En Afrique, la numérisation touche progressivement tous les secteurs d’activités, facilitant le quotidien des populations. Au Ghana, un entrepreneur développe une solution numérique dédiée au secteur du bien-être. Son objectif est de rendre plus accessibles les services liés à la beauté.
Nunya Tomey (photo) est informaticien, designer produit et entrepreneur ghanéen. Il est le fondateur et le directeur général de TWiST Beauty, une plateforme numérique dédiée aux services de beauté en Afrique.
Fondée en 2023, TWiST Beauty propose un espace digital qui facilite l’accès aux prestations esthétiques. La plateforme met en relation les professionnels de la coiffure, du maquillage et des soins avec leurs clients, offrant un service complet pour la recherche, la réservation et la gestion des rendez-vous.
L’application permet aux utilisateurs de choisir un prestataire selon leurs préférences, avec la possibilité d’opter pour des soins en salon ou à domicile. Du côté des professionnels, un tableau de bord centralise la gestion des plannings, des performances et des offres promotionnelles. TWiST Beauty intègre aussi un programme de fidélité, TWiST Coins, pour récompenser les clients réguliers.
En parallèle, Nunya Tomey a lancé KOJE Delivery en 2024, une plateforme de livraison qui facilite l’envoi de colis à moindre coût. Le service mise sur un modèle collaboratif où les voyageurs peuvent transporter des colis et recevoir une rémunération.
L’entrepreneur est diplômé de l’Université du Ghana où il a obtenu en 2020 un bachelor en sciences informatiques. Il détient également un master en entrepreneuriat délivré en 2024 par la MEST Africa au Ghana. Sa carrière professionnelle a commencé en 2017 chez Reach for Change, une organisation à but non lucratif qui soutient les entrepreneurs sociaux, en tant que designer graphique.
Entre 2020 et 2022, il a occupé le poste de designer produit chez Webbermill, éditeur d’applications professionnelles. En 2023, il était le responsable du marketing et des ventes chez Detosphere, une entreprise technologique proposant des solutions logicielles en Afrique et à l’international.
Melchior Koba
Édité par : Ubrick Quenum
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Comptable de formation, il a choisi de répondre aux défis financiers spécifiques de l’Ouganda en intégrant des solutions numériques à des secteurs souvent laissés pour compte.
Joseph Lukula est un entrepreneur et professionnel ougandais spécialisé dans l’inclusion financière. Il est cofondateur et le directeur général de Nexen Tech, une entreprise spécialisée dans la création de solutions technologiques avancées pour le secteur financier.
Lancée en 2022, Nexen Tech propose une plateforme cloud permettant d’automatiser la gestion bancaire centrale. Cette solution se distingue par son utilisation de l’intelligence artificielle pour analyser les données, signaler et noter les efficacités ou inefficacités opérationnelles.
Elle vise ainsi à simplifier la gestion des coopératives d’épargne et de crédit en facilitant la gestion des membres, des prêts, des dépôts et des transactions, tout en assurant la conformité réglementaire et en renforçant leur capacité à servir des populations sous-bancarisées.
En parallèle, Joseph Lukula est également un cofondateur et le directeur général de Nexen Micro Credit, une institution de microfinance fondée en 2016. Grâce à sa plateforme numérique, l’institution offre des prêts de travail à des centaines de petites entreprises à faibles revenus, principalement en Ouganda.
Joseph Lukula est diplômé de l’Université des Martyrs de l’Ouganda où il a obtenu en 2011 un bachelor en gestion et administration des affaires. Il détient aussi un master en comptabilité et finance obtenu en 2014 à l’université de Coventry en Angleterre.
Sa carrière professionnelle commence en 2012 à la GTBank, où il occupe le poste de chargé de mission bancaire. En 2015, il rejoint Premier Credit, une microfinance kényane, en tant que comptable. Premier Credit offre des solutions financières aux entreprises, au gouvernement et aux entrepreneurs individuels.
Melchior Koba
Édité par : Ubrick Quenum
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Bien qu’il ait suivi une formation en comptabilité, c’est dans les secteurs de la musique et du cinéma qu’il décide de lancer sa carrière. Il exploite les outils numériques pour offrir une visibilité mondiale aux productions cinématographiques africaines.
Modou Lolly Sarr est technicien du son, entrepreneur et développeur autodidacte sénégalais. Il est le fondateur et directeur général de Wawaw, une plateforme numérique dédiée à la promotion du cinéma local.
Fondée en 2024, Wawaw s’affirme comme un acteur clé dans le secteur du cinéma africain. La plateforme propose un large éventail de contenus africains et internationaux en streaming. La plateforme permet aux utilisateurs de regarder des films avec des options telles que des sous-titres et des doublages en langues locales, notamment le wolof, rendant le cinéma plus accessible et culturellement pertinent pour le public.
Loin de se limiter au simple streaming, Wawaw propose des outils professionnels aux créateurs de films, en facilitant la gestion, la production, la réservation et la modernisation des processus cinématographiques. Cette approche vise à surmonter les défis majeurs du secteur.
« Notre mission est de créer une plateforme intégrée de streaming, de réservation et de gestion de projets de films, destinée à promouvoir le cinéma local, faciliter l’accès aux ressources cinématographiques et moderniser les processus de production », précise l’entrepreneur.
Modou Lolly Sarr est le directeur général et un ingénieur de son chez WordSharp Music, un studio de production musicale qu’il a fondé en 2014. Avant de lancer Wawaw, il a cofondé Cyan Senegal, une agence de marketing et de communication, en 2019.
Melchior Koba
Édité par : Ubrick Quenum
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Son parcours, alliant expertise technique et vision entrepreneuriale incarne l'émergence d'un secteur tech africain capable d’innover dans des domaines comme l’assistance client, les services numériques et l'automatisation, et d’apporter une réelle plus-value dans les efforts de développement du continent.
Mohamed Elmasry est un ingénieur et un entrepreneur égyptien, cofondateur et directeur général de Tactful, une entreprise technologique spécialisée en optimisation de l’expérience client (CX). Elle utilise pour cela une plateforme omnicanale basée sur l’intelligence artificielle (IA).
Fondée en 2016, Tactful est née d’une collaboration entre Mohamed Elmasry, Mohammed Hassan et Sherif Khairallah. L’entreprise est implantée au Royaume-Uni, avec des centres de développement au Caire et à Cambridge. Elle se distingue par sa solution optimisant le traitement des opérations de service clientèle en intégrant tous les canaux numériques et vocaux dans un même outil.
La plateforme phare de Tactful permet ainsi aux entreprises de suivre en temps réel toutes leurs interactions avec les clients via un tableau de bord unifié qui regroupe réseaux sociaux, le chat en ligne, les e-mails et la téléphonie. Grâce à des technologies avancées telles que l’automatisation sans code, un moteur d’acheminement intelligent basé sur l’IA, ainsi que des chatbots multilingues, elles peuvent gérer efficacement des demandes répétitives, optimisant ainsi la satisfaction client tout en renforçant la productivité de leurs équipes.
Avant de fonder Tactful, Mohamed Elmasry a connu plusieurs expériences entrepreneuriales. En 2003, il crée Luxor Instruments, une société égyptienne spécialisée dans le développement de solutions Internet, où il est directeur technique durant trois ans. En 2012, il cofonde Silicon Vision, une entreprise de propriété intellectuelle spécialisée dans les technologies radiofréquences, où il est responsable de la conception jusqu’en 2014. L’année suivante, il fonde Boost Valley Consulting Services, une société spécialisée dans la conception et la vérification numériques, où il dirige l’ingénierie jusqu’en 2016.
Diplômé de l’université de Minia en Égypte où il a obtenu un bachelor en ingénierie électrique, électronique et des communications, il détient aussi un diplôme en gestion et administration des affaires obtenu à la Cambridge Judge Business School en Angleterre. En 2004, il est embauché par Telecom Egypt comme ingénieur en conception de réseaux. En 2006, il rejoint ComSpots, une entreprise de recherche et développement, en tant qu’employé fondateur et responsable de la conception. Entre 2022 et 2024, il est partenaire au sein de Dstny Group, un fournisseur européen de solutions de communication d’entreprise.
Melchior Koba
Edité par : Feriol Bewa
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Sa vision de la santé connectée combine technologie et soins pour répondre aux défis d’accès en la matière en Afrique. Son parcours la position en figure clé de la transformation du domaine sanitaire sur le continent.
Zanele Abraham Matome est une entrepreneure sud-africaine, Directrice générale de Welo Health, une start-up spécialisée dans les technologies de la santé. Fondée en 2020, l’entreprise cherche à améliorer l’accès aux soins sanitaires en alliant innovations numériques et approche humaine.
Welo Health propose ainsi une plateforme numérique connectant entreprises, assureurs santé et particuliers à des professionnels qualifiés (médecins, infirmiers, praticiens spécialisés, etc.) qui offrent des consultations à domicile ou à distance. La start-up met également en place des programmes de bien-être en entreprise, visant à lutter contre l’absentéisme et à augmenter la productivité.
Elle propose des services de médecine préventive, de livraison de médicaments, ainsi que des interventions rapides. D’autres solutions incluent la télémédecine, la gestion de la santé au travail, l’évaluation des risques sanitaires et l’accompagnement personnalisé.
« Notre plateforme dynamique met en relation les entreprises clientes avec des professionnels de santé de premier plan, garantissant ainsi un accès immédiat à des soins de qualité. En termes simples, Welo est un service B2B par abonnement. Nous collaborons avec des entreprises et des prestataires pour offrir des services de santé aux employés, payés par les employeurs » explique la fondatrice de Welo Health.
Zanele Abraham Matome est aussi ambassadrice de l’entrepreneuriat au sein de The StartUp Tribe, une initiative lancée en 2020 pour aider 10 millions de jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Son entreprise est apparue en 2023 dans le classement Africa Health Tech 50, qui distingue les start-up les plus prometteuses du secteur de la santé en Afrique subsaharienne.
Melchior Koba
Edité par : Feriol Bewa
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Développant des projets qui mêlent épargne, paiement et distribution, cet entrepreneur a pour objectif de révolutionner les pratiques financières courantes chez les populations en Afrique.
Oussoumanou Sehou est un entrepreneur basé au Cameroun, spécialisé dans la fintech et l’analyse KYC (Know Your Customer). Il est le fondateur et le DG de Molo Molo Pay, une entreprise de paiement échelonné de biens de consommation courante lancée en 2022.
Molo Molo Pay propose une application mobile permettant à ses utilisateurs de réserver des produits tels que des téléphones, motos, et appareils électroménagers, et de régler leur achat en plusieurs paiements. Cette approche facilite l’accès à des biens essentiels, en particulier pour ceux dont les ressources financières sont limitées, et s’inscrit dans une démarche d’inclusion financière.
L’application intègre aussi une fonction d’épargne, contribuant à la gestion progressive des paiements. L’utilisateur choisit son produit, effectue des paiements réguliers et suit sa progression sur l’interface. Dès que le paiement est totalement effectué, il peut récupérer l’article dans un magasin partenaire. Ce modèle s’adresse particulièrement aux marchés africains où les systèmes de crédit traditionnels sont souvent inaccessibles.
Oussoumanou Sehou est aussi le fondateur de Nanou, fintech lancée en juin 2025. Cette plateforme permet à ses utilisateurs de recevoir des articles à crédit et de les payer en plusieurs fois. Par ailleurs, Oussoumanou occupe un poste de responsable KYC chez Mastercard et est associé chez BlackRock, un gestionnaire d’actifs et fournisseur de technologies basé aux États-Unis.
Titulaire d’un diplôme supérieur de gestion obtenu en 2017 à l’Institut panafricain pour le développement en Afrique de l’Ouest (Cameroun), il est aussi diplômé de l’HEC Paris où il a obtenu en 2020 un Master en droit bancaire, des affaires, de la finance et des valeurs mobilières.
Sa carrière professionnelle a débuté en 2018 chez HSBC, un groupe basé à Londres et proposant des services bancaires et financiers, où il a exercé en tant qu’analyste qualité des données. Entre 2020 et 2023, il a travaillé chez FairMoney, une start-up nigériane spécialisée dans les prêts instantanés, où il a joué le rôle d’agent de crédit.
Melchior Koba
Edité par : Feriol Bewa
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Entrepreneur en série, il crée des outils numériques qui bouleversent les codes de la finance traditionnelle en Afrique de l’Est. Cet entrepreneur kényan est à la tête de plusieurs fintechs.
Samuel Njuguna (à droite sur la photo) est un entrepreneur kényan diplômé de l’université de Nairobi, où il a obtenu en 2012 un bachelor en informatique. Spécialisé dans la fintech et l’innovation financière, il est cofondateur et Directeur général de Chumz, une start-up qui veut transformer l’épargne et l’investissement en Afrique de l’Est.
Fondée en 2019, Chumz propose une application permettant à ses utilisateurs d’épargner ou d’investir dès 5 shillings kényans (moins de 0,04 dollar au cours actuel), supprimant ainsi les barrières financières habituelles à l’accès aux services bancaires. L’application offre diverses fonctionnalités, dont la création de cagnottes personnelles ou collectives, la visualisation des progrès et des rapports détaillés sur l’évolution de l’épargne.
La méthode de Chumz repose sur l’application de la psychologie comportementale et de la gamification pour rendre l’épargne accessible et attractive, même pour les personnes non bancarisées ou disposant de faibles revenus. Elle facilite également la création de fonds communs familiaux, amicaux ou associatifs, permettant à des groupes d’atteindre ensemble des objectifs financiers.
En parallèle, Samuel Njuguna occupe le poste de Directeur général de Tunzi, une autre fintech lancée en mars 2025. Cette solution permet aux utilisateurs d’épargner au moment de l’envoi ou de la réception d’argent, ainsi qu’à chaque achat quotidien. Samuel Njuguna est aussi l’un des cofondateurs de Wezago, une start-up créée en 2021. Wezago facilite l’accès aux appareils intelligents via des prêts éthiques, visant à améliorer les conditions de vie des Africains.
Melchior Koba
Edité par : Feriol Bewa
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Juriste de formation, elle s’intéresse au développement du secteur agricole. Utilisant la technologie, elle permet aux exploitants agricoles africains de vendre leurs produits dans un marché plus vaste.
Katia Kuseke est une entrepreneure franco-congolaise, cofondatrice et directrice générale de Fresh Afrika, une start-up spécialisée dans la technologie alimentaire, basée en Île-de-France. Née à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), elle vit en France depuis plusieurs années et travaille à structurer des chaînes d’approvisionnement entre l’Afrique et l’Europe.
Fondée en 2021 avec Noëlla Ligan, entrepreneure camerounaise, Fresh Afrika développe une plateforme de livraison de paniers composés de fruits, légumes et épices issus de petites exploitations en Afrique subsaharienne. L’objectif est d’assurer une meilleure traçabilité des produits et de simplifier le circuit entre producteurs et consommateurs européens.
L’entreprise mise sur les circuits courts, l’élimination des intermédiaires et le recours à des technologies comme la blockchain pour suivre l’origine des produits. Les paniers contiennent des produits de saison, cultivés sans intrants chimiques, et sont livrés frais, principalement à une clientèle de restaurateurs et de chefs installés en France. Le modèle économique repose sur la valorisation du travail agricole local et la fixation de prix garantissant un revenu décent aux producteurs.
Fresh Afrika accompagne également ses partenaires dans des projets communautaires liés à l’éducation et à l’amélioration des infrastructures, notamment par la création de crèches ou d’écoles à proximité des zones de production.
Katia Kuseke est diplômée de l’université Paris Nanterre où elle a obtenu en 2009 une licence en droit privé et sciences politiques. Elle détient aussi un master en droit des affaires obtenu en 2011 à l’université Paris-Sorbonne.
Son initiative a été intégrée à plusieurs dispositifs d’accompagnement dédiés aux jeunes entreprises, dont le programme French Tech Tremplin, le Female Founders Fellowship de Station F et le Black Founders Fund lancé par Google, qui a sélectionné Fresh Afrika en 2022.
Melchior Koba
Édité par Wilfried ASSOGBA
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Il combine recherche fondamentale et innovation industrielle, en misant sur l’intelligence artificielle, les talents locaux et le venture building pour transformer les marchés émergents.
El Houssine Bouyakhf (photo) est professeur-chercheur en intelligence artificielle, robotique et informatique. Il est cofondateur et directeur général d’AIOX Labs, une start-up marocaine spécialisée dans le développement de solutions avancées d’intelligence artificielle et d’infrastructures data pour les entreprises et institutions engagées dans des processus de transformation numérique.
Fondée en 2017, AIOX Labs fonctionne à la fois comme AI Studio, Venture Builder et structure d’appui à l’émergence d’un écosystème technologique sur le continent africain. Elle accompagne le lancement de start-up à potentiel international, avec une offre allant de l’intelligence artificielle à la demande (AI as a Service) à la vision par ordinateur, en passant par l’analyse prédictive, le traitement automatique du langage, les plateformes hybrides de données et des outils de modélisation appliquée à la finance comportementale.
L’entreprise est présente en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord, avec son siège à Agdal, Rabat, et des bureaux opérationnels dans l’Union européenne et aux États-Unis. Elle revendique la création de plus de 55 emplois qualifiés, mobilisant principalement chercheurs, doctorants et data scientists.
Le portefeuille de projets inclut notamment Deepecho, une solution d’échographie assistée par IA ; ToumAI, un assistant vocal multilingue pour la relation client ; et AkumenIA, une plateforme dédiée à l’optimisation de la performance organisationnelle à travers l’IA et le Big Data.
Avant la création d’AIOX Labs, El Houssine Bouyakhf a cofondé en 1998 le laboratoire LIMIARF (Laboratoire d’Informatique, Mathématiques Appliquées, Intelligence Artificielle et Reconnaissance de Formes) au sein de l’Université Mohammed-V de Rabat, qu’il a dirigé jusqu’en 2017.
Titulaire d’un doctorat en reconnaissance de formes et en intelligence artificielle obtenu à l’Université de Toulouse, il détient également un diplôme d’ingénieur de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-SUPAERO). Avant de s’engager dans l’entrepreneuriat technologique, il a exercé, entre 1997 et 2017, comme enseignant-chercheur à l’Université Mohammed-V.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La Guinée a entamé une transformation numérique ambitieuse depuis quelques années, marquée par des projets structurants. Pour réussir cette transition, des acteurs engagés sont essentiels pour piloter et accompagner les initiatives visant à moderniser le pays et renforcer son inclusion numérique.
Le président guinéen Mamadi Doumbouya a procédé, le mardi 29 juillet, à un remaniement partiel du gouvernement. Parmi les ministres reconduits figure Rose Pola Pricemou (photo), maintenue à la tête du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique. Cette reconduction marque la volonté de poursuivre la dynamique engagée depuis sa nomination en mars 2024 et traduit la confiance des autorités dans sa capacité à accompagner la transformation numérique du pays.
𝐌𝐏𝐓𝐄𝐍- 𝐆𝐑𝐀𝐓𝐈𝐓𝐔𝐃𝐄𝐒
— Rose Pola Pricemou (@rppola) July 29, 2025
À la suite du décret lu ce mardi 29 juillet 2025 à la télévision nationale, 𝐣’𝐞𝐱𝐩𝐫𝐢𝐦𝐞 𝐦𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐚̀ 𝐒𝐨𝐧 𝐄𝐱𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐥𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐌𝐚𝐦𝐚𝐝𝐢 𝐃𝐎𝐔𝐌𝐁𝐎𝐔𝐘𝐀, 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭… pic.twitter.com/hROrQVlSar
Des avancées notables en un an
Depuis son arrivée au ministère, la modernisation des infrastructures numériques s’est accélérée. La capacité du backbone national a été quadruplée, passant de 50 à 200 Gbps. Des accords d’interconnexion avec le Mali et la Côte d’Ivoire ont renforcé la connectivité régionale, tandis que de nouvelles stations de transmission ont été déployées dans des zones jusque-là enclavées. Grâce à un financement de 60 millions USD de la Banque mondiale dans le cadre du programme WARDIP, la Guinée a lancé plusieurs projets pour renforcer la résilience et l’accès au haut débit.
Concernant l’administration publique, plusieurs outils numériques ont été déployés. Telemo et PLAGED facilitent la dématérialisation des services administratifs, tandis que la plateforme DJAMAS UTURA permet de signaler les cybermenaces à l’échelle nationale. En parallèle, un projet de loi sur la protection des données personnelles est en cours d’élaboration, et un CERT/SOC national pour renforcer la sécurité des systèmes d’information est en préparation. Dans le même élan, dix bureaux de poste ont été rénovés dans le cadre d’un programme de modernisation des services postaux.
Des défis structurels encore à relever
Malgré ces avancées, plusieurs chantiers restent à mener pour consolider les acquis. L’accès au numérique et à Internet demeure inégal sur le territoire, en particulier dans les zones rurales. Les capacités locales en cybersécurité doivent encore être renforcées, tout comme l’environnement réglementaire, qui peine à accompagner pleinement le développement de l’écosystème entrepreneurial. La mise en œuvre effective des réformes juridiques, l’amélioration de la gouvernance des données et l’accélération de la numérisation des services publics essentiels figurent parmi les défis prioritaires identifiés par le ministère.
L’élaboration de stratégies nationales, notamment sur le numérique et l’intelligence artificielle, apparaît ainsi nécessaire pour structurer une vision cohérente, guider les investissements et faire de la Guinée un acteur numérique compétitif et souverain.
Une vision pour une Guinée connectée et inclusive
Pour répondre à ces enjeux, plusieurs projets structurants sont annoncés pour l’année à venir. Un Centre national de données doit être inauguré à Koloma. Une identité numérique nationale est en phase de conception, tout comme l’extension des hubs numériques régionaux et le développement du programme Simandou 2040. Ce dernier vise à multiplier par quatre le PIB guinéen d’ici 2040, en s’appuyant sur l’innovation et les technologies de l’information. Des initiatives pour réduire la fracture numérique, telles que l’accès à Internet dans les écoles et les communautés isolées, sont au cœur des priorités.
Ces efforts s’inscrivent dans une vision stratégique visant à faire de la Guinée un acteur incontournable de l’économie numérique en Afrique de l’Ouest. En 2024, Rose Pola Pricemou a figuré dans le classement des 50 personnalités qui font la tech en Afrique de We Are Tech Africa, soulignant ainsi le rôle central qu’elle joue dans cette transformation.
Samira Njoya
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Entrepreneur technologique et investisseur sud-africain, crée des services numériques, développe des entreprises innovantes et soutient des projets à fort impact. Il détient des participations dans plusieurs sociétés en Afrique du Sud.
Fondateur et directeur général de BlueSky, une entreprise créée en 2017, Matt Surkont (photo) accompagne les organisations sud-africaines dans leurs démarches de transformation numérique. L’entreprise est spécialisée dans les solutions cloud, l’intelligence artificielle et les services d’intégration.
BlueSky intervient sur l’ensemble du cycle technologique : stratégie, déploiements techniques, intégrations, formations et suivi opérationnel. Elle collabore avec des partenaires mondiaux tels que Salesforce, Amazon Web Services, Tableau, Alteryx, Snowflake et Databricks.
Son offre regroupe des services en architecture cloud, analyse de données, automatisation, développement d’applications, intégration CRM, cybersécurité, gestion de l’expérience client et accompagnement des équipes.
Matt Surkont est également cofondateur de Lodestone, une société de capital-risque dédiée au développement de projets technologiques. Il détient des participations dans Pandora Health, plateforme de médecine de précision reposant sur l’intelligence artificielle, ainsi que dans Coot Club, un projet d’hébergement situé au cœur d’une réserve naturelle privée de 464 hectares.
Membre du réseau international YPO, il a lancé en 2004 Resolve Red, une société fournissant des services Oracle à des clients des secteurs public et privé.
Diplômé de l’université du Cap avec un bachelor en systèmes d’information obtenu en 1999, il débute sa carrière la même année à la Banque d’Irlande en tant qu’ingénieur logiciel. Il investit ensuite dans plusieurs entreprises sud-africaines telles que Bloomable (plateforme technologique dédiée aux fleurs et cadeaux) et Khonology (société de services professionnels en technologie).
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il étudie les obstacles rencontrés par les petites entreprises afin de proposer des solutions adaptées. Avec Credify Africa, il se concentre sur les défis de financement auxquels elles sont confrontées.
Daniel Kagame Ndahiro (photo) est un entrepreneur, directeur général de Credify Africa, une fintech fondée en 2015 pour répondre aux besoins financiers des petites et moyennes entreprises (PME) africaines. L’entreprise se spécialise dans le financement des PME, le commerce international et les services logistiques. Son objectif est de simplifier l’accès au crédit et de fluidifier les transactions internationales, en particulier pour les acteurs économiques locaux confrontés à de multiples freins à leur croissance.
Credify Africa s’est imposée comme un acteur clé dans l’optimisation des chaînes d’approvisionnement, en proposant des solutions intégrées allant du financement des commandes à la gestion logistique. Parmi ses services figurent des avances sur factures, des paiements en temps réel dans plusieurs devises, et un accompagnement pour les formalités douanières et le fret.
La plateforme est entièrement automatisée, de l'inscription à la prise de décision, grâce à des outils de scoring spécialement conçus pour l’environnement africain. Ce système permet de réduire les délais de décaissement et de faciliter l’accès au financement, tout en minimisant les démarches administratives.
Grâce à ces dispositifs, Credify Africa permet aux PME d’effectuer des paiements internationaux rapidement, sans les complications habituelles liées aux conversions monétaires ou aux délais bancaires. L’entreprise propose également un accompagnement personnalisé pour aider ses clients à mieux gérer leur trésorerie et structurer leurs finances efficacement. Des formations sont également proposées pour renforcer les capacités des entrepreneurs à utiliser les outils numériques.
Avant de fonder Credify Africa, Daniel Kagame Ndahiro a acquis une solide expérience dans le secteur financier. Titulaire d’un bachelor en économie et finance obtenu en 2011 à l’université du Cap (Afrique du Sud), il entame sa carrière en 2012 comme directeur chez Camouflage Media. En 2015, il cofonde Shaka Capital, une institution de microfinance ougandaise spécialisée dans le financement d’actifs, qu’il dirige jusqu’en 2018.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Elle observe les fragilités du financement des entreprises depuis plus de quinze ans. De Paris à Douala, son parcours suit une trajectoire méthodique : comprendre les mécanismes, puis agir sur leurs failles.
Angela Ngo Ndouga (photo) est une entrepreneure camerounaise spécialisée dans le financement alternatif et l’affacturage en Afrique. Elle est cofondatrice de Yellow Factoring, une entreprise de technologie financière.
Fondée en 2021, Yellow Factoring se consacre à la mobilisation numérique des créances commerciales au bénéfice des petites et moyennes entreprises (PME). L’entreprise propose une plateforme 100 % numérique permettant aux entrepreneurs d'accéder rapidement à la trésorerie. Le service repose sur l’affacturage, une méthode qui consiste à transformer les factures clients en liquidités.
Le fonctionnement de la plateforme s’articule autour de trois points. Les entreprises y inscrivent leurs factures, qui sont ensuite analysées par Yellow Factoring pour en évaluer la validité et le risque. Jusqu’à 80 % du montant de la facture peut être avancé en moins de 72 heures. La start-up assure ensuite le suivi du dossier et le recouvrement, avec couverture du risque d’impayé. Des services complémentaires sont également proposés : appui administratif, gestion des créances, formation à la gestion financière et adaptation des outils aux secteurs d’activité comme le commerce, l’import-export ou l’agroalimentaire.
L’entreprise cible en priorité les PME souvent écartées des solutions de financement à court terme, notamment celles dirigées par des femmes. Elle s’appuie sur des partenaires comme Afreximbank, l’Union européenne ou le programme I&P Accélération en Afrique. L’usage d’outils numériques permet à Yellow Factoring d’automatiser les traitements, de garantir la transparence des opérations et de faciliter les relations entre entrepreneurs et créanciers.
Avant de lancer Yellow Factoring, Angela Ngo Ndouga a cofondé en 2016 Lusis & Co, un cabinet camerounais de conseil spécialisé dans la performance opérationnelle et la gestion de crédit, où elle a occupé le poste de directrice générale adjointe jusqu’en 2021.
Titulaire d’un master en gestion financière internationale obtenu en 2011 à la Paris School of Business, elle commence sa carrière en 2008 chez Société Générale Factoring à Paris, en tant que gestionnaire de comptes internationaux. En 2011, elle rejoint Coface au Cameroun, une société spécialisée dans la gestion des risques de crédit commercial, où elle occupe successivement les fonctions de gestionnaire de comptes d’affacturage puis, à partir de 2014, cheffe du département Affacturage.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Il conçoit des outils agricoles en Côte d’Ivoire. Il travaille avec des producteurs, développe des machines et crée des services pour structurer les filières locales.
Daniel Oulai (photo) est un entrepreneur social ivoirien impliqué dans les domaines de l’agriculture durable, de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire. Né au Liberia et élevé en Côte d’Ivoire, pays d’origine de son père, il fonde la start-up Grainotech, qu’il dirige depuis sa création.
Lancée en 2017, Grainotech est une entreprise de technologie agricole basée à Abidjan. Elle développe des solutions destinées à transformer les pratiques agricoles locales grâce à l’innovation et aux technologies numériques. L’objectif est de structurer durablement les filières végétales et animales, tout en intégrant des enjeux liés à la biodiversité, à l’inclusion économique et à l’autonomie alimentaire.
L’entreprise a mis en place un écosystème qui couvre l’ensemble de la chaîne agricole, de la reproduction animale à la production d’aliments pour animaux, en passant par des outils d’ingénierie pour limiter les pertes post-récolte. Elle propose également des dispositifs de distribution assistée par le numérique. Grainotech accompagne les petits producteurs en les formant, en leur fournissant du matériel et en facilitant leur accès à des débouchés commerciaux. L’entreprise vise à toucher 60 000 familles agricoles à l’horizon 2030.
Parmi ses dispositifs, Grainotech déploie des plateformes numériques, des fermes-écoles et un Fablab, lieu de conception et de diffusion de solutions open source, telles que la couveuse solaire connectée. L’initiative repose sur un dialogue entre la recherche scientifique et les savoirs paysans afin de développer des outils adaptés aux réalités locales.
« Nous avons développé une couveuse solaire connectée, qui permet à n'importe quel agriculteur en zone rurale, qui n'a pas accès à l'électricité, de réduire son taux de pertes en termes d'éclosion d'œufs. Elle est conçue à partir de matériaux recyclés, et c’est une technologie libre que n'importe quel agriculteur peut dupliquer », déclare le fondateur de Grainotech.
Daniel Oulai est titulaire d’un master en développement agricole obtenu en 2016 à AgroParisTech. Il commence sa carrière professionnelle en 2013 au sein d'ASBL Kouady, une association de jeunesse de soutien au développement communautaire en Côte d’Ivoire, en tant que directeur de programmes. Entre 2018 et 2025, il travaille comme responsable de l’encadrement au sein du Comité international de secours de la Côte d’Ivoire. De 2023 à 2025, il était consultant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM-ONU Migration).
En 2017, il reçoit le prix Initiative Climat Afrique francophone lors de la COP 22 au Maroc. En 2018, il est lauréat du prix Orange de l’entrepreneur social en Côte d’Ivoire. Il obtient également le prix Pierre Castel, décerné par le fonds éponyme, qui distingue les projets agricoles à fort impact portés par de jeunes entrepreneurs africains.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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