Le gouvernement tchadien a engagé un vaste chantier de transformation numérique pour moderniser ses services publics et renforcer la transparence. Le pays prévoit d’investir 1,5 milliard de dollars d’ici 2030, avec pour priorité la dématérialisation des procédures et la digitalisation des secteurs stratégiques.
La secrétaire d’État au Pétrole, aux Mines et à la Géologie, Khadidja Hassane Abdoulaye (photo), a annoncé mercredi 17 septembre le lancement imminent d’un système numérique dédié à la gestion des activités minières sur l’ensemble du territoire. Prévu pour le vendredi 19 septembre, l’outil vise à centraliser la délivrance des titres miniers, sécuriser les zones d’exploration et d’exploitation, et offrir un accès en temps réel à l’information pour les investisseurs et les citoyens.
« Le lancement et l’opérationnalisation de cet outil constituent une avancée significative dans notre volonté de moderniser et de sécuriser la gestion des ressources minières nationales. Il s’agit d’un engagement fort en faveur de la transparence, de la bonne gouvernance et de la valorisation durable de nos richesses », a déclaré Khadidja Hassane Abdoulaye.
La mise en place du cadastre minier numérique s’inscrit dans un vaste chantier de réformes destiné à assainir le secteur extractif. Ces dernières années, le Tchad a adopté des ajustements juridiques et techniques afin d’aligner son cadre réglementaire sur les standards internationaux et de rendre son secteur minier plus attractif. Aujourd’hui, ce secteur ne représente qu’environ 1 % du PIB, mais le gouvernement ambitionne de porter cette part à 5 % d’ici 2030.
À l’échelle continentale, plusieurs pays africains tels que la RDC, le Gabon ou encore le Burkina Faso ont déjà introduit des cadastres miniers numériques afin de limiter les fraudes, de sécuriser les investissements et d’augmenter les recettes fiscales. Le Tchad suit donc une tendance visant à accroître la transparence et la compétitivité dans la gestion des ressources naturelles.
Au-delà de l’investissement, ce projet est aussi perçu comme un levier de bonne gouvernance. Pour les investisseurs, il garantit un meilleur accès aux données et une réduction des risques liés aux conflits fonciers. Pour les citoyens, il incarne une promesse de transparence accrue et une gestion plus équitable des richesses nationales, dans un contexte où le pays cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
Samira Njoya
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