Les autorités nigérianes misent sur les TIC pour stimuler la croissance et moderniser les services publics. Cette transformation numérique s’étend à tous les secteurs, y compris celui de l’éducation.
Le ministère fédéral de l’Éducation du Nigeria a annoncé le déploiement de la version améliorée du Réseau nigérian de recherche et d’éducation (NgREN) et son intégration à la plateforme TERAS (Tertiary Education, Research, Applications and Services). Selon les autorités, l’initiative vise à renforcer la connectivité numérique, la collaboration en matière de recherche et l’innovation au sein de l’enseignement supérieur nigérian.
M. Alausa a expliqué que le nouveau NgREN servira de réseau éducatif national à haut débit reliant les universités, les instituts de recherche, les écoles polytechniques et les collèges d’éducation sur une plateforme commune. Cette plateforme prend en charge l’apprentissage en ligne, l’informatique en nuage, les services de recherche, les systèmes de détection de plagiat, des bibliothèques numériques, des programmes d’alphabétisation numérique, des infrastructures de calcul haute performance et des outils d’analyse institutionnelle.
Le ministre a annoncé que la phase pilote de l’intégration débutera en 2025 dans plusieurs universités, écoles polytechniques et collèges d’éducation choisis dans chacune des zones géopolitiques du pays. Le Nigeria ambitionne de connecter toutes les institutions d’enseignement supérieur d’ici 2026.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique du secteur éducatif en général au Nigeria. Par exemple, le 30 octobre, M. Alausa avait présenté un programme national de distribution de tablettes dans toutes les écoles publiques afin de généraliser l’éducation numérique d’ici 2027. En septembre, la Commission pour l’éducation de base universelle (UBEC) avait signé un accord avec l’entreprise américaine Digital Learning Network (DLN) pour fournir des dispositifs numériques à près de 47 millions d’élèves et d’enseignants à travers le pays.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Fin septembre, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Maroc a lancé un hub digital en partenariat avec le PNUD. Doté d’un financement de 38 millions USD, il vise à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et les pays africains.
Le Gabon souhaite renforcer sa coopération bilatérale avec le Maroc dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et du développement des compétences digitales. À cet effet, Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche), ministre gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, a effectué une visite de travail au royaume chérifien le lundi 3 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec son homologue Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite).
M. Doumba a exprimé la volonté du Gabon de s’inspirer de l’expérience marocaine et de développer un partenariat dans l’innovation numérique et la formation des compétences. Les deux parties ont convenu de lancer des programmes concrets, notamment dans la formation à l’IA et à l’analyse de données, ainsi que dans le renforcement de l’apprentissage à distance via les plateformes numériques marocaines.
Au cours des discussions, Mme El Fallah Seghrouchni a mis en avant des programmes de formation tels que « JobInTech », ainsi que les initiatives nationales visant à familiariser les enfants avec le numérique et l’IA. Elle a également invité le Gabon à participer au prochain salon GITEX Africa organisé au Maroc.
Ce rapprochement intervient alors que le gouvernement gabonais ambitionne de faire du numérique un pilier central de son développement socio-économique et de réduire sa dépendance aux ressources extractives. En 2025, Libreville a déjà multiplié les partenariats avec des pays comme la Turquie, le Botswana ou l’Arabie saoudite pour concrétiser cette ambition. Le Maroc est perçu comme un modèle africain en matière de transformation numérique.
Ce leadership est d’ailleurs reconnu par le PNUD, avec qui le royaume a lancé en septembre dernier la plateforme « Digital Morocco for Sustainable Development (D4SD Hub) », destinée à promouvoir une transformation numérique inclusive dans les États arabes et africains. Le Maroc se classe 90ᵉ mondial et 4ᵉ en Afrique à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,6841 sur 1, supérieur aux moyennes régionale et mondiale. Le pays a également adopté en septembre 2023 sa stratégie « Digital Morocco 2030 », qui vise à consolider ses acquis et à accélérer son développement social et économique à l’horizon 2030.
Pour sa part, le Gabon se classe 121ᵉ mondial à l’EGDI, avec un score global de 0,5741. Le pays enregistre une bonne performance dans les infrastructures télécoms (0,8263), mais reste en retrait dans les services en ligne (0,3188) et le capital humain (0,5772).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En principe, la dématérialisation doit faciliter l’accès aux services publics. En pratique, elle peut accentuer l’exclusion de ceux qui n’ont déjà pas accès aux services télécoms, notamment Internet.
Le gouvernement burkinabè a décidé d’équiper les agences postales à travers le pays d’espaces d’assistance destinés à faciliter l’accès des citoyens aux services publics dématérialisés. L’exécutif entend ainsi tirer parti du maillage national de La Poste Burkina Faso (La Poste BF) pour en faire un levier de l’inclusion numérique et financière.
L’initiative découle du Conseil des ministres du jeudi 30 octobre, qui a approuvé par décret un contrat-plan entre l’État et La Poste BF. Celui-ci prévoit la transformation progressive des agences postales en « Maisons des citoyens », appelées « Zama Tchè ». Dans le cadre du contrat-plan 2026–2030, l’État et La Poste BF cofinanceront la construction et l’équipement de vingt « Zama Tchè », pour un coût total estimé à 5,5 milliards FCFA (environ 9,7 millions de dollars).
Selon le gouvernement, cette démarche s’inscrit dans son engagement à accélérer la dématérialisation des procédures et services publics. L’exécutif ambitionne de digitaliser l’administration afin de la rendre plus accessible, transparente et efficace. L’accès inclusif aux services publics figure d’ailleurs parmi les douze chantiers numériques prioritaires du pays à l’horizon 2030, avec pour objectif de garantir un accès équitable aux services numériques, y compris dans les zones rurales.
Pour accéder à ces services, les populations doivent toutefois disposer d’un accès à Internet, d’un équipement connecté et de compétences numériques de base ; des conditions encore loin d’être généralisées. Par exemple, en 2023, 83 % des Burkinabè n’utilisaient pas Internet, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Face à cette fracture, La Poste propose actuellement un réseau de 129 agences réparties sur tout le territoire.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités zambiennes ont fait de la transformation numérique un pilier du développement socio-économique au cours des prochaines années. Cette transformation touche tous les secteurs de l’économie, dont l’agriculture.
Le gouvernement zambien a lancé cette semaine une initiative de formation des agents agricoles aux compétences numériques, dans le cadre de sa stratégie de modernisation du secteur. Le pays entend s’appuyer sur la digitalisation de l’agriculture pour atteindre ses objectifs de production fixés à 10 millions de tonnes de maïs, 1 million de tonnes de blé et 1 million de tonnes de soja par an d’ici 2031.
Selon le ministère de l’Agriculture, le programme vise à doter les agents de vulgarisation agricole de compétences numériques essentielles. Ces derniers pourront ainsi collecter des données en temps réel, enregistrer les agriculteurs, surveiller les ravageurs et les maladies, et fournir des informations actualisées aux producteurs à travers tout le pays. L’Autorité zambienne des TIC (ZICTA) soutient l’initiative en équipant les agents de tablettes intégrant des applications agricoles.
La formation fait partie des réponses qui ont suivi une étude réalisée par la ZICTA en 2022 sur l’état des lieux de l’adoption des TIC dans les différents secteurs. Dans le secteur agricole, l’étude a mis en évidence plusieurs faiblesses telles que le manque d’accès aux équipements TIC, la faible connectivité et le niveau limité de culture numérique parmi les agents agricoles. Le régulateur télécoms a déjà distribué 550 tablettes à des agents de vulgarisation agricole répartis dans vingt districts en 2024.
Le lancement de cette formation intervient environ deux semaines après que les autorités zambiennes ont sollicité le soutien de la Banque mondiale pour renforcer les compétences numériques de la main-d’œuvre nationale, notamment dans les secteurs minier et agricole. Lors de la cérémonie de la formation, le ministre de l’Agriculture, Reuben Mtolo, a mis en avant les autres innovations technologiques déjà mises en œuvre par son département.
Il s’agit notamment du Système d’information sur le marché agroalimentaire, qui fournit aux producteurs des données actualisées sur les prix et les marchés ; du système électronique de bons du Programme de soutien aux intrants agricoles ; ainsi que de la plateforme nationale unique électronique (Zambia Electronic Single Window), facilitant les demandes en ligne de permis d’importation et d’exportation pour les agriculteurs et les entreprises du secteur.
« Ces innovations contribuent à rendre l’agriculture en Zambie plus efficace, plus transparente et plus inclusive. Nous utilisons la technologie pour autonomiser les agriculteurs et préparer un secteur résilient et tourné vers l’avenir », a déclaré le ministre.
Dans son rapport « Driving Digitalisation of the Economy in Zambia: Leveraging Policy Reforms » publié en octobre 2024, la GSMA souligne que la technologie numérique favorise l’agriculture de précision, l’accès à une information ciblée et une meilleure connexion aux marchés. Selon l’organisation, l’adoption de ces outils pourrait augmenter les rendements de 10,5 % à 20 %, les profits jusqu’à 23 %, et générer une valeur ajoutée potentielle d’un milliard de kwachas (45,5 millions), soit 0,14 % du PIB, ainsi que 300 000 emplois et 250 millions de kwachas de recettes fiscales d’ici 2028.
Pour rappel, le secteur agricole représente 23 % des emplois du pays, mais ne contribue qu’à 3 % du PIB, selon les données de la Zambia Statistics Agency (ZamStats) citées par la GSMA.
Isaac K. Kassouwi (Agence Ecofin)
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Engagé depuis plusieurs années dans sa transformation numérique, Madagascar confie désormais la conduite de ce projet stratégique à un nouveau ministre. Le jeune expert est appelé à faire ses preuves pour moderniser l’administration et renforcer la connectivité du pays.
Mahefa Andriamampiadana (photo) est désormais ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar. Il a été nommé le mardi 28 octobre dans le cadre de la formation du gouvernement dit de la Refondation, composé de 29 ministres. Il succède à Tahina Razafindramalo, qui occupait ce poste depuis plusieurs années et avait lancé plusieurs chantiers structurants pour la modernisation numérique du pays.
Les données disponibles sur le nouveau ministre restent limitées, ce qui suggère qu’il demeure peu connu du grand public au niveau national. Certaines sources indiquent cependant qu’il a exercé dans plusieurs fonctions clés du secteur privé et technologique. Il aurait été cadre supérieur en stratégie des technologies de l’information chez Exo-S, où il a occupé ce poste pendant trois ans et six mois. Il a également travaillé chez Microsoft 365, Skyone Télévision et Radio Général, ainsi que Compurweb et Communication Network Corporation, cumulant des expériences allant de la gestion opérationnelle à la direction générale.
Sa nomination intervient dans un contexte où Madagascar s’emploie à renforcer son infrastructure numérique et à rendre Internet plus accessible. Malgré les progrès réalisés, le pays demeure confronté à un coût d’accès à Internet parmi les plus élevés de la région, et à une connectivité encore limitée dans les zones rurales. Le coût de l’accès à Internet mobile représente encore 15,5 % du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant, bien au-delà de la recommandation de l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui préconise un seuil de 2 % du RNB mensuel par habitant.
Le nouveau ministre devra poursuivre les chantiers engagés, dont l’extension du réseau de fibre optique, la dématérialisation des services publics, la mise en place de l’identité numérique et la modernisation des services postaux.
Pour relever ces défis, Mahefa Andriamampiadana devra s’appuyer sur un écosystème dynamique associant le secteur privé, les opérateurs télécoms, les start-up locales et les partenaires techniques internationaux. La réussite de la transformation digitale du pays dépendra de cette collaboration.
Samira Njoya
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Les pays africains multiplient les investissements dans le numérique. Une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google prédit que l’économie numérique en Afrique vaudra au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental.
Le ministère gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation a révélé un budget de 82 milliards de francs CFA (145 millions de dollars) pour l’année 2026, soit une hausse de 156,2 % par rapport aux 32 milliards FCFA de 2025. Ce budget a été présenté le dimanche 19 octobre 2025 devant l’Assemblée nationale de la transition par le ministre Mark-Alexandre Doumba (photo, à gauche).
Dans un communiqué publié le mardi 21 octobre, le ministère a déclaré que « cette hausse traduit la volonté du gouvernement d’accélérer la transformation numérique du pays, à travers le renforcement de l’écosystème entrepreneurial numérique, le déploiement des infrastructures digitales et la promotion d’une véritable acculturation au numérique sur l’ensemble du territoire ».
Si le communiqué ne précise pas les projets prévus pour 2026, on sait que le gouvernement a engagé ces derniers mois plusieurs initiatives en faveur du développement de l’infrastructure numérique. Par exemple, un accord a été signé avec une société technologique américaine pour la construction d’un centre de données national. D’autres partenaires privés tels que Cisco, Tech 41, Visa, Huawei, Moov Africa Gabon Telecom et Afrastructure SAS ont également été approchés. Les discussions ont notamment porté sur l’extension du réseau national de fibre optique, le renforcement du service universel, le partage d’infrastructures télécoms, le déploiement de la 5G ainsi que la connexion du pays à un nouveau câble sous-marin.
En matière de transformation digitale, le gouvernement a récemment pris une ordonnance qui impose aux administrations publiques de digitaliser leurs services, de s’interconnecter et d’intégrer pleinement le secteur privé national afin de matérialiser la souveraineté numérique.
Pour rappel, le Gabon est classé à la 121e place sur 193 pays à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies. Le pays a enregistré un score de 0,5741 sur 1, au-dessus des moyennes en Afrique centrale (0,3354) et en Afrique (0,4247), mais en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). Il a obtenu son score le plus bas dans l’indicateur des services en ligne, soit 0,3188 sur 1. Son score le plus élevé est dans l’indicateur des infrastructures télécoms, avec un score de 0,8263. Ce résultat est confirmé par l’Indice de développement des TIC 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), où le Gabon a obtenu un score de 76,1 sur 100, se classant 11e sur 42 pays africains.
Par ailleurs, l’UIT a classé le Gabon dans la quatrième et avant-dernière catégorie (Tier 4) de son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Le pays obtient de très bons résultats dans le pilier des mesures légales, avec le score maximal de 20. Toutefois, des progrès restent à faire dans les domaines des mesures techniques, organisationnelles et de coopération. Le pays a obtenu un score global de 39,86 sur 100.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’accélération de la transformation en Afrique s’accompagne d’une explosion de la demande en compétences numériques. Selon la Banque mondiale, 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront ces compétences à l'horizon 2030.
L’École des Métiers du Numérique du Bénin (EMN) veut former des jeunes dans le cadre du projet D-CLIC, porté par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’appel à candidatures lancé à cet effet le mardi 14 octobre est ouvert jusqu’au 27 octobre. Il cible les personnes âgées de 18 à 35 ans et vise à renforcer leur employabilité.
#Gouvbenin | #Wasexo | #FormationProfessionnelle | #BeninNumerique |
— Gouvernement du Bénin 🇧🇯 (@gouvbenin) October 18, 2025
🚨 Appel à candidatures aux formations aux métiers du numérique dans le cadre du projet « D-CLIC, formez-vous au numérique avec l’OIF »
L’École des Métiers du Numérique (EMN) opérateur de mise en œuvre du… pic.twitter.com/aYXWIViIKZ
L’institution entend attribuer 280 bourses complètes dans les options suivantes : technicien télécoms, option fibre optique ; technicien en maintenance des équipements électroniques ; marketing digital ; développement web mobile. « Cette initiative vise à permettre à des jeunes passionnés par le digital d’acquérir des compétences techniques et professionnelles dans des domaines clés du numérique, favorisant ainsi leur insertion socioprofessionnelle et leur autonomie », a déclaré l’EMN dans un communiqué.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté des autorités béninoises de faire de la transformation numérique un levier de développement socioéconomique. Celle-ci nécessite une main-d’œuvre disposant de compétences numériques, aussi bien dans le secteur privé que dans le public. Ce besoin est généralisé en Afrique subsaharienne, où la Banque mondiale estime à 230 millions le nombre d’emplois qui nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Elle fait écho au programme LEARN (Levier d’Apprentissage pour la Reconversion dans le Numérique), lancé en juin 2021 par le gouvernement béninois en partenariat avec EPITECH. Il vise à offrir chaque année à des jeunes béninois âgés de 18 à 35 ans, recrutés sur toute l’étendue du territoire national, des bourses de formation dans le domaine du numérique. Le programme consiste en une formation intensive de six mois, suivie d’un stage d’une durée allant de quatre semaines à six mois. Il porte chaque année sur un métier précis.
Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique, avait déclaré que le lancement du programme faisait suite au constat selon lequel les start-up, et plus largement les grandes entreprises du Bénin, se plaignaient souvent de manquer de ressources humaines immédiatement opérationnelles dans le secteur du numérique. Par ailleurs, l’opérateur télécoms MTN a également mis en place l’initiative « Tita Digital Skills », qui forme gratuitement les jeunes aux compétences numériques pour renforcer leur employabilité et leur insertion professionnelle.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique du secteur agricole au Bénin devrait créer 82 000 emplois supplémentaires d’ici 2028. Cette transformation implique l’adoption de technologies comme l’agriculture de précision. Elle devrait apporter une valeur ajoutée de 197 milliards de francs CFA (350,36 millions de dollars) et 33 milliards de francs CFA de taxes supplémentaires. Par ailleurs, 77 000 emplois sont attendus dans le secteur manufacturier, 27 000 dans celui des transports et 18 000 dans le commerce, avec une plus-value totale de 247 milliards de francs CFA d’ici 2028 dans ces trois secteurs.
Selon les données de DataReportal, le Bénin comptait 14,6 millions d’habitants au début de l’année 2025, dont 27,6 % avaient entre 18 et 34 ans. L’âge médian de la population est de 18 ans, ce qui confirme la jeunesse du pays. Une enquête réalisée par Afrobarometer révèle que près de 47 % des jeunes béninois (âgés de 18 à 35 ans) ont un niveau d’études secondaires ou postsecondaires. Toutefois, 29 % d’entre eux déclarent ne pas avoir d’emploi et être à la recherche d’un travail, tandis que seuls 7 % occupent un emploi à temps plein ou à temps partiel.
« De plus, 65 % des jeunes répondants indiquent ne pas être employés ni en recherche d’emploi, dont 5 % qui se déclarent étudiants. Cela suggère qu’une part importante des jeunes béninois restent en dehors du marché du travail formel en raison de la poursuite de leurs études, du manque d’opportunités ou d’autres facteurs », peut-on lire dans la dépêche « Les jeunes du Bénin progressent en éducation mais font face à des défis économiques persistants » d’Afrobarometer, publiée en avril 2025.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains multiplient leurs efforts pour former les jeunes aux métiers du numérique. La Banque mondiale estime que 230 millions de postes sur le continent nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Le gouvernement ghanéen envisage de collaborer avec la société technologique américaine Cisco dans le cadre de son programme « One Million Coders », visant à former les jeunes aux compétences numériques. Une délégation de l’entreprise a proposé un partenariat au ministre de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, Samuel Nartey George (photo, au centre), lors d’une rencontre tenue la semaine dernière.
Si les détails du partenariat envisagé n’ont pas encore été précisés, on sait que Cisco dispose de sa propre académie mondiale de formation, appelée Cisco Networking Academy (NetAcad), créée en 1997. Elle propose des cours gratuits ou subventionnés, en ligne et en présentiel, dans des domaines tels que les réseaux informatiques, la cybersécurité, la programmation, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et le cloud computing. La Cisco Networking Academy collabore avec des gouvernements, des universités et des organisations internationales pour certifier les apprenants selon des normes reconnues mondialement, comme la certification CCNA (Cisco Certified Network Associate).
Au cours de la rencontre, le ministre a rappelé que le programme « One Million Coders » vise à former des professionnels certifiés à l’international dans des domaines tels que l’intelligence artificielle (IA), la cybersécurité, la science des données judiciaires et le cloud computing. Il a également annoncé des plans pour créer des centres numériques dans les 276 circonscriptions du pays, chacun équipé d’environ 50 ordinateurs, afin de garantir aux jeunes des zones rurales l’accès aux équipements et à la connectivité Internet nécessaires à leur formation.
Selon M. George, les autorités misent sur des partenariats avec de grandes entreprises technologiques telles que Google, Huawei, Microsoft et AWS. En juin dernier, le gouvernement s’était déjà rapproché de TikTok. En septembre, l’exécutif avait également initié une collaboration avec Code Racoon, une entreprise soutenue par des partenaires allemands, pour former 350 000 jeunes. Le gouvernement a aussi engagé des discussions avec la société technologique locale TECHAiDE en vue d’intégrer le dispositif sans fil « Asanka » au programme de formation. Il s’agit d’un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne.
Lancé en avril dernier, le programme « One Million Coders » s’inscrit dans le plan global du gouvernement visant à bâtir une main-d’œuvre numériquement compétente, capable d’accompagner la transition du Ghana vers une économie axée sur l’innovation. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) estime que la poursuite de la transformation numérique dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des transports devrait créer 340 000 emplois supplémentaires d’ici 2027, générant une valeur ajoutée totale de 34,9 milliards de cedis (3,24 milliards de dollars).
Il convient toutefois de rappeler que le partenariat n’est pas encore acté. M. George a invité Cisco à soumettre une proposition formelle et une lettre d’intention pour officialiser le partenariat. Aucun calendrier n’a toutefois été précisé à cet effet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement mozambicain a récemment lancé l’initiative « Internet Para Todos » pour démocratiser l’accès à Internet d’ici 2030. D’autres projets émergent à travers des partenariats internationaux, renforçant la stratégie numérique du pays et son intégration dans l’économie digitale régionale.
L’Union européenne a annoncé le mardi 14 octobre la signature d’un partenariat numérique avec le Mozambique. L’accord, paraphé par Américo Muchanga (photo, à droite), ministre de la Communication et de la Transformation numérique, et Myriam Ferran (photo, à gauche), directrice générale adjointe des partenariats internationaux à la Commission européenne, vise à renforcer la coopération bilatérale autour des technologies et du développement durable.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du programme Global Gateway de l’Union européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’ici 2027 pour financer des infrastructures intelligentes et résilientes dans le monde. Pour le Mozambique, il s’agit d’un levier pour stimuler la connectivité, soutenir l’économie numérique et favoriser la transition verte. Les deux parties entendent coopérer dans des domaines clés tels que la cybersécurité, les compétences numériques, l’interopérabilité des systèmes et l’intégration régionale des réseaux numériques d’Afrique australe.
La démarche vient appuyer la stratégie nationale de transformation numérique du Mozambique, intégrée au programme gouvernemental 2025–2029. Ce plan quinquennal mise sur le développement des infrastructures de télécommunication, la modernisation des services publics et l’inclusion numérique des populations. L’exécutif mozambicain cherche notamment à accroître la couverture en haut débit, à promouvoir l’entrepreneuriat technologique et à renforcer les capacités locales dans les métiers du numérique.
Le futur partenariat pourrait permettre au Mozambique d’uniformiser ses plateformes de services publics, de renforcer la sécurité de ses infrastructures critiques et d’ouvrir l’accès à de nouvelles technologies de gestion des données. En intégrant ses réseaux au sein d’un écosystème numérique régional, le pays disposerait des fondations nécessaires à la création de services interopérables et à la mise en œuvre d’outils d’analyse avancée des données pour l’administration et le secteur privé.
Samira Njoya
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Début 2025, la République du Congo comptait 2,46 millions d’utilisateurs d’Internet, selon les données de DataReportal. Cela représente 38,4 % de la population.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo (photo), a annoncé le lundi 13 octobre la mise en service de 20 sites de connectivité haut débit dans les zones rurales. L’initiative, annoncée lors de la visite d’une délégation de la Banque mondiale pour la Région Afrique à Brazzaville, vise à démocratiser l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire et à réduire la fracture numérique.
« À la date d'aujourd'hui, soixante-seize sites de connectivité ont été construits et équipés à travers le pays. Dans ce nombre, vingt sont déjà connectés à l'internet haut débit, pour permettre à la population de l'hinterland de se connecter en temps réel », a déclaré le ministre.
Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN) et dans le cadre plus large de la stratégie numérique 2030. Cofinancé par la Banque mondiale et l’Union européenne à hauteur de 100 millions de dollars, le PATN représente l’un des investissements les plus importants jamais réalisés dans le secteur numérique congolais. Le gouvernement a également mobilisé 3 millions de dollars supplémentaires pour moderniser les infrastructures, en privilégiant la technologie 4G afin de garantir une connexion stable et performante.
Dans ce contexte, le gouvernement s'est donné pour objectif de connecter 76 sites en 4G d’ici la fin de l’année, tout en ouvrant de nouvelles opportunités économiques et sociales pour les communautés rurales, notamment dans le e-commerce, l’e-learning et l’e-gouvernement.
Au-delà de la simple infrastructure, cette initiative vise à réduire la fracture numérique entre zones urbaines et rurales et à renforcer les capacités de l’État à fournir des services numériques performants. Toutefois, le gouvernement doit relever des défis persistants, en particulier l’accès limité à l’électricité. Selon la Banque mondiale, 67 % de la population urbaine dispose d’électricité contre seulement 12,4 % dans les zones rurales.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor de la transformation numérique bouleverse le marché du travail. Les pays africains s’emploient à préparer leurs populations, en grande partie jeunes, aux nouvelles exigences.
L’Agence nationale du service universel des télécommunications et du numérique de la Guinée (ANSUTEN) a lancé, le mardi 7 octobre, la troisième édition du programme de renforcement des capacités à l’usage du numérique (R-CUN), en partenariat avec Orange et Huawei. L’initiative vise à former 1500 jeunes afin de les préparer au marché de l’emploi, alors que 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030, selon la Banque mondiale.
Pour cette édition, l’ANSUTEN prévoit la dotation de 600 kits informatiques aux bénéficiaires. Sont également prévues l’initiation des étudiants de l’enseignement supérieur à l’usage stratégique du numérique, à travers des cas pratiques adaptés à leurs filières, et un accompagnement spécifique pour favoriser l’autonomisation des femmes dans le secteur. Le programme comprend en outre l’organisation de formations professionnalisantes et certifiantes, avec 30 certifications réseaux prévues, ainsi que l’accès à des ressources pédagogiques en ligne, des laboratoires virtuels et des programmes d’échange.
Lancé en 2022, les deux premières éditions du programme ont permis de former 450 jeunes, 43 certifiés et plus de 300 femmes autonomisées. Selon l’ANSUTEN, il « s’inscrit dans la vision de promouvoir l’inclusion numérique, le développement des compétences digitales et l’employabilité des jeunes guinéens ». Dans le cadre de sa vision de transformation numérique, l’exécutif accorde une importance capitale au capital humain, qu’il considère comme la première infrastructure de la souveraineté technologique.
L’initiative complète les actions déjà mises en place par le secteur privé, souvent saluées par les autorités. Par exemple, l’institut privé de formation digitale Nimba Hub prévoit de former 3 000 jeunes aux compétences techniques du numérique d’ici 2027 à travers son programme « 1000TechLeader ». La première cohorte, clôturée en juillet dernier, a enregistré 756 candidatures, dont 130 ont été retenues. À l’issue de la formation, 84 participants ont été diplômés, 51 ont décroché un emploi dans plus de 30 entreprises, et 9 startups ont été créées par les lauréats.
Pour rappel, en Guinée, le taux de chômage chez les 15–35 ans s’élève à 7,7 %, contre 4,8 % pour l’ensemble de la population, selon les données publiées en 2023 par la Banque africaine de développement. Le pays affiche également un fort taux de sous-emploi global, estimé à 38,2 % de la population occupée. Le chômage touche 27 % des diplômés de l’enseignement supérieur, tandis que ceux du secondaire sont les plus exposés au sous-emploi, avec un taux qui atteint 57,2 %.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Pour soutenir ses ambitions de transformation numérique, les autorités nigérianes entendent renforcer l’infrastructure numérique nationale. Elles ont récemment annoncé plusieurs projets de déploiement de fibre optique et de tours télécoms, visant à réduire la fracture numérique.
Le gouvernement fédéral nigérian prévoit de construire un pôle d’innovation technologique dans l’État de Katsina. D’une valeur d’environ 10 milliards de dollars, l’initiative a été révélée par Bosun Tijani, ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, lors d’une audience accordée à Malam Dikko Umaru Radda, gouverneur de l’État, le lundi 6 octobre.
I hosted the Executive Governor of Katsina State, H.E. Dr. @dikko_radda, in my office today, where we discussed ways of strengthening ongoing collaboration between my Ministry and the State Government to accelerate digital transformation.
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) October 6, 2025
Having visited Katsina a couple of… pic.twitter.com/zxt8hKJB9E
Selon les propos du ministre rapportés par la presse locale, Katsina fait partie des dix États sélectionnés pour accueillir les pôles d’innovation technologique. La construction devrait débuter avant la fin de l’année prochaine. D’autres projets ont également été évoqués, notamment le déploiement de l’Internet par satellite pour connecter les zones mal desservies, ainsi que l’intensification du programme fédéral de formation de trois millions de jeunes talents techniques à travers le pays. Le futur pôle servirait ainsi de base opérationnelle pour ces jeunes talents.
Cette initiative s’appuie sur les efforts déjà consentis par les autorités en faveur de la transformation numérique. Au cours des discussions avec M. Tijani, le gouverneur a présenté plusieurs actions entreprises par son administration. Il s’agit notamment de la mise en œuvre d’une politique de libre passage, de l’adoption d’une loi sur la politique numérique de l’État, de la création d’une zone économique numérique et d’une direction dédiée aux TIC. Le gouverneur a également exprimé son souhait d’étendre la connectivité par fibre optique à toutes les zones de gouvernement local (LGA) de l’État.
La construction du hub d’innovation ainsi que les autres projets annoncés par le ministre pour l’État de Katsina s’inscrivent dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités nigérianes, qui placent les technologies de l’information et de la communication (TIC) au cœur du développement socio-économique national. Par exemple, le pays veut faire passer la part des TIC à 22 % du PIB d’ici 2027.
C’est dans ce cadre que la Banque mondiale a approuvé, le 30 septembre, un financement de 500 millions de dollars pour le Nigeria dans le cadre du projet BRIDGE. Dotée d’un budget global de 1,6 milliard de dollars, l’initiative, soutenue également par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissements (BEI) et la Banque islamique de développement (BID), vise à combler les lacunes d’accès au haut débit dans les zones mal desservies à travers le déploiement d’environ 90 000 km de fibre optique. L’infrastructure est pensée pour être résiliente au climat, alimentée par des solutions d’énergie renouvelable et structurée autour de sept anneaux nationaux, 37 boucles métropolitaines, 77 réseaux régionaux et plusieurs centres de données périphériques.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays mise entre autres sur le numérique pour accélérer son développement socio-économique. Les autorités tablent sur une contribution du secteur de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.
Le gouvernement malgache a lancé, le jeudi 2 octobre, la première cohorte du programme « Skills4Job », destiné à doter les jeunes de compétences numériques clés pour mieux les préparer au marché du travail. Le programme a débuté avec 51 participants dans la ville portuaire de Toamasina et devrait progressivement s’étendre au reste du pays.
Selon Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, cette formation gratuite vise à fournir aux participants les outils essentiels pour relever les défis du monde numérique de demain.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique du pays, définies dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023–2028. Le gouvernement souhaite faire de Madagascar un acteur majeur de l’économie numérique africaine, notamment à travers le développement des télécommunications, de l’e-gouvernement et de l’inclusion numérique. Selon la Banque mondiale, environ 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030 pour accompagner la transformation numérique du continent.
En septembre, la ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Marie Marcelline Rasoloarisoa, avait indiqué l’objectif de former 40 000 personnes aux compétences numériques d’ici 2028. Par ailleurs, en février 2024, le pays avait signé une convention de partenariat avec les Émirats arabes unis pour former un million de jeunes aux nouvelles technologies.
À Madagascar, la situation de l’emploi des jeunes reste préoccupante. Plus de quatre Malgaches sur dix âgés de 18 à 35 ans déclaraient être au chômage et en recherche active d’emploi en 2024, selon Afrobarometer. La même source cite le manque de formation ou de préparation adéquate (30 %), le manque d’expérience (27 %) et l’inadéquation entre les qualifications scolaires et les exigences du marché (16 %) parmi les principaux obstacles à l’emploi.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Comme de nombreux pays africains, le Sénégal fait de la transformation numérique une priorité pour son développement. Le gouvernement multiplie les efforts pour assurer la bonne mise en œuvre du « New Deal Technologique ».
Le jeudi 2 octobre, Ousmane Sonko (photo, au centre), Premier ministre du Sénégal, a procédé à l’installation officielle du Conseil national du numérique (CNN). Ce collège, composé de 20 experts issus du secteur public, du secteur privé et de la société civile, aura pour mission d’accompagner la transformation numérique du pays.
Selon le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, le CNN doit éclairer les décisions de l’État sur les grandes orientations technologiques, formuler des recommandations stratégiques pour les politiques publiques numériques, soutenir la mise en œuvre de projets structurants, encourager l’innovation et la création d’entreprises, renforcer une économie numérique créatrice d’emplois, et promouvoir l’inclusion numérique, la cybersécurité ainsi que la protection des données personnelles.
« Ce Conseil est appelé à jouer un rôle décisif dans la construction d’un Sénégal numérique inclusif, innovant et souverain, à l’horizon 2050 », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
La mise en place du Conseil national du numérique s’inscrit dans le cadre du « New Deal Technologique », lancé en février dernier. Ce plan, dont la mise en œuvre est estimée à 1105 milliards de francs CFA (environ 2 milliards de dollars), vise à établir le pays en tant que hub numérique régional et international d'ici 2034, renforçant ainsi sa position sur la scène technologique africaine. Le pays veut faire de l’innovation technologique un levier de son développement socio-économique, avec une contribution du secteur numérique à au moins 15 % du PIB au cours des dix prochaines années.
Les axes structurants du « New Deal Technologique » comprennent l’accès universel à Internet pour réduire la fracture numérique, la mise en place d’une identité numérique biométrique et la modernisation des services publics, le développement d’un cloud souverain pour sécuriser les données de l’État et des citoyens, la digitalisation de l’administration à travers l’e-ID, l’e-signature et l’e-paiement, ainsi que le renforcement des partenariats stratégiques afin de garantir une connectivité haut débit sur l’ensemble du territoire.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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