Alors que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt et un pays africains figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.
La Mauritanie a participé la semaine dernière au premier exercice arabe de cybersécurité organisé à Doha, au Qatar. L’initiative, qui a réuni 21 pays, s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les autorités mauritaniennes pour renforcer la sécurité numérique dans le pays.
« Cet exercice vise à renforcer la coopération arabe dans le domaine de la cybersécurité, à développer la préparation technique et administrative des pays participants pour faire face aux cyberattaques et gérer les crises numériques. Il constitue également une étape importante vers la construction d’un espace numérique arabe plus sûr et plus efficace », a indiqué le ministère de la Transition numérique dans un communiqué publié le mardi 25 novembre sur sa page Facebook.
La cybersécurité figure désormais parmi les axes majeurs de coopération internationale de la Mauritanie, comme souligné récemment avec les États-Unis. Ces dernières années, le pays s’est doté d’une Stratégie nationale de sécurité numérique 2022-2026, articulée autour de six objectifs stratégiques couvrant la gouvernance, la protection des infrastructures critiques, la lutte contre la cybercriminalité, la sensibilisation et le développement des compétences, ainsi que la coopération nationale et internationale.
En avril 2024, les autorités ont également créé, par décret, l’Agence nationale de cybersécurité et de certification électronique (ANCCE). Sa mission consiste, entre autres, à protéger le cyberespace national et à améliorer la gouvernance de la cybersécurité. Cette création s’inscrit dans la continuité des avancées réalisées, notamment la ratification en 2023 de la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.
Ces efforts répondent à un contexte continental et mondial marqué par une transformation numérique accélérée, accompagnée d’une recrudescence des menaces cybernétiques. En janvier dernier, le gouvernement a lancé le projet Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros (4,6 millions USD) en partenariat avec la coopération allemande. L’initiative vise à intégrer davantage les outils numériques dans la gestion publique pour moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services publics ont déjà été numérisés depuis le début de l’année, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la justice.
Toutefois, l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne que les pays doivent investir massivement dans la cybersécurité pour tirer pleinement profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans son Indice global de cybersécurité 2024, l’organisation classe la Mauritanie au quatrième et avant-dernier niveau. Le pays affiche une bonne performance dans le pilier du cadre législatif, mais doit intensifier ses efforts dans les volets organisationnels, techniques, de développement des capacités et de coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Les autorités ont récemment rencontré la Banque mondiale pour renforcer leur partenariat dans ce sens.
Le Ghana explore des opportunités de coopération dans le numérique avec la Pologne. La question était au cœur des discussions lors d’une réunion bilatérale entre les deux parties la semaine dernière, en marge de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (WTDC-25). Organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’édition 2025 se tient du lundi 17 au vendredi 28 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Dans un communiqué publié le samedi 22 novembre sur sa page Facebook, le ministère ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation a précisé que la rencontre a porté sur l’exploration de partenariats potentiels dans les domaines spécifiques de la cybersécurité, l’e-gouvernance, le développement des compétences numériques, les infrastructures TIC et l’innovation.
Selon le ministère, cette rencontre souligne l’engagement du Ghana à tirer parti de partenariats internationaux pour accélérer son agenda de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le pays s’est notamment rapproché des Émirats arabes unis, de Singapour, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. La plupart de ces pays font partie des leaders mondiaux en matière de transformation numérique. Cela intervient alors que la GSMA estime que le numérique pourrait générer une valeur ajoutée de 40 milliards de cedis ghanéens (environ 3,6 milliards de dollars) à l’économie nationale d’ici 2029.
En 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place sur 193. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084. La Pologne, de son côté, s’est classée 37e mondiale avec un score de 0,8648 sur 1.
Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire sur le plan du développement des capacités. La Pologne, quant à elle, est classée dans le deuxième palier, celui juste en dessous de celui des modèles à suivre.
Isaac K. Kassouwi
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Dans sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement gabonais veut digitaliser l’ensemble des paiements dans le pays. Cela concerne notamment la collecte des recettes publiques, alors qu’un budget de 7233,3 milliards FCFA est prévu pour 2026.
Le gouvernement gabonais veut digitaliser les paiements pour le service de demande de visa en ligne (e‑visa). La question était à l’ordre du jour lors d’une rencontre le vendredi 21 novembre entre Mark Alexandre Doumba (photo, au centre), ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, et les opérateurs Airtel Money, Moov Money et Clikpay Money.
Selon le ministère, l’activation du paiement électronique est une « étape essentielle pour offrir un service entièrement digitalisé, plus rapide, plus fluide et plus transparent ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités gabonaises. Libreville cherche à faire du numérique un pilier central de son développement socioéconomique et à réduire sa dépendance aux ressources extractives. Le pays s’est par exemple doté en septembre dernier d’un cadre légal afin d’encadrer et d’accélérer la transformation numérique de son administration.
Dans le cadre de cette transformation, la digitalisation des paiements et autres transactions financières occupe une place centrale. Fin octobre, le pays avait déjà lancé la phase pilote de la digitalisation des caisses sociales et fiscales, avec un lancement officiel prévu pour janvier 2026. Plus tôt cette année, le pays s’était déjà rapproché de la société américaine Visa pour développer des solutions numériques visant à moderniser la collecte des taxes, automatiser les décaissements de fonds et déployer une identité digitale sécurisée.
Les autorités gabonaises estiment que la digitalisation des paiements est bénéfique pour l’État, « car elle permettra de réduire les coûts et les délais associés aux procédures administratives, d’améliorer la qualité des services publics et de renforcer la confiance des citoyens dans l’administration publique ». Elles ajoutent que cela contribuera également au développement économique du pays en facilitant les transactions et les échanges, ce qui peut attirer les investissements et créer des emplois.
Isaac K. Kassouwi
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La transformation numérique est une priorité pour le développement dans plusieurs pays africains. Pour y parvenir, ils misent sur la coopération régionale et internationale.
Premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir le Transform Africa Summit (TAS), du mercredi 12 au vendredi 14 novembre 2025, la Guinée en a profité pour renforcer ses partenariats en matière de transformation numérique. Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a signé plusieurs accords dans le cadre de l’ambition gouvernementale de faire du numérique un levier de développement socio-économique.
Le premier accord a été conclu avec le Sénégal, représenté par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Il vise à renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine des TIC, à travers le partage d’expériences, l’interconnexion des infrastructures et la mise en synergie d’initiatives numériques communes.
Un protocole d’accord a été signé entre le Secrétariat de l’Alliance Smart Africa, le MPTEN et le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il porte sur l’implantation de la Smart Africa Digital Academy (SADA) en Guinée, qui permettra de former une nouvelle génération de talents guinéens dotés de compétences numériques de pointe, en lien avec des institutions nationales telles que la Simandou Academy. Un autre accord a été signé avec la société technologique suisse RealTyme SA pour accompagner la modernisation et la sécurisation des systèmes numériques publics.
« À travers ces partenariats multiples, le MPTEN [ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ndlr] affirme sa volonté de bâtir une transformation numérique durable, portée par la coopération régionale, l’innovation, et un capital humain formé pour relever les défis technologiques de demain », a déclaré le ministère dans un communiqué le jeudi 20 novembre.
Lors du TAS, le gouvernement guinéen a également lancé, le 13 novembre, le troisième pilier du programme Simandou 2040. Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion. Les autorités visent une contribution du numérique à hauteur de 20 % du PIB d’ici 2040, contre environ 5 % actuellement.
Selon le rapport des Nations unies « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée obtient un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant au 29ᵉ rang en Afrique. En matière de cybersécurité, le pays figure dans le troisième niveau de performance de l’UIT. Il présente de bons résultats dans les domaines des mesures légales et organisationnelles, avec des scores respectifs de 16,27 et 14,38 sur 20. En revanche, des efforts restent nécessaires pour améliorer les mesures techniques, le renforcement des capacités et la coopération. Le score global du pays s’établit à 56,39 sur 100.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Selon l’UIT, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé l’adoption de stratégies nationales de protection de l’enfance en ligne. L’organisation ajoute que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient entrepris aucune démarche en ce sens.
Les autorités tunisiennes ont lancé, le mercredi 19 novembre 2025, une Charte nationale pour renforcer les capacités des familles afin de garantir un environnement numérique sûr pour l’enfant. Portée par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, et le ministère des Technologies de la communication, l’initiative est également appuyée par l’implication des opérateurs télécoms, des fournisseurs d’accès à Internet, des médias publics et de l’ensemble des acteurs du secteur.
Dans son allocution, Asma Jabri, ministre de la Famille, a souligné que la famille constitue « la première ligne de défense de l’enfant ». Il faut donc lui donner les outils nécessaires pour interagir correctement et en toute sécurité avec les technologies de l’information, à travers la sensibilisation, la formation et l’accompagnement. Elle pourra ainsi suivre les évolutions technologiques et exercer une surveillance positive et responsable de l’usage du numérique par leurs propres enfants.
Cette initiative intervient dans un contexte où les enfants se connectent de plus en plus à Internet, aussi bien pour le divertissement que pour l’apprentissage. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondes. En Tunisie, Sofiene Hemissi, ministre des Technologies de la communication, a récemment révélé que les mineurs âgés de 12 à 16 ans passent en moyenne huit heures par jour en ligne.
En octobre dernier, lors d’un colloque organisé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec les ministères de la Défense nationale et des Technologies de la communication, M. Hemissi avait souligné l’aggravation des menaces cybernétiques visant les mineurs en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Il a indiqué que les dangers ne se limitent plus à l’accès à du contenu immoral, mais incluent désormais l’inculcation d’informations historiques, religieuses et civilisationnelles erronées.
Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà lancé en 2024 un Plan d’action national pour la prévention et la réponse à la violence à l’égard des enfants en ligne, en partenariat avec l’UNICEF. « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place centrale dans la vie quotidienne des enfants. Si leur accès offre de nombreux avantages éducatifs et sociaux, ces technologies peuvent également exposer les enfants à des risques et causer des préjudices. De plus, ces risques et préjudices peuvent circuler entre les environnements numériques et physiques, les risques en ligne pouvant se transformer en préjudices hors ligne et vice-versa », avait alors déclaré l’organisation onusienne.
Par ailleurs, la GSMA, en partenariat avec l’UNICEF, a lancé fin octobre 2025 un groupe de travail pour protéger les enfants en ligne. Cette plateforme multipartite vise à diriger, coordonner et faire progresser les efforts de protection des enfants en ligne à travers l’Afrique, tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour assurer leur sécurité sur Internet. Le groupe comprend notamment de grands opérateurs télécoms du continent, dont Orange, présent en Tunisie.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains intensifient leurs efforts en matière de cybersécurité. L’UIT considère cela comme une condition sine qua non pour assurer le succès de la transformation numérique.
Le Mozambique et le Togo veulent renforcer leur coopération bilatérale en matière de cybersécurité et de résilience numérique. Les deux parties ont signé à cet effet un protocole d’accord le lundi 17 novembre, à l’occasion du lancement de la 1ʳᵉ Conférence de la Semaine internationale de la cybersécurité du Mozambique, organisée à Maputo.
Le document identifie quatre axes prioritaires de coopération : consolider les capacités techniques et opérationnelles des CSIRT (équipes nationales de réponse aux incidents de cybersécurité) des deux pays ; partager les informations sur les menaces et vulnérabilités émergentes ; favoriser l’échange de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques ; et contribuer au renforcement de la résilience cybernétique du Mozambique, du Togo et de l’ensemble de la région africaine.
« La signature de cet accord renforce l’engagement du Mozambique à collaborer avec d’autres pays africains afin de garantir un cyberespace plus sûr, fiable et inclusif », a déclaré Lourino Chemane (photo, à gauche), président du conseil d’administration de l’Institut national des TIC de Mozambique (INTIC). Il a ajouté que dans un contexte mondial de menaces numériques de plus en plus complexes et interconnectées, la collaboration et l’échange d’informations entre les CSIRT nationaux sont essentiels pour garantir une action efficace et coordonnée.
Ce partenariat intervient dans un contexte d’intérêt croissant des pays africains pour la cybersécurité. Cela coïncide avec l’accélération de l’adoption des TIC et de la transformation numérique, ce qui s’accompagne d’une recrudescence de la cybercriminalité. Le Togo et le Mozambique font notamment partie des 21 pays africains (sur 72 au total) ayant signé la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité, fin octobre dernier à Hanoï, au Vietnam. Interpol estime que les incidents de cybersécurité sur le continent ont entraîné des pertes financières dépassant 3 milliards de dollars entre 2019 et 2024.
Dans ce contexte, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que les pays doivent investir conséquemment dans la cybersécurité s’ils veulent tirer pleinement profit des avantages qu’offrent les TIC.
Selon l’Indice global de cybersécurité, le Togo se situe au deuxième palier (Tier 2), juste en dessous des pays considérés comme des références dans le domaine. Le pays d’Afrique de l’Ouest réussit relativement bien en matière de cadre réglementaire, de coopération, de mesures organisationnelles et de développement des capacités, mais doit encore renforcer ses mesures techniques. Le Mozambique, pour sa part, se classe au troisième palier, avec des marges de progression dans les domaines des mesures légales, techniques et du développement des capacités. Il obtient en revanche de bons résultats en termes de mesures organisationnelles et de coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités zambiennes ont fait des TIC l’un des piliers du développement socio-économique national. Le pays a récemment annoncé avoir obtenu un financement de 120 millions $ de la Banque mondiale pour accélérer la transformation numérique.
La société technologique suédoise Ericsson a officiellement inauguré la semaine dernière son bureau en Zambie. Selon les autorités, cette présence physique dans le pays symbolise un partenariat renforcé pour accélérer la transformation numérique nationale. Elles ouvrent la porte à d’autres entreprises technologiques souhaitant investir dans le pays.
« L’ouverture du bureau d’Ericsson en Zambie constitue un moment déterminant dans l’avancement technologique du pays. Elle reflète une vision collective — gouvernementale, industrielle et internationale — visant à bâtir un avenir numérique sécurisé, inclusif et innovant. Avec des réformes fortes, des partenariats de confiance et des investissements continus dans les infrastructures et les compétences, la Zambie est bien positionnée pour devenir un hub numérique majeur dans la région », a déclaré le ministère zambien dans un communiqué sur sa page Facebook le vendredi 14 novembre.
Dans son discours, Felix Mutati, ministre de la Technologie et de la Science, a présenté un « pacte numérique », un engagement entre Ericsson, le gouvernement et le peuple zambien. Il est articulé autour de quatre piliers : la nécessité d’agilité, d’innovation et de développement proactif de solutions ; des solutions adaptées aux besoins spécifiques de la Zambie ; des délais de traitement plus rapides et des opérations plus souples ; une responsabilité partagée, des opportunités partagées et une croissance collaborative.
Le ministre a également mis en avant les efforts du gouvernement pour garantir un environnement politique favorable. Il s’agit notamment de l’exonération fiscale sur les importations d’infrastructures numériques ; des réformes réglementaires ayant positionné les TIC comme le secteur à la croissance la plus rapide (17,4 % en 2023), ainsi qu’un climat des affaires propice à l’innovation et à l’investissement privés.
Selon sa stratégie nationale de transformation numérique, la Zambie ambitionne de devenir « une nation intégrée, inclusive et numériquement autonome d’ici 2030 ». Les autorités estiment en effet que la numérisation contribuera à l’augmentation de la productivité, à l’amélioration de l’efficacité et à une meilleure expérience client, favorisant la création de richesse et la réduction de la pauvreté. M. Mutati estime par exemple que la technologie peut générer des gains d’efficacité et une réduction des coûts dans les secteurs clés, dont l’exploitation minière.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique peut générer une valeur ajoutée de 28,64 milliards de kwachas zambiens (environ 1,26 milliard de dollars) d’ici 2028 dans les secteurs de l’agriculture, du commerce, de la manufacture, du transport et des services publics. Les quatre premiers secteurs devraient également générer des recettes fiscales supplémentaires d’environ 5,16 milliards de kwachas et 378 422 emplois supplémentaires.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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À l’instar de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire mise sur les TIC pour accélérer son développement. Pour atteindre ses objectifs de transformation numérique, elle mise notamment sur la coopération internationale.
La Côte d’Ivoire souhaite tirer parti de l’expertise de l’Algérie dans les domaines de la poste, des communications et des technologies de l’information et de la communication. C’est ce qui ressort de la rencontre tenue le jeudi 13 novembre entre Sid Ali Zerrouki (photo), ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, et Alphonse Voho Sahi, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Algérie.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le ministère algérien n’a fourni aucun détail sur les projets concrets de coopération bilatérale ni sur les secteurs spécifiques dans lesquels l’Algérie pourrait partager son expertise avec la Côte d’Ivoire. Les deux parties ont toutefois évoqué les opportunités d’investissement et de partenariat entre les entreprises algériennes et leurs homologues ivoiriennes.
Ce rapprochement intervient dans un contexte où la Côte d’Ivoire mise sur le numérique pour soutenir son développement socio-économique. Selon la Banque mondiale, le secteur numérique pourrait ajouter 6 à 7 points de croissance au PIB ivoirien. Sa contribution économique, estimée à 5,5 milliards USD d’ici 2025, pourrait atteindre 20 milliards USD à l’horizon 2050, sous réserve du maintien et du renforcement des investissements et réformes engagés.
L’Algérie se classe à la 116e place mondiale à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI) 2024, avec un score de 0,5956 sur 1, au-dessus de la moyenne africaine mais en dessous de la moyenne mondiale. Elle figure également au troisième palier (Tier 3) de l’Indice global des TIC de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Elle a obtenu un score de 86,1 sur 100 à l’Indice de développement des TIC 2025, contre 80,9 en 2024, et occupait la 6e place sur 47 pays africains selon l’Agence Ecofin. En 2023, ses taux de couverture 2G, 3G et 4G atteignaient respectivement 98,5 %, 98,2 % et 90,4 %. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était de 93 %, contre 76,9 % pour l’Internet.
La Côte d’Ivoire, quant à elle, se classe à la 124e place de l’EGDI avec un score de 0,5587 sur 1. Elle figure également au palier 3 de l’Indice global de cybersécurité. L’UIT lui reconnaît des points forts en matière de cadre législatif et de mesures organisationnelles, mais des efforts restent nécessaires dans les domaines techniques, le développement des capacités et la coopération.
Le pays a obtenu un score de 69,5 sur 100 à l’Indice de développement des TIC 2025, en hausse par rapport aux 65,3 obtenus en 2024. En 2023, la 2G couvrait 98,9 % de la population, contre 98,3 % pour la 3G et 93,7 % pour la 4G. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile atteint 66,5 %, contre 40,7 % pour l’Internet.
Isaac K. Kassouwi
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Face aux lenteurs administratives et aux limites du système judiciaire traditionnel, le Malawi opte pour la numérisation afin d’améliorer la gestion des dossiers, réduire les coûts et rapprocher la justice des citoyens.
Le pouvoir judiciaire du Malawi a procédé, le lundi 3 novembre à Blantyre, au lancement d’une politique et d’un laboratoire en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Réalisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’initiative vise à moderniser les procédures judiciaires, renforcer l’accès à la justice et consolider l’État de droit.
La nouvelle politique établit un cadre de transformation numérique axé sur la gouvernance, la sécurité, le renforcement des capacités et la résilience institutionnelle. Quant au laboratoire TIC, il servira de centre d’innovation et de formation pour les juges, magistrats et personnels judiciaires, leur permettant de renforcer leurs compétences numériques et d’expérimenter des solutions technologiques adaptées au contexte local.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts menés depuis 2024 pour numériser les services de justice. Avec l’appui du PNUD, vingt sites pilotes d’audiences virtuelles ont été mis en place pour relier tribunaux, prisons et commissariats. Cette innovation a permis de réduire les coûts administratifs d’environ 375 millions de kwachas malawites (environ 216 600 USD) en quinze mois, tout en facilitant l’accès à la justice, notamment pour les survivants de violences sexuelles et sexistes qui peuvent désormais témoigner à distance.
La mise en œuvre de cette politique devrait accélérer la transformation numérique du secteur judiciaire malawite, améliorer la transparence et l’efficacité des services rendus, et renforcer la confiance des citoyens dans l’administration de la justice. Le Malawi rejoint ainsi d’autres pays africains engagés dans la modernisation numérique de la justice, à l’instar du Rwanda, du Kenya ou du Ghana, qui ont introduit des plateformes en ligne, des audiences virtuelles ou des procédures dématérialisées pour réduire les délais et faciliter l’accès à la justice.
Samira Njoya
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Comme de nombreux pays africains, l’Égypte mise sur la transformation numérique pour soutenir son développement socioéconomique futur. Le pays ambitionne, par exemple, de porter la part des TIC dans le PIB à 7,7 % d’ici 2030.
L’Institut des technologies de l’information de l’Égypte (ITI) a signé, le mercredi 5 novembre, un protocole d’accord avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et plusieurs entreprises multinationales, dont Capgemini, le Deloitte Innovation Hub (DIH) et Vodafone Intelligent Solutions (VOIS). Cette collaboration vise à lancer une initiative nationale de formation des jeunes talents à ServiceNow afin de renforcer leurs compétences techniques et de les préparer aux marchés du travail local et international.
« Première du genre en Égypte, cette initiative offre une formation reconnue à l’international sur ServiceNow, une plateforme de transformation numérique utilisée par les organisations pour gérer leurs services dans les domaines des technologies de l’information, des ressources humaines et des opérations. Cette plateforme est réputée pour sa capacité à améliorer l’efficacité des performances, à rationaliser les flux de travail et à réduire les coûts, en intégrant divers systèmes au sein d’un environnement numérique unifié », a déclaré le ministère égyptien des TIC dans un communiqué.
Selon les termes du protocole d’accord, Capgemini, DIH et VOIS participeront à la sélection des meilleurs diplômés, à la fourniture d’un appui technique et consultatif afin d’aligner la formation sur les exigences du marché, ainsi qu’à l’embauche des candidats les plus performants. La GIZ Égypte fournira les licences internationales et les ressources pédagogiques certifiées pour ServiceNow, tandis que l’ITI concevra et mettra en œuvre des programmes de qualification spécialisés fondés sur les cursus technologiques les plus récents.
Le renforcement des capacités des citoyens constitue l’un des piliers de la stratégie nationale de transformation numérique. Le ministère des TIC estime qu’une « société numérique ne peut être bâtie sans disposer du niveau, de l’expertise et du nombre adéquats de ressources humaines capables de porter cette mission ».
La stratégie des autorités en la matière s’articule autour de la littératie numérique, de programmes de formation technologique intermédiaire, de programmes avancés de formation technologique destinés à préparer une génération de techniciens compétitifs sur le marché du travail, ainsi que de l’attribution d’un master professionnel spécialisé à plusieurs milliers d’apprenants chaque année, à travers l’initiative Digital Egypt Builders (DEBI), mise en œuvre en partenariat avec de grandes entreprises technologiques et des universités internationales.
Par exemple, en avril, le ministère des TIC a signé un protocole d’accord avec Microsoft pour former et certifier 100 000 personnes, notamment de jeunes professionnels et des informaticiens issus des ministères et des unités chargées de la transformation numérique. Un accord similaire a été conclu avec IBM sur une période de cinq ans. En février, un protocole d’accord a déjà été signé avec Cisco pour améliorer les compétences numériques d’environ 250 000 stagiaires au cours des cinq prochaines années.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités nigérianes misent sur les TIC pour stimuler la croissance et moderniser les services publics. Cette transformation numérique s’étend à tous les secteurs, y compris celui de l’éducation.
Le ministère fédéral de l’Éducation du Nigeria a annoncé le déploiement de la version améliorée du Réseau nigérian de recherche et d’éducation (NgREN) et son intégration à la plateforme TERAS (Tertiary Education, Research, Applications and Services). Selon les autorités, l’initiative vise à renforcer la connectivité numérique, la collaboration en matière de recherche et l’innovation au sein de l’enseignement supérieur nigérian.
M. Alausa a expliqué que le nouveau NgREN servira de réseau éducatif national à haut débit reliant les universités, les instituts de recherche, les écoles polytechniques et les collèges d’éducation sur une plateforme commune. Cette plateforme prend en charge l’apprentissage en ligne, l’informatique en nuage, les services de recherche, les systèmes de détection de plagiat, des bibliothèques numériques, des programmes d’alphabétisation numérique, des infrastructures de calcul haute performance et des outils d’analyse institutionnelle.
Le ministre a annoncé que la phase pilote de l’intégration débutera en 2025 dans plusieurs universités, écoles polytechniques et collèges d’éducation choisis dans chacune des zones géopolitiques du pays. Le Nigeria ambitionne de connecter toutes les institutions d’enseignement supérieur d’ici 2026.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif en général au Nigeria. Par exemple, le 30 octobre, M. Alausa avait présenté un programme national de distribution de tablettes dans toutes les écoles publiques afin de généraliser l’éducation numérique d’ici 2027. En septembre, la Commission pour l’éducation de base universelle (UBEC) avait signé un accord avec l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) pour fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fin septembre, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Maroc a lancé un hub digital en partenariat avec le PNUD. Doté d’un financement de 38 millions USD, il vise à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et les pays africains.
Le Gabon souhaite renforcer sa coopération bilatérale avec le Maroc dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et du développement des compétences digitales. À cet effet, Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche), ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, a effectué une visite de travail au royaume chérifien le lundi 3 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec son homologue Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite).
M. Doumba a exprimé la volonté du Gabon de s’inspirer de l’expérience marocaine et de développer un partenariat dans l’innovation numérique et la formation des compétences. Les deux parties ont convenu de lancer des programmes concrets, notamment dans la formation à l’IA et à l’analyse de données, ainsi que dans le renforcement de l’apprentissage à distance via les plateformes numériques marocaines.
Au cours des discussions, Mme El Fallah Seghrouchni a mis en avant des programmes de formation tels que « JobInTech », ainsi que les initiatives nationales visant à familiariser les enfants avec le numérique et l’IA. Elle a également invité le Gabon à participer au prochain salon GITEX Africa organisé au Maroc.
Ce rapprochement intervient alors que le gouvernement gabonais ambitionne de faire du numérique un pilier central de son développement socio-économique et de réduire sa dépendance aux ressources extractives. En 2025, Libreville a déjà multiplié les partenariats avec des pays comme la Turquie, le Botswana ou l’Arabie saoudite pour concrétiser cette ambition. Le Maroc est perçu comme un modèle africain en matière de transformation numérique.
Ce leadership est d’ailleurs reconnu par le PNUD, avec qui le royaume a lancé en septembre dernier la plateforme « Digital Morocco for Sustainable Development (D4SD Hub) », destinée à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et africains. Le Maroc se classe 90ᵉ mondial et 4ᵉ en Afrique à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,6841 sur 1, supérieur aux moyennes régionale et mondiale. Le pays a également adopté en septembre 2023 sa stratégie « Digital Morocco 2030 », qui vise à consolider ses acquis et à accélérer son développement social et économique à l’horizon 2030.
Pour sa part, le Gabon se classe 121ᵉ mondial à l’EGDI, avec un score global de 0,5741. Le pays enregistre une bonne performance dans les infrastructures télécoms (0,8263), mais reste en retrait dans les services en ligne (0,3188) et le capital humain (0,5772).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En principe, la dématérialisation doit faciliter l’accès aux services publics. En pratique, elle peut accentuer l’exclusion de ceux qui n’ont déjà pas accès aux services télécoms, notamment Internet.
Le gouvernement burkinabè a décidé d’équiper les agences postales à travers le pays d’espaces d’assistance destinés à faciliter l’accès des citoyens aux services publics dématérialisés. L’exécutif entend ainsi tirer parti du maillage national de La Poste Burkina Faso (La Poste BF) pour en faire un levier de l’inclusion numérique et financière.
L’initiative découle du Conseil des ministres du jeudi 30 octobre, qui a approuvé par décret un contrat-plan entre l’État et La Poste BF. Celui-ci prévoit la transformation progressive des agences postales en « Maisons des citoyens », appelées « Zama Tchè ». Dans le cadre du contrat-plan 2026–2030, l’État et La Poste BF cofinanceront la construction et l’équipement de vingt « Zama Tchè », pour un coût total estimé à 5,5 milliards FCFA (environ 9,7 millions de dollars).
Selon le gouvernement, cette démarche s’inscrit dans son engagement à accélérer la dématérialisation des procédures et services publics. L’exécutif ambitionne de digitaliser l’administration afin de la rendre plus accessible, transparente et efficace. L’accès inclusif aux services publics figure d’ailleurs parmi les douze chantiers numériques prioritaires du pays à l’horizon 2030, avec pour objectif de garantir un accès équitable aux services numériques, y compris dans les zones rurales.
Pour accéder à ces services, les populations doivent toutefois disposer d’un accès à Internet, d’un équipement connecté et de compétences numériques de base ; des conditions encore loin d’être généralisées. Par exemple, en 2023, 83 % des Burkinabè n’utilisaient pas Internet, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Face à cette fracture, La Poste propose actuellement un réseau de 129 agences réparties sur tout le territoire.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités zambiennes ont fait de la transformation numérique un pilier du développement socio-économique au cours des prochaines années. Cette transformation touche tous les secteurs de l’économie, dont l’agriculture.
Le gouvernement zambien a lancé cette semaine une initiative de formation des agents agricoles aux compétences numériques, dans le cadre de sa stratégie de modernisation du secteur. Le pays entend s’appuyer sur la digitalisation de l’agriculture pour atteindre ses objectifs de production fixés à 10 millions de tonnes de maïs, 1 million de tonnes de blé et 1 million de tonnes de soja par an d’ici 2031.
Selon le ministère de l’Agriculture, le programme vise à doter les agents de vulgarisation agricole de compétences numériques essentielles. Ces derniers pourront ainsi collecter des données en temps réel, enregistrer les agriculteurs, surveiller les ravageurs et les maladies, et fournir des informations actualisées aux producteurs à travers tout le pays. L’Autorité zambienne des TIC (ZICTA) soutient l’initiative en équipant les agents de tablettes intégrant des applications agricoles.
La formation fait partie des réponses qui ont suivi une étude réalisée par la ZICTA en 2022 sur l’état des lieux de l’adoption des TIC dans les différents secteurs. Dans le secteur agricole, l’étude a mis en évidence plusieurs faiblesses telles que le manque d’accès aux équipements TIC, la faible connectivité et le niveau limité de culture numérique parmi les agents agricoles. Le régulateur télécoms a déjà distribué 550 tablettes à des agents de vulgarisation agricole répartis dans vingt districts en 2024.
Le lancement de cette formation intervient environ deux semaines après que les autorités zambiennes ont sollicité le soutien de la Banque mondiale pour renforcer les compétences numériques de la main-d’œuvre nationale, notamment dans les secteurs minier et agricole. Lors de la cérémonie de la formation, le ministre de l’Agriculture, Reuben Mtolo, a mis en avant les autres innovations technologiques déjà mises en œuvre par son département.
Il s’agit notamment du Système d’information sur le marché agroalimentaire, qui fournit aux producteurs des données actualisées sur les prix et les marchés ; du système électronique de bons du Programme de soutien aux intrants agricoles ; ainsi que de la plateforme nationale unique électronique (Zambia Electronic Single Window), facilitant les demandes en ligne de permis d’importation et d’exportation pour les agriculteurs et les entreprises du secteur.
« Ces innovations contribuent à rendre l’agriculture en Zambie plus efficace, plus transparente et plus inclusive. Nous utilisons la technologie pour autonomiser les agriculteurs et préparer un secteur résilient et tourné vers l’avenir », a déclaré le ministre.
Dans son rapport « Driving Digitalisation of the Economy in Zambia: Leveraging Policy Reforms » publié en octobre 2024, la GSMA souligne que la technologie numérique favorise l’agriculture de précision, l’accès à une information ciblée et une meilleure connexion aux marchés. Selon l’organisation, l’adoption de ces outils pourrait augmenter les rendements de 10,5 % à 20 %, les profits jusqu’à 23 %, et générer une valeur ajoutée potentielle d’un milliard de kwachas (45,5 millions), soit 0,14 % du PIB, ainsi que 300 000 emplois et 250 millions de kwachas de recettes fiscales d’ici 2028.
Pour rappel, le secteur agricole représente 23 % des emplois du pays, mais ne contribue qu’à 3 % du PIB, selon les données de la Zambia Statistics Agency (ZamStats) citées par la GSMA.
Isaac K. Kassouwi (Agence Ecofin)
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