Officiellement estimé à 9,7 %, le chômage en Algérie touche particulièrement les jeunes. Pour y remédier, les autorités misent sur le numérique pour rapprocher formation et emploi grâce à l’échange de données.
L’Algérie renforce sa stratégie de transformation numérique en misant sur l’intégration des systèmes d’information publics. Le jeudi 29 mai, les ministères du Travail et de la Formation professionnelle ont signé une convention-cadre visant à interconnecter leurs plateformes numériques, afin d’aligner les politiques de formation et d’emploi.
Concrètement, la convention prévoit l’instauration d’un système intégré facilitant l’échange instantané et sécurisé de données entre les plateformes numériques des deux ministères. L’objectif est de développer des outils de planification et de prospective, et de renforcer la coordination entre la formation professionnelle et l’emploi, afin de répondre aux besoins du marché et de construire une économie moderne basée sur les compétences et des données précises.
Le ministre du Travail, Fayçal Bentaleb (photo, au centre), a souligné que cet accord s’inscrit dans les directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui prône une approche intégrée pour former des compétences adaptées aux besoins du marché du travail. Il a précisé que plus de 516 000 bénéficiaires de l’allocation chômage ont été orientés vers des formations courtes, dont 263 000 ont obtenu une certification professionnelle.
Ce partenariat s’inscrit également dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique, « Algérie Numérique 2030 », qui repose sur cinq axes fondamentaux : le développement des infrastructures numériques de base, la formation et le renforcement des compétences, et la gouvernance numérique. Le volet capital humain est au cœur de cette stratégie, visant à former et insérer les jeunes dans les métiers du numérique et des nouvelles technologies.
Une fois opérationnel, le partenariat devrait permettre une meilleure adéquation entre les formations proposées et les compétences recherchées sur le marché du travail. L’échange automatisé des données permettra d’orienter plus efficacement les jeunes vers des filières porteuses, tandis que les décideurs disposeront d’outils précis pour anticiper les besoins en main-d’œuvre qualifiée. À terme, cette interconnexion devrait contribuer à moderniser la gestion publique de l’emploi, à fluidifier l’insertion professionnelle et à accélérer la transition vers une économie fondée sur la connaissance.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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