En misant sur la technologie pour optimiser la production piscicole, il propose une réponse concrète aux difficultés de gestion rencontrées par les fermes aquacoles.
Finaliste du Prix Afrique de l’innovation en ingénierie 2025, dont la finale s’est tenue à Dakar le 16 octobre, Frank Owusu (photo) est un entrepreneur et un spécialiste ghanéen de l’aquaculture. Il est cofondateur et directeur général d’Aquamet, une entreprise de technologie agricole dédiée à l’aquaculture.
Fondée en 2022, Aquamet a conçu une solution technologique intégrée destinée aux fermes aquacoles, qu’ils soient en bassins, en cages ou en étangs. L’entreprise propose une sonde intelligente capable de mesurer et de suivre à distance la qualité de l’eau. Cette sonde est associée à une application mobile et à des outils de gestion de ferme, offrant aux éleveurs des alertes quotidiennes et des recommandations fondées sur les données collectées.
Le dispositif va au-delà de la simple surveillance. Il permet d’analyser, d’anticiper et d’orienter la prise de décision. Il aide ainsi les producteurs à limiter les pertes dues à une mauvaise qualité de l’eau, à améliorer leurs rendements et à renforcer la rentabilité de leurs exploitations.
Frank Owusu est diplômé de la Kwame Nkrumah University of Science and Technology à Kumasi, où il a obtenu en 2020 une licence en gestion des ressources naturelles, pêche et gestion des bassins versants. Après ses études, il a travaillé un an dans la même université en tant qu’assistant de recherche et d’enseignement.
En 2021, il rejoint l’UN Ocean Decade, initiative des Nations unies consacrée au développement des sciences océaniques pour un avenir durable, en tant que spécialiste en sciences océaniques. L’année suivante, il intègre la Chambre d’aquaculture du Ghana comme volontaire, avant d’y être nommé coordonnateur des opérations. Entre 2023 et 2024, il a également été membre du groupe de travail du Forum économique mondial.
Melchior Koba
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Un tribunal kényan a condamné la start-up de technologie agroalimentaire Twiga Foods à verser 1 million de shillings kényan (environ 7800 $) à un ancien commercial, Maxton Duke Kibira, pour licenciement injustifié. La justice a estimé que l’entreprise n’avait fourni aucune preuve de mauvaise performance ni respecté la procédure légale.
Cette décision s’ajoute à une série de jugements récents renforçant la considération des droits du travail dans l’écosystème technologique kényan.
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Heifer Ethiopia, l’entreprise nigériane d’agritech Hello Tractor et le ministère éthiopien de l’Agriculture lancent un modèle de financement pay-as-you-go permettant aux petits agriculteurs de louer ou acquérir des tracteurs sans avoir à payer la totalité du coût à l’avance. Heifer Ethiopia finance les tracteurs, tandis que Hello Tractor fournit la plateforme technologique, la formation et les outils numériques permettant de mettre en relation les agriculteurs et les exploitants.
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En quelques années, il s’est imposé parmi les ingénieurs algériens qui cherchent à rapprocher la recherche scientifique de l’usage concret. Son travail interroge la manière dont la technologie peut répondre à des besoins locaux sans dépendre de solutions importées.
Adam Debba (photo) est un entrepreneur technologique algérien. Il est le fondateur et directeur général de Qareeb, une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA), le edge computing et l’Internet des objets (IoT).
Fondée en 2023, Qareeb conçoit des solutions d’intelligence artificielle capables de fonctionner localement, sans transfert de données vers des serveurs distants. Cette approche, connue sous le nom de « edge computing », permet de traiter les informations directement sur site, réduisant les coûts et la dépendance au cloud tout en renforçant la sécurité des données.
Le produit phare de l’entreprise, Q-Farming, est un système d’agriculture intelligente qui aide les agriculteurs à optimiser l’usage de l’eau et à améliorer leurs rendements. Basé sur la technologie LoRa, il transmet des données sur des distances pouvant atteindre 30 kilomètres, même en l’absence de couverture mobile. Des capteurs installés dans le sol mesurent en continu l’humidité, la température et la composition du sol. Ces informations sont ensuite analysées par un système central qui détermine automatiquement les besoins en irrigation.
Qareeb étend également ses activités à la sécurité intelligente. Q-Vision est un système de surveillance capable d’identifier des comportements inhabituels et d’envoyer des alertes en temps réel. Q-Access, quant à lui, propose une solution de contrôle d’accès multifonctionnelle. Le système peut reconnaître les visages, lire les cartes RFID (identification par radiofréquence), scanner les codes QR et analyser les empreintes digitales, tout en restant compatible avec différents types d’équipements.
Ingénieur en hydraulique diplômé de l’École nationale polytechnique d’Algérie, Adam Debba a obtenu en 2017 un doctorat en mécanique des fluides à l’IMT Atlantique, école d’ingénieurs française.
En 2013, il devient ingénieur de recherche chez Armines, un organisme français de recherche. En 2018, il rejoint Altran (aujourd’hui Capgemini Engineering), où il travaille sur la modélisation des circuits d’air avant de devenir chef d’équipe en ingénierie des systèmes l’année suivante. De 2020 à 2023, il occupe le poste de responsable technique au sein du groupe Expleo, société française d’ingénierie et de conseil technologique.
En 2024, Adam Debba a reçu plusieurs distinctions. Il a remporté la première place au Greentech Challenge de l’Algeria Startup Challenge, la première place à TechWadi, la deuxième place à l’Arab IoT & AI Challenge en représentant l’Algérie, ainsi que le prix Innov’Up lors du TotalEnergies Startupper Challenge.
Melchior Koba
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Confronté aux effets croissants du changement climatique, le Cameroun mise sur l’innovation verte pour concilier développement économique et durabilité. Le renforcement des compétences en technologies climatiques devient un impératif pour bâtir un avenir résilient et compétitif.
Le Cameroon Climate Innovation Hub (CAMCIH), une organisation non gouvernementale dédiée à la promotion de l’innovation climatique et du développement durable, a été officiellement lancé jeudi 2 octobre au sein de l’Université des TIC de Yaoundé. Ce hub, hébergé au sein de l’établissement, ambitionne de renforcer la recherche, la technologie et l’entrepreneuriat vert afin d’apporter des réponses concrètes aux défis environnementaux et économiques du Cameroun.
Le CAMCIH servira de plateforme d’incubation et de collaboration entre chercheurs, jeunes innovateurs, entreprises et décideurs publics. Il soutiendra la mise au point de solutions locales dans des domaines tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion des déchets et la résilience urbaine. Le centre prévoit également des programmes de formation et de transfert de compétences afin de doter les jeunes de capacités techniques et entrepreneuriales dans les technologies vertes.
Le lancement de ce hub intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à une intensification des impacts climatiques : inondations récurrentes, sécheresses dans le Nord et baisse de la productivité agricole. Selon le Centre mondial sur l’adaptation (GCA), le pays pourrait subir une perte de 4 à 10 % de son PIB d’ici 2050 si aucune mesure d’adaptation n’est mise en œuvre.
L’enjeu du CAMCIH est donc de positionner le Cameroun comme un acteur régional de l’innovation climatique, capable de transformer la recherche scientifique en opportunités économiques. En misant sur les technologies vertes et la créativité des jeunes, le pays espère réduire sa vulnérabilité climatique tout en stimulant une croissance plus durable et inclusive.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Elle développe une approche qui répond à la question cruciale de l’avenir des ressources agricoles. Elle utilise la technologie pour transformer durablement l’usage des terres et leurs bénéfices pour les communautés.
La Marocaine Wissal Ben Moussa (photo) est ingénieure agroalimentaire et entrepreneure. Elle est cofondatrice et directrice agricole de Sand to Green, une start-up de technologie agricole consacrée aux projets d’agriculture régénératrice.
Fondée en 2022, Sand to Green développe des modèles de régénération des sols. Basée sur l’analyse des données environnementales, elle guide les agriculteurs et industriels dans la transition vers des systèmes résilients, traçables et à fort impact climatique et économique.
La société a conçu RegenWise, une plateforme logicielle qui évalue les caractéristiques d’une parcelle, élabore des scénarios de projet (sélection et association d’espèces végétales, organisation spatiale, dispositifs d’irrigation, etc.), et génère des guides techniques pour la mise en œuvre opérationnelle. L’outil accompagne également le suivi des plantations, produit des rapports conformes aux grilles de certifications ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et alimente les démarches liées aux crédits carbone.
En septembre 2025, Sand to Green a obtenu la troisième place lors de la phase nationale du prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM). La société a aussi intégré le programme AI Founder Sprint de l’AI Venture Lab de l’INSEAD et fait partie des finalistes du concours Food Tech Challengers.
Wissal Ben Moussa est diplômée de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, où elle a obtenu en 2012 un diplôme d’ingénieur agroalimentaire. Elle a poursuivi sa formation à AgroParisTech, obtenant en 2013 un master en management de l’innovation dans les agro-activités et les bio-industries.
En 2012, elle a intégré le Centre spécialisé de valorisation et de transformation des produits de la mer de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) en tant que chargée de recherche. À la suite d’un stage de consultant junior chez Quaternaire en 2013, elle a rejoint le Centre marocain de l’innovation l’année suivante comme chargée de performance et développement. De 2015 à 2017, elle a travaillé chez Unilever Maroc au sein de l’équipe recherche et développement alimentaire, en appui au responsable local du département.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le studio de capital-risque kényan Pyramidia Ventures a levé 1,5 million de dollars auprès de l’investisseur néerlandais Triple Jump pour soutenir la création et l’expansion de start-up de technologies agricoles axées sur la résilience climatique. Fondée en 2021, l’entreprise a déjà lancé des projets comme Stable Foods, Womega et Afriprotein, qui visent à renforcer les systèmes agroalimentaires africains face aux défis environnementaux et à promouvoir des solutions bas-carbone.
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La start-up technologique malienne OKO, spécialisée dans le secteur de l’assurance agricole, a levé un montant à six chiffres lors d’un tour de table mené par Catalyst Fund, avec la participation d’autres investisseurs. Ce financement devrait soutenir l’expansion des activités de l’entreprise et renforcer la capacité de ses partenaires à accompagner les agriculteurs grâce à des solutions de gestion des risques climatiques fondées sur les données.
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Sahara Impact Ventures, fonds basé à Accra, a annoncé un investissement stratégique dans la start-up nigériane Agriarche. L’opération vise à étendre les solutions post-récolte d’Agriarche et à augmenter le potentiel de revenus des petits exploitants agricoles.
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La société kényane SunCulture, spécialisée dans les solutions solaires d’irrigation et les technologies agricoles pour petits exploitants, a levé 5 millions de dollars auprès de WaterEquity. Cet investissement permettra à l’entreprise d’étendre l’accès à l’eau en Afrique rurale, renforçant sa position sur le marché et son impact climatique.
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