Les autorités mauritaniennes ambitionnent de digitaliser tous les secteurs de l’économie, y compris celui de la justice. Depuis mars 2025, les citoyens peuvent désormais demander et obtenir leur casier judiciaire en ligne.
Le gouvernement mauritanien entend intégrer le numérique dans la réforme de la justice. C’est l’une des orientations majeures issues de la réunion du Comité supérieur chargé de la réforme et du développement de la justice, présidée le mardi 20 mai par le chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani (photo).
Selon le communiqué publié après la réunion, plusieurs mesures sont prévues pour moderniser la justice. Il s’agit notamment de la réalisation d’une étude diagnostique afin d’identifier les besoins en équipements informatiques et en infrastructures numériques, de la mise en place d’un système en ligne pour le traitement des demandes de nationalité, ainsi que du développement de sites Internet dédiés aux tribunaux et aux services judiciaires.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition de transformation numérique du gouvernement mauritanien. L’exécutif cherche à intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services, renforcer la transparence administrative et stimuler le développement économique et social. Plusieurs services ont été numérisés au cours des derniers mois, dont la demande du casier judiciaire.
La numérisation du secteur de la justice est soutenue par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’organisme explique que les outils numériques peuvent améliorer l’efficacité, la transparence et l’accès à la justice. « Lorsqu’elle est mise en œuvre de manière stratégique, la justice numérique peut faire progresser l’État de droit et protéger les droits de l’homme, tout en renforçant l’efficacité des systèmes et institutions judiciaires. »
Le PNUD alerte cependant sur les risques liés à la numérisation. Les systèmes numériques peuvent exposer les données personnelles et judiciaires à des abus, notamment des atteintes à la vie privée, du piratage, la vente de données ou l’utilisation de données biaisées dans des outils prédictifs. À cela s’ajoutent des obstacles d’accès liés à la faible couverture Internet, au manque d’équipements compatibles, au coût des services numériques ou encore à l’insuffisance des compétences nécessaires pour les utiliser.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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