Issu du secteur financier et ancien banquier d’investissement, il a choisi de se consacrer à la transformation du secteur agricole. Son parcours reflète une volonté de résoudre des problèmes économiques avec des outils concrets.
Expert en finance et entrepreneur technologique, le Sud-Africain Eugene Roodt (photo) s’impose comme l’un des visages du renouveau agricole sur le continent. Cofondateur de la start-up Nile, il mise sur la technologie pour rapprocher les producteurs agricoles des marchés régionaux et internationaux, tout en facilitant leur accès au financement et aux intrants.
En 2020, aux côtés de Louis de Kock et Rick Kleynhans, il lance Nile.ag avec l’ambition de lever les freins structurels qui entravent le commerce agricole africain. La plateforme fonctionne comme une place de marché numérique, permettant aux agriculteurs de vendre directement leurs produits frais à des acheteurs professionnels. Elle intègre des outils digitaux pour gérer la logistique, la traçabilité, le contrôle qualité et les paiements.
Avec une capacité de traitement de 2500 tonnes de produits frais par jour, Nile dessert aujourd’hui des clients dans 38 pays. Elle constitue une alternative aux circuits traditionnels, réduisant le nombre d’intermédiaires, accélérant les paiements et garantissant une transparence accrue sur les prix et la qualité des produits. La plateforme propose également une place de marché dédiée aux intrants agricoles, aidant les producteurs à investir, se développer et gagner en autonomie.
Le mardi 10 juin 2025, Nile a annoncé une levée de fonds de 11,3 millions de dollars, destinée à élargir son impact et à favoriser l’adoption du commerce numérique par un plus grand nombre d’agriculteurs africains.
Eugene Roodt est titulaire d’un bachelor en comptabilité et finance obtenu en 2013 à la Stellenbosch University. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il a travaillé entre 2017 et 2020 comme banquier d’investissement pour J.P. Morgan, une entreprise financière.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Portées par une dynamique d’innovation, les jeunes start-up africaines cherchent à s’implanter au-delà du continent. En France, la région Sud s’affirme comme un hub stratégique, qui peut offrir aux start-up africaines un cadre favorable à leur expansion et à leur rayonnement international.
Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a annoncé, mercredi 11 juin en marge du salon Viva Technology à Paris, la signature d’un partenariat stratégique avec risingSUD, l’agence d’attractivité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). L’initiative vise à accompagner l’implantation de start-up africaines en France.
« Ce partenariat avec risingSUD marque une étape clé dans notre ambition de faire rayonner l’innovation africaine à l’échelle internationale. En facilitant leur implantation et leur accélération en France, notamment dans la région Sud, nous donnons aux jeunes entreprises africaines les moyens d’accélérer leur croissance », a déclaré Jérôme Hénique, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Ce partenariat de trois ans vise à renforcer les synergies entre les écosystèmes d’innovation d’Afrique, du Moyen-Orient et du sud de la France. Les start-up issues du réseau des Orange Digital Centers (ODC) bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour développer leurs activités en France, notamment à travers un appui dans le montage de projet, l’accès aux financements et la mise en réseau avec des partenaires économiques locaux.
Déjà forte de plus de 500 000 entreprises, la région PACA souhaite ainsi renforcer son rôle de passerelle naturelle entre l’Europe et l’Afrique. En 2024, risingSUD a déjà facilité l’implantation de 14 entreprises africaines dans le sud de la France, dont Guépard, une start-up tunisienne incubée par l’ODC de Tunis, désormais présente à Marseille.
Ce partenariat s’inscrit dans la continuité des initiatives d’OMEA en faveur de l’entrepreneuriat numérique africain. Présent dans 17 pays en Afrique et au Moyen-Orient, le réseau des ODC propose un accès gratuit à des services allant de la formation numérique à l’incubation, en passant par l’accélération et le financement de projets innovants.
À terme, cette collaboration devrait contribuer aussi à renforcer les liens économiques et technologiques entre les deux rives de la Méditerranée, tout en dynamisant la compétitivité des écosystèmes d’innovation africains à l’échelle mondiale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La start-up sud-africaine Nile a levé 11,3 millions de dollars pour étendre sa plateforme numérique destinée aux agriculteurs. Ce financement, mené par Cathay AfricInvest, vise à faciliter l'accès aux marchés, aux outils et au capital, tout en réduisant les risques et en améliorant la transparence dans le commerce agricole régional.
Il s’est fixé pour objectif de moderniser l’agriculture en s’appuyant sur l’innovation. Grâce à la technologie, il développe progressivement des solutions concrètes aux défis alimentaires du continent.
Le Tanzanien Baraka Chijenga (photo) est le fondateur et directeur général de Kilimo Fresh, une start-up basée à Dar es Salam. Depuis sa création en 2019, l’entreprise utilise la technologie et l’analyse de données pour connecter des centaines de petits producteurs à des milliers de détaillants, hôtels et restaurants. Son objectif est d’optimiser les circuits d’approvisionnement et de réduire significativement le gaspillage alimentaire.
Le modèle de Kilimo Fresh repose sur une plateforme en ligne intuitive, permettant aux commerçants de commander fruits, légumes et produits secs, livrés directement à leur porte. L’entreprise s’appuie sur des outils d’analyse prédictive pour anticiper la demande, optimiser la gestion des stocks et limiter les pertes. Elle soutient également les agriculteurs dans l’adoption de pratiques durables et l’intégration de technologies agricoles modernes.
Le jeudi 5 juin, Kilimo Fresh a été sélectionnée parmi les finalistes de l’AYuTe NextGen, une initiative portée par Heifer International Africa, qui met en lumière les entreprises technologiques apportant des solutions innovantes aux défis du secteur agricole.
𝐌𝐞𝐞𝐭 𝐭𝐡𝐞 𝐅𝐢𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐬 – 𝐂𝐥𝐢𝐦𝐚𝐭𝐞 𝐒𝐦𝐚𝐫𝐭 𝐒𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬
— Heifer International Africa (@Heifer_Africa) June 5, 2025
We are pleased to unveil the finalists for AYuTe NextGen 2025. They’re solving real-world challenges with drones, AI, smart greenhouses, digitized vet care, mobile advisory tools, market-linkage… pic.twitter.com/8bEvVO8GHd
Avant de lancer Kilimo Fresh, Baraka Chijenga a cofondé Eliminex Tanzania Limited. Lancée en 2014, la société est spécialisée dans la production biologique de fruits et légumes, cultivés sans intrants synthétiques ni produits agrochimiques.
Diplômé de Mzumbe University (Tanzanie), où il a obtenu en 2015 un bachelor en développement de l’esprit entrepreneurial, Baraka Chijenga commence sa carrière chez Pyramid Pharma, fournisseur de solutions de santé, où il officie comme agent financier. Entre 2017 et 2019, il poursuit son parcours professionnel en Afrique de l’Ouest, au sein de Pacific Diagnostics, où il participe à l’expansion des activités de l’entreprise au Nigeria et au Ghana.
En 2021, il s’était déjà fait remarquer au niveau panafricain en atteignant la finale du GoGettaz Agripreneur Prize Competition, qui récompense les jeunes entrepreneurs du secteur agricole les plus prometteurs du continent.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’écosystème des start-up sénégalaises est en pleine expansion, porté par des initiatives gouvernementales et privées. L’innovation technologique y est perçue comme un levier stratégique pour stimuler l’économie et répondre aux défis du développement.
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la multinationale américaine Meta ont annoncé, le jeudi 5 juin, le lancement du programme d’accélération Llama Impact. L’initiative vise à accompagner les jeunes pousses sénégalaises qui utilisent l’intelligence artificielle open-source dans des domaines à fort impact.
Destiné aux start-up en phase de démarrage, le programme cible particulièrement les innovateurs actifs dans la santé (télémédecine, outils de diagnostic, conseil médical IA), l’agriculture (analyse des sols, suivi des cultures, accès au marché) et l’éducation (plateformes EdTech, formation numérique). Une catégorie « Carte blanche » est également prévue pour les projets à fort potentiel hors des catégories classiques.
Les start-up sélectionnées bénéficieront de six semaines de formation pratique, de mentorat technique et de sessions de développement intensives. Une journée de démonstration est prévue à l’issue du programme, leur offrant l’opportunité de présenter leurs solutions devant des investisseurs et de concourir pour un financement allant jusqu’à 25 000 USD, sans cession de parts. Un accompagnement de six mois est également prévu après le programme pour consolider les acquis et faciliter l’accès à d’autres opportunités. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 27 juin.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique du pays lancée en février dernier. Parmi ses objectifs, labelliser 500 start-up innovantes, former 100 000 diplômés du numérique par an et générer 150 000 emplois directs dans le secteur d’ici 2034. Le plan vise également à positionner le Sénégal comme un hub de l’innovation en Afrique francophone.
En favorisant l’adoption de l’IA open-source par des start-up locales, le programme entend réduire la dépendance aux technologies étrangères, stimuler l’innovation endogène et renforcer la souveraineté numérique du pays. Des défis restent à relever, notamment en matière d’accès au financement, d’encadrement technique et de mise à l’échelle des solutions développées.
Lien de candidature : https://events.atmeta.com/llamaacceleratorprogramsenegal
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Alors que le numérique transforme les usages, de nouvelles initiatives voient le jour pour répondre aux besoins quotidiens des populations. Porté par une vision innovante, un entrepreneur s’impose progressivement comme un acteur clé de cette transformation.
Vianney Kanda (photo) est un expert centrafricain en finance d’entreprise et un entrepreneur dans le secteur des technologies. Il est le fondateur et le directeur général de Warani, une start-up spécialisée dans le développement de solutions numériques.
Fondée en 2022, Warani conçoit des outils digitaux dans plusieurs domaines. L’une de ses principales réalisations est Warani Food, une application de commande et de livraison de repas à domicile. Elle permet aux restaurateurs de proposer leurs menus aux clients, qui peuvent suivre en temps réel la position du livreur dès la validation de leur commande.
Une autre innovation est Warani Shop, une plateforme de référence pour les achats en ligne et la livraison rapide de produits. L’entreprise est également présente dans le secteur immobilier avec l’application Wara, qui aide les utilisateurs à acheter des biens immobiliers, à les rentabiliser ou à construire leurs maisons. Enfin, Warani Hébergement permet de réserver des logements, hôtels, villas et voyages en République centrafricaine.
« L’idée de Warani est non seulement de promouvoir les services aux Centrafricains, mais aussi de rendre accessibles les produits qui se vendent de manière classique, et de proposer des solutions dites digitales, dans l’optique d’apporter une contribution à l’édifice économique. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer cette start-up », a expliqué le fondateur de Warani, Vianney Kanda.
Côté formation, Vianney Kanda est titulaire d’une licence en finance et gestion des services financiers, obtenue en 2015 à l’Université Centrale de Tunisie. Il a ensuite décroché un master en gestion de patrimoine, finance et services financiers à MBA ESG à Paris en 2018, puis un master en finance d’entreprise, fusions et acquisitions en 2021 dans le même établissement.
Il débute sa carrière en 2017 en Espagne, au Centre Borja, une communauté jésuite, en tant que responsable de la gestion financière. Entre 2019 et 2021, il occupe le poste de responsable de l’analyse financière et du reporting chez Optima Finances, une entreprise basée en France.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’incubateur et accélérateur de start-up Enovation Factory basé à Yaoundé au Cameroun, a récemment annoncé l’ouverture du dépôt des candidatures pour sa prochaine cohorte. Cette initiative offre aux jeunes pousses camerounaises un accompagnement personnalisé et gratuit de 6 mois.
Deux programmes sont proposés : Newbie pour les start-up en phase d’amorçage, et Cracker pour celles en pleine expansion. Les bénéficiaires auront accès à des sessions de coaching, des formations spécialisées, ainsi que des opportunités de levée de fonds et de mise en réseau.
Les candidats ont jusqu’au 15 avril pour postuler à l’adresse : https://www.enovation-factory.com/postuler
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Dans un contexte où l’innovation numérique transforme progressivement le secteur agricole en Afrique, Kilimo Bando se positionne comme une option intéressante pour les agriculteurs tanzaniens.
Kilimo Bando est une solution agritech développée par la jeune pousse tanzanienne Bizy Tech. Elle vise à améliorer l’accès aux ressources et aux marchés, renforçant ainsi la productivité et la rentabilité des exploitations agricoles locales. La start-up basée à Dar es Salam a été fondée en 2015 par Mahmoud Shoo.
Le service a été conçu pour répondre aux défis majeurs auxquels sont confrontés les agriculteurs tanzaniens, notamment l’accès limité aux intrants de qualité, aux financements et aux marchés d’écoulement. Son application mobile accessible uniquement sur Android a déjà été téléchargée plus d’une centaine de fois, selon les données de Play Store. Une interface intuitive permet aux utilisateurs de se connecter sans intermédiaire à des fournisseurs de semences et d’engrais certifiés.
« Nous avons identifié des inefficacités dans l'accès à des intrants de qualité, à un financement opportun et à des liens fiables avec le marché pour plus de neuf millions de petits exploitants agricoles en Tanzanie. Les solutions actuelles manquent d'intégration et d'évolutivité, ce qui fait que notre plateforme est particulièrement bien placée pour combler cette lacune » a déclaré Rahim Shoo, responsable du développement des produits et des activités de la start-up.
La plateforme intègre des solutions de paiement numérique sécurisées, facilitant les transactions et renforçant l’inclusion financière des agriculteurs. Elle embarque plusieurs autres fonctionnalités, dont Kilimo Akiba qui aide les utilisateurs à épargner dans le système bancaire formel pour financer les services essentiels lors des semailles.
Kilimo Bima est un service d'assurance couvrant les récoltes, la santé, la vie et l'équipement, avec un focus particulier sur la protection des récoltes contre les catastrophes ou autres perturbations de la production. Kilimo Mkopo offre aux agriculteurs des prêts pour investir et améliorer leur productivité. Quant à Kilimo Bora, il forme les petits agriculteurs à l'agronomie et à la gestion des sols pour améliorer la qualité des récoltes. Notons que Kilimo Bando offre également des services d’information en temps réel sur les conditions météorologiques et les bonnes pratiques agricoles.
La jeune pousse revendique plus de 4 millions d’agriculteurs et plus de 5600 commerçants enregistrés. En intégrant des outils numériques dans la chaîne de valeur agricole, elle contribue à moderniser l’agriculture tanzanienne, favorise l’adoption de pratiques durables et améliore la résilience des agriculteurs face aux défis climatiques et économiques.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Les autorités éthiopiennes veulent accélérer le développement du secteur spatial national et le mettre au service du développement socioéconomique. Il est prévu que dix satellites soient lancés d’ici 2035.
L’Éthiopie prévoit de lancer son troisième satellite d’observation de la Terre, dénommé Ethiopian Remote Sensing Satellite-2 (ETRSS-2), en 2026. C’est ce qu’a révélé l’Institut éthiopien des sciences spatiales et de la géomatique (ESSGI) cette semaine.
Développé en partenariat avec la Chine, ce nouveau satellite aura une durée de vie de cinq ans et une résolution de 0,5 mètre. Il est censé offrir des images de haute résolution et des capacités de surveillance améliorées par rapport à ses prédécesseurs, l’ETRSS-1 et l’ET-SMART-RSS, lancés respectivement en décembre 2019 et décembre 2020.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique spatiale nationale lancée en décembre 2018. La feuille de route traduit l’ambition du gouvernement d’exploiter les technologies spatiales pour relever les défis socioéconomiques du pays. Par exemple, dix nouveaux satellites devraient être lancés d’ici 2035.
Une fois lancé et mis en service, le satellite pourrait faciliter la prise de décision dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture, en fournissant des données précises. En effet, le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (BAS-NU) estime que la technologie spatiale est devenue un catalyseur clé dans le secteur agricole.
« L'imagerie satellite, les données des systèmes mondiaux de navigation par satellite et leurs applications intégrées sont désormais des outils essentiels pour l'agriculture. Ils permettent aux acteurs, des agriculteurs locaux aux décideurs internationaux, de surveiller la santé des cultures, de gérer les ressources en eau, de détecter et contrôler les ravageurs, et d’anticiper les aléas météorologiques, entre autres applications », explique le rapport _« Leverage Space Technology for Agricultural Development and Food Security »_, publié en janvier 2025.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Éthiopie : l’Etat engage un plan sur 8 ans pour numériser l’agriculture
La production agricole en Afrique se heurte encore à de nombreux défis qui entravent l'auto-suffisance alimentaire tant recherchée sur le continent. Comme la mécanisation à l'époque de la révolution industrielle, le numérique à l'ère de l'actuelle révolution 4.0 présente un fort potentiel pour transformer ce secteur. L'Ethiopie a décidé de se lancer, à travers un ambitieuse stratégie.
En Éthiopie, le gouvernement a officiellement lancé le mardi 4 février, le Digital Agriculture Roadmap (DAR), un plan national visant à accélérer la digitalisation du secteur agricole. Élaborée par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Institut de Transformation Agricole (ATI), cette feuille de route sera mise en œuvre sur la période 2025-2032.
L’ambition affichée par les autorités est d’améliorer la productivité agricole grâce à des solutions numériques inclusives, accessibles et durables. D’après Girma Amente (photo), ministre de l’Agriculture, cette stratégie est prévue pour faciliter l’accès aux services de vulgarisation agricole via les smartphones, renforcer la disponibilité des intrants, améliorer l’offre de services financiers (prêts et assurances agricoles) et favoriser une meilleure coordination des acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation.
Dans le cadre de ces ambitions, le déploiement du DAR se déroulera en deux phases. La première, prévue entre 2025 et 2029, se concentrera sur la mise en place des infrastructures numériques de base et le développement des services prioritaires pour l’agriculture. La seconde, couvrant la période 2030-2032, visera à étendre et diversifier l’écosystème numérique à l’ensemble du secteur.
Selon les autorités, la digitalisation de l’agriculture en Éthiopie se heurte à des défis majeurs, notamment un faible accès à la connectivité et le manque de compétences numériques, ce qui pourrait freiner l’adoption des technologies numériques dans le secteur.
Dans un rapport intitulé « Driving Digital Transformation of the Economy in Ethiopia: Opportunities, Policy Reforms and the Role of Mobile » publié en octobre 2024, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) indique que 76 % de la population éthiopienne n’utilise toujours pas l’Internet mobile.
La GSMA estime par ailleurs le taux de pénétration des smartphones, outils essentiels dans le Digital Agriculture Roadmap (DAR), à 36 % en Éthiopie. De plus, l’association évalue à un score de 41 sur 100 le niveau de maîtrise des compétences numériques de base par la population.
Stéphanas Assocle
Édité par Wilfried ASSOGBA
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