Alors que la transformation numérique s’accélère au Tchad, la formation des cadres publics devient un enjeu stratégique pour accompagner la modernisation de l’administration et garantir des services efficaces et adaptés aux citoyens.
L’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC) du Tchad a conclu un partenariat avec l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), un centre privé de formation basé à Ouagadougou, au Burkina Faso. L’initiative vise à former les ressources humaines tchadiennes aux métiers du numérique et aux technologies avancées et émergentes.
L’accord-cadre repose sur trois axes principaux, à savoir : la formation de cadres tchadiens dans les domaines de l’intelligence artificielle et des technologies émergentes ; l’accueil de stagiaires burkinabè au sein de l’ADETIC ; et le développement de projets conjoints de recherche appliquée axés sur la gouvernance numérique, l’innovation locale et le développement durable. Un protocole de collaboration distinct a également été signé entre l’École nationale supérieure des TIC (ENASTIC) du Tchad et 2iE, ouvrant la voie à des échanges académiques et à la co-construction de programmes.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la visite officielle du ministre tchadien des Télécommunications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’administration, Boukar Michel, à Ouagadougou. L’accord traduit une volonté de construire un capital humain apte à accompagner la modernisation de l’administration et à répondre aux exigences de l’économie numérique. En s’alliant à 2iE, le Tchad entend accélérer la professionnalisation de ses talents, souvent limitée par l’insuffisance d’infrastructures de formation spécialisée sur le territoire national.
Ce rapprochement intervient alors que de nombreux pays africains s’engagent dans des politiques de digitalisation des services publics. La réussite de ces réformes dépend en grande partie de la disponibilité de compétences techniques locales. Investir dans la formation de cadres qualifiés devient ainsi un enjeu stratégique pour des États comme le Tchad, confrontés à la fois à un déficit de ressources humaines spécialisées et à des besoins croissants en matière d’administration électronique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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