Face aux mutations technologiques mondiales, le Maroc fait le pari de l’intelligence artificielle pour moderniser ses services, stimuler son économie et renforcer sa position comme hub numérique régional.
Le Maroc a clôturé, le jeudi 3 juillet, les premières Assises nationales de l’intelligence artificielle, organisées à Rabat sous la présidence de la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite). À cette occasion, neuf protocoles d’accord ont été signés avec des partenaires nationaux et internationaux, affirmant la volonté du royaume de faire de l’intelligence artificielle un levier de développement, de souveraineté numérique et d’inclusion.
✍️ Le #PNUD et le @Ministere_TNRA ont signé un accord pour promouvoir une transformation numérique inclusive, éthique et centrée sur l’humain en Afrique et dans les États arabes. Une autre étape pour favoriser la réalisation des #ODD grâce à l’innovation. 🌍🤝
— PNUD Maroc (@PNUDMaroc) July 3, 2025
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Parmi les principaux accords figurent notamment des partenariats avec plusieurs ministères marocains : celui de l’Éducation nationale, pour intégrer le numérique dans les programmes scolaires ; celui de l’Inclusion économique, en vue d'exploiter le potentiel de l’IA pour stimuler l’emploi ; et celui de la Transition énergétique, pour promouvoir le déploiement de centres de données durables. Un autre protocole a été conclu avec l’Université Mohammed VI Polytechnique afin de renforcer la souveraineté numérique et former des compétences nationales.
D’autres partenariats ont été signés avec le Crédit Agricole du Maroc, pour favoriser l’inclusion numérique en milieu rural ; avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), pour promouvoir une numérisation inclusive en Afrique et dans le monde arabe ; avec l’Organisation de la Coopération Numérique (DCO), pour développer des infrastructures numériques durables ; ainsi qu’avec l’initiative internationale « Current AI » pour défendre une intelligence artificielle éthique, inclusive et sécurisée. Un centre d’excellence baptisé Al Jazari Institute verra également le jour à Nador, avec pour mission de former, innover et intégrer l’IA dans les secteurs stratégiques de l’économie marocaine.
Ces engagements s’inscrivent dans la stratégie nationale « Digital Morocco 2030 », lancée en septembre 2024, qui vise à transformer le pays en hub numérique régional. Cette feuille de route ambitieuse prévoit la création de 240 000 emplois directs dans le secteur du numérique à l’horizon 2030, la généralisation des services publics dématérialisés et la structuration d’une économie digitale robuste. L’intelligence artificielle y est identifiée comme un pilier stratégique, intervenant dans de nombreux domaines : éducation, inclusion, santé, agriculture, énergie ou encore administration.
À travers ces accords, le Maroc ambitionne une montée en compétences de ses ressources humaines, une dynamisation de son tissu économique, notamment des TPE, PME et start-up, ainsi qu’une amélioration de la qualité des services publics par l’adoption des technologies d’IA. La priorité est donnée à la formation, à la recherche appliquée, au développement de contenus pédagogiques numériques et à la création de plateformes d’analyse du marché de l’emploi. Une attention particulière est également accordée à l’égalité des chances, à l’inclusion des zones rurales, ainsi qu’à la durabilité environnementale des infrastructures numériques.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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