Face aux défis de modernisation administrative, la Guinée explore des solutions numériques pour optimiser ses processus. Cette démarche marque un tournant dans la gestion des ressources publiques, avec un accent sur l'innovation et la collaboration internationale.
La Guinée s’inspire du modèle rwandais pour mettre en place son tout premier système numérique de passation des marchés publics. Un nouvel accord stratégique a été signé à cet effet entre le gouvernement guinéen et la Rwanda Cooperation Initiative (RCI) le mercredi 20 novembre, lors d’une réunion présidée par le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah.
Le Rwanda et la Guinée signent un accord stratégique pour moderniser et digitaliser le système des marchés publics en Guinée pic.twitter.com/fk25ryZo5F
— RwandainGuinea (@RwandainGuinea) November 24, 2024
« Nous avons une expertise avérée dans la digitalisation des marchés publics, notamment dans la gestion des finances publiques, et c’est cette expérience que nous souhaitons partager avec la Guinée. Nous avons signé ce contrat pour formaliser notre engagement et accompagner le pays dans la mise en place de ce système numérique », a déclaré Patricie Uwase, directrice générale de la Rwanda Cooperation Initiative.
La signature de ce contrat s’inscrit dans la continuité d’une collaboration amorcée en 2023 entre la RCI et la Guinée, visant à tirer parti de l’expertise rwandaise dans le cadre du projet E-Procurement. Porté par le président de la transition, Mamady Doumbouya, ce projet a pour objectif d’améliorer la transparence, de renforcer l’efficacité des procédures administratives et d’optimiser la gestion des ressources publiques. Il représente également une arme essentielle dans la lutte contre la corruption, qui reste un problème majeur dans la gestion des marchés publics en Guinée, souvent critiquée pour son opacité et ses pratiques douteuses.
Grâce à ce système numérique, le processus d’approvisionnement sera non seulement simplifié, mais aussi mieux contrôlé, garantissant ainsi une traçabilité des transactions. En outre, la numérisation des marchés publics permettra de réduire les délais et les coûts associés, tout en favorisant la confiance des investisseurs étrangers, attirés par des pratiques administratives transparentes et modernes.
En s’appuyant sur l’expérience reconnue du Rwanda, la Guinée espère poser les bases d’une gouvernance efficace et transparente. Si cette initiative est menée à bien, elle pourrait redéfinir les standards de gestion des marchés publics en Afrique de l’Ouest et faire de la Guinée un exemple à suivre en matière d’innovation numérique et de lutte contre la corruption. Le gouvernement vise une mise en œuvre rapide, avec pour objectif que, dès le 1er janvier prochain, tous les plans de passation des marchés publics soient entièrement numérisés.
Samira Njoya
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Les Etats du Nigeria multiplient les initiatives à leur niveau pour accélérer leur transformation numérique dans le cadre de l’objectif du gouvernement fédéral. L’Etat d’Anambra a validé, plus tôt ce mois, un projet de déploiement d'une plateforme de gestion des données.
Le gouvernement de l’Etat de Bauchi au Nigeria s’est associé à la société publique Galaxy Backbone (GBB), spécialisée dans la fourniture de solutions et produits TIC, pour renforcer l’infrastructure numérique et généraliser l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) à travers l’Etat. Les deux parties ont signé un protocole d’accord à cet effet la semaine dernière.
Ce partenariat vise à améliorer la connectivité, développer les compétences locales en TIC, fournir des services de conseil spécialisés et proposer des solutions TIC hébergées. Ces initiatives visent à moderniser la gouvernance et à optimiser la prestation des services publics dans l’Etat de Bauchi. Pour atteindre ces objectifs, GBB s’appuiera notamment sur ses centres de données situés à Abuja et Kano.
La signature de ce protocole d’accord s’inscrit dans la vision du gouverneur Bala Abdulkadir Mohammed de transformer l’Etat en « un pôle d'innovation numérique, garantissant une gouvernance efficace et une meilleure prestation de services pour nos citoyens ». Par exemple, l’Etat travaille à la transformation numérique de son système éducatif avec la mise en place d’un système d'information sur la gestion des enseignants (TMIS) et d’un système d'information sur la gestion de l'éducation.
« Il est attendu que cette collaboration permette de renforcer les infrastructures TIC de l'Etat, grâce aux ressources et à l'expertise de GBB, d'approfondir les services de formation et de conseil, tout en favorisant la croissance économique, attirant des investissements, créant des emplois, et stimulant les opportunités économiques par une connectivité numérique et une prestation de services améliorées au sein de l'Etat », a déclaré GBB dans un communiqué.
Cette initiative pourrait également contribuer à la transformation numérique générale du Nigeria alors que l’économie numérique en Afrique devrait valoir au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental, selon une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google. Dans ce pays, le secteur des TIC a contribué à hauteur de 19,78% au PIB réel au deuxième trimestre 2024 selon les données de la National Bureau of Statistics (NBS).
Isaac K. Kassouwi
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Avec l’essor des technologies numériques, les Parlements africains intensifient l’adoption de solutions innovantes pour améliorer leur efficacité. Toutefois, la fracture numérique reste une réalité préoccupante, mettant en lumière la nécessité de redoubler d’efforts.
L’Afrique du Sud (8 sur 10), le Zimbabwe (8), le Sénat du Burundi (7), le Maroc (7) et Maurice (7) figurent en tête des Parlements africains affichant les indices de maturité numérique les plus élevés du continent. Ces données proviennent d'un nouveau rapport publié en octobre 2024 par l'Union interparlementaire (UIP), une organisation mondiale des Parlements des Etats souverains. Le rapport s’appuie sur les réponses recueillies auprès de 115 Parlements ou Chambres dans 86 pays, ainsi que d’organisations parlementaires supranationales.
Intitulé « Rapport mondial 2024 sur l’e-Parlement », le document propose une analyse approfondie de l’utilisation des technologies numériques dans les Parlements mondiaux à travers un indice de maturité numérique, un outil innovant d’analyse comparative. Ce dernier évalue les Parlements selon six domaines clés : la gouvernance, la stratégie et la gestion numérique ; les infrastructures ; les systèmes parlementaires ; le soutien aux utilisateurs ; les contenus numériques et publications ; la participation des citoyens.
« L’objectif de l’analyse comparative n’est pas de dresser un tableau de classement des bons ou mauvais parlements. Il s’agit plutôt d’accompagner la prise de décision stratégique sur l’utilisation des technologies numériques en mettant en évidence les facteurs pouvant affecter la maturité », souligne l’UIP.
Outre les leaders du classement, la Tunisie (6), l’Assemblée nationale du Burundi (5) et le Malawi (5) se distinguent avec des scores supérieurs ou égaux à 5 sur 10. Cependant, l’Afrique subsaharienne reste sous-représentée dans les rangs des plus avancés. Selon l’UIP, 50 % des Parlements de la région figurent parmi les 30 institutions les moins performantes en matière de maturité numérique. Cette situation est attribuable à un manque d’initiatives de modernisation, à des investissements insuffisants dans les nouveaux systèmes numériques et à l’absence de programmes de transformation numérique ambitieux.
En bas du classement, les Parlements de pays comme Djibouti, le Lesotho, Madagascar et la République centrafricaine affichent une moyenne d’indice de maturité numérique de 1 sur 10, mettant en lumière des écarts significatifs dans l’adoption des technologies numériques.
Pour combler ces lacunes, le rapport recommande, entre autres, aux institutions et aux gouvernements d’élaborer des visions stratégiques claires et des stratégies numériques globales ; d’allouer des ressources financières, humaines et technologiques adéquates ; de mettre en place des cadres rigoureux de gouvernance ; d’investir dans le renforcement des capacités ; de privilégier la participation citoyenne ; et de renforcer la collaboration interparlementaire.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle générative est présentée comme un levier stratégique pour accélérer la transformation numérique des Parlements, en offrant la possibilité d’obtenir des informations précieuses et d’améliorer l’accessibilité des procédures parlementaires.
Samira Njoya
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Le gouvernement de l’Etat veut intégrer les technologies de l’information et de la communication à tous les secteurs de l’économie. En amont, l’exécutif œuvrait déjà pour le renforcement de l’infrastructure numérique, notamment avec un projet de point d’échange Internet.
L’Etat d’Anambra, au Nigeria, envisage de développer sa propre plateforme de gestion des données pour accélérer sa transformation numérique. D’un budget estimé à 97,08 millions de nairas (environ 57 200 $), le projet a été approuvé la semaine dernière lors de la réunion du Conseil exécutif de l’Etat.
« En permettant une meilleure intégration des données entre les secteurs, cette plateforme garantira que les informations essentielles soient accessibles en temps réel pour les décideurs, favorisant ainsi une gouvernance basée sur les données », Law Mefor, commissaire à l’information d’Anambra.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition des autorités d’Anambra d’exploiter la technologie pour améliorer la gouvernance et le développement. Avec sa vision stratégique dénommée « Tout sur la technologie et la technologie partout », le gouvernement veut mettre en place une économie numérique qui attire les investisseurs clés, les innovateurs et les entreprises.
Pour concrétiser ses ambitions numériques, le gouvernement d'Anambra a multiplié les initiatives pour moderniser les infrastructures numériques. En août 2023, il a supprimé les frais de droit de passage afin d’accélérer le déploiement de la fibre optique. En juillet 2024, il a lancé un vaste projet visant à déployer 2 400 km de fibre optique, notamment pour son projet de Wi-Fi gratuit dans tout l’Etat. Par ailleurs, il prévoit de doter l'Etat d’autres infrastructures numériques essentielles, notamment un point d’échange Internet (IXP).
Cette initiative devrait contribuer à la transformation numérique du Nigeria alors que l’économie numérique en Afrique devrait valoir au moins 712 milliards $ en 2050, soit 8,5 % du PIB continental, selon une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google. Cependant, il faut rappeler que le calendrier du développement et de mise en œuvre de la plateforme de gestion des données n’est pas encore connu.
Isaac K. Kassouwi
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Entre 2022 et 2024, la moyenne des scores des pays africains à l’indice de développement de l’administration en ligne a progressé de 4,8%, passant de 0,4054 à 0,4247. Djibouti suit la cadence et multiplie les efforts pour dématérialiser le plus de services possibles.
Les autorités djiboutiennes ont annoncé le jeudi 14 novembre le lancement de la phase pilote du projet de plateforme numérique pour le permis de construire. Le but est de simplifier et d’accélérer le processus d’octroi de ces permis aux particuliers et aux entreprises dans le pays.
Cette phase intervient après l’annonce lors de la 8e séance du Conseil des ministres, en mai 2024, de la mise en place du projet d'e-permis de construire. La plateforme devrait faire partie intégrante du portail national des services en ligne où l’on retrouve un certain nombre de services publics dématérialisés. A la recherche de partenaires techniques et financiers pour atteindre ces objectifs, le gouvernement djiboutien s’est rapproché plus tôt dans la semaine de l’Union européenne dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway ».
La mise en place de l'e-permis de construire s’inscrit dans le cadre du projet « Djibouti Fondement Numérique », dont l’un des objectifs est d’accélérer la transformation numérique du pays. Dans un rapport publié en septembre dernier, les Nations unies positionnent Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1. Par contre, le pays dispose d’un indice des services en ligne (une des composantes de l’EGDI) faible qui s’est établi en 2024 à 0,2092.
Au cours de cette phase pilote, le document sera délivré dans un délai de sept jours, selon le portail national des services en ligne de Djibouti. Les dépôts pourront être effectués du samedi au jeudi entre 7h et 14h.
Adoni Conrad Quenum
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La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement djiboutien. L’exécutif ambitionne de transformer le pays en un hub technologique à l’horizon 2035.
Le gouvernement djiboutien veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne (UE) pour accélérer la transformation numérique du pays. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre entre Mariam Hamadou Ali, ministre déléguée chargée de l’Economie numérique et de l’Innovation, et Denisa-Elena Ionete, ambassadrice de l’UE dans le pays.
La coopération s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement « Global Gateway » de l’Union européenne qui vise à faire avancer la double transition numérique et verte et fournir des connexions fiables et durables aux pays partenaires. Les projets discutés comprennent l’e-permis, l’e-cabinet, la cybersécurité et la formation numérique.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) classe Djibouti au 17e rang africain sur 47 pays en matière de développement des TIC, avec un score de 61,6 sur 100. Le pays a perdu une place par rapport à 2023 où il occupait la 16e place avec un score de 63,6. De plus, l’Organisation des Nations unies (ONU) classe Djibouti dans le groupe des pays ayant un indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) intermédiaire, avec un score de 0,2911 sur 1.
En matière de cybersécurité, l’UIT classe Djibouti dans la catégorie Tier 4, « témoignant d’un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions impulsées par le gouvernement ». Par exemple, l’UIT considère « les mesures législatives » comme le point fort de Djibouti, mais des efforts restent à faire dans les volets suivants : « mesures techniques », « mesures organisationnelles », « mesures de développement des capacités », et « mesures de coopération ».
Le soutien de l’UE devrait contribuer à la réalisation du projet « Djibouti Fondement Numérique », déjà soutenu par la Banque mondiale. Ledit projet vise notamment à faire du pays un hub technologique à l’horizon 2035, grâce à la promotion des services numériques et à la mise en place d’un environnement propice pour les investissements du secteur privé dans les TIC.
Isaac K. Kassouwi
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Au début de l’année, les autorités algériennes ont lancé la numérisation du registre national agricole. Les objectifs ont été atteints avant la fin de l’année civile en cours.
Mohamed Yazid Hambli, président de la Chambre nationale d’agriculture, a annoncé le dimanche 3 novembre la numérisation du registre national agricole (RNA). L’annonce a été faite lors de la cérémonie inaugurale de la deuxième édition du Salon national du matériel, des produits agricoles, de l’élevage, de l’industrie agroalimentaire et de la réfrigération dans la ville de Mascara.
« L’opération inhérente à la numérisation du registre national agricole, lancée au début de l’année écoulée est concrétisée par la Chambre nationale d’agriculture, est totalement achevée. [...] La numérisation du RNA a permis de délivrer des cartes numériques aux agriculteurs des 58 wilayas », indique Mohamed Yazid Hambli (photo, au centre).
Dans un contexte de transformation numérique, l’Algérie, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, utilise le numérique comme moteur de développement depuis 2019. Cette démarche a permis au pays de progresser sur divers indicateurs numériques. En effet, selon l’Union internationale des télécommunications, l’Algérie a atteint un score de 80,9 à l'indice de développement des TIC en 2024, contre 77,8 en 2023, illustrant une avancée notable dans le secteur technologique.
La numérisation du registre national agricole (RNA) en Algérie comporte des défis importants. D'une part, les agriculteurs et les agents locaux ont besoin d'une formation pour maîtriser les outils numériques. D'autre part, des problèmes d'accès aux réseaux de télécommunications en zones rurales limitent la connectivité, et des mesures robustes sont nécessaires pour protéger la confidentialité et la sécurité des données sensibles des agriculteurs. Ces obstacles pourraient limiter l'efficacité de cette initiative si des solutions ne sont pas mises en place pour les surmonter.
Si ces défis sont surmontés, la numérisation du registre national agricole pourra transformer la gestion des ressources agricoles, notamment par le suivi des terres, des cultures et des ressources en eau. Cela permettrait de mieux cibler les aides et subventions en fonction des besoins réels des agriculteurs et d'améliorer la transparence des chaînes de production. En facilitant une gestion plus précise et en rendant le secteur agricole plus transparent, cette initiative contribuerait à un développement agricole plus durable et équitable.
Adoni Conrad Quenum
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La numérisation de l’administration progresse sur le continent. Selon les Nations unies, la Guinée a vu son score passer de 0,2955 en 2022 à 0,4006 en 2024. Le pays reste pourtant en retard dans ce domaine, et les autorités intensifient leurs efforts pour combler le déficit.
Le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises a récemment annoncé le lancement le 13 novembre prochain d’une plateforme de gestion des documents administratifs (PLAGED). L’objectif est de faciliter la réalisation des procédures administratives pour les populations.
Cette initiative survient quelques mois après l'appel à la mobilisation générale du Premier ministre guinéen, Bah Oury, concernant la situation du pays en matière de dématérialisation des procédures administratives. Selon lui, la Guinée accuse un retard dans ce domaine, qu'il attribue à une méconnaissance de l'évolution rapide du secteur numérique. D’après le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée a un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant ainsi au 29e rang sur le continent. En 2022, ce score était de 0,2955.
Selon le même document, le pays affiche un indice des services en ligne de 0,4808. Cet indice, qui fait partie intégrante de l’EGDI, évalue les caractéristiques techniques des sites web nationaux, ainsi que les politiques et stratégies d'administration en ligne appliquées, tant au niveau général que sectoriel, pour la fourniture de services.
Pour rappel, en avril dernier, les autorités guinéennes ont lancé les initiatives « e-Learning » et « e-Conseil » pour moderniser les processus administratifs en offrant des outils de formation et de gestion innovants. Dans la même dynamique, la mise en place de PLAGED vise à faciliter l'atteinte des objectifs définis dans le document de stratégie numérique du gouvernement.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement ghanéen multiplie les initiatives pour combler le fossé de compétences numériques dans le pays. L’exécutif a récemment révélé qu'il prévoyait de lancer un fonds de 5 millions $ pour promouvoir l’innovation technologique.
Ursula Owusu-Ekuful (photo à gauche), ministre de la Communication et de la Numérisation, a lancé la semaine dernière le programme « eSkills4Jobs » qui vise à doter plus de 5000 jeunes Ghanéens de compétences numériques essentielles. Ledit programme met l’accent sur les femmes issues de communautés marginalisées et les personnes en situation de handicap. Il est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement, la Banque mondiale et le Ghana-India Kofi Annan Centre of Excellence in ICT.
« L’économie numérique est là pour rester, et nous devons nous assurer que personne n’est laissé pour compte. eSkills4Jobs mettra l’accent sur la mise en place de programmes de formation adaptés, de mentorats et de l’accès aux ressources pour permettre aux participants de développer des compétences pertinentes », a déclaré Mme Owusu-Ekuful.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’objectif du gouvernement ghanéen de former 1 million de jeunes aux compétences numériques de répondre à la demande de main-d’œuvre qualifiée dans un contexte de transformation numérique. Selon la Société financière internationale (SFI), 20 % des entreprises ghanéennes ne recrutent qu’à l’étranger pour les compétences numériques, principalement parce qu’elles ne trouvent pas de talents locaux qualifiés. La Banque mondiale estime qu’environ 625 millions d’Africains auront besoin de compétences numériques d’ici 2030.
Le gouvernement ghanéen estime que les compétences acquises à travers l’initiative « eSkills4Jobs » amélioreront non seulement l’employabilité individuelle, mais contribueront également à la croissance globale de l’économie ghanéenne. Des données de la Banque mondiale datant de 2022 montrent que 3,1 % de la population active ghanéenne est au chômage.
Isaac K. Kassouwi
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Le processus de transformation numérique suit son cours au Mali. Les autorités s’attaquent à la numérisation d’un secteur stratégique, ce qui contribuera à faciliter le quotidien des populations.
Les autorités maliennes ont mis en place un Plan stratégique national de santé numérique (PSNSN) sur la période 2024-2028, a-t-on appris récemment de plusieurs médias locaux. La mise œuvre de ce plan, dont le but est d’améliorer l’accès aux soins de santé spécialisés de qualité à l’horizon 2028, nécessitera un montant de 35 millions $.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international ou encore l’Organisation mondiale de la santé sont autant de partenaires qui soutiennent le Mali dans ce projet.
« Ce plan est un levier essentiel pour moderniser notre système de santé et répondre aux besoins des populations maliennes », a indiqué Assa Badiallo Touré (photo), ministre de la Santé et du Développement social.
Le lancement de cette initiative intervient quelques jours après le dévoilement de la feuille de route du gouvernement 2024-2028. Le PSNSN s’inscrit dans le cadre général de l’accès universel aux soins de santé primaires et soins de santé spécialisés pour toute la population du pays. Il s’inscrit également dans la stratégie de transformation numérique du Mali soutenue par la Banque mondiale.
Cependant, il faut souligner que l’un des défis auxquels fera face ce projet est l’interopérabilité des systèmes d’information de santé. Pour cela, le document suggère une centralisation des informations pour faciliter l’accès des dossiers médicaux des patients aux professionnels de santé de manière sécurisée. Par ailleurs, la modernisation des infrastructures de santé, la mise en place des solutions de télémédecine ou encore la création d’une base de données nationale de santé sont autant de composantes qui constituent le PSNSN.
Adoni Conrad Quenum
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La crise de la Covid-19 a révélé, en Afrique comme ailleurs, la puissance du numérique au service de l'éducation. Depuis, les gouvernements africains mettent en place des initiatives pour favoriser son développement et améliorer l'accès à une éducation de qualité pour tous.
La ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Mariatou Koné (photo, au centre), a procédé, le jeudi 24 octobre, à la présentation et au lancement officiel de la Stratégie nationale de digitalisation de l'éducation en Côte d'Ivoire (SNDECI). Cette feuille de route, issue des recommandations des Etats généraux de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (EGENA), traduit l’engagement du gouvernement à hisser le système éducatif ivoirien parmi les plus performants au monde dans les cinq prochaines années.
« L’éducation numérique vient en appui aux enseignements classiques et permettra d'améliorer de manière significative la qualité de notre système éducatif, sans se substituer à l'enseignement en présentiel. En intégrant les technologies modernes dans nos écoles, nous réduisons les inégalités géographiques, sociales et économiques, permettant ainsi au système éducatif de fournir un enseignement plus interactif et attractif à chaque enfant, où qu’il soit », a déclaré Mariatou Koné.
La nouvelle stratégie s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement numérique 2021-2025 et du plan national de développement du pays, qui visent à transformer l’économie ivoirienne par l’intégration des technologies numériques dans tous les secteurs, y compris l’éducation. Elle repose sur trois piliers, à savoir les infrastructures, l’organisation et la formation. Sa mise en place, estimée à 220,7 milliards FCFA (364 millions $), inclura la formation des enseignants et du personnel administratif, l’acquisition de matériel numérique et l’installation d’infrastructures technologiques modernes dans les écoles.
La mise en œuvre de cette stratégie devrait apporter plusieurs bénéfices au pays, en renforçant l’accessibilité et l’équité du système éducatif. Elle permettra de combler les écarts de qualité entre les régions, en particulier dans les zones rurales, et de fournir aux élèves les compétences numériques nécessaires pour réussir dans une économie en transformation.
Selon les projections des Nations unies, la population africaine atteindra 2,4 milliards de personnes d'ici 2050, dont plus de la moitié aura moins de 25 ans. Cette jeunesse représente une opportunité majeure pour l'Afrique, mais cela souligne également l'urgence de développer des systèmes éducatifs modernes et inclusifs, capables de répondre aux besoins d'une main-d'œuvre numérique et d'encourager une croissance économique durable sur le continent.
Samira Njoya
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Le Maroc multiplie les actions pour s’imposer comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Après la mise en service de plusieurs plateformes numériques, l’heure a est au bilan dans certains secteurs.
Abdellatif Ouahbi (photo), ministre marocain de la Justice, a annoncé le lundi 21 octobre à la Chambre des représentants la délivrance de 51 000 extraits de casier judiciaire en ligne sur 60 613 demandes depuis janvier 2024. Il a également fait état de 6727 demandes électroniques enregistrées pour l'obtention du document de la nationalité marocaine à distance.
Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre des premiers bilans après la mise en service de nombreuses plateformes numériques pour le compte du ministère de la Justice. Abdellatif Ouahbi a également signalé lors de cette assemblée que l’Etat a perçu 16 millions de dirhams (environ 1,6 millions $) grâce au service de paiement électronique des amendes pour les infractions et délits signalés par radar fixe. La plateforme de suivi des affaires et des dossiers des tribunaux a eu 23 millions de visiteurs en 2023 et 12 millions entre janvier et juillet 2024.
La numérisation du secteur judiciaire marocain progresse dans le cadre du plan « Digital Morocco 2030 », qui vise à faire du numérique un levier de développement social et économique. Ce plan ambitionne de positionner le Maroc comme leader africain de la numérisation des services publics d'ici 2030, avec l'objectif de figurer parmi les 50 premiers pays au monde dans ce domaine.
Selon le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », le Maroc pointe au 4e rang continental à l’indice de développement de l’administration en ligne avec un score 0,6841 sur 1, devant les Seychelles (0,6773) et derrière la Tunisie (0,6935).
Adoni Conrad Quenum
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En juillet dernier, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé un programme pour former les jeunes aux métiers numériques. Quelques mois après le lancement, les autorités font le point.
Les autorités éthiopiennes ont fait former 31 000 éthiopiens au codage en trois mois. C’est ce qu’a récemment déclaré Belete Mola (photo), ministre de l’Innovation et de la Technologie. Il a fait cette déclaration lors de l’examen des résultats de l’année fiscale écoulée.
Selon Belete Mola, « plus de 246 000 citoyens ont été enregistrés et suivent la formation, et 31 000 d'entre eux ont été certifiés. Les jeunes qui sont formés en tant que codeurs et les start-up qui sont engagées dans le secteur de la technologie et qui ont un potentiel créatif seront soutenus d'une manière spéciale ».
L’initiative « 5 millions de codeurs éthiopiens » a été lancée en juillet dernier par le Premier ministre, Abiy Ahmed, en partenariat avec les Emirats arabes unis. Elle s’inscrit dans le cadre du plan « Digital Ethiopia 2025 » et a pour but de former dans les domaines de la programmation, du développement d'applications Android, de la science des données et des compétences numériques fondamentales en intelligence artificielle.
Pour rappel, les autorités éthiopiennes veulent faire du pays un hub technologique important de l’Afrique de l’Est. Selon la Banque mondiale, près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Avec l’initiative « 5 millions de codeurs éthiopiens », la jeunesse éthiopienne devrait être préparée à relever ce défi.
Adoni Conrad Quenum
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Dans le but de réaliser la couverture sanitaire universelle pour ses populations, les autorités ghanéennes misent sur diverses solutions technologiques. Elles ont parié sur un partenariat public-privé pour atteindre leur objectif.
Les autorités ghanéennes vont procéder le mercredi 16 octobre au lancement du système électronique de gestion de la santé. Baptisée E-Health, elle permettra de créer des dossiers électroniques des patients accessibles dans tous les hôpitaux du pays.
La mise en place de la solution est un partenariat public-privé entre le ministère ghanéen de la Santé et Lightwave e-Health Solutions, une entreprise américaine opérant dans l’e-santé.
« A l'avenir, les dossiers médicaux et les antécédents des patients seront rassemblés dans une base de données unique, accessible par n'importe quel hôpital en réseau lors de la visite d'un patient. Cet effort de numérisation a permis d'accroître l'efficience, l'efficacité et la productivité de la prestation de services dans nos établissements de santé », a indiqué Mahamudu Bawumia (photo), vice-président du Ghana.
Ce lancement intervient quelques mois après celui des solutions de livraison de fournitures médicales par drones et d’achat de médicaments en ligne dans les pharmacies. Il s’inscrit dans le cadre du document de politique et de stratégie en matière de santé numérique 2023-2027, dont le but est de permettre à toutes les communautés du Ghana d’accéder aux soins de santé opportuns, de qualité et complets grâce à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Selon le ministère de la Santé, l’utilisation de ce nouveau système devrait permettre d’effectuer des économies annuelles moyennes de 50 000 euros (54 000 USD) à 300 000 euros, ainsi qu'une amélioration de 35 à 40 % des temps d'attente pour les patients dans les centres de santé et les hôpitaux de district. En ce qui concerne les hôpitaux régionaux et universitaires, ils devraient enregistrer une amélioration de plus de 40 % des temps d'attente.
Adoni Conrad Quenum
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