La transformation numérique a bouleversé l’ensemble des secteurs, y compris le marché du travail. D’ici 2030, plus de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques.
Le gouvernement togolais prévoit de former 15 000 étudiants des universités publiques à la programmation informatique et à l’intelligence artificielle cette année. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme lancé plus tôt ce mois-ci, en partenariat avec la start-up américaine Kira Learning, avec pour objectif final de former 50 000 étudiants chaque année. Ce programme vise à améliorer l’employabilité des jeunes.
Outre l’apprentissage de la programmation Python et de l’IA, le programme inclut également des compétences pratiques en anglais appliqué au numérique. Entièrement gratuit et accessible en ligne, il combine des cours interactifs, des vidéos explicatives et des exercices pratiques. Il est appuyé par un tuteur virtuel basé sur l’IA, capable d’offrir un accompagnement personnalisé aux apprenants.
« La formation ouvre la voie à des opportunités professionnelles concrètes, y compris pour les étudiants non issus de filières scientifiques. En trois mois, un étudiant en lettres ou en sciences humaines pourra prétendre à des postes comme technicien support informatique, assistant de projet digital, webmaster débutant, modérateur de contenus ou annotateur de données pour l’IA », a expliqué le ministère de l’Économie numérique et de la Transformation digitale, dans un communiqué.
Cette initiative intervient dans un contexte de transformation numérique où les compétences numériques deviennent une nécessité sur le marché du travail. Par exemple, la Société financière internationale estime que plus de 230 millions de métiers en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030.
Au Togo, l’on dénombre environ 100 000 étudiants inscrits dans les universités publiques de Lomé et Kara. Le pays compte une population jeune : selon la Banque mondiale, 60 % de ses 8 millions d’habitants ont moins de 25 ans. L’institution de Bretton Woods estime que le taux de chômage officiel dans le pays n’est que de 1,7 %, mais la proportion élevée de travailleurs sous-employés contribue au manque de stabilité financière des ménages. Elle ajoute que le sous-emploi visible, à savoir des emplois de moins de 35 heures par semaine, touche 60 % de la population active.
Cependant, certaines limites doivent être soulignées. Le fait que le programme cible uniquement les universités publiques exclut de fait des milliers d’étudiants issus des établissements privés. De plus, malgré sa gratuité, l’accessibilité à la formation peut être entravée par des contraintes telles que le coût de la connexion Internet ou l’absence d’équipements adéquats — ordinateurs, tablettes, smartphones.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Grâce à son parcours, elle s’est imposée comme une mentor bienveillante, attentive à la montée en compétence des jeunes talents et à la structuration d’un écosystème technologique inclusif.
Andréa Zafitody Li-Sai Chimento (photo) est une ingénieure en informatique diplômée de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (INSA) en 1990. En 2019, elle fonde Zafy Tody, un incubateur de start-up technologiques qui se distingue par son modèle entièrement bénévole.
Zafy Tody vise à accompagner les jeunes pousses malgaches sans prise de participation ni pourcentage de propriété, leur offrant un soutien sur mesure. Chaque année, l’incubateur sélectionne entre cinq et dix start-up et leur propose un programme d’incubation de six mois, baptisé Programme Seed. Ce dispositif inclut un financement d’amorçage, un accès à un espace de travail, des ateliers pratiques et un mentorat personnalisé.
L’incubateur a également développé une offre de formation adaptée aux besoins des entrepreneurs et des entreprises en quête de transformation digitale. Les modules couvrent l’UX/UI (expérience et interface utilisateur), l’innovation technologique et l’entrepreneuriat, avec pour ambition de renforcer les compétences locales et de faciliter l’émergence de solutions numériques adaptées au contexte malgache.
Parallèlement à son engagement chez Zafy Tody, Andréa Zafitody Li-Sai Chimento occupe des fonctions de conseil stratégique dans l’écosystème technologique africain. Elle est notamment conseillère du directeur général d’Axian Group, un acteur du numérique à Madagascar et en Afrique, et membre du conseil consultatif de Novulis Consulting, une entreprise spécialisée dans la transformation digitale.
Son parcours professionnel est marqué par une progression constante vers des postes à haute responsabilité. Elle débute chez IBM Global Services France comme architecte de solutions, puis rejoint Microsoft en 1997. D’abord consultante en services d’entreprise en France, elle évolue vers des fonctions de management en Italie, puis pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Elle y dirige les services aux entreprises, prend la tête de l’académie Microsoft 4Afrika pour la région et assume le rôle de directrice générale dans le Golfe.
En 2013, elle rejoint Oracle au Moyen-Orient comme responsable des services de conseil, puis Amazon Web Services en 2019, où elle travaille, entre autres, comme responsable de l’accélération des activités d’entreprise pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’écosystème des start-up sénégalaises est en pleine expansion, porté par des initiatives gouvernementales et privées. L’innovation technologique y est perçue comme un levier stratégique pour stimuler l’économie et répondre aux défis du développement.
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la multinationale américaine Meta ont annoncé, le jeudi 5 juin, le lancement du programme d’accélération Llama Impact. L’initiative vise à accompagner les jeunes pousses sénégalaises qui utilisent l’intelligence artificielle open-source dans des domaines à fort impact.
Destiné aux start-up en phase de démarrage, le programme cible particulièrement les innovateurs actifs dans la santé (télémédecine, outils de diagnostic, conseil médical IA), l’agriculture (analyse des sols, suivi des cultures, accès au marché) et l’éducation (plateformes EdTech, formation numérique). Une catégorie « Carte blanche » est également prévue pour les projets à fort potentiel hors des catégories classiques.
Les start-up sélectionnées bénéficieront de six semaines de formation pratique, de mentorat technique et de sessions de développement intensives. Une journée de démonstration est prévue à l’issue du programme, leur offrant l’opportunité de présenter leurs solutions devant des investisseurs et de concourir pour un financement allant jusqu’à 25 000 USD, sans cession de parts. Un accompagnement de six mois est également prévu après le programme pour consolider les acquis et faciliter l’accès à d’autres opportunités. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 27 juin.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique du pays lancée en février dernier. Parmi ses objectifs, labelliser 500 start-up innovantes, former 100 000 diplômés du numérique par an et générer 150 000 emplois directs dans le secteur d’ici 2034. Le plan vise également à positionner le Sénégal comme un hub de l’innovation en Afrique francophone.
En favorisant l’adoption de l’IA open-source par des start-up locales, le programme entend réduire la dépendance aux technologies étrangères, stimuler l’innovation endogène et renforcer la souveraineté numérique du pays. Des défis restent à relever, notamment en matière d’accès au financement, d’encadrement technique et de mise à l’échelle des solutions développées.
Lien de candidature : https://events.atmeta.com/llamaacceleratorprogramsenegal
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis plusieurs années, il développe des solutions concrètes pour les jeunes Ougandais. À travers ses initiatives, il agit directement sur le terrain pour renforcer les compétences numériques et encourager la création d’entreprises.
Keneth Twesigye (photo) est un informaticien et un promoteur ougandais de l’entrepreneuriat. Il est le fondateur et responsable de TechBuzz Hub, un incubateur de start-up lancé en 2016 avec pour objectif d’accompagner les jeunes dans la concrétisation de leurs projets entrepreneuriaux.
Basé en Ouganda, TechBuzz Hub regroupe des experts issus de divers domaines : technologies, affaires, sciences sociales et arts créatifs. L’incubateur propose des programmes de formation et d’accompagnement, en offrant à ses incubés un accès illimité au mentorat, à la formation professionnelle, à un espace de coworking ainsi qu’à des services de conseil.
Il organise également des rencontres pour favoriser les échanges entre entrepreneurs, start-up et chefs d’entreprise, créer des synergies, partager des expériences et suivre l’évolution des projets, le tout sous le regard de professionnels aguerris.
Parallèlement à ses activités au sein de TechBuzz Hub, Keneth Twesigye est responsable des politiques publiques chez Startup Uganda, un réseau d’acteurs de l’innovation et du soutien à l’entrepreneuriat. Il s’implique aussi bénévolement comme analyste des politiques au ministère ougandais du Commerce, de l’Industrie et des Coopératives.
L’Ougandais est diplômé de l’Uganda Technology And Management University où il a obtenu en 2016 un bachelor en informatique. En 2022, il a collaboré avec le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF), en tant que formateur en compétences numériques de Google. Cette même année, il a été facilitateur en développement d’entreprises pour le réseau panafricain AfriLabs, spécialisé dans l’appui aux incubateurs et accélérateurs.
Melchior Koba
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Les autorités égyptiennes ambitionnent d’accélérer le développement du pays à l’horizon 2030 en généralisant l’usage des TIC. Cette transformation touche l’ensemble des secteurs économiques, y compris l’éducation.
Le gouvernement égyptien souhaite accélérer l’intégration des technologies dans le système éducatif préuniversitaire. Mohamed Abdel Latif, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement technique, a discuté de cette question le vendredi 30 mai lors d’une réunion avec des représentants de Google et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Les échanges ont notamment porté sur le renforcement de la coopération en vue de déployer des modèles efficaces d’intégration technologique dans l’éducation. Il a également été question de réduire la charge de travail des enseignants et de gagner du temps grâce à une utilisation optimale de l’intelligence artificielle (IA).
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition de transformation numérique portée par le gouvernement égyptien à travers la stratégie « Digital Egypt 2030 ». L’exécutif entend faire du numérique un levier central du développement socio-économique, en misant sur le renforcement des TIC et la modernisation de l’infrastructure télécoms nationale. Dans ce sens, le pays vise une refonte complète de son système éducatif d’ici 2030, avec un passage à un modèle d’apprentissage centré sur les compétences et une expansion significative de l’enseignement numérique.
Le recours au numérique pour l’éducation est validé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Elle estime que la technologie offre deux grands types de possibilités. « Premièrement, elle peut améliorer l’enseignement en comblant les lacunes en matière de qualité, en multipliant les occasions de s’exercer, en augmentant le temps disponible et en personnalisant l’enseignement. Deuxièmement, elle peut engager les apprenants en variant la façon dont le contenu est représenté, en stimulant l’interaction et en incitant à la collaboration », peut-on lire dans le « Global Education Monitoring Report 2023 ».
Il convient de rappeler que si le gouvernement égyptien travaille déjà avec l’UNICEF et Google, les nouvelles pistes de collaboration évoquées en sont encore au stade des discussions. Aucun accord n’a été signé, ni même officiellement annoncé à ce jour. Par ailleurs, l’intégration des TIC dans le secteur éducatif pourrait se heurter à plusieurs obstacles. La réussite du processus dépend notamment de la disponibilité d’une connectivité fiable et de qualité dans les établissements scolaires. D’autres défis incluent les équipements des écoles, les compétences numériques des enseignants, la cybersécurité…
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Le réseau mondial d’investisseurs COREangels lance un fonds de 10 millions de dollars pour soutenir les start-up technologiques du Moyen-Orient et d’Afrique axées sur les ODD. Lors d'un comité d’investissement au Caire, cinq fintechs, eMaisha Pay, RentBeta, Aqua Offers, Monak et Reeple, ont été sélectionnées pour recevoir jusqu’à 150 000 dollars chacune. Le fonds combine réseau international, expertise locale et accompagnement opérationnel.
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Dans un contexte où les outils edtech africains peinent encore à répondre aux besoins pédagogiques spécifiques des élèves du continent, cette solution se distingue par sa pertinence locale et sa simplicité d’utilisation, même sur des machines peu puissantes.
Equation Explorer est une application interactive visant à rendre l’apprentissage des équations mathématiques plus accessible, ludique et visuel. Elle s’adresse principalement aux élèves du secondaire, aux enseignants, ainsi qu’aux autodidactes curieux de mieux comprendre les fondements de l’algèbre. Equation Explorer a été développée par la jeune pousse kényane ElimuShop, fondée en 2017 par Lilian Nyaranga.
« Nous sommes une entreprise sociale qui se consacre à la création de ressources innovantes basées sur des jeux qui rendent l'apprentissage des mathématiques et des sciences attrayant et amusant pour les enfants. Nos outils interactifs aident les jeunes apprenants à développer leur esprit critique, leur capacité à résoudre des problèmes et leur passion pour les matières STIM [sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, Ndlr] » indique la start-up.
La plateforme propose une interface où l’utilisateur peut manipuler, visualiser et résoudre des équations pas à pas, tout en observant l’impact de chaque opération sur les deux membres de l’équation. L’accent est mis sur l’expérimentation et elle fonctionne comme un laboratoire mathématique dans lequel l’élève apprend par l’action. L’outil intègre également un système de feedback immédiat qui corrige et explique les erreurs au fur et à mesure, renforçant ainsi la compréhension des règles d’équivalence et des étapes de résolution.
Cette solution répond à la mission d’ElimuShop qu’est de démocratiser l’accès aux contenus éducatifs numériques de qualité, en mettant l’accent sur l’apprentissage actif et contextualisé. Avec Equation Explorer, la résolution d’équations devient moins abstraite, plus engageante, et surtout plus à la portée de toutes et tous. En 2025, la jeune pousse a été sélectionnée avec onze autres start-up pour faire partie de la 3e cohorte de la Mastercard Foundation EdTech Fellowship.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le Ghana s'intéresse à une solution locale pour former un million de codeurs
Les autorités ghanéennes ont récemment lancé un programme visant à former un million de codeurs. L’accès au programme pourrait être limité par un manque d’accès à Internet.
Samuel Nartey George (photo, au centre), ministre ghanéen de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation, envisage une collaboration avec l’entreprise technologique locale TECHAiDE. Le ministre estime que le dispositif sans fil « Asanka », un système local de gestion de l’apprentissage (LMS) fonctionnant hors ligne, présenté le jeudi 29 mai, pourrait jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du programme gouvernemental de formation d’un million de codeurs sur quatre ans.
« Ce partenariat devrait avoir un impact significatif sur le secteur éducatif au Ghana ainsi que sur le programme "Un million de codeurs", qu’il contribuera à rendre plus accessible, efficace et économique », a indiqué le ministère de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le partenariat prévoit également la construction de laboratoires informatiques équipés du dispositif, permettant aux élèves d’y accéder.
Selon le site web de l’entreprise, le dispositif ne nécessite pas d’accès à Internet. Les utilisateurs s’y connectent via le Wi-Fi. Portable, il fonctionne avec seulement 5 watts et peut être alimenté par un chargeur USB, une batterie externe ou un panneau solaire. Il donne accès à des contenus variés : programmes scolaires ghanéens, sujets BECE (Basic Education Certificate Examination), sites éducatifs, vidéos, livres numériques, ressources éducatives de l’UNESCO et jeux interactifs.
L’adoption de ce dispositif pourrait simplifier l’accès à la formation en codage pour les bénéficiaires. Par exemple, ils n’auront plus à acheter des forfaits Internet, dans un contexte où les consommateurs se plaignent de la cherté croissante des services Internet. Le ministre a même convoqué les opérateurs télécoms sur la question pour ce 30 mai.
Pour l’instant, la collaboration n’en est qu’à une phase exploratoire. Si le ministre a manifesté son intérêt, aucun accord n’a encore été signé ni annoncé officiellement. TECHAiDE prévoit même de lancer un projet pilote pour tester et perfectionner sa solution, en vue d’une adoption à plus grande échelle et d’une intégration dans les programmes scolaires. Par ailleurs, l’utilisation du dispositif Asanka nécessite un terminal (ordinateur, tablette ou smartphone). L’accès à ces équipements, notamment en milieu rural, reste un obstacle potentiel qui pourrait freiner la diffusion et l’usage de la solution.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis plusieurs années, elle œuvre à transformer le secteur de la santé, convaincue que l’innovation peut améliorer les soins au quotidien. Elle multiplie les initiatives entrepreneuriales afin que les avancées technologiques bénéficient concrètement aux patients.
Wafa B'chir (photo) est une entrepreneure tunisienne et enseignante universitaire spécialisée dans la culture entrepreneuriale en santé. Elle est cofondatrice et associée senior de Connect’Innov, une structure d’accompagnement dédiée à l’innovation dans les domaines de la santé et de la biologie.
Lancée en 2020, Connect’Innov détecte, soutient et valorise les projets technologiques innovants en e-santé, medtech et biotech. Pour ce faire, l’organisation propose plusieurs dispositifs adaptés aux besoins des jeunes porteurs de projets.
Parmi ses programmes phares figure Connect’Innov Prep, un parcours de sensibilisation à l’entrepreneuriat et à l’innovation, destiné aux porteurs d’idées en phase de préincubation. L’organisation dispense également des formations sur les thématiques de l’innovation et de l’entrepreneuriat et propose un programme d’incubation pour les start-up en phase d’idéation.
Avec Connect’Innov Link, la structure facilite les connexions entre écosystèmes innovants, encourageant les synergies et le partage des expertises. À ce jour, Connect’Innov a mis en œuvre plus de 40 programmes et événements et accompagné plus d’une centaine de start-up.
Parallèlement, Wafa B'chir est la fondatrice et la présidente directrice générale de World Bio Consulting. L’entreprise, basée en France, fournit des conseils scientifiques et des services de soutien aux projets dans le domaine de la recherche biomédicale, de la recherche fondamentale, préclinique et clinique, ainsi que dans les domaines thérapeutiques et diagnostiques.
Engagée pour la promotion des femmes dans la technologie, elle intervient en tant que mentore au sein du projet Women TechEU, soutenu par l’Union européenne. Ce projet vise à aider les femmes européennes dirigeant des start-up de deep tech à devenir les leaders technologiques de demain.
Côté parcours académique, Wafa B'chir est diplômée de l’université de Toulouse, où elle a obtenu en 2007 une licence en génétique moléculaire, puis en 2009 un master en physiopathologie. Elle détient également un doctorat en biochimie, biologie moléculaire et nutrition, décroché en 2013 à l’université d’Auvergne.
En 2017, elle intègre MRM Proteomics, une entreprise spécialisée en protéomique, où elle occupe successivement les postes de scientifique en technologies protéomiques, puis de gestionnaire de projets et produits. En 2019, elle rejoint le centre de recherche du CHU Sainte-Justine, en France, en tant que scientifique en biochimie et médecine moléculaire. Entre 2020 et 2021, elle enseigne aussi à l’UPSAT - Faculté des sciences de la santé en Tunisie.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face à la montée des enjeux technologiques, la formation et la cybersécurité deviennent des priorités stratégiques. Une nouvelle dynamique de collaboration se dessine entre institutions éducatives et acteurs de la sécurité numérique pour bâtir un avenir numérique résilient.
L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) – région Afrique centrale et Grands Lacs – et l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) du Congo envisagent un partenariat renforcé dans le domaine du numérique.
En marge du Salon Osiane de la tech à Brazzaville, André Alain Kiyindou, directeur régional de l’AUF, a rencontré Oboulas Conrad, directeur général de l’ANSSI. Les discussions ont porté sur plusieurs axes de coopération visant à soutenir la transition numérique du pays et à répondre aux nouveaux défis technologiques.
Parmi les priorités abordées figurent l’appropriation de l’intelligence artificielle (IA) par les jeunes générations, la sensibilisation à la cybercriminalité, ainsi que la mise en place de contenus adaptés à la formation professionnelle dans les domaines du numérique. Les deux parties se sont accordées sur l’importance de proposer une offre de formation pertinente, à la fois technique et éthique, pour accompagner les mutations du marché de l’emploi et garantir un usage responsable des technologies.
Cette initiative traduit une volonté commune de construire un écosystème numérique solide, inclusif et sécurisé. Elle répond également à l’ambition du Congo de développer une souveraineté numérique tout en consolidant ses capacités humaines dans les secteurs stratégiques liés aux TIC. Avec une population dont 76 % des habitants ont moins de 35 ans, selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitation de 2023, le Congo dispose d’un vivier important pour le développement du secteur numérique.
Cependant, le taux de chômage des jeunes âgés de 18 à 35 ans atteint 41 %, d'après une enquête d'Afrobarometer. Ce partenariat pourrait ainsi contribuer à une offre de formation adaptée, à la fois technique et éthique, afin d’accompagner les mutations du marché de l’emploi et garantir un usage responsable des technologies.
La rencontre entre l’AUF et l’ANSSI pourrait aboutir, dans les mois à venir, à des projets concrets, notamment la création de modules de formation conjoints, l'organisation d'ateliers de sensibilisation et le renforcement des synergies entre le monde académique et les institutions publiques en charge de la cybersécurité.
Samira Njoya
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