En Afrique, le Sénégal fait partie des premiers pays à avoir voté une loi sur la protection des données dès 2008. Cependant, avec l’essor du numérique, les défis restent nombreux pour instaurer une véritable culture de la protection de la vie privée et des droits numériques. 

La Commission de protection des données personnelles (CDP) du Sénégal a annoncé le lundi 12 mai la signature d’un protocole d’accord stratégique avec l’ONG panafricaine Paradigm Initiative (PIN), en marge de l’Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP) à Abuja. Ce partenariat vise à renforcer la sensibilisation, l’éducation numérique et la protection de la vie privée dans un contexte de transformation digitale accélérée sur le continent. 

« Le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les médias doivent collaborer pour que nous puissions tirer le meilleur parti de l'économie numérique. Nous ne pouvons pas continuer à parler d'économie numérique sans la protéger », a déclaré Gbenga Sesan (photo, au centre), le directeur exécutif de l’ONG. 

Le partenariat prévoit la mise en œuvre d’activités conjointes de sensibilisation, notamment des campagnes d’information, des ateliers de renforcement des capacités et des sessions de formation à destination des institutions publiques, du secteur privé et de la société civile. L’objectif est d’ancrer une culture de la protection des données à l’échelle nationale et sous-régionale. 

PIN, active dans six pays africains (Cameroun, Nigeria, Kenya, Sénégal, Zambie et Zimbabwe), apporte à ce partenariat son expertise en matière de promotion des droits numériques. L’ONG gère également une plateforme en ligne permettant aux victimes d’abus ou d’usages non autorisés de leurs données de signaler les violations. 

Au Sénégal, cette collaboration s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante des services publics et privés, appuyée par les politiques nationales visant à faire du numérique un moteur de développement. Pourtant, la culture de la protection des données reste encore peu ancrée. Bien que la loi n° 2008-12 sur les données à caractère personnel offre un cadre juridique, son application demeure partielle en raison du manque de moyens techniques, de formation et de sensibilisation, tant au niveau des institutions que du grand public. La CDP, malgré son rôle actif, peine à répondre à l’ensemble des défis liés à la prolifération des plateformes numériques et à la collecte massive de données. 

À l’échelle continentale, la situation est contrastée. Selon le rapport 2025 de Yellow Card, 39 des 55 pays africains disposent désormais d’une législation sur la protection des données personnelles. Toutefois, l’application de ces lois varie considérablement. Si certains pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Kenya disposent d’autorités actives et bien structurées, d’autres manquent de ressources humaines, financières ou d’indépendance, limitant ainsi leur capacité d’action. En outre, la ratification de la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données, entrée en vigueur en 2023, constitue une avancée majeure, bien que sa mise en œuvre reste inégale. 

Face à ces défis communs, les coopérations régionales, comme celle entre la CDP et Paradigm Initiative, apparaissent essentielles pour mutualiser les efforts, harmoniser les pratiques et promouvoir un environnement numérique sûr, inclusif et respectueux des droits fondamentaux.   

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 14 mai 2025 09:45 Written by

Du 2 au 12 décembre 2024, le ministère béninois du Numérique a lancé un appel à candidatures à l’intention des MPME béninoises désireuses d’obtenir le « label start-up ». Les résultats ont récemment été annoncés.

Les autorités béninoises ont dévoilé le vendredi 9 mai la liste des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui ont obtenu le « label start-up » pour les trois prochaines années. Au nombre de 15, elles ont été sélectionnées parmi quatre-vingt-quinze (95) MPME opérant dans des secteurs tels que la santé, le tourisme ou encore la technologie.

« Après une vérification de l'éligibilité et de la complétude des dossiers par le secrétariat permanent du comité technique de labellisation, vingt (20) dossiers ont été retenus et engagés dans un processus d'évaluation mené par ledit comité […]. A l'issue du processus d'évaluation des candidatures, quinze (15) micro, petites et moyennes entreprises se sont vu octroyer le label start-up pour les trois (03) prochaines années », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère béninois du Numérique et de la Digitalisation.

Cette sélection fait suite à un appel à candidatures lancé du 2 au 12 décembre 2024 à l’intention des MPME béninoises souhaitant obtenir le « label start-up ». L’attribution de ce label s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du décret n°2023-095 du 22 mars 2023. Les autorités prévoient un traitement spécifique pour les entreprises labellisées, afin de favoriser leur développement dans un environnement adapté.

Selon le code général des impôts en vigueur au Bénin, elles « bénéficient de l’exonération de l’impôt sur les sociétés et du versement patronal sur les salaires pendant les deux (2) premières années d’activités et d’une réduction de 50% des mêmes impôts au titre de la troisième année ». Le but est de stimuler l’innovation, la création d’emplois et d’inciter les investisseurs à miser sur les jeunes pousses béninoises.

D’après le rapport « Africa 2023 Investment Report Crisis or Adjustment » de Briter Bridge, les start-up africaines ont attiré plus de 22 milliards $ entre 2013 et 2023. En 2024, elles ont capté 3,2 milliards $, selon les données de Partech Africa. A moyen terme, la mise en place du « label start-up » pourrait stimuler l’émergence d’un vivier de start-up compétitives sur le plan régional, voire continental, et renforcer l’attractivité du Bénin en tant que hub de l’innovation en Afrique de l’Ouest. Pour rappel, des pays comme le Sénégal, le Rwanda ou encore la Tunisie ont mis en place des dispositifs similaires pour faire émerger leur écosystème start-up.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 13 mai 2025 11:37 Written by

Les autorités mauritaniennes ambitionnent de numériser l’ensemble des secteurs de l’économie nationale, y compris l’éducation. Dans ce cadre, une feuille de route pour la transformation numérique du système éducatif est en cours d’élaboration depuis janvier dernier. 

Le gouvernement mauritanien envisage de mettre en place une plateforme numérique pour la formation continue des enseignants de l’enseignement fondamental, équivalent au primaire. Une convention de coopération a été signée le lundi 12 mai entre le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration et le ministère de l’Éducation et de la Réforme du système éducatif. 

La plateforme numérique sera gratuite et accessible à tout enseignant via les réseaux de tous les fournisseurs d’accès à Internet en Mauritanie. La mise en place de 63 salles informatiques est également prévue, soit une par département. Chacune sera dotée d’un serveur facilitant l’accès à la plateforme sans besoin de connexion directe à Internet. 

« La convention comprend aussi un programme de formation des formateurs et des techniciens relevant du ministère, pour leur permettre de gérer la plateforme et d’en développer les contenus, garantissant ainsi sa durabilité et son efficacité », indique le ministère de la Transformation numérique. 

La mise en place de cette plateforme s’inscrit dans les efforts du gouvernement mauritanien pour numériser le système éducatif national. Les acteurs du secteur ont engagé en début d’année l’élaboration d’une feuille de route pour la transformation numérique du secteur. Les autorités travaillent également sur un dispositif innovant pour numériser les diplômes, dans le but de moderniser leur délivrance et d’en renforcer l’authenticité. 

Le gouvernement mauritanien mise sur le renforcement des compétences des enseignants via la plateforme numérique afin d’améliorer la qualité de l’enseignement et ses résultats. Toutefois, aucun calendrier de conception ni de mise en service de l’outil n’a encore été communiqué par les parties prenantes. Par ailleurs, la question de son adoption effective par les enseignants reste posée. Au-delà des salles informatiques prévues dans chaque département, l’efficacité du dispositif dépendra aussi de l’accès individuel aux équipements numériques, tels que les smartphones ou les ordinateurs. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 13 mai 2025 11:31 Written by

L’Algérie ambitionne de s’imposer comme un acteur de premier plan dans la transformation numérique sur le continent africain. Pour y parvenir, le pays s’est doté d’une feuille de route structurée autour de cinq piliers stratégiques. 

La haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud (photo), a officiellement présenté, lundi 12 mai à Alger, la Stratégie nationale de transformation numérique (SNTN). Ce document cadre vise à accompagner la transition numérique du pays à l’horizon 2030, en mobilisant l’ensemble des parties prenantes, notamment les ministères, experts, opérateurs publics et privés, autour d’objectifs communs. 

« L’importance majeure accordée au dossier de la numérisation par le président de la République, qui suit en personne son avancement, témoigne de la forte volonté politique animant la plus haute autorité du pays en vue de réaliser une transition numérique globale en Algérie », a déclaré Mme Benmouloud. 

La stratégie repose sur cinq axes fondamentaux : le développement des infrastructures numériques de base, la formation et le renforcement des compétences, la gouvernance numérique, la promotion de l’économie numérique et l’inclusion numérique des citoyens. 

Objectif : 500 000 spécialistes TIC et 20 % du PIB issus du numérique 

Le volet capital humain occupe une place centrale dans la stratégie. Le gouvernement prévoit de former 500 000 spécialistes dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), tout en réduisant de 40 % la fuite des compétences spécialisées. 

Sur le plan économique, la SNTN ambitionne de faire du numérique un moteur de croissance. Le pays vise une contribution du secteur numérique à hauteur de 20 % du PIB national, en favorisant la digitalisation des services publics et l’émergence d’un écosystème entrepreneurial dynamique. 

Par ailleurs, la numérisation complète de l’administration figure parmi les priorités. Elle permettra de moderniser les procédures, d’améliorer la transparence et de renforcer la qualité des services destinés aux citoyens et aux entreprises. 

Infrastructures et cybersécurité au cœur des priorités

Pour accompagner ces ambitions, plusieurs projets structurants sont en cours de réalisation, dont deux centres de données nationaux. Celui de Mohammadia est achevé à 80 %, tandis que celui de Blida atteint 50 %, selon la haut-commissaire. Ces infrastructures stratégiques devraient renforcer les capacités de stockage, de traitement sécurisé des données et d’hébergement des plateformes numériques à l’échelle nationale. 

Deux piliers transversaux soutiennent cette stratégie : d’une part, l’instauration d’un cadre juridique et réglementaire adapté, avec l’élaboration en cours d’un projet de loi sur la numérisation ; d’autre part, le renforcement de la cybersécurité, essentiel pour protéger les données et les systèmes d’information contre des menaces cybernétiques de plus en plus sophistiquées. 

Une volonté affichée de leadership continental

À travers cette stratégie, l’Algérie se projette comme un futur hub numérique en Afrique du Nord. Mme Benmouloud a affirmé que les acquis réalisés jusqu’ici placent le pays sur la voie du leadership continental en matière de transformation numérique d’ici 2030. 

Avec cette feuille de route, les autorités entendent structurer durablement l’action publique dans le numérique, dans une logique de développement inclusif, de souveraineté technologique et de modernisation économique. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 13 mai 2025 11:28 Written by

La transformation numérique suit son cours en Tunisie. Les opérateurs télécoms soutiennent cette révolution technologique avec des investissements stratégiques dans divers projets porteurs.

Orange Tunisie a inauguré, la semaine dernière, un nouveau data center de dernière génération à Kalâa Kebira, dans le gouvernorat de Sousse, rapportent plusieurs médias locaux. L’infrastructure, certifiée TIER III, s’inscrit dans la stratégie de l’opérateur visant à accompagner la transition numérique du pays en renforçant les capacités d’hébergement de données locales.

Ce centre de données, d’une superficie de 1000 m², a été conçu pour répondre aux standards internationaux en matière de sécurité, de redondance énergétique et de continuité de service. Il accueillera des services d’hébergement cloud, de sauvegarde, de reprise d’activité et de connectivité. L’infrastructure servira à la fois les besoins internes d’Orange Tunisie et ceux des entreprises souhaitant externaliser la gestion de leurs systèmes d’information dans un environnement sécurisé.

« Ce data center dont nous sommes fiers, l'est pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'il a été conçu et bâti entièrement à partir de zéro. Il ne s'agit pas d'une rénovation ou d'une adaptation d'un site existant, mais d'un projet entièrement nouveau, pensé dès le départ pour répondre aux standards les plus exigeants », a indiqué Thierry Millet, directeur général d'Orange Tunisie. La société a 26,5% de parts de marché sur le segment de la téléphonie mobile du pays, selon les données de l’Instance nationale des télécommunications datant de janvier 2025.

Ce déploiement intervient dans un contexte d’accélération de la transformation numérique dans le pays. Orange Tunisie soutient cette dynamique et contribue à l’amélioration de la souveraineté numérique. « Notre fierté, c'est d'avoir exécuté ce beau Data Center TIER III avec des compétences 100% tunisiennes, avec des entreprises tunisiennes pour les bureaux d'études, le contrôle et la réalisation », a déclaré Adel Akrout, son directeur réseaux et services.

1 tunisie

A l’heure où la demande en services numériques explose, cette initiative pourrait positionner la Tunisie comme un hub régional de données. Elle ouvre également la voie à de futures initiatives de cloud souverain. Il faut aussi souligner qu’elle renforce le rôle des opérateurs dans l’aménagement numérique du territoire.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 13 mai 2025 10:36 Written by

Dans un pays où le chômage reste élevé et les opportunités d’emploi limitées, les plateformes VTC ont rapidement trouvé leur place. Cependant, leur essor rapide s’est confronté à un cadre réglementaire flou, générant tensions, incertitudes et perturbations économiques. 

L’application estonienne Bolt a mis fin à ses services en Tunisie le vendredi 9 mai. Une désactivation totale de l’application, visible sur tous les appareils testés localement, confirme le retrait de la plateforme de VTC. Depuis cette date, l’application n’est plus accessible, et les utilisateurs tunisiens sont désormais accueillis par le message : « Bolt n’est pas encore disponible ici ». 

Cette désactivation survient près de six semaines après la décision gouvernementale de suspendre plusieurs plateformes de transport, dont Bolt, en raison de soupçons de blanchiment d’argent, de fraude fiscale et d’exercice illégal. Malgré cette suspension annoncée le 24 mars, l’application était restée partiellement active, ce qui avait entretenu un flou juridique sur sa situation. Cet arrêt marque donc la fin effective de l’activité de Bolt dans le pays, même si la société n’a toujours pas communiqué publiquement sur les raisons précises de ce retrait. 

Pour rappel, les autorités tunisiennes avaient enclenché une série de mesures fermes contre les plateformes opérant sans autorisation légale. Dans le cas de Bolt, la société a été radiée du registre national des entreprises, ses bureaux ont été fermés, et des avoirs estimés à 12 millions de dinars tunisiens (environ 3,9 millions de dollars) ont été saisis. De son côté, la plateforme avait rejeté les accusations, affirmant être en conformité avec la législation tunisienne, tout en dénonçant une procédure menée sans possibilité de se défendre devant la justice. 

Présente en Tunisie depuis 2019, Bolt s’était rapidement imposée comme un acteur clé du transport urbain, notamment à Tunis, Sfax et Sousse. L’application offrait une source de revenu à plus de 5 000 chauffeurs, souvent indépendants, dans un contexte socio-économique déjà tendu. Sa suspension accroît l’incertitude pour ces travailleurs, alors que le taux de chômage atteignait déjà 16 % au troisième trimestre 2024, selon l’Institut national de la statistique. 

Le départ de Bolt relance le débat sur l’encadrement juridique des plateformes numériques en Tunisie. En l’absence de cadre clair, les entreprises évoluent dans une zone grise, vulnérable aux décisions administratives et aux revirements réglementaires. Pour tirer pleinement parti de l’économie numérique et attirer les investissements étrangers, la Tunisie devra trouver un équilibre entre souveraineté réglementaire et attractivité économique. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 12 mai 2025 14:06 Written by

Le pays multiplie les échanges avec Huawei. En mars dernier, les deux parties avaient déjà discuté d’un projet de datacenter national et de solutions d’e-gouvernement. 

Le gouvernement guinéen veut renforcer sa coopération avec la société technologique chinoise Huawei pour accélérer sa transformation numérique. La question était au cœur des discussions le mercredi 7 mai lorsque Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, a reçu en audience une délégation de Huawei Guinée. 

Les échanges entre les deux parties ont notamment porté sur le développement d’un cloud souverain pour la Guinée, la numérisation de l’administration publique, le renforcement de la cybersécurité nationale, ainsi que la mise en place de programmes de formation et de transfert de compétences au profit de la jeunesse guinéenne. 

Le gouvernement guinéen continue de renforcer sa coopération avec Huawei. En mars 2025, en marge du Mobile World Congress de Barcelone, la ministre Pricemou avait déjà échangé avec les représentants de l’entreprise autour du projet de datacenter national et des solutions d’e-gouvernement. Une rencontre antérieure, en décembre 2024, avait permis d’aborder d’autres priorités, notamment le déploiement de la 5G, l’extension du réseau national de fibre optique, le développement de services numériques dans des secteurs stratégiques, ainsi que la formation et le transfert de compétences au profit des acteurs locaux. 

Cette intensification des échanges avec Huawei s’inscrit dans la volonté du gouvernement guinéen de développer le partenariat public-privé pour atteindre ses objectifs de transformation numérique. Les autorités estiment que cette approche permet de mitiger les investissements colossaux qu’exigent ces projets. L’exécutif « veut collaborer avec des partenaires innovants pour accélérer l’inclusion numérique et faire du digital un levier de développement économique et social ». 

Le partenariat avec Huawei, l’un des leaders mondiaux des technologies, pourrait jouer un rôle déterminant dans l’accélération de la transformation numérique en Guinée. D’après le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), se classant ainsi au 29e rang en Afrique. En 2022, ce score était de 0,2955. 

Il convient toutefois de préciser qu’aucun accord officiel n’a été signé ni annoncé pour le moment entre les deux parties. Il faudra donc suivre les développements à venir pour mieux apprécier la portée réelle de cette collaboration et son impact potentiel. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 12 mai 2025 07:12 Written by

Avec la multiplication des services numériques, les besoins en connectivité augmentent considérablement. Sonatel et ses partenaires renforcent ainsi l’infrastructure régionale pour garantir une connectivité fiable et sécurisée. 

L’opérateur sénégalais Sonatel, en partenariat avec Phase3 Telecom, a activé une nouvelle route de fibre optique terrestre de 3500 km reliant Lagos (Nigeria) à Dakar (Sénégal), en passant par le Bénin, le Togo et le Ghana. L’infrastructure vise à renforcer la connectivité régionale et à proposer une alternative terrestre aux câbles sous-marins, souvent vulnérables. 

« Dakar est en train de devenir un centre de connectivité stratégique pour l’Afrique de l’Ouest. Avec cette voie, les clients bénéficient d’infrastructures diversifiées, d’une moindre latence et d’un accès fiable au contenu mondial », a déclaré El Hadji Maty Sene, directeur général de Sonatel Wholesale and International. 

Ce corridor numérique offre une connectivité à faible latence, estimée à 32 millisecondes, et cible principalement les opérateurs télécoms, les fournisseurs de cloud, les plateformes de contenu, les institutions financières et les administrations publiques. L’infrastructure s’intègre au réseau Djoliba, lancé par Orange pour connecter plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et permet également d’accéder à des services hébergés localement comme AWS Wavelength à Dakar. 

Ce déploiement intervient dans un contexte de vulnérabilité accrue des infrastructures numériques. En 2024, plusieurs pannes majeures ont touché les câbles sous-marins desservant l’Afrique de l’Ouest, perturbant les communications sur l’ensemble du continent. En reliant cinq pays d’importance économique, la nouvelle route terrestre permet d’assurer une redondance critique pour les flux de données et d'améliorer la résilience des réseaux. 

Au-delà de la résilience technique, cette infrastructure s’inscrit dans les stratégies nationales de transformation numérique. Elle contribuera à améliorer la qualité de service Internet, à faciliter l’adoption des solutions cloud et à stimuler l’innovation locale. Phase3 et Sonatel affirment ainsi leur volonté de participer à la souveraineté numérique de la sous-région. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 09 mai 2025 15:25 Written by

Alors que la digitalisation s’accélère, les États nigérians multiplient les initiatives pour renforcer les compétences numériques de leurs citoyens. Par exemple, l’État de Benue s’est engagé en mars dernier à former 40 000 fonctionnaires au numérique. 

Le gouvernement de l’État de Zamfara, au Nigeria, a signé un accord avec la société Oracle pour développer les compétences numériques des jeunes et des professionnels. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique de l’État. 

Le partenariat sera mis en œuvre par l’Agence de développement des technologies de l’information de Zamfara (ZITDA), en collaboration avec Oracle Academy et Oracle University. Il prévoit un accès gratuit à des cours en ligne, des certifications professionnelles et plus de 200 heures de formation dans des domaines clés comme le cloud, l’intelligence artificielle, la science des données et le développement APEX. 

« Ce que nous faisons aujourd’hui dépasse la simple technologie : il s’agit de redonner espoir, de créer des opportunités et d’ouvrir les portes de l’avenir. En investissant dans l’éducation numérique et l’innovation, nous offrons de véritables alternatives à la pauvreté, au chômage et au désespoir », a déclaré Dauda Lawal, gouverneur de l’État de Zamfara. 

En mettant l’accent sur la formation, le gouvernement de Zamfara espère non seulement permettre aux citoyens de participer à l’économie numérique, mais également développer une main-d’œuvre qualifiée. Par exemple, la Banque mondiale estime que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 09 mai 2025 14:35 Written by

En Sierra Leone, l’accès au financement reste un obstacle majeur pour de nombreux petits commerçants et travailleurs informels. En lançant un nouveau service de microcrédit mobile, Orange entend jouer un rôle accru dans l’inclusion financière du pays. 

Orange Mobile Finance Sierra Leone (OMFSL) a lancé le jeudi 8 mai « Kwik Moni Loan », un service de microcrédit numérique destiné aux agents et commerçants utilisant Orange Money. Ce nouveau produit financier permet aux utilisateurs d’accéder instantanément à des prêts via leur portefeuille mobile Orange Money, en composant simplement le #145# pour les agents et le #146# pour les commerçants. 

David Mansaray, PDG d’OMFSL, a déclaré que ce service, disponible 24h/24 et 7j/7, offre un accès rapide et pratique au fonds de roulement pour divers professionnels, notamment les commerçantes, les chauffeurs de taxi et les propriétaires de magasins. Cette initiative vise à faciliter le développement des activités sans les contraintes des procédures de prêt traditionnelles. 

Le lancement de « Kwik Moni Loan » s’inscrit dans une stratégie plus large d’Orange visant à renforcer l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest. En 2020, Orange avait déjà introduit « Orange Money Lajor » en Sierra Leone, un service de microcrédit destiné aux clients d’Orange Money, en partenariat avec Empire Solution. Par ailleurs, Orange Bank Africa, la banque digitale du groupe, a été lancée en Côte d’Ivoire en 2020 pour offrir des services d’épargne et de crédit accessibles via mobile, avec pour objectif de s’étendre à d’autres pays de la région. 

Avec cette nouvelle initiative, Orange Mobile Finance Sierra Leone espère renforcer l’inclusion financière en facilitant l’accès rapide au crédit pour les petits commerçants et agents locaux. En leur offrant des solutions adaptées à leurs besoins réels, ce service vise à soutenir l’entrepreneuriat, améliorer la résilience économique des populations non bancarisées et stimuler l’activité commerciale à l’échelle nationale. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 09 mai 2025 09:52 Written by
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