Avec l’accélération de la transformation numérique en Afrique, la mise en place d’un cyberespace sûr est devenue incontournable. Les autorités des pays du continent font le nécessaire pour assurer la sécurité de tous sur la toile.
Le Parlement béninois a voté, mardi 23 janvier, une loi autorisant la ratification de la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Cette décision permettra à l’Etat béninois de lutter efficacement contre la cybercriminalité.
La Convention de Malabo vise à renforcer et harmoniser les législations des pays africains et celles des Communautés économiques régionales dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, tout en respectant les libertés fondamentales, les droits de l’homme et des peuples pour, entre autres, faciliter la mise en place d’un cyberespace sûr. Cette notion est devenue indispensable depuis la pandémie de la Covid-19 où la plupart des pays du continent se sont engagés sur la voie de la transformation numérique. Ainsi, la composante cybersécurité est devenue importante, ce qui a favorisé l’entrée en vigueur de ladite convention en octobre dernier après la ratification de la Mauritanie.
Le Bénin rejoint ainsi les 15 autres Etats africains à avoir ratifié cette convention adoptée en 2014 dans la capitale équato-guinéenne. Son entrée en vigueur a été retardée toutes ces années car, selon son article 36, au moins quinze pays devraient d'abord la ratifier. En plus du Bénin, il y a l’Angola, le Togo, le Sénégal, le Rwanda, la Namibie, le Niger, Maurice, le Mozambique, le Ghana, la Zambie, la République démocratique du Congo, le Cap-Vert, la Guinée, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie.
Pour rappel, les parlementaires béninois ont également donné leur accord pour la ratification de la Convention de Budapest sur la cybercriminalité. Elle dispose d’un cadre international qui permet aux praticiens des Etats parties de mettre en commun leur expérience et de nouer des relations favorisant la coopération dans des affaires spécifiques, notamment en situation d’urgence, au-delà des dispositions précises prévues dans cette Convention.
Adoni Conrad Quenum
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A Madagascar, l'identification des individus demeure un défi. En introduisant un système numérique, le gouvernement ambitionne de simplifier les procédures d'identification, renforcer la transparence, et améliorer l'efficacité des services publics tout en optimisant la gestion des données nationales.
Le ministre malgache du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), Tahina Razafindramalo (photo, à gauche), a annoncé le vendredi 19 janvier la mise en œuvre prochaine du projet de carte d’identité nationale numérique pour les individus de 15 ans et plus. S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse, le ministre a déclaré que la production débuterait dès le mois de juin dans plusieurs régions du pays.
« La Grande Île s’engage ainsi dans ce processus fastidieux que de renouveler les papiers d’identité. Un casse-tête auquel certains pays ont dû faire face, tels que la Tunisie ou la Grèce, qui sont récemment passés à la carte d’identité biométrique », a indiqué le ministre.
Le projet, financé à hauteur de 140 millions de dollars par la Banque mondiale, comprend des étapes telles que l'enrôlement biométrique, la collecte de données biographiques, la mise sur pied d’un système d’identification numérique, la production des cartes biométriques entre autres. Il s'inscrit dans le cadre de la politique de simplification de l'administration du gouvernement malgache, conformément au Plan stratégique du numérique 2023-2028. L'objectif global est de centraliser les données pour faciliter le recensement et l'enregistrement massif de la population.
Selon l'UNICEF, environ un quart des enfants de moins de 18 ans à Madagascar ne possèdent pas d'acte de naissance, soit environ 2,5 millions d'enfants. Environ un million d'adultes ne sont pas enregistrés, les rendant invisibles sur le plan administratif. Ces lacunes sont en partie dues à la méconnaissance des procédures et à des problèmes structurels au sein de l'administration.
Une fois le projet mis en œuvre, l'identifiant unique et la carte d'identité biométrique permettront de retracer toute la vie d'un individu, prévenir la duplication d'identité, notamment lors des élections, et faciliter l'accès aux divers documents administratifs grâce à la numérisation des services publics en cours.
Samira Njoya
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De plus en plus de pays africains veulent miser sur l’écosystème technologique pour booster leur économie numérique. Pour cela, les Etats collaborent avec diverses entités pour offrir aux acteurs tech locaux de nombreuses opportunités.
Global Innovation Initiative Group (GIIG), une entité opérant dans le secteur technologique et basée à Port-Louis à Maurice, a annoncé le vendredi 19 janvier la signature d’un partenariat avec le ministère éthiopien de l'Innovation et de la Technologie, celui du Travail et des Compétences et l'institut de développement de l'entrepreneuriat (EDI). L’objectif est de soutenir l’Ethiopie en tant que start-up nation en devenir sur le continent.
« L'EDI et le GIIG ont un objectif commun : découvrir, développer et mettre à l'échelle des solutions qui ont un impact sur certains des défis les plus tenaces du monde, avec pour mission de créer un écosystème d'innovation entrepreneuriale dynamique, résilient et authentiquement éthiopien. En tant que partenaires, nous pouvons diriger avec un plus grand sens de l'urgence, afin d'aider les communautés et les organisations à adopter le changement plus rapidement pour une transformation rapide », a indiqué Hassan Hussein, président-directeur général de l'EDI.
Ce partenariat intervient quelques mois après la tenue à Addis-Abeba de l’étape africaine des Global Startup Awards, un concours indépendant de l'écosystème des start-up couvrant 120 pays (dont 54 en Afrique) répartis en 12 régions. Les autorités éthiopiennes y ont vu une opportunité de réunir et d’accélérer les collaborations qui construisent de manière tangible les économies d'innovation locales, transfèrent les compétences d'avenir aux citoyens et inspirent les entreprises compétitives à l'échelle mondiale. De plus, ledit partenariat viendra renforcer les efforts des autorités qui, en octobre dernier, ont mis en place le Next Ethiopian Startup Initiative (NEST) pour soutenir le développement de l’écosystème local des start-up.
S’exprimant sur le sujet, Muferihat Kamil, ministre du Travail et des Compétences, a expliqué : « dans le cadre de l'initiative NEST, nous sommes déterminés à établir un partenariat à long terme avec GIIG et les Global Startup Awards Africa. Il est absolument essentiel que l'écosystème des start-up en Ethiopie devienne une priorité pour le pays. Nous devons construire nos économies non pas pour imiter mais pour diriger en tant qu'Africains, et les initiatives avec GIIG joueront un rôle important dans ce sens ».
Par ailleurs, il faut signaler que le pays a fait l’actualité ces dernières années à cause des coupures volontaires d’Internet sur fond de conflits dans certaines de ses régions et de manifestations des populations. Alors qu’en 2019, Internet a été coupé pendant 346 heures affectant 19,5 millions d’habitants et une perte de 56,8 millions $ pour le pays, ces chiffres ont explosé en 2023. Selon les données de la plateforme britannique Top10VPN, Addis-Abeba a coupé Internet pendant 14 910 heures, ce qui a affecté 29,8 millions $ pour une perte de 1,59 milliard $.
Adoni Conrad Quenum
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En décembre dernier, William Ruto s’est rendu en Inde pour une visite de trois jours. Plusieurs partenariats ont été noués entre les deux pays dont un dans le secteur technologique.
Dans un communiqué publié le jeudi 18 janvier, le gouvernement indien a approuvé le protocole d’accord signé le 5 décembre dernier avec les autorités kényanes et portant sur la coopération dans le domaine du partage de solutions numériques mises en œuvre à l'échelle de la population en vue d'une transformation numérique. L’accord entrera en vigueur à la date de signature des parties et le restera pendant une période de trois ans.
« Le protocole d'accord vise à promouvoir une coopération plus étroite et l'échange d'expériences et de solutions basées sur les technologies numériques dans la mise en œuvre des initiatives de transformation numérique des deux pays », indique le communiqué.
Le président William Ruto (photo, à gauche) s’était déplacé en Inde en décembre et, avec le gouvernement de Narendra Modi (photo, à droite), il avait signé un certain nombre de protocoles d’accord dont celui-ci sus-cité. Il veut faire du secteur numérique le fer de lance de l’économie kényane et pour cela, il multiplie les partenariats. Sur le continent, le Kenya dispose d’un écosystème technologique mature, ce qui attire de nombreux investisseurs. Les start-up du pays ont, d’après les données de la plateforme spécialisée américaine CB Insights dans son rapport « State of Venture » publié le 4 janvier dernier, levé environ 228 millions $ sur l’année 2023.
Pour rappel, de nombreux pays africains se sont tournés vers l’Inde pour solliciter son expertise dans le secteur de la technologie. Entre autres, on peut citer la Sierra Leone, le Gabon, Maurice ou encore le Nigeria ont signé des partenariats avec le pays du premier ministre Narendra Modi.
Adoni Conrad Quenum
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Le Kenya signe plusieurs accords avec l’Inde dont un dans l’économie numérique
Le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans le domaine de la gouvernance électronique au cours des dernières années. Le pays a lancé un certain nombre d'initiatives visant à améliorer la prestation de services et à renforcer l'engagement des citoyens via les canaux numériques.
Le gouvernement du Maroc a déjà numérisé plus de 600 services publics dont 300 dédiés aux citoyens, plus de 200 aux entreprises et 100 services destinés aux administrations publiques. La ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour (photo), l’a fait savoir récemment.
S’exprimant le lundi 15 janvier à la Chambre des représentants, la ministre a souligné la volonté du gouvernement de finaliser les projets numériques en cours. Ces projets comprennent la gestion du service public, la réforme de l'administration, la protection contre les contenus Internet préjudiciables, le soutien aux entreprises émergentes dans le cadre de la stratégie numérique nationale.
La ministre a également apporté quelques précisions sur la stratégie nationale de transition numérique « Maroc Digital » 2030, actuellement en cours d’approbation. La nouvelle stratégie s’articule autour de deux axes majeurs : la numérisation complète des services publics et la stimulation de l'économie numérique. Les objectifs incluent entre autres la création de 300 000 emplois et une contribution du secteur numérique au PIB national évaluée à 170 milliards de dirhams (17 milliards $).
Dans le but d'accroître la contribution de l'économie numérique au PIB à l'horizon 2030, le Maroc s'engage à labelliser 3 000 start-up, une nette augmentation par rapport aux 380 enregistrées en 2022. Sur le volet de la formation, la Stratégie prévoit la qualification annuelle de 45 000 talents dans le numérique, la reconversion de 50 000 jeunes vers les métiers du numérique, ainsi que l'accueil de 6 000 nouveaux talents numériques étrangers chaque année, entre autres initiatives.
Grâce à la numérisation totale des services envisagée dans la stratégie, le Maroc aspire à se hisser parmi les 50 premiers du classement de l’ONU sur l’e-gouvernance, alors qu'il occupe actuellement la 113e place. Le pays ambitionne ainsi de se profiler en tant qu'acteur majeur de l'économie numérique, prêt à créer des emplois, stimuler la croissance économique et améliorer la vie quotidienne de ses citoyens grâce à des services publics innovants et accessibles.
Samira Njoya
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L’économie numérique reste un défi à relever en République centrafricaine. Des actions sont mises en œuvre par le gouvernement pour réduire la fracture numérique et doter les jeunes en compétences numériques utiles dans le marché de l’emploi mondial.
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a procédé le lundi 15 janvier à l'université de Bangui à l’inauguration officiel d'un centre de formation digitale et incubateur start-up, ainsi qu'au lancement du haut débit en République centrafricaine (RCA).
Financé conjointement par l’Union européenne et la Banque africaine de développement (BAD), ledit centre vise entre autres à développer des compétences des jeunes en vue de créer des emplois et contribuer à la diversification de l’économie centrafricaine en favorisant l’émergence d’une économie numérique.
« Ce centre est un cadre de référence pour encadrer la montée de la fibre optique en Centrafrique. Il convient de noter que l'aboutissement de ce projet va ouvrir une possibilité à la RCA d'avoir accès à l'Internet à haut débit et devenir un pays intelligent, car l'accès à Internet est un moyen considérable pour le développement d'un pays », informe la Primature.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet de la dorsale à fibre optique nationale de la République centrafricaine, une composante du projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (Central African Backbone - CAB). Outre le centre de formation digitale qui a été lancé, le projet en RCA englobe également une plateforme de cybersécurité et de certification électronique, une assistance technique spécifique offerte au ministère centrafricain de l’Economie numérique, des Postes et Télécommunications pour la création de l’Agence centrafricaine de développement du digital, qui jouera un rôle clé dans le déploiement de la stratégie numérique du pays, entre autres.
Le nouveau centre est doté d'équipements numériques, d’une salle de formation, de plateaux techniques, de bureaux, d'un incubateur, d'un laboratoire de traitement de bases de données... Il servira de cadre aux jeunes Centrafricains pour concevoir, développer et mettre sur le marché des produits numériques pour répondre aux besoins de la population.
Samira Njoya
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L'année 2023 a connu une accélération du processus de numérisation en Algérie. Pour la nouvelle année, le gouvernement a placé à nouveau la gouvernance électronique au sommet de ses priorités.
Le Haut-Commissariat à la numérisation, un organe étatique chargé de concevoir et de mettre en œuvre la stratégie nationale de la numérisation en Algérie, et la filiale algérienne de Huawei télécommunications ont signé le mercredi 10 janvier un mémorandum d’entente à Alger.
Le mémorandum paraphé par Meriem Benmouloud, haut-commissaire à la numérisation, et Eason Yi le président-directeur général de Huawei Télécommunications Algérie, vise à renforcer la coopération, l’échange d’expériences, la formation et le développement des compétences dans le domaine de la transformation numérique.
Le nouveau partenariat s’inscrit dans le cadre du plan d’actions du Haut-Commissariat de la numérisation en vue de la préparation de la stratégie nationale de transformation numérique 2024-2029, avec une vision prospective de la numérisation de l'Algérie. Il intervient quelques mois après la création de cette institution ayant pour mission d’encadrer, d’organiser et de piloter les projets stratégiques liés à la transition numérique dans le pays.
Avec Huawei, il sera donc question d'échanger les compétences et les expériences en vue de la mise en œuvre prochaine des projets du Haut-commissariat de la numérisation dont l’élaboration d’un projet de loi sur la numérisation qui doit être finalisé au cours du premier trimestre de 2024.
Samira Njoya
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La 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations se déroule du samedi 13 janvier au dimanche 11 février. Les autorités ivoiriennes prennent diverses mesures pour s’assurer du bon déroulement de la plus grande fête du football africain sur la terre d’Eburnie.
L’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), en partenariat avec Côte d'Ivoire Computer Emergency Response Team (CI-CERT), a annoncé la semaine dernière la mise en place d’un dispositif de cybersécurité dans le cadre de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN). Baptisé « CyberCan 2023 », il a pour but de contribuer à la protection des données des citoyens, à la sécurisation des réseaux et systèmes d’information sensibles, à l’occasion de la CAN.
« Ce dispositif permettra non seulement de protéger les infrastructures associées à la CAN, mais également de sécuriser les données personnelles des participants, des supporters et de tous ceux qui contribuent au succès de cet événement », a indiqué Narcisse Ekissi, directeur de cabinet du ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation.
Réunissant 24 pays africains, la CAN est un événement majeur du continent africain qui attire plusieurs millions de personnes d'Afrique et du monde. A l’ère de la révolution technologique, il est important pour les autorités ivoiriennes de prendre les dispositions idoines pour aider à assurer, un tant soit peu, la sécurité des données personnelles et réduire les risques de cybermenaces et de cyberattaques. Selon l’indice mondial de cybersécurité 2020 publié par l’Union internationale des télécommunications, la Côte d’Ivoire occupe le 11e rang sur le plan continental avec une note globale de 67,82 sur 100.
« L’organisation d’événements populaires telle que la CAN pose d’énormes défis au nombre desquels la cybersécurité tient une place de choix. En effet, organiser la CAN n’est pas sans risques pour la sécurité du cyberespace national dans un contexte de digitalisation grandissante et de développement de l’infrastructure Internet », a expliqué Namahoua Touré, directrice générale de l’ARTCI.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques années, le gouvernement du Ghana a lancé des actions de numérisation pour terrasser la corruption, sécuriser les recettes fiscales et améliorer les conditions de vies des populations. Les premières retombées de ces opérations sont de plus en plus visibles.
Le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia (photo), milite pour que le gouvernement poursuive les investissements dans le numérique. S'exprimant lors de l'ouverture de la 75e école annuelle du nouvel an de l'université du Ghana, placée sous le thème « Nourrir la résilience : adopter la technologie et adopter l'humanisme pour le développement durable », Mahamudu Bawumia a dévoilé l’énorme impact de la numérisation sur le développement du pays, après sept ans d'investissement dans le secteur par le gouvernement.
Selon le vice-président, depuis 2017, la campagne de numérisation du Ghana a vu la mise en œuvre réussie d'un système national d'identification biométrique, d'un système d'adresse de propriété, l'interopérabilité de l'argent mobile entre tous les réseaux téléphoniques et les institutions financières, la numérisation des services gouvernementaux et des bureaux de passeports, des services NHIS (Régime national d'assurance maladie), des opérations portuaires et la livraison de médicaments essentiels par drones, entre autres.
« L'objectif, dès notre entrée en fonction, était de transformer rapidement notre économie en tirant parti de l'innovation technologique pour accélérer le processus de développement, surmonter les problèmes hérités du passé et améliorer la gouvernance de l'économie et du secteur public. C'est pourquoi la numérisation a été l'un des principaux domaines d'action de notre gouvernement ; il s'agit de construire un nouveau système grâce à la transformation numérique », a-t-il déclaré.
Au Ghana, la décision de numériser les services vise, selon Mahamudu Bawumia, à minimiser autant que possible les contacts humains, à lutter contre la corruption et à augmenter les recettes publiques. Par exemple, le bureau des passeports a traité un total de 16 232 demandes, avec un chiffre d'affaires de 1,1 million de cedis (91 865 $) en 2017 ; avec la numérisation, le même bureau des passeports a traité 498 963 demandes en ligne en 2021, avec un chiffre d'affaires total de 56,7 millions de cedis.
De même, la numérisation du service des permis de conduire en 2019 a entraîné une augmentation de plus de 100 % en 2020. L'impact positif de la numérisation est également perceptible à travers la mise en œuvre de la base de données de l'assurance automobile, qui montre que le secteur de l'assurance est passé de 19 % en 2019 à 37 % en 2020 et 26 % en 2021 respectivement.
Samira Njoya
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Disposer des compétences et de l'alphabétisation numériques nécessaires s'avère crucial pour réussir dans divers domaines. Il devient donc urgent pour les gouvernements de mettre en place des formations utiles aux citoyens.
231Data, une société libérienne qui fournit des solutions numériques aux entreprises, a lancé le mardi 2 janvier un programme de formation gratuit sur la transformation numérique à Paynesville. Le programme d’un mois soutenu par la Liberia Telecommunications Authority (LTA), vise à doter les citoyens âgés de 11 à 35 ans de compétences numériques de base.
« Notre objectif est de réduire la fracture numérique au Liberia en fournissant des compétences numériques fondamentales à une partie importante de la population, en mettant particulièrement l’accent sur les jeunes, les femmes », a déclaré Niahson Porte, PDG de 231Data.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), une initiative mondiale visant à relever les défis et à exploiter les possibilités de l'ère numérique.
Ainsi, le programme prévoit initialement de former 60 personnes dans la ville de Paynesville et à terme, d'atteindre 10 000 personnes à travers le pays au cours des deux prochaines années. Le programme comprend deux sessions de deux heures par jour sur deux semaines, chaque session accueillant 15 stagiaires.
A terme, le programme permettra de réduire le fossé numérique au Liberia afin d’assurer un accès équitable à l'éducation, réduire les inégalités, renforcer le développement économique et donner aux individus et aux communautés les moyens de prospérer dans le monde numérique d'aujourd'hui.
Samira Njoya
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Le Gabon a lancé en 2021, un plan d’accélération triennal en vue de la transformation de son économie. Pour réaliser ses projets, le pays reçoit l’accompagnement de partenaires clés tels que la Banque mondiale.
Le gouvernement du Gabon et la Banque mondiale ont récemment signé un accord de prêt de 68,5 millions de dollars destiné au projet de transformation numérique du pays baptisé « Gabon numérique ». L’institution financière l’a annoncé dans un communiqué le mardi 2 janvier.
Selon ledit communiqué, le financement permettra entre autres d'accélérer l'adoption de services publics numérisés, augmenter le nombre de personnes disposant d'un identifiant unique, renforcer la protection des données, la cybersécurité et la sécurisation des échanges de données au sein du secteur public.
« La transformation numérique est au centre de la transformation économique et sociale du pays depuis une dizaine d'années. Cela est essentiel afin de promouvoir les opportunités pour tous les citoyens et résidents gabonais. L’opération bénéficiera aux individus et aux entreprises en améliorant l'accessibilité financière et la qualité des services publics », a déclaré Cheick Kante, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Gabon.
La signature de cet accord de prêt intervient alors que le pays accélère ses projets de transformation numérique. En juillet, un accord a été signé à cet effet avec le groupe indien Shapporji-Pallonji pour la construction d’un centre de données national. D’autres projets tels que la numérisation des systèmes de santé, de l’enseignement, de l’état civil et de nombreux services destinés aux citoyens sont en cours dans le pays.
Le soutien de la Banque mondiale devrait ainsi accompagner la réalisation de ces projets, remédier aux inégalités persistantes dans l'accès aux services publics et contribuer à la fourniture d'une identité unique pour tous les citoyens en vue de leurs faciliter l'accès aux services publics, notamment la protection sociale, l'assurance maladie, les marchés publics...
Samira Njoya
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Depuis la pandémie de Covid-19, la transition des écoles vers l’enseignement numérique est devenue une urgence. Celle-ci doit s’accompagner de l’adoption de technologies numériques et de nouvelles pédagogies pour garantir aux élèves des compétences et qualifications actuelles.
Le ministère tunisien de l’Education nationale a lancé le mercredi 3 janvier une plateforme numérique éducative baptisée « L’école de la Tunisie du futur ». Elle permet aux élèves et à leurs parents de bénéficier d’un suivi numérique continu afin d’assurer la transparence et la qualité de l’enseignement.
La plateforme est accessible à l’adresse http://www.tarbia.tn./fr. Elle offre des espaces dédiés aux enseignants, aux élèves et aux parents notamment pour l’inscription, les services administratifs, la formation à distance, et le suivi des élèves en matière d’effectifs, d’absences, de sanctions, de devoirs à domicile, ainsi que divers services liés à la restauration, aux bourses et à l’orientation scolaires.
L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie numérique du ministère de l’Education, mais également dans le cadre de réalisation du projet « une école moderne au-dessus de chaque colline ». Le projet vise à connecter 3 300 écoles à l’Internet haut débit au cours de l’année scolaire 2023-2024.
Selon Mohamed Ali Boughdiri, le ministre chargé de l’Education, tous ces projets soulignent l’importance cruciale de la transition numérique pour améliorer la qualité du processus éducatif. La plateforme permettra ainsi de renforcer la transparence et l’efficacité de l’enseignement, tout en offrant des services liés à la restauration, aux bourses et à l’orientation scolaire.
Samira Njoya
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Ces dernières années, l'accélération du processus de numérisation a été placée au sommet des priorités de l’Etat algérien. Les premières retombées des projets mis en œuvre sont déjà perceptibles dans plusieurs secteurs clés du pays.
L’Algérie avance vers la dématérialisation totale des services publics destinés aux citoyens. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune (photo), l’a confirmé au cours de son discours prononcé le lundi 25 décembre devant les deux chambres du Parlement au Palais des nations.
S’exprimant pour la première fois dans un discours à la nation en quatre ans de présidence, Abdelmadjid Tebboune est revenu sur plusieurs projets phares en cours d’exécution dans le pays, parmi lesquels le projet de numérisation de l’administration. « La fin du premier semestre de 2024 verra le parachèvement du projet de numérisation. Ainsi, on aura tranché définitivement cette question », a affirmé le président de la République.
En Algérie, l’année 2023 a connu une accélération du processus de numérisation. Sous les ordres du chef de l’Etat, plusieurs secteurs clés ont été modernisés, notamment le domaine national, les impôts, les douanes, la santé, l’identité numérique. En ce qui concerne l’éducation, plus de 46 plateformes numériques destinées à la formation et à la recherche ont été lancées par le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Dans le secteur du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, de nombreuses plateformes ont également été lancées avec pour objectif de réduire les délais de prise en charge des préoccupations des citoyens et de leur éviter les déplacements vers ces structures.
Pour veiller à l’exécution de tous ces projets, le chef de l’Etat a mis sur pied, en septembre, un Haut-Commissariat à la numérisation dirigé par Mme Meriem Benmouloud. L’institution est chargée de concevoir la stratégie nationale de la numérisation et d'en assurer le suivi et la mise en œuvre.
Selon la haut-commissaire à la numérisation, ladite stratégie qui est en cours d’élaboration sera renforcée par une loi relative à la numérisation, qui devrait intervenir au cours du 1er trimestre de 2024.
Samira Njoya
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En octobre dernier, le Maroc a mis en place une nouvelle stratégie pour développer son écosystème technologique à l’horizon. Les autorités mènent déjà diverses actions pour atteindre leurs objectifs à l’horizon 2030.
Ghita Mezzour (photo, au centre), ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Khalid Safir (photo, à droite), directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion, et Yassine Haddaoui (photo, à gauche), directeur général de CDG Invest, un investisseur et gestionnaire de fonds marocain de capital investissement, ont signé le mardi 26 décembre un accord-cadre à Rabat, au Maroc, pour lancer le programme « Startup Creation Grant ». L’objectif est d’accompagner et de financer les start-up marocaines pour stimuler le développement de l'écosystème technologique local.
(1) ترأست اليوم، مراسم التوقيع على اتفاقية إطار تهم تنظيم وتنفيذ عروض المواكبة والتمويل الخاصة بالشركات الناشئة، وذلك بحضور كل من السيد خالد سفير، المدير العام ل@GroupeCDG، والسيد ياسين حداوي، المدير العام لصندوق الإيداع والتدبير للاستثمار. ومن أهم اجراءات هذه الاتفاقية pic.twitter.com/6IIf4hlZSp
— Ghita Mezzour - غيثة مزور (@MezzourGhita) December 26, 2023
« Le programme Startup Creation Grant apportera un soutien direct aux porteurs d'idées disposant d'une expérience professionnelle pour les aider à créer leur startup. Cet accord-cadre sera suivi d'autres accords avec des partenaires des secteurs public et privé, qui permettront d'en faire bénéficier le plus grand nombre de jeunes porteurs de projets », explique la ministre dans un post sur le réseau social X.
Comme de nombreux pays du continent, les autorités marocaines veulent dynamiser l’écosystème technologique local et permettre aux startupers de disposer des ressources nécessaires pour mener à bien leurs projets. Diverses structures, ayant des objectifs similaires, opèrent déjà dans le royaume, mais le nouveau programme est un partenariat public-privé qui, selon Ghita Mezzour, proposera des dispositifs de financement en vue de faciliter l’octroi de crédits bancaires, d’allouer des soutiens financiers destinés aux structures d’accompagnement national afin d’encourager leur évolution, ou encore de fournir les dispositifs nécessaires à l’attraction des plus importants acteurs internationaux dans ce domaine.
Le lancement du programme s’inscrit dans le cadre de la stratégie Maroc digital 2030, dont le second axe se rapporte à la dynamisation de l’économie numérique du royaume chérifien, avec le développement de l’écosystème technologique pour atteindre 3 000 start-up labellisées en 2030 contre 380 en 2022, l’émergence de deux licornes (start-up valant plus du milliard $) à l’horizon 2030 et la contribution au produit intérieur brut à hauteur de 170 milliards de dirhams (environ 17,4 milliards $).
Adoni Conrad Quenum
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