Gestion Publique

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Le pays ambitionne de devenir un hub technologique régional à l’horizon 2035. Cependant, l’UIT estime que cette ambition doit s’accompagner d’un engagement accru dans la cybersécurité pour exploiter pleinement le potentiel du numérique.

Les autorités djiboutiennes préparent la mise en service de l’Autorité nationale de cybersécurité (ANC) créée récemment. Une réunion s’est tenue la semaine dernière entre les cadres du ministère de l’Économie numérique et le nouveau directeur de l’agence publique. Elle a permis d’examiner l’état d’avancement des projets de cybersécurité, d’identifier les axes de coopération prioritaires et de doter l’agence en équipements.

Ces équipements comprennent des ordinateurs haute performance dédiés à la réponse aux incidents, des pare-feu et des solutions de sécurisation réseau conformes aux standards internationaux, des serveurs de haute capacité pour le traitement de données sensibles, des écrans de supervision pour les centres opérationnels (SOC), des licences professionnelles de cybersécurité…

Selon le projet de loi portant création de l’ANC présenté devant l’Assemblée nationale le 10 novembre dernier, l’agence est chargée d’établir des normes nationales et des procédures de protection pour les secteurs vitaux, ainsi que la création d’un centre national de surveillance et de réponse aux incidents de cybersécurité. Il prévoit également de renforcer la coopération internationale contre la cybercriminalité et de lancer des programmes de formation et de sensibilisation à la cybersécurité.

Sa création vient renforcer les efforts des autorités pour sécuriser le cyberespace national dans un contexte de transformation numérique accélérée. Le pays s’est notamment doté d’une Stratégie nationale de cybersécurité, d’un Code numérique et organise annuellement une Semaine nationale de la cybersécurité. Fin octobre 2025, à Hanoï (Vietnam), il a signé la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité, rejoignant 21 pays africains parmi 71 signataires au total. Le pays avait déjà ratifié en novembre 2023 la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.

Le pays se situe actuellement au avant-dernier palier de l’Indice global de cybersécurité de l’UIT, avec un score de 11,84 sur 20 dans le pilier législatif. L’organisation estime toutefois que Djibouti doit redoubler d’efforts dans les domaines organisationnel, technique, de développement des capacités et de coopération pour combler son retard.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On mardi, 09 décembre 2025 10:45 Written by

Face à la montée des cybermenaces, le Mali structure sa réponse nationale. Les autorités travaillent sur une feuille de route destinée à renforcer la résilience du pays, moderniser la gouvernance numérique et protéger des infrastructures de plus en plus ciblées.

Le gouvernement malien a officiellement pris acte, lors du Conseil des ministres du mercredi 5 décembre, de la Stratégie nationale de cybersécurité 2026-2030. Ce cadre de référence doit permettre au pays de renforcer sa résilience numérique face à la multiplication des cyberattaques et aux risques croissants liés à la transformation digitale de l’État et de l’économie.

« La cybersécurité est devenue une préoccupation mondiale, en raison de la sophistication croissante des attaques et des dommages financiers qu’elles causent aux États et aux entreprises. Malgré plusieurs textes législatifs et réglementaires adoptés ces dernières années, le Mali ne disposait pas encore d’une stratégie nationale coordonnée, obligeant chaque acteur à initier des actions isolées », indique le gouvernement.

Cette feuille de route s’inscrit dans la continuité des grandes orientations nationales, notamment « Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma » et la Stratégie nationale pour l’Émergence et le Développement durable 2024-2033, qui placent le numérique au cœur de la modernisation de l’administration, de l’efficacité des services publics et de la croissance économique.

Annoncée dès le début de l’année par le ministère de la Communication et de l’Économie numérique, cette stratégie répond à une situation jugée préoccupante. Selon le Global Cybersecurity Index 2024 de l’UIT, le Mali se classe au Tier 4 sur 5, un niveau qui reflète des capacités « de base » en matière de cybersécurité, en particulier dans les volets techniques, organisationnels et de développement des compétences.

Ces limites se sont illustrées ces dernières années à travers plusieurs attaques marquantes. En août 2022, des cybercriminels russes auraient compromis les données de 312 000 contribuables de la Direction générale des Impôts. En février 2023, la Bank of Africa Mali a également été ciblée par une cyberattaque considérée comme l’une des plus importantes ayant touché une institution financière du pays. À cela s’ajoute une recrudescence des cas d’usurpation d’identité et de fraudes en ligne visant aussi bien les administrations que les entreprises et les particuliers.

Dans ce contexte, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de cybersécurité devrait permettre au Mali de combler les failles les plus urgentes de son écosystème numérique. Elle doit non seulement renforcer la protection des infrastructures critiques mais aussi instaurer des standards de sécurité plus homogènes, améliorer la réponse aux incidents et structurer la coopération avec les partenaires internationaux. À terme, le pays espère ainsi poser les bases d’un environnement numérique plus fiable, condition essentielle pour soutenir la digitalisation des services publics, encourager l’innovation locale et attirer davantage d’investissements dans l’économie numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 09 décembre 2025 06:29 Written by

Comme de nombreux gouvernements africains, les autorités libériennes misent sur le numérique pour accélérer le développement socio-économique. Pourtant, environ 77 % de la population n’avait pas accès à Internet en 2023, selon l’UIT.

L’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) explore de nouvelles pistes de coopération avec Huawei pour accélérer la transformation numérique du pays. Lors d’une rencontre entre les deux parties la semaine dernière, la société technologique chinoise a présenté son modèle « Digital Village », qu’elle estime capable de soutenir l’éducation, de stimuler l’activité économique et d’élargir l’accès aux services numériques essentiels.

Selon un communiqué de la LTA publié le samedi 6 décembre, Huawei a expliqué que le modèle inclut une connectivité améliorée grâce à une tour Internet dédiée, un lycée connecté et une salle de classe intelligente équipée d’un tableau tactile, d’un accès Internet et d’une solution complète d’apprentissage en ligne. Il comprend aussi un accès à l’électricité solaire pour les ménages.

Le gouvernement avait déjà annoncé en août dernier avoir achevé le premier village numérique dans le district de Foya, dans le comté de Lofa. Il offrira une connexion Internet à énergie verte à plus de 50 foyers, y compris des infrastructures essentielles telles que des écoles, des hôpitaux, des cliniques, des églises et des mosquées dans un rayon de 2,5 kilomètres. Outre la connectivité, le village numérique disposera de salles de classe intelligentes afin d’améliorer l’expérience éducative des élèves et de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires à l’ère numérique. Une centaine de foyers bénéficieront également d’un accès gratuit à l’électricité. Il n’a toutefois pas encore été mis en service.

Cette initiative intervient dans un contexte où les autorités libériennes ont affiché une volonté de mettre le numérique au service du développement socio-économique du pays. Pourtant, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe le Liberia 47ᵉ sur 54 en Afrique en matière de déploiement de l’e-gouvernement en 2024, avec un score de 0,2513 sur 1. Le pays affiche un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) moyen, « reflétant une croissance constante de l’intégration numérique en dépit de divers défis ». De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a classé le pays 36ᵉ sur 47 en Afrique en ce qui concerne le développement des TIC, avec un score de 37,1 sur 100.

Par ailleurs, la plateforme DataHub de l’UIT indique que les réseaux 2G, 3G et 4G couvraient respectivement 85,4 %, 85,4 % et 80 % de la population libérienne en 2023. En matière d’utilisation, le pays affichait un taux de pénétration d’Internet de 23,5 %, alors que 59 % de la population possédait un téléphone mobile.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 09 décembre 2025 06:19 Written by

L’Algérie lance une plateforme numérique pour faciliter le signalement des pratiques de corruption dans le secteur social, renforcer la transparence et améliorer la confiance des citoyens.

L’Algérie reste confrontée à une corruption structurelle qui affecte durablement le fonctionnement des services publics et la confiance des citoyens. Face à ces défis persistants, les autorités cherchent à renforcer la transparence et à moderniser les mécanismes de gouvernance.

Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine a lancé, le lundi 1er décembre, une plateforme numérique nationale dédiée au signalement de la corruption dans le secteur social. Ce nouvel outil, accessible à la fois sur mobile et sur ordinateur, permet aux citoyens comme aux agents publics de signaler des pratiques suspectes, de joindre des preuves numériques et de suivre l’évolution de leurs déclarations.

S’exprimant lors du lancement, la ministre Soraya Mouloudji (photo) a souligné que cette plateforme « s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et de renforcement de l’intégrité, laquelle repose sur l’éthique de la vie publique, la promotion d’une culture de l’intégrité au sein des institutions et l’amélioration de la transparence dans la gestion des deniers publics ».

Techniquement, la plateforme réunit en un seul espace les outils nécessaires au traitement efficace des signalements : un formulaire structuré pour décrire les faits, un espace pour téléverser des pièces justificatives, la possibilité de déposer une alerte de manière anonyme et un tableau de suivi pour informer l’utilisateur de l’avancement du dossier. L’objectif affiché est d’améliorer la réactivité de l’administration, de raccourcir les délais de traitement et de garantir une traçabilité rigoureuse des signalements.

Le lancement intervient alors que l’Algérie reste confrontée à des défis importants en matière de gouvernance et de transparence. Selon Transparency International, l’Algérie figure à la 107ᵉ place du Corruption Perceptions Index 2024, avec un score de 34 sur 100, ce qui illustre une perception persistante de la corruption au sein du secteur public.

Selon le ministère, près de 9 500 agents ont déjà bénéficié de sessions de sensibilisation et de formation afin de maîtriser l’usage de l’outil et d’adopter une culture de transparence au sein des services publics. Cette montée en compétence est présentée comme une condition essentielle pour assurer la fiabilité du dispositif et garantir la crédibilité des suites données aux signalements.

Si cette plateforme a le potentiel de démocratiser le signalement, d’améliorer la qualité des preuves recueillies et de renforcer la pression publique en faveur d’une action plus efficace contre la corruption, son succès dépendra toutefois de plusieurs facteurs clés : enquêtes sérieuses, protection effective des lanceurs d’alerte et visibilité des résultats des procédures.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 03 décembre 2025 10:22 Written by

L’Algérie se tourne résolument vers le numérique avec l’ambition d’augmenter sa contribution au PIB et de moderniser ses services publics d’ici 2030. La mise en place de nouvelles plateformes électroniques représente un axe central de cette stratégie.

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud (photo, à gauche), a officiellement lancé, jeudi 27 novembre à Alger, la plateforme électronique nationale de déclaration de perte de documents. Présentée comme un pilier de la transformation numérique de l’administration, cette innovation vise à moderniser les procédures, alléger les formalités pour les citoyens et renforcer l’efficacité des services de sécurité publique.

Développée par les ingénieurs de la DGSN, la plateforme permet à tout citoyen de déclarer en ligne la perte, le vol ou la destruction d’un document officiel (carte d’identité, passeport, permis de conduire, etc.) et d’obtenir immédiatement une attestation électronique certifiée. Accessible 24h/24 via le site de la police, elle prend en charge la saisie et le suivi des demandes, intègre des mécanismes automatiques de vérification pour limiter les abus et constitue une base de données centralisée permettant d’identifier les déclarations multiples. Le dispositif est également conçu pour faciliter l’accès des personnes à besoins spécifiques et des habitants des zones éloignées.

Selon la DGSN, cette plateforme répond à un besoin réel. En 2024, 1,3 million de déclarations de perte ont été enregistrées, auxquelles s’ajoutent 1,5 million supplémentaires depuis le début de l’année 2025. Ce volume croissant justifie la bascule vers un système numérique capable de fluidifier les procédures, réduire les délais de traitement et alléger la charge administrative des services de police.

Cette avancée s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique portée au plus haut niveau de l’État. L’Algérie ambitionne de porter la contribution du secteur numérique à 20 % de son PIB, un objectif qui repose sur la généralisation des services publics en ligne, la modernisation des infrastructures techniques et le soutien à l’innovation locale. Le lancement de cette plateforme renforce une dynamique déjà illustrée par l’introduction du permis biométrique, de la carte grise électronique et de nouveaux services sécurisés de la DGSN.

Au-delà de l’efficacité, le dispositif pourrait améliorer l’accessibilité administrative, notamment pour les populations éloignées ou vulnérables, en permettant d’effectuer les démarches à distance, de réduire les déplacements et d’amoindrir les coûts liés à l’impression des documents. Cependant, pour que la réforme tienne toutes ses promesses, plusieurs défis demeurent : garantir la sécurité des données personnelles, assurer la fiabilité des vérifications pour éviter fraudes et abus, sensibiliser les citoyens à l’usage de l’outil numérique, et maintenir un accompagnement technique et institutionnel durable.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 01 décembre 2025 08:22 Written by

Alors que la transformation numérique s’accélère, les pays africains accordent une importance croissante à la cybersécurité. Vingt et un pays africains figurent parmi les 72 signataires à ce jour de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité.

La Mauritanie a participé la semaine dernière au premier exercice arabe de cybersécurité organisé à Doha, au Qatar. L’initiative, qui a réuni 21 pays, s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les autorités mauritaniennes pour renforcer la sécurité numérique dans le pays.

« Cet exercice vise à renforcer la coopération arabe dans le domaine de la cybersécurité, à développer la préparation technique et administrative des pays participants pour faire face aux cyberattaques et gérer les crises numériques. Il constitue également une étape importante vers la construction d’un espace numérique arabe plus sûr et plus efficace », a indiqué le ministère de la Transition numérique dans un communiqué publié le mardi 25 novembre sur sa page Facebook.

La cybersécurité figure désormais parmi les axes majeurs de coopération internationale de la Mauritanie, comme souligné récemment avec les États-Unis. Ces dernières années, le pays s’est doté d’une Stratégie nationale de sécurité numérique 2022-2026, articulée autour de six objectifs stratégiques couvrant la gouvernance, la protection des infrastructures critiques, la lutte contre la cybercriminalité, la sensibilisation et le développement des compétences, ainsi que la coopération nationale et internationale.

En avril 2024, les autorités ont également créé, par décret, l’Agence nationale de cybersécurité et de certification électronique (ANCCE). Sa mission consiste, entre autres, à protéger le cyberespace national et à améliorer la gouvernance de la cybersécurité. Cette création s’inscrit dans la continuité des avancées réalisées, notamment la ratification en 2023 de la Convention de Malabo de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles.

Ces efforts répondent à un contexte continental et mondial marqué par une transformation numérique accélérée, accompagnée d’une recrudescence des menaces cybernétiques. En janvier dernier, le gouvernement a lancé le projet Digital-Y, financé à hauteur de 4 millions d’euros (4,6 millions USD) en partenariat avec la coopération allemande. L’initiative vise à intégrer davantage les outils numériques dans la gestion publique pour moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services publics ont déjà été numérisés depuis le début de l’année, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la justice.

Toutefois, l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne que les pays doivent investir massivement dans la cybersécurité pour tirer pleinement profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans son Indice global de cybersécurité 2024, l’organisation classe la Mauritanie au quatrième et avant-dernier niveau. Le pays affiche une bonne performance dans le pilier du cadre législatif, mais doit intensifier ses efforts dans les volets organisationnels, techniques, de développement des capacités et de coopération.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 27 novembre 2025 06:05 Written by

Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Les autorités ont récemment rencontré la Banque mondiale pour renforcer leur partenariat dans ce sens.

Le Ghana explore des opportunités de coopération dans le numérique avec la Pologne. La question était au cœur des discussions lors d’une réunion bilatérale entre les deux parties la semaine dernière, en marge de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (WTDC-25). Organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’édition 2025 se tient du lundi 17 au vendredi 28 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.

Dans un communiqué publié le samedi 22 novembre sur sa page Facebook, le ministère ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation a précisé que la rencontre a porté sur l’exploration de partenariats potentiels dans les domaines spécifiques de la cybersécurité, l’e-gouvernance, le développement des compétences numériques, les infrastructures TIC et l’innovation.

Selon le ministère, cette rencontre souligne l’engagement du Ghana à tirer parti de partenariats internationaux pour accélérer son agenda de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le pays s’est notamment rapproché des Émirats arabes unis, de Singapour, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. La plupart de ces pays font partie des leaders mondiaux en matière de transformation numérique. Cela intervient alors que la GSMA estime que le numérique pourrait générer une valeur ajoutée de 40 milliards de cedis ghanéens (environ 3,6 milliards de dollars) à l’économie nationale d’ici 2029.

En 2024, le Ghana a obtenu un score de 0,6316 sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, se classant à la 108e place sur 193. Le pays dépasse les moyennes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique, mais reste sous la moyenne mondiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans le développement du capital humain et des services en ligne, où le Ghana affiche respectivement des scores de 0,5586 et 0,6084. La Pologne, de son côté, s’est classée 37e mondiale avec un score de 0,8648 sur 1.

Concernant la cybersécurité, le Ghana est un exemple mondial selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cependant, des progrès restent à faire sur le plan du développement des capacités. La Pologne, quant à elle, est classée dans le deuxième palier, celui juste en dessous de celui des modèles à suivre.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On mercredi, 26 novembre 2025 06:03 Written by

Dans sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement gabonais veut digitaliser l’ensemble des paiements dans le pays. Cela concerne notamment la collecte des recettes publiques, alors qu’un budget de 7233,3 milliards FCFA est prévu pour 2026.

Le gouvernement gabonais veut digitaliser les paiements pour le service de demande de visa en ligne (e‑visa). La question était à l’ordre du jour lors d’une rencontre le vendredi 21 novembre entre Mark Alexandre Doumba (photo, au centre), ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, et les opérateurs Airtel Money, Moov Money et Clikpay Money.

Selon le ministère, l’activation du paiement électronique est une « étape essentielle pour offrir un service entièrement digitalisé, plus rapide, plus fluide et plus transparent ».

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique des autorités gabonaises. Libreville cherche à faire du numérique un pilier central de son développement socioéconomique et à réduire sa dépendance aux ressources extractives. Le pays s’est par exemple doté en septembre dernier d’un cadre légal afin d’encadrer et d’accélérer la transformation numérique de son administration.

Dans le cadre de cette transformation, la digitalisation des paiements et autres transactions financières occupe une place centrale. Fin octobre, le pays avait déjà lancé la phase pilote de la digitalisation des caisses sociales et fiscales, avec un lancement officiel prévu pour janvier 2026. Plus tôt cette année, le pays s’était déjà rapproché de la société américaine Visa pour développer des solutions numériques visant à moderniser la collecte des taxes, automatiser les décaissements de fonds et déployer une identité digitale sécurisée.

Les autorités gabonaises estiment que la digitalisation des paiements est bénéfique pour l’État, « car elle permettra de réduire les coûts et les délais associés aux procédures administratives, d’améliorer la qualité des services publics et de renforcer la confiance des citoyens dans l’administration publique ». Elles ajoutent que cela contribuera également au développement économique du pays en facilitant les transactions et les échanges, ce qui peut attirer les investissements et créer des emplois.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On lundi, 24 novembre 2025 09:16 Written by

La transformation numérique est une priorité pour le développement dans plusieurs pays africains. Pour y parvenir, ils misent sur la coopération régionale et internationale.

Premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir le Transform Africa Summit (TAS), du mercredi 12 au vendredi 14 novembre 2025, la Guinée en a profité pour renforcer ses partenariats en matière de transformation numérique. Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a signé plusieurs accords dans le cadre de l’ambition gouvernementale de faire du numérique un levier de développement socio-économique.

Le premier accord a été conclu avec le Sénégal, représenté par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Il vise à renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine des TIC, à travers le partage d’expériences, l’interconnexion des infrastructures et la mise en synergie d’initiatives numériques communes.

Un protocole d’accord a été signé entre le Secrétariat de l’Alliance Smart Africa, le MPTEN et le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il porte sur l’implantation de la Smart Africa Digital Academy (SADA) en Guinée, qui permettra de former une nouvelle génération de talents guinéens dotés de compétences numériques de pointe, en lien avec des institutions nationales telles que la Simandou Academy. Un autre accord a été signé avec la société technologique suisse RealTyme SA pour accompagner la modernisation et la sécurisation des systèmes numériques publics.

« À travers ces partenariats multiples, le MPTEN [ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ndlr] affirme sa volonté de bâtir une transformation numérique durable, portée par la coopération régionale, l’innovation, et un capital humain formé pour relever les défis technologiques de demain », a déclaré le ministère dans un communiqué le jeudi 20 novembre.

Lors du TAS, le gouvernement guinéen a également lancé, le 13 novembre, le troisième pilier du programme Simandou 2040. Ce pilier vise à positionner les technologies numériques comme moteur de compétitivité nationale. L’objectif n’est plus seulement d’adopter des outils numériques, mais de bâtir un socle technologique souverain : infrastructures renforcées, cadre réglementaire actualisé et services publics repensés pour soutenir la croissance, l’efficacité administrative et l’inclusion. Les autorités visent une contribution du numérique à hauteur de 20 % du PIB d’ici 2040, contre environ 5 % actuellement.

Selon le rapport des Nations unies « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée obtient un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant au 29ᵉ rang en Afrique. En matière de cybersécurité, le pays figure dans le troisième niveau de performance de l’UIT. Il présente de bons résultats dans les domaines des mesures légales et organisationnelles, avec des scores respectifs de 16,27 et 14,38 sur 20. En revanche, des efforts restent nécessaires pour améliorer les mesures techniques, le renforcement des capacités et la coopération. Le score global du pays s’établit à 56,39 sur 100.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 21 novembre 2025 07:04 Written by

Selon l’UIT, en 2024, seuls 39 pays africains avaient finalisé l’adoption de stratégies nationales de protection de l’enfance en ligne. L’organisation ajoute que 32 % étaient encore en cours d’élaboration et 41 % n’avaient entrepris aucune démarche en ce sens.

Les autorités tunisiennes ont lancé, le mercredi 19 novembre 2025, une Charte nationale pour renforcer les capacités des familles afin de garantir un environnement numérique sûr pour l’enfant. Portée par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, et le ministère des Technologies de la communication, l’initiative est également appuyée par l’implication des opérateurs télécoms, des fournisseurs d’accès à Internet, des médias publics et de l’ensemble des acteurs du secteur.

Dans son allocution, Asma Jabri, ministre de la Famille, a souligné que la famille constitue « la première ligne de défense de l’enfant ». Il faut donc lui donner les outils nécessaires pour interagir correctement et en toute sécurité avec les technologies de l’information, à travers la sensibilisation, la formation et l’accompagnement. Elle pourra ainsi suivre les évolutions technologiques et exercer une surveillance positive et responsable de l’usage du numérique par leurs propres enfants.

Cette initiative intervient dans un contexte où les enfants se connectent de plus en plus à Internet, aussi bien pour le divertissement que pour l’apprentissage. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime qu’un enfant dans le monde se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondes. En Tunisie, Sofiene Hemissi, ministre des Technologies de la communication, a récemment révélé que les mineurs âgés de 12 à 16 ans passent en moyenne huit heures par jour en ligne.

En octobre dernier, lors d’un colloque organisé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec les ministères de la Défense nationale et des Technologies de la communication, M. Hemissi avait souligné l’aggravation des menaces cybernétiques visant les mineurs en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Il a indiqué que les dangers ne se limitent plus à l’accès à du contenu immoral, mais incluent désormais l’inculcation d’informations historiques, religieuses et civilisationnelles erronées.

Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà lancé en 2024 un Plan d’action national pour la prévention et la réponse à la violence à l’égard des enfants en ligne, en partenariat avec l’UNICEF. « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place centrale dans la vie quotidienne des enfants. Si leur accès offre de nombreux avantages éducatifs et sociaux, ces technologies peuvent également exposer les enfants à des risques et causer des préjudices. De plus, ces risques et préjudices peuvent circuler entre les environnements numériques et physiques, les risques en ligne pouvant se transformer en préjudices hors ligne et vice-versa », avait alors déclaré l’organisation onusienne.

Par ailleurs, la GSMA, en partenariat avec l’UNICEF, a lancé fin octobre 2025 un groupe de travail pour protéger les enfants en ligne. Cette plateforme multipartite vise à diriger, coordonner et faire progresser les efforts de protection des enfants en ligne à travers l’Afrique, tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour assurer leur sécurité sur Internet. Le groupe comprend notamment de grands opérateurs télécoms du continent, dont Orange, présent en Tunisie.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 20 novembre 2025 11:16 Written by
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