Femi Aluko, directeur général de Chowdeck, a annoncé le lundi 3 novembre que sa start-up, spécialisée dans la livraison de repas au Nigeria, a atteint un record d’un million de commandes passées en un mois. Forte de son succès à Lagos, Abuja et dans d’autres villes, le groupe poursuit son expansion malgré le retrait de concurrents internationaux et vient de s’implanter au Ghana.
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Farm to Feed, une jeune entreprise kényane, lève 1,5 million de dollars pour étendre son marché dédié aux surplus agricoles. Sa plateforme connecte de petits producteurs à des acheteurs de l’agroalimentaire, valorisant des récoltes habituellement écartées. Avec ce financement, la société prévoit de développer des produits semi-transformés et d’élargir son offre à d’autres marchés d’Afrique de l’Est.
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Face aux défis d’une agriculture encore peu digitalisée, il propose une solution technologique conçue pour les réalités du terrain. Son initiative ouvre de nouvelles perspectives à des millions d’agriculteurs.
Mahmoud Shoo (photo) est un entrepreneur tanzanien, fondateur et directeur général de Bizy Tech, une entreprise spécialisée dans la digitalisation des chaînes de valeur agricoles et l’inclusion financière en Afrique de l’Est.
Fondée en 2015, Bizy Tech développe des solutions logicielles destinées à améliorer la transparence des processus agricoles et à renforcer les liens commerciaux entre producteurs, coopératives, commerçants et institutions financières. L’entreprise œuvre à structurer les échanges et à faciliter l’accès des acteurs du secteur à des services numériques adaptés.
Au cœur de l’offre de Bizy Tech se trouve Kilimo BaNDO, une plateforme numérique qui relie les agriculteurs aux fournisseurs d’intrants, aux marchés, aux services financiers et aux experts agricoles. Conçue pour fonctionner même sur des téléphones mobiles basiques, cette solution soutient une production plus efficace et aide les agriculteurs à stabiliser leurs revenus saison après saison.
Bizy Tech a également mis en place Kilimo Data Hub, une autre plateforme numérique destinée aux petits exploitants et aux PME agricoles. Elle compte plus de trois millions d’agriculteurs inscrits et aide à réduire les coûts d’intrants, à bénéficier de livraisons rapides d’engrais subventionnés et à accéder à des services financiers adaptés à leurs besoins.
En 2018, Mahmoud Shoo a fondé Digital Mobile Africa, qu’il a dirigée jusqu’en 2020. Cette entreprise proposait des outils numériques destinés aux négociants et agro-entrepreneurs pour faciliter les opérations d’achat et de vente d’intrants, de machines et de produits agricoles.
Mahmoud Shoo est titulaire d’un bachelor en comptabilité et finance obtenu en 2010 au College of Business Education en Tanzanie.
Melchior Koba
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La start-up kényane de technologie agricole Synnefa reçoit une subvention de 300 000 dollars (environ 39 millions de shillings) du World Resources Institute via le programme P4G pour déployer des séchoirs solaires connectés à l’Internet des objets. Ce financement bénéficiera à plus de 800 petits exploitants de Makueni au Kenya, réduisant les pertes post-récolte et améliorant la productivité des cultures comme le café, les fruits et les légumes.
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Les autorités zambiennes ont fait de la transformation numérique un pilier du développement socio-économique au cours des prochaines années. Cette transformation touche tous les secteurs de l’économie, dont l’agriculture.
Le gouvernement zambien a lancé cette semaine une initiative de formation des agents agricoles aux compétences numériques, dans le cadre de sa stratégie de modernisation du secteur. Le pays entend s’appuyer sur la digitalisation de l’agriculture pour atteindre ses objectifs de production fixés à 10 millions de tonnes de maïs, 1 million de tonnes de blé et 1 million de tonnes de soja par an d’ici 2031.
Selon le ministère de l’Agriculture, le programme vise à doter les agents de vulgarisation agricole de compétences numériques essentielles. Ces derniers pourront ainsi collecter des données en temps réel, enregistrer les agriculteurs, surveiller les ravageurs et les maladies, et fournir des informations actualisées aux producteurs à travers tout le pays. L’Autorité zambienne des TIC (ZICTA) soutient l’initiative en équipant les agents de tablettes intégrant des applications agricoles.
La formation fait partie des réponses qui ont suivi une étude réalisée par la ZICTA en 2022 sur l’état des lieux de l’adoption des TIC dans les différents secteurs. Dans le secteur agricole, l’étude a mis en évidence plusieurs faiblesses telles que le manque d’accès aux équipements TIC, la faible connectivité et le niveau limité de culture numérique parmi les agents agricoles. Le régulateur télécoms a déjà distribué 550 tablettes à des agents de vulgarisation agricole répartis dans vingt districts en 2024.
Le lancement de cette formation intervient environ deux semaines après que les autorités zambiennes ont sollicité le soutien de la Banque mondiale pour renforcer les compétences numériques de la main-d’œuvre nationale, notamment dans les secteurs minier et agricole. Lors de la cérémonie de la formation, le ministre de l’Agriculture, Reuben Mtolo, a mis en avant les autres innovations technologiques déjà mises en œuvre par son département.
Il s’agit notamment du Système d’information sur le marché agroalimentaire, qui fournit aux producteurs des données actualisées sur les prix et les marchés ; du système électronique de bons du Programme de soutien aux intrants agricoles ; ainsi que de la plateforme nationale unique électronique (Zambia Electronic Single Window), facilitant les demandes en ligne de permis d’importation et d’exportation pour les agriculteurs et les entreprises du secteur.
« Ces innovations contribuent à rendre l’agriculture en Zambie plus efficace, plus transparente et plus inclusive. Nous utilisons la technologie pour autonomiser les agriculteurs et préparer un secteur résilient et tourné vers l’avenir », a déclaré le ministre.
Dans son rapport « Driving Digitalisation of the Economy in Zambia: Leveraging Policy Reforms » publié en octobre 2024, la GSMA souligne que la technologie numérique favorise l’agriculture de précision, l’accès à une information ciblée et une meilleure connexion aux marchés. Selon l’organisation, l’adoption de ces outils pourrait augmenter les rendements de 10,5 % à 20 %, les profits jusqu’à 23 %, et générer une valeur ajoutée potentielle d’un milliard de kwachas (45,5 millions), soit 0,14 % du PIB, ainsi que 300 000 emplois et 250 millions de kwachas de recettes fiscales d’ici 2028.
Pour rappel, le secteur agricole représente 23 % des emplois du pays, mais ne contribue qu’à 3 % du PIB, selon les données de la Zambia Statistics Agency (ZamStats) citées par la GSMA.
Isaac K. Kassouwi (Agence Ecofin)
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Il utilise la technologie pour rapprocher le monde rural des consommateurs urbains. Il propose un système fondé sur la coordination de groupes pour optimiser les prix et les livraisons.
Amir Redwan (photo) est un ingénieur logiciel et un entrepreneur éthiopien. Il est cofondateur et coprésident-directeur général de ChipChip, une start-up qui vise à connecter directement les agriculteurs locaux aux consommateurs urbains.
Fondée en 2023 par Amir Redwan et l’entrepreneur européen Mateo Klemmayer, également coprésident-directeur général, ChipChip propose une plateforme d’achat groupé qui met en relation les clients avec les producteurs agricoles, sans passer par les circuits de distribution traditionnels. Le modèle vise à permettre l’accès à des produits à des prix compétitifs tout en soutenant les revenus des agriculteurs locaux.
Le principe repose sur l’achat collectif : les clients regroupent leurs commandes pour réduire les coûts d’acquisition, tandis que les producteurs bénéficient d’un accès direct au marché. Le système inclut aussi des « leaders de groupe », chargés de créer et de gérer les groupes d’achat, rémunérés pour leur rôle de coordination.
Avant la création de ChipChip, Amir Redwan a cofondé en 2020 Tikus Delivery, dont il est le président-directeur général. Cette entreprise propose une application mobile de commande et de livraison de repas à Addis-Abeba. Ses livreurs utilisent des vélos, électriques ou non, dans la capitale.
Diplômé de l’Université des sciences et technologies d’Addis-Abeba, Amir Redwan y a obtenu en 2018 un bachelor en ingénierie logicielle. Après un stage chez Kifiya Financial Technology, il a commencé sa carrière d’ingénieur logiciel en 2019. Il a notamment travaillé pour Modern Cyber Intel Consultancy et Med Innovation, deux entreprises technologiques en Éthiopie.
Mechior Koba
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En combinant technologie et agriculture, elle réinvente l’accès des producteurs africains à l’information et au financement. Son approche ouvre de nouvelles perspectives pour ce secteur clé du continent.
Agnes Kanjala (photo) est une entrepreneure malawite engagée dans le développement de solutions technologiques pour le secteur agricole. Elle est la fondatrice et directrice générale de Nuru Solutions, une entreprise qui utilise la technologie pour améliorer la durabilité et la productivité agricoles sur le continent.
Fondée en 2024, Nuru Solutions intègre des outils numériques au service de l’agriculture durable à travers des plateformes de données, des solutions de financement et des services adaptés aux réalités africaines. Son principal produit est une plateforme de collecte et d’analyse de données agricoles qui agrège des informations issues des exploitations pour fournir aux producteurs des analyses personnalisées.
Présente au Kenya, au Nigeria, au Malawi et en Zambie, l’entreprise exploite la donnée en temps réel et l’analyse prédictive pour aider les agriculteurs à prendre des décisions rapides et éclairées. Elle propose également des produits d’assurance conçus pour les exploitants et les coopératives, dont les conditions sont calculées à partir des risques identifiés grâce aux données collectées.
Avant de fonder Nuru Solutions, Agnes Kanjala a cofondé en 2021 The Farm, une start-up malawite qui offre aux agriculteurs des services de vente de bétail, de formation, de soins vétérinaires et d’accès au marché. Elle est également consultante en innovation commerciale et en entrepreneuriat.
Elle est diplômée de la Bunda College of Agriculture de l’université du Malawi, où elle a obtenu un bachelor en agriculture. Elle est aussi titulaire d’un master en administration des affaires obtenu à ALU School of Business au Rwanda.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2013 chez One Acre Fund, une entreprise sociale dédiée à l’agriculture, où elle a occupé les postes de directrice du siège social, de responsable du suivi et de l’évaluation, puis de spécialiste de projet. En 2016, elle rejoint la fintech Zoona comme responsable de la recherche en innovation au Malawi et en Zambie.
Entre 2019 et 2020, elle travaille pour la start-up agritech Pula en tant que responsable régionale pour le Malawi et la Zambie. Elle y revient en 2021 comme directrice des opérations internationales sur le terrain, avant d’être promue en 2022 directrice de l’expansion, poste qu’elle occupe jusqu’en 2023.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les pays africains intègrent progressivement le numérique à leurs économies. Selon la GSMA, la transformation digitale de l’agriculture pourrait rapporter 923,5 millions $ à la RDC et 972,5 millions $ au Ghana d’ici 2029.
L’Association horticole tanzanienne (TAHA) a lancé une plateforme numérique destinée à connecter les producteurs, acheteurs, exportateurs et prestataires de services du secteur horticole. Selon les informations relayées par le média local Tanzania Invest le lundi 20 octobre, cette plateforme baptisée HortiMarket, est accessible via un site web, une application mobile, un chatbot WhatsApp et un code USSD.
Ce nouveau portail digital servira de marché en ligne centralisé où les acteurs de la chaîne de valeur horticole pourront interagir, échanger des informations et conclure des transactions. HortiMarket est envisagé comme une réponse stratégique aux défis persistants d’accès au marché qui freinent la croissance et la compétitivité du secteur horticole tanzanien.
D’après la TAHA, ce service numérique permettra aux acteurs d’accéder à de nouvelles opportunités, de prendre des décisions éclairées et d’améliorer la coordination de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que l’efficacité et la rentabilité globales du commerce horticole.
Cette quête d’efficacité dans les circuits de commercialisation s’inscrit dans une stratégie plus large de croissance de la filière sur le segment des exportations. En juin dernier, la TAHA dévoilait son ambition de porter les recettes d’exportation de fruits et légumes à 2 milliards $ d’ici 2030, soit une valeur presque cinq fois supérieure à la moyenne annuelle de 382 millions $ engrangée par la filière entre 2021 et 2024, selon les données compilées par la Banque centrale du pays.
Le principal défi pour la TAHA consistera à orchestrer efficacement la participation de plus de 500 000 petits producteurs actifs dans l’industrie horticole locale, en les intégrant à travers la plateforme numérique. En effet, le déploiement d’un service numérique dans le secteur agricole soulève la question de l’accessibilité en milieu rural, où l’usage d’Internet et des smartphones reste limité.
Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 31,9 % de la population en Tanzanie a accès à Internet, ce qui suggère que près des deux tiers de la population n’y ont pas encore accès. Cette fracture numérique pourrait limiter l’adoption de la plateforme, d’autant plus que près de 60 % des Tanzaniens vivent dans des zones rurales où l’agriculture et les activités liées à l’agriculture sont essentielles à leur subsistance, d’après les données de la Banque mondiale.
Stéphanas Assocle
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En misant sur la technologie pour optimiser la production piscicole, il propose une réponse concrète aux difficultés de gestion rencontrées par les fermes aquacoles.
Finaliste du Prix Afrique de l’innovation en ingénierie 2025, dont la finale s’est tenue à Dakar le 16 octobre, Frank Owusu (photo) est un entrepreneur et un spécialiste ghanéen de l’aquaculture. Il est cofondateur et directeur général d’Aquamet, une entreprise de technologie agricole dédiée à l’aquaculture.
Fondée en 2022, Aquamet a conçu une solution technologique intégrée destinée aux fermes aquacoles, qu’ils soient en bassins, en cages ou en étangs. L’entreprise propose une sonde intelligente capable de mesurer et de suivre à distance la qualité de l’eau. Cette sonde est associée à une application mobile et à des outils de gestion de ferme, offrant aux éleveurs des alertes quotidiennes et des recommandations fondées sur les données collectées.
Le dispositif va au-delà de la simple surveillance. Il permet d’analyser, d’anticiper et d’orienter la prise de décision. Il aide ainsi les producteurs à limiter les pertes dues à une mauvaise qualité de l’eau, à améliorer leurs rendements et à renforcer la rentabilité de leurs exploitations.
Frank Owusu est diplômé de la Kwame Nkrumah University of Science and Technology à Kumasi, où il a obtenu en 2020 une licence en gestion des ressources naturelles, pêche et gestion des bassins versants. Après ses études, il a travaillé un an dans la même université en tant qu’assistant de recherche et d’enseignement.
En 2021, il rejoint l’UN Ocean Decade, initiative des Nations unies consacrée au développement des sciences océaniques pour un avenir durable, en tant que spécialiste en sciences océaniques. L’année suivante, il intègre la Chambre d’aquaculture du Ghana comme volontaire, avant d’y être nommé coordonnateur des opérations. Entre 2023 et 2024, il a également été membre du groupe de travail du Forum économique mondial.
Melchior Koba
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Un tribunal kényan a condamné la start-up de technologie agroalimentaire Twiga Foods à verser 1 million de shillings kényan (environ 7800 $) à un ancien commercial, Maxton Duke Kibira, pour licenciement injustifié. La justice a estimé que l’entreprise n’avait fourni aucune preuve de mauvaise performance ni respecté la procédure légale.
Cette décision s’ajoute à une série de jugements récents renforçant la considération des droits du travail dans l’écosystème technologique kényan.
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