Avec l’essor du numérique, la 4G devient indispensable pour répondre aux besoins croissants en connectivité. En Centrafrique, elle ouvre la voie à de nouveaux usages, améliore la qualité de service et favorise l’accès à des services digitaux essentiels. 

La filiale centrafricaine de l’opérateur télécoms Orange a officiellement lancé, le jeudi 15 mai, la commercialisation de la technologie mobile de quatrième génération (4G). Cette avancée technologique représente une étape clé pour l’opérateur, qui cherche à renforcer sa position sur un marché encore sous-équipé mais à fort potentiel numérique. 

« Ce lancement est le fruit de plusieurs années d’investissements, d’efforts techniques, humains et réglementaires. C’est un événement majeur pour le développement du numérique dans notre cher et beau pays », a déclaré Max Francisco, directeur général d'Orange Centrafrique. 

Confrontée à la saturation progressive du réseau 3G, la filiale centrafricaine du groupe français avait amorcé dès 2021 une série d’investissements pour moderniser ses infrastructures et se conformer aux exigences réglementaires. Le nouveau service est désormais opérationnel à Bangui, Bouar, Berbérati et Bossangoa, avec une extension prévue à Bambari dans les mois à venir. 

Avec un débit jusqu’à dix fois supérieur à la 3G, la 4G offre une expérience optimisée pour les appels vidéo, le télétravail, les jeux en ligne et les services cloud. Orange a aussi lancé une campagne de migration gratuite vers les cartes SIM compatibles 4G et renforcé ses offres data pour accompagner cette transition. 

Le lancement de la 4G s’inscrit dans un partenariat public-privé signé en novembre 2024 entre Orange et le gouvernement centrafricain, via le ministère de l’Économie numérique. L’accord visait à accélérer le déploiement d’une couverture Internet haut débit à l’échelle nationale, dans une logique de soutien à la transformation numérique du pays. 

Un marché à fort potentiel de croissance

Le marché télécoms centrafricain est partagé entre Orange, Moov Africa et Telecel. Selon les données de DataReportal (2024), le pays compte 2,1 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 839 000 utilisateurs d’Internet pour une population estimée à 5,4 millions d’habitants. Avec un taux de pénétration Internet de 15,5 %, le pays présente un fort potentiel de croissance pour les services numériques. 

Dans ce contexte, Orange voit dans la 4G un levier stratégique pour diversifier ses services, capter de nouveaux segments comme les PME, les étudiants et les professionnels et soutenir la croissance des usages numériques dans un pays en quête de modernisation. 

La 4G pourrait également favoriser l’essor de nouveaux services dans des domaines tels que l’éducation, la santé, la finance mobile ou encore l’administration électronique. Elle constitue également une opportunité pour les jeunes entrepreneurs et les start-up locales, qui pourront développer des solutions numériques adaptées aux réalités du pays. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 19 mai 2025 07:56 Written by

Chaque week-end, la rédaction de We Are Tech Africa vous rappelle les principales informations de la semaine dans le domaine du numérique en Afrique, ainsi que leurs implications.

La Guinée poursuit les efforts de coopération avec Huawei dans le numérique 

La Guinée renforce sa coopération avec Huawei pour accélérer sa transformation numérique. Le 7 mai 2025, la ministre Rose Pola Pricemou a rencontré une délégation de Huawei Guinée pour discuter de projets tels que le développement d’un cloud souverain, la numérisation de l’administration, le renforcement de la cybersécurité et la formation des jeunes. Bien qu'aucun accord officiel n'ait encore été signé, ces initiatives visent à faire du numérique un levier de développement socio-économique pour le pays.

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L'Algérie dévoile sa stratégie de transformation numérique à l'horizon 2030 

L’Algérie a présenté sa Stratégie nationale de transformation numérique à l’horizon 2030, articulée autour de cinq axes : infrastructures, compétences, gouvernance, économie numérique et inclusion. Elle vise à former 500 000 spécialistes TIC, réduire la fuite des talents de 40% et porter la contribution du numérique à 20% du PIB. Des centres de données et un cadre juridique sont en cours d’élaboration pour soutenir cette ambition.

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Bénin : 15 MPME locales obtiennent le label start-up pour les 3 prochaines années

Le Bénin a attribué le « label start-up » à 15 MPME locales, sélectionnées parmi 95 candidates, pour une durée de trois ans. Ce label, instauré par le décret n°2023-095, offre des avantages fiscaux significatifs, notamment une exonération de l’impôt sur les sociétés pendant deux ans et une réduction de 50% la troisième année, afin de stimuler l’innovation et l’investissement dans l’écosystème entrepreneurial du pays.

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Sénégal : la protection des données au cœur d’une coopération panafricaine

Le Sénégal a signé un accord avec l’ONG Paradigm Initiative pour renforcer la protection des données personnelles. Ce partenariat prévoit des campagnes de sensibilisation, des formations et une meilleure coordination sous-régionale. Il s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante, où l’application des lois reste limitée, malgré l’existence d’un cadre légal depuis 2008.

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Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques

Le Gabon a signé un partenariat stratégique avec Visa pour renforcer l'inclusion financière via le numérique. L'accord prévoit la distribution de cartes bancaires virtuelles aux populations peu bancarisées, notamment en zones rurales, et l'intégration des paiements électroniques dans les services publics, visant à moderniser l'administration et à améliorer l'accès aux services financiers.

Le Gabon s’appuie sur Visa pour élargir l’accès aux paiements électroniques

Posted On samedi, 17 mai 2025 16:21 Written by

En Afrique de l’Ouest et centrale, les besoins en connectivité restent pressants, notamment dans les zones rurales et enclavées. Le renforcement des infrastructures numériques y est essentiel pour combler la fracture numérique, favoriser l’inclusion et soutenir le développement socio-économique. 

Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA) et la Société financière internationale (IFC), institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, ont signé un partenariat en marge de l’Africa CEO Forum qui s’est tenu à Abidjan, les lundi 12 et mardi 13 mai. L’accord vise à accélérer la connectivité numérique dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, en s’appuyant sur un modèle d’investissement reproductible à forte valeur ajoutée sociale et économique. 

« Accroître l'accès à la connectivité numérique en Afrique est une priorité majeure pour favoriser l'innovation, élargir l'inclusion financière et générer des opportunités d'emploi. Le renforcement de notre partenariat illustre notre engagement à positionner le numérique comme un levier stratégique de transformation économique durable, au bénéfice des individus et des entreprises », a déclaré Ethiopis Tafara, vice-président d’IFC pour l’Afrique. 

Ce partenariat vise à réduire les disparités d’accès au numérique, notamment dans les zones peu desservies, en mobilisant les expertises complémentaires des deux entités. L’IFC mettra à profit son savoir-faire en matière de financement du développement, tandis qu’OMEA s’appuiera sur sa présence opérationnelle dans la région et sur la solidité de son réseau télécoms. 

Les projets prévus porteront principalement sur le déploiement d’infrastructures stratégiques : tours de télécommunications, réseaux de fibre optique et extension de la couverture mobile dans des territoires ruraux ou enclavés, où les besoins restent largement insatisfaits. 

Cette initiative s’inscrit dans la continuité des opérations précédentes soutenues par l’IFC, telles que le financement de 75 millions de dollars accordé à Sonatel en 2024 pour développer la couverture 4G et la fibre au Sénégal, ainsi que la première opération de titrisation télécoms en Afrique de l’Ouest. 

Selon les données publiées par We Are Social et Meltwater en octobre 2024, le taux de connectivité à Internet atteint 42,6 % en Afrique de l’Ouest et seulement 31,8 % en Afrique centrale, soulignant un retard significatif par rapport aux moyennes mondiales. Par ailleurs, un rapport de la GSMA indique que 13 % de la population d’Afrique subsaharienne demeure totalement hors de portée de tout réseau mobile, les zones rurales étant les plus touchées. 

En favorisant l’accès à des services numériques de qualité, notamment dans les zones rurales ou mal desservies, cette collaboration pourrait accélérer l’intégration économique, stimuler l’innovation locale et améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’aux services financiers. Ce partenariat devrait également favoriser la création d’emplois directs et indirects dans les pays concernés. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 18:03 Written by

Le gouvernement ghanéen mise sur la coopération internationale pour réaliser ses ambitions de transformation numérique. Récemment, les autorités se sont rapprochées de l’Allemagne, de l’Italie, du Danemark, entre autres. 

Le gouvernement ghanéen envisage de renforcer sa coopération avec l’Inde dans le secteur technologique. La question a été au centre des échanges lors d’une rencontre tenue le jeudi 15 mai entre le ministre ghanéen de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, Samuel Nartey George (photo, au centre), et l’ambassadeur de l’Inde au Ghana, Shri Manish Gupta (photo, à gauche). 

Au cours des échanges, les deux parties ont exploré les opportunités de partenariats dans les domaines des paiements numériques, de la banque mobile et de l’inclusion financière. Elles ont également abordé le développement de l’écosystème technologique ghanéen, avec l’ambition de faire du pays un pôle de codage en Afrique. Enfin, les discussions ont porté sur le renforcement des infrastructures numériques afin de mieux soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat. 

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération internationale du gouvernement ghanéen en faveur de la transformation numérique, considérée comme un levier du développement socioéconomique. Au cours des dernières semaines, le pays s’est notamment rapproché de l’Allemagne, de l’Italie, de la Turquie, d’Israël et du Danemark. À cela s’ajoutent des entités et entreprises comme la société de fibre CSquared, Deloitte, l’Organisation régionale africaine de communication par satellite (RASCOM), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et Meta. 

Pour le moment, le Ghana s’est classé à la 108e place mondiale sur 193 à l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies avec un score de 0,6317. Il est bien au-dessus de la moyenne africaine (0,4247) mais légèrement en dessous de la moyenne mondiale (0,6382). L’Inde, quant à elle, a été classée 97e avec un score de 0,6678. 

Il convient de rappeler que les échanges entre le Ghana et l’Inde restent à une étape embryonnaire. Les deux parties se sont engagées à approfondir les pistes de coopération et à identifier des projets concrets à mettre en œuvre. Toutefois, aucun accord n’a été signé ou même annoncé pour le moment. Il faudrait donc attendre des développements ultérieurs pour s’avancer davantage sur les perspectives et l’impact potentiel. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 12:00 Written by

Avec un taux de bancarisation globale encore inférieur à 50 %, le Gabon mise sur des partenariats technologiques pour renforcer l’inclusion financière. Avec Visa, le pays entend élargir l’accès aux services financiers numériques, notamment dans les zones peu desservies. 

Le ministère gabonais de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation a annoncé, jeudi 15 mai, la signature d’un partenariat stratégique avec Visa, leader américain des paiements électroniques, en marge de l’Africa CEO Forum 2025 à Abidjan. Cette initiative vise à renforcer l’inclusion financière par le biais du numérique. 

L’accord prévoit notamment la distribution de cartes bancaires virtuelles à destination des populations encore peu ou mal desservies par les circuits bancaires traditionnels, en particulier dans les zones rurales ou informelles. Le partenariat entend également accélérer l’adoption des paiements électroniques au sein de l’administration publique, dans une optique de modernisation, de transparence et d'efficacité des services de l’État. 

Cette collaboration s’inscrit dans la volonté des autorités gabonaises de démocratiser l’accès aux services financiers à travers des solutions numériques innovantes et adaptées. Selon la Banque mondiale, le taux d’inclusion financière au Gabon, incluant les services de Mobile Money, atteignait 66,09 % en 2021. Toutefois, le taux de bancarisation globale, intégrant les établissements de microfinance, restait limité à 27,55 % en 2021 contre 30 % en 2024. 

Ce partenariat avec Visa pourrait ainsi contribuer à combler ce fossé, en facilitant l'accès aux services financiers numériques pour une frange plus large de la population. En intégrant des solutions de paiement numérique dans les services publics et en élargissant l'accès aux outils financiers modernes, le Gabon affirme sa volonté de moderniser son économie et de promouvoir une croissance plus inclusive. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 11:14 Written by

1er producteur africain de pétrole brut, le Nigeria détient aussi les plus grandes réserves de gaz du continent. Encore partiellement exploité, le secteur pourrait gagner en compétitivité grâce aux solutions numériques, désormais perçues comme un levier clé de modernisation. 

La firme technologique chinois Huawei a lancé une série de solutions numériques pour accompagner la transformation du secteur pétrolier et gazier au Nigeria. L’annonce a été faite à Lagos lors du Forum sur le pétrole et le gaz organisé dans le cadre de la Journée Huawei Nigeria 2025 tenue la semaine dernière. 

Ces solutions visent à répondre à trois défis majeurs qui freinent la performance de l’industrie : une exploration peu efficace, des vulnérabilités persistantes en matière de sécurité des oléoducs et une gestion des données encore largement dépendante de l’étranger, au détriment de la souveraineté numérique. 

Parmi les innovations présentées figure une solution d’exploration offshore basée sur l’intelligence artificielle, capable de réduire de 21 jours à 72 heures le temps de traitement des données sismiques, avec une précision de 92 %. Testée dans le bloc OML 130 du delta du Niger, elle a permis une réduction de 35 % des coûts d’exploration. Huawei a également déployé une plateforme de sécurité tridimensionnelle intégrant des capteurs à fibre optique et une analyse vidéo. Cette solution aurait permis de réduire de 60 % les fuites sur les oléoducs et de faire passer le temps de réponse aux incidents de 45 à 8 minutes. 

Sur le plan de la souveraineté numérique, Huawei a présenté une infrastructure cloud localisée, en conformité avec la législation nigériane sur les données stratégiques. Les informations relatives aux opérations pétrolières et gazières seront désormais stockées localement, assurant leur sécurité et leur disponibilité en temps réel. 

L’initiative s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique 2050 du Nigeria, qui vise à renforcer les capacités techniques locales, garantir la sécurité énergétique et moderniser un secteur clé de l’économie. 

Un secteur vital pour l’économie nigériane 

Le pétrole et le gaz représentent le socle de l’économie nigériane. Ils génèrent plus de 90 % des recettes d’exportation et environ la moitié des revenus de l’État. Le Nigeria, premier producteur de pétrole brut en Afrique, possède également les plus importantes réserves prouvées de gaz naturel du continent. 

Cependant, le secteur est confronté à des défis structurels parmi lesquels les infrastructures obsolètes, les faibles investissements dans l’innovation, le sabotage des pipelines et la dépendance aux technologies étrangères. En apportant des solutions technologiques avancées, Huawei espère contribuer à une meilleure valorisation des ressources nationales et à une amélioration de la gouvernance sectorielle. 

Dans cette optique, le groupe chinois prévoit de doubler les incitations offertes aux partenaires locaux et de former plus de 1000 professionnels nigérians dans les technologies énergétiques d’ici fin 2025. L’objectif est de bâtir un écosystème local capable d’accélérer la transition numérique de l’industrie énergétique nigériane. 

Pour Huawei, cette démarche stratégique vise à positionner le Nigeria comme un pôle régional d’innovation énergétique, en s’appuyant sur la technologie pour optimiser la productivité, sécuriser les infrastructures et renforcer la souveraineté sur les données. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 10:26 Written by

La transformation numérique figure parmi les priorités de nombreux pays africains. Pour qu’elle soit pleinement réussie, elle doit s’accompagner de garanties solides en matière de cybersécurité et de protection des données, tant pour les citoyens que pour les institutions. 

La Zambie et le Zimbabwe cherchent à s’inspirer du Nigeria en matière de protection des données personnelles. À cet effet, des délégations distinctes des deux pays d’Afrique australe ont effectué cette semaine une visite de travail au siège de la Commission nigériane de protection des données (NDPC). La rencontre s’est tenue en marge de l’Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP), organisée à Abuja, au Nigeria. 

« L’objectif de cette visite était pour les délégations d’étudier le fonctionnement quotidien de la NDPC, en vue de reproduire les meilleures pratiques dans leurs pays respectifs », a déclaré l’organisation dans un communiqué publié le mercredi 14 mai. 

Vincent Olatunji, commissaire national de la NDPC, a présenté aux visiteurs un aperçu de l’évolution de la protection des données au Nigeria, soulignant que la Commission a élaboré une feuille de route stratégique qui lui sert de guide depuis la signature de la loi nigériane sur la protection des données de 2023. Il a précisé que le modèle de partenariat public-privé mis en place constitue l’un des principaux leviers du succès de l’institution. Les échanges ont également porté sur d’autres aspects clés tels que le développement du capital humain, la sensibilisation du public, l’élaboration de politiques adaptées et les stratégies de collaboration. 

Cette visite de benchmarking intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée marquée par une généralisation de l’adoption des services de communications électroniques. « Alors que les entreprises, les gouvernements et les particuliers dépendent de plus en plus des plateformes numériques, la question de la sécurité des données personnelles n’a jamais été aussi cruciale », a indiqué la plateforme d’échange de cryptomonnaies Yellow Card dans l’édition 2025 de son rapport « The State of Data Protection Laws in Africa ». 

Cela pourrait permettre aux autorités de protection des données de la Zambie et du Zimbabwe de renforcer leur capacité à assumer pleinement leur rôle, qui consiste, selon Yellow Card, à faire respecter la législation, enquêter sur les violations et accompagner entreprises et citoyens dans l’adoption de bonnes pratiques. À titre d’exemple, une enquête conjointe de 38 mois menée par la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) et la NDPC a révélé que WhatsApp avait enfreint les lois nigérianes sur la protection des données et la concurrence. En conséquence, une amende de 220 millions de dollars a été infligée à sa maison mère, Meta, en juillet 2024. 

Il convient toutefois de rappeler que répliquer le modèle nigérian en Zambie et au Zimbabwe peut être compliqué étant donné que les contextes sont différents. D’ailleurs, Yellow Card souligne que l’efficacité des autorités de protection des données est inégale selon les pays du continent, en raison de disparités en matière de ressources, d’expertise et de volonté politique. 

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 08:25 Written by

Le gouvernement américain et ivoirien collaborent depuis plusieurs années dans divers secteurs. Ces derniers temps, leurs partenariats se sont intensifiés dans le domaine des technologies numériques, avec un accent sur la cybersécurité, la connectivité et le développement de compétences locales. 

Les États-Unis intensifient leur engagement dans la transformation numérique de la Côte d’Ivoire. Lors d'une récente visite officielle à Abidjan, Troy Fitrell, haut fonctionnaire du Bureau des affaires africaines du Département d’État américain, a pris part à plusieurs rencontres économiques majeures, au cours desquelles plus de 550 millions de dollars d'accords commerciaux ont été annoncés ou signés entre les deux pays. Ces investissements couvrent des secteurs stratégiques tels que l’énergie, la transition numérique, les infrastructures, la sécurité, le logement et la technologie. 

Dans le domaine des TIC, plusieurs initiatives ont été mises en avant, notamment un protocole d'accord signé entre l'Université George Mason, la société américaine Cybastion et le ministère ivoirien de l’Économie numérique. Ce partenariat vise à former de jeunes talents en intelligence artificielle et en cybersécurité, afin de doter la jeunesse ivoirienne des compétences nécessaires pour répondre aux défis de l'économie numérique. 

Par ailleurs, la société américaine Cybastion s'est engagée à développer des projets dans plusieurs pays ouest-africains, notamment en matière de cybersécurité, d'e-gouvernement, de connectivité et de formation technologique. 

Ce nouvel engagement s’inscrit dans la continuité d’une coopération déjà établie entre la Côte d’Ivoire et Cybastion. En 2023, la société spécialisée dans la cybersécurité avait déjà signé un accord avec les autorités ivoiriennes pour le développement d’un data center national et d’une cité administrative numérique. En 2024, un partenariat avec Cisco avait été lancé pour former 3000 femmes aux compétences numériques. 

À terme, ces initiatives pourraient contribuer à structurer un écosystème numérique régional plus résilient. Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu est de tirer parti de ces partenariats pour renforcer sa souveraineté numérique, bâtir des infrastructures critiques sécurisées et former une masse critique de talents capables de répondre aux exigences croissantes du numérique, au-delà des simples projets pilotes. 

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 16 mai 2025 07:53 Written by

En Afrique, le Sénégal fait partie des premiers pays à avoir voté une loi sur la protection des données dès 2008. Cependant, avec l’essor du numérique, les défis restent nombreux pour instaurer une véritable culture de la protection de la vie privée et des droits numériques. 

La Commission de protection des données personnelles (CDP) du Sénégal a annoncé le lundi 12 mai la signature d’un protocole d’accord stratégique avec l’ONG panafricaine Paradigm Initiative (PIN), en marge de l’Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP) à Abuja. Ce partenariat vise à renforcer la sensibilisation, l’éducation numérique et la protection de la vie privée dans un contexte de transformation digitale accélérée sur le continent. 

« Le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les médias doivent collaborer pour que nous puissions tirer le meilleur parti de l'économie numérique. Nous ne pouvons pas continuer à parler d'économie numérique sans la protéger », a déclaré Gbenga Sesan (photo, au centre), le directeur exécutif de l’ONG. 

Le partenariat prévoit la mise en œuvre d’activités conjointes de sensibilisation, notamment des campagnes d’information, des ateliers de renforcement des capacités et des sessions de formation à destination des institutions publiques, du secteur privé et de la société civile. L’objectif est d’ancrer une culture de la protection des données à l’échelle nationale et sous-régionale. 

PIN, active dans six pays africains (Cameroun, Nigeria, Kenya, Sénégal, Zambie et Zimbabwe), apporte à ce partenariat son expertise en matière de promotion des droits numériques. L’ONG gère également une plateforme en ligne permettant aux victimes d’abus ou d’usages non autorisés de leurs données de signaler les violations. 

Au Sénégal, cette collaboration s’inscrit dans un contexte de numérisation croissante des services publics et privés, appuyée par les politiques nationales visant à faire du numérique un moteur de développement. Pourtant, la culture de la protection des données reste encore peu ancrée. Bien que la loi n° 2008-12 sur les données à caractère personnel offre un cadre juridique, son application demeure partielle en raison du manque de moyens techniques, de formation et de sensibilisation, tant au niveau des institutions que du grand public. La CDP, malgré son rôle actif, peine à répondre à l’ensemble des défis liés à la prolifération des plateformes numériques et à la collecte massive de données. 

À l’échelle continentale, la situation est contrastée. Selon le rapport 2025 de Yellow Card, 39 des 55 pays africains disposent désormais d’une législation sur la protection des données personnelles. Toutefois, l’application de ces lois varie considérablement. Si certains pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Kenya disposent d’autorités actives et bien structurées, d’autres manquent de ressources humaines, financières ou d’indépendance, limitant ainsi leur capacité d’action. En outre, la ratification de la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données, entrée en vigueur en 2023, constitue une avancée majeure, bien que sa mise en œuvre reste inégale. 

Face à ces défis communs, les coopérations régionales, comme celle entre la CDP et Paradigm Initiative, apparaissent essentielles pour mutualiser les efforts, harmoniser les pratiques et promouvoir un environnement numérique sûr, inclusif et respectueux des droits fondamentaux.   

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 14 mai 2025 09:45 Written by

Du 2 au 12 décembre 2024, le ministère béninois du Numérique a lancé un appel à candidatures à l’intention des MPME béninoises désireuses d’obtenir le « label start-up ». Les résultats ont récemment été annoncés.

Les autorités béninoises ont dévoilé le vendredi 9 mai la liste des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui ont obtenu le « label start-up » pour les trois prochaines années. Au nombre de 15, elles ont été sélectionnées parmi quatre-vingt-quinze (95) MPME opérant dans des secteurs tels que la santé, le tourisme ou encore la technologie.

« Après une vérification de l'éligibilité et de la complétude des dossiers par le secrétariat permanent du comité technique de labellisation, vingt (20) dossiers ont été retenus et engagés dans un processus d'évaluation mené par ledit comité […]. A l'issue du processus d'évaluation des candidatures, quinze (15) micro, petites et moyennes entreprises se sont vu octroyer le label start-up pour les trois (03) prochaines années », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère béninois du Numérique et de la Digitalisation.

Cette sélection fait suite à un appel à candidatures lancé du 2 au 12 décembre 2024 à l’intention des MPME béninoises souhaitant obtenir le « label start-up ». L’attribution de ce label s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du décret n°2023-095 du 22 mars 2023. Les autorités prévoient un traitement spécifique pour les entreprises labellisées, afin de favoriser leur développement dans un environnement adapté.

Selon le code général des impôts en vigueur au Bénin, elles « bénéficient de l’exonération de l’impôt sur les sociétés et du versement patronal sur les salaires pendant les deux (2) premières années d’activités et d’une réduction de 50% des mêmes impôts au titre de la troisième année ». Le but est de stimuler l’innovation, la création d’emplois et d’inciter les investisseurs à miser sur les jeunes pousses béninoises.

D’après le rapport « Africa 2023 Investment Report Crisis or Adjustment » de Briter Bridge, les start-up africaines ont attiré plus de 22 milliards $ entre 2013 et 2023. En 2024, elles ont capté 3,2 milliards $, selon les données de Partech Africa. A moyen terme, la mise en place du « label start-up » pourrait stimuler l’émergence d’un vivier de start-up compétitives sur le plan régional, voire continental, et renforcer l’attractivité du Bénin en tant que hub de l’innovation en Afrique de l’Ouest. Pour rappel, des pays comme le Sénégal, le Rwanda ou encore la Tunisie ont mis en place des dispositifs similaires pour faire émerger leur écosystème start-up.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 13 mai 2025 11:37 Written by
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