Dans un contexte marqué par la multiplication des cybermenaces, l’Afrique doit relever le défi du manque de compétences spécialisées. La formation devient une priorité pour bâtir un écosystème numérique résilient et sûr.

Deloitte, cabinet international d’audit, conseil et services technologiques, a inauguré le vendredi 19 septembre à Casablanca sa CyberAcademy, rattachée au Deloitte Morocco Cyber Center. Ce centre de formation spécialisé dans la cybersécurité s’adresse aux professionnels, étudiants, jeunes diplômés et profils en reconversion, dans un contexte où les entreprises peinent à recruter des talents qualifiés.

La CyberAcademy propose plus de 60 formations certifiantes couvrant les dimensions techniques, organisationnelles, réglementaires et stratégiques de la cybersécurité. Certains modules intègrent déjà l’intelligence artificielle, et les programmes modulables sont conçus pour s’adapter aux besoins spécifiques des entreprises. L’académie s’appuie sur des partenariats académiques reconnus, ainsi que des certifications internationales (ISC², ISACA, PECB, etc.), pour garantir la qualité des parcours.

Ce lancement s’inscrit dans la dynamique du Deloitte Morocco Cyber Center, inauguré en février 2023. Le centre compte aujourd’hui une centaine d’ingénieurs marocains et africains, dont environ 50 % de femmes, et vise à atteindre plus de 450 experts d’ici 2025. Par ailleurs, le Maroc a progressé dans le classement mondial de la cybersécurité : le Global Cybersecurity Index 2024, publié par l’UIT, lui attribue un score de 97,5 sur 100, le classant parmi les pays de référence (Tier 1) sur le plan international.

Avec cette académie, Deloitte entend répondre à un déficit de compétences avéré : de nombreuses entreprises et institutions éprouvent des difficultés à recruter des profils en cybersécurité avancée, en réponse à la multiplication des cyberattaques, des menaces de fraude numérique, et des exigences réglementaires accrues. Le besoin est également poussé par la transformation numérique accélérée du pays, avec une forte pénétration d’Internet, un usage massif des services en ligne et une numérisation grandissante des services publics.

Samira Njoya

Lire aussi:

 Maroc : la CNSS lance un plan de 4,4 millions $ pour renforcer la cybersécurité

Published in Tech

Dotée d’une expertise en électronique et en gestion de l’innovation, elle a orienté son parcours vers la robotique. Elle développe des initiatives qui associent éducation, recherche et engagement social.

Yapi Danila Christiana (photo), mathématicienne et roboticienne ivoirienne, est la fondatrice de YADAC Robotics, une organisation dédiée à la promotion de la robotique. Elle a remporté le prix du jury lors du POESAM Côte d’Ivoire (Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient).

Fondée en 2023, YADAC Robotics forme les jeunes et les professionnels aux enjeux liés à la robotique et au STEAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques). L’organisation propose également des webinaires et ateliers visant à rendre la robotique accessible et à favoriser son intégration dans le système éducatif et la vie quotidienne en Côte d’Ivoire.

Son initiative la plus marquante est le Yadac Robotics Challenge, une compétition nationale annuelle qui réunit élèves, étudiants et passionnés de robotique venus de différents établissements du pays. La deuxième édition, organisée en juillet 2025 à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, a rassemblé des équipes qui ont présenté des solutions autour du thème « Robotique et climat : réduire les émissions de carbone grâce à l’innovation technologique ».

En parallèle, Yapi Danila Christiana est la représentante en Côte d’Ivoire d’Experiential Robotics, une plateforme internationale. Elle est également organisatrice nationale du Robotics for Good Youth Challenge, une initiative de l’Union internationale des télécommunications.

Elle accompagne par ailleurs l’équipe nationale ivoirienne dans le cadre de FIRST Global, un concours international de robotique. Elle intervient aussi comme consultante pour des programmes éducatifs liés à la robotique auprès de l’Ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire.

Diplômée en mathématiques après des études à l’université Nangui Abrogoua, Yapi Danila Christiana a travaillé entre 2019 et 2021 comme assistante informatique chez MAXHUB AFRICA, entreprise spécialisée dans les solutions de collaboration. En 2021, elle avait déjà été distinguée lors de la quatrième édition d’une compétition de robotique organisée par l’Ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire.

Melchior Koba

Lire aussi:

L’Ivoirien Lacina Coulibaly conçoit des technologies pour faciliter les paiements

Published in Tech Stars

La start-up sud-africaine de formation numérique Rekindle Learning a acquis EpiTek, un fournisseur de technologies éducatives. L'opération, dont le montant n'a pas été divulgué, vise à étendre les capacités des deux entreprises en matière de formation en ligne. Cette fusion a donné naissance à une nouvelle plateforme, Rekindle EpiTek, conçue pour répondre aux besoins et aux défis actuels de la formation professionnelle en Afrique.

Lire aussi:

Numérique : le Congo signe un accord avec la société chinoise Genew Technologies

Published in Breves_Simple

En développant une technologie de surveillance des examens en ligne, cette solution montre combien l’IA peut constituer une ressource précieuse pour préserver l’intégrité académique.

The Invigilator est une edtech développée par une jeune pousse sud-africaine éponyme. Elle propose une solution innovante de surveillance des examens en ligne, reposant sur l’intelligence artificielle pour détecter automatiquement les comportements frauduleux. La start-up a été lancée en 2020 par Nicholas Riemer.

Elle a récemment levé 195 millions de rands (environ 11,1 millions USD) lors d’un tour de financement mené par Kaltroco, une firme d’investissement familiale basée aux Iles Anglo-Normandes. L’objectif est d’accélérer son déploiement global, d’enrichir ses modèles IA, d’ajouter des fonctionnalités multilingues et de nouer des partenariats internationaux dans des régions comme l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient.

« Cet investissement nous permet d'accélérer le développement de l'IA, ce qui facilite l'accès à l'éducation tout en préservant la crédibilité des évaluations. La création de notre technologie de surveillance IA en direct signifie que The Invigilator passe à une surveillance constante des évaluations grâce à l'IA » a indiqué Nicholas Riemer.

The Invigilator intègre diverses technologies telles que la reconnaissance faciale à partir de selfies aléatoires comparés à une photo pré-enregistrée, le traçage GPS pour identifier des collusions potentielles quand plusieurs étudiants se trouvent géographiquement proches, la capture d’écran intermittente pour identifier l’usage de ressources non autorisées, l’enregistrement audio pour repérer des conversations suspectes et vérification anti-plagiat via OCR. Les alertes générées sont ensuite présentées sur un tableau de bord centralisé pour examen par les enseignants, alliant automatisation et jugement humain.

Conçue pour être accessible, l'application est compatible avec les smartphones d'entrée de gamme et les PC modestes. Elle se distingue par sa légèreté en consommation de données et sa capacité à fonctionner hors ligne, ce qui en fait une solution idéale pour les environnements où la connectivité est limitée. Pour rappel, The Invigilator est accessible sur iOS, sur l’AppGallery de Huawei et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 500 000 fois d’après les données de Play Store.

Adoni Conrad Quenum

Edité par : Feriol Bewa

Lire aussi:

Urban Ubuntu se spécialise dans l’assurance obsèques pour la diaspora africaine

Published in Solutions

Après avoir ouvert une antenne au Canada il y a un an, l’Université Mohammed VI Polytechnique poursuit son expansion internationale, cherchant à créer de nouvelles opportunités pour le continent africain et sa jeunesse ambitieuse.

L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) du Maroc a annoncé, lundi 8 septembre, l’inauguration officielle de son Global Hub aux États-Unis, basé à New York et Cambridge. Cette nouvelle antenne vise à connecter les talents africains aux grands écosystèmes internationaux de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat.

« L’objectif de ce nouveau pôle est de répondre directement aux défis urgents du Maroc et de l’Afrique en combinant une recherche scientifique rigoureuse avec des solutions pratiques et évolutives, permettant au Royaume de construire des voies vers la souveraineté technologique », a déclaré Said Hicham El Habti, président de l’UM6P.

Le Global Hub U.S. est conçu comme une plateforme bidirectionnelle. Il entend faciliter les projets de recherche conjoints, les échanges d’étudiants et les collaborations entrepreneuriales transfrontalières. Il ouvre également aux start-up africaines un accès privilégié au capital-risque et aux réseaux technologiques nord-américains, tout en facilitant l’adaptation d’innovations développées aux États-Unis aux réalités locales africaines. Le centre prévoit aussi des programmes d’immersion destinés à renforcer la formation et l’exposition des dirigeants africains à l’innovation internationale.

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie d’expansion internationale de l’UM6P, déjà illustrée par l’ouverture récente de campus au Canada et en France. Elle s’inscrit également dans la volonté du Royaume de renforcer son rôle de point d’ancrage africain pour la recherche et l’investissement scientifique.

Depuis sa création en 2017, l’UM6P a accueilli près de 7300 étudiants de 40 nationalités, dont 1000 doctorants. Son écosystème entrepreneurial a déjà soutenu plus de 1000 porteurs de projets et développé plus de 200 partenariats internationaux, notamment avec le MIT, Stanford, la Columbia Business School et l’Université d’État de l’Arizona. L’ouverture du Global Hub U.S. renforce cette mission en intégrant la diaspora africaine comme ressource stratégique pour co-développer des projets innovants entre les deux continents.

Au-delà de la coopération académique, le Global Hub américain de l’UM6P entend répondre à trois faiblesses structurelles de l’écosystème africain de l’innovation : une visibilité encore restreinte sur les circuits mondiaux de recherche, une mobilisation insuffisante de la diaspora comme levier stratégique, et la difficulté à traduire les avancées technologiques internationales en solutions concrètes adaptées aux réalités locales. Le défi sera désormais de convertir cette ambition en résultats tangibles et inclusifs, capables d’apporter une réelle valeur ajoutée aux sociétés africaines.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Maroc : l’UM6P s'installe au Canada Pour Favoriser Les Transferts Technologiques

Published in Tech

Le pays prévoit d’investir 1,5 milliard USD d’ici 2030 pour accélérer sa transformation numérique, notamment par la dématérialisation des services publics. Ce projet soulève toutefois la question de la capacité des agents publics à utiliser efficacement les plateformes numériques qui seront mises en place.

Le gouvernement tchadien souhaite renforcer sa coopération avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour développer les compétences numériques de ses jeunes cadres. La question a été abordée à l’occasion du Colloque mondial des régulateurs 2025 (GSR-25), tenu du dimanche 31 août au mercredi 3 septembre en Arabie saoudite.

À cette occasion, Haliki Choua Mahamat (photo, à droite), directeur général de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), s’est entretenu avec Doreen Bogdan-Martin (photo, à gauche), secrétaire générale de l’UIT. Tous deux ont insisté sur la nécessité d’investir dans la formation des jeunes professionnels, en particulier dans le secteur de la régulation, pour mieux accompagner la transformation numérique et la gestion des infrastructures stratégiques.

Cette initiative s’ajoute à d’autres démarches récentes du Tchad pour renforcer les capacités locales. Fin juillet, l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication (ADETIC) a conclu un accord-cadre avec l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), basé à Ouagadougou. Ce partenariat prévoit notamment la formation de cadres tchadiens en intelligence artificielle et technologies émergentes. Un protocole distinct a également été signé entre l’École nationale supérieure des TIC (ENASTIC) et 2iE, ouvrant la voie à des échanges académiques et à la co-construction de programmes2.

Par ailleurs, du 4 au 14 août, une formation gratuite sur l’intelligence artificielle (IA), destinée à 2 000 jeunes âgés de 15 à 35 ans, a été organisée avec des partenaires comme l’UNESCO et la Banque mondiale. Cette initiative est présentée par les autorités tchadiennes comme une passerelle vers l’emploi, l’innovation et l’entrepreneuriat numérique, avec la création de start-up dans un contexte où environ 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030, selon la Banque mondiale.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime qu’il est devenu nécessaire d’investir dans le développement des compétences des fonctionnaires, car les technologies numériques ont le potentiel de transformer l’administration, en facilitant la mise en œuvre de services plus accessibles et efficaces.

« La réalisation d’un gouvernement numérique, où la technologie est appliquée à la conception des processus, des politiques et des services répondant aux besoins des usagers, nécessite l’adoption de nouvelles méthodes de travail et de nouvelles compétences au sein de l’administration publique. Les gouvernements doivent promouvoir les aptitudes, les attitudes et les connaissances permettant aux fonctionnaires d’évoluer dans un environnement numérique, en intégrant les technologies numériques pour créer de la valeur publique », peut-on lire dans le rapport « Developing skills for digital government: A review of good practices across OECD governments », publié en février 2024.

Isaac K. Kassouwi

Lire aussi:

Le Tchad se rapproche du Burkina Faso pour former ses cadres au numérique

Published in Gestion Publique

En Afrique subsaharienne, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030 selon la Banque mondiale. Dans ce contexte, le Ghana a lancé il y a quatre mois le programme One Million Coders.

Le gouvernement ghanéen explore les pistes de collaboration avec le secteur privé pour former la jeunesse au codage et aux compétences numériques. Samuel George, le ministre de la Communication, de la Technologie numérique et des Innovations, a discuté le jeudi 4 septembre avec une délégation de la société Code Raccoon, d’un programme de formation de 350 000 jeunes.

Le programme évalué à 4 millions d’euros (environ 4,7 millions USD) pour une durée de 3 mois sera complété par une formation annuelle en développement logiciel. Le cursus, qui a déjà été testé en Allemagne selon le ministère, mettra l’accent sur des compétences très demandées comme la programmation en Python et JavaScript, ainsi que sur des modules dédiés à l’intelligence artificielle et à la cybersécurité. Il vise à être homologué non seulement par l’État, mais aussi par les grandes entreprises technologiques mondiales.

« Cette initiative s’aligne sur notre vision nationale de création d’une main-d’œuvre numérique prête à saisir les opportunités offertes par l’économie pilotée par l’intelligence artificielle. Avec les bons partenariats, nous pouvons donner à notre jeunesse les moyens de prospérer tant au niveau local qu’international » a déclaré le ministre.

Ceci survient dans un contexte où le Ghana a lancé en avril One Million Coders un programme de quatre ans visant à former un million de Ghanéens aux compétences numériques essentielles, avec un accent particulier mis sur des disciplines clés comme le codage, la cybersécurité et l’analyse de données. Dans ce cadre, l’exécutif avait entamé des discussions avec l’entreprise technologique locale TECHAiDE, qui propose Asanka, un système de gestion de l’apprentissage (LMS) hors ligne fonctionnant via un dispositif sans fil.

Isaac K. Kassouwi

Edité par : Feriol Bewa

Lire aussi:

Le Ghana s'intéresse à une solution locale pour former un million de codeurs

Published in Gestion Publique

Les compétences numériques sont l’une des priorités des autorités zimbabwéennes. Au cours des derniers mois, elles se sont rapprochées de partenaires comme LinkedIn et les Émirats arabes unis.

Le gouvernement zimbabwéen souhaite approfondir sa coopération avec Huawei afin de développer les talents dans le numérique. C’était l’un des principaux points à l’ordre du jour lors des échanges le lundi 1er septembre, entre le président Emmerson Mnangagwa et des hauts responsables de la société technologique chinoise, dans le cadre d’une visite officielle en Chine.

Il est notamment prévu d’élargir les investissements dans les talents TIC et de mettre en place un centre de formation numérique. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation digitale à l’horizon 2030, dont l’un des trois piliers concerne le développement des compétences et le renforcement des capacités numériques. L’exécutif avait d’ailleurs identifié comme défis majeurs à la transformation digitale du pays le manque de compétences en TIC et le faible niveau de maîtrise du numérique.

Dans ce contexte, le Zimbabwe a multiplié les partenariats. En août 2024, le gouvernement a noué un accord exploratoire avec LinkedIn pour développer les compétences numériques des fonctionnaires et des jeunes via la plateforme « LinkedIn Learning ». En avril 2025, un programme visant à former 1,5 million de citoyens à la programmation et à l’intelligence artificielle a été lancé avec le soutien des Émirats arabes unis, dans le cadre du « Zimbabwe Digital Skills Program ».

Lors du lancement de ce programme, les autorités avaient affirmé vouloir poser « les bases d'une main-d’œuvre tournée vers l’avenir et maîtrisant les technologies de pointe ». La Banque mondiale estime que 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Le Zimbabwe, pour sa part, fait face à un taux élevé de chômage et de sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes, avec un taux de chômage estimé à 35 % en 2021.

Si Huawei affirme « rester déterminé à jouer un rôle central dans l’agenda de numérisation » du Zimbabwe, il convient toutefois de souligner qu’aucun nouvel accord formel n’a, pour l’instant, été signé ni même annoncé.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

Lire aussi:

Le Zimbabwe forme 1,5 million de citoyens au numérique avec les Émirats arabes unis

Zimbabwe : vers le déploiement de bibliothèques numériques dans 1500 écoles

Apprentissage numérique : le Zimbabwe se rapproche de LinkedIn

Published in Gestion Publique

Il fait partie de ces entrepreneurs africains qui souhaitent apporter un impact significatif au secteur numérique. Son parcours illustre l’émergence d’initiatives locales visant à transformer l’accès à la formation sur le continent.

Valery Kagro (photo), entrepreneur technologique tchadien, est cofondateur et directeur général de PayiSkoul, une néobanque éducative basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dédiée au financement et à la digitalisation du secteur éducatif.

Créée en 2024, PayiSkoul vise à faciliter le règlement des frais de scolarité et de formation en tenant compte des contraintes financières des étudiants et de leurs familles. La plateforme propose un portefeuille digital relié aux comptes bancaires et cartes Visa, permettant de régler les frais de scolarité, le logement et le matériel pédagogique en plusieurs échéances. Elle inclut également des services tels que le cashback éducatif, la micro-épargne et le microcrédit destinés aux projets étudiants.

Pour les établissements partenaires, PayiSkoul met à disposition un tableau de bord automatisé pour le suivi des paiements, la gestion des échéances et les relances, afin de fluidifier la relation entre établissements et familles.

Avant PayiSkoul, Valery Kagro avait lancé Genoskul, une start-up fondée en 2020 dans le domaine des technologies éducatives. Sa plateforme propose des formations à distance, un service de répétiteurs et un assistant intelligent capable de répondre aux questions des utilisateurs.

L’entrepreneur est diplômé de l’université de Ngaoundere, au Cameroun, où il a obtenu en 2019 un bachelor en informatique. Il détient également un certificat en intelligence artificielle de l’université virtuelle du Sénégal et un certificat en analyse de données délivré par OpenClassrooms.

Son parcours professionnel commence en 2019 au Trésor public du Tchad comme stagiaire au département informatique. En 2022, il rejoint le Programme des Nations unies pour le développement dans son pays en tant que responsable technologique du Programme Jeunesse Innovation.

Entre 2022 et 2024, il occupe le poste de responsable technique chez Izipay, une fintech camerounaise. En parallèle, il exerce comme directeur de la technologie chez Allô’Bailleurs, une plateforme ivoirienne de mise en relation entre locataires et propriétaires, et comme responsable technique et de coordination pour l’Afrique centrale chez DAWN, une entreprise de technologie éducative basée à Lagos, au Nigeria.

Melchior Koba

Lire aussi:

Avec ses kiosques, Telemedan veut faciliter l’accès aux soins de santé au Tchad et en Afrique

Published in Tech Stars

Le Japon affirme sa stratégie africaine en misant sur le capital humain et l’innovation technologique. La formation à l’IA couplée à des programmes dans la santé, la logistique et l’agriculture, traduit une volonté de bâtir une coopération plus durable.

Le Japon s’engage à former 30 000 experts en intelligence artificielle (IA) en Afrique au cours des trois prochaines années pour accélérer la numérisation de l’économie et créer des emplois sur le continent, a annoncé le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba (photo), le mercredi 20 août 2025.

« Le Japon avait pour objectif de soutenir la formation de 30 000 experts en intelligence artificielle au cours des trois prochaines années afin de promouvoir la numérisation et de créer des emplois », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’ouverture des travaux de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-9) qui se tient à Yokohama (40 km au Sud de Tokyo) jusqu’au vendredi 22 août.

M. Ishiba a également indiqué que le pays du Soleil Levant partagerait son expertise numérique afin de « co-créer des solutions » aux défis auxquels l'Afrique est confrontée.

45876enre

Selon des sources gouvernementales citées par l’agence de presse japonaise Kyodo News, Tokyo prévoit dans ce cadre de lancer des cours sur l'IA et la Data Science dans des établissements d'enseignement supérieur en Afrique, avec la coopération de Yutaka Matsuo, professeur à l'Ecole supérieure d'ingénierie rattachée à l'Université de Tokyo et expert japonais de premier plan en IA.

Ces cours seront proposés dans plusieurs dizaines d'universités dans plusieurs pays, dont le Kenya et l’Ouganda, et porteront principalement sur l’intégration de l’IA dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de l'agriculture et de la logistique, d’après ces mêmes sources.

Outre le développement de talents en IA, M. Ishiba a révélé que le Japon formera 300 000 personnes dans d’autres domaines, dont 35 000 dans le secteur de la santé et de la médecine, au cours des trois prochaines années.

Le Premier ministre japonais a par ailleurs proposé la création d'une « zone économique » reliant l'océan Indien à l'Afrique, qui « contribuera à l'intégration et au développement industriel de l'Afrique », tout en s’engageant à promouvoir le libre-échange et les investissements privés sur le continent.

145876enre

Se démarquer de la Chine

Il a également indiqué que le Japon accordera des prêts pouvant atteindre 5,5 milliards de dollars à plusieurs pays africains, en coordination avec la Banque africaine de développement (BAD) afin de promouvoir le développement durable de l'Afrique et de résoudre ses problèmes d'endettement.

L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et des institutions financières privées prévoient par ailleurs de débloquer 1,5 milliard de dollars d’investissements d’impact pour financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays africains et l’atteinte de certains objectifs de développement durable.

Contrairement à ce qui s’est passé lors des précédentes éditions de la TICAD, qui se tient chaque trois ans depuis 1993, le gouvernement japonais n’a pas annoncé cette année le montant total des fonds qui devraient être injectés dans les économies africaines durant les trois prochaines années en Afrique.

En se concentrant sur des investissements dans le capital humain, l’économie verte et l’amélioration des conditions de vie des populations en Afrique, le Japon cherche visiblement à se démarquer de son puissant rival chinois, qui a accru ces dernières années son influence sur le continent en déversant des fonds colossaux, souvent sous forme de prêts dédiés au financement des infrastructures qui ont contribué à l’endettement excessif de plusieurs pays.

Agence Ecofin rappelle que des dirigeants d'environ 50 pays africains participent à la TICAD-9, dont les présidents nigérian Bola Tinubu, sud-africain Cyril Ramaphosa et kényan William Ruto.

Lire aussi:

Maurice : un modèle africain de transformation numérique

Published in Tech
Page 3 sur 72

Please publish modules in offcanvas position.