En adaptant ses services de connectivité et d’inclusion financière aux réalités locales, Orange contribue à réduire la fracture numérique et sociale, jetant les bases d’un développement durable et inclusif.
En 2024, Orange Money a traité 9 milliards de transactions d’une valeur totale de 164 milliards d’euros (environ 191,3 milliards $) sur ses marchés africains, dont 6 milliards d’euros de transferts internationaux. Ces données sont issues du rapport de responsabilité sociétale de l’entreprise « Cultivating Impact: Orange Middle East & Africa 2024 ». La plateforme d'argent mobile a accueilli 14 millions de nouveaux utilisateurs, portant son nombre total de comptes enregistrés à 100 millions depuis son lancement, dont 40 millions sont actifs chaque mois.
Orange attribue ce succès à son vaste réseau de 600 000 points de vente, dont 66 000 ouverts en 2024. Ces points d’accès jouent un rôle clé dans le tissu socio-économique local, en générant des revenus pour les agents et en appuyant les micro-entreprises.
La couverture d’Orange Money est particulièrement forte dans certains pays africains. La République démocratique du Congo (RDC) arrive en tête avec 128 400 points de vente, suivie du Cameroun (92 400), du Mali (71 500), de la Côte d’Ivoire (66 400) et de la Guinée (64 400), selon le rapport. Une part importante des utilisateurs actifs sont des femmes, illustrant l’engagement de la plateforme en faveur de l’inclusion. À Madagascar, par exemple, 50 % des utilisateurs actifs d’Orange Money sont des femmes.
Mais Orange Money ne se limite pas aux transferts. L’entreprise a élargi ses services fintech via Orange Bank Africa et des partenariats dans les pays sans présence bancaire locale, comme le Botswana ou Madagascar, pour proposer des microcrédits, tels que les prêts Tik Tak (plus de 340 000 clients en ont bénéficié en 2024). Les solutions de micro-assurance mobile constituent un autre levier de croissance. Elles sont déjà disponibles en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en RDC et au Mali.
En 2024, Orange Money a accéléré la numérisation du commerce de proximité en équipant des centaines de milliers de vendeurs informels de codes QR et de portefeuilles Orange Money, renforçant ainsi la sécurité des paiements et la traçabilité des transactions.
Son impact s’est également étendu via des solutions de paiements de masse mises en œuvre avec des partenaires tels que le Conseil danois pour les réfugiés (DRC), l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou le Programme alimentaire mondial (PAM). Ces collaborations ont permis de distribuer rapidement des aides financières à des foyers vulnérables, de manière efficace et ciblée.
Au Liberia, Orange soutient l’initiative gouvernementale de paiements numériques et collabore étroitement avec la banque centrale pour promouvoir l’inclusion financière. En Côte d’Ivoire, plus de 400 000 ménages ont pu recevoir des aides sociales semestrielles grâce à Orange Money, renforçant ainsi les mécanismes de protection sociale.
Et pour la suite ?
Un partenariat signé fin 2024 avec Mastercard permettra aux utilisateurs de sept pays, du Sénégal à la Sierra Leone, d’accéder à des cartes de débit virtuelles et physiques, directement liées à leurs comptes Orange Money, pour faciliter les paiements domestiques et internationaux.
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans la mission plus large d’Orange : bâtir un écosystème numérique solide, adapté aux besoins locaux, tout en favorisant l’innovation et la création d’emplois. Dans les 17 pays où il est présent, le groupe compte 161 millions de clients, dont 100 millions d’utilisateurs Internet mobile et plus de 83 millions de clients 4G. Fin 2024, la couverture en haut débit mobile atteignait 77 %, avec un objectif de 85 % d’ici 2025.
L’économie numérique africaine devrait atteindre 712 milliards $ d’ici 2050, selon la Société financière internationale (l’IFC). Dans ce contexte, des plateformes comme Orange Money intensifient leurs investissements et diversifient leurs offres pour fidéliser leur clientèle, attirer de nouveaux utilisateurs et augmenter leurs revenus.
Hikmatu Bilali
Lire aussi:
Afrique et Moyen-Orient : le parc Internet par fibre d'Orange a crû de 28 % en 2024
Orange a collecté 284 000 téléphones dans 5 pays d’Afrique et du Moyen-Orient en 2024
Dans la région MEA, Orange est présent dans 17 pays, dont 16 en Afrique. Actuellement, l’entreprise fournit des services d’Internet par fibre dans dix marchés.
En 2024, le parc d’abonnés à l’Internet par fibre optique d’Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) a atteint 1,4 million, selon le rapport de responsabilité sociétale 2024 de l’entreprise, paru le 3 juillet. Ce chiffre représente une croissance de 28 % par rapport à 2023.
Si l’entreprise n’explique pas clairement le moteur de cette croissance, elle a révélé avoir investi 1,4 milliard de dollars dans son réseau dans la région au cours de l’année. Cela comprend à la fois les réseaux fixe et mobile, ainsi que les technologies de dernière génération. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de transformation numérique marqué par une demande croissante en connectivité à haut débit, aussi bien chez les entreprises que chez les particuliers. Pour répondre à cette demande, l'entreprise couvrait déjà 4,9 millions de foyers par la fibre optique dans la région fin 2024.
« Pour Orange, créer de la valeur durable, c’est tout d’abord permettre au plus grand nombre d’accéder à la connectivité, un service numérique essentiel. Pour cela, nous déployons et opérons des réseaux fixe et mobile à l’échelle mondiale, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Aux entreprises, aux opérateurs et aux fournisseurs de contenu, nous offrons un réseau mondial optimisé et des solutions de connectivité de nouvelle génération », a déclaré le groupe Orange dans son rapport annuel intégré 2024.
Orange considère le haut débit fixe (ADSL, fibre, réseau radio) comme l’un de ses principaux moteurs de croissance en Afrique et au Moyen-Orient. Par exemple, dans un article publié en juillet 2024, la société annonçait un investissement de 125 millions d’euros (145,5 millions $) dans les réseaux fixes d’ici 2025, pour raccorder à la fibre 800 000 foyers supplémentaires et atteindre un total de 1,3 millions de clients fibre dans la zone. Entre 100 et 200 millions d'euros étaient également prévus pour renforcer l’infrastructure de la connectivité internationale, notamment les câbles sous-marins.
Pour rappel, Orange fournit des services d’Internet par fibre dans dix pays d’Afrique et du Moyen-Orient : le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Libéria, l’Égypte, le Maroc, la Jordanie et la RDC. Le parc d’Internet fixe comprend également 1,6 million de foyers bénéficiant d’un accès fixe sans fil 4G ou 5G, et près d’un million de foyers connectés à l’ADSL.
Le chiffre d’affaires du haut débit fixe dans la région a crû de 19,5 % entre 2023 et 2024. Cela a permis à la branche OMEA d’Orange d’enregistrer un revenu total de 7683 millions d’euros, soit une hausse de 11,1 % par rapport à 2023. La région a compté pour 19 % du chiffre d’affaires total du groupe.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi:
Capex, énergie, maintenance : comment Orange utilise l’IA pour optimiser son réseau
L’Afrique et le Moyen-Orient, moteur clé de la hausse des revenus d’Orange en 2024
Face à la prolifération des faux diplômes et aux lenteurs administratives, la RDC mise sur le numérique et la blockchain pour restaurer la confiance dans son système éducatif.
La République démocratique du Congo a officiellement lancé « e-Diplôme », une plateforme numérique destinée à dématérialiser et sécuriser l’émission des diplômes d’État grâce à la technologie blockchain. L’annonce a été faite à l'issue du Conseil des ministres tenu le vendredi 18 juillet à Kinshasa.
« La plateforme e-Diplôme constitue un tournant décisif dans la modernisation du système éducatif congolais. Cette avancée majeure vers la transparence, la modernisation et la souveraineté numérique positionne le système éducatif de la RDC comme un modèle de gouvernance en Afrique centrale », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe (photo, à droite).
Accessible via la plateforme www.schoolap.cd, le système introduit une gestion centralisée, numérique et hautement sécurisée des diplômes d’État. Chaque titre académique sera enregistré et authentifié par la technologie blockchain, permettant une vérification immédiate en ligne par les diplômés, les employeurs, les universités ou encore les ambassades. Le dispositif garantit aussi un archivage permanent, à l’abri des pertes de données et de la détérioration physique.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la fraude aux diplômes reste un défi majeur pour les institutions éducatives congolaises et africaines en général. Elle intervient dans le cadre plus large des réformes engagées par le gouvernement pour moderniser l’administration publique et promouvoir la souveraineté numérique, notamment par la numérisation des services essentiels.
En supprimant la dépendance aux documents papier et aux processus manuels, e-Diplôme devrait permettre de fluidifier les échanges entre les administrations éducatives, les établissements et les recruteurs. Le dispositif devrait réduire les délais de vérification, limiter les erreurs humaines et simplifier les démarches des diplômés. À l’échelle du marché du travail, il devrait également contribuer à restaurer la crédibilité des titres délivrés en RDC et freiner la circulation des faux diplômes, souvent responsables d’un climat de méfiance et d’obstacles à l’insertion professionnelle.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La RDC pose les bases de son futur système d’identification numérique
L’Afrique est engagée dans une transformation numérique accélérée, soutenue par le développement d’infrastructures internationales. Mais derrière la promesse d’un accès simplifié à Internet, des défis économiques, sociaux et réglementaires persistent et invitent à s’interroger sur la portée réelle de cette révolution.
L’arrivée ou le renforcement des câbles sous-marins induit une chute rapide des prix de l’Internet, particulièrement en Afrique où les coûts d’accès sont historiquement élevés. C’est ce qu’enseigne le rapport « The Impact of Submarine Cables on Internet Access Price, and the Role of Competition and Regulation », publié en juin 2025 par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI).
Ce rapport révèle qu’un doublement de la capacité internationale apportée par les câbles sous-marins entraîne une baisse immédiate de 32 % du prix du haut débit fixe et jusqu’à 50 % pour le haut débit mobile.
Au Nigeria, par exemple, le déploiement de cinq nouveaux câbles entre 2010 et 2015 a entraîné une baisse de cinq points du prix du haut débit mobile. En Tunisie, l’inauguration du câble Didon en 2014 a eu un effet similaire sur les tarifs mobiles, ajoute FERDI.
La Banque mondiale appuie également ce constat. Dans une étude publiée en juillet 2024, elle montre que chaque doublement de la capacité des câbles sous-marins en Afrique induit généralement une baisse de 7 % du prix de l’Internet haut débit fixe. Pour le haut débit mobile, la baisse moyenne est de 13 % sur le continent.
La régulation, facteur clé pour pérenniser la baisse des prix
D’après les données de la FERDI, l’effet sur les prix du haut débit fixe tend à s’estomper après quatre ans si la concurrence n’évolue pas ou si le marché se concentre à nouveau. La fondation insiste donc sur le rôle déterminant de la régulation.
Seuls les pays dotés d’une autorité indépendante, capable d’imposer la concurrence, d’encadrer le partage d’infrastructure et de protéger les consommateurs, bénéficient pleinement de la baisse des prix liée aux câbles sous-marins. L’Union internationale des télécommunications (UIT) corrobore ce constat, soulignant que la régulation et l’ouverture du marché sont les premiers facteurs expliquant les écarts tarifaires entre pays africains, bien plus que la simple présence de câbles.
Des disparités persistantes et des défis de gouvernance
L’actualité a mis en lumière la vulnérabilité des réseaux africains. En mars 2024, plusieurs coupures majeures de câbles sous-marins ont paralysé l’accès à Internet dans une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Ces incidents ont révélé la dépendance du continent à quelques infrastructures critiques et le manque de réseaux de secours nationaux. Selon l’Union internationale des télécommunications, cette fragilité accentue les écarts d’accès et de prix entre les capitales et les régions intérieures, ainsi qu’entre les pays côtiers et enclavés.
Par ailleurs, la concentration du marché reste un risque. FERDI note que si la concurrence baisse après l’arrivée des câbles, les prix peuvent remonter, notamment sur le haut débit fixe. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans une note de 2023, recommande de renforcer la régulation et d’encourager l’entrée de nouveaux acteurs pour éviter une concentration du secteur.
Les câbles sous-marins constituent un levier puissant pour démocratiser l’accès à Internet en Afrique, mais leur impact réel repose sur la qualité des politiques publiques, de la régulation et de l’investissement dans les réseaux nationaux. Les experts s’accordent sur la nécessité de renforcer la résilience des infrastructures, d’élargir la concurrence et de cibler l’inclusion numérique pour que la baisse des prix profite à tous.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Capex, énergie, maintenance : comment Orange utilise l’IA pour optimiser son réseau
En moins de dix ans, la 5G est passée du statut de privilège technologique à celui de réalité concrète dans près de 30 pays africains. Une avancée significative qui confirme l’ancrage du continent dans l’économie numérique mondiale, malgré des défis persistants.
La 5G accélère sa progression en Afrique, portée par une dynamique continentale de plus en plus marquée. Selon l’Union africaine des télécommunications (UAT), l’Afrique enregistrait déjà 79 opérateurs télécoms engagés dans des investissements pour la 5G en 2024, répartis dans 41 pays. Parmi eux, 35 opérateurs avaient déjà activé des réseaux commerciaux dans 21 pays. En juin 2021, la région comptait sept réseaux 5G commerciaux actifs sur cinq marchés, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA). Vodacom Lesotho a été le premier opérateur télécoms à lancer la 5G sur le continent en 2018.
En 2024, la technologie représentait 25% de la couverture du réseau mobile en zone urbaine, contre 73% pour la 4G, d’après l’Union internationale des télécommunications. En matière d’abonnés, la 5G comptabilisait déjà plus de 26 millions de consommateurs pour environ 600 millions d’abonnés mobiles uniques dans la région Afrique subsaharienne en 2024.
En intégrant l’Afrique du Nord, notamment la Tunisie et l’Egypte où la 5G commerciale est déjà proposée aux clients depuis février et juin 2025, ces chiffres seraient certainement plus importants à l’échelle de l’Afrique où 48 opérateurs télécoms ont déjà activé la 5G dans 28 pays selon les données de juin 2025 de l’Agence Ecofin.
L’état de la 5G en Afrique
Source : Agence Ecofin
Au regard du nombre important d’opérateurs télécoms qui s’intéressent à la 5G, notamment en Algérie, en République démocratique du Congo, au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert, de nouveaux lancements commerciaux de la technologie devraient survenir d’ici la fin de l’année. Cependant, de nombreux obstacles freinent encore l’adoption rapide de la 5G par tous les pays du continent.
Défis et opportunités
Les principales entraves à l’appropriation de la 5G dans toute l’Afrique persistent dans cinq domaines : les appareils mobiles, les services, l’infrastructure, le spectre, la politique/réglementation. L’UAT explique que la cherté des téléphones compatibles 5G empêche l'adoption massive des services 5G. « Bien qu'il soit possible d'acquérir des téléphones compatibles pour la 5G à partir de 150 USD auprès des vendeurs, de larges segments de la population des pays africains ne sont pas en mesure de s'offrir des smartphones aux prix actuels. Il sera donc nécessaire d'envisager des interventions au niveau gouvernemental, réglementaire et des opérateurs pour rendre les appareils plus abordables et favoriser un environnement propice à la croissance continue de la 4G et à l'adoption de la 5G […] », suggère l’UAT.
Le faible développement des cas d’utilisation pratique de la 5G, aussi bien dans le cadre personnel qu’industriel intégrant de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle, le big data et l'Internet des objets (villes intelligentes, ports intelligents, apprentissage à distance immersif, systèmes de surveillance de la santé, réseaux électriques intelligents et surveillance, chaîne de production automatisée, etc.) contribue aussi à retarder l’appropriation de la technologie en Afrique. En l’absence d’applications concrètes, l’UAT déplore que la 5G serve surtout à améliorer le débit internet et craint que la persistance d’une telle situation contribue à la conserver comme un produit de luxe réservé aux entreprises et aux classes aisées.
Enfin, le coût élevé du déploiement de la technologie télécoms, la non-disponibilité du spectre de fréquences indispensables à la 5G, « le manque de capacité et de disponibilité de la fibre optique, le manque d'incitations à la collaboration interindustrielle et l'absence de normes ou de lignes directrices relatives à la gestion des échanges de données transfrontaliers » sont les autres défis qui freinent encore la généralisation des réseaux 5G en Afrique, selon la branche africaine de l’UIT qui souligne qu’apporter une réponse appropriée à tous ces problèmes fera de la 5G un levier de croissance pour les économies africaines.
D'ici 2030, la GSMA estime que la 5G devrait à elle seule contribuer à hauteur de 10 milliards de dollars à l'économie régionale, soit 6 % de l'impact économique total du secteur mobile.
Muriel Edjo
Lire aussi:
Orange Egypt obtient un prêt de 85 millions $ de la BERD pour déployer la 5G
Tunisie : Orange lance officiellement la 5G avec un routeur WiFi 6
Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.
La Tunisie recourt à l’IA pour établir son plan de développement 2026 - 2030
La Tunisie a utilisé l’intelligence artificielle pour élaborer son plan national de développement 2026-2030. Cette démarche vise à fonder les choix économiques et sociaux sur des données objectives, en privilégiant transformation numérique, équité territoriale et énergies renouvelables. L’IA devient ainsi un outil stratégique pour une gouvernance modernisée.
Big Data, IA et services publics : la Côte d’Ivoire initie un partenariat avec G42 Presight
La Côte d’Ivoire a signé deux accords avec G42 Presight pour réformer l’administration publique et élaborer une nouvelle stratégie numérique. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale de développement numérique (SNDN), qui arrive à échéance en 2025, et vise à renforcer l’usage du Big Data et de l’IA dans la gouvernance publique.
Mauritanie : vers la numérisation de la protection sociale et du système de santé
La CNASS et l’Agence Numérique de l’État ont signé une convention pour moderniser le système de protection sociale mauritanien. L’accord vise à renforcer l’infrastructure numérique, améliorer l’accès aux services, et favoriser une inclusion digitale élargie, notamment en intégrant les populations vulnérables dans la future stratégie numérique 2025–2030.
Le Gabon lance Missamou, une IA conversationnelle pour moderniser l’administration
Le Gabon a lancé Missamou, un assistant virtuel disponible sur Facebook Messenger, pour faciliter l’accès des citoyens à l’information et aux services publics. Premier chatbot gouvernemental du pays, il s’inscrit dans une stratégie de transformation numérique visant transparence, inclusion digitale et amélioration de la relation administration-usagers.
Village Capital mobilise 4 millions $ pour soutenir les écosystèmes entrepreneuriaux africains
Face à la baisse du capital-risque en Afrique, Village Capital, avec la Banque néerlandaise de développement entrepreneurial (FMO) et l’Agence néerlandaise pour les entreprises (RVO), lance l’Africa Ecosystem Catalysts Facility, dotée de 4 millions USD. L’initiative finance indirectement des start-up via cinq OEN locales au Ghana, Nigeria et Tanzanie, pour renforcer les écosystèmes et soutenir des solutions à fort impact socio-économique.
Face aux défis de la transformation numérique, les partenariats stratégiques entre pays deviennent essentiels pour partager expertises, technologies et bonnes pratiques. En Afrique, cette coopération permet d’accélérer la modernisation des services publics et le renforcement des capacités.
En marge de la 60ᵉ session du conseil d’administration du Centre africain de formation et de recherche en administration pour le développement (CAFRAD), tenue le mardi 15 juillet à Rabat, le ministre camerounais de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Lé (photo, à droite), a été reçu en audience par son homologue marocaine, Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.
Lors de cet entretien, les deux responsables ont convenu de renforcer la coopération entre le Cameroun et le Maroc dans le domaine de la transformation numérique des administrations publiques. Parmi les pistes de collaboration évoquées figure l’organisation future d’assises africaines sur la modernisation de l’administration, en mettant particulièrement l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) comme levier de performance, de transparence et d’efficacité dans la gouvernance publique.
Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre des réformes administratives engagées au Cameroun. À cet effet, le pays a lancé début 2025 le progiciel AIGLES (Application informatique de gestion logique des effectifs et de la solde), un outil numérique intégré qui permet de centraliser la gestion des carrières et de la solde des agents publics. Ce système, salué pour sa capacité à rationaliser la gestion des ressources humaines dans l’administration, incarne les efforts du gouvernement pour numériser les processus internes.
Le Maroc, qui se positionne comme l’un des pays africains les plus avancés en matière d’intelligence artificielle et de e-gouvernement, pourrait jouer un rôle clé dans l’accompagnement technique du Cameroun, en partageant son expertise dans la dématérialisation des services publics, le développement de systèmes intelligents et la formation des agents de l’État.
Le Cameroun reste en effet confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale, établie à 0,6382. Ce partenariat avec le Maroc pourrait ainsi représenter une opportunité stratégique pour rattraper ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
60 000 talents IA à former d’ici 2040, un défi de taille pour le Cameroun
De plus en plus présente dans les secteurs stratégiques, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier essentiel d’efficacité opérationnelle. Le secteur des télécommunications n’échappe pas à cette dynamique.
Orange Afrique et Moyen-Orient accélère l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) au cœur de ses opérations techniques. Dans son Rapport de responsabilité sociétale 2024, la branche régionale du groupe télécoms français Orange met en lumière une série d’initiatives déjà déployées dans certains pays, qu’elle prévoit d’étendre à l’ensemble de sa zone d’activité.
Parmi elles, la solution « Smart Capex » repose sur des algorithmes de machine learning capables d’analyser en temps réel les données de trafic, de consommation et de localisation. En croisant ces informations avec des données environnementales comme l’ensoleillement ou le potentiel solaire d’un site, Orange peut ajuster la capacité de son réseau en fonction de la demande réelle et orienter ses investissements là où ils sont les plus nécessaires, de manière plus rapide et plus ciblée.
L’intelligence artificielle est aussi mobilisée pour optimiser la gestion énergétique des sites techniques. En fonction des conditions locales et du potentiel d’énergie solaire, les systèmes pilotés par IA adaptent automatiquement l’alimentation, ce qui permet de réduire significativement la consommation de carburant. Dans certaines zones, cette optimisation énergétique a permis de réaliser jusqu’à 25 % d’économies.
Enfin, la maintenance prédictive permet de prévenir les pannes avant qu’elles ne surviennent. En analysant le comportement des équipements et en identifiant les signaux faibles, les algorithmes peuvent déclencher des interventions avant une défaillance, réduisant ainsi les interruptions de service et les déplacements d’urgence des équipes techniques.
Selon Brelotte Ba (photo), directeur général adjoint d’Orange Afrique et Moyen-Orient, utiliser l’IA dans nos opérations revient à créer une valeur tangible pour nos clients, nos employés et notre réseau, par le biais d’une approche à trois piliers : le réseau pour l’IA, l’IA pour les réseaux et l’IA pour les employés, tout en étant conscients des risques encourus.
Tout comme Orange, de nombreux opérateurs télécoms s’intéressent à l’IA. Selon les données sectorielles, au deuxième trimestre 2024, 81 % des opérateurs télécoms à l’échelle mondiale testaient déjà l’IA, et 65 % avaient mis en œuvre une stratégie dédiée au quatrième trimestre. L’intelligence artificielle permet aux opérateurs mobiles d’apporter de nombreuses améliorations, tant en matière de connectivité que d’expérience client, ouvrant la voie à de potentielles augmentations de revenus.
Pour rappel, Orange Afrique et Moyen-Orient revendiquait 161 millions de clients dans 17 pays fin décembre 2024. La société a enregistré au cours de l’année un chiffre d’affaires de 770 millions d’euros (895,45 millions de dollars américains), en hausse de 11 % par rapport à 2023. Elle a injecté 1,4 milliard de dollars pour développer les infrastructures et les technologies.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi:
Orange a collecté 284 000 téléphones dans 5 pays d’Afrique et du Moyen-Orient en 2024
Dans un contexte de baisse des investissements à destination des start-up africaines, une initiative portée par Village Capital avec le soutien de ses partenaires entend renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux africains en misant sur des solutions locales adaptées aux enjeux sociaux et climatiques.
Alors que les financements en capital-risque ont reculé de près de 50 % sur le continent africain en 2023, selon les données de Partech Africa, Village Capital, en partenariat avec la Banque néerlandaise de développement entrepreneurial (FMO) et l’Agence néerlandaise pour les entreprises (RVO), a lancé le mardi 15 juillet une initiative visant à renforcer les écosystèmes d’innovation là où les capitaux peinent à affluer.
Baptisée Africa Ecosystem Catalysts Facility (AECF), cette facilité dotée de 4 millions de dollars entend appuyer des start-up locales en phase de démarrage, via un mécanisme original : le financement indirect à travers des organisations de soutien aux entrepreneurs (OEN) implantées localement.
Cinq OEN opérant au Ghana, au Nigeria et en Tanzanie ont été sélectionnées dans le cadre du programme, à savoir Reach for Change, Africa Fintech Foundry, Fate Foundation, Anza Entrepreneurs et Ennovate Ventures. Elles auront pour mission d’accompagner les jeunes pousses développant des solutions à fort impact en matière d’inclusion économique, d’accès à l’emploi, à l’énergie propre ou à des infrastructures résilientes au climat.
« Ce modèle nous permet d’investir sur tous les marchés tout en restant ancrés dans les réalités locales. Pour nous, il ne s’agit pas seulement d’approvisionnement, il s’agit de réaliser des investissements plus intelligents et plus informés en travaillant aux côtés de ceux qui construisent déjà et renforcent leurs communautés entrepreneuriales », a expliqué Nathaly Botero, directrice de l’innovation chez Village Capital.
L’approche intégrée de l’AECF repose sur une collaboration étroite avec les écosystèmes entrepreneuriaux locaux, afin de structurer les financements de manière adaptée et mieux orienter les capitaux vers les secteurs critiques. Il s’agit ainsi de combler le fossé entre les solutions innovantes développées par des start-up africaines et la rareté des fonds disponibles pour assurer leur passage à l’échelle.
Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique où les acteurs internationaux privilégient de plus en plus les partenariats locaux pour maximiser l’impact des investissements. En ciblant des solutions spécifiques aux contextes africains et portées par des acteurs enracinés dans le tissu économique local, Village Capital espère catalyser un changement systémique durable.
Samira Njoya
Lire aussi:
VillageCapital investit dans 5 catalyseurs de l’entrepreneuriat vert en Afrique
Comme de nombreux pays africains, la Somalie mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Récemment, le pays s’est rapproché de l’Union internationale des télécommunications (UIT), entre autres.
Le gouvernement somalien souhaite renforcer sa coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin d’accélérer sa transformation numérique. Un protocole d’accord a été signé en ce sens entre les deux parties, le mercredi 16 juillet à Mogadiscio.
Selon Lionel Laurens, représentant résident du PNUD en Somalie, cet accord servira de base au développement de la gouvernance numérique, de l’innovation, de la formation du capital humain et des infrastructures des services publics électroniques.
Ce rapprochement avec le PNUD s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération engagée par le gouvernement pour « favoriser le progrès technologique et l’inclusion numérique » dans le cadre de son développement socio-économique. Début juillet, les autorités somaliennes avaient déjà réaffirmé leur volonté de collaborer avec la communauté internationale lors d’un événement tenu en Suisse. Des échanges ont notamment eu lieu avec des représentants de l’Union internationale des télécommunications, de la Malaisie, de l’Arabie saoudite et de Djibouti.
Les discussions avaient porté sur plusieurs axes : inclusion numérique, renforcement des compétences numériques des jeunes et des fonctionnaires, gouvernance numérique, développement des télécommunications, investissement dans les technologies avancées et cybersécurité.
Pour l’instant, la Somalie reste l’un des pays les moins avancés dans le domaine du numérique. Elle occupe la 191ᵉ place sur 193, au classement 2024 de l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies, avec un score de 0,1468 sur 1, contre une moyenne de 0,4247 pour l’Afrique et de 0,6382 au niveau mondial. Le pays est également classé au niveau 4 sur 5 dans l’édition 2024 du Global Cybersecurity Index de l’UIT, avec un score global de 37,38 sur 100, signalant d’importants besoins en matière de capacités techniques, juridiques et humaines.
M. Laurens a réaffirmé l’engagement du PNUD à soutenir activement le gouvernement fédéral, et en particulier le ministère des Télécommunications, qualifié d’acteur clé de la transition numérique dans le pays. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’un protocole d’accord. Les prochaines étapes permettront d’évaluer concrètement les retombées de cette coopération.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La Somalie veut renforcer la coopération internationale dans le domaine du numérique
De plus en plus de gouvernements misent sur les chatbots pour moderniser leur communication et améliorer l’accès des citoyens à l’information publique. Cette tendance marque une volonté d’instaurer une relation plus directe, interactive et continue entre l’État et la population.
Le gouvernement gabonais a annoncé, mardi 15 juillet, le lancement de Missamou, un assistant virtuel accessible via Facebook Messenger. Présenté comme le premier chatbot dédié à la communication gouvernementale dans le pays, Missamou permet aux citoyens de poser des questions, de consulter les actualités officielles, d’accéder aux services publics disponibles et de s’informer sur les procédures administratives, en temps réel, 24h/24.
Reposant sur des technologies de traitement automatique du langage naturel (NLP), Missamou est conçu pour comprendre les requêtes formulées en langage courant et y répondre instantanément, en s’appuyant sur des bases de données officielles. Cette approche permet de fluidifier les échanges avec l’administration, tout en désengorgeant les canaux traditionnels comme les centres d’appels ou les guichets physiques.
Ce déploiement s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation numérique de l’administration gabonaise, fondée sur les principes de transparence, d’ouverture des données et d’inclusion numérique. En choisissant une plateforme populaire comme Facebook Messenger, l’exécutif vise une adoption massive, notamment par les jeunes, qui représentent la majorité des utilisateurs de réseaux sociaux dans le pays.
Avec Missamou, le Gabon ambitionne de renforcer la diffusion de l’information institutionnelle, de simplifier l’accès aux services publics et de stimuler la participation citoyenne. Cette initiative s’inscrit dans une tendance régionale plus large. En 2023, le Bénin a lancé GPT-BJ, un assistant conversationnel plus avancé, conçu pour répondre aux questions complexes portant sur les principaux textes juridiques béninois (Code général des impôts, Code du travail, Code du numérique, Code pénal, etc.). Développé par l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), GPT-BJ a été salué comme un outil innovant d’accès au droit et d’appui à la bonne gouvernance.
Le Gabon emboîte ainsi le pas à ces expériences prometteuses, en explorant les potentiels de l’intelligence artificielle pour une gouvernance plus connectée, proactive et centrée sur l’usager.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
A Luanda, le Gabon renforce ses alliances pour accélérer sa transformation numérique
La digitalisation des services de protection sociale transforme l’accès aux soins, améliorant la qualité, la transparence et l’inclusion. En modernisant les outils numériques, les systèmes sociaux deviennent plus efficaces, accessibles et mieux adaptés aux besoins des populations vulnérables.
La Caisse Nationale de Solidarité en Santé (CNASS), régime d’assurance maladie volontaire à vocation sociale en Mauritanie, a annoncé le mardi 15 juillet la signature d’une convention de coopération avec l’Agence Numérique de l’État (AN-ETAT). L’initiative marque le début d’un partenariat en faveur de la transformation numérique du système de protection sociale du pays.
Signature d’une convention CNASS ✍🏽 AN-ETAT
— Caisse Nationale de Solidarité en Santé-CNASS (@CNASSMauritanie) July 15, 2025
La CNASS et l’Agence Numérique de l’État unissent leurs forces pour accélérer la transformation numérique du système de santé.
- Infrastructure digitale⁰- Solutions modernes⁰- Inclusion numérique pour tous#Mauritanie #Cnass #Santé pic.twitter.com/ncHsJ9JzNH
Selon le communiqué de la CNASS, la convention vise plusieurs objectifs concrets, parmi lesquels le renforcement et la sécurisation de son infrastructure numérique, l’adoption de solutions modernes pour améliorer l’accès et la qualité des services, ainsi que le partage d’expertises technologiques entre les deux institutions. L’objectif commun est d’assurer une inclusion numérique renforcée, notamment en intégrant les populations peu familiarisées avec les outils digitaux.
Cette collaboration s’inscrit dans un contexte national de transformation accélérée des services publics. Pour la CNASS, elle s’intègre pleinement dans sa future stratégie de numérisation 2025–2030, actuellement en cours d’élaboration. Cette stratégie vise à améliorer la qualité des services rendus, renforcer la coordination avec les prestataires de soins, assurer une meilleure traçabilité des prestations et répondre plus efficacement aux besoins des populations vulnérables.
En Mauritanie, la CNASS constitue un levier central de la politique de protection sociale, en particulier pour l’extension de la couverture santé aux travailleurs du secteur informel. En s’alliant à l’Agence Numérique de l’État, l’organe opérationnel chargé de déployer la politique nationale de numérisation, elle franchit une nouvelle étape vers une gestion plus efficiente, transparente et interconnectée.
À terme, ce partenariat devrait permettre de fluidifier les services, accroître la fiabilité des données et renforcer la transparence dans la gestion de l’assurance maladie. Il devrait également améliorer l’expérience des assurés en facilitant l’accès à distance aux prestations, tout en posant les bases d’une protection sociale plus inclusive, moderne et durable pour l’ensemble des Mauritaniens.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Mauritanie : le numérique au cœur des réformes du secteur de la justice
Numérique : la Mauritanie veut renforcer sa coopération avec l’Union européenne
L’Institut panafricain de politique économique révèle que chaque année, l’Afrique produit environ 2,5 millions de tonnes de déchets électroniques. Face à ce défi, Orange renforce ses actions en faveur de l’économie circulaire à travers la collecte et le reconditionnement de téléphones.
En 2024, Orange Afrique et Moyen-Orient a intensifié ses actions en faveur de l’économie circulaire en collectant l’équivalent de 284 000 téléphones mobiles usagés, représentant 28,5 % des ventes annuelles du groupe dans la région. L’information est issue du Rapport de Responsabilité Sociétale 2024, qui détaille les efforts du groupe pour réduire son empreinte environnementale tout en favorisant un accès plus équitable au numérique.
Intitulé « Cultiver l’impact », le rapport souligne que cette initiative s’inscrit dans le programme « Re » du groupe Orange et a permis de récupérer 43,5 tonnes de matériel électronique destinées au reconditionnement ou au recyclage.
Déployée dans cinq pays — la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso, l’Égypte et la Jordanie — cette démarche repose sur un modèle structuré autour de quatre axes : la collecte, la réparation, le reconditionnement et le recyclage. En Afrique de l’Ouest, Orange s’appuie notamment sur son partenariat avec les Ateliers du Bocage, une entreprise sociale française spécialisée dans la gestion des équipements électroniques usagés. En Égypte et en Jordanie, c’est à travers le programme « Re » que l’opérateur organise la récupération des appareils.
Les téléphones en état de fonctionnement sont remis à neuf et remis sur le marché à des prix plus accessibles. En Égypte, plus de 10 % des terminaux vendus par Orange en 2024 étaient des appareils reconditionnés. Le programme est également actif au Sénégal et au Maroc, où la demande pour ce type de produits est en forte croissance. Pour les équipements irréparables, les composants sont soigneusement démantelés et orientés vers des filières spécialisées de valorisation, conformément aux normes environnementales.
L’économie circulaire mise également sur les box Internet. Selon le rapport, 172 000 box ont été collectées en 2024, dont 115 000 reconditionnées. Cette opération a permis d’éviter l’émission de 2800 tonnes de CO₂ équivalents, soit l’équivalent de 150 fois le tour de l’Afrique en voiture, selon les estimations fournies par Orange.
Parallèlement, l’opérateur mène des campagnes de sensibilisation auprès de ses clients et de ses collaborateurs, tout en renforçant son réseau de points de collecte dans ses agences, notamment en Côte d’Ivoire, en Égypte et en Jordanie. L’objectif affiché est double : réduire les déchets électroniques tout en facilitant l’accès aux équipements numériques à moindre coût, dans une région où le taux d’équipement reste encore inférieur à la moyenne mondiale.
Selon la GSMA, le coût d’un smartphone d’entrée de gamme représente en moyenne 18 % du revenu mensuel pour les pays à revenus faibles et intermédiaires, mais atteint jusqu’à 39 % pour les 40 % les plus pauvres, et 51 % pour les 20 %.
Avec ces actions, Orange affirme sa volonté de devenir un acteur moteur de l’économie circulaire dans les télécoms, en alliant innovation, responsabilité environnementale et inclusion numérique. Le programme « Re », qui fait partie intégrante de sa stratégie RSE, devrait continuer à s’étendre à d’autres filiales du groupe en Afrique et au Moyen-Orient dans les années à venir.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
1 an d’Orange Engage for Change : des millions de vies impactées en Afrique
La pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur numérique en Afrique constitue un frein majeur à la croissance économique. En Côte d’Ivoire, des initiatives se multiplient pour former les jeunes aux métiers du numérique et renforcer l’écosystème technologique national.
La Côte d’Ivoire va accueillir dans les prochains mois le premier campus Ynov en Afrique subsaharienne. C’est ce que prévoit l’accord signé entre le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), situé à Grand-Bassam, et le groupe français Ynov Campus, spécialiste de la formation aux métiers du numérique.
Le partenariat, officialisé en marge de la première édition de l’Ivoire Tech Forum, organisée du mercredi 9 au vendredi 11 juillet à Abidjan, vise à former une nouvelle génération de talents numériques ivoiriens et ouest-africains dans des domaines clés tels que le développement web, la data science, le design numérique, l’audiovisuel, la cybersécurité ou encore l’intelligence artificielle.
Un second accord signé avec la Fondation Magic System prévoit quant à lui la création de la VITIB Digital Academy, une académie numérique avec pour objectif de renforcer les compétences numériques locales, favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et stimuler l’employabilité dans les filières numériques d’avenir.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du plan de développement ambitieux du VITIB, qui abrite déjà 96 entreprises, 5 datacenters, un guichet unique pour les formalités d’implantation des entreprises. Son plan stratégique 2023–2028, estimé à 180 milliards FCFA (320 millions), vise à transformer le site en une ville intelligente intégrée, avec pour ambition de créer 40 000 emplois et attirer 1,6 milliard USD d’investissements.
Dans un contexte de transformation numérique accélérée, la Côte d’Ivoire entend ainsi se doter d’un vivier de compétences qualifiées, capable de répondre aux standards internationaux. Dans les prochaines années, selon les projections du ministère de la Transition numérique, le pays devrait former massivement des professionnels dans les secteurs de la cybersécurité, du cloud computing, de la gestion des données, de la programmation avancée ou encore de l’IA appliquée aux services publics et aux industries. La montée en compétences est désormais une priorité nationale pour soutenir la croissance des start-up, favoriser la souveraineté numérique et garantir une intégration active dans l’économie numérique régionale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
BigData, IA et services publics : la Côte d’Ivoire initie un partenariat avec G42 Presight