Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Récemment, les autorités se sont rapprochées de l’Allemagne, de l’Italie, du Danemark, entre autres.
Le gouvernement ghanéen envisage de renforcer sa coopération avec l’Inde dans le secteur technologique. La question a été au centre des échanges lors d’une rencontre tenue le jeudi 15 mai entre le ministre ghanéen de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, Samuel Nartey George (photo, au centre), et l’ambassadeur de l’Inde au Ghana, Shri Manish Gupta (photo, à gauche).
Au cours des échanges, les deux parties ont exploré les opportunités de partenariats dans les domaines des paiements numériques, de la banque mobile et de l’inclusion financière. Elles ont également abordé le développement de l’écosystème technologique ghanéen, avec l’ambition de faire du pays un pôle de codage en Afrique. Enfin, les discussions ont porté sur le renforcement des infrastructures numériques afin de mieux soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement ghanéen en faveur de la transformation numérique, considérée comme un levier du développement socioéconomique. Au cours des dernières semaines, le pays s’est notamment rapproché de l’Allemagne, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. À cela s’ajoutent des entités et entreprises comme la société de fibre CSquared, Deloitte, l’Organisation régionale africaine de communication par satellite (RASCOM), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et Meta.
Pour le moment, le Ghana s’est classé à la 108e place mondiale sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,6317. Il est bien au-dessus de la moyenne africaine (0,4247) mais légèrement en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). L’Inde, quant à elle, a été classée 97e avec un score de 0,6678.
Il convient de rappeler que les échanges entre le Ghana et l’Inde restent à une étape embryonnaire. Les deux parties se sont engagées à approfondir les pistes de coopération et à identifier des projets concrets à mettre en œuvre. Toutefois, aucun accord n’a été signé ou même annoncé pour le moment. Il faudrait donc attendre des développements ultérieurs pour s’avancer davantage sur les perspectives et l’impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique figure parmi les priorités de nombreux pays africains. Pour qu’elle soit pleinement réussie, elle doit s’accompagner de garanties solides en matière de cybersécurité et de protection des données, tant pour les citoyens que pour les institutions.
La Zambie et le Zimbabwe cherchent à s’inspirer du Nigeria en matière de protection des données personnelles. À cet effet, des délégations distinctes des deux pays d’Afrique australe ont effectué cette semaine une visite de travail au siège de la Commission nigériane de protection des données (NDPC). La rencontre s’est tenue en marge de l’Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), organisée à Abuja, au Nigeria.
« L’objectif de cette visite était pour les délégations d’étudier le fonctionnement quotidien de la NDPC, en vue de reproduire les meilleures pratiques dans leurs pays respectifs », a déclaré l’organisation dans un communiqué publié le mercredi 14 mai.
Vincent Olatunji, commissaire national de la NDPC, a présenté aux visiteurs un aperçu de l’évolution de la protection des données au Nigeria, soulignant que la Commission a élaboré une feuille de route stratégique qui lui sert de guide depuis la signature de la loi nigériane sur la protection des données de 2023. Il a précisé que le modèle de partenariat public-privé mis en place constitue l’un des principaux leviers du succès de l’institution. Les échanges ont également porté sur d’autres aspects clés tels que le développement du capital humain, la sensibilisation du public, l’élaboration de politiques adaptées et les stratégies de collaboration.
Cette visite de benchmarking intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée marquée par une généralisation de l’adoption des services de communications électroniques. « Alors que les entreprises, les gouvernements et les particuliers dépendent de plus en plus des plateformes numériques, la question de la sécurité des données personnelles n’a jamais été aussi cruciale », a indiqué la plateforme d’échange de cryptomonnaies Yellow Card dans l’édition 2025 de son rapport « The State of Data Protection Laws in Africa ».
Cela pourrait permettre aux autorités de protection des données de la Zambie et du Zimbabwe de renforcer leur capacité à assumer pleinement leur rôle, qui consiste, selon Yellow Card, à faire respecter la législation, enquêter sur les violations et accompagner entreprises et citoyens dans l’adoption de bonnes pratiques. À titre d’exemple, une enquête conjointe de 38 mois menée par la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) et la NDPC a révélé que WhatsApp avait enfreint les lois nigérianes sur la protection des données et la concurrence. En conséquence, une amende de 220 millions de dollars a été infligée à sa maison mère, Meta, en juillet 2024.
Il convient toutefois de rappeler que répliquer le modèle nigérian en Zambie et au Zimbabwe peut être compliqué étant donné que les contextes sont différents. D’ailleurs, Yellow Card souligne que l’efficacité des autorités de protection des données est inégale selon les pays du continent, en raison de disparités en matière de ressources, d’expertise et de volonté politique.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Du 2 au 12 décembre 2024, le ministère béninois du Numérique a lancé un appel à candidatures à l’intention des MPME béninoises désireuses d’obtenir le « label start-up ». Les résultats ont récemment été annoncés.
Les autorités béninoises ont dévoilé le vendredi 9 mai la liste des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui ont obtenu le « label start-up » pour les trois prochaines années. Au nombre de 15, elles ont été sélectionnées parmi quatre-vingt-quinze (95) MPME opérant dans des secteurs tels que la santé, le tourisme ou encore la technologie.
« Après une vérification de l'éligibilité et de la complétude des dossiers par le secrétariat permanent du comité technique de labellisation, vingt (20) dossiers ont été retenus et engagés dans un processus d'évaluation mené par ledit comité […]. A l'issue du processus d'évaluation des candidatures, quinze (15) micro, petites et moyennes entreprises se sont vu octroyer le label start-up pour les trois (03) prochaines années », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère béninois du Numérique et de la Digitalisation.
Cette sélection fait suite à un appel à candidatures lancé du 2 au 12 décembre 2024 à l’intention des MPME béninoises souhaitant obtenir le « label start-up ». L’attribution de ce label s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du décret n°2023-095 du 22 mars 2023. Les autorités prévoient un traitement spécifique pour les entreprises labellisées, afin de favoriser leur développement dans un environnement adapté.
Selon le code général des impôts en vigueur au Bénin, elles « bénéficient de l’exonération de l’impôt sur les sociétés et du versement patronal sur les salaires pendant les deux (2) premières années d’activités et d’une réduction de 50% des mêmes impôts au titre de la troisième année ». Le but est de stimuler l’innovation, la création d’emplois et d’inciter les investisseurs à miser sur les jeunes pousses béninoises.
D’après le rapport « Africa 2023 Investment Report Crisis or Adjustment » de Briter Bridge, les start-up africaines ont attiré plus de 22 milliards $ entre 2013 et 2023. En 2024, elles ont capté 3,2 milliards $, selon les données de Partech Africa. A moyen terme, la mise en place du « label start-up » pourrait stimuler l’émergence d’un vivier de start-up compétitives sur le plan régional, voire continental, et renforcer l’attractivité du Bénin en tant que hub de l’innovation en Afrique de l’Ouest. Pour rappel, des pays comme le Sénégal, le Rwanda ou encore la Tunisie ont mis en place des dispositifs similaires pour faire émerger leur écosystème start-up.
Adoni Conrad Quenum
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Les autorités mauritaniennes ambitionnent de numériser l’ensemble des secteurs de l’économie nationale, y compris l’éducation. Dans ce cadre, une feuille de route pour la transformation numérique du système éducatif est en cours d’élaboration depuis janvier dernier.
Le gouvernement mauritanien envisage de mettre en place une plateforme numérique pour la formation continue des enseignants de l’enseignement fondamental, équivalent au primaire. Une convention de coopération a été signée le lundi 12 mai entre le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration et le ministère de l’Éducation et de la Réforme du système éducatif.
La plateforme numérique sera gratuite et accessible à tout enseignant via les réseaux de tous les fournisseurs d’accès à Internet en Mauritanie. La mise en place de 63 salles informatiques est également prévue, soit une par département. Chacune sera dotée d’un serveur facilitant l’accès à la plateforme sans besoin de connexion directe à Internet.
« La convention comprend aussi un programme de formation des formateurs et des techniciens relevant du ministère, pour leur permettre de gérer la plateforme et d’en développer les contenus, garantissant ainsi sa durabilité et son efficacité », indique le ministère de la Transformation numérique.
La mise en place de cette plateforme s’inscrit dans les efforts du gouvernement mauritanien pour numériser le système éducatif national. Les acteurs du secteur ont engagé en début d’année l’élaboration d’une feuille de route pour la transformation numérique du secteur. Les autorités travaillent également sur un dispositif innovant pour numériser les diplômes, dans le but de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité.
Le gouvernement mauritanien mise sur le renforcement des compétences des enseignants via la plateforme numérique afin d’améliorer la qualité de l’enseignement et ses résultats. Toutefois, aucun calendrier de conception ni de mise en service de l’outil n’a encore été communiqué par les parties prenantes. Par ailleurs, la question de son adoption effective par les enseignants reste posée. Au-delà des salles informatiques prévues dans chaque département, l’efficacité du dispositif dépendra aussi de l’accès individuel aux équipements numériques, tels que les smartphones ou les ordinateurs.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le pays multiplie les échanges avec Huawei. En mars dernier, les deux parties avaient déjà discuté d’un projet de datacenter national et de solutions d’e-gouvernement.
Le gouvernement guinéen veut renforcer sa coopération avec la société technologique chinoise Huawei pour accélérer sa transformation numérique. La question était au cœur des discussions le mercredi 7 mai lorsque Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu en audience une délégation de Huawei Guinée.
Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur le développement d’un cloud souverain pour la Guinée, la numérisation de l’administration publique, le renforcement de la cybersécurité nationale, ainsi que la mise en place de programmes de formation et de transfert de compétences au profit de la jeunesse guinéenne.
Le gouvernement guinéen continue de renforcer sa coopération avec Huawei. En mars 2025, en marge du Mobile World Congress de Barcelone, la ministre Pricemou avait déjà échangé avec les représentants de l’entreprise autour du projet de datacenter national et des solutions d’e-gouvernement. Une rencontre antérieure, en décembre 2024, avait permis d’aborder d’autres priorités, notamment le déploiement de la 5G, l’extension du réseau national de fibre optique, le développement de services numériques dans des secteurs stratégiques, ainsi que la formation et le transfert de compétences au profit des acteurs locaux.
Cette intensification des échanges avec Huawei s’inscrit dans la volonté du gouvernement guinéen de développer le partenariat public-privé pour atteindre ses objectifs de transformation numérique. Les autorités estiment que cette approche permet de mitiger les investissements colossaux qu’exigent ces projets. L’exécutif « veut collaborer avec des partenaires innovants pour accélérer l’inclusion numérique et faire du digital un levier de développement économique et social ».
Le partenariat avec Huawei, l’un des leaders mondiaux des technologies, pourrait jouer un rôle déterminant dans l’accélération de la transformation numérique en Guinée. D’après le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant ainsi au 29e rang en Afrique. En 2022, ce score était de 0,2955.
Il convient toutefois de préciser qu’aucun accord officiel n’a été signé ni annoncé pour le moment entre les deux parties. Il faudra donc suivre les développements à venir pour mieux apprécier la portée réelle de cette collaboration et son impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que la digitalisation s’accélère, les États nigérians multiplient les initiatives pour renforcer les compétences numériques de leurs citoyens. Par exemple, l’État de Benue s’est engagé en mars dernier à former 40 000 fonctionnaires au numérique.
Le gouvernement de l’État de Zamfara, au Nigeria, a signé un accord avec la société Oracle pour développer les compétences numériques des jeunes et des professionnels. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l’État.
Le partenariat sera mis en œuvre par l’Agence de développement des technologies de l’information de Zamfara (ZITDA), en collaboration avec Oracle Academy et Oracle University. Il prévoit un accès gratuit à des cours en ligne, des certifications professionnelles et plus de 200 heures de formation dans des domaines clés comme le cloud, l’intelligence artificielle, la science des données et le développement APEX.
« Ce que nous faisons aujourd’hui dépasse la simple technologie : il s’agit de redonner espoir, de créer des opportunités et d’ouvrir les portes de l’avenir. En investissant dans l’éducation numérique et l’innovation, nous offrons de véritables alternatives à la pauvreté, au chômage et au désespoir », a déclaré Dauda Lawal, gouverneur de l’État de Zamfara.
En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement de Zamfara espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En avril dernier, le gouvernement algérien a révélé son intention de fournir des tablettes à la moitié des écoles primaires avant la prochaine rentrée. Cette initiative s’inscrit dans le programme de numérisation du secteur éducatif.
En Algérie, l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE)prévoit de produire deux millions de tablettes électroniques en 2025 pour équiper 8800 établissements éducatifs. C’est ce qu’a révélé Mohamed Abbes Bourassi, PDG de la société, le mercredi 7 mai, dans une déclaration à l’Algérie Presse Service (APS), en marge de la réouverture du showroom de l'entreprise à Alger.
Cette initiative devrait permettre de soutenir le gouvernement dans son ambition de généralisation de l’usage des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation nationale. Par exemple, l’exécutif a prévu d’équiper la moitié des écoles primaires du pays en tablettes électroniques pour la prochaine rentrée scolaire. Ces appareils pourraient être utilisés dans la gestion des écoles. Ils pourraient également faciliter l’accès des élèves et des enseignants à des ressources éducatives en ligne, les recherches, l’apprentissage et la communication.
Dans des propos rapportés par l’APS, Mohammed Seghir Sadaoui, ministre de l'Éducation nationale, a déclaré que le projet vise à « alléger le cartable des élèves, mais surtout améliorer les conditions de scolarisation et la qualité de l'enseignement, et les adapter aux progrès numériques ». À terme, le gouvernement algérien veut faire de l’école algérienne un modèle de modernisation et d’innovation grâce aux outils numériques. Des plateformes numériques ont été déployées à cet effet, notamment pour les enseignants, les parents d’élèves, l’évaluation des acquis et la prise de rendez-vous pour l'authentification des diplômes.
L’ENIE n’a pas encore communiqué de calendrier précis pour le démarrage de la production des tablettes électroniques. Cela suscite des interrogations quant à la capacité de l’entreprise à livrer les appareils à temps pour la rentrée scolaire de septembre 2025, conformément aux engagements pris par le gouvernement.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique s’accélère au Nigeria, ouvrant de nouvelles perspectives pour les prestataires de solutions technologiques. Galaxy Backbone entend tirer parti de cette dynamique pour s’imposer comme un acteur clé de la numérisation des administrations publiques et des entreprises.
Galaxy Backbone poursuit ses démarches pour élargir sa base de clients parmi les institutions fédérales nigérianes. L’entreprise publique nigériane a récemment effectué une visite au Service des douanes du Nigeria (NCS) à Abuja, afin d’explorer les possibilités de collaboration technologique dans le cadre de la transformation numérique engagée par la douane.
« Nous savons que les Douanes sont actuellement en pleine transformation dans le cadre du Projet de Modernisation du Commerce (TMP). En tant qu’agence qui fournit l’infrastructure TIC de base au gouvernement fédéral, nous sommes ici pour explorer comment nous pouvons apporter de la valeur à vos opérations. Du stockage cloud sécurisé à des mécanismes de protection des données robustes, Galaxy Backbone dispose des capacités nécessaires pour soutenir vos besoins numériques croissants », a déclaré Ifeatu Anafulu, responsable marketing et intelligence économique chez Galaxy Backbone.
Cette prospection s’inscrit dans le cadre de la mission de Galaxy Backbone d’être le fournisseur d'infrastructures, d'applications et de services TIC partagés pour tous les ministères et institutions du gouvernement fédéral dans un contexte de transformation numérique accélérée. L’entreprise a par exemple signé un accord en novembre 2024 pour renforcer l’infrastructure numérique de l’État de Bauchi. Elle s’était déjà engagée en juillet 2024 à soutenir la transformation numérique de l’État d’Enugu. La société s’est également vu confier la connexion des secrétariats des gouvernements locaux à Internet.
Si la collaboration se concrétise, l’appui de Galaxy Backbone pourrait accélérer la transformation numérique des Douanes nigérianes. Abdullahi Maiwada, assistant contrôleur des douanes, a reconnu que « des partenariats avec des organisations comme Galaxy Backbone sont essentiels pour garantir la fiabilité, la scalabilité et la sécurité de l’infrastructure numérique des Douanes ». Il s’est même dit optimiste quant aux opportunités de collaboration, notamment en matière de stockage sécurisé des données, d’hébergement de plateformes et de connectivité haut débit pour le Nigeria Customs Broadcasting Network (NCBN).
À ce stade, aucun accord n’a été signé ni annoncé entre les deux parties. Il faudra donc attendre des développements ultérieurs pour mieux cerner les perspectives et l’impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains misent de plus en plus sur les données géospatiales pour planifier leur développement. Avec le lancement de son Géoportail national, le Togo rejoint cette dynamique en plaçant la donnée au cœur de sa stratégie territoriale.
Loin d’être un simple catalogue cartographique, le Géoportail national du Togo, lancé le mardi 6 mai, marque une étape décisive dans la construction d’un État fondé sur l’intelligence des données. En centralisant plus de 800 couches d’informations géospatiales, cette plateforme numérique redéfinit les outils de pilotage de l’action publique, la transparence de la gouvernance et l’implication citoyenne.
Développée sous l’impulsion du ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, cette plateforme est l’un des systèmes les plus complets d’Afrique de l’Ouest, fruit d’un travail collaboratif impliquant 23 ministères et 550 collectivités locales. Elle recense déjà 1,2 million d’actifs et plus de 75 000 kilomètres de réseaux cartographiés.
Selon Cina Lawson, ministre de l'Économie numérique et de la Transformation Digitale, la plateforme présente trois principaux atouts : « elle facilite la coordination des politiques publiques, améliore la redevabilité grâce à un meilleur accès à l’information, et stimule l’innovation en rendant les données accessibles à tous ».
Le dispositif repose sur deux portails distincts : geoportail.gouv.tg pour les institutions et geodata.gouv.tg pour le grand public. Ces interfaces permettent d’examiner les disparités régionales, d’orienter les choix d’investissement et d’instaurer une culture de gestion fondée sur l’analyse factuelle. Les données disponibles couvrent des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’énergie. Cette diversité offre un puissant outil d’aide à la décision pour cibler les besoins, prévenir les risques et mieux répartir les ressources.
Grâce à cette nouvelle plateforme, le Togo se positionne comme un pionnier régional des données ouvertes et de la modernisation de la gouvernance. Au-delà de l’amélioration de l’administration, cette initiative vise à renforcer l’attractivité du pays auprès des partenaires techniques et financiers.
À noter que le Sénégal a également lancé en avril dernier son propre géoportail national, GéoSénégal, dans le cadre de son Plan national de géomatique. Une dynamique se dessine ainsi en Afrique de l’Ouest, où la cartographie intelligente s’impose comme un pilier de l’action publique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les « maîtres FRAM » sont recrutés et rémunérés par les associations de parents d’élèves. Au vu de leur importance dans le système éducatif, le gouvernement multiplie les initiatives pour renforcer leurs capacités.
Le gouvernement malgache envisage une collaboration avec l’EdTech pakistanaise Beaj Education afin d’améliorer les compétences des « maîtres FRAM », des enseignants communautaires souvent dépourvus de formation professionnelle. Les bases de ce partenariat ont été posées la semaine dernière lors d’une rencontre entre des représentants des ministères du Développement numérique et de l’Éducation nationale, et Zainab Qureshi, fondatrice de Beaj. La rencontre a eu lieu à la Harvard Kennedy School, aux États-Unis.
Le projet prévoit un programme de formation innovant basé sur des modules de 20 minutes, accessibles via WhatsApp et soutenus par une intelligence artificielle multilingue comme ChatGPT et Gemini. Une phase pilote est prévue, avec des contenus contextualisés en malgache et en français. Le calendrier n’a toutefois pas encore été dévoilé.
Grâce à cette initiative, le gouvernement malgache souhaite exploiter la technologie numérique pour remédier au manque de formation adéquate des « maîtres FRAM », qui constituent un pilier du système éducatif national, notamment dans les zones rurales. Selon un rapport de l’UNICEF publié en novembre 2024, 64 % des enseignants dans les zones rurales du pays appartiennent à cette catégorie.
« Les enseignants FRAM ont tendance à disposer de qualifications académiques plus faibles […], ne détenant souvent qu’un brevet d’études du premier cycle de l’enseignement secondaire. Bien que la qualification officielle minimale requise pour devenir enseignant à Madagascar soit l’achèvement du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, ces candidats ne sont pas toujours disponibles, ce qui oblige les associations de parents d’élèves à embaucher des candidats insuffisamment qualifiés », explique l’agence onusienne.
Si l’IA peut contribuer à renforcer les compétences des « maîtres FRAM » et améliorer la qualité de l’éducation, l’accès à ces formations pourrait néanmoins être limité par le canal choisi. L’accès aux formations via WhatsApp nécessite un smartphone et une connexion Internet, des ressources encore loin d’être généralisées à Madagascar. D’après l’Union internationale des télécommunications, près de 80 % de la population malgache n’a pas accès à Internet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La cybercriminalité est un fléau qui touche de nombreux pays africains, notamment le Nigeria. Selon des sources officielles, ce dernier perd chaque année près d’un demi-milliard de dollars en raison de ce phénomène.
Le gouvernement nigérian cherche à renforcer sa coopération avec le Royaume-Uni pour lutter contre la cybercriminalité. Lateef Fagbemi, procureur général fédéral et ministre de la Justice du Nigeria, a signé à cet effet un protocole d’accord avec une délégation britannique le mardi 29 avril.
— Nigeria Police Force (@PoliceNG) May 1, 2025
Les deux parties s’engagent à améliorer l’efficacité du système judiciaire nigérian en réduisant les obstacles bureaucratiques. Cela passe par une coopération renforcée entre les différents acteurs : enquêteurs et procureurs travailleront désormais de concert dès les premières étapes d’une affaire, en alignant leurs stratégies, en mutualisant leurs ressources et en développant leurs compétences pour atteindre ensemble les résultats attendus. Le partenariat comprend également les crimes transfrontaliers. Une équipe conjointe a été mise en place à cet effet.
« La cybercriminalité est complexe et en constante évolution. Bien que nous disposions d’un cadre juridique national pour y faire face, il est important de souligner que les lois seules ne peuvent gagner les batailles. Ce sont les personnes qui interprètent, appliquent et font respecter ces lois qui doivent être formées, unies et habilitées à agir — rapidement, de manière cohérente et efficace », a déclaré M. Fagbemi.
Ce partenariat s’inscrit dans la volonté du gouvernement nigérian de freiner l’essor de la cybercriminalité, dont la progression s’intensifie avec la transformation numérique. En novembre 2024, une opération coordonnée par Interpol a permis l’arrestation de 306 cybercriminels dans plusieurs pays africains, dont 130 au Nigeria. Sur l’ensemble de l’année, la police nigériane rapporte avoir arrêté 751 individus impliqués dans des activités cybercriminelles. Ce fléau entraîne des pertes économiques considérables. D’après les données publiées par la Nigerian Communications Commission (NCC) en 2022, la cybercriminalité cause 500 millions de dollars de pertes au Nigeria chaque année.
Si ce partenariat aboutit, le gouvernement nigérian espère mettre en place un système robuste pour protéger les citoyens, défendre leurs droits et traduire les cybercriminels en justice. Cependant, il convient de rappeler que les deux parties n’ont pour l’instant signé qu’un protocole d’accord. Aucun calendrier n’a été communiqué pour la conclusion de l’accord définitif ni pour sa mise en œuvre. Il faudra donc attendre des avancées concrètes avant de tirer des conclusions sur ses perspectives et son impact réel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Tanzanie et l’Estonie collaborent déjà dans le domaine numérique, notamment à travers le projet Digital4Tanzania (D4T). Lancé en octobre 2023, il est financé à hauteur de 2 millions d’euros par l’Union européenne.
Le gouvernement tanzanien veut renforcer son partenariat avec l’Estonie dans le domaine de la transformation numérique. La question était au cœur des discussions le lundi 28 avril lors de la visite d’une délégation estonienne au ministère tanzanien des Affaires étrangères et de la Coopération avec l’Afrique de l’Est.
Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur le renforcement de la gouvernance électronique, des technologies de l’information et de la communication, de la cybersécurité, de l’éducation et de la formation numériques, ainsi que de la technologie agricole. Il a également été question de stimuler l’innovation chez les entrepreneurs tanzaniens.
Ce rapprochement s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement tanzanien d’accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un des leviers du développement socioéconomique au cours des prochaines années. L’Estonie collabore déjà avec la Tanzanie dans le cadre du projet Digital4Tanzania (D4T), lancé en octobre 2023 et financé à hauteur de 2 millions d'euros (environ 22,3 millions de dollars) par l'Union européenne. Il vise à soutenir la transformation numérique de la Tanzanie en coopérant à la réforme de l'administration en ligne et à la connectivité.
Pour le moment, la Tanzanie est classée à la 153e place mondiale à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,4327, en dessous de la moyenne mondiale. L’Union internationale des télécommunications considère la Tanzanie comme un modèle à suivre en matière de cybersécurité, mais le pays doit encore faire des efforts en ce qui concerne les mesures techniques et le développement des capacités. De son côté, l’Estonie est classée deuxième au monde en matière de développement de l’e-gouvernement, avec un score de 0,9727 sur 1. L’organisation considère également le pays balte comme l’un des modèles à suivre en matière de cybersécurité.
« L’Estonie, bien qu’étant un petit pays en développement, s’est forgée une réputation mondiale en matière d’innovation numérique, notamment dans la gouvernance électronique, les services numériques et la cybersécurité. Grâce à son partenariat avec la Tanzanie, elle a consolidé la gouvernance numérique et promu la diplomatie économique via les plateformes digitales, contribuant ainsi au développement de la société », a déclaré Krist Karelsohn, directrice du département Asie, Pacifique, Moyen-Orient et Afrique en Estonie.
Toutefois, il est important de souligner que les projets évoqués dans le cadre du renforcement de la coopération entre la Tanzanie et l’Estonie restent à l’état de discussions préliminaires. Aucun accord n’a encore été signé ni même officiellement annoncé. Par ailleurs, aucun calendrier de mise en œuvre n’a été communiqué. Il convient donc d’attendre une concrétisation du partenariat avant de se prononcer sur ses perspectives et son impact potentiel.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement algérien multiplie les initiatives en faveur de la numérisation de l’éducation. Pour l’année scolaire 2024-2025, l’exécutif avait prévu de doter 1700 écoles primaires de tablettes.
Le gouvernement algérien veut doter la moitié des écoles primaires du pays en tablettes électroniques avant le début de la prochaine rentrée scolaire de septembre 2025. Le projet a été révélé le samedi 26 avril par Amara Ghalem, directeur des systèmes d'information au ministère de l'Éducation nationale. C’était en marge de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation.
Ainsi, environ 10 000 établissements sont ciblés par cette initiative puisque l’Algérie compte environ 20 000 écoles primaires. À ce jour, 3270 écoles ont été équipées de tablettes électroniques à l'échelle nationale, selon M. Ghalem.
La distribution de tablettes numériques dans les écoles s’inscrit dans le cadre de la numérisation du secteur, qui fait partie de l’ambition du gouvernement de développer la « société de l’information » à travers les infrastructures, les moyens de télécommunications et l’utilisation généralisée des TIC dans tous les secteurs de l’économie. L’exécutif veut faire de l’école algérienne un modèle de modernisation et d’innovation grâce aux outils numériques. Des plateformes numériques ont été déployées, notamment pour les enseignants, les parents d’élèves, l’évaluation des acquis et la prise de rendez-vous pour l'authentification des diplômes.
Les tablettes pourraient être utilisées dans la gestion des écoles. Elles permettront également aux élèves et aux enseignants des écoles primaires d’accéder à des ressources éducatives en ligne, d’effectuer des recherches, d’apprendre et de communiquer. Cette initiative pourrait améliorer la qualité de l’éducation et les performances scolaires à l’échelle nationale.
Malgré les opportunités offertes par la numérisation, il faudrait que le gouvernement algérien soit en mesure de distribuer les tablettes dans le délai imparti. Par exemple, pour l’année scolaire 2024-2025 en cours, l’exécutif avait prévu de distribuer des tablettes à 1700 écoles primaires afin de porter le nombre d’établissements équipés à 5000. À ce jour, 3270 écoles ont été couvertes. Par ailleurs, certaines écoles restent encore exclues du programme. Une seule tablette par établissement peut s’avérer insuffisante pour répondre aux besoins pédagogiques. L’efficacité de cette initiative dépend également de la disponibilité d’une connexion Internet fiable dans les établissements, ainsi que des compétences numériques des enseignants et des élèves pour exploiter pleinement ces outils.
D’ailleurs, au cours de la conférence nationale sur l'évaluation de la transition numérique dans le secteur de l’éducation, plusieurs défis ont été soulignés. Les participants ont notamment souligné qu’il fallait sensibiliser « aux risques de cybersécurité pour garantir un environnement numérique sûr au sein des établissements éducatifs et développer une nouvelle version du système d'information du secteur en adéquation avec les exigences de la transformation numérique du pays et les aspirations de la communauté éducative », a relayé Algérie Presse Service (APS).
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement congolais accorde une attention particulière à la cybersécurité dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. À cet égard, un budget de 1,3 million de dollars a été attribué à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information pour l’année 2025.
L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE) a signé un protocole d’accord avec l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) le vendredi 25 avril. Les deux parties entendent conjuguer leurs efforts pour renforcer la sécurité des réseaux et du cyberespace national.
Ce protocole vise à optimiser la gestion des incidents de cybersécurité et à encourager le partage d’informations entre les deux institutions. Il inclut notamment l’échange sécurisé d’informations sur les incidents et menaces émergentes, la coordination des actions face aux incidents touchant les opérateurs télécoms, la création d’un comité paritaire pour une concertation continue, ainsi que le renforcement des capacités techniques et le développement de protocoles d’intervention conjoints.
« Ce partenariat s’est inscrit dans une vision plus large : celle d’un Congo numérique, résilient et souverain. Il a témoigné de notre engagement commun à construire un espace numérique de confiance, condition sine qua non du développement de notre économie numérique », a déclaré Louis-Marc Sakala (photo, à droite), directeur général de l’ARPCE. C’est d’ailleurs dans cette optique que le gouvernement a attribué un budget de 1,3 million de dollars aux activités de l’ANSSI en 2025. En octobre 2024, l’exécutif avait déjà organisé un séminaire de formation sur la cybersécurité à l’endroit des corps judiciaires et de répression.
Pour le moment, le Congo est classé comme un pays de quatrième zone en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». La catégorie Tier 4 regroupe des « pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100, montrant un engagement de base en matière de cybersécurité ». Le pays se débrouille bien dans les volets de cadre législatif et de coopération. Toutefois, il doit redoubler d’efforts en ce qui concerne les mesures techniques, l’organisation et le développement des capacités, avec des scores respectifs de 0,3/20, 3,9/20 et 0,72/20.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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