour la RDC qui affronte des défis sécuritaires et économiques, le satellite peut se révéler un atout dans la sécurisation de ses frontières et de ses localités face aux groupes rebelles, une identification des zones touchées par des catastrophes naturelles, pour combattre les activités minières illégales, apprécier l’état des différentes infrastructures stratégiques du pays.
Samira Njoya
Lire aussi:
Internet par satellite : la RDC signe un protocole d'accord avec Monacosat
Les transferts de fonds internationaux jouent un rôle clé dans l'économie mondiale, facilitant les échanges financiers. En Afrique, l'essor du mobile money a révolutionné ces envois, permettant d’améliorer l’inclusion financière.
Les transferts internationaux de fonds via mobile money figurent parmi les services ayant enregistré les plus fortes croissances en Afrique en 2023. Le montant total des fonds envoyés a atteint près de 29 milliards de dollars, soit une augmentation de 33 % par rapport aux 22 milliards de dollars de 2022, selon l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA).
Une adoption renforcée par la pandémie de Covid-19
Dans son rapport intitulé « Le point sur le secteur : les services de mobile money dans le monde, Résumé 2024 », publié en avril dernier, la GSMA explique que cette croissance a été en grande partie impulsée par la pandémie de Covid-19. Durant cette période, les diasporas du monde entier ont adopté massivement les transferts via mobile money pour répondre aux besoins urgents de leurs proches en Afrique.
Cette habitude, née de la nécessité d'effectuer des transactions rapides, sécurisées et abordables, a perduré, notamment en raison du faible taux de bancarisation sur le continent. Le mobile money s'est ainsi imposé comme une alternative essentielle aux services bancaires traditionnels. Les transferts internationaux via mobile money ont crû de 16 milliards de dollars en 2021 pour atteindre les 29 milliards de 2023.
Une part significative dans le marché du mobile money
En 2023, les transferts internationaux par mobile money ont représenté 3,18 % des 912 milliards de dollars échangés via mobile money en Afrique subsaharienne. Bien qu'ils constituent une part modeste, ces transferts jouent un rôle clé dans le secteur. Les paiements marchands, une autre composante majeure, ont atteint 74 milliards de dollars, soit environ 8,11 % du montant total des transactions par mobile money, en hausse de 14 % par rapport à 2022. Par ailleurs, les transferts entre banques et mobile money (dans les deux sens) ont progressé de 15 % sur un an, atteignant 210 milliards de dollars en 2023 selon la GSMA.
Défis et recommandations pour le développement des transferts internationaux
Malgré cette forte croissance, le développement des transferts internationaux via mobile money en Afrique subsaharienne est freiné par des défis structurels. Parmi ceux-ci figure la faible adoption des services financiers mobiles, malgré une pénétration importante de la téléphonie mobile. En 2023, la région comptabilisait 856 millions d’abonnements à des services mobile money pour 980 millions d’abonnements téléphoniques.
Pour accélérer le développement de ce secteur, la GSMA recommande de multiplier les partenariats entre opérateurs télécoms et banques afin de favoriser l’interopérabilité et de réduire les coûts de transaction. Parallèlement, les gouvernements pourraient soutenir ces initiatives en investissant dans les infrastructures numériques dans les zones reculées et en adoptant des réglementations favorables. Ces actions rendraient les services de mobile money encore plus accessibles et renforceraient leur impact sur l’inclusion financière à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Lire aussi:
Vitesse de l'Internet mobile : l’Afrique du Sud domine le continent
Dans un contexte où l’accès aux technologies reste inégal, les pays cherchent des solutions innovantes pour améliorer leur connectivité. Les partenariats internationaux, notamment dans le domaine satellitaire, représentent des leviers essentiels pour combler cette fracture numérique.
Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé le mardi 12 novembre à Monaco un protocole d'accord avec Monacosat, premier opérateur satellitaire de la principauté de Monaco, pour déployer des infrastructures satellitaires en RDC. Cet accord marque le début des négociations, avec des discussions à venir pour finaliser les modalités de mise en œuvre de la collaboration.
Coopération num. RDC-Principauté de Monaco :
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 13, 2024
À Monaco, S.E.M Augustin Kibassa et #MONACOSAT ont signé 12 nov. un protocole d’accord pour la construction des infrastructures satellitaires en RDC. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un Représentant du gouvernement de Monaco. pic.twitter.com/JgWKwOj0g9
Selon le communiqué du ministère congolais chargé des TIC, l'initiative vise à réduire la fracture numérique dans les zones rurales et difficiles d'accès, en utilisant les capacités satellitaires de Monacosat pour étendre la connectivité. « Nous avons décidé de travailler en étroite collaboration et de se consulter sur des questions d'intérêt commun, sur le déploiement par la RDC d'un réseau des télécommunications par satellite par les moyens d'acquisition de la capacité satellitaire auprès de Monacosat ».
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique « Horizon 2025 » de la RDC, qui vise à développer des infrastructures numériques solides pour connecter le pays. Elle intervient quelques jours après la signature d’un accord de coopération avec le gouvernement polonais pour soutenir l’extension des infrastructures numériques en RDC.
Malgré les efforts du gouvernement, le pays affiche encore des taux de connectivité faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile, et à peine 0,017 4 % à l’Internet fixe, au 30 juin 2023. Le dernier rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) « E-Government Survey 2024 », publié en septembre, souligne cet écart indiquant que l’indice de développement des infrastructures télécoms de la RDC était de 0,1591, loin de la moyenne africaine de 0,4534.
Si les discussions aboutissent favorablement, Monacosat pourra étendre sa couverture à l’ensemble du territoire congolais grâce à son satellite TurkmenAlem52E/MonacoSAT, déjà opérationnel en Afrique. Cette initiative permettrait non seulement de connecter des millions de Congolais, mais aussi de faciliter l'accès aux services d’éducation, de santé, ainsi qu’aux services publics numériques, contribuant ainsi au développement global du pays. Elle pourrait également compenser le retard dans le déploiement du réseau de fibre optique, dont l'extension est estimée à près de 50 000 kilomètres.
Samira Njoya
Lire aussi:
Numérique : la RDC et la Pologne renforcent leur collaboration
L'accès à l'Internet mobile en Afrique connaît une évolution rapide, mais des disparités de vitesse demeurent. Alors que certains pays enregistrent des vitesses de connexion performantes, d'autres peinent à suivre le rythme en raison de défis infrastructurels et technologiques.
L'Afrique du Sud domine le continent africain en matière de vitesse de téléchargement mobile, avec une moyenne de 34,5 Mbps, selon un rapport publié par la société d’analyse de données mobiles Opensignal, le lundi 11 novembre. Cette performance dépasse de 50 % celle du Zimbabwe, classé deuxième, et est quatre fois supérieure à celle de l’Angola, en dernière position.
Le rapport, intitulé « L'état de l'expérience des réseaux mobiles en Afrique » et réalisé dans 27 pays du continent, attribue ces disparités aux différences dans les investissements en infrastructures de réseau et dans la gestion du spectre. En Afrique du Sud, les efforts soutenus pour moderniser les infrastructures et l’adoption rapide des technologies 4G et 5G favorisent une connectivité plus rapide et fiable. A l'inverse, l'Angola reste dépendant de technologies plus anciennes comme la 2G, qui limitent les vitesses et la capacité d'utiliser des applications modernes. Ce problème affecte aussi d'autres pays tels que le Zimbabwe et le Mali, où les infrastructures restent à moderniser.
En matière de Qualité Cohérente (CQ), qui mesure la stabilité nécessaire pour des services comme les appels vidéo, l’Afrique du Sud et la Tunisie affichent de bons résultats, avec des scores de CQ de 58,6 % et 57,6 %, respectivement. Cependant, dans plus de la moitié des pays africains analysés, les scores de CQ restent en dessous de 30 %, ce qui signifie que la connectivité y est souvent instable et limite l'expérience utilisateur, en particulier dans des pays comme le Mali, la Guinée et le Cameroun.
Pour combler ces disparités, Opensignal estime que les gouvernements doivent « investir dans les infrastructures, assurer une allocation efficace du spectre, créer des cadres réglementaires de soutien, améliorer les compétences numériques, remédier au caractère abordable des appareils et promouvoir une adoption plus large des technologies 4G et 5G ».
Selon une étude de la GSMA, une augmentation de l'usage de l'Internet mobile pourrait ajouter environ 795 milliards de dollars au PIB africain entre 2023 et 2030, soulignant ainsi l’impact économique potentiel d’une connectivité améliorée sur le continent.
Samira Njoya
Lire aussi:
Afrique : vulgariser les TIC peut accroître la production agricole de 20 % en 5 ans
Les citoyens tchadiens se plaignent souvent de la mauvaise qualité des services télécoms en particulier l’Internet. La dernière grosse panne est intervenue le 15 octobre et a duré environ 24 heures.
Boukar Michel (photo), ministre tchadien des Communications, de l’Economie numérique et de la Digitalisation de l’administration, a annoncé plusieurs projets pour moderniser le réseau télécoms national et réduire les coûts des services pour les consommateurs. Il s’est exprimé le mardi 5 novembre devant le Conseil national de transition, à l’occasion de l’adoption d’une loi modifiant l’article 13 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Bientôt un nouvel opérateur mobile sur le marché
Les initiatives comprennent la mise en service prochaine du réseau de Salam, filiale de l’opérateur historique Sotel. Cela viendra mettre fin au duopole Airtel - Moov Africa. Au troisième trimestre 2024, Moov Africa Tchad, filiale de Groupe Maroc Telecom, a déclaré 6,7 millions d’abonnés. Fin septembre 2023, la société revendiquait déjà une part de marché 55 %, faisant de lui le leader du marché.
L’arrivée de Salam devrait renforcer la concurrence sur le marché des télécoms, au bénéfice des consommateurs tchadiens en quête de services de qualité à des prix abordables.
Par ailleurs, le gouvernement cherche à ouvrir 60 % du capital de Sotel à un investisseur privé pour apporter les ressources techniques et financières nécessaires à sa revitalisation et renforcer sa compétitivité face à Airtel et Moov Africa. L’opérateur historique a vu son nombre d’abonnés fixes et mobiles décroître pendant sept ans pour atteindre 23 907 en 2020, selon l’ARCEP.
Une infrastructure télécoms renforcée
Boukar Michel a également annoncé le déploiement de 200 sites télécoms équipés de technologies 3G et 4G, pour améliorer la couverture nationale. D’après la plateforme de données DataHub de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les réseaux 3G et 4G couvraient respectivement 68 % et 36 % de la population en 2022. La 2G couvrait 86,8 % de la population tchadienne, tandis que la 5G n’a pas encore été déployée.
Cette initiative vise également à moderniser le réseau pour améliorer la qualité du service dans un contexte de dégradation de la disponibilité des services télécoms constatée ces derniers mois. La dernière grosse panne est intervenue le 15 octobre et a duré environ 24 heures. Dix jours plus tard, Airtel Tchad a connu une interruption de ses services voix, SMS et Internet pendant plusieurs heures.
Le déploiement de ces infrastructures s’inscrit dans la stratégie du gouvernement pour renforcer le réseau numérique, notamment à travers le projet de la Dorsale transsaharienne de fibre optique. Ce projet doit interconnecter le Tchad à ses voisins et offrir un accès indirect aux câbles sous-marins via des pays côtiers comme le Nigeria, le Bénin et l’Algérie, qui disposent chacun de connexions à plusieurs câbles sous-marins. La finalisation du projet est prévue pour la fin de l’année ou début 2025.
Ces nouvelles capacités devraient améliorer la qualité d’Internet au Tchad, un pays enclavé qui dépend actuellement du Cameroun et du Soudan pour sa connexion au réseau international.
L’arrivée de Starlink
Le ministre a également révélé que des discussions sont en cours avec le fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink. Le gouvernement espère que l’arrivée de la filiale de l'américain SpaceX contribuera à réduire le coût d’Internet.
Starlink prévoit de démarrer ses activités commerciales au Tchad en 2025, sous réserve d’obtention des autorisations réglementaires. Les tarifs pour le Tchad ne sont pas encore connus. Par exemple, au Bénin, où Starlink est présent depuis novembre 2023, l’abonnement mensuel coûte 30 000 francs CFA (environ 50 $), avec un terminal vendu à 400 000 FCFA.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi:
Tchad : la transsaharienne à fibre optique avance bien, selon les partenaires
Huawei réaffirme son soutien au développement numérique du Tchad
L’usine de montage de smartphones du Kenya a été lancée fin novembre 2023. En juillet 2024, 1,5 million d’appareils avaient déjà été mis sur le marché.
East Africa Device Assembly Kenya Limited (EADAK), la première usine de montage de smartphones du pays, a produit 2 millions d’appareils environ un an après sa mise en service. C’est ce qu’a révélé John Tanui, secrétaire d’Etat aux TIC et à l’Economie numérique, le vendredi 25 octobre, lors de la cérémonie d’inauguration de centres numériques dans deux établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels (TVET) dans le pays.
Cette production est largement au-dessus de la capacité de production annoncée entre 1,2 million et 1,4 million d’appareils. En juillet, 1,5 million de smartphones avaient déjà été produits, dont 579 000 vendus au prix unitaire de 7500 shillings kényans (environ 58 $).
La production locale de smartphones au Kenya a été lancée en novembre 2023, sous l’impulsion du président kényan, William Ruto. Une usine d’assemblage a finalement été mise en service le 30 novembre 2023 par les opérateurs télécoms Safaricom, Jamii et la société technologique chinoise Shenzhen TeleOne Technology.
L’initiative devrait contribuer à accélérer l’adoption des smartphones au Kenya. Entre décembre 2023 et juin 2024, le nombre de smartphones connectés a augmenté de 1,6 million pour atteindre 35,2 millions, selon les données de l’Autorité des communications. Cependant, près de la moitié des 68,9 millions d’abonnements à la téléphonie mobile sont encore sur des téléphones basiques/feature phones.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi:
10/07/2024 — Kenya : 1,5 million de smartphones produits localement en huit mois
En tant que pays enclavé, le Tchad mise sur des interconnexions avec des voisins côtiers ayant des accès directs à des câbles sous-marins. Ces accès sont actuellement limités, le pays étant seulement connecté au Cameroun et au Soudan.
Au Tchad, l'Union européenne (UE) et la Banque africaine de développement (BAD), partenaires du projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique, se déclarent globalement satisfaites de l'avancement des travaux. Jeudi 24 octobre, une délégation composée de représentants des deux institutions a accompagné Boukar Michel, ministre tchadien des Télécommunications et de l’Economie numérique, lors d'une visite des sites à N'Djamena.
Selon Brahim Abdelkerim, secrétaire général du ministère, il reste environ 100 kilomètres à installer pour achever la composante tchadienne de la dorsale transsaharienne. Le projet comprend un tronçon de 559 km jusqu’à la frontière nigérienne et un réseau métropolitain de 50 km dans la capitale. La finalisation est prévue d’ici la fin de l'année ou au début de 2025.
Cette évaluation positive survient environ six mois après la dernière visite de Boukar Michel, au cours de laquelle il avait déploré la lenteur des travaux et évoqué d'éventuelles « décisions drastiques ». En mai 2023, le gouvernement a relancé le projet, initialement lancé en 2020. Le Groupement CGPS/LORYNE, chargé de la réalisation, devait livrer les travaux en dix mois. Le coût du projet est estimé à 20,5 milliards de francs CFA (33,9 millions USD), financé par l'UE et la BAD, avec une contribution de l'Etat tchadien de 1,6 milliard FCFA.
Cette infrastructure est cruciale pour renforcer le réseau télécoms national du Tchad. Jusqu'à présent, ce pays enclavé dépend principalement du Cameroun et du Soudan pour son accès à la capacité Internet internationale. Les incidents sur les réseaux de transport à fibre optique de ces deux pays provoquent régulièrement des perturbations plus ou moins importantes du réseau télécoms au Tchad, notamment pour l'Internet.
Selon N'Kodia Claude, représentant de la BAD, le Tchad pourra accéder aux points d'atterrage sous-marins via le Niger, facilitant ainsi sa connexion aux câbles internationaux. Le Niger partage des frontières avec des pays côtiers comme le Bénin, le Nigeria et l'Algérie, qui disposent chacun d'une connexion à au moins trois câbles sous-marins. Cette interconnexion devrait améliorer la qualité du réseau Internet au Tchad tout en renforçant sa redondance.
Isaac K. Kassouwi