Le gouvernement ivoirien mise sur le numérique pour rapprocher les services de base des citoyens. De la justice à l’éducation, tous les secteurs sont engagés dans cette dynamique de modernisation.
Le Conseil des ministres a adopté le mercredi 18 juin un décret instituant, sur proposition des ministères de la Justice et de la Transition numérique, le certificat de nationalité numérique et l’attestation récognitive de nationalité en Côte d’Ivoire. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly (photo), a expliqué que cette réforme allège considérablement le processus de délivrance du certificat de nationalité. Elle introduit également l’attestation récognitive de nationalité, délivrée sur simple présentation d’une copie d’un certificat existant.
L’attestation récognitive de nationalité, équivalente à la « déclaration recognitive de nationalité » en droit français, permet à tout Ivoirien déjà en possession d’un certificat de nationalité valide et non contesté d’obtenir une version électronique simplifiée, sans avoir à refaire toute la procédure. Pour cela, les juridictions transmettent les copies des certificats délivrés à un dépositaire central chargé de les conserver et de faciliter leur réédition.
L’accès à ces documents se fait via la plateforme e-justice.ci, la même qui permet déjà d’obtenir en ligne des actes tels que le casier judiciaire ou l’acte d’individualité. Le certificat numérique est sécurisé par un cachet électronique visible (CEV), garantissant l’authenticité du document et permettant à tout usager ou administration de vérifier directement sa validité.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique, qui place la modernisation des services publics au cœur de ses priorités. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l’e-gouvernance, la Côte d’Ivoire se classe au 124ᵉ rang sur 193 pays, avec un score de 0,5587 à l’indice de développement de l’administration en ligne. Ce positionnement témoigne d’une progression portée notamment par des initiatives comme e-Justice, mais souligne aussi les marges de progrès pour atteindre les standards des administrations les plus digitalisées.
Cette réforme vise à réduire les délais et les coûts des démarches, tout en renforçant la lutte contre la fraude documentaire et en fluidifiant l’accès aux services publics. Dans un contexte de modernisation administrative, ces solutions contribueront à renforcer la confiance des citoyens et à favoriser l’inclusion numérique. L’enjeu est désormais d’assurer une infrastructure fiable, une interopérabilité des plateformes et la formation du personnel pour pérenniser cette avancée.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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