Gestion Publique

Gestion Publique (547)

À l’heure où l’économie numérique prend une place croissante dans les échanges mondiaux, les États africains s’efforcent de mieux encadrer les flux digitaux. Le Sénégal mise sur la fiscalité numérique comme levier de souveraineté et de mobilisation de ressources à l’ère des géants du web.

L’introduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée aux services numériques commence à produire des résultats concrets au Sénégal. Jean Koné, directeur général des Impôts et des Domaines (DGID), a annoncé que l’État a collecté plus d’un milliard de francs CFA, soit plus de 1,7 million de dollars en 2024 grâce à cette mesure. Cette déclaration a été faite le mardi 15 avril, lors de la conférence internationale sur la taxation de l’économie numérique en Afrique qui se tient à Dakar.

Encouragée par ces premiers résultats, l’administration fiscale entend intensifier ses efforts pour mobiliser encore plus de ressources dans les années à venir. « Nous allons déployer des stratégies et innover pour que chacun s’acquitte de la TVA numérique. Il est aussi question d’adapter notre système pour qu’il soit plus inclusif et efficace », a déclaré Jean Koné. À moyen terme, le gouvernement vise des recettes comprises entre 3 et 5 milliards FCFA, avec des perspectives allant jusqu’à 10 milliards.

Mise en place le 1er juillet 2024, cette taxe concerne les services proposés par des entreprises nationales ainsi que par des plateformes numériques étrangères actives au Sénégal. Contrairement à une imposition forfaitaire, la base imposable est calculée à partir du chiffre d’affaires réel des fournisseurs non-résidents, en fonction des contreparties reçues ou à recevoir. Cela permet de refléter plus fidèlement les revenus générés sur le marché sénégalais.

Le taux standard de la TVA au Sénégal est fixé à 18 %, avec une réduction spécifique de 10 % pour les secteurs en difficulté comme l’hôtellerie et la restauration, touchés par la pandémie de Covid-19. Sont notamment concernés par cette fiscalité les services de streaming, les abonnements logiciels (SaaS), le cloud computing, la publicité en ligne, les jeux téléchargeables et les applications mobiles payantes.

Si la mesure renforce les recettes de l’État, elle n’est pas sans conséquences pour les usagers. En taxant les plateformes sur la base de leurs revenus réels, les prix de certains services numériques pourraient augmenter, risquant d’exclure les populations les plus vulnérables. Le véritable défi pour les autorités sera donc de concilier efficacité fiscale et accessibilité numérique, afin que la transformation numérique ne se fasse pas au détriment de l’inclusion.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 17 avril 2025 06:42 Written by

En février dernier, le gouvernement congolais a entamé des discussions avec la Russie en vue d’un partenariat dans le domaine de la transformation numérique. La formation de ressources humaines congolaises figurait parmi les axes de coopération envisagés.

Le gouvernement congolais va bénéficier de l’expertise russe pour doter les citoyens de compétences numériques. Un protocole d’accord a été signé, le mardi 15 avril à Marrakech, au Maroc, avec l’École des hautes études en sciences économiques (EHESE) de Moscou, en marge de la troisième édition du Gitex Africa qui prend fin le mercredi 16 avril.

« Pour former dans le cadre du numérique, on doit quand même bénéficier de l’expertise numérique. Le but de ce mémorandum est de pouvoir échanger et avancer d’expertise pour former les jeunes Congolais, parce que l’ambition, c’est de digitaliser toutes les sphères de notre administration. Et lorsqu’on parle de digitalisation, si on n’a pas les compétences nécessaires, c’est très difficile », a déclaré Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, aux micros de la chaîne de télévision RT.

Le gouvernement congolais a fait des compétences numériques un des trois piliers de sa stratégie de transformation numérique avec l’innovation et l’entreprenariat. C’est par exemple dans ce cadre que le pays s’est doté d’un Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA) avec l’appui de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). En mars, le pays a engagé les discussions pour être intégré au programme Give1project, qui vise à former 25 000 jeunes Africains aux compétences numériques avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de Microsoft et de la France. Un partenariat a également été mis en place avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, entre autres.

En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement congolais espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins nationaux et régionaux. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. L’institution de Bretton Woods évalue le taux de chômage des jeunes à environ 42 % au Congo, où près de la moitié de la population a moins de 18 ans.

Il convient toutefois de rappeler que les deux parties n’ont, pour l’heure, signé qu’un protocole d’accord, sans en dévoiler les modalités ni le calendrier de signature de l’accord proprement dit. Plusieurs aspects restent flous, notamment le nombre de bénéficiaires, les groupes d’âge ciblés, les critères de sélection et les types précis de compétences numériques qui seront enseignées. Il faudra donc attendre les développements ultérieurs pour évaluer pleinement l’impact et les perspectives réelles de ce potentiel partenariat.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On mercredi, 16 avril 2025 10:57 Written by

La protection des données personnelles est un enjeu majeur pour les nations africaines. Dans cette optique, des autorités de régulation misent sur des coopérations pour mutualiser leurs efforts, renforcer la coopération et harmoniser leurs actions face aux défis croissants de la souveraineté numérique.

L’Autorité de protection des données à caractère personnel (APDP) du Bénin a annoncé, le mardi 15 avril, la signature d’un protocole de coopération avec son homologue malienne. L’initiative vise à renforcer les liens entre les deux institutions dans un contexte où les enjeux liés à la souveraineté numérique prennent de l’ampleur en Afrique de l’Ouest.

Concrètement, l’accord prévoit des échanges réguliers de bonnes pratiques, la mutualisation d’outils de travail, ainsi que la possibilité de traiter conjointement certaines plaintes ou opérations de vérification de conformité. Il inclut également l’élaboration de règles communes via des comités techniques ad hoc, l'organisation des commissions mixtes tous les deux ans ainsi que des sessions de formation partagées pour renforcer les capacités des équipes respectives.

Cette collaboration s’inscrit dans une dynamique continentale menée par le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), qui plaide pour l’harmonisation des normes de régulation numérique. Elle intervient alors que la protection des données personnelles devient une priorité stratégique pour les pays africains. D’après Africa Cybersecurity Magazine, 37 pays sur 54 disposent désormais d’une loi nationale en la matière, dont le Bénin et le Mali. Mais l’application concrète de ces législations reste un défi dans plusieurs États.

Avec cet accord, les deux pays entendent passer à une logique d’action conjointe face aux défis croissants de la régulation numérique. Dans un environnement marqué par la circulation transfrontalière des données, l’interopérabilité des cadres juridiques devient essentielle. Ce partenariat pourrait ainsi permettre une réponse plus harmonisée face aux menaces potentielles et participer à la construction d’un socle de confiance numérique robuste en Afrique de l’Ouest.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 16 avril 2025 07:57 Written by

La fracture numérique reste particulièrement marquée à Madagascar. Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), à peine 20 % de la population a accès à Internet.

Le gouvernement malgache a lancé la semaine dernière une initiative visant à distribuer des appareils numériques comme des smartphones à la population dans le cadre du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar (DECIM). Doté d'une enveloppe de 24 millions de dollars, ce dispositif devrait favoriser l'adoption d'Internet et des services numériques à travers le pays.

En effet, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que l’incapacité à acquérir un téléphone compatible avec Internet constitue l’un des principaux freins à l’adoption de cette technologie dans les zones déjà couvertes par le réseau. L’organisation explique que bien que de nombreux appareils soient désormais proposés à moins de 100 dollars, ce coût demeure inaccessible pour une large partie de la population.

À Madagascar, un smartphone coûtant 100 $ représente près de 20 % du revenu national brut (RNB) annuel par habitant, estimé à 510 $ selon les données les plus récentes de la Banque mondiale (2023). Même si l’on considère qu’un téléphone a une durée de vie moyenne de trois ans, son acquisition représente un coût important, surtout dans un contexte où les besoins essentiels restent nombreux et prioritaires.

Ainsi, le gouvernement malgache prévoit la distribution de 664 000 terminaux numériques connectés, parmi lesquels 400 000 seront prioritairement attribués aux femmes et aux filles. Cette initiative vise à réduire les inégalités d’accès aux technologies et à renforcer l’inclusion numérique et économique. Un guichet dédié à la « Vente de terminaux numériques avec accès à Internet » sera prochainement mis en place, avec des subventions ciblées, une ligne de crédit destinée aux distributeurs et aux institutions financières, une attention particulière portée aux zones enclavées, ainsi que la promotion du mobile money comme levier d’inclusion financière.

Cette initiative du gouvernement peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique présentées notamment dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028. L’exécutif cherche à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique notamment par le développement des télécommunications, l’e-gouvernement et l’inclusion numérique. Par exemple, les autorités tablent sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.

Toutefois, l’accès à un smartphone ne garantit pas une utilisation réelle de l’Internet et des services numériques même quand on suppose une couverture réseau préalable. « Parmi les utilisateurs actuels d'internet mobile, nombreux sont ceux qui souhaitent l'utiliser davantage, mais se heurtent à divers obstacles pour accroître leur usage. Les principaux freins incluent les préoccupations en matière de sécurité, l'accessibilité financière et l'expérience de connectivité. Le manque de pertinence perçue joue également un rôle », indique la GSMA dans son « The State of Mobile Internet Connectivity Report 2024 » publié en octobre 2024.

Il convient également de rappeler que le gouvernement malgache n’a pas annoncé de phases ultérieures pour ce programme, qui reste limité par rapport à une population estimée à 31,2 millions d’habitants. D’ailleurs, environ 80 % des Malgaches n’utilisent pas Internet, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 15 avril 2025 10:51 Written by

Depuis des années, le Gabon accorde une place de choix au numérique. Le nouveau chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, souhaite poursuivre cette dynamique et hisser le pays au rang des leaders technologiques d’Afrique grâce à des réformes ambitieuses et des investissements ciblés.

Brice Clotaire Oligui Nguema (photo) a été élu président de la République gabonaise, le dimanche 13 avril, après avoir dirigé le pays en tant que président de la Transition depuis le coup d’État militaire d’août 2023. Dans son programme politique articulé autour de six grands piliers, le triptyque « logements, infrastructures de transport et numériques » constitue le troisième axe prioritaire, soulignant l’importance accordée au numérique dans la construction d’un Gabon moderne et prospère.

Conscient du rôle structurant du numérique dans le développement économique et social, le nouveau président en fait un levier de transformation. Il ambitionne de moderniser les infrastructures, de garantir un accès équitable à Internet et de positionner le Gabon comme un hub technologique en Afrique centrale.

L’un des axes majeurs de cette vision est l’accélération du déploiement de la fibre optique à travers le pays. L’objectif affiché est de généraliser la couverture haut débit, notamment dans les zones rurales encore mal desservies, afin de réduire la fracture numérique. La connectivité est perçue comme un droit fondamental : chaque Gabonais devra pouvoir accéder à une connexion rapide, fiable et à coût abordable, qu’il soit un citoyen, une administration ou une entreprise.

Selon les données de DataReportal, le Gabon comptait 1,84 million d’internautes au début de l’année 2025, soit un taux de pénétration de 71,9 %. Le gouvernement ambitionne de porter ce taux à 100 %, en renforçant les infrastructures et en assurant l’accessibilité des services numériques dans tout le pays.

Par ailleurs, la construction de datacenters nationaux figure parmi les priorités du gouvernement pour garantir la souveraineté numérique. Ces infrastructures stratégiques permettront de stocker localement les données sensibles de l’État et de soutenir le développement d’un écosystème numérique dynamique. La construction du premier centre de données a été confiée en 2023 à l’entreprise indienne Shapoorji-Pallonji.

Le soutien à l’entrepreneuriat numérique et à l’innovation locale constitue un autre chantier d’envergure. Le programme présidentiel prévoit la création de pôles d’innovation et d’incubateurs technologiques, à l’image du Centre Gabonais de l’Innovation, pour accompagner les start-up dans leur croissance. L’accès au financement, aux marchés publics et aux opportunités d’affaires sera facilité, tout comme la création d’espaces de coworking modernes, afin de stimuler l’innovation et les synergies entre acteurs de l’écosystème tech.

La numérisation de l’administration publique fait également partie des réformes prioritaires. En modernisant des institutions clés comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le gouvernement entend renforcer l’efficacité des services, la transparence dans la gestion des fonds publics et la satisfaction des usagers. Une plateforme numérique dédiée aux services publics devrait être lancée dès le premier semestre 2025, avec pour objectif de dématérialiser les démarches administratives et de lutter contre les lenteurs et la corruption.

Cette stratégie numérique s’inscrit dans une ambition plus large de refondation de l’État. Elle repose sur la mise en place d’outils de traçabilité des dépenses publiques, la rigueur dans la planification et l’exécution des projets, ainsi qu’une professionnalisation accrue de la fonction publique. Depuis près de cinq ans, le secteur numérique contribue à environ 5 % du PIB gabonais. Le gouvernement espère doubler cette part à moyen terme, en stimulant les investissements, l’innovation et la création d’emplois dans le secteur.

À l’échelle régionale, le Gabon fait figure de bon élève. En 2024, il affichait un indice d’adoption des TIC de 74,7 sur 100, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), se classant au 10e rang continental. En matière d’e-gouvernement, il occupe la 15e place africaine, avec un indice de développement de l’administration numérique de 0,5741, d’après les Nations unies.

À travers cette approche intégrée, Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite faire du numérique un pilier du renouveau gabonais. Son ambition est de bâtir un écosystème technologique souverain, innovant et inclusif, capable de générer une croissance durable, de créer des opportunités pour la jeunesse et de renforcer la transparence dans la gouvernance publique.

Samira Njoya

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Posted On lundi, 14 avril 2025 13:08 Written by

Starlink s’apprête à pénétrer un marché somalien de l’Internet encore largement sous-exploité. À ce jour, ce marché est principalement desservi par des opérateurs télécoms locaux tels que Hormuud, Somtel, Amtel, SomLink, Golis et TeleSom.

L’Autorité nationale des communications de Somalie (NCA) a annoncé, le dimanche 13 avril, avoir attribué une licence d’exploitation au fournisseur d’accès à Internet par satellite Starlink. Les autorités somaliennes estiment que l’arrivée de la filiale de la société américaine SpaceX du milliardaire Elon Musk contribuera à renforcer la couverture Internet dans le pays, notamment dans les zones rurales où l’accès reste très limité.

« L’arrivée de Starlink en Somalie marque une étape importante dans nos efforts pour réduire la fracture numérique dans notre pays. Ce partenariat bénéficiera particulièrement aux populations et aux institutions des zones rurales, où l’accès à Internet est très limité », a déclaré Mustafa Yasin Sheikh (photo, à droite), directeur général de la NCA, lors de la cérémonie de signature de la licence.

Starlink s’appuie sur une constellation de satellites en orbite basse pour fournir ses services Internet. Cette technologie répond aux recommandations de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) pour une couverture universelle en Afrique subsaharienne. L'organisation rappelle que la région présente certains des terrains les plus complexes pour les réseaux terrestres, notamment des forêts tropicales, des déserts et des chaînes de montagnes. « Même dans les zones rurales et faiblement peuplées, le coût et la complexité du déploiement de réseaux mobiles ou filaires classiques renforcent la nécessité de solutions alternatives de connectivité », a ajouté la GSMA.

En 2023, près de la moitié des quelque 18,4 millions d’habitants de la Somalie n’étaient toujours pas couverts par un réseau 4G, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Les technologies 3G et 2G atteignaient respectivement 80 % et 90 % de la population. Malgré cela, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de seulement 27,6 %.

Malgré tout le potentiel que représente Starlink, sa contribution à la réduction de la fracture numérique en Somalie dépendra largement de l’accessibilité financière du service pour les populations. Si les tarifs spécifiques à la Somalie n’ont pas encore été communiqués, l’exemple du Kenya voisin donne un aperçu des coûts possibles : l’abonnement mensuel standard y est fixé à 6500 shillings kényans (environ 50 dollars), auxquels s’ajoute un kit de connexion vendu à 49 900 shillings.

Si les tarifs appliqués en Somalie s’alignent sur ceux pratiqués au Kenya, le service pourrait s’avérer coûteux pour la majorité des Somaliens. En effet, les 50 $ mensuels pour accéder au service dépassent le revenu national brut (RNB) par habitant mensuel du pays, estimé à 49,1 $ selon les données de la Banque mondiale. L’UIT recommande que les dépenses mensuelles en services Internet ne dépassent pas 2 % du RNB par habitant. Actuellement, les Somaliens consacrent en moyenne 5,3 % du RNB par habitant aux services vocaux et Internet mobiles, et jusqu’à 80 % pour l’Internet fixe.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 14 avril 2025 08:07 Written by

Les autorités zimbabwéennes veulent combler le déficit en compétences TIC dans un contexte de transformation numérique accélérée. En 2024, elles s’étaient déjà rapprochées de LinkedIn.

Le gouvernement zimbabwéen a lancé, le jeudi 10 avril, un programme visant à former 1,5 million de citoyens à la programmation, avec le soutien des Émirats arabes unis. L’exécutif veut ainsi poser « les bases d'une main-d’œuvre zimbabwéenne tournée vers l’avenir et maîtrisant les technologies de pointe ».

Les participants au « Zimbabwe Digital Skills Program » acquerront des compétences clés, notamment en science des données, programmation, développement Android en Kotlin et intelligence artificielle.

Cette initiative intervient alors que le gouvernement zimbabwéen a fait du développement des compétences et du renforcement des capacités numériques un des trois piliers de sa stratégie de transformation numérique à l’horizon 2030. Dans le cadre de l’élaboration du plan, l’exécutif avait identifié, parmi les défis du secteur des technologies de l’information et de la communication, les compétences TIC insuffisantes et le faible niveau de maîtrise du numérique.

« Le Zimbabwe affiche un haut niveau d'alphabétisation et devrait tirer parti de cet atout pour devenir un pôle de développement de logiciels et de matériel informatique. Le gouvernement zimbabwéen entend stimuler l’innovation en encourageant le développement d’applications axées sur les contenus locaux, le patrimoine et la culture », peut-on lire dans le document du plan directeur.

Dans ce contexte, le gouvernement zimbabwéen a pris l'initiative, en août 2024, de nouer des liens avec le réseau social professionnel LinkedIn. Les axes de collaboration envisagés portent principalement sur l'acquisition de compétences numériques pour les fonctionnaires et les jeunes, notamment par le biais de la plateforme « LinkedIn Learning ».

Ces différentes initiatives devraient contribuer à lutter contre le chômage des jeunes, qui constitue un enjeu majeur pour le pays. Selon la Banque mondiale, le Zimbabwe est une nation jeune, avec environ 61 % de sa population âgée de moins de 25 ans. Toutefois, le pays fait face à un taux élevé de chômage et de sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes, dont le taux de chômage s'élevait à 35 % en 2021. L’institution de Bretton Woods estime d’ailleurs que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 11 avril 2025 10:28 Written by

Le gouvernement ghanéen cherche à accélérer la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En décembre 2024, l’exécutif a entamé une révision de sa politique des TIC dans l’éducation afin de l’actualiser et de répondre aux nouveaux défis du secteur.

La numérisation de la gestion des ressources foncières est essentielle pour plus d’efficacité. C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Armah-Kofi Buah (photo), ministre des Terres et des Ressources naturelles, le mardi 8 avril, lors d’une visite à la Commission des terres. Le processus, estimé à 165 millions $, vise à transformer un système jugé trop lent, complexe et vulnérable.

« Lors de mes échanges […] avec la direction de la Commission, j’ai appris que 90 % des activités de la Commission sont encore réalisées manuellement. Le système actuel est trop lent, complexe et vulnérable. Je suis convaincu que la numérisation accélérera les processus d’arpentage et de cartographie, facilitera la localisation des terrains, réduira la paperasse et, au final, favorisera la mobilisation des recettes de l’État », a déclaré le ministre.

Cette démarche est appuyée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que la transformation numérique des systèmes d’administration foncière peut apporter des avantages considérables lorsqu’elle est menée de manière responsable. Elle pourrait dynamiser les marchés fonciers, améliorer les recettes gouvernementales liées aux terrains et stimuler la croissance économique grâce à l’innovation. Elle renforcerait également la transparence et l’égalité entre les acteurs, limitant ainsi les risques de corruption.

La numérisation des ressources foncières fait partie des ambitions du gouvernement ghanéen, qui cherche à exploiter les technologies numériques pour soutenir la croissance économique, moderniser les services publics et garantir un accès équitable aux outils numériques. Des projets de numérisation, notamment dans le secteur éducatif, sont également en cours.

Cependant, la mise en œuvre de cette transformation pourrait être freinée par des défis financiers liés à la mobilisation des 165 millions $ nécessaires. « L’infrastructure peut être largement invisible, considérée comme acquise, ou simplement mal comprise par les décideurs clés. Pour être entretenus sur le long terme, les LAS [systèmes d’administration foncière, Ndlr] nécessitent des plans systématiques et unifiés alignés sur les priorités nationales », souligne le rapport « Funding digital transformation of land administration » publié par la FAO en 2022.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 10 avril 2025 12:38 Written by

Les marchés publics en Afrique sont souvent entachés par l’opacité, les retards et la corruption. Le numérique constitue une solution efficace en automatisant les procédures, en renforçant la transparence et en facilitant l’accès équitable aux appels d’offres.

Réuni en Conseil des ministres le mercredi 9 avril, le gouvernement béninois a validé la mise en place d’un système dématérialisé pour la commande publique. Cette décision vise à simplifier les procédures, accroître l’efficience de la passation des marchés et garantir une meilleure transparence dans l’attribution des contrats publics. Pour ce faire, les textes encadrant les marchés publics ont été révisés, et les ministres concernés sont chargés de veiller à leur application effective.

Selon le Conseil des ministres, « au-delà de l’évolution technologique dont les avantages sont irréfutables, la digitalisation de la commande publique va générer d’importants gains et progrès profitables tant aux soumissionnaires qu’aux autorités contractantes ».

Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le Bénin intensifie ses efforts en matière de transformation numérique. Depuis 2016, plus de 1000 services publics ont été numérisés, dont 210 entièrement dématérialisés, permettant aux citoyens d’effectuer diverses démarches administratives en ligne. Par ailleurs, le ministère du Numérique et de la Digitalisation prévoit un budget de 29,03 milliards FCFA (environ 48,6 millions de dollars) pour l’année 2025, soit une augmentation de 19,3 % par rapport à 2024, destiné à soutenir ces initiatives de modernisation. D’autres secteurs devraient être modernisés dans les mois à venir.

La numérisation de la commande publique devrait permettre au Bénin de renforcer la transparence, de rationaliser les processus et de réduire les risques de pratiques opaques. En automatisant les procédures et en centralisant les données, elle facilitera l’accès des soumissionnaires à l’information, améliorera l’égalité de traitement entre les candidats et limitera les marges d’interprétation dans l’analyse des offres. Cette approche pourra également contribuer à raccourcir les délais de passation, à améliorer la traçabilité des décisions et à générer des économies budgétaires. À terme, elle devrait renforcer la redevabilité des autorités contractantes et créer un climat de confiance propice aux investissements et à la compétitivité.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 10 avril 2025 08:54 Written by

Le pays a l’un des écosystèmes de start-up les plus développés d’Afrique de l’Est, selon StartupBlink. La capitale Kampala abrite des entreprises comme Tugende, SafeBoda, Numida ou Rocket Health.

Les start-up ougandaises pourraient bientôt être exonérées du paiement de l’impôt sur le revenu au cours des trois premières années. Cette initiative, qui fait partie des amendements proposés par le gouvernement au projet de loi sur l'impôt sur le revenu de 2025, a été révélée la semaine dernière. Elle pourrait contribuer à accélérer le développement de l’écosystème national des start-up.

Selon les autorités, cette mesure vise à encourager l'entrepreneuriat, à soutenir les petites et moyennes entreprises et à stimuler l'innovation. Avant cela, le gouvernement avait déjà mis en place plusieurs initiatives en faveur des start-up, notamment le National ICT Initiatives Support Program, conçu pour aider les innovateurs TIC ougandais à surmonter les obstacles à leur insertion sur les marchés local et international.

Dans cette dynamique, l’État a également construit le Centre national d'innovation en TIC, offrant une connexion Internet stable et un espace de travail dédié aux entrepreneurs du secteur. En complément, des initiatives portées par des acteurs privés, tels que les opérateurs télécoms et des accélérateurs comme Stanbic Business Incubator, Innovation Village, Hive Collab ou encore Outbox Hub, contribuent également au développement de l’écosystème entrepreneurial du pays.

Pour le moment, l’Ouganda se classe à la 3e place en Afrique de l’Est et à la 95e place mondiale, selon le « Global Startup Ecosystem Index » 2024 de StartupBlink. Le principal écosystème est celui de la capitale Kampala, qui occupe la 368e place sur 1000 villes dans le monde, avec des start-up comme Tugende, SafeBoda, Numida ou Rocket Health.

Toutefois, StartupBlink recommande une diversification de l’écosystème des start-up en Ouganda, actuellement trop centré sur Kampala. Encourager l’émergence d’autres pôles régionaux permettrait d’accélérer le développement du secteur. L’organisation souligne également la nécessité de renforcer les synergies entre les différents acteurs afin d’éviter une fragmentation qui limiterait le potentiel du pays. Enfin, elle préconise l’instauration d’un cadre réglementaire adapté et de mesures incitatives pour attirer davantage d’investissements et stimuler la croissance des start-up. Par exemple, l’écosystème national n’a attiré que 10,6 millions de dollars d’investissements en 2023, soit une baisse de 60,4 % par rapport aux 26,8 millions de dollars enregistrés en 2022.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 02 avril 2025 12:08 Written by
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