Il pense que l’innovation peut transformer des secteurs entiers et créer de nouvelles opportunités économiques. Par les événements qu’il organise, il fait de la technologie un levier pour le développement durable et la modernisation des services publics.
Charles Nelson Kabwende (photo) est un entrepreneur et investisseur originaire de la République démocratique du Congo (RDC). Il est le fondateur d’Africa Tech Invest, un salon consacré à l’innovation technologique et à l’investissement sur le continent.
Fondé en 2022, Africa Tech Invest s’impose comme un événement majeur dédié à la promotion de la technologie, de l’innovation et de l’investissement au service du développement durable. Le salon met particulièrement l’accent sur la modernisation du secteur public, en défendant l’idée que la technologie peut devenir un levier structurel pour améliorer les services publics, soutenir l’entrepreneuriat et renforcer la souveraineté numérique des États africains.
Organisé à Kinshasa, au Centre culturel ou au Centre financier selon les éditions, l’événement se déroule sur une journée et propose conférences, panels exécutifs, keynotes, concours de start-up africaines, hackathons et ateliers dédiés à la cybersécurité, notamment des épreuves Capture the Flag. L’édition 2025 a eu lieu le 25 juin au Centre culturel de Kinshasa.
Africa Tech Invest se positionne comme un point de rencontre stratégique pour l’écosystème congolais des start-up. Le salon met en relation entrepreneurs, investisseurs et décideurs publics, et organise une compétition de start-up qui valorise des solutions technologiques africaines, notamment dans l’edtech et l’intelligence artificielle. L’objectif est de faire émerger des projets capables d’intégrer des dynamiques d’investissement régionales et internationales.
Charles Nelson Kabwende est le président d’ANEMONE, une entreprise spécialisée dans la gestion de l’identité numérique des entreprises. Il est aussi le responsable de la sécurité des systèmes d’information à la Direction générale des impôts de la RDC.
Il est diplômé de l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Pékin, où il a obtenu en 2016 une licence en ingénierie électronique et informatique. Il est aussi titulaire d’un master en informatique de gestion obtenu en 2021 à l’Université technique de Riga en Lettonie.
Son parcours professionnel l’a conduit à rejoindre Premise Data en 2018 à Kinshasa en tant que spécialiste du soutien aux pays. En 2019, il devient chef de projet chez Kelony, une organisation spécialisée dans l’intelligence artificielle. Entre 2021 et 2022, il est consultant en informatique, cybersécurité et blockchain au sein du cabinet World Elite Consulting à Kinshasa.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Elle met en place une technologie pour structurer l’autonomie sanitaire des utilisatrices. Sa démarche introduit un nouveau mode d’accompagnement dans la gestion quotidienne de la santé.
Viviane Oké (photo), surnommée Dr. V, est une docteure béninoise engagée dans le secteur de la santé numérique. Elle est la directrice générale d’ELLES, une application qu’elle a fondée avec un groupe de jeunes médecins béninois pour améliorer le suivi de la santé des femmes.
Créée en 2022, ELLES est une application dédiée à la santé reproductive. Elle permet aux filles et aux femmes de suivre leur cycle menstruel et d’accéder à des informations sur les méthodes contraceptives, en distinguant les méthodes naturelles et en précisant leurs avantages et leurs effets indésirables.
L’outil contribue aussi aux actions de prévention contre le cancer du sein en envoyant une alerte au moment propice pour l’autopalpation et en donnant accès à un guide détaillé. Une chaîne d’actualité intégrée diffuse en continu des contenus sur le corps, la santé sexuelle et la santé reproductive.
Viviane Oké est diplômée de la Faculté des sciences de la santé de Cotonou (FSS), où elle a obtenu un doctorat en médecine. Elle est également titulaire d’un master en gestion de projets internationaux obtenu en octobre 2025 à l’Université Senghor d’Alexandrie (Égypte).
En 2021, elle a travaillé comme traductrice médicale au sein de Smile Train, une organisation internationale dédiée aux enfants. En 2022, elle a exercé comme consultante en technologie financière pour le bureau de la GIZ au Bénin. En février 2025, elle était médecin à la Clinique Patte d’Oie à Cotonou.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Au Bénin, Maessarath Rafiou déploie Mobidoto pour former les agents de santé
En travaillant sur une nouvelle façon de lire les traces économiques, il modifie les pratiques d’analyse du crédit. Il crée un accès inédit à des informations déterminantes pour les prêteurs.
Derick Kazimoto (photo) est un entrepreneur et consultant installé à Dar es Salaam, en Tanzanie. Il est cofondateur et directeur général de Black Swan, une fintech enregistrée à Maurice qui développe des outils d’analyse de données alternatives pour évaluer la solvabilité et permettre aux institutions financières d’accorder du crédit selon des critères plus précis et extensibles.
Fondée en 2022, Black Swan concentre son activité sur l’économie informelle en Afrique subsaharienne. L’entreprise conçoit des méthodes d’évaluation fondées sur l’intelligence artificielle et l’analyse de données non traditionnelles pour faciliter l’accès au financement des petites et moyennes entreprises, des microentrepreneurs, des commerçants et des particuliers disposant d’un accès limité aux services bancaires.
L’offre centrale de Black Swan repose sur un moteur de credit scoring (notation de crédit) alternatif capable d’estimer la capacité d’emprunt et de remboursement d’un individu ou d’une petite entreprise sans dépendre des historiques bancaires classiques. Les modèles d’IA prennent notamment en compte les transactions mobile money, les encaissements sur terminaux marchands, le paiement récurrent de factures et diverses traces numériques. Ces données produisent un score exploitable par les institutions de crédit en complément de leurs propres systèmes.
En novembre 2025, Black Swan a remporté la septième édition du MEST Africa Challenge, obtenant un investissement de 50 000 dollars et son intégration dans le portefeuille MEST. « Notre mission est de rendre l’Afrique bancable. Nous pensons que l’Afrique est en train de passer d’un système de prêt informel, fortement garanti, à un système de crédit basé sur les données. Une transformation qui change la façon dont les banques et les fintechs accordent leur confiance, prêtent et se développent », a déclaré le PDG de Black Swan après l’annonce du résultat.
En parallèle, Derick Kazimoto est consultant en technologie financière pour AfroPavo Analytics, une entreprise tanzanienne qui conçoit des solutions numériques à partir de l’analyse de données. Il a également cofondé Tausi Africa, une filiale d’AfroPavo Analytics dédiée au développement d’outils financiers.
Il est diplômé de l’Université du Cap, où il a obtenu en 2019 une licence en génie civil, puis en 2021 un master en technologie financière. Sa carrière commence la même année chez Spoon Money, une fintech sud-africaine, en tant que data scientist. Il rejoint ensuite Akeo Tanzania, centre de développement du groupe Akeo, où il occupe le poste de directeur national entre 2021 et 2022.
Melchior Koba
Lire aussi:
Tanzanie : LimaBot utilise l’IA pour diagnostiquer les maladies des cultures
Elle conçoit des outils numériques adaptés aux contraintes du terrain pour répondre à un déficit de formation dans le secteur de la santé. Son projet s’adresse à celles et ceux qui assurent l’essentiel des soins de proximité.
Maessarath Rafiou (photo) est une docteure béninoise. Elle est fondatrice et directrice générale de Mobidoto, une entreprise à impact social spécialisée dans la formation numérique des agents de santé en Afrique. Fondée en janvier 2025, Mobidoto développe une plateforme numérique de formation continue conçue pour un usage en milieu professionnel, y compris dans des zones à faible connectivité. L’application propose des parcours de formation, des modules structurés et un système de certification permettant de valider les compétences acquises.
Le site de Mobidoto intègre une section « Ressources » qui regroupe des supports pédagogiques, notamment des livres électroniques accessibles depuis une page dédiée. Ces contenus complètent les modules de formation de l’application et fournissent aux professionnels de santé des outils pratiques pour leur activité quotidienne. La plateforme s’adresse principalement aux agents de santé communautaires, aux aspirants agents de santé communautaire, aux relais communautaires, ainsi qu’aux infirmiers, sages-femmes et médecins.
En novembre 2025, la start-up a lancé DotoIA, un assistant de révision gratuit destiné aux étudiants en santé, accessible via WhatsApp. Le chatbot propose des explications simplifiées, des quiz rapides et un accès intégralement mobile, y compris avec une connexion limitée. L’outil vise à faciliter les révisions et à accompagner les étudiants dans leur préparation.
Médecin à la clinique Dr Pierre Boni au Bénin, Maessarath Rafiou est également fondatrice et présidente d’OASIS Bénin. Créée en 2017, l’organisation intervient en appui au système de soins préventifs au Bénin et dans la sous-région à travers des campagnes de sensibilisation, des séances d’information et des actions de promotion de la santé.
Elle est diplômée de la Faculté des sciences de la santé de Cotonou, où elle a obtenu un doctorat en médecine. Entre 2016 et 2017, elle a occupé le poste de responsable de projet santé au sein de Benin Health Movement, une organisation engagée dans la promotion de la santé au Bénin.
Melchior Koba
Lire aussi:
Le Béninois Yaovi Ghislain Siate facilite l’accès aux services financiers en Afrique
Dans un secteur où l’accès au financement reste un frein majeur, il développe un modèle qui rebat les cartes de l’inclusion économique. Il utilise la technologie pour transformer la manière dont les chauffeurs accèdent à leur outil de travail.
Norbert Haguma (photo) est un entrepreneur rwandais spécialisé dans la fintech, la mobilité et les relations Afrique-Chine. Il est le fondateur et directeur général de Swapinga, une entreprise positionnée sur les technologies financières et la mobilité. Fondée en février 2025, Swapinga est une plateforme destinée aux chauffeurs et micro-entrepreneurs qui souhaitent devenir propriétaires de leur véhicule et augmenter leurs revenus grâce à une solution de financement simplifiée. L’objectif est de lever les principaux freins à l’accès au crédit automobile.
Le dispositif repose sur un parcours structuré en quatre étapes. Le candidat soumet une demande via un formulaire en ligne. Son dossier est ensuite étudié et une réponse est donnée dans un délai de sept jours. En cas d’approbation, il lui est demandé d’ouvrir un compte bancaire et de verser un apport de 20 % du montant d’achat. Il peut alors prendre possession de son véhicule et lancer ou développer son activité.
Swapinga met en avant un modèle qui ne nécessite ni terrain ni maison en garantie, un point déterminant pour des chauffeurs souvent exclus du crédit bancaire classique. L’entreprise cible en particulier les acteurs de l’écosystème des taxis et des plateformes de mobilité, notamment YEGO.
Norbert Haguma siège au conseil d’administration du Pan-African Council, une organisation engagée dans l’unification de l’Afrique et de sa diaspora. Il est également Senior Associate d’Africa Equity Group, un cabinet qui intervient dans le conseil opérationnel, l’analyse de marché et l’accompagnement financier.
AfrOrient Group, sa première entreprise, a été créée en 2009 en Chine. Elle intervient dans le commerce et l’investissement. Il cofonde ensuite, toujours en Chine, l’edtech Kiziga en 2012. La start-up développe une plateforme permettant aux Africains de postuler, de payer et d’obtenir leurs documents pour étudier en Chine. En 2018, il participe à la création d’AfricaGen à Kigali, une organisation dédiée à la mobilisation des Africains par la technologie.
Norbert Haguma est diplômé de l’université Jiaotong de Pékin, où il obtient une licence en informatique et technologies, puis une maîtrise en administration des affaires. En 2009, il rejoint l’ambassade de la République du Rwanda en Chine comme ingénieur informatique.
En 2018, il devient responsable du Blockchain Hub et du hub africain pour la transformation numérique au sein de Smart Africa. De 2020 à 2024, il travaille chez SPENN Technology, où il occupe successivement les fonctions de directeur pays au Rwanda, responsable des partenariats Afrique et administrateur non exécutif. Entre septembre 2024 et février 2025, il est directeur pays de la fintech NALA au Rwanda.
Melchior Koba
Lire aussi:
Richard Migambi structure les systèmes de données des organisations rwandaises
Il propose un outil numérique qui suit les étapes des traitements de fertilité. Avec cette innovation, il rend le chemin vers la parentalité plus simple et mieux maîtrisé.
Kaïs Zhioua (photo) est un entrepreneur tunisien, fondateur et directeur général de Tanit Healthcare Technologies (Tanit AI), une start‑up de healthtech qui développe un « compagnon personnel vers la parentalité » basé sur l’intelligence artificielle pour accompagner les patients dans les parcours de fertilité.
Fondée en 2024, la plateforme Tanit AI se présente comme un outil numérique dédié à la fertilité. Elle accompagne les personnes et les couples dans leur projet de parentalité, de l’exploration des options aux traitements et à la gestion des complications éventuelles.
Au cœur de Tanit AI se trouve un assistant basé sur l’intelligence artificielle spécialisé en fertilité. Cet assistant permet de décrypter les informations médicales, de suivre les différentes étapes du parcours de soins et de mieux comprendre les traitements proposés. Il informe sur les notions liées à la fertilité, les causes possibles d’infertilité et les options disponibles pour l’exploration. L’outil facilite les échanges avec les professionnels de santé et aide à préparer des décisions éclairées.
La plateforme accompagne les utilisateurs tout au long des traitements, en aidant à déterminer le moment de commencer, à suivre les protocoles et à gérer les imprévus. Elle fournit des repères pour situer l’utilisateur dans son parcours, intégrer les informations médicales et anticiper les étapes suivantes.
Parallèlement, Kaïs Zhioua occupe le poste de directeur de la stratégie chez Fertillia, entreprise tunisienne spécialisée dans la procréation médicalement assistée. Il est aussi directeur de la stratégie et de l’innovation de la Clinique La Rose à Tunis. Avant Tanit AI, il avait fondé en 2016 Careways, une technologie dédiée au tourisme médical électronique.
Il est diplômé de la Mediterranean School of Business, où il a obtenu en 2013 un bachelor en administration des affaires. Il est titulaire d’un master en entrepreneuriat obtenu en 2015 à l’Université du Zhejiang en Chine.
Melchior Koba
Lire aussi:
Tunisie : WildyNess propose des circuits touristiques via sa plateforme
Son projet repose sur une observation directe des difficultés rencontrées par les particuliers pour trouver des prestataires. Sa solution s’inscrit dans les usages quotidiens.
Younes Chaoui (photo) est un informaticien algérien spécialisé en intelligence artificielle. Il est le fondateur et directeur général de Bricoram, une place de marché de services en ligne qui met en relation clients et professionnels en Algérie, avec une implantation prioritaire à Alger et dans ses environs.
Fondée en 2023, Bricoram vise à faciliter la mise en relation entre particuliers en quête de services et professionnels qualifiés. La plateforme référence plus de 100 catégories de services, avec un positionnement initial orienté vers les besoins du quotidien, notamment la plomberie, tout en s’ouvrant à d’autres métiers.
Gratuite pour les clients, elle leur permet de publier une demande, de recevoir des propositions de professionnels, puis de sélectionner l’offre qui leur convient. Une fois la demande validée, Bricoram notifie les prestataires les plus proches. Ceux-ci envoient leurs offres au client, qui les reçoit par e‑mail, notification et SMS. Il peut comparer les profils, échanger avec les professionnels par téléphone, WhatsApp ou via le chat interne, puis laisser un avis à l’issue de la mission.
Du côté des professionnels, Bricoram se positionne comme un outil de visibilité et de développement commercial. L’inscription débute par la création d’un compte et la complétion d’un profil détaillé comprenant la description de l’activité, les services proposés, les réalisations et une photo. La plateforme transmet ensuite les demandes en fonction des services déclarés et de la zone géographique couverte.
Younes Chaoui est diplômé de l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène en Algérie, où il a obtenu en 2015 un master en intelligence artificielle. Il est aussi titulaire d’un master en informatique décisionnelle obtenu en 2016 à l’Université Blaise Pascal (Clermont‑II) en France.
Il commence sa carrière professionnelle en 2016 comme directeur technique de Kostango, une plateforme numérique française dédiée à la gestion des opérations. En 2023, il devient consultant Django chez IDEX, une entreprise française spécialisée dans le développement et le financement d’infrastructures énergétiques locales. Il rejoint ensuite le cabinet Deloitte, où il exerce jusqu’en 2024 en tant que consultant Angular.
Melchior Koba
Lire aussi:
LabLabee : Samir Tahraoui forme les Algériens aux technologies télécoms
Son objectif est d’offrir aux voyageurs une expérience unique et mémorable. Il développe un outil centré sur la préparation des trajets et l’accès aux services en cours de route.
Daniel Adidwa (photo) est un entrepreneur sud-africain. Il est cofondateur et directeur général de Hit The Road Today, une plateforme en ligne consacrée aux voyages, avec un positionnement centré sur les road-trips en Afrique du Sud.
Fondée en 2024, Hit The Road Today se présente comme un portail destiné aux voyageurs qui souhaitent organiser des trajets sur la route à travers le pays. La plateforme accompagne la préparation des différentes étapes d’un road-trip, notamment l’hébergement, la restauration et les activités, en rassemblant sur un même espace les services nécessaires au voyage.
Dès la page d’accueil, l’utilisateur renseigne un point de départ et une destination. Le site propose ensuite des sélections d’endroits où dormir, manger ou d’expériences à découvrir en cours de route. L’objectif affiché est de centraliser les options disponibles afin de limiter la dispersion des recherches sur plusieurs plateformes.
Hit The Road Today fonctionne comme un outil de mise en relation et de réservation. La plateforme permet aux voyageurs de réserver des hébergements, des repas ou des activités. Elle offre également aux prestataires touristiques la possibilité de s’inscrire en tant que fournisseurs pour proposer leurs services aux utilisateurs.
En parallèle de ce projet, Daniel Adidwa est directeur de Tour2.0, un fournisseur d’expériences touristiques urbaines, culturelles et communautaires en Afrique du Sud. Il est aussi directeur de The Adidwa Group, une entreprise active dans le commerce et le développement international qu’il a fondée en 2019.
Il est diplômé de l’AAA School of Advertising, où il a obtenu en 2009 une licence en marketing. En 2010, il rejoint l’agence américaine J. Walter Thompson Worldwide en tant que responsable de compte pour Nestlé Chocolates & Ice Cream. En 2015, il devient vice-président du comité directeur jeunesse de la RETOSA à Johannesburg. Entre 2021 et 2023, il occupe le poste de responsable pour l’Afrique du Sud du programme Innovation pour les universités africaines du British Council.
Melchior Koba
Lire aussi:
Il s’attaque à un maillon central du travail juridique grâce à l’intelligence artificielle. Son innovation vise à transformer en profondeur la manière dont les professionnels accèdent à l’information et traitent leurs dossiers.
Alessandro Scarcella (photo) est un entrepreneur et ingénieur en intelligence artificielle basé à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il est cofondateur et directeur général d’Adjunct, une start-up qui développe un assistant d’intelligence artificielle destiné aux avocats sud-africains.
Fondée en 2024 par Alessandro Scarcella et Julia Ramsunder, directrice des opérations, la plateforme accompagne les professionnels du droit dans leurs recherches juridiques, leurs obligations de conformité et la gestion des procédures judiciaires. Elle s’adresse en priorité aux juristes exerçant en Afrique du Sud et s’appuie sur des textes législatifs et des décisions de justice issus de ce cadre national.
L’outil est conçu pour automatiser une partie des tâches courantes au sein d’un cabinet ou d’un service juridique, afin de dégager du temps pour l’analyse et le conseil. Il ne se substitue pas au raisonnement du juriste, mais intervient en appui dans le traitement des informations.
L’utilisation d’Adjunct commence par une question formulée librement par l’utilisateur. Il peut s’agir d’une interrogation précise, d’une liste de points ou de notes prises lors d’un rendez-vous. À partir de cette demande initiale, l’assistant peut poser des questions complémentaires afin d’affiner le besoin et d’orienter la recherche.
Une fois la demande définie, Adjunct identifie les documents pertinents dans des bases de données publiques et, lorsque cela est autorisé, dans les ressources internes du cabinet ou de l’organisation. L’outil produit ensuite une réponse structurée fondée sur ces sources et la restitue à l’utilisateur avec des références précises pour permettre la vérification.
La plateforme se connecte à plusieurs types de contenus juridiques, dont la législation nationale et la jurisprudence. L’intégration future d’autres catégories de textes est prévue, notamment les lois provinciales, les règlements et les arrêtés locaux.
Alessandro Scarcella est diplômé de l’université du Cap. Il y obtient en 2014 une licence en finance, puis en 2016 un master en apprentissage automatique et en statistique. Avant de créer sa start-up, il construit son parcours professionnel au sein de plusieurs entreprises technologiques.
En 2017, il rejoint Cortex Logic, une entreprise spécialisée dans les logiciels et solutions d’intelligence artificielle, comme data scientist, avant d’être promu ingénieur en apprentissage automatique en 2019. En 2022, il intègre Mr D Food, un service de livraison en ligne, où il travaille comme data scientist jusqu’en 2024.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Via sa plateforme web, Stokvel Academy forme les Sud-africains à l’épargne collective
En République démocratique du Congo, Joel Mirimo lance MbiyoPay, une application qui simplifie et sécurise les paiements en intégrant mobile money, cartes, crypto et solutions numériques.
Joel Mirimo (photo) est un entrepreneur congolais, fondateur et directeur général de MbiyoPay, une application qui facilite la gestion et la simplification des paiements depuis un seul smartphone, et ce, dans plusieurs pays d’Afrique.
Fondée en 2023, MbiyoPay permet de créer des cartes virtuelles, de recevoir de l’argent, de payer des factures et d’acheter du crédit téléphonique sans devoir recourir à plusieurs services. L’objectif est de rendre les paiements quotidiens plus simples, rapides et accessibles à tous.
Grâce à MbiyoPay, il est possible de collecter l’argent de ses clients ou de recevoir des paiements d’autres personnes, tout cela au même endroit, évitant ainsi la dispersion des transactions entre plusieurs comptes ou applications. L’application accepte plusieurs modes de paiement et d’encaissement : mobile money, cartes bancaires, crypto‑monnaies, QR codes, liens de paiement, ainsi qu’une carte virtuelle dédiée. Cette dernière permet de payer en ligne en toute sécurité sur des plateformes internationales, une fois rechargée.
MbiyoPay est déjà disponible dans plusieurs pays africains, notamment en République démocratique du Congo, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. La disponibilité dans chaque pays peut être vérifiée directement via l’application. L’utilisateur peut transférer son argent vers son compte Mobile Money, sa banque ou son portefeuille crypto, selon le moyen choisi.
Avant MbiyoPay, Joel Mirimo avait fondé en 2022 Maxuschain, une plateforme de trading instantané de crypto‑monnaies via Mobile Money, prenant en charge plus de 30 crypto‑monnaies et intégrant quatre blockchains.
Joel Mirimo est titulaire d’une licence en marketing et sciences commerciales et financières, obtenue en août 2025. Entre 2021 et septembre 2025, il a travaillé comme agent de paiement et courtier chez Deriv, une entreprise financière internationale. En parallèle, de 2021 à 2024, il a été directeur du développement commercial chez Afgig, une marketplace 100 % africaine qui connecte les talents du continent au monde entier.
Melchior Koba
Lire aussi:
RDC : apprenti en cybersécurité, Glody Kabamba rêve de devenir un expert reconnu