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Télécom (162)

Les Nations unies considèrent l’Internet comme un service de base essentiel au même titre que l’électricité et l’eau potable. Conscient de son impact sur le développement économique et social de l’Afrique, un appel à la mobilisation générale a été lancée pour accentuer l’investissement.

La pénétration d’Internet en Afrique connaît une croissance remarquable, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, selon les dernières données publiées par l’Union internationale des télécommunications (UIT).  Depuis 2005, le taux moyen de croissance annuel s’élève à 16,7 %, contre 8 % à l’échelle mondiale. Même si la cadence a ralenti au cours de la dernière décennie – atteignant une moyenne de 10,7 % par an contre 6,1 % dans le reste du monde, le continent continue de progresser à un rythme soutenu. Cette croissance rapide souligne une volonté d’intégration numérique qui se heurte toutefois encore à de profondes fractures, en comparaison avec le reste du monde.

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Source : UIT

En 2024, seulement 38 % de la population africaine était connectée à Internet, contre une moyenne mondiale de 68 %. L’Afrique demeure ainsi la région la moins connectée de la planète. Cette situation met en lumière les défis structurels et économiques que doivent encore surmonter de nombreux pays africains pour garantir un accès équitable et généralisé aux technologies numériques.

Genre

L’une des inégalités les plus marquantes observées dans la région est la fracture numérique de genre. En 2024, 43 % d'hommes utilisaient Internet contre seulement 31 % de femmes en Afrique. Ce déséquilibre se traduit par un indice de parité entre les sexes (Gender Parity Score – GPS) de 0,72, bien en deçà de la moyenne mondiale qui s’établit à 0,94.

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Source : UIT

Toutefois, des signes d’amélioration se font jour : le GPS a progressé au cours des cinq dernières années, passant de 0,69 à 0,72. Cette évolution reste encourageante, même si elle demeure insuffisante à court terme pour inverser la tendance structurelle de sous-représentation des femmes dans l’espace numérique.

Âge

La fracture numérique en Afrique ne se limite pas aux disparités de genre. Elle touche aussi les générations. En 2024, 53 % des jeunes Africains âgés de 15 à 24 ans étaient connectés à Internet, contre 34 % pour le reste de la population.

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Source : UIT

Ce fossé générationnel est plus prononcé que la moyenne mondiale, bien qu’il tende à se réduire lentement au fil du temps. Selon l’UIT, l’engouement des jeunes pour les outils numériques est un atout majeur pour la transformation digitale du continent, mais il souligne également l’urgence d’élargir l’accès aux populations plus âgées et marginalisées pour assurer une inclusion numérique véritablement universelle.

Géographie

La répartition géographique des connexions constitue un autre facteur de fragmentation numérique majeur. En 2024, 57 % des habitants des zones urbaines en Afrique utilisaient Internet, contre seulement 23 % dans les zones rurales. Cet écart de 34 points de pourcentage est comparable à la moyenne mondiale, qui s’établit autour de 35 points entre les milieux urbain (83 %) et rural (48 %).

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Source : UIT

Dans plusieurs pays africains pour lesquels les données sont disponibles selon le lieu de résidence, une tendance claire émerge : plus le taux global de pénétration est élevé, plus l’écart entre zones rurales et urbaines tend à se réduire. Cela montre que les progrès en matière d’infrastructures et de politiques publiques peuvent atténuer les inégalités géographiques, à condition d’être ciblés et soutenus.

Un appel à l’action

Face à cette mosaïque de disparités, il devient évident que l’Afrique ne pourra combler son retard numérique sans une mobilisation collective et coordonnée. Les investissements dans les infrastructures, notamment en zones rurales et isolées, sont essentiels pour garantir un accès plus équitable aux outils numériques. De même, des politiques publiques inclusives, qui tiennent compte des dimensions de genre, d’âge et de localisation, doivent être mises en œuvre de manière systématique pour bâtir une société numérique plus juste.

Le rôle des gouvernements, des opérateurs télécoms, des ONG et des partenaires au développement est fondamental pour combler les multiples fractures numériques du continent. Si l’Afrique continue d’afficher une croissance supérieure à la moyenne mondiale en matière d’accès à Internet, cette dynamique doit être accompagnée de mesures structurelles pour garantir qu’elle profite à tous les segments de la population, sans exception. Dans un monde de plus en plus numérisé, l’exclusion numérique équivaut à une forme de marginalisation sociale. Pour que l’Afrique puisse tirer pleinement profit des opportunités offertes par la transformation digitale, il est donc impératif d’accélérer les efforts d’inclusion numérique à tous les niveaux.

Muriel EDJO

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Posted On mercredi, 11 juin 2025 07:02 Written by

Alors que quelques pays africains ont déjà lancé la 5G, l’Égypte se prépare à son tour à déployer cette technologie. L’appui de bailleurs internationaux reflète les enjeux stratégiques de cette transition vers une connectivité plus rapide et plus fiable. 

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé, le mercredi 28 mai, l’octroi d’un prêt syndiqué de 85 millions de dollars à l'opérateur télécoms Orange Egypt, en partenariat avec la Banque Misr. Cette enveloppe vise à soutenir l’acquisition d’une licence mobile 5G auprès de l’Autorité nationale de régulation des télécommunications et à financer le déploiement d’une infrastructure télécom de nouvelle génération à l’échelle nationale. 

Le financement est structuré autour d’une contribution de 44,5 millions de dollars de la BERD et de 40 millions de dollars mobilisés par la succursale de la Banque Misr à Dubaï. « Nous sommes fiers de nous associer à la Banque Misr et à la BERD pour une initiative qui souligne la confiance internationale dans l’économie égyptienne et soutient notre vision de la progression du secteur des télécommunications. Grâce à des technologies telles que la 5G, nous visons à améliorer les services dans les domaines de l’éducation, des soins de santé et des villes intelligentes, en comblant la fracture numérique et en faisant progresser l’économie numérique de l’Égypte », a déclaré Mohamed Sayed, directeur financier d’Orange Egypt. 

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Digital Egypt 2030 », portée par le gouvernement égyptien. En janvier 2024, l’Autorité nationale de régulation des télécommunications a attribué des licences 5G à plusieurs opérateurs dont Orange Egypt, Vodafone Egypt et e& Egypt pour un montant global de 675 millions de dollars. Ces licences couvrent également le renouvellement des autorisations des générations précédentes pour une durée de 15 ans, sans ajout de nouvelles bandes de fréquences. 

Grâce au soutien de la BERD et de la Banque Misr, Orange Egypt entend accélérer la mise en œuvre de la 5G et moderniser son réseau. Cette technologie promet d’améliorer considérablement l’expérience numérique des usagers à travers des vitesses accrues, une latence réduite et une meilleure fiabilité des connexions. Elle ouvre également la voie à des services innovants dans des secteurs clés, favorisant une transition numérique inclusive et contribuant à la réduction de plus de 1,74 million de tonnes d’émissions de CO₂ par an, conformément aux engagements climatiques de l’Égypte. 

L’initiative intervient dans un contexte de forte demande en connectivité à haut débit. Selon le ministère des Technologies de l’information et de la communication, le pays comptait 83,07 millions d’utilisateurs d’Internet en juillet 2024, contre 76,59 millions un an plus tôt, soit une croissance annuelle de 8,46 %. Le nombre d’abonnés à l’Internet fixe atteint 11,23 millions, pour une population totale estimée à 112,71 millions d’habitants. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 04 juin 2025 08:10 Written by

Orange Liberia affiche une volonté d’intensifier ses investissements sur un marché où la couverture réseau des zones rurales est encore largement perfectible. L’opérateur a lancé en avril un partenariat en ce sens avec le géant chinois ZTE.

Orange Liberia a annoncé un plan d’investissement de 200 millions USD sur les six prochaines années pour soutenir sa croissance dans le pays. Le but est d’améliorer la couverture réseau et la qualité des services, notamment dans les zones rurales encore mal desservies.

Cette annonce faite par le DG Jean Marius Yao en marge de l’inauguration du nouveau siège d’Orange baptisé « Icon 16 » la semaine dernière, marque une étape stratégique pour l’opérateur. « Il s'agit de bien plus qu'une simple installation d'entreprise. [...] Il s'agit d'un engagement audacieux en faveur de la vision numérique du Liberia et d'un symbole de foi en notre avenir » a aussi indiqué Abdullah Kamara, président de l'autorité des télécommunications du Liberia.

L’investissement survient à un moment où les revenus issus de la voix pour les opérateurs télécoms stagnent, voire baissent en Afrique. Orange cherche donc à stimuler la croissance via les services data et le mobile money, devenus des relais essentiels pour la rentabilité. Un réseau plus robuste permettra non seulement d’améliorer l’expérience client, mais aussi d'attirer de nouveaux abonnés et de favoriser l’adoption de services à forte valeur ajoutée.

Il fait également suite à l’initiative lancée en collaboration avec le chinois ZTE pour connecter les zones rurales du pays. Depuis l'acquisition de Cellcom en 2016, Orange Liberia s'est imposé comme un des principaux acteurs du secteur des télécommunications dans le pays avec Lonestar Cell MTN. Le pays comptait 1,84 million d’utilisateurs d’Internet au début de l’année 2025 pour un taux de pénétration de l’Internet de 32,4%, selon les données de DataReportal.

À terme, cette stratégie pourrait permettre à Orange de consolider ses positions face à la concurrence et de capter une part plus importante du marché libérien en pleine mutation numérique.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

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RCA : Orange lance la 4G pour répondre à la demande croissante en connectivité

Posted On mercredi, 21 mai 2025 06:34 Written by

Avec l’essor du numérique, la 4G devient indispensable pour répondre aux besoins croissants en connectivité. En Centrafrique, elle ouvre la voie à de nouveaux usages, améliore la qualité de service et favorise l’accès à des services digitaux essentiels. 

La filiale centrafricaine de l’opérateur télécoms Orange a officiellement lancé, le jeudi 15 mai, la commercialisation de la technologie mobile de quatrième génération (4G). Cette avancée technologique représente une étape clé pour l’opérateur, qui cherche à renforcer sa position sur un marché encore sous-équipé mais à fort potentiel numérique. 

« Ce lancement est le fruit de plusieurs années d’investissements, d’efforts techniques, humains et réglementaires. C’est un événement majeur pour le développement du numérique dans notre cher et beau pays », a déclaré Max Francisco, directeur général d'Orange Centrafrique. 

Confrontée à la saturation progressive du réseau 3G, la filiale centrafricaine du groupe français avait amorcé dès 2021 une série d’investissements pour moderniser ses infrastructures et se conformer aux exigences réglementaires. Le nouveau service est désormais opérationnel à Bangui, Bouar, Berbérati et Bossangoa, avec une extension prévue à Bambari dans les mois à venir. 

Avec un débit jusqu’à dix fois supérieur à la 3G, la 4G offre une expérience optimisée pour les appels vidéo, le télétravail, les jeux en ligne et les services cloud. Orange a aussi lancé une campagne de migration gratuite vers les cartes SIM compatibles 4G et renforcé ses offres data pour accompagner cette transition. 

Le lancement de la 4G s’inscrit dans un partenariat public-privé signé en novembre 2024 entre Orange et le gouvernement centrafricain, via le ministère de l’Économie numérique. L’accord visait à accélérer le déploiement d’une couverture Internet haut débit à l’échelle nationale, dans une logique de soutien à la transformation numérique du pays. 

Un marché à fort potentiel de croissance

Le marché télécoms centrafricain est partagé entre Orange, Moov Africa et Telecel. Selon les données de DataReportal (2024), le pays compte 2,1 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 839 000 utilisateurs d’Internet pour une population estimée à 5,4 millions d’habitants. Avec un taux de pénétration Internet de 15,5 %, le pays présente un fort potentiel de croissance pour les services numériques. 

Dans ce contexte, Orange voit dans la 4G un levier stratégique pour diversifier ses services, capter de nouveaux segments comme les PME, les étudiants et les professionnels et soutenir la croissance des usages numériques dans un pays en quête de modernisation. 

La 4G pourrait également favoriser l’essor de nouveaux services dans des domaines tels que l’éducation, la santé, la finance mobile ou encore l’administration électronique. Elle constitue également une opportunité pour les jeunes entrepreneurs et les start-up locales, qui pourront développer des solutions numériques adaptées aux réalités du pays. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 19 mai 2025 07:56 Written by

Avec la multiplication des services numériques, les besoins en connectivité augmentent considérablement. Sonatel et ses partenaires renforcent ainsi l’infrastructure régionale pour garantir une connectivité fiable et sécurisée. 

L’opérateur sénégalais Sonatel, en partenariat avec Phase3 Telecom, a activé une nouvelle route de fibre optique terrestre de 3500 km reliant Lagos (Nigeria) à Dakar (Sénégal), en passant par le Bénin, le Togo et le Ghana. L’infrastructure vise à renforcer la connectivité régionale et à proposer une alternative terrestre aux câbles sous-marins, souvent vulnérables. 

« Dakar est en train de devenir un centre de connectivité stratégique pour l’Afrique de l’Ouest. Avec cette voie, les clients bénéficient d’infrastructures diversifiées, d’une moindre latence et d’un accès fiable au contenu mondial », a déclaré El Hadji Maty Sene, directeur général de Sonatel Wholesale and International. 

Ce corridor numérique offre une connectivité à faible latence, estimée à 32 millisecondes, et cible principalement les opérateurs télécoms, les fournisseurs de cloud, les plateformes de contenu, les institutions financières et les administrations publiques. L’infrastructure s’intègre au réseau Djoliba, lancé par Orange pour connecter plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et permet également d’accéder à des services hébergés localement comme AWS Wavelength à Dakar. 

Ce déploiement intervient dans un contexte de vulnérabilité accrue des infrastructures numériques. En 2024, plusieurs pannes majeures ont touché les câbles sous-marins desservant l’Afrique de l’Ouest, perturbant les communications sur l’ensemble du continent. En reliant cinq pays d’importance économique, la nouvelle route terrestre permet d’assurer une redondance critique pour les flux de données et d'améliorer la résilience des réseaux. 

Au-delà de la résilience technique, cette infrastructure s’inscrit dans les stratégies nationales de transformation numérique. Elle contribuera à améliorer la qualité de service Internet, à faciliter l’adoption des solutions cloud et à stimuler l’innovation locale. Phase3 et Sonatel affirment ainsi leur volonté de participer à la souveraineté numérique de la sous-région. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 09 mai 2025 15:25 Written by

En février 2023, Orange Group a présenté son nouveau plan stratégique « Lead the Future », construit sur un nouveau modèle d’entreprise et guidé par la responsabilité et l’efficacité. La poursuite de cette vision en Afrique change de mains, mais reste toutefois entre celles d’un expert. 

Le groupe télécoms français Orange annonce ce lundi 5 mai un changement majeur à la tête de sa branche Moyen-Orient et Afrique (Orange MEA). Yasser Shaker (photo), actuel président-directeur général d’Orange Egypt, en est désormais le patron. Il prendra officiellement fonction le 1er juillet 2025. Il remplacera Jérôme Hénique, nommé directeur exécutif et président-directeur général d’Orange France. Il rejoindra également le Conseil d’administration d’Orange MEA lors de sa prise de fonction officielle le 1er juin prochain. 

Ingénieur en télécommunications diplômé de la Faculté d’ingénierie de l’université du Caire, également titulaire d’un MBA de l’École supérieure de commerce de Rennes, Yasser Shaker rejoindra le comité exécutif du groupe Orange. Christel Heydemann, la présidente-directrice générale de l’entreprise, croit fermement en ses compétences pour ses nouvelles fonctions. Elle a d’ailleurs affirmé que « sa vaste expérience et sa connaissance approfondie de la région seront essentielles pour poursuivre notre dynamique de croissance ». 

Yasser Shaker poursuivra la mission héritée de son prédécesseur, faire d’Orange MEA un opérateur multi-service de haute facture. Aujourd’hui actif dans plusieurs segments à valeur ajoutée, notamment la data mobile, la finance mobile, la cybersécurité, l’accompagnement à l’innovation technologique et l’énergie, OMEA a été le principal contributeur de la croissance économique du groupe pour l’année 2024. OMEA, composée de 16 filiales africaines et de la Jordanie, a enregistré un chiffre d’affaires de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1% par rapport à 2023. 

PDG d’Orange Egypte depuis le 1er mai 2018, Yasser Shaker a débuté sa carrière dans le domaine des satellites. Depuis plus de 25 ans, il joue un rôle clé dans le secteur des technologies. Sous sa direction, le groupe Orange affirme que sa filiale égyptienne « a atteint des niveaux records de croissance et de profitabilité, et ce malgré un contexte macroéconomique difficile ». Avant de rejoindre Orange Egypte, Yasser Shaker occupait le poste de directeur de l’innovation technologique d’OMEA. 

Muriel EDJO

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Jérôme Hénique succède à Alioune Ndiaye à la tête d’Orange Afrique et Moyen-Orient

Posted On lundi, 05 mai 2025 14:47 Written by

Les habitudes de consommation Internet ont évolué en Afrique au cours des cinq dernières années, avec l’essor de nouveaux services. L’exigence d’un service Internet de qualité est également de plus en plus fort. L’investissement dans les réseaux qui garantissent une expérience consommateur optimale devient indispensable.

Le gouvernement algérien prévoit d’éliminer progressivement le réseau cuivre d’ici fin 2027, au profit de la fibre optique, jugée plus performante. Cette ambition a été annoncée le mardi 29 avril par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki (photo), à l’occasion des cérémonies célébrant le franchissement du cap des 2 millions de foyers raccordés à la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH) en Algérie. 

Cette décision intervient alors que le réseau cuivre, conçu à l’origine pour la téléphonie, ne répond plus aux exigences actuelles. Il est lent pour Internet et sensible aux pannes. La fibre optique, elle, transmet les données à la vitesse de la lumière, sans perte de qualité. 

« Parmi ses bénéfices, la fibre optique offre des débits (montants et descendants) très supérieurs à ceux pouvant être proposés sur le réseau cuivre, de 100 Mbits/s à plusieurs Gbits/s, et permet une meilleure qualité de service que le réseau cuivre. Le télétravail, les visioconférences, l’e-éducation, la télémédecine et bien d’autres usages ont récemment accru la demande en débit », explique l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) de la France, où le réseau cuivre est en train d’être abandonné.

M. Zerrouki estime d’ailleurs que la généralisation de la fibre s’inscrit dans une approche visant à permettre aux start-up de développer des solutions numériques avancées, à accélérer la numérisation de l’administration et des services publics, à encourager l’innovation dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets et des big data, tout en renforçant l’inclusion financière grâce à la généralisation du paiement électronique et au développement de l’économie numérique.

Il convient toutefois de rappeler que, pour réussir la migration vers la fibre, le gouvernement algérien devra intensifier les investissements dans la couverture du réseau. Les deux millions de foyers connectés à la fibre optique ne représentent que 27 % des 7,4 millions de ménages recensés dans le pays. De plus, au 30 septembre 2024, l’Algérie comptait 2,6 millions d’abonnés ADSL (cuivre), représentant environ 44 % des 5,9 millions d’abonnés à l’Internet fixe recensés. 

Par ailleurs, malgré ses nombreux avantages, l’adoption de la fibre optique peut être freinée par son coût. À titre d’exemple, Algérie Telecom propose trois offres ADSL : 10 mégabits par seconde (Mbps) à 1600 dinars (12,06 dollars) par mois, 15 Mbps à 2000 dinars, et 20 Mbps à 2150 dinars. En comparaison, l’offre de base en fibre optique démarre à 30 Mbps pour 2200 dinars par mois. L’opérateur propose également des débits plus élevés avec des forfaits à 60 Mbps pour 2400 dinars, 120 Mbps pour 2600 dinars, 240 Mbps pour 2800 dinars, et jusqu’à 1,2 Gbps pour 4200 dinars. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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L’Algérie lance la construction d'un centre de calcul haute performance dédié à l’IA

Posted On vendredi, 02 mai 2025 08:26 Written by

L’économie numérique est actuellement le cheval de bataille de nombreuses économies africaines. Cette transformation en cours permet à divers acteurs de se démarquer. En RDC en particulier, les marges de manœuvre sont encore nombreuses.

Le groupe Orange a officiellement lancé les travaux de construction de son futur siège social en République démocratique du Congo (RDC), mercredi 16 avril 2025. Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, a assisté à cette cérémonie qui marque un ancrage durable de l’opérateur télécoms dans un marché riche d’opportunités. Cet investissement exprime en effet la confiance de la société dans le potentiel économique et numérique du pays, et ce, malgré un environnement des affaires régulièrement considéré comme complexe.

Le futur siège social d’Orange RDC, comprenant 8 étages et une superficie de 10 000 m², sera situé à Kinshasa, précisément sur l’avenue des Huileries en face du stade des Martyrs de la Pentecôte dans la commune de Lingwala. « La construction de ce siège ne se limite pas à un simple bâtiment ; bien plus, elle représente une avancée significative pour le développement technologique de la RDC. Ce siège offrira, je l’espère, un environnement de travail moderne et collaboratif, propice à l’innovation et à la création de nouveaux services qui bénéficieront à l’ensemble de la population congolaise », a déclaré Augustin Kibassa Maliba.

1 serviceÉvolution trimestrielle des parts du marché global entre T2-24 et T3-24 (Source : Arptc)

Avec 18,5 millions d’abonnés selon les dernières données de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc), Orange est le deuxième opérateur du pays derrière Vodacom qui en compte 22,5 millions, mais devant Airtel et Africell. Avec un total de 62,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration mobile de 65,8 % et 32,1 millions d’abonnés Internet mobile pour un taux de pénétration de 33,8 %, la RDC est un marché qui n’a pas révélé tous ses atouts.

La volonté du gouvernement de positionner la transformation numérique comme moteur de la croissance économique et sociale est également révélatrice des opportunités qu’Orange perçoit dans le pays. La société a en effet de la marge pour se positionner comme acteur de référence dans un ensemble de segments, notamment l’écosystème startup innovant en croissance, la numérisation des services publics et privés, le Cloud, le stockage de données, et la cybersécurité.

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Évolution trimestrielle des parts de marché de la monnaie mobile par opérateur (Source : Arptc)

Le Mobile Money est aussi un levier important de croissance porteur de belles promesses pour l’opérateur télécoms. Avec un taux de pénétration de 26,7 %, Orange peut devenir un moteur de l’inclusion financière. Mais Orange ne pourra concrétiser toutes ces prévisions positives que si le gouvernement congolais poursuit résolument ses actions engagées en faveur du développement de l’économie numérique, notamment dans le secteur de la réglementation, du spectre de fréquences, des infrastructures, des licences nouvelles ou encore de l’accès aux appareils mobiles. Il faut également mentionner la nécessité d’une stabilité politique et sécuritaire dans le pays. Le futur siège social d’Orange en République démocratique du Congo devrait être achevé et livré en octobre 2027. 

Muriel EDJO

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 18 avril 2025 09:59 Written by

Fidèle à son ambition de devenir un opérateur télécoms de référence dans ses différents marchés de présence en Afrique, le groupe Orange multiplie les actions fortes. L’entreprise, qui investit en conséquence dans les nouvelles technologies, met aussi un point d’honneur à renforcer sa relation avec les consommateurs.

Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a mené mardi 15 avril une vaste opération de service client de proximité dans les rues des 120 villes et villages de ses 17 marchés. Baptisée « My Customer, My Boss », l’initiative a mobilisé plus de 10 000 collaborateurs de toutes les fonctions. Ils sont allés à la rencontre directe de 15 000 clients. Inspirée d’une initiative lancée avec succès en Sierra Leone, cette démarche est présentée par OMEA comme une nouvelle étape dans la culture managériale de l’entreprise, destinée à faire de chaque salarié un acteur de la satisfaction client, quel que soit son rôle dans l’entreprise.

Brelotte Ba, le directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient, souligne à cet effet que « l’expérience client est l’affaire de tous. Chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence. Avec My Customer, My Boss, nous démontrons que notre engagement à servir est collectif, concret et tourné vers l’avenir en organisant pour la première fois, à l’échelle du continent, une mobilisation collective de cette ampleur ».

Afin de simplifier la collecte des données sur le terrain, Gofiled, une startup issue de l’Orange Digital Center de Tunisie, a développé une application mobile. Selon OMEA, cette collaboration illustre sa volonté de concilier innovation locale, impact sociétal et performance économique. Les données recueillies sur le terrain auprès des clients grand public, des entreprises, des utilisateurs d’Orange Money et des partenaires seront ensuite analysées et transformées en actions concrètes lors de hackathons internes organisés dans chaque pays. Elles contribueront au développement de solutions orientées vers une amélioration de l’expérience client.

Alors que la concurrence s’est renforcée progressivement au cours des trente dernières années sur le marché africain des télécoms, la qualité de service et l’expérience client ont gagné davantage en importance dans la stratégie de séduction et de fidélisation des consommateurs. En effet, les différents opérateurs télécoms sont coudes à coudes dans la couverture réseau, les nouvelles technologies réseau, l’offre de services innovants, la tarification incitative, etc. Le ressenti du client est aujourd’hui ce qui le convainc de partir ou de rester. Dans une note d’analyse, le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey & Company explique que l'expérience client est actuellement « le facteur de différenciation clé pour créer de la valeur dans les télécommunications. Nos recherches montrent que 73 % des cadres supérieurs des opérateurs télécoms la considèrent comme une priorité absolue ».

OMEA affirme que la mobilisation de ses cadres pour mener des missions de service client de proximité « est appelée à devenir un rendez-vous annuel. Elle s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience client afin d’évaluer leur satisfaction, comprendre leurs attentes et continuer d’améliorer les services qui leur sont destinés ».

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Posted On vendredi, 18 avril 2025 04:14 Written by

Depuis quatre ans, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale travaillent sur un projet pour permettre à leurs citoyens de communiquer en voyage sans changer de carte SIM. Il s'agit de favoriser une meilleure inclusion sous-régionale.

Les populations d’Afrique centrale pourraient prochainement bénéficier de l’itinérance gratuite (free roaming), leur permettant de communiquer librement entre les pays de la sous-région sans frais supplémentaires. Un délai de trois mois a été accordé aux différentes parties prenantes pour finaliser la mise en œuvre du projet d’itinérance communautaire.

Cette décision émane de la réunion des ministres des Télécommunications de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), tenue la semaine dernière à Bangui, en République centrafricaine. Lors de cette rencontre, les participants ont examiné les obstacles entravant la mise en œuvre de cette initiative, qui vise à « mettre fin aux disparités rencontrées dans les coûts d’itinérance, qui se traduisent par la cherté des communications et freinent le développement du secteur des télécommunications ».

En novembre 2021, les pays de la CEMAC ont signé des protocoles d’accord bilatéraux en vue de la mise en œuvre effective du Free Roaming. Toutefois, le projet accuse un retard considérable. En avril 2024, l'Assemblée des régulateurs des télécommunications de l'Afrique centrale (ARTAC) a révélé que seules deux connexions avaient été établies sur les 213 prévues. Ces liaisons concernent MTN Cameroon et MTN Congo d'une part, ainsi qu’Airtel Gabon et Orange Cameroun d'autre part.

Si les obstacles entravant la mise en œuvre du Free Roaming n’ont pas été explicités, les objectifs fixés par l’ARTAC pour un séminaire de 2024 dédié à l’accélération du processus permettent d’en identifier quelques-uns. Parmi eux figurent la lenteur dans la finalisation des procès-verbaux, y compris les accords tarifaires entre régulateurs, la signature retardée des contrats d’interconnexion et de roaming, d’éventuelles difficultés techniques et juridiques pour les parties impliquées, la question de la séparation entre les trafics roaming et international classique sur les liaisons d’interconnexion directe, ainsi que le choix de la technologie à adopter pour ces liaisons.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 19 mars 2025 07:28 Written by
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