L'agriculture est cruciale pour les économies africaines. Avec la révolution technologique, la numérisation du secteur est devenue une priorité pour de nombreux pays, offrant des opportunités d'efficacité, de durabilité et de croissance inclusive.
Le ministre marocain de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki (photo, à droite), a signé, le mardi 1er octobre, un accord avec David Li (photo, à gauche), directeur général de Huawei Maroc, pour soutenir la transformation numérique du secteur agricole. Cette initiative, conclue en marge de la 15e édition du Salon du Cheval d’El Jadida, vise à introduire des plateformes connectées, développer des e-services agricoles sur des sites pilotes, renforcer les compétences des agriculteurs et encourager l'entrepreneuriat des jeunes.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, lancée en février 2020 par le gouvernement, où le numérique occupe une place clé. L'un des objectifs majeurs de cette stratégie est de connecter deux millions d'agriculteurs aux services publics d'ici 2030, favorisant ainsi une agriculture plus moderne et inclusive.
Le soutien de Huawei devrait permettre au royaume de numériser ce secteur par l’introduction des technologies visant à optimiser l'utilisation des intrants, élargir l'accès au marché, améliorer la transparence des transactions, développer la banque mobile, et renforcer la sécurité sanitaire des aliments grâce à une meilleure traçabilité.
Selon le rapport 2023 de l’ONG Agra Africa sur l'état de l'agriculture en Afrique, intitulé « Empowering Africa's Food Systems for the Future », les technologies numériques seront essentielles pour résoudre trois défis persistants de l’agriculture africaine : l'inefficacité, l'exclusion et la non-durabilité. En parallèle, une étude du cabinet Mordor Intelligence estime que le marché mondial de l’agriculture numérique atteindra 20,01 milliards $ en 2024 et pourrait s’élever à 32,96 milliards $ d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 10,5 %.
Samira Njoya
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Le Maroc veut se positionner comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Il multiplie ainsi les projets pour atteindre, à l’horizon 2030, les objectifs préalablement fixés dans son document de stratégie nationale.
Les autorités marocaines ont inauguré le mardi 1er octobre un complexe des métiers du numérique dans la ville de Lahraouyine dans la province de Médiouna. L’objectif est de former les jeunes Marocains aux métiers du numérique et de renforcer les capacités des entreprises dans ce domaine.
Entre autres, le centre propose des formations en développement de logiciels, en apprentissage des langages de programmation, en développement d'applications et de sites électroniques, en analyse des données, en marketing numérique, en cybersécurité, en analyse des performances et en intelligence artificielle.
L’initiative intervient quelques jours après la divulgation de la stratégie nationale « Digital Maroc 2030 » qui a pour but de créer de 240 000 emplois directs dans le secteur technologique à l’horizon 2030. Elle est une partie intégrante de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui contribuera à l’atteinte de l’objectif suscité. Selon l’Union internationale des télécommunications, le royaume chérifien pointe en 2024 à la 2e place à l’indice d’adoption des TIC avec un score de 86,8 sur 100. Ce score est au-dessus de la moyenne continentale qui est de 50,3.
A terme, ce complexe pourrait permettre de créer des opportunités économiques, de réduire la fracture numérique, de combler le fossé numérique entre les régions urbaines et rurales, etc.
Adoni Conrad Quenum
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En Gambie, le gouvernement multiplie les efforts pour accélérer la transformation numérique. Cela touche tous les secteurs de l’économie, y compris l’éducation.
Le gouvernement gambien a lancé la semaine dernière une initiative visant à doter les directeurs de toutes les écoles du pays d’un ordinateur portable, en collaboration avec le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Groupe de la Banque mondiale. Cette initiative devrait favoriser la numérisation de l’administration scolaire.
« L’initiative marque une étape significative dans nos efforts pour améliorer la qualité de l’éducation et doter les directeurs d’école des outils nécessaires pour assurer une prestation de services efficace à l’ère numérique », a déclaré Pierre Gomez, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.
Le gouvernement gambien souhaite numériser le système éducatif national dans le cadre plus large de ses ambitions de transformation numérique. Selon M. Gomez, l’exécutif cherche à développer des systèmes d’information numérisés, à renforcer la numérisation des services publics et à étendre l’utilisation du système de gestion électronique des dossiers à l’ensemble des administrations publiques.
En septembre 2023, le gouvernement a lancé le Réseau gambien de recherche et d’éducation (GAMREN), en partenariat avec la Banque mondiale, pour fournir une connectivité Internet à haut débit aux académies et institutions de recherche du pays. Dès juillet 2022, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie avait engagé des travaux pour développer une stratégie nationale de numérisation de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels, avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
L’UNESCO estime que la technologie offre de nombreuses possibilités pour améliorer la gestion du système éducatif. « Elle permet d’élargir l’éventail des données collectées sur les écoles et les élèves, et de les relier afin de produire des analyses précises des trajectoires d’apprentissage et des facteurs qui les influencent. Ces données peuvent être utilisées pour personnaliser l’apprentissage, suivre les enfants marginalisés et prévenir le désengagement ainsi que l’abandon scolaire précoce », a déclaré l’institution dans son rapport « Global Education Monitoring Report, 2023 ».
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de son ambition de transformation numérique, le gouvernement zimbabwéen veut généraliser l’utilisation des TIC dans le pays. Cela implique tous les secteurs d’activité, dont l’éducation.
Le gouvernement zimbabwéen a lancé une initiative visant à déployer des bibliothèques numériques dans plus de 1500 écoles à travers le pays. Torerai Moyo (photo), ministre l’Education primaire et secondaire, l’a révélé la semaine dernière, lors de la 57e conférence annuelle de l’Association des bibliothèques du Zimbabwe.
« En fournissant un accès à une gamme variée de ressources allant des manuels scolaires traditionnels aux médias numériques, les bibliothèques permettent à nos apprenants de s’engager dans un apprentissage exploratoire qui favorise la créativité et le développement des compétences pour la résolution de problèmes », a déclaré le ministre.
Selon M. Moyo, cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de « favoriser un meilleur accès aux ressources éducatives, fondement essentiel du développement du capital humain et de l’innovation en vue de la Vision nationale 2030 ». Ce plan stratégique vise à faire du Zimbabwe une société à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030, en s’appuyant notamment sur le numérique. L’exécutif accorde une priorité particulière à la formation des jeunes. C’est dans ce cadre que Harare a récemment entamé des discussions avec LinkedIn, le réseau social professionnel, pour renforcer l’apprentissage numérique dans le pays.
Toutefois, l’accès et l’utilisation des bibliothèques numériques peuvent être entravés par plusieurs obstacles, dont l’accès à Internet limité dans certaines zones. Selon la plateforme de données DataReportal, le Zimbabwe comptait 5,48 millions d’abonnements. Le taux de couverture de réseau 4G est estimé à 41,46 % en 2024, selon les données avancées par Statista.
Isaac K. Kassouwi
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Le numérique joue un rôle crucial dans l'économie et la société japonaises. Grâce à ses avancées significatives dans ce domaine, le Japon est désormais en mesure de partager son expertise et ses réussites avec d'autres pays.
La Mauritanie et le Japon souhaitent renforcer leur collaboration dans le domaine de la transformation numérique. Un accord de coopération a été établi entre les deux pays à l’issue d’une rencontre entre le ministre mauritanien de la Transformation numérique, Ahmed Salem Ould Bede (photo, à droite), et l’ambassadeur du Japon en Mauritanie, Uchida Tatsukuni, en présence des responsables du ministère et des représentants de la société japonaise Toppan, spécialisée dans les services publics numériques.
« L'objectif de cette coopération est de stimuler les investissements japonais dans le secteur numérique en Mauritanie, notamment dans la numérisation des services publics et de la simplification des démarches administratives. Cela contribuera à améliorer la qualité des services offerts aux citoyens et à les rendre plus accessibles », a précisé le ministère du numérique dans un communiqué officiel.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda de transformation numérique 2022-2025 de la Mauritanie, où la modernisation de l’administration publique joue un rôle clé. Il intervient alors que le gouvernement intensifie ses efforts pour développer son infrastructure numérique et rendre les services publics plus efficaces à travers des partenariats. Cette année, le pays a également annoncé des collaborations avec le sultanat d’Oman et le Maroc.
Ce partenariat devrait ouvrir la voie aux entreprises japonaises pour investir dans les infrastructures numériques et les services technologiques en Mauritanie. De plus, la Mauritanie pourra bénéficier de l'expertise japonaise en matière d’e-gouvernance, un domaine dans lequel elle accuse un certain retard. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l'administration en ligne, la Mauritanie se classe 165e sur 195 pays, avec un indice de développement de 0,3491, ce qui est en dessous de la moyenne africaine qui est de 0,4247.
Samira Njoya
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L’exécutif ambitionne de placer l’intelligence artificielle au cœur du développement économique multisectoriel du Sénégal. Le 19 septembre, le ministère du Numérique a annoncé un projet visant à réformer le système de formation et à l’adapter aux enjeux croissants liés à l’IA.
Le gouvernement sénégalais intensifie les efforts en faveur du développement de l’intelligence artificielle (IA). Alioune Sall, ministre des Communications, des Télécommunications et du Numérique, a discuté, entre autres, d’un partenariat visant à créer un centre de calcul dédié à l’IA au Sénégal avec Nick Clegg, vice-président de la firme technologique américaine Meta. C’était le mercredi 25 septembre, en marge de la 79e assemblée générale des Nations unies à Washington.
Dans le cadre du New Deal Technologique, le Ministre Alioune SALL a rencontré Nick Clegg, Vice-Président de Meta, ils ont échangé sur les investissements stratégiques dans les infrastructures technologiques, avec un accent particulier sur l’IA pic.twitter.com/d6IzYXpSBw
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) September 25, 2024
Ce centre de calcul permettra de traiter d’importants volumes de données et d’exécuter des algorithmes avancés, accélérant ainsi le développement et l’exécution d’applications IA. Le gouvernement a déjà initié plusieurs projets, comme l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’IA. En janvier dernier, l’ancien président, Macky Sall, a dévoilé une feuille de route incluant des actions prioritaires, avec un budget estimé à 7 milliards de francs CFA (11,9 millions $) pour les deux prochaines années.
Le gouvernement sénégalais a fait du numérique un des piliers du développement socioéconomique du pays. Dans ce cadre, l’exécutif voit l’intelligence artificielle comme un « catalyseur du Plan Sénégal Emergent, de l’emploi des jeunes, de la performance de l’économie, de la transformation publique, de la souveraineté et de l’attractivité du Sénégal ». Par ailleurs, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime dans une étude publiée en juillet 2024 que l’IA pourrait accroître l’économie de l’Afrique de 2900 milliards de dollars d’ici à 2030, ce qui équivaut à une augmentation du PIB annuel de 3 %.
Si l’IA a le potentiel de stimuler l’économie du Sénégal, son adoption dans le pays peut être limitée par plusieurs obstacles comme l’accès limité à Internet. Selon DataReportal, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de 60 % pour environ 18 millions d’habitants au début de l’année 2024.
Isaac K. Kassouwi
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Le Maroc aspire à bâtir une société de l'information en intégrant de manière significative les TIC dans tous les secteurs de l'économie d’ici 2030. Pour concrétiser cette vision, une feuille de route stratégique a été élaborée, avec des objectifs précis et des actions concrètes à déployer.
Le mercredi 25 septembre, le Maroc a officiellement dévoilé sa stratégie nationale « Digital Maroc 2030 », une feuille de route ambitieuse visant à transformer le royaume en hub numérique régional et international d’ici 2030. Cette stratégie repose sur deux axes principaux et des objectifs clés pour accélérer le développement économique et social à travers le numérique, tout en renforçant la compétitivité du pays sur la scène mondiale.
Formation et création d’emplois dans le secteur numérique
Un objectif majeur de cette stratégie est la création massive d'emplois dans le secteur numérique. Pour soutenir cette initiative, le gouvernement a prévu un investissement de 11 milliards de dirhams (1,14 milliard de dollars) entre 2024 et 2026. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a précisé que le Maroc ambitionne de former 100 000 jeunes par an dans les métiers du numérique, un bond considérable comparé aux 14 000 formés en 2022. L’objectif est de créer 240 000 emplois dans le secteur numérique d’ici 2030, répondant ainsi aux besoins croissants de compétences.
La numérisation des services publics grâce à l'IA
La numérisation des services publics constitue un autre pilier essentiel de cette stratégie. Le Maroc vise à améliorer son classement mondial dans l’indice des services en ligne des Nations unies, avec l’ambition de passer de la 90e à la 50e place d’ici 2030. Le pays a déjà pris des mesures concrètes en numérisant 600 services publics, dont 300 pour les citoyens, 200 pour les entreprises et 100 pour les administrations. Parallèlement, l'exploitation de l'intelligence artificielle (IA) sera cruciale pour optimiser ces services. Il est prévu l'intégration des solutions basées sur l'IA pour automatiser des processus administratifs, mais aussi pour analyser des données pour anticiper les besoins des usagers et améliorer la qualité des services.
Dynamisation de l’économie numérique et promotion des exportations
La stratégie « Digital Maroc 2030 » met également l’accent sur le développement de l’économie numérique. L’un des objectifs principaux est d’accroître les revenus d’exportation numérique, qui devraient passer de 17,9 milliards de dirhams en 2023 à 40 milliards d’ici 2030. Pour atteindre ces résultats, le Maroc prévoit l’expansion de l’outsourcing, la création de 3 000 start-up d’ici 2030 (dont 1 000 d’ici 2026), ainsi que la réalisation de levées de fonds à hauteur de 7 milliards de dirhams. Le pays ambitionne également de faire émerger une à deux licornes dans cet écosystème, ce qui renforcerait considérablement son attractivité dans le domaine de la technologie et de l’innovation.
Renforcement des infrastructures numériques : 5G et fibre optique
Le développement des infrastructures numériques est un autre axe central de la stratégie. Le Maroc prévoit une couverture nationale en 5G atteignant 70% ainsi que la connexion de 5,6 millions de foyers à la fibre optique. De plus, l'amélioration du réseau Internet dans 1 800 localités rurales fait partie des priorités afin de garantir une transition numérique inclusive et de réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Le gouvernement compte également créer un cloud souverain, une infrastructure cruciale pour renforcer l’indépendance technologique du pays et garantir la sécurisation des données nationales.
Partenariats stratégiques et développement de l’offshoring
La mise en œuvre de « Digital Maroc 2030 » a été lancée avec la signature de plusieurs accords de partenariat entre le ministère de la Transition numérique, des établissements publics et des acteurs privés. Parmi ces partenariats figure un contrat-programme pour le développement de l’offshoring, un secteur dans lequel le Maroc souhaite se positionner en tant que leader. D’autres partenariats visent à renforcer l’offre de formation professionnelle dans les métiers du numérique et à attirer davantage d’investissements dans les technologies de l’information. Dans les prochaines années, le pays veut multiplier des partenariats stratégiques dans divers domaines numériques.
La stratégie « Digital Maroc 2030 » représente un véritable tournant pour le pays, qui se donne les moyens de devenir un hub digital incontournable en Afrique et dans le monde. En combinant les efforts en matière de formation, d'infrastructures, de partenariats stratégiques et de développement de l’économie numérique, le Maroc pourrait bien réussir à atteindre ses ambitions.
Samira Njoya
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Les autorités sénégalaises ont lancé le jeudi 19 septembre la 3e édition de la rentrée numérique. Elle s’est déroulée sous le thème « Les évolutions de l'intelligence artificielle face aux défis de l'emploi ».
Bitilokho Ndiaye (photo), directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat, une entité du ministère de l’Economie numérique et des Télécommunication, a déclaré le jeudi 19 septembre, lors de la 3e édition de la rentrée numérique, que le Sénégal a amorcé sa transition vers l’IA. Selon elle, cette transition ne peut se faire sans une refonte du système de formation national.
« Notre pays a déjà pris le virage de l’IA, mais il est essentiel que nous accélérions ces transitions en nous assurant que personne ne soit laissée pour compte, et cela passe notamment par la refonte de notre système de formation », a indiqué Bitilokho Ndiaye.
L’IA s’impose depuis quelques années comme l’une des technologies phares de la transformation numérique. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) qui cite le programme AI4D Africa, l'Afrique ne représente que 2,5 % du marché mondial de l'intelligence artificielle (IA), mais les applications émergentes pourraient stimuler la croissance économique du continent à hauteur de 2900 milliards $ d'ici 2030.
« Cette révolution, nous ne pouvons pas nous permettre de la manquer car l’IA offre des opportunités inestimables pour améliorer la productivité, innover dans les services publics et répondre à des défis locaux comme l’utilisation des ressources de l’accès universel à des soins de qualité », ajoute Bitilokho Ndiaye.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique, promue par les Nations unies depuis 3 décennies, met l'accent sur la modernisation des services publics comme un levier essentiel de développement. Bien que l'Afrique ait longtemps affiché un retard par rapport au reste du monde, les écarts se réduisent progressivement.
Le Gabon, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’île Maurice, et le Ghana demeurent des leaders dans la mise en œuvre de l’administration électronique dans leurs régions respectives. C’est ce qui ressort du rapport intitulé « E-Government Survey 2024 : Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (UN DESA). Ces pays occupaient déjà cette position en 2022.
L'Afrique du Sud conserve la première position en Afrique australe ainsi que sur le continent, avec un indice de développement très élevé. Même constat pour l’île Maurice, qui reste le leader en Afrique de l'Est. En Afrique du Nord, la Tunisie maintient sa position de leader, tout en gagnant une place dans le classement continental après avoir été quatrième en 2022. Le Ghana, pour sa part, conserve la première place en Afrique de l'Ouest, se positionnant au septième rang sur le continent. En Afrique centrale, le Gabon reste en tête, bien qu'il ait chuté au quinzième rang continental après avoir occupé la 11e place en 2022.
Selon l'ONU, ces cinq pays se distinguent par un indice de développement supérieur à la moyenne africaine (0,4247 sur 1,0000), en matière d’infrastructures de télécommunications, de capital humain et de services en ligne, se rapprochant ainsi de la moyenne mondiale, qui est de 0,6382.
Ces leaders régionaux en matière d'administration électronique en Afrique montrent l’exemple à suivre pour d'autres nations du continent. Leur progression démontre que l’investissement dans les infrastructures numériques, le développement du capital humain et l’amélioration des services en ligne sont essentiels pour favoriser une gouvernance plus efficace et inclusive. Cette dynamique, si elle est étendue à l’ensemble du continent, pourrait accélérer la transformation numérique de l’Afrique, sa croissance économique et son développement durable.
Samira Njoya
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Le programme e-TAMKEEN a été mis en œuvre entre 2018 et 2023. Il a permis de former environ 6800 participants pour un coût total de 3,5 millions d’euros.
L’Agence de développement du digital du Maroc (ADD) a annoncé la semaine dernière le lancement du parcours e-learning « e-TAMKEEN » sur la plateforme nationale d’apprentissage numérique Academia Raqmya. L’initiative permettra à davantage de fonctionnaires, de professionnels et d’apprenants de bénéficier de ce programme de renforcement des capacités digitales qui a été mis en œuvre entre 2018 et 2023.
Le programme comporte plusieurs modules de formation tels que la communication digitale, l’innovation publique, l’intelligence collective et la résolution des problèmes publics, la cybersécurité et la protection des données, ainsi que la transformation numérique.
e-TAMKEEN est le fruit d’une collaboration entre le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration et l’Agence belge de développement (Enabel) pour la formation des fonctionnaires aux niveaux central et local. Entre 2019 et 2023, le programme a compté plus de 6800 participations à ces activités de formations autour de 23 thématiques en lien avec le digital. Sa mise en œuvre a nécessité 3,5 millions d’euros.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de transformation numérique « Maroc Digital 2030 ». Ladite stratégie met un accent particulier sur le renforcement de la formation professionnelle dans le domaine des TIC afin de garantir une main-d’œuvre qualifiée et adaptable. Cela favorisera une gestion plus efficace et efficiente du service public dans un contexte de transformation numérique accélérée.
Isaac K. Kassouwi
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Dans le cadre de son plan de développement de l'économie numérique, le Ghana a fait de la numérisation des services administratifs une priorité. Cette opération de grande envergure touche l'ensemble des services publics.
Le ministère des Travaux publics et du Logement a procédé, le jeudi 12 septembre, au lancement d’une nouvelle plateforme numérique dédiée au département de contrôle des loyers. Ce portail en ligne accessible à l’adresse https://rentcontrol.mwh.gov.gh/ vise à rendre les services liés à la location plus accessibles et transparents pour tous les citoyens ghanéens.
« Nous entrons dans l'histoire aujourd'hui, non seulement en adoptant les outils numériques, mais aussi en modifiant radicalement la façon dont les Ghanéens vivent les services. Pendant trop longtemps, les citoyens ont dû subir les inconvénients des longs trajets, des files d'attente et des processus bureaucratiques fastidieux pour accéder aux services les plus élémentaires », a déclaré le vice-ministre des Travaux publics et du Logement, Prince Hamid Armah (photo).
L'initiative marque l'achèvement de la première phase du projet de transformation numérique du ministère. L'idée de moderniser les opérations du département est née des observations faites par le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, lors de ses visites de 2020. Ces visites ont mis en évidence la nécessité de réformer ce département. A ce stade, 15 bureaux répartis sur 11 régions ont été numérisés, permettant un accès simplifié et à distance aux services, particulièrement pour les habitants des grandes agglomérations. L’objectif est d’étendre cette numérisation à l’ensemble des 16 régions du pays.
Cette décision du ministère devrait renforcer l'efficacité de la prestation de services, lutter contre la corruption, améliorer la transparence et accroître l'accès à des logements locatifs abordables, adéquats et sûrs dans le pays. Le nouveau système permettra également aux Ghanéens de promouvoir leurs biens immobiliers en ligne, tout en facilitant les mises en relation entre propriétaires et locataires potentiels.
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La numérisation des services est l’une des priorités de la politique nationale du gouvernement tunisien. En 2022, l’exécutif avait déjà dématérialisé l’acte de naissance.
Le gouvernement tunisien recherche une entreprise pour la mise en place de la plateforme de visa électronique (e-visa). La semaine dernière, le ministère des Technologies de la communication a lancé un appel d’offres international à cet effet. Les soumissions sont ouvertes jusqu’au 15 octobre.
La plateforme d’e-visa devra être développée en l’espace de douze mois. Pour financer le projet, le gouvernement tunisien utilisera une partie d’un prêt que lui a octroyé par la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre du projet d'appui à la mise en œuvre du plan national stratégique « Tunisie Digitale 2020 » (PNS TD2020).
Cette initiative s’inscrit dans les objectifs du plan stratégique « Tunisie numérique 2025 », dont la numérisation des services administratifs constitue un axe majeur. Il est également prévu la mise en place de l'annuaire national des adresses, la mise en œuvre de l'e-justice, la création du cloud privé du ministère de l'Intérieur, la mise en place d'infrastructures pour l’e-gouvernement, le développement d’un système interne de gestion des ressources humaines de la fonction publique, ainsi que la création d’une plateforme de renseignement sur les menaces cybernétiques.
Le gouvernement tunisien estime que la mise en place de l’e-visa facilitera l'obtention de visas et écourtera les délais de délivrance de ce document. L’exécutif pense également que cette initiative contribuera à dynamiser la coopération économique et à favoriser l'ouverture de nouveaux marchés touristiques.
Selon les statistiques officielles, la Tunisie a accueilli 9,37 millions de touristes en 2023, soit une hausse de 45,5 % par rapport à 2022. Dans son « Bulletin de conjoncture économique » publié au printemps 2024, la Banque mondiale indique que les recettes touristiques ont augmenté de 28,1 % en 2023, atteignant 6,9 milliards de dinars tunisiens (2,27 milliards $). Cela représente 4,4 % du PIB, contre 3,8 % en 2022.
Isaac K. Kassouwi
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En juin dernier, les autorités gabonaises ont approuvé un prêt de 56,2 millions d’euros pour investir dans le numérique. Depuis lors, le gouvernement lance divers projets et scelle des partenariats stratégiques pour accélérer la transformation numérique.
Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre gabonais de l’Economie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, a accueilli le vendredi 13 septembre à Libreville des représentants de Swiss Authentis, une firme technologique suisse. L’objectif est d’évaluer les options qu’offre cette entreprise pour faciliter la numérisation des services publics gabonais.
« J'ai demandé à mes collaborateurs d'examiner attentivement les différentes solutions proposées afin de déterminer leur adéquation avec nos besoins. Le Gabon demeure résolument ouvert à toutes les propositions technologiques innovantes et s'engage pleinement dans sa stratégie pour devenir un hub technologique en Afrique centrale », a indiqué le ministre.
Cette initiative intervient quelques mois après l’adoption par le Conseil des ministres d’un projet de loi autorisant le Gabon à contracter un emprunt de 56,2 millions d’euros auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une entité de la Banque mondiale. Elle s’inscrit dans le cadre du projet Digital Gabon qui vise la modernisation par la dématérialisation des procédures de l’administration publique.
Par ailleurs, il faut signaler que le Gabon fait partie des meilleurs élèves en Afrique centrale en matière des technologies de l’information et de la communication. Selon l’Union internationale des télécommunications, le pays affiche un indice de développement des TIC de 74,7 sur 100 en 2024 et pointe au 10e rang continental. Le classement est dominé par la Libye (88,1), le Maroc (86,8) et les Seychelles (84,7).
Adoni Conrad Quenum
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Dans le cadre de la mise en œuvre de la numérisation de ses services publics, les autorités congolaises se sont tournées vers la Banque mondiale d’une part et un cabinet spécialisé d’autre part.
Le vendredi 13 septembre s’est déroulé à Brazzaville une réunion de travail entre les parties prenantes de la numérisation des services publics congolais. L’objectif est de définir une feuille de route et d’identifier les services prioritaires à numériser.
En plus de l’équipe du cabinet ADDINN, l’entreprise chargée de la réalisation de la plateforme, les ministères sectoriels et les administrations de tutelle ont également participé à cette réunion stratégique. Pour Francis Seck Mangouani, coordonnateur national du projet d’accélération de la transformation numérique (PATN), la version bêta de l’interface du portail devrait être disponible dans les quatre prochains mois.
« Il s'agit d'un atelier relatif à la mise en œuvre du portail des services publics du gouvernement. Au cours de cet atelier, nous avons vu comment prioriser certains services qui pourront être mis en ligne […] Nous avons aussi planché sur cette question et avons pu ressortir les six secteurs prioritaires retenus par le Plan national de développement 2022-2026, qui vont faire partie d'un traitement », a déclaré Guy Parfait Sosthène Itoumou, chef de service des études et de la prospective à l’Agence de développement de l’économie numérique.
Cette initiative intervient quelques mois après la mission d’appui à la mise en œuvre du PATN de la Banque mondiale. L’institution finance le projet à hauteur de 100 millions $ et il s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Congo Digital 2025 ». L’un de ses objectifs est de moderniser les usages et les pratiques des services publics et, à travers sa vision stratégique, l’e-gouvernement et l’e-citoyen s’imposent comme des piliers essentiels.
La mise en place d’un portail national de services publics facilitera l’accès aux démarches administratives pour les populations, en particulier celles vivant dans les zones reculées ; le suivi en temps réel de la procédure ; ce qui améliore entre autres la transparence et la confiance dans les services publics. Pour l’administration, elle permet, entre autres, de réduire les coûts liés à la gestion des documents et l’accueil physique des populations.
Adoni Conrad Quenum
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