La nouvelle capitale administrative égyptienne incarne l’ambition d’un urbanisme high-tech et durable. À l’horizon 2027, elle promet de désengorger Le Caire et de moderniser l’administration du pays.
L'Égypte investit 59 milliards de dollars dans une ville futuriste intelligente, pièce maîtresse de la stratégie Egypt Vision 2030. Ce projet de mégapole high-tech, en cours de construction à 45 km à l’est du Caire, vise à désengorger la capitale et à positionner l’Égypte comme un pionnier de l’urbanisme numérique en Afrique.
Pensée comme un pôle technologique régional, cette ville intégrera des solutions numériques avancées, notamment l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la gestion automatisée des infrastructures publiques, les réseaux de transport connectés et les systèmes de surveillance intelligents. La première phase, qui a mobilisé à elle seule 8,4 milliards de dollars, est en grande partie achevée à plus de 70 %. Les dernières phases devraient s’étendre jusqu’en 2027, avec des ajustements possibles selon l’évolution économique.
Ce mégaprojet s’inscrit dans une dynamique mondiale en forte croissance. À l’échelle internationale, le marché des villes intelligentes est en pleine expansion. Il est évalué à 1360 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 3840 milliards de dollars d’ici 2029, avec une croissance annuelle moyenne de 23,21 %, selon Mordor Intelligence.
Si l’Afrique ne représente qu’une faible part de ce marché aujourd’hui, elle se positionne progressivement comme un acteur émergent. L’Égypte, le Maroc, le Rwanda, le Nigeria, le Kenya ou encore l’Afrique du Sud misent sur des initiatives urbaines intelligentes pour répondre à l’explosion démographique urbaine, aux défis de gouvernance, de transport et de durabilité.
Dans le cas égyptien, cette ville intelligente est conçue pour accueillir 6,5 millions d'habitants. Elle abritera le siège du gouvernement, des ministères, des ambassades étrangères, ainsi que des centres d’innovation numérique. Les bâtiments y seront équipés de capteurs intelligents pour l’énergie, l’eau, la sécurité et la mobilité.
Malgré les critiques sur les priorités d’investissement dans un pays frappé par une inflation élevée et une dette publique croissante, les autorités défendent une vision à long terme. Elles misent sur les retombées économiques, la création d’emplois qualifiés et la transformation numérique de l’administration comme moteurs de changement durable.
Samira Njoya
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