Le gouvernement italien ambitionne de faire du pays un hub numérique et d’innovation en Afrique de l’Est. Le pays mise sur la coopération internationale pour atteindre cet objectif.
Ahmed Shide, ministre éthiopien des Finances, a signé en début de semaine un accord de subvention de 4,5 millions d’euros (4,6 millions de dollars) avec Anna Maria Bernini, ministre des Universités et de la Recherche d’Italie. Cette collaboration vise notamment à favoriser l’émergence des start-up et à accélérer l’adoption des services numériques en Éthiopie.
Plus précisément, ce partenariat prévoit la mise en place d’un centre de services électroniques et d’incubation de start-up, ainsi que la création d’un centre de formation et d’un pôle de développement des talents en haute technologie. Il inclut également l’ouverture d’un Fab Lab (Fabrication Laboratory) équipé d’outils de pointe pour la fabrication et le prototypage.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan « Digital Ethiopia 2025 », qui vise à exploiter les opportunités du numérique pour propulser le pays vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. L’Éthiopie s’est déjà associée au Global Innovation Initiative Group (GIIG) pour soutenir l’innovation en développant l’écosystème des start-up à l’échelle nationale. Le pays a également lancé une initiative visant à former cinq millions de codeurs d’ici 2026.
Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), les investissements dans les technologies mobiles et la numérisation devraient dynamiser des secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services publics. Ces initiatives devraient également permettre la création de plus d’un million de nouveaux emplois, tout en générant 57 milliards de birrs (environ 446,4 millions $) en recettes fiscales. Par ailleurs, l’essor du numérique pourrait stimuler la croissance dans tous les secteurs, avec une contribution estimée à 140 milliards de birrs pour l’agriculture et 114 milliards de birrs pour l’industrie manufacturière d’ici 2028.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Maroc mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le royaume chérifien s’est déjà rapproché de pays comme l’Arabie saoudite, le Portugal et l’Estonie.
Le royaume explore les moyens de renforcer sa coopération avec la Finlande en ce qui concerne la transformation numérique. La question a été au cœur des échanges lors d’une rencontre entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à droite), ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Lulu Ranne (photo, à gauche), ministre finlandaise des Transports et des Communications, le mardi 28 janvier lors de la visite d'une délégation marocaine en Finlande.
Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur les domaines de la recherche, de l’innovation technologique, des infrastructures numériques et des données. Selon le communiqué du ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Mme El Fallah Seghrouchni a souligné « l’importance de tirer parti de l’expérience finlandaise en intelligence artificielle et en technologies avancées, tout en insistant sur la nécessité de partager les meilleures pratiques pour renforcer l’expertise marocaine dans ces domaines ». Elle a également rencontré des acteurs finlandais du secteur des technologies comme Nokia.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement marocain pour la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de transformation numérique, « Digital Maroc 2030 », lancée officiellement en septembre. Un protocole d’accord a déjà été signé en décembre avec l’Arabie saoudite pour renforcer la coopération en ce qui concerne l’e-gouvernement. Le royaume chérifien s’était également rapproché de l’Arabie saoudite, du Portugal et de l’Estonie, ce dernier étant considéré comme l’un des champions mondiaux en matière de transformation numérique.
Actuellement, le Maroc occupe la 4e place en Afrique et la 90e au niveau mondial selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 des Nations unies. Avec un score de 0,6841 sur 1, le royaume dépasse les moyennes de l’Afrique du Nord (0,5776), de l’Afrique (0,4247) et même du monde (0,6382). Cependant, des efforts restent nécessaires, notamment pour renforcer le développement du capital humain et améliorer les services en ligne. En matière de cybersécurité, le Maroc se distingue également comme un modèle à suivre. Cependant, il doit intensifier ses actions en matière de renforcement des mesures et de développement des capacités.
De son côté, la Finlande est 9e mondiale en matière d’e-gouvernement. Le pays est également classé parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) ayant validé tous les piliers avec le score maximal (20/20) : mesures législatives, mesures techniques, mesures organisationnelles, mesures de développement des capacités et mesures de coopération.
Les efforts de coopération du gouvernement marocain pourraient accélérer la réalisation de l’ambition des autorités de faire du numérique un des piliers du développement socioéconomique, avec une contribution de 100 milliards de dirhams marocains (environ 10 milliards $) d’ici 2030. Toutefois, il est important de souligner que les discussions avec la Finlande en sont encore à un stade préliminaire. Aucun accord n’a été signé ou même annoncé entre les deux parties.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Tout comme de nombreux autres pays africains, le Cameroun aspire à intégrer les TIC dans les services publics pour améliorer leur gestion. Cette transformation repose notamment sur la formation des agents de l’État pour moderniser l’administration et répondre aux défis du numérique.
Le Cameroun se prépare à entamer la construction de quatre smart campus dans la capitale Yaoundé. L’information a été dévoilée le lundi 20 janvier lors de la première session du Comité de pilotage du projet, co-présidée par Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, et Joseph Le (photo, au centre), ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Ce projet, fruit d’un partenariat avec l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du gouvernement camerounais visant à moderniser son administration publique.
« Les 4 smart campus vont permettre d’accélérer la sensibilisation et la formation des jeunes Camerounais. KOICA nous a présenté les plans de ces 4 smart campus, et en juin au plus tard, les travaux devraient commencer simultanément sur les 4 sites de telle sorte qu’au terme des 24 mois prévus, nous ayons déjà nos smart campus », a déclaré Joseph Le.
Avec un budget de 8 millions de dollars, le projet a pour objectif de promouvoir l’e-gouvernement et de former les agents publics actuels et futurs à l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les campus seront construits sur quatre sites stratégiques à savoir l’École Nationale d’administration et de Magistrature (ENAM), l’École nationale des Postes, Télécommunications et Technologies de l’Information et de la Communication (SUP’PTIC), l’Institut supérieur de management public (ISMP), ainsi qu’au ministère chargé de la Fonction publique.
Ce projet constitue un jalon essentiel pour améliorer la position du Cameroun dans le classement mondial de l’e-gouvernement des Nations Unies où le pays occupe actuellement la 155ᵉ place avec un score de 0.4294 sur 1, après avoir perdu 14 places par rapport à 2022. En modernisant son administration et en renforçant les compétences des jeunes générations, le Cameroun aspire à construire une administration publique plus performante et résiliente face aux défis du 21ᵉ siècle.
Samira Njoya
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Sixième mondial en matière d’e-gouvernement, l’Arabie saoudite attire plusieurs pays africains en quête de partenaire dans la transformation numérique. Un protocole d’accord dans ce domaine a été signé avec le Maroc en décembre 2024.
Le Rwanda veut collaborer avec l’Arabie saoudite dans la transformation numérique. Paula Ingabire (photo, à gauche), ministre rwandaise des TIC et de l’Innovation, a discuté de partenariat en début de semaine avec Abdullah Alswaha (photo, à droite), ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information. C’était en marge du Forum économique mondial (FEM), qui se tient du 20 au 24 janvier à Davos, en Suisse.
Les discussions entre les deux parties ont notamment porté sur l'innovation, la technologie, l’intelligence artificielle et le renforcement des capacités technologiques. Le partenariat, une fois concrétisé, se fera sous l’égide de l’Organisation de Coopération Numérique (DCO), basée à Riyad, en Arabie saoudite.
Ce rapprochement peut s’inscrire dans le cadre de la vision du Rwanda d’exploiter les TIC et l'innovation pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté afin de devenir une économie fondée sur le savoir et un pays à revenu intermédiaire supérieur d'ici 2035.
L’Arabie saoudite se classe sixième mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies en 2024. Le royaume affiche un score de 0,9602 sur 1. Pour les sous-indices des services en ligne et de l’infrastructure télécoms, le pays affiche des scores respectifs de 0,9900 et 0,9841. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité, ayant validé tous les cinq piliers composant l’indice de cybersécurité.
En matière d’e-gouvernement, le Rwanda pointe à la 118e place mondiale avec un score de 0,5799 sur 1, au-dessus des scores moyens en Afrique de l’Est (0,3903) et en Afrique (0,4247), mais en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). En matière de cybersécurité, le pays est parmi les exemples à suivre comme l’Arabie saoudite. Toutefois, il doit encore faire des efforts en ce qui concerne les mesures techniques, selon l’UIT.
La collaboration envisagée avec l'Arabie saoudite pourrait jouer un rôle clé dans l'accélération de la transformation numérique du Rwanda. Cependant, bien que des orientations générales aient été évoquées, les détails précis des axes de coopération restent à définir. Par ailleurs, les discussions entre les deux parties n'en sont qu'à un stade préliminaire, et aucun accord n'a encore été signé ou officiellement annoncé.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités veulent accélérer la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. L’exécutif a identifié la semaine dernière deux sites pilotes pour démarrer le programme de numérisation des hôpitaux du pays.
Le gouvernement malgache veut transformer le Centre national de télé-enseignement de Madagascar (CNTEMAD) en une université numérique. Une réunion de travail s’est tenue le mardi 21 janvier à cet effet entre les différentes parties prenantes : le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, la direction du CNTEMAD et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) qui est le partenaire technique de l’initiative.
Au cours de la réunion, il était notamment question d’examiner les améliorations techniques nécessaires pour la réalisation du projet. « Un des points à l'ordre du jour était également l'élaboration d'un calendrier pour la mise en œuvre de ce projet, ainsi que la coordination des différents aspects techniques nécessaires à sa réalisation », a déclaré le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, dans un communiqué, sans donner plus de détails.
Créé en novembre 1992, le CNTEMAD utilise principalement des cours polycopiés comme supports pédagogiques. Il complète ce dispositif par des devoirs de synthèse avec corrigés types, des regroupements en salle organisés au siège et dans les centres régionaux, des exercices supplémentaires et des travaux pratiques axés sur l'usage des TIC. L'établissement encourage les travaux de groupe et propose des ressources audiovisuelles sur demande. Les examens ont lieu deux fois par an. En 2024, l'établissement comptait environ 17 000 étudiants. Sa transformation en une université numérique s’inscrit dans les efforts pour numériser le système éducatif national afin de l’améliorer dans un cadre plus large de transformation numérique nationale.
L’exécutif a lancé en juillet 2024 le processus de numérisation des établissements scolaires. Le projet vise à doter les zones d’administration pédagogique et les établissements du pays d’outils et de ressources nécessaires pour tirer parti des technologies numériques.
Il est toutefois important de préciser que les discussions entre les parties sont en cours et on ne sait pas encore exactement quand et comment le projet sera mis en œuvre. Par ailleurs, même si la transformation se faisait, l’accès des étudiants du pays aux plateformes de l’université numérique peut être limité par l’accès à Internet et aux appareils compatibles (ordinateurs, tablettes, smartphones…). Selon les données recueillies par l’Autorité de régulation des technologies de communication (ARTEC), le taux de pénétration de l’Internet dans le pays était de 32,57% pour une population estimée à 30,3 millions (Banque mondiale).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités malgaches veulent accélérer la transformation numérique du pays afin d’en faire un pilier de l’économie. Cela touche tous les secteurs, dont la santé.
Le gouvernement malgache se prépare pour la numérisation des hôpitaux du pays. Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, a tenu une réunion avec les responsables du ministère de la Santé publique fin de la semaine dernière. La rencontre a notamment permis de choisir deux sites pilotes pour démarrer le programme.
« Ce programme a pour objectif de moderniser les hôpitaux publics grâce au numérique, avec des priorités comme la gestion des flux de patients, la traçabilité des dossiers médicaux et la transparence des services », a déclaré le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications dans une publication sur Facebook le lundi 20 janvier.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des ambitions du gouvernement malgache « de mettre le numérique au service du développement national », conformément au Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028 qui vise à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique. Dans le domaine de la santé, l’exécutif veut investir dans le capital humain et la bonne gouvernance, améliorer l’accès aux soins, renforcer la confiance dans le système de santé national.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’en Afrique, la numérisation des données de santé peut améliorer les services de santé et optimiser les décisions grâce à la collecte, le stockage et l’analyse en temps réel des données. Dans son rapport « Health Data Digitalization in Africa Unlocking the potential » publié en 2024, l’organisation déclare : « cette approche axée sur les données aide les professionnels de santé à choisir les traitements appropriés et soutient les décideurs politiques dans l’élaboration de politiques de santé impactantes ».
Cependant, l’OMS souligne que les efforts visant à améliorer les services de santé en Afrique grâce au numérique sont souvent entravés par la fragmentation des systèmes de santé et d’information sanitaire, l’absence de standards pour les données, ainsi que par des infrastructures insuffisantes et un manque de compétences numériques. De plus, l’accès limité des hôpitaux à une connexion Internet haut débit et leur faible interconnexion constituent également des obstacles majeurs.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement malien multiplie les initiatives en faveur de la transformation numérique de tous les secteurs de l’économie. En novembre dernier, l’exécutif a dévoilé un plan stratégique national de santé numérique d’une valeur de 35 millions $.
Le ministère malien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration a annoncé le jeudi 16 janvier le lancement du Système intégré de gestion des dossiers judiciaires (SIG-DJ). La plateforme devrait permettre de faciliter l’accès de la population à des services judiciaires comme l’obtention du casier judiciaire, du certificat de nationalité et d’autres documents.
« Ces services viennent non seulement alléger les démarches administratives, mais aussi renforcer l’accessibilité et l’équité des services publics, en particulier pour les populations des zones éloignées », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Au-delà du secteur judiciaire, le gouvernement malien veut digitaliser tous les services publics afin de garantir une administration transparente, efficace et au service de tous les usagers. L’exécutif ambitionne notamment de bâtir un Mali numérique fort et résilient avec le numérique comme un levier de la croissance économique, de la modernisation et de la prospérité.
Il faut cependant rappeler que l’adoption des services numériques au Mali dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’accès des populations aux services télécoms et à des appareils compatibles. Par exemple, 53 % de la population malienne était couverte par le réseau mobile 4G en 2024, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). En matière d’adoption, la même source estime le taux de pénétration de l’Internet à 33,1 %, contre 67,3 % pour la téléphonie mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le Congo a entamé une transformation numérique ambitieuse depuis quelques années, marquée par des projets structurants. Pour réussir cette transition, des acteurs engagés sont essentiels pour piloter et accompagner les initiatives visant à moderniser le pays et renforcer son inclusion numérique.
Le gouvernement du Congo-Brazzaville a procédé le samedi 11 janvier à un remaniement ministériel. Parmi les figures maintenues à leurs postes, on retrouve Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique. Cette reconduction confirme la volonté de poursuivre la dynamique engagée depuis 2015 pour faire du numérique un levier de transformation économique et sociale.
Un bilan marqué par des réalisations majeures
Depuis sa nomination, Léon Juste Ibombo a piloté des initiatives ambitieuses visant à moderniser les infrastructures numériques et à améliorer l’inclusion technologique. Sous son impulsion, plusieurs projets d’envergure ont vu le jour. La construction du Backbone national a renforcé la connectivité Internet dans tout le pays. Le lancement du « Caria Tech Village », un parc technologique, a stimulé l’innovation et attiré des investissements dans le numérique. La numérisation des services publics, notamment avec l’introduction du permis de conduire numérique, a modernisé les processus administratifs.
Le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique, financé par la Banque mondiale, a permis d’améliorer l’accès à Internet, y compris dans les zones rurales. Ces réalisations ont également conduit au déploiement de la fibre optique et à l’introduction de la 4G et de la 5G, faisant du Congo le premier pays de la sous-région à adopter cette technologie avancée.
Des défis et des priorités stratégiques
Malgré ces avancées, plusieurs chantiers restent à réaliser pour consolider les acquis. L’élaboration d’une Stratégie nationale de l’intelligence artificielle (IA) figure parmi les priorités, intégrant des solutions adaptées aux besoins locaux. La création d’un portail e-gouvernement, centralisant les services administratifs en ligne, constitue un autre objectif crucial. Par ailleurs, l’amélioration de la recherche en IA est essentielle pour renforcer les capacités scientifiques du pays dans des domaines stratégiques.
Une vision pour un Congo connecté et inclusif
Le ministre travaille également à la mise en place d’un écosystème de start-up dynamique, avec des programmes dédiés aux jeunes entrepreneurs dans le secteur technologique. Des initiatives pour réduire la fracture numérique, telles que l’accès à Internet dans les écoles et les communautés isolées, sont au cœur de ses priorités.
Ces efforts témoignent d’une vision stratégique pour positionner le Congo comme un acteur incontournable de l’économie numérique en Afrique centrale. En 2024, Léon Juste Ibombo a figuré dans le classement annuel des 50 personnalités qui font la tech en Afrique, établi par notre site. Ce classement met en lumière les figures les plus influentes dans le domaine du numérique sur le continent, soulignant ainsi le rôle central qu’il joue dans cette transformation.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La transformation numérique occupe une place centrale dans les plans de développement socioéconomique des autorités maliennes. Pour concrétiser ces ambitions, le gouvernement met l’accent sur le renforcement de la sécurité du cyberespace national.
Le gouvernement malien envisage d’adopter la stratégie nationale de cybersécurité en 2025. L’initiative fait partie des projets explicités par le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration dans le Bulletin de l’actualité gouvernementale n°249 du vendredi 10 janvier consacré au bilan de l’exercice 2024 et aux perspectives pour 2025.
« La cybersécurité est une préoccupation majeure dans le monde entier, car la sophistication des cyber-attaques et les dommages financiers causés aux pays ont augmenté à un rythme exponentiel. En effet, le rythme rapide de l’innovation dans le secteur des TIC se traduit par l’insuffisance des dispositifs législatifs et réglementaires en matière de cybersécurité », peut-on lire dans le projet de document de la stratégie nationale de cybersécurité, dont le gouvernement a lancé la validation en janvier 2024.
L’adoption de la stratégie nationale de cybersécurité s’avère nécessaire dans un contexte où le gouvernement malien ambitionne de bâtir un Mali numérique fort et résilient avec le numérique comme un levier de la croissance économique, de la modernisation et de la prospérité. La stratégie vise à améliorer la gouvernance de la cybersécurité, à renforcer la coopération internationale et à promouvoir une culture de cybersécurité à travers l’information, la formation et la recherche. Elle prévoit également des mesures pour protéger les infrastructures sensibles, notamment par l’établissement de normes et de référentiels de sécurité.
Par ailleurs, le pays est classé dans la quatrième catégorie (Tier 4) sur 5 en matière de cybersécurité par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son « Global Cybersecurity Index 2024 ». Cette catégorie regroupe « les pays ayant obtenu un score global d’au moins 20/100 en démontrant un engagement de base en matière de cybersécurité, avec des actions gouvernementales visant à évaluer, établir ou mettre en œuvre certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées dans au moins un domaine ».
Cependant, il est important de rappeler que l’adoption de cette stratégie demeure au stade de projet. Par ailleurs, son adoption seule ne suffit pas : il est impératif de mettre en œuvre les actions qu’elle prévoit. L’UIT souligne que le Mali affiche des performances relativement solides dans le domaine des mesures législatives, avec un score de 12,36 sur 20 dans ce pilier. Néanmoins, des efforts considérables restent à fournir dans les autres domaines : les mesures techniques (4,56 sur 20), organisationnelles (2,9 sur 20), le développement des capacités (0,79 sur 20) et la coopération (8,87 sur 20).
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les collaborations internationales dans le numérique sont essentielles pour favoriser l’innovation et partager les savoir-faire. En unissant leurs forces, les pays stimulent le développement technologique, créent des opportunités économiques et renforcent leur compétitivité sur la scène globale.
La Tunisie et l’Inde souhaitent collaborer davantage dans le domaine technologique. Cette ambition a été au centre des discussions de la cinquième réunion du comité mixte tuniso-indien pour la coopération scientifique et technologique, tenue le mercredi 8 janvier au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à Tunis.
Lors de cette rencontre, les deux pays ont convenu de lancer un appel à projets visant à financer des initiatives communes axées sur des thématiques prioritaires telles que l’innovation environnementale, la santé électronique (e-Health) et la technologie géospatiale. Ces projets intégreront des acteurs économiques et sociaux, et seront accompagnés d’ateliers conjoints pour encourager les échanges et la collaboration entre les chercheurs tunisiens et indiens.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’accord de coopération scientifique signé en 1995, ainsi que du partenariat établi en 2020 pour la création d’un Centre tuniso-indien d’innovation dans le domaine des TIC.
La collaboration entre les deux pays présente des avantages mutuels. L’Inde, reconnue pour son expertise dans le numérique et les technologies géospatiales, pourrait offrir à la Tunisie une occasion précieuse de tirer parti de son savoir-faire tout en renforçant les capacités locales en matière de recherche et d’innovation. Pour l’Inde, ce partenariat stratégique représente une opportunité d’élargir ses liens avec l’Afrique du Nord et d’accroître son influence dans des domaines technologiques clés, notamment les centres d’innovation et l’usage des drones.
Par ailleurs, la Tunisie figure parmi les pays africains les plus dynamiques en matière de développement numérique. Selon le rapport « The ICT Development Index 2024 » de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le pays occupe la 8ᵉ place en Afrique, avec un score de 77,2 sur 100, témoignant de ses avancées significatives dans le secteur des TIC.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Les deux royaumes ont déjà signé un protocole d’accord en décembre. Ils ont convenu de soutenir la recherche, l’innovation et l’adoption de technologies avancées dans le domaine de l’e-gouvernement, tout en échangeant les meilleures pratiques et en renforçant les capacités spécialisées.
Le Maroc veut renforcer sa coopération avec l’Arabie saoudite notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA), de la transformation numérique et de la réforme de l’administration. La question a été abordée la semaine dernière lors d’une réunion de travail entre Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Sami bin Abdullah bin Othman Al-Saleh (photo, à droite), ambassadeur de l’Arabie saoudite au Maroc.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement marocain pour la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de transformation numérique, « Digital Maroc 2030 », lancée officiellement en septembre. Un protocole d’accord a déjà été signé en décembre avec l’Arabie saoudite pour renforcer la coopération en ce qui concerne l’e-gouvernement. Le royaume chérifien s’était également rapproché du Portugal et de l’Estonie, ce dernier étant considéré comme l’un des champions mondiaux en matière de transformation numérique.
L’Arabie saoudite se classe sixième mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement du département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES). Le royaume affiche un score de 0,9602 sur 1. Pour les sous-indices des services en ligne et de l’infrastructure télécoms, le pays affiche des scores respectifs de 0,9900 et 0,9841. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays parmi les exemples à suivre en matière de cybersécurité, ayant validé tous les cinq piliers composant l’indice de cybersécurité.
Le Maroc occupe la 4e place en Afrique et la 90e au niveau mondial dans le domaine de l’e-gouvernement, avec un score de 0,6841 sur 1. Le royaume dépasse les moyennes de l’Afrique du Nord (0,5776), de l’Afrique (0,4247) et même du monde (0,6382). Cependant, des efforts restent nécessaires, notamment pour renforcer le développement du capital humain et améliorer les services en ligne. En matière de cybersécurité, le Maroc se distingue également comme un modèle à suivre. Néanmoins, il doit intensifier ses actions en matière de renforcement des mesures et de développement des capacités.
Les efforts de coopération du gouvernement marocain pourraient accélérer la réalisation de l’ambition des autorités de positionner le royaume chérifien comme un hub numérique, contribuant ainsi à accélérer le développement social et économique d’ici 2030. Le gouvernement vise une contribution du secteur numérique estimée à 100 milliards de dirhams marocains (10 milliards USD) à cette échéance. Cependant, il est important de souligner que ces discussions en sont encore à un stade préliminaire. Même pour le protocole d’accord signé en décembre 2024, aucun calendrier précis n’a encore été communiqué concernant sa mise en œuvre.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement gambien veut accélérer la transformation numérique du pays. L’exécutif s’est déjà rapproché de la société technologique émiratie Presight en mai 2024.
Le ministère des Communications et de l’Économie numérique de Gambie s’est associé à la Kalp Foundation, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la création d’infrastructures publiques numériques (DPI) basées sur la blockchain. Cette collaboration aboutira à une plateforme décentralisée dénommée « Gambia One », visant à sécuriser les échanges de données, rationaliser les opérations gouvernementales et numériser les services critiques.
« Ensemble, nous exploiterons la puissance du DPI basé sur la blockchain pour fournir des solutions innovantes et centrées sur les citoyens qui s’alignent sur les normes mondiales de confiance, de transparence et de responsabilité », a déclaré Lamin Jabbi, ministre gambien des Communications et de l’Économie numérique. La collaboration inclut également des initiatives de renforcement des capacités destinées aux dirigeants gouvernementaux, ainsi que des programmes de formation axés sur l’écosystème blockchain et les technologies connexes pour les jeunes Gambiens.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition du gouvernement gambien « d’exploiter la technologie, les solutions et services numériques pour garantir l’inclusion numérique en connectant les non-connectés et les sous-connectés, créer des emplois et développer l’économie ». C’est dans ce cadre que la Gambie s’est rapprochée de la société technologique émiratie Presight en mai 2024. En 2023, le pays avait déjà rejoint l’Alliance Smart Africa, qui promeut l’utilisation des TIC pour accélérer le développement économique et social en Afrique.
Pour le moment, la Gambie se classe 164e sur 193 pays selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 mesuré par le Département des affaires sociales et économiques des Nations unies (DAES). Le pays affiche un score de 0,2552 sur 1, bien en dessous des moyennes en Afrique de l’Ouest (0,3957), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
Il est important de souligner que le calendrier de mise en service de la plateforme reste inconnu à ce jour, tout comme les détails précis sur la nature de l’accord conclu entre les deux parties. Ce qui est certain, c’est que l’adoption des services dépendra de l’accès de la population à Internet et à des appareils compatibles. Selon DataReportal, la Gambie comptait 1,5 million d’abonnés à Internet au début de l’année 2024, soit un taux de pénétration de 54,2 %.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le gouvernement congolais mise sur la coopération internationale pour accélérer sa transformation numérique. En novembre 2024, un protocole d’accord avait déjà été signé avec la Pologne pour développer les infrastructures numériques.
La République démocratique du Congo (RDC) et le Qatar envisagent de renforcer leur coopération bilatérale dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), entre autres. La question a été abordée lors d’une rencontre entre le président congolais, Félix Tshisekedi (photo, à gauche), et l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani (photo, à droite), dimanche 5 janvier, dans le cadre d’une visite officielle dans le pays du Moyen-Orient.
Ce rapprochement intervient dans un contexte où le gouvernement congolais multiplie les efforts dans le cadre de sa vision de « faire du Numérique congolais un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social ». En 2024, le pays se classait 41e sur 47 pays africains en matière de développement des TIC selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) avec un score de 31 sur 100. De plus, les sources officielles indiquent que le taux de pénétration de l’Internet dans le pays est de 30%, contre environ 50% pour la téléphonie mobile.
De plus, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) classe la RDC 175e sur 193 au plan mondial en matière de développement de l’e-gouvernement en 2024 avec un score de 0,2715 sur 1. Le pays est en dessous des scores moyens en Afrique centrale (0,3354), en Afrique (0,4247) et dans le monde (0,6382).
En ce qui concerne la cybersécurité, l’UIT classe la RDC dans la catégorie Tier 3 regroupant des pays qui « démontrent un engagement de base en matière de cybersécurité à travers des actions pilotées par le gouvernement, qui incluent l’évaluation, l’établissement ou la mise en œuvre de certaines mesures généralement acceptées en cybersécurité ». Le pays doit notamment faire des efforts dans les domaines des mesures techniques, le développement des capacités et la coopération.
De son côté, le Qatar affiche un score de développement des TIC de 97,8 sur 100. En matière de développement de l’e-gouvernement, le pays affiche un score de 0,8244. Il fait également partie des exemples à suivre dans le monde en ce qui concerne la cybersécurité selon l’UIT.
Le renforcement de la collaboration avec le Qatar pourrait aider le gouvernement congolais à développer son secteur des TIC et accélérer ses ambitions de transformation numérique. Cependant, les détails précis de ce partenariat, notamment les axes d’intervention et le calendrier de mise en œuvre, restent à définir. Par ailleurs, aucun accord formel n’a encore été signé ou officiellement annoncé entre les deux parties.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les autorités mauritaniennes poursuivent la mise en œuvre de la stratégie de transformation numérique nationale. L’objectif est de faire du numérique un véritable levier de développement socio-économique du pays.
Le gouvernement mauritanien a annoncé la semaine dernière le lancement du visa électronique (e-visa). Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’extérieur a déclaré qu’à partir du 5 janvier, « tout passager soumis à l’obligation de visa doit obligatoirement obtenir son visa électronique avant son embarquement pour se rendre en Mauritanie ». Les demandes devront être effectuées via le site officiel de l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés (ANRPTS).
Cette mesure est valable pour les ressortissants de tous les pays du monde à l’exception de ceux avec lesquels la Mauritanie a des accords de suppression réciproque de visa. Selon le ministère, ils sont au nombre de 18, dont dix en Afrique : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, le Mali, le Sénégal, la Gambie, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Tchad. Pour certains pays, dont le Maroc, l’exemption de visa concerne uniquement les passeports diplomatiques et de service.
L’initiative peut s’inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de « l’Agenda national de transformation numérique 2022-2025 ». A travers cette feuille de route, l’exécutif ambitionne de faire du numérique un véritable levier de développement socio-économique du pays.
L’e-visa pourrait faciliter l’entrée d’étrangers en Mauritanie. Cela devrait soutenir le développement du tourisme que le gouvernement cherche à relancer conformément à la stratégie nationale du tourisme 2018-2030. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié en juin 2024, le PIB référentiel du secteur touristique mauritanien se chiffrerait à 1,8 milliard d’ouguiyas (45,05 millions $) en 2021 et atteindrait 2,2 milliards d’ouguiyas en 2025.
L’institution de Bretton Woods ajoute que « le secteur dispose d’un fort potentiel pouvant être mis à profit, pourvu qu’une offre adaptée aux exigences des touristes nationaux et internationaux soit développée et que la sécurité territoriale soit renforcée ».
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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